BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

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 À la place j'y ai mis du vide. (Carrie)

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« Après tout je ne voulais p'tête pas te garder dans ma tête
Ni dans mon cœur
À la place j'y ai mis du vide.
» La femme.



Tout lui paraît terriblement fade, ces derniers temps. Fastidieux, pourrait-on presque dire. Non que sa vie ait pris un tournant particulièrement drastique : il s'agit toujours des mêmes artifices pour servir ces mêmes enjeux. L'argent. Le pouvoir. La reconnaissance. Se tenir droite. Lancer un regard langoureux à son mari. Prendre sa fille dans ses bras, et son fils dans ses jupons. Ajuster son maquillage.

Sourire.

Il est fatigué, son sourire. Usé de n'avoir aucun sens. Ou usé de ne plus la voir (l'avoir) elle. Il lui semble qu'il s'effrite au fur et à mesure qu'elle se rapproche du Dancing Phoenix. Peut-être qu'il a même déjà disparu lorsqu'elle traverse les portes. Vingt-trois heures. A l'ombre de la scène, et des alcôves, Lucrèce respire l'air vicié à pleins poumons comme on s'imprègne de l'air frais en montagne. Cet endroit, c'est sa montagne à elle. On pourrait penser que c'est triste, déprimant, pathétique, ou les trois à la fois. Et honnêtement ? C'est  triste, déprimant, et pathétique. Mais putain. Qu'est-ce que ça lui a manqué. Qu'est-ce que ça lui manque. La nuit. La musique. Le spectacle. Le bar. Le spitfire. Paris. Le spitfire. Et Paris. Lux est en manque. Littéralement et moins littéralement. Elle cherche d'abord après la seconde, comme une âme en peine, en fendant la foule et les tablées pendant cinq bonnes minutes.
Et quand il lui paraît évident que Paris n'est définitivement pas dans les parages, elle se résigne enfin à poser ses fesses sur une banquette. Ses jambes se croisent et ses bras avec. Elle est trop fatiguée pour être en colère. Aujourd'hui, elle voudrait simplement des réponses. Qu'on lui dise clairement qu'on ne veut plus la voir, et si possible, très accessoirement, qu'on lui dise pourquoi.

Parce qu'il y avait bien quelque chose, non ?
Elle se lamente. Une minute. Deux. Ou trois.
Quelle importance ? Personne ne l'attend.

Ou une personne, visiblement. Quand un employé l'accoste, Lux se drape mécaniquement d'un sourire artificiel. Impeccable et parfaite en toutes circonstances. Comme il est loin d'être loquace, elle croit d'abord naïvement (ou désespérément) qu'il la conduira à Paris. Mais plus ils s'enfoncent loin dans les artères du cabaret, plus ses espoirs s'amenuisent. Le constat est d'autant plus affligeant qu'il la laisse finalement devant la porte entrouverte d'un bureau. Celui d'une blonde. Carrie, de mémoire. Croisée en de rares occasions en compagnie de Paris. Son cœur se serre comme il ne s'est jamais serré. Ca y est ? Est-ce qu'elle en est arrivée au moment de sa vie où elle se fait officiellement et proprement larguer par une intermédiaire ? Elle doit se rappeler plusieurs fois qu'elle est Lucrèce Harcourt, et qu'elle n'a pas d'autres options que de faire face dignement. Personne ne doit se rendre compte à quel point ça l'affecte. Personne.

Se parer de son plus joli sourire. Pousser le battant. Déborder d'assurance et d'aplomb. La seule bonne nouvelle de l'histoire, c'est qu'elle manque tellement de spitfire qu'on le verra sans doute avant le reste. Avant son chagrin. Avant son désarroi. A une heure si tardive, tout tient difficilement derrière le vernis qu'elle s'efforce de peindre.

« Bonsoir. Carrie, c'est ça ? »

Tout de même. Il émane d'elle une certaine chaleur. Et puis, surtout, elle est lisse. On dirait presque que ce qui s'apprête à être révélé entre ces quatre murs lui glissera dessus. Lucrèce voudrait sincèrement que ça soit le cas. Ce serait plus simple à gérer, plus simple à traiter.

Plus simple.

Et ça craquelle. Millimètre par millimètre. Les sourcils se froncent subtilement. Le sourire se fane d'un tiers. Déjà trop. Une grande inspiration vient lui érafler la gorge sèche.

« Ca fait quasiment un mois. Si elle ne veut plus me voir, je comprends tout à fait. Non. J'aurais aimé qu'elle me parle. Non. J'aurais aimé qu'elle m'en parle. Non. »

Et ça déborde. Tout déborde. Salement et cruellement.
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Charybdis Kang
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Charybdis Kang
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Crédit : cosmic light (av). tumblr (gif1) poupoune (gifs & crackship). chilton (aesthetic). scott lynch & seth dickinson (quotes).
Âge : environ vingt-sept ans, même si son corps vieillit plus lentement et conserve l'apparence de ses vingt ans.
Occupation : Lion des Warlocks, un gang dangereux et sur la sellette et qui va très mal depuis qu'ellen a tragiquement pris la tête.
Allégeance : les Warlocks.
Particularité : demi-vélane; magie sans baguette confirmée; occlumens; loup-garou. damn.
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Carrie est d'une humeur massacrante, comme à chaque fois qu'elle se traîne d'elle-même au Phoenix. Fort heureusement, Kamala n'est pas là aujourd'hui, sans doute avec Zhang à l'autre bout de Londres - jamais là quand il faut, celle-là, et toujours dans ses pattes quand elle n'en a pas besoin. L'anniversaire du Syndicat approche à grands pas et cette année c'est le tour au Lion des Warlocks d'accueillir le gratin de la pègre sorcière pour le fêter comme il se doit. Cela fait plusieurs mois que Carrie signe un nombre invraisemblable de prestations destinées à rénover le cabaret et à commander tous les éléments demandés par Kamala pour le grand évènement - plusieurs mois qu'elle sent la pression monter, comme de l'air dans un ballon de baudruche, et lentement l'étouffer. Les Wang seront là, Engel sera là, tout le Syndicat sera là, sans doute tous prêts à les attaquer et les dépecer. Rien de nouveau pour les Warlocks.

Mais pour la première fois de sa vie, Carrie a l'impression qu'ils ne vont pas s'en sortir avec une pirouette et une fioriture digne d'un magicien.

C'est donc avec une certaine exaspération qu'elle accueille le Dog venu la chercher dans son bureau, et un regard sombre qui dit pour elle qu'il vaut mieux pour lui qu'il ne soit pas là pour lui annoncer une mauvaise nouvelle - genre Kamala est de retour et va la rejoindre dans leur bureau partagé. "Lux? La Lux de Paris? Fais-la monter." Peut-être qu'elle pourra lui dire où est allée se terrer la demi-harpie - cela va bientôt faire deux semaines que Paris a disparu. Carrie redoutait que ce soit un retour de flamme de l'Alberich, le gang allemand siégeant au Syndicat avec qui le gang des Warlocks (elle) vient de commencer une guerre froide. Ça ne l'étonnerait pas de la part d'Engel. Mais peut-être qu'elle s'est trompée, peut-être que Paris s'est juste cachée dans son amante, peut-être qu'elle est là, peut-être que--

La porte s'ouvre et Carrie se redresse sur son séant, reposant lentement son stylo-plume et forçant ses traits à se détendre avec difficulté. Elle parvient même à étirer un sourire sur ses lèvres rouges, quoique crispé. « Bonsoir. Carrie, c'est ça ? » La jeune femme en question renifle un peu, tant agacée que ravie. Elles ne se sont vues qu'à l'occasion, toujours en compagnie de Paris, Carrie rendue timide d'une manière très peu caractéristique en sa présence - après avoir passé des heures à s'abîmer les yeux sur les couvertures de Witch Weekly, rencontrer Lucrèce Harcourt en chair et en os était impressionnant, intimidant pour celle qui prétend volontiers ne craindre rien ni personne. Il est presque absurde pourtant de se faire inviter à l'étage du Dancing Phoenix et d'ignorer l'identité de la Fox qui aime bien prétendre en être l'impératrice suprême et Carrie n'a définitivement plus l'habitude de rencontrer des gens qui ignorent qui elle est et ce qu'elle fait. "C'est ça," confirme-t-elle d'une voix moins sèche que d'habitude.

Lux est si parfaite - comme dans les magazines, superbe et lisse, apprêtée et composée, tout ce que Carrie essaye d'être chaque jour. Bien entendu, grâce aux récits épisodiques de Paris, elle sait que la réalité est toute autre et que, comme tout le monde, à y creuser un peu, quelque chose d'autre se cache sous la peau de Lucrèce Harcourt. Mais les illusions superficielles, parfois (souvent) font du bien. « Ca fait quasiment un mois. » Et tout d'un coup, Carrie est ramenée à la dure réalité. Paris. Paris, Paris, Paris - où est-elle? « Si elle ne veut plus me voir, je comprends tout à fait. J'aurais aimé qu'elle me parle. J'aurais aimé qu'elle m'en parle. » Carrie sent une bouffée d'angoisse lui remonter la gorge et elle pince des lèvres. Elle ne sait pas. Elle ne sait pas.

Paris est à elle, comme tous les good children et comme certains Warlocks. Elle est à elle, tout comme son fric est à elle, tout comme Bao est à elle, tout comme le Dancing Phoenix est à elle, tout comme tout ce qu'elle aime, chérit, adore est à elle, à elle. Elle est à elle, et quelqu'un la lui a volé, et si c'est Engel--

"Je t'en prie, assieds-toi," propose-t-elle à Lucrèce en lui désignant le siège faisant face à son bureau. Carrie n'a pas l'habitude d'être polie mais pour quelqu'un comme Lucrèce Harcourt, elle est toute disposée à faire des efforts. Les doigts nerveux, elle attrape son paquet de cigarettes, en glisse une entre ses lèvres, l'allume d'un claquement de doigts. "J'avais l'espoir qu'elle soit avec toi." Elle dévisage son vis-à-vis, curieuse de sa réaction. Une partie d'elle pense qu'elle aimerait voir le masque de Lucrèce Harcourt se craqueler, se briser de manière à ne jamais être réparé. "Tu as besoin de spitfire," énonce-t-elle lentement, chaque mot passant ses lèvres en les brûlant. Paris est à elle, Lucrèce est à Paris, Lucrèce est donc à Carrie par proxy - aussi simplement que ça. Et même si elle ne déteste rien de plus que les camés (comme si elle n'en était pas une), Carrie prend soin des siens avec une attention toute particulière. Et mieux que les autres, elle connait les affres du manque - il lui suffit d'effleurer l'idée dans son esprit pour avoir l'impression que sa nuque se tapisse de sueur et elle jette machinalement un regard vers le tiroir de son bureau où se cachent pipe et opium, qui l'attendent sagement. "Ou alors tu t'enquières juste de Paris?" tente-t-elle, avec un sourire vaguement goguenard, incapable de s'en empêcher. Les relations du genre restent un mystère pour Carrie - et elle ne peut pas s'empêcher d'être curieuse, et de se demander jusqu'à où va vraiment l'affection de la starlette pour son amie.
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Il n'y a que les gens importants qui possèdent des bureaux. Lucrèce ne connaît pas assez Carrie, pas assez les Warlocks, et pas même assez Paris pour faire toutes les connexions nécessaires au pourquoi du comment, mais elle tâche de garder la généralité fichée au fond du crâne : Carrie est quelqu'un d'important. Plus ou moins. C'est également une amie de Paris, de ce qu'elle en sait. De ce qu'elle a compris. Alors Lux s'assoit quand on lui propose de s'asseoir.

« Merci. »

Elle décide de lui laisser le bénéfice du doute. Elle décide qu'elle lui fait momentanément confiance. Et peut-être que son cœur rate un battement ou deux, peut-être qu'elle espère toujours, au fond, que Paris pousse la porte, et la prenne dans ses bras. Or, le couperet ne tarde pas à tomber : Carrie ne sait visiblement pas plus où est Paris. L'espace d'une seconde, et comme c'aurait été un de ses réflexes à elle, Lucrèce envisage qu'on lui ment. Sans doute, aussi, que le manque altère son jugement. Comme elle s'en rend compte à rebours, ce qui lui reste de vernis ne s'écaille pas tout de suite.

Elle ne réalise pas encore.

Lux ne réalise pas encore ce que Carrie vient de lui dire. Paris est portée disparue. Les mots résonnent, ricochent sur les parois de son esprit. Paris est portée disparue.
Il n'y a finalement que la mention du spitfire qui réussit à la sortir de sa demi-torpeur. Ses entrailles brûlent. Evidemment, que Lucrèce a besoin de spitfire. Mais elle n'est pas tout à fait prête à l'admettre frontalement. Alors elle décoche la fraction d'un rire terriblement gênée. On dirait presque une adolescente qui doit s'excuser auprès de son institutrice pour n'avoir pas rendu un devoir à temps. Le rapport de force est d'autant plus ronflant, d'autant plus curieux que Lucrèce est à peu près sûre qu'elle est plus âgée que Carrie. Cela dit, les apparences qui tapissent le monde sorcier sont souvent trompeuses (elle est la première à en attester) et, là encore, elle se rappelle que Carrie est quelqu'un d'important. Par défaut, ce que pense Carrie d'elle est également important. Alors pourquoi ? Pourquoi est-elle sur le point de fondre en larmes ? Pourquoi le feu de sa gorge la fait déglutir aussi péniblement ? Pourquoi les signes du manque ébrasent si facilement son vernis de perfection ?

Tout plutôt que de devoir parler de Paris.

« Non. Répond-t-elle avec aplomb. »

Non, elle ne s'enquiert pas de Paris. Lucrèce a beau y mettre toute la volonté du monde, tout ce qu'elle a d'artifice et de sang-froid, ce non ressemble toujours autant à un oui. Oui, elle s'enquiert avant tout pour Paris. Oui, ce silence est entrain de grignoter sa sanité, morceau par morceau. Evidemment, Paris et elle n'ont jamais eu une relation très stable, ni parfaite, ni même particulièrement saine. Mais on ne l'a jamais laissée macérer dans le silence aussi longtemps. Sans répondre. Sans donner signe de vie. Ses paupières se referment brutalement. Il lui faut deux secondes de pénombre pour recomposer ses esprits et lisser ce qui lui reste d'apparence. Les yeux se rouvrent sur Carrie. Sourire. Lever le menton. Se tenir droite. Être Lucrèce Harcourt.

Tout plutôt que de devoir parler de Paris.

« J'ai besoin de spitfire. Renchérit-elle pour convaincre et se convaincre. »

Le fait que Lux soit effectivement en manque crédibilise nettement l'ensemble. Mais à aucun moment elle ne paraît désespérée. Jamais. Garder l'illusion d'un contrôle de soi. Les apparences. Toujours les apparences. Encore les apparences.

« Et j'ai de quoi payer, évidemment. »

Pour une raison qu'elle ignore dans l'immédiat, Lucrèce sent qu'il n'est pas question d'argent, ici. Pas tant. Tout de même. Elle tient à ses mécaniques, à ses politesses, et à ses manières. Rien que pour se rappeler de qui elle est.

« Mais tu as sans doute mieux à faire que de t'occuper de moi... Je peux traiter avec quelqu'un en bas. »

Blah, blah. C'aurait été du Lucrèce Harcourt tout craché, si sa voix ne commençait pas étrangement à briser. Elle a l'air si vulnérable... Il suffirait d'y tendre les doigts pour prendre et casser.
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Charybdis Kang
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« Non. » Si Carrie peut respecter quelque chose, c'est la solidité dont fait preuve Lucrèce en cet instant précis, l'aplomb avec lequel elle s'exprime et se tient - sa détermination n'est que trop familière, et lui rappelle la sienne. C'est justement pour ça qu'elle peut voir les bouts qui s'effilochent et qui menacent de révéler ce qui se cache derrière ce masque trop lisse, trop vide. Carrie a presque l'impression de faire face à un miroir quand Lucrèce ferme brusquement les yeux, avec force. Elle ne rompt pas le silence qui s'étire pendant quelques secondes, se contente de tirer sur sa cigarette. Elle se sent un peu mal à l'aise, parce qu'elle peut parfaitement s'imaginer à sa place, tiraillée entre amante et drogue, fierté et manque, pour l'une comme pour l'autre.

Nouveau regard vers le tiroir. Ses yeux sombres volent anxieusement vers Lux quand elle reprend la parole. « J'ai besoin de spitfire. » Au moins elle n'apparaît pas comme ces camés désespérés qui sont prêts à se rouler à ses pieds pour leur prochaine dose, c'est déjà ça - l'idée est farfelue, et presque séduisante, ceci dit. La main de Carrie qui ne tient pas sa cigarette se pose sur le bureau, ses ongles manucurés y battant un rythmne passablement nerveux (elle a envie de fumer). « Et j'ai de quoi payer, évidemment. - Évidemment." Elle n'a pas besoin de son argent, et puis maintenant que Lucrèce est à elle, elle ne compte pas la laisser dépérir dans le manque et le besoin et risquer qu'elle aille se procurer sa précieuse drogue ailleurs.

Carrie ne sait pas où se trouve Paris (elle ignore le coup au coeur que cette pensée lui apporte, la nausée soudaine et acide qui remonte dans sa trachée et qu'elle ravale avec un peu de nicotine) - mais elle compte bien lui garder sa copine en un seul morceau le temps qu'elle lui revienne.

Parce qu'elle doit revenir. Parce qu'il ne peut en être autrement. Parce qu'on ne touche pas ce qui appartient à Carrie, les gens à qui elle tient, ceux dont elle a besoin. Et si Engel a--

« Mais tu as sans doute mieux à faire que de t'occuper de moi... Je peux traiter avec quelqu'un en bas. » Pas le temps de se plonger dans ses angoisses et sa colère: tout de suite, son monde se réduit à Lucrèce Harcourt, qui fait la fière dans son bureau, probablement sans savoir ce qu'il s'y passe la plupart du temps. Les doigts de Carrie arrêtent leur mélodie sur le bois ciré de son bureau, et elle coince sa cigarette entre ses lèvres pour libérer sa main. "Pas besoin." Elle se penche et, d'un mouvement rapide des doigts, déverouille l'un des tiroirs de son bureau. Elle attrape deux sachets en plastique, moldus, qui contiennent chacun cinq pillules rouges, bien sorcières. "Tiens." Carrie lève la main pour les lui montrer, étudiant son expression, avant de les jeter sur le bureau entre elles, à portée de Lucrèce. "Cadeau."

Carrie ne fait pas de cadeaux, sauf à ceux qui lui appartiennent, et à ceux qu'elle compte bien poignarder plus tard. Le monde, dans sa tête, repose sur un principe d'échange, de contrôle, de pouvoir. Ce qui ne peut pas être troqué doit être conquéri, manipulé, ou détruit. Rien d'autre n'existe, pas dans son monde. "Tu as ce que tu étais venue chercher, tu peux repartir." Elle fait un signe de tête en direction de la porte close de son bureau. "Mais sache une chose. Si, véritablement, tu n'en as rien à faire de Paris, tu es désormais persona non grata au Dancing Phoenix et il te faudra te fournir toute seule comme une grande." Ses yeux reviennent à Lux et ses sourcils se froncent légèrement. "Ça fait deux semaines qu'elle a disparu de la circulation. Mais je vais la trouver." La voix de Carrie est sûre d'elle et inébranlable. Il ne peut en être autrement après tout. "Que devrais-je lui dire à son retour? Que j'avais raison et que tu n'es rien d'autre qu'une petite merdeuse qui cherchait à pimenter son quotidien ennuyeux avec des frissons bon marché?" Pour une fois, elle aimerait avoir tort.

Si Carrie ne comprend pas grand-chose aux relations romantiques auxquelles s'adonnent parfois les good children, et encore moins les relations libres comme celles de Paris et Lucrèce, elle n'a pas besoin de se forcer pour se souvenir du léger sourire satisfait qui éclairait le visage de son amie lorsqu'elle parlait de sa starlette - et si Carrie sait quelque chose, c'est qu'elle méritait cet ersatz de bonheur plus que tout au monde, et l'idée qu'il ait pu être factice lui est légèrement dérangeante. Parce que si elle n'y a pas droit, alors peut-être qu'aucun d'eux n'y a droit. Et dans ce cas-là, à quoi bon continuer de s'entretuer en sachant qu'on n'obtiendra jamais la paix?
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D'abord, lorsque le cliquetis manifeste du tiroir teinte à ses oreilles, Lucrèce assume naïvement que tout compte fait, Carrie n'est peut-être pas si terrible qu'elle l'imaginait au départ. Plus naïvement encore, et éreintée d'avoir tenu l'image de Paris au crâne, en même temps qu'elle couvait son manque aux tripes, Lux autorise l'une de ses gardes à s'effondrer. C'est subtile. Ca rôde à la surface de son vernis comme un serpent rampe dans l'herbe. Mais c'est là. Dans ses yeux. Dans le fond de ses pupilles qui pétillent à la vue des sachets. Il y a là, peut-être, au milieu d'autres choses, au milieu d'une étincelle d'orgueil et d'un tesson de sa superbe, le manque et le tourment. Ce même manque, et ce même tourment, qui la font se saisir des paquets d'un geste prompt et un peu trop hâtif.

Et puis, quand Lucrèce remarque qu'on la menace à demi, qu'elle a eu tort de penser pouvoir s'en tirer à si bon compte (à trop bon compte), il est déjà trop tard. Carrie l'accule. Et avec succès. L'ombre pèse si fort contre sa peau qu'elle croit qu'on l'étrangle. Sa respiration devient courte, et ses paumes moites. Si elle demeure droite et le menton haut, sa main passe tout de même le long de sa gorge, comme de faire passer un dégluti trop pénible et trop douloureux à avaler. A armes égales, sobre ou correctement alimentée, peut-être que Lux aurait trouvé de quoi lui répondre. Or, plus que la perspective du sevrage (qui, au demeurant lui paraît déjà proprement insupportable), c'est celle qu'on l'éloigne de Paris, qui fait gonfler le cœur au point de le faire s'empaler contre les côtes.

« Je crois que tu ne comprends pas bien. »

L'aplomb va de paire avec l'effort surhumain qu'il lui faut pour reposer les sachets sur la table. Elle regrette instantanément. Les doigts demeurent d'ailleurs crispés dans le plastique, aussi hésitants que ne l'est visiblement Lux, qui rassemble tout ce qui lui reste de cran et d'assurance pour porter les yeux aux yeux.

« Je ne peux pas. Cède-t-elle comme si ça avait du sens. »

Ca a du sens dans sa tête. Mais le manque et pire encore, l'éventualité que le spitfire lui soit retiré, la font difficilement composer des phrases tangibles et du standing qu'elle voudrait. Les apparences, toujours les apparences. L'exercice paraît peut-être vain de l'extérieur, mais c'est une des dernières choses qu'il lui reste pour ne pas complètement perdre pied. Alors les secondes s'égrainent, et le regard de Lucrèce fait plusieurs allers-retours entre les sachets et Carrie.

« Parler de Paris. Penser à Paris. Ce n'est pas que... Hésite-t-elle brièvement sur son choix de phrasé. Je ne tiens pas à elle. C'est que je ne peux pas. Répète-t-elle comme si ça avait plus de sens. »

Paris a pris beaucoup trop de place dans sa vie. Et il est évident que ça lui fait peur. La perte. La perte de bon sens. La perte de contrôle. La perte de son petit confort. La perte de ses privilèges. La perte de Paris. Lux ne peut pas perdre Paris. Quand elle remarque qu'une larme a coulé le long de sa joue, et que d'autres la suivent, elle décoche un rire nerveux. Le manque. Le manque de spitfire la fait dérailler. Le manque de spitfire lui fait ressentir au centuple ce qu'elle retient en-dedans. C'est mieux ainsi. Mieux que ça soit la faute de la drogue, plutôt que de la disparition de Paris.

Parce qu'elle ne peut pas.

Gérer tout ça. Pas dans cet état. Pas alors qu'on compte lui fermer les portes de sa montagne. Le Dancing Phoenix est sa montagne. Paris est sa montagne. Là où elle sent qu'elle peut respirer, quand elle ne fait que vivre en apnée.

« Je sais. C'est pathétique. »

Elle est la première à le penser, et la première à le dire.

« Ca, fait-elle en pointant le spitfire du regard. évidemment, que j'en ai besoin. Je mentirais si je te disais le contraire. Et crois-moi, je mens très bien... Mais. »

Lucrèce prend une grande inspiration, une qui lui écharpe la gorge jusqu'à franchir la barrière du son. Et alors qu'elle escomptait la faire suivre de d'autres confessions, peut-être d'une déclaration, aucun mot ne sort de ses lèvres entrouvertes. Ses lèvres tremblantes.

Elle ne peut pas.
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Lucrèce s'est emparée des sachets d'un geste rapide et nerveux que Carrie reconnait bien et comprend un peu trop. Elle ne la connait pas assez bien pour savoir ce qu'elle va faire ensuite. Va-t-elle se lever, princière et arrogante, et tourner les talons sans un regard? Ou va-t-elle s'effondrer comme un château de cartes, laisser sa parfaite petite image se fracturer aux pieds de Carrie, lui montrer ce qu'il se cache dessous? Carrie se demande si Paris sait qui est véritablement Lux, ou si elle aussi n'a jamais eu droit qu'à une illusion, une énième façade - comme une poupée russe, Lux est-elle une pluralité d'identités emboîtées les uns dans les autres?

Carrie sait qu'elle a de la chance, par le manque et la drogue révèlent toujours le coeur d'un individu - toujours à ses dépens.

Elle observe la main de Lux qui glisse le long de sa gorge avec un certain malaise, imaginant à son tour des doigts sur son cou dans un contexte bien différent; son trouble est ravalé avec une autre bouffée de nicotine, salvatrice et acariâtre, réconfortante dans son piquant. « Je crois que tu ne comprends pas bien. » Carrie renifle, piquée à vif. "Je t'en prie, éclaire-moi." Malgré son vague agaçement, elle découvre sans surprise qu'elle aime bien Lux. Elle n'en attendait pas moins de l'amante de Paris.

Carrie arque un sourcil en voyant l'influenceuse reposer les paquets sur le bureau, sans pour autant les relâcher. Elle aime bien ce geste. « Je ne peux pas. » Un silence. « Parler de Paris. Penser à Paris. Ce n'est pas que... Je ne tiens pas à elle. C'est que je ne peux pas. » Les lèvres écarlates de Carrie se pressent en une fine ligne qui semble désapprobatrice, qui est en réalité véritablement mal à l'aise. Elle en aurait presque le tournis - les mots de Lux résonnent en elle comme un gospel, et elle a du mal à ne pas penser à Bao. Elle ne veut pas penser à Bao - elle ne peut pas penser à Bao, pas maintenant, pas quand elle est Fox, pas quand elle est au Dancing Phoenix, en train de travailler. Elle ne veut pas penser à elle, parler d'elle - ou pire, penser à elles, ce qu'elles sont, pourraient être, ont été, seront peut-être.

Lux suffoque, et Carrie doit se forcer à calmer les battements nerveux de son coeur dans sa poitrine. Elle se met à compter, parce que c'est tout ce qu'elle sait faire quand elle sent la panique revenir - quatre-vingt-dix-sept, quatre-vingt neuf, quatre-vingt trois, soixante-dix-neuf, soixante-treize.

Le pire, c'est quand la première larme se détache des longs cils de Lucrèce, suivie par d'autres. Carrie a une réaction allergique à la vulnérabilité et aux larmes. Soixante-et-onze, soixante-sept, soixante-et-un, cinquante-neuf, cinquante-trois, quarante-sept. On ne pleure pas, chez les Warlocks - soit parce qu'on a plus de larmes, soit parce qu'on sait que c'est comme signer son arrêt de mort. On ne pleure pas, chez les Warlocks, et Carrie se retrouve avec l'épouse d'un flic en train de chialer dans son bureau au Dancing Phoenix, et elle n'a même pas envie de la mettre dehors.

Fuck you, Paris. Fuck you, fuck you, fuck you. « Je sais. C'est pathétique. » Un souffle amusé lui échappe et Carrie reprend contrôle de son expression vide d'émotion, se rendant compte qu'elle fixait Lux jusque là sans mot dire, perdue dans ses pensées. Elle écrase sa cigarette dans son cendrier en marbre, en rallume une autre qu'elle ne glisse même pas entre ses lèvres. L'odeur la rassure plus que le goût. « Ca, évidemment, que j'en ai besoin. Je mentirais si je te disais le contraire. Et crois-moi, je mens très bien... Mais. » Souffle souffreteux. Quelqu'un d'autre aurait peut-être envie de la prendre dans ses bras, Carrie d'ordinaire aimerait lui foutre une claque. Mais tout de suite, la Fox ne peut que la regarder, interdite, à la fois fascinée et vaguement dégoûtée.

Et touchée, peut-être. Un peu trop - d'une manière incompréhensible pour elle, qui ne pensait plus en être capable. C'est rassurant. C'est effrayant.

Elle réalise, aussi, qu'elle a perdu le compte de ses chiffres premiers. C'est nouveau, ça.

"Je t'ai dit que c'était un cadeau," lui rappelle Carrie, lentement, d'un ton presque laconique, en jetant un oeil aux sachets. Et je crois que je comprends. Les mots restent scellés. L'empathie ne lui vient pas facilement, la sympathie non plus, la tendresse encore moins - et pourtant tout est là, sous la surface, ressortant alors qu'elle-même s'y attend le moins. "On va la trouver, Lux. Je vais la trouver. Je la ramènerai par la peau du cul s'il le faut." Et elle tuera quiconque se tiendra sur son chemin, quiconque essayera de l'arrêter, quoiqu'il arrive.

Elle regarde la cendre qui s'accumule au bout de sa cigarette d'un air songeur, le temps de rassembler ses pensées, de continuer un décompte lointain dans un coin de son esprit. Elle pense à Paris, son sourire lumineux, ses tremblements violents, ses répliques cinglantes, ses gestes affectueux en demi-teinte. Elle se souvient des gamines qu'elles ont été, qui se lançaient de boules de pain à travers la table de chez Blake dans le dos de ce dernier, essayant de viser les bols de soupe pour éclabousser l'autre. Elle repense aux Warlocks qu'elles sont devenues, injustes et loyales, à s'aimer et à se déchirer à chaque conversation, chaque regard, chaque interaction. Son coeur se serre dans sa poitrine. Elle repousse toutes ces pensées.

"Ça sert à rien de pleurer." Sa voix est un peu plus sèche cette fois, mais pas aussi vindicative que d'habitude pour autant. "Et ça sert à rien de faire comme si votre relation n'existait pas. Elle a besoin de toi, là, tout de suite. Maintenant, tu peux soit agir et m'aider à la trouver, soit continuer ta vie de petite crevarde qui suce le gouvernement et qui baise son mari en faisant mine d'aimer ça." Carrie pince des lèvres. "Quoique tu décides de faire, jusqu'à ce qu'on la retrouve, tu peux venir ici. Je te donnerai le spitfire sans poser de questions." Elle tape sa cigarette, regarde la cendre tomber de nouveau. Elle se retrouve à faire des cadeaux. La pensée la démange que si elle la voyait, Nina serait fière d'elle. "Je lui dois bien ça."
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D'habitude, Lucrèce n'aime pas les gens comme Carrie. Rien de personnel, c'est l'effet que lui font les gens de pouvoir : elle se sent vaguement menacée par leur présence, et dans le cas de Carrie, pas seulement vaguement. C'est qu'en général, ces gens là peuvent être achetés, d'une façon ou d'une autre. Avec de l'argent, avec du charme, avec des faveurs ou des promesses. Mais Carrie... Carrie lui paraît soudain incorruptible (non qu'elle ait voulu la corrompre, dans un premier temps). Carrie lui paraît hors d'atteinte. A lui flanquer le vertige.
Peut-être que pour ça, elle la respecte. Peut-être que pour ça, elle l'envie. Ou envie-t-elle plutôt Paris. Dans un carré de sa tête, la réalisation la frappe de plein fouet : si ça avait été elle, la disparue, aucun ami d'aucune sorte n'aurait montré tant d'ardeur pour la retrouver. Hadrian, peut-être. Encore que.

Alors elle accepte le cadeau, et reprend lentement, plus calmement les sachets, qui tombent sur ses cuisses, puis dans son sac à main. La vision des cachets est imprimée partout dans son crâne, fichée bien au fond de sa cervelle, de façon à ce qu'il lui soit désormais impossible de faire taire le manque qui lui susurre à l'oreille. Ca sert à rien de pleurer. C'est vrai, ça, ça sert à rien de pleurer, Lucrèce. Comme si elle faisait exprès. Comme si elle aimait s'effondrer devant des quasi-inconnues pour ramasser les morceaux de son humiliation par derrière. Tout de même. Le rappel pique, et Lux essaye de recomposer ce qu'elle peut de son visage. L'assèchement partiel des sillons de larmes est accompagné d'un mouvement du genou, frénétique et indésirable, qui manifeste sa frustration de manière plus ou moins discrète (tant qu'elles sont assises, en définitive). La faute au manque. Et peut-être aux jugements que vient d'émettre Carrie sur sa vie. En temps normal, Lux aurait opiné et montré les dents. Ce soir, elle se contentera d'un très sobre :

« Je vais t'aider. »

Ca lui est sorti des lèvres avant qu'elle ait eu le temps de bien penser à ce que ça impliquait. La surprise imprime d'ailleurs ses traits, comme de s'être observée prendre une décision complètement absurde sans broncher, et sans avoir eu le cœur de s'en empêcher. Car c'est de là qu'elle vient, cette décision. Du cœur. Il n'est plus question de reculer, désormais.

« Dis-moi ce que je peux faire. Renchérit-elle pleine d'assurance (une assurance toute fabriquée, au demeurant). Je le ferai. »

La voix est encore enrouée par les récentes larmes. C'est le genre de promesses implicites qu'elle noue aisément, que sur le moment, Lucrèce peut vouloir de toutes ses forces, mais qu'elle finit aussi, souvent, par rompre. Et sans scrupules, aucuns. C'est différent, cette fois, n'est-ce pas ? Il s'agit de Paris. Paris est différente. Paris lui donne envie de changer, toujours. Ou d'être elle-même, simplement. Alors comme toutes ces autres fois, comme toutes ces vaines promesses, et ces avants, Lucrèce a l'air, vraiment l'air de vouloir honorer sa parole. Mais c'est différent, cette fois, se répète-t-elle. Parce que cette fois, elle espère de tout son soûl qu'elle l'honorera bel et bien.

« Eh, Carrie ? »

Elle est un brin penaude. Et Lucrèce Harcourt est rarement penaude. Jamais, en fait. Alors par réflexe, elle tire un sourire pour farder sa terrible absence d'éloquence. Un sourire moins artificiel que ceux qu'elle a l'habitude d'offrir en public. Un sourire tristement chaleureux. Ou chaleureusement triste. Selon l'angle, et la personne. Un sourire qui ne sera que pour Carrie, décide-t-elle.

« Merci. Tu ne dois pas avoir une très haute opinion de moi, là, tout de suite. Et je sais. Je sais que ce n'est pas pour moi, que tu le fais pour Paris. Mais merci quand même. »

Carrie vient littéralement de l'insulter, et Lux lui répond merci. Dans d'autres circonstances, cette conversation ne se serait pas du tout déroulée de la même façon. Dans d'autres circonstances, elle ne serait pas là, devant ce bureau, à mendier à demi.

Plutôt que de s'accabler davantage, Lucrèce préfère dévoiler un nouveau morceau de soleil en étirant le sourire.
Il est beau, son sourire. Plein d'espoir. Plein d'une ingénuité qu'elle n'a plus revu depuis ses cinq ans. Au moins.
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Charybdis Kang
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Charybdis Kang
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Âge : environ vingt-sept ans, même si son corps vieillit plus lentement et conserve l'apparence de ses vingt ans.
Occupation : Lion des Warlocks, un gang dangereux et sur la sellette et qui va très mal depuis qu'ellen a tragiquement pris la tête.
Allégeance : les Warlocks.
Particularité : demi-vélane; magie sans baguette confirmée; occlumens; loup-garou. damn.
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Les larmes sèchent lentement sur les joues de l'influenceuse, et Carrie l'observe sans rien dire en attendant sa prise de décision. Une part d'elle se demande si Lucrèce est encore capable de faire ça toute seule, ou si ses moindres faits et gestes sont dictés par son époux, son magazine, le carcan de la vie dans laquelle elle s'est enfoncée et duquel elle semble avoir du mal à sortir. Mieux que personne, Carrie peut comprendre les principes d'une cage dorée, de l'illusion de liberté - il lui a fallu du temps avant de comprendre que celle-ci n'était jamais que factice. Tout le monde vit en cage; certains sont simplement plus éloignés des barreaux que les autres.

« Je vais t'aider. » Lux semble elle-même choquée de ces mots qui viennent de sortir de ses lèvres, et Carrie écrase d'un mouvement décidé ce qu'il reste de sa cigarette bien entamée dans son cendrier. « Dis-moi ce que je peux faire. Je le ferai. - Good girl." Et bonne réponse, surtout, vu le vague sourire qui étire les lèvres de Carrie alors qu'elle attrape son stylo plume et rouvre le cahier rose fuchsia étalé devant elle, va à une page encore vierge, et se met à écrire. Elle écrit vite, mais mal, mais qu'importe.

Son esprit est en ébullition et, pour la première fois depuis que Lucrèce a pénétré dans son bureau, Carrie se permet de penser à Engel.

Elle pense à ses yeux noirs, immenses, et elle pense à la ligne dure de sa bouche. Elle pense aux menaces qu'il a proféré sous son nez et au nez de tout le Syndicat - you're going to suffer, you're going to lose every person you have ever loved. C'est lui, c'est forcément lui, et Carrie va lui faire payer. Elle a tué sa fille, elle s'occupera du reste de sa famille s'il le faut. Cela fait bien longtemps que les Warlocks ne sont pas partis en guerre et que leur justice ne s'est pas abattue sur leurs ennemis - et si il pense véritablement qu'elle ne va pas dédier toutes ses forces et son énergie à le ruiner, alors Engel se fourre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude.

Elle va le tuer, et elle va trouver Paris.

« Eh, Carrie ? » Carrie relève les yeux vers Lucrèce, suspendant ses gestes sur les notes qu'elle est en train de prendre. Elle cligne lentement des papières en voyant Lux sourire. Elle connait par coeur les sourires de Lucrèce Harcourt: elle a, après tout, tous les exemplaires de Witch Weekly où elle est en Une, et en a même acheté quelques uns comprenant ses colonnes et des articles à son propos. Elle a regardé sa saison d'Amortension avec Paris quand elles ont commencé à sortir ensemble, et l'a regardée trois fois ensuite toute seule, obsessivement. Elle possède toute sa collection de cosmétiques, et connait donc les images promotionnelles de Lucrèce en train de rire, en train de sourire, de mettre du maquillage, de poser. Elle connait les sourires de Lucrèce par coeur, et pourtant elle en redécouvre un qui éteint momentanément ses synapses et met ses pensées névrosées en suspens.

Carrie sent une chaleur désagréable se répandre sous ses joues et dans sa poitrine et ses traits se ferment en réponse, ses sourcils se fronçant un peu au-dessus de ses yeux sombres. « Merci. » Nouveau lent clignement de yeux. « Tu ne dois pas avoir une très haute opinion de moi, là, tout de suite. Et je sais. Je sais que ce n'est pas pour moi, que tu le fais pour Paris. Mais merci quand même. » Le sourire s'étire, et la malaise de Carrie s'enfonce plus profondément dans sa poitrine, répandant cette chaleur indue et agréable partout dans son corps.

Quand l'a-t-on remerciée pour la dernière fois?

"Tsk, ne me remercie pas," bougonne-t-elle en baissant de nouveau ses yeux sur son cahier. Mais l'absence de chaleur dans sa voix et le rouge sur ses jouent par pour elle de son appréciation et de sa satisfaction - c'est que la reconnaissance n'est pas vraiment quelque chose que les Warlocks lui vouent, malgré tout ce qu'elle considère faire pour eux. S'il te plaît, merci, je t'aime, tu me manques - autant de choses qu'il est dur, presque impossible, à dire pour eux.

Elle décide de reprendre les affaires, pour masquer son trouble, ou essayer de. "Ton mari travaille à la Brigade Magique." Carrie sait tout de la vie de Lucrèce Harcourt, même après avoir redécouvert son sourire, tout d'abord parce qu'elle en est fan, ensuite parce qu'elle met un point d'honneur à en savoir autant possible sur l'entourage des good children. "Hadrian. Tu ne peux pas lui parler de Paris, mais il peut nous aider à la trouver." Carrie souligne quelque chose sur la feuille et la déchire soigneusement, géométriquement du carnet dans lequel elle se trouve. "Nous avons eu quelques... soucis avec une famille de ton acabit. Je pense que tu les connais... les von Bäume." C'est un peu mettre l'Alberich dans le même panier que la famille qui la régit mais qu'importe: Engel a apporté sa nièce à la dernière réunion du Syndicat, c'est lui qui a mêlé son sang à tout ça.

Et lui qui a peut-être touché à celui de Carrie en lui volant Paris. "Ils possèdent un cabaret non loin d'ici, le Filet du Diable, qui a été attaqué récemment." Pas la peine de lui dire qu'il a été mis à feu et à sang par ses soins. "N'y va pas. Mais peut-être que ce cher Hadrian pourrait fouiller un peu de ce côté-là - ils ne sont pas très réglos." Et plus Engel est embêté par les autorités, mieux elle se porte. Elle plie soigneusement la feuille, avec les informations qu'elle a déniché du Filet du Diable en s'y rendant pour tuer Valeska von Bäume, et se penche pour la déposer devant Lux.

Elle esquive son regard malgré elle, les joues encore roses, embarrassée et satisfaite et attendrie d'une manière très peu caractéristique. "Paris fait partie de ma famille," ne peut-elle pas s'empêcher d'admettre, les mots se précipitant hors de ses lèvres sans qu'elle ne les contrôle. "Et elle a décidé que tu valais le coup. Je me dis que peut-être elle n'avait pas tort au final." Carrie hausse une épaule faussement détachée. "Bienvenue chez les Warlocks, Lux."
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Lucrèce savait. Elle savait, au fond, dans un carré de sa tête, qu'en proposant son aide à Carrie, c'est ce qui arriverait. La collision de ses mondes. De ses deux univers qu'elle s'échinait pourtant à faire évoluer le plus en parallèle possible. Le jour et la nuit. La lisse et la dévergondée. La mère et la camée.

Hadrian et Paris.

Lux pourrait répondre tout sauf ça. Elle pourrait se raviser, et partir pour ne plus jamais revenir. Il est encore temps, pense-t-elle. Carrie la laisserait, pense-t-elle encore. Mais l'ombre de Paris est là, toujours là, bien là. Elle parasite l'esprit de souvenirs communs, détraque la poitrine des quelques cendres de cette passion étrange. De cet amour non-dit.

Elle l'empêche de fuir.

Lucrèce Harcourt n'est pourtant pas courageuse. Ni brave. Ni vaillante. Lucrèce Harcourt triche, ment, et manipule autrui pour ne pas avoir à se salir les mains. Surtout, Lucrèce Harcourt n'est pas stupide : elle sait pertinemment que toute cette histoire la dépasse, qu'elle sera, au mieux, protégée par les Warlocks (et qui sont les Warlocks, d'ailleurs ? Que sont les Warlocks, exactement ?), qu'elle sera, au pire, la pauvre victime collatérale d'un conflit qui ne la regarde même pas. Un conflit avec les Von Baüme, de ce qu'elle comprend. Elle fronce légèrement des sourcils à la mention. Peut-être même que son nez se plisse, et que ses dents pincent sa lèvre inférieure. L'image d'Anya vient s'ajouter à celle de Paris. Le Dancing Phoenix. Le Filet du Diable. les Warlocks. Les Von Baüme. Les faits s'empilent dans un coin de sa tête sans qu'elle réussisse, pour l'instant, à effectuer les connexions nécessaires. C'est flou. D'autant plus brouillon que ses sens vrillent à cause du manque de spitfire.

Cela dit, s'il y a une chose qui est parfaitement clair, c'est qu'au moment même où Carrie lui somme de ne surtout pas se rendre au Filet du Diable, Lucrèce décide qu'elle le fera. Peut-être dès le lendemain.

« D'accord. Répond-t-elle pourtant le plus innocemment du monde, comme pour signifier qu'elle ne fera rien de stupide. »

Un sourire ourle à nouveau les lèvres. Pas celui qu'elle tirait plus tôt. Un autre. Plus étudié, mais non moins hypnotique. Doux, aussi. Très doux. D'une douceur telle qu'on lui vendrait mère et enfants au premier battement de cils. Et elle bat très bien des cils. C'est fou, d'ailleurs, l'aisance avec laquelle Lux change de visage. L'aisance avec laquelle elle passe des larmes au sourire, de l'inquiétude à la détermination. L'aisance avec laquelle elle se persuade que tout va bien, qu'elle a encore, toujours, les choses sous contrôle. Que les sentiments qui dégueulent par les pores de sa peau n'existent pas. Compartimenter. Ranger dans des boîtes. Proprement. Chirurgicalement. Bien au fond du crâne. Pour ne jamais, jamais avoir à les regarder plus que de biais. Pour les oublier totalement quand le spitfire (son absence, ou sa présence) ronfle et occupe l'espace.

Spitfire. A nouveau, sa main passe le long de sa gorge pour faire passer un dégluti crasse et douloureux. Ses ongles y impriment même des traces blanches qui virent rougeâtres.

Et puis, Lucrèce le voit. Enfin. Le regard qui fuit à demi. La mine presque embarrassée. Est-ce que c'est à cause d'elle ? La question flotte, avant d'être épinglée parmi ses à vérifier. Lux n'a pas beaucoup d'empathie pour autrui, et contrairement à ce qu'on pense souvent, elle n'est pas un très bon juge de caractère non plus. Elle n'a pas besoin de l'être : la plupart du temps, ce sont les autres qui s'adaptent à elle, quand elle ne se contente pas simplement d'invalider quelqu'un, ses opinions, et sa personnalité toute entière (traduction : elle s'en fout, vraiment).

« Est-ce que c'est le moment où je dois signer le contrat ? Rit-elle. »

Même si elle a parfaitement l'air innocente, et parfaitement l'air sérieuse, c'est évidemment une blague. Une blague nerveuse. Bienvenue chez les Warlocks. Ca veut tout et rien dire à la fois. Peut-être qu'il serait sage de demander des précisions. Subtilement, ou moins subtilement.

« Considère que c'est acté : je ferai en sorte de mettre Hadrian sur la piste du Filet du Diable. »

Hadrian ne sera pas difficile à manipuler. Les hommes ne sont pas difficiles à manipuler.

« Mais est-ce que tu es bien sûre de ton coup ? Je ne veux surtout pas remettre tes décisions en question... Mais Hadrian ? Et Paris ? »

Plus que l'éventualité que Hadrian puisse être blessé, ou que Paris puisse l'être également, c'est la rencontre des deux qui la fait trembler. Et ça se sent, là, dans le creux de sa gorge nouée.

« Je suis désolée... Je m'inquiète sans doute pour rien. Je te fais confiance. »

Sourire. D'un sourire tendre et resplendissant, comme la morsure du soleil sur la peau.
Battre des cils. A-t-on déjà mentionné à quel point elle bat bien des cils ?
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Charybdis Kang
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Après avoir passé la majorité de sa vie auprès de Paris, on pourrait penser que Carrie - observatrice et minutieuse comme on la connait, du genre à garder un inventaire encyclopédique des expressions et mensonges de son entourage pour les comprendre et les utiliser - se soit habituée aux oui voulant dire non et à l'absence totale d'instinct de survie de certains. Peut-être qu'une fille paumée comme Lux lui fait l'effet de quelqu'un qui écouterait obligatoirement ses recommandations, ou peut-être que Carrie a simplement son sourire de gravé sur les rétines, et est encore intensément perturbée par la vision de ses doigts laissant des traces sur sa gorge. Elle aimerait pouvoir disparaître, s'enterrer six pieds sous terre, et dégager son bureau de la présence désormais un rien suffoquante de l'influenceuse dont elle évite soigneusement le regard, l'estomac pincé.

Elle avait envie de fumer, maintenant elle a envie de voir Bao - difficile d'effleurer cette pensée sans serrer les dents et sans imaginer ses doigts sur sa propre gorge.

Fuck you, Paris - c'est de sa faute si Lux est là, et de sa faute si Lux bat des cils et que Carrie a la vague impression d'être en train de perdre à une bataille dans laquelle elle ne se rappelle plus s'être engagée, et dans laquelle elle n'a au final pas envie de se battre. « Est-ce que c'est le moment où je dois signer le contrat ? » Et elle trouve même le temps d'être charmante, allons bon, et de faire une blague sans le savoir qui étire un sourire amusé sur le coin des lèvres de Carrie. Les contrats de servitude font légion parmi les Warlocks, permettant d'éponger leurs dettes aux sorciers malavisés, et Carrie en est la reine, y ajoutant des extensions et des clauses difficiles à défaire à tout bout de champ - l'idée d'ainsi posséder Lucrèce Harcourt est plaisante, mais elle ne pense pas que Paris lui pardonnerait. "Non, c'est le moment où tu réalises que tu n'as plus à te demander d'où viendra ta prochaine dose," lui rappelle Carrie, sans une petite dose de mesquinerie. Faudrait pas non plus qu'elle oublie sa place.

Battements de cils ou non. « Considère que c'est acté : je ferai en sorte de mettre Hadrian sur la piste du Filet du Diable. Mais est-ce que tu es bien sûre de ton coup ? » Arquement de sourcils, un rien stupéfait. « Je ne veux surtout pas remettre tes décisions en question... Mais Hadrian ? Et Paris ? » Carrie se souvient de nombreuses conversations avec son amie au propos de l'époux de Lux, et les imaginer interagir crispe ses lèvres dans un autre sourire. « Je suis désolée... Je m'inquiète sans doute pour rien. Je te fais confiance. » La vélane rougit de plus belle, marmonne quelque chose sous sa respiration, et tend la main pour aligner géométriquement le stylo plume sur son bureau avec son cahier, perturbée. "Je pense que c'est à toi et ton rôle de crevarde de t'assurer qu'il ne soit au courant de rien, hm? Tu as l'habitude, tu sauras quoi faire." Paris lui en voudrait peut-être de laisser sa copine se débrouiller des affres de sa vie privée, mais qu'importe.

Carrie garde les yeux rivés sur le stylo, et les relève d'un air incertain vers Lux dont le sourire rayonnant est en train de devenir une distraction indésirée et franchement embarrassante. Elle s'éclaircit la gorge pour essayer de se redonner contenance. "Avec la police sur leurs traces, ils commenceront à faire des erreurs. Et quand ils feront des erreurs, ça nous ouvrira les portes qu'il faut pour trouver Paris." La main de Carrie vole à la surface de son bureau, et cette fois c'est son cendrier qu'elle replace. La panique et la nervosité remontent, avec l'embarras et son bas-ventre tordu dans tous les sens, lacérant ses tripes d'un feu lancinant, douloureux, désagréable, et ô combien plaisant à la fois. Comme toujours, Carrie accueille le désir comme un vieil ennemi fourbe, et ses yeux tressautent dans leurs orbites en glissant vers le tiroir privé de son bureau. Elle aura le temps de fumer un peu en attendant que Bao réponde à son hibou, décide-t-elle, et celle-ci a intérêt à être en forme.

Il commence à faire chaud, dans la petite pièce, et Carrie pince des lèvres en ajustant de nouveau le stylo-plume. Ses yeux sombres reviennent à Lux, s'échappent vers le cahier ouvert devant elle, puis coulent de nouveau vers elle, agités. "Je crois que tu devrais y aller," dit-elle lentement. "À part si il y a autre chose." Lucrèce a beaucoup à faire, maintenant, et Carrie a beaucoup à oublier, merci bien.

Fuck you, Paris - elle ne le répètera jamais assez.
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À la place j'y ai mis du vide. (Carrie)

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