cape ⊹ behind this glass tint.

olympe bagshot

BUT IN FACT WE WERE ALWAYS LIKE THIS, ROOTLESS, DISMEMBERED: KNOWING IT MAKES THE DIFFERENCE.

tw: abus d'alcool

JANVIER 2007. Les invités quittent le cimetière au compte-gouttes, leurs silhouettes battues par la pluie étant parfaitement ignorées par un Caesar qui a bu un verre de trop après avoir laissé à sa soeur Jeong-Hee et son cousin Benjamin la délicate tâche de recevoir les multiples et insincères condoléances du beau-monde sorcier.

Il a échangé quelques mots avec les plus éminents des invités, a serré des dizaines de mains, est même parvenu une fois ou deux à sourire - mais personne n'est dupe, son animal-lié Jalebi se cachant sous l'une des chaises alignées non loin du mausolée. Quand il était plus petit, il trouvait la sépulture magnifique: grandiose et solide, comme les Rosier, élégante et sophistiquée, aussi. Elle le remplissait aussi d'une étrange sensation de fierté, un gonflement chaleureux au creux de sa poitrine à l'idée de faire partie d'une dynastie plus pure que pure, plus riche que riche, plus Rosier que Rosier.

Maintenant, la pensée d'un jour être enfermé avec ses aïeuls dans cette crypte le terrifie.

Il ne reste plus grand-monde, à la fin, et Caesar ignore sciemment le regard curieux de sa cousine Pansy, celui inquiet de son cousin Benjamin et le désintérêt total qui émane de Jeong-Hee: elle a à peine été vocale ces derniers jours, et Caesar se demande si il entendra le son de sa voix de nouveau un jour. Cette possibilité ne le contrarie pas autant que ça devrait sans doute...

Une main sur son épaule le fait sursauter et il se retourne vivement, croisant le regard de sa tante Jieun. "Tu es prêt à rentrer?" lui demande-t-elle d'une voix douce, sa main glissant le long de son épaule dans une caresse maladroite qui fait dévaler le long de l'échine de Caesar un frisson d'inconfort. Il se défait de l'emprise de sa main sur son épaule d'un mouvement un peu brusque, ses sens émoussés par les trois verres de vin qu'il s'est enfilé à la suite. Ou cinq...? Il a rapidement cessé de compter. Il ouvre la bouche pour répondre, dire qu'il est fin prêt à transplaner avec le reste de sa famille pour le manoir Rosier où lui et Jeong-Hee vivent en attendant... quoi, exactement, Caesar ne sait pas. Il déteste cette maison, il déteste le fait qu'elle soit si anglaise, il déteste le fait qu'elle soit immense et vide, il déteste l'absence des calligraphies magiques protectrices de sa mère sur les murs, il déteste la présence pesante et douloureuse de Celyn, à l'étage, dépérissant un peu plus chaque jour.

L'idée de mettre les pieds dans cette maison de malheur lui fait presque aussi peur que rejoindre ses ancêtres dans le mausolée.

En balayant les alentours du regard, ses yeux traversent la pluie et tombent sur une silhouette isolée et Caesar pince les lèvres. "Allez-y sans moi, je vous rejoins après." Sans plus d'explications, il contourne sa tante interloquée et ignore les regards incertains de sa famlle (ce qu'il en reste, du moins) pour s'approcher de la silhouette esseulée qui se tient à l'écart du cimetière du monument réservé aux Rosier.

"Olympe," appelle-t-il en s'approchant, s'arrêtant à une distance respectable, ses yeux s'étrécissant. "Tu n'as rien à faire là." Seuls les sang-purs ont été invités aujourd'hui, bien entendu, et non pas les traîtres de l'acabit de Bagshot. Caesar se sent à vif - comme souvent -, ses sens tant émoussés qu'enflammés par la légère ivresse qu'il s'est infligé, la pluie battant sur son crâne un rythmne infernal et entêtant, la douleur de cette journée exacerbée par le sentiment d'inconfort qui le poursuit depuis des jours maintenant. "Basil est ton ami, pas moi, et Basil n'est pas là." Tout le monde lui dit que Basil est mort mais, au fond de lui, Caesar sait que ce n'est pas le cas. Son frère jumeau est perdu, il faut juste que quelqu'un le trouve. "Tu devrais partir." L'idée qu'une impure comme Olympe puisse s'arroger le droit de fouler le sol sacré du dernier lieu de repos de ses ancêtres lui est tout bonnement insupportable.

behind this glass tint. (caesar)

( en musique )

Dans un coin à l’abri de la pluie, Olympe guettait la cérémonie d’enterrement qui se déroulaient à une centaine de mètres d’elle. Son sang ne lui permettait pas d’assister à la cérémonie, contrairement à son père, dont-elle devinait la silhouette parmi la foule. La mort de plusieurs Rosier ne pouvait passer inaperçue, et sans surprise, tous le beau et pur monde sorcier s’était retrouvé, autant pour soutenir la famille que pour se montrer. Un spectacle amer qui faisait peine à voir, plus particulièrement pour l’enterrement d’un jeune homme qui aurait sûrement préféré une cérémonie plus intime, et surtout en compagnie de personnes qu’il appréciait réellement. Basil, c’était indéniablement, le plus sympathique et sociable de la famille, et Olympe se souvenait sans difficulté de son sourire et de sa gentillesse. Lorsque tous les autres lui avaient tourné le dos, lui avait continué de se montrer bienveillant à son égard. Un détail qui faisait de lui, une exception, dans le monde sans pitié des sang-purs.

En plus d’être resté bienveillant, ce fut le seul qui avait porté une réelle curiosité face à la vie qu’elle avait pu vivre à l’autre bout du monde, avant de revenir au pays. Il avait marqué un certain enthousiasme à son retour, et ce malgré les commentaires négatifs qu’avaient pu faire les autres membres de leur ancienne bande d'amis. L’époque où ils arpentaient Poudlard tous ensembles était désormais lointaine, et maintenant que Basile était mort, il ne restait plus que de la mauvaise herbe. Après une bonne heure, la cérémonie semblait prendre fin, et la plupart des convives commençaient à s’éloigner de la sépulture. Trempées à cause de la pluie battante, Olympe restait parfaitement immobile, estimant qu’il était préférable d’attendre le départ des sang-purs.

Malheureusement pour elle, Caesar, le jumeaux de Basil la remarqua au loin et s’avança vers elle d’un pas décidé. Si Olympe c’était toujours bien entendu avec Basil, ce n’était pas vraiment le cas avec sa paire. Au début, les deux s’appréciaient relativement sans être très proches, mais lui, comme les autres s’était contenté de la rayer de la carte après les révélations du test VB. Un changement d’attitude qui l’avait profondément blessé, en plus des railleries, qui lui avait valu de tomber en dépression. Caesar n’était pas le plus toxique d’entre eux, mais par principe, elle ne le portait pas dans son cœur.

Cependant, il venait de perdre sa famille, une douleur qu’elle ne pouvait imaginer, si bien qu’elle accepta sans rechigner la véhémence des propos du jeune homme. «‌ ‌‌‌‌Je pensais que ça lui ferait plaisir, de voir des gens qui l’appréciaient vraiment.‌‌ ‌»‌ Certes, Olympe n’était plus une sang-pur, mais elle connaissait parfaitement ce monde, et savait pertinemment que la plupart des convives n’avait absolument rien à faire de la mort de ce pauvre garçon et du reste de sa famille. Il était juste dans les normes de venir à l’enterrement d’un semblable. «‌ ‌‌‌‌Je comp‌‌tais attendre votre départ.‌‌ ‌»‌ Mécaniquement, elle releva la bouquet de fleur qu’elle tenait entre ses mains, pour montrer sa bonne volonté. «‌ ‌‌‌‌Je voulais juste être là pour lui, désolée si ça t’a importuné.‌‌ ‌»‌ Malgré sa tendance à toujours calculer son image de peste, Olympe acceptait de dévoiler une facette bien plus profonde d’elle, à savoir son empathie étonnamment développée. Caesar souffrait, et elle ne voulait pas aggraver la situation.

(@caesar rosier)

Ils ont été amis, un jour. Plus ou moins. Caesar n'a jamais su se faire des amis, n'a jamais voulu savoir - il n'en a jamais eu besoin, après tout, puisqu'il a toujours eu Basil avec lui en toutes affaires. Il est né avec lui, et il mourra avec lui. Cette vérité indéniable et immuable l'a toujours rassuré, lui rappelant à chaque fois que Basil et lui étaient en désaccord qu'ils étaient frères, frères, bien plus que Caesar n'a jamais été et ne sera jamais avec Celyn, et que rien, rien, ne pourrait y changer. Basil et Caesar sont fait de la même essence, de la même âme, ça a toujours été une évidence.

Ils ont été amis, un jour, plus ou moins - une époque lointaine, où ils arpentaient les couloirs d'Hogwarts ensemble, une bande d'amis aux valeurs similaires et portant les couleurs de Slytherin. En réalité, c'était Basil qui était ami avec elle et les autres - Caesar quant à lui suivait sans se poser de question, et leur vouait à tous un mélange de curiosité et d'une pointe de désintérêt. Si il a su garder contact avec le reste des membres de la bande, Olympe a simplement été rayée d son existence quand son impureté a été révélée au grand jour. Caesar est persuadé qu'elle savait (comment est-ce qu'un impur pourrait ignorer sa nature?) et qu'elle leur a menti pendant des années. Il se souvient vaguement que ce sentiment de trahison n'était pas partagé par Basil. Cette idée le met mal à l'aise.

«‌ ‌‌‌‌Je pensais que ça lui ferait plaisir, de voir des gens qui l’appréciaient vraiment.‌‌ ‌» Caesar blêmit en l'entendant, offensé qu'elle puisse penser s'inclure dans ces gens-là. Ils ont été amis, plus ou moins, un jour - mais cette époque est révolue. Caesar n'a jamais reparlé à Olympe après avoir appris l'impureté de son sang, et pareil pour Basil.

N'est-ce pas?

Oui, évidemment. Son frère ne lui cacherait pas quelque chose comme ça... «‌ ‌‌‌‌Je comp‌‌tais attendre votre départ.‌‌ ‌»‌ Caesar baisse les yeux vers le bouquet de fleurs. Il les trouve moches, puantes, sur le point de flêtrir, odieuses. «‌ ‌‌‌‌Je voulais juste être là pour lui, désolée si ça t’a importuné.‌‌ ‌- Tu peux l'être," rétorque-t-il, à vif. Il voit tout de suite la dissonnance, un peu malgré lui - il n'a jamais été du genre empathique mais sensible, comme un artiste, comprenant certaines choses sans pouvoir mettre des mots dessus pour autant. La dissonnance est criante: Olympe Bagshot ne se ressemble pas. Elle n'a jamais été prévenante et placide, pas avec lui en tous cas.

C'est de la pitié, réalise-t-il avec horreur. Cette sang-mêlée le prend en pitié parce que son père, sa mère, sa soeur sont morts, et son frère est perdu. Caesar devient blême en se redressant, faisant craquer sa nuque, profitant avec un certain plaisir des quelques centimètres qu'il gagne sur elle. "Basil n'est pas là et, de toutes façons, il n'a pas besoin de toi." Caesar grince des dents, sentant son coeur faire un bond dans sa poitrine sans pour autant savoir pourquoi, une nausée acide lui remontant la trachée. "Pars, et ne reviens pas. Il n'y a rien ici pour toi, et nous n'avons ni besoin de tes condoléances, ni de tes fleurs pathétiques." Son cousin Benjamin lui a dit qu'en cette période de deuil, il devait accepter toutes les mains tendues; mais Caesar refuse de s'abaisser à accepter la compassion ou la pitié d'une sang-mêlée.

behind this glass tint. (caesar)

( en musique )

Le mépris que Caesar émettait à son égard ne l’étonnait pas, et pour dire vrai, cela ne l'atteignait même plus. Olympe avait déjà suffisament souffert de ce genre de paroles. Devenir une sang-mêlé l’avait profondément bouleversé, principalement parce que tous ses amis lui avaient tourné le dos. Une destination difficile pour celle qui, durant des années, portait une couronne imaginaire sur la tête, toisant le monde depuis son trône. Avec du recul, la blonde se rendit bien compte que le liquide qui coulait dans ses veines n’avait jamais été le vrai problème. Non, ce qui l’avait rendue malheureuse, c’était de réaliser à quel point son entourage était vénéneux et dépourvu de bon sens. Découvrir qu’en fait, elle n’avait pas d’amis et qu’elle était seule. Depuis, et grâce à ses deux années passées en Afrique du Sud, l’irlandaise avait compris ce que l’amitié était. Aussi rare que précieuse, elle ne venait aucunement d’une similitude de statuts, mais plutôt d’une profonde loyauté et confiance. De plus, Olympe avait appris à regretter les mots, les gestes et le comportement qu’elle avait pu avoir face à d’autres, qui à l’époque lui paraissaient inférieurs. Trop orgueilleuse pour s’excuser frontalement, elle essayait simplement de redorer son image, et offrir la vengeance que beaucoup désirait en faisant tomber ces snobs de leur pied d’estale.

Sa liste était longue, et si jusqu’ici, Caesar s’y trouvait, elle se voyait désormais un peu tiraillée dans ses valeurs. En effet, Basil avait été si bon envers elle, que l’Irlandaise se voyait mal briser la vie de son jumeau. Si Olympe adorait se faire passer pour une vil personne, elle éprouvait pour autant suffisament d’empathie pour ne pas trahir un mort. Un comportement honorable, qu’elle préféra taire pour ne pas laisser entrevoir une once de faiblesse. Si son futur époux se trouvait ici, il lui dirait sûrement que cette douceur faisait sa force, des belles paroles qui malheureusement, au cœur de l’enfer, ne servaient pas à grand-chose. Caesar était désagréable au possible, elle tentait de garder sa véhémence, mais cela ne voulait pas pour autant accepter l’irrespect. «‌ ‌‌‌‌Non, il n’est pas là, ici c’est juste pour les vivants. ‌‌‌‌ ‌»‌ Le brun était libre d’accepter ou non la mort de son frère, mais il n’était absolument personne pour décider de ce que les autres feront à ce sujet. Olympe ressentait le besoin de remercier son ami, et ce n’était pas son jumeau qui allait lui en empêcher.

Bien qu’elle n’était plus sang-pur, Olympe continuait de jouir de la position de son père. Certes, elle n’était pas conviée aux obsèques, mais parfaitement libre de venir se recueillir. Ses droits, elle comptait bien les utiliser. Relativement flexible, l’Irlandaise prenait sur elle pour respecter ce jour de deuil, mais malheureusement, Caesar frappait fort. La critique du brun au sujet du bouquet de fleurs était clairement de trop, et cette fois-ci, la blonde décida de répondre, sans pour autant se montrer irrespectueuse. «‌ ‌‌‌‌Mes fleurs ne sont pas pour toi, mais pour Basil, qu’elles te plaisent, c’est le dernier de mes soucis. ‌‌‌‌ ‌»‌ Olympe avait de bons goûts, elle le savait, et refusait que Rosier fasse un commentaire à ce propos.

«‌ ‌‌‌‌Et pour ce qui est de mes condoléances, comme tu peux le voir, je ne te les ai pas donnés. Tu n’as pas besoin de mots, juste du soutien, mais malheureusement, je pense que tu préfères finir seuls et mal accompagnés qu’accepter la présence d’une sang-mêlé.‌‌ ‌»‌ La vérité là. Fut un temps, Olympe aurait sûrement été du même avis que l’asiatique. Seulement, désormais, ils n’étaient plus des enfants, il fallait ouvrir les yeux une bonne fois pour toute. Qui lui avait proposé de l’aide ? Sûrement pas un des membres de leur ancienne clique. D’ailleurs, ils n’avaient même pas tous répondu présent ce jour tragique. La blonde n’était peut-être pas son amie, mais au moins, elle était là, avec des bonnes et honnêtes intentions. «‌ ‌‌‌‌Basil avait au moins le bon sens de ne pas juger une personne à son sang, c’est sûrement pour ça qu’il était mille fois plus intelligent que les autres.‌‌ ‌»‌ Olympe n’en doutait pas, d’autres sorciers allaient pleurer la mort de ce jeune homme, mais malheureusement, ceux qui l’appréciaient à sa juste valeur n’avaient même pas le droit de venir ici.

(@caesar rosier)

tw: language cru

«‌ ‌‌‌‌Non, il n’est pas là, ici c’est juste pour les vivants. ‌‌‌‌‌»‌ Caesar doit se mordre la langue pour ne pas répliquer, à vif, qu'elle devrait arrêter de dire des choses qu'elles pensent vrais mais qui sont fausses, comme lorsqu'elle se clâmait sang-pur sans l'être. Elle le dégoûte, elle le dégoûte, elle le dégoûte - c'est une menteuse, et une fouteuse de merde, et une impure, comment ose-t-elle venir aujourd'hui? «‌ ‌‌‌‌‌‌‌‌Mes fleurs ne sont pas pour toi, mais pour Basil, qu’elles te plaisent, c’est le dernier de mes soucis. ‌‌‌‌- Si je les trouve laides, crois-moi, il en irait de même pour Basil," répond-t-il d'un ton pincé. Il sait que la plupart des gens ne comprendront pas, et ne pourront jamais comprendre, l'étendue de sa relation avec son frère, à quel point ils étaient fusionnels, similaires, modelés à partir de la même base. Il était Basil et Basil était lui, aussi simplement que ça.

Quelqu'un d'aussi minuscule et inutile qu'Olympe ne pourra jamais le voir. Mais ils lui prouveront, à tous, ils leur montreront un jour - et avant ça, Basil n'a ni le droit de mourir ni de disparaître. «‌‌‌‌‌ ‌‌‌‌Et pour ce qui est de mes condoléances, comme tu peux le voir, je ne te les ai pas donnés. Tu n’as pas besoin de mots, juste du soutien, mais malheureusement, je pense que tu préfères finir seuls et mal accompagnés qu’accepter la présence d’une sang-mêlé.‌‌ ‌»‌ Caesar rit d'un petit rire nasal et cruel. "Pardon de m'être permis de penser qu'une vulgaire sorcière impure dans ton genre pourrait avoir un minimum de courtoisie et de bienveillance à offrir lors de funérailles, suis-je bête," ironise-t-il en levant les yeux au ciel. "Je préfère largement être seul qu'accompagné de quelqu'un comme toi."

L'intolérance lui va comme un gant: il a été modelé par la pensée de ses parents et de celle du gouvernement, et ne sera jamais différent. «‌‌‌‌‌ ‌‌‌‌Basil avait au moins le bon sens de ne pas juger une personne à son sang, c’est sûrement pour ça qu’il était mille fois plus intelligent que les autres.‌‌ ‌»‌ Caesar rit de nouveau. "Tu penses vraiment connaître Basil, mais tu te trompes, Olympe. Allons bon, il t'a parlé après ta trahison? T'as adressé quelques mots gentils? Mon frère a toujours été fasciné par les choses grotesques et ridicules dans ton genre. Si il t'a offert son amitié, c'était seulement par pitié ou par obligation, au choix. Penses-tu sincèrement qu'il pourrait ressentir autre chose que du mépris pour quelqu'un d'aussi risible et pathétique que toi?" La mesquinerie, aussi, lui va comme un gant. "Je ne t'en veux pas de penser que ça ait pu être quoique ce soit d'autre." Caesar secoue la tête et jette un coup d'oeil au mausolée, à sa famille qui a disparu et qu'il va rejoindre. Il se recule après avoir regardé Olympe de haut en bas, l'air critique et dégoûté. "Après tout, t'as toujours été qu'une pauvre conne."

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( en musique )

Une légère envie de violence lorsqu’il critiquait ses fleurs, et lorsqu’il se permettait de remettre en question son honnêteté et surtout sa qualité de personne. Même si ce comportement ne l’étonnait pas, elle commençait à le trouver sérieusement pitoyable avec ses paroles sanglantes dignes d’un enfant de quatre ans. Visiblement, le traumatisme qu’il venait de traverser ne lui offrait pas plus de maturité, bien au contraire. «‌ ‌‌‌‌C’est vrai que tu as l’air si bien accompagné avec tes sang-purs.‌‌‌ ‌»‌ Son ton se voulait aussi ironique et sarcastique, comme pour souligner l’hypocrisie qui existait dans ce monde de faux-semblants. Un monde gestionné par un liquide rougeâtre qui ne lui aspirait plus aucune sympathie. Certes, ils n’étaient pas tous à mettre dans le même sac, Basil en était la preuve, mais de manière évidente, ça faisait un moment que les vers avaient envahi le pommier.

Acerbe, et irrespectueux, l’asiatique s’attaquait à tout ce qu’il pouvait avec la vive intention de blesser. Bien sûr, s’entendre dire que sa relation avec Basil était creuse la blessait, même si elle était convaincue du contraire. A ce moment précis, Bagshot avait envie de lui faire bouffer son bouquet de fleur, s’assurant au passage qu’il s’étouffe avec. Cependant, la violence physique n’étant pas sa tendance, elle inspira profondément, encaissant le venin de l’autre sans un mot. Caesar mentait. Ou plutôt, Caesar se mentait à lui-même. Il était peut-être le jumeau de Basil, mais il se trompait à son sujet. Elle avait envie de le raisonner, de lui faire comprendre que non, son frère n’était pas le connard qu’il décrivait. Seulement, Caesar n’était pas apte à écouter, parce que comme toujours, il n’écoutait que lui.

Puis, alors qu’elle se sentait déjà suffisament à bout, Rosier prononça le mot de trop. Si jusqu’ici, il avait juste frappé là où ça fait mal, cette fois-ci, il l’insulta sans ménagement. Presque choquée par le mot, la blonde haussa le sourcil, avant de finalement lâcher un petit rire médisant. Il voulait jouer à ce jeu ? Vraiment ? Dommage pour lui, Bitchy était dans la place. Fière, elle refusa de se lancer dans un flot d’insultes, et s’empressa de prendre un ton incroyablement neutre et détaché. «‌ ‌‌‌‌Caesar, j’en ai rien à faire de ce que tu penses de moi. ‌‌Je n’ai pas à justifier ma relation avec Basil et tu es libre de penser ce que tu veux. La seule chose dont je suis sûre, c’est que j’aurai largement préféré que ça soit toi, plutôt que lui. ‌‌ ‌»‌ Souhaiter la mort de quelqu’un, n’était pas son genre, mais en toute honnêteté, Basil était indéniablement le Rosier qui méritait le moins de finir sa vie aussi prématurément. Cela dit, elle n’aurait jamais souhaité à son ami de perdre son jumeau, même si ce dernier était une enflure.

Toujours très détachée, comme si elle était parfaitement intouchable, Olympe continua d’exposer sa pensée. «‌ ‌‌‌‌Oui, je comptais te proposer de boire un verre si tu voulais discuter, et pas par pitié. Je n'ai pas le temps pour ce genre de fioritures abjectes.‌‌ ‌»‌ Olympe n’avait jamais ressenti de la pitié pour qui que ce soit. C’était un sentiment qu’elle trouvait creux et misérable. Cependant, vouloir aider, ne sous-entendait pas avoir pitié, mais une fois encore, Rosier devait manquer de bon sens. Une éducation à refaire, ou plutôt, une bonne claque se méritait, histoire de lui faire ouvrir les yeux sur l'innommable chose qui il était devenu. En fait, la seule pitié qu’elle ressentait, c’était de voir à quel point il était loin du vrai monde, à quel point il était seul, à quel point il était sans repère. Olympe avait connu la désillusion, aujourd’hui, elle savait qui méritait son temps et son énergie.

«‌ ‌‌‌‌Juste parce qu’on a été ami, juste parce que Basil était mon ami.‌‌ ‌»‌ La blonde ne mentait pas sur ses motivations, de toute manière, elle n’avait aucun intérêt à le faire. Caesar était libre de la croire ou pas, de réfléchir à ses paroles ou pas. «‌ ‌‌‌‌Et avant que tu juges utile de le préciser, je me moque de savoir si tu m’as un jour considéré comme une amie. A l’inverse de toi, je n’existe pas par et pour les autres. ‌‌ ‌»‌ Avant, son existence se résumait à ce que les autres pensaient d’elle, à son sang, à son nom, rien de plus, rien de moins. Aujourd’hui, Olympe était devenue maître de sa destinée, et jamais elle n'avait été si heureuse.

(@caesar rosier)

Malgré ses humeurs brusques et parfois paradoxales, ses coups de sang inattendus, Caesar est lent à la colère: ce n'est simplement pas une émotion qui lui ressemble, ni à aucun Rosier. Il a été élevé dans le culte d'un calme placide, souvent de façade, et avec le savoir intrinsèque que tout passait par les apparences. La colère est une émotion bien basse pour un Rosier, quelque chose de laid et de dangereux qu'il est si facile de manipuler et de moquer. Quelque chose à éviter, une énième bavure à ne pas laisser entâcher la réputation intacte de sa famille.

Sauf qu'Olympe se met à rire et Caesar sent son sang bouillonner dans ses veines. Il a envie de s'approcher et de la frapper, d'effacer ce petit sourire hautain qui étire ses lèvres. Jusqu'ici, pendant cette semaine horrible et infernale où il a été odieux avec son cousin Benjamin, sec avec sa tante Jieun, méchant avec sa soeur Jeong-Hee, tout le monde a été patient, conciliant, prêt à lui donner le bénéfice du doute (il vient de perdre toute sa famille). Se retrouver face à un comportement nouveau est satisfaisant, quelque part, mais aussi terriblement frustrant. Ne peut-elle pas le laisser tranquille, plutôt que de le tourmenter avec les émotions contraires et douloureuses qui l'agitent à chaque fois qu'il pense à son frère qui a disparu, qui est perdu, qu'il doit retrouver?

Non - c'est pour ça que cette sale race d'impurs mérite d'être punie. La cruauté est un bien vilain défaut, et il n'en attendait pas moins de Bitchy Bagshot comme elle aimait s'appeler. «‌ ‌‌‌‌Caesar, j’en ai rien à faire de ce que tu penses de moi. ‌‌Je n’ai pas à justifier ma relation avec Basil et tu es libre de penser ce que tu veux. La seule chose dont je suis sûre, c’est que j’aurai largement préféré que ça soit toi, plutôt que lui. ‌‌ ‌»‌ Caesar serre les dents et sa colère disparaît, ses yeux noirs s'agrandissant sous le choc alors qu'il accuse le coup - violent, droit dans la gorge, apparemment destiné à l'étrangler.

Ça fonctionne, parce qu'il pense la même chose.

Olympe continue, imperturbable, et Caesar a envie d'écraser ses mains contre ses oreilles et de la faire taire, taire, taire, d'étouffer sa voix qui se fiche en lui comme une flèche en pleine cible. «‌ ‌‌‌‌Oui, je comptais te proposer de boire un verre si tu voulais discuter, et pas par pitié. Je n'ai pas le temps pour ce genre de fioritures abjectes.‌‌ ‌ ‌‌‌‌Juste parce qu’on a été ami, juste parce que Basil était mon ami.‌‌ ‌»‌ Caesar devient blême à cette idée, désagréable et poisseuse, que, peut-être, Basil lui cachait certaines choses. Lui lui disait tout... «‌ ‌‌‌‌Et avant que tu juges utile de le préciser, je me moque de savoir si tu m’as un jour considéré comme une amie. A l’inverse de toi, je n’existe pas par et pour les autres. ‌‌- C'est pour ça que tu n'es rien," crache Caesar en retour, piqué à vif. "Quoique t'en penses, tu ne sais rien de moi et- et va te faire foutre!" L'injure glisse dans sa bouche maladroitement, prouvant bien qu'il n'y est pas habitué, et Caesar rougit - de rage, de honte, de peur aussi que soudainement sa mère l'entende et--

Mais sa mère n'est pas là. Sa mère est morte.

Son visage s'affaisse. "Laisse-moi tranquille et laisse-le tranquille, c'est tout ce que je veux." Il soupire. Elle ne va pas l'écouter. Il espère simplement qu'Olympa n'ira pas déranger les esprits de sa famille. Il lève la main et l'agite dans l'air, ses épaules voûtées. Caesar n'a rien d'autre à lui dire, réalise-t-il, cette conversation ne mènera à rien. "Au revoir," conclut-il, incapable de résister à cette dernière marque de politesse, avant de brusquement tourner les talons pour retourner dire au revoir une dernière fois à ses parents et à sa soeur avant de quitter le cimetière.

behind this glass tint. (caesar)

( en musique )

Les mots étaient volontairement durs, et visiblement, ils faisaient mouche. Peu de personne n’avaient dû s’adresser de cette manière à l’asiatique depuis un bon moment, encore moins après le drame qui venait de se dérouler dans sa famille. Malheureusement pour lui, Olympe n’était pas du genre à caresser les gens dans le sens du poil, encore moins quand ces derniers étaient aussi impétueux que Caesar. Sans surprise, il cracha son venin, lui indiquant à quel point, à ses yeux, elle était insignifiante et pitoyable. Ce genre de remarques, elles les avaient déjà entendu, de la part de personnes plus importantes à son cœur que l’asiatique, si bien que cela la rendait relativement hermétique. Presque blasée, l’étudiante en diplomatie observait le plus âgé, sans mot dire, le laissant médire sans limite.

Vulgaire, Caesar la surprenait légèrement par sa haine, et pour dire vrai, elle avait un peu du mal à comprendre pourquoi il s’acharnait autant sur elle. Après tout, Olympe venait simplement déposer des fleurs sur la tombe d’un ami, il devrait être heureux de voir la sympathie que les gens éprouvaient à l’égard de son jumeau. Au lieu de ça, le brun préférait aboyer, tel un caniche enragé, sur tous ceux qui ne rentraient pas dans son plan. Un comportement enfantin que la blonde ne préféra pas relever, consciente qu’elle allait sûrement finir par se prendre un sortilège dans la face. Consciente qu’il fallait mieux se taire et laisser la tempête passer, Olympe croisa les bras, comme pour montrer son impatience.

Fort heureusement, l’autre réalisa qui il avait sûrement mieux à faire, et dans une ultime véhémence, il lui recommanda de déguerpir. Bien sûr, la plus jeune n’en fit rien, et resta parfaitement immobile. Une fois sa consigne exprimée, il la salua, et s’éloigna. «‌ ‌‌‌‌Au revoir, Caesar.‌‌ ‌»‌ Elle insista sur le prénom, comme pour montrer que malgré tout, elle le connaissait. Ils n’étaient pas des inconnus, et c’était lui et lui seul qui avait décidé de la renier.

Une fois tous les sang-pur disparu, Olympe s’avança en direction du caveau. Ici reposait désormais une bonne partie des Rosier, des gens qu’elle avait côtoyés dans sa vie de sang-pur. Parmi eux se trouvait désormais Basil, certainement pas une personne qui méritait de mourir si jeune. Il n’était pas parfais, mais malgré tout, il avait tenté de se racheté à son égard, conscient que le changement radical de comportement était stupide. S’ils étaient amis avant le test VB, il était stupide que ce dernier change la donne. Elle aurait aimé avoir plus de temps à ses côtés, mais malheureusement, il s’en était allé, laissant leur amitié en suspens.

(@caesar rosier)

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