BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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MessageSujet: (ZEST) Volte-face   (ZEST) Volte-face EmptyMar 16 Fév - 19:17
C'est la lente histoire de la tortue qui se prend le trottoir
La tête baissée du matin jusqu'au soir
C'est l'idée saugrenue qu'il vaut mieux s'étourdir
Plutôt que de nourrir de faux espoirs

décembre 1997 — hogwarts

Ernie n’aurait jamais cru qu’il aurait été si facile de ne pas respecter le règlement. Après des années à se construire comme quelqu’un de respectable qui aimait les règles et aimait les suivre il se sentait trop facilement les bafouer. Il se rendait compte, finalement, qu’après avoir passé son enfance à se forcer à suivre les directives absurdes de son père à la lettre, il y avait finalement des règles qui supplantaient largement celles de son éducation.
Il appelait ça des impératifs moraux.
Et c’était la troisième année qu’Ernest passait à reconsidérer l’importance de ces impératifs moraux, et comment ils pouvaient supplanter les règles instaurées par l’autorité en charge. Cela avait été facile à faire lorsqu’Umbridge avait été en place, et encore plus grâce à Zacharias qui lui avait expliqué à quel point tout ce qu’elle faisait était stupide. C’était Zach qui lui avait débloqué la capacité de critiquer les adultes (que son père lui avait toujours refusé), Zach qui lui avait offert la possibilité de critiquer ouvertement des professeurs jugés incompétents. Ernest, qui avait cru être une abominable personne pour avoir osé juger de personnes qui lui étaient supérieures en âge, profita amplement de cette autorisation avec les années.
Ah, Zach avait bien rigolé en le voyant faire des discours très construits et très sérieux contre les enseignements de Lockhart (pour ne citer que lui). Il avait bien rigolé quand Ernest avait relevé les erreurs logiques d’Umbridge. S’était encore plus marré quand Ernest s’était finalement attaqué à Potter lui-même, qui leur faisait un cours comme un prof’. Bien sûr, à la fin de la 5e année ça avait été vachement moins drôle de parler de ça, mais on s’était vite rabattu sur Granger.
Maintenant on était en 7e année, Granger était partie et Zach et Ernie ne rigolaient plus beaucoup ensemble.

Justin est parti cette nuit.
C’était comme un vide, un creux béant qui lui faisait mal à chaque pas qu’il faisait. Justin n’était plus là, il était parti avec les autres rejoindre l’Ordre, un fait qu’Ernie jalousait un petit peu. Vivre héroïque, quitter le monde, rejoindre la résistance à plein temps, apprendre à se battre en duel et occire des mangemorts tout en devenant adulte avec Justin. Il y fantasmait souvent sans savoir s’il arriverait vraiment à quitter ses études, sa famille, les amis qui lui restaient.
Ce soir-là, cependant, il avait le cœur gros et l’espoir vivre de rejoindre l’Ordre à la fin de l’année. Il ne vivraient pas hors de la société avec Justin mais il allait espionner les mangemorts, leur transmettre des informations, des ressources, comme un espion. Ernie était encore très mauvais menteur mais il ne doutait pas qu’il serait capable de devenir meilleur. Il en aurait le courage car il sentait cet impératif, cette mission, cette obligation de faire ce qui était juste.
Le retour à la salle commune se fit le plus discrètement possible avec tous les moyens du groupe restant à l’AD chez les Poufsouffle pour ne pas se faire repérer par les Carrow. Après beaucoup de détours et de sueurs froides, ils finirent par retrouver ce qu’ils appelaient leur terrier, avec des murmures on se sourit, on se serre un peu dans les bras, on retourne vers sa chambre et Ernie, après avoir un instant contemplé les émotions étranges qui bouillonnaient en lui, s’apprêta à faire de même.
Jusqu’à remarquer, sur un fauteuil adjacent à l’escalier qui menait à son dortoir, la tignasse caractéristique de l’ami qui n’était pas parti ce soir mais qui lui manquait tout de même terrible.
Zach, lâcha-t-il avec une vague surprise sur le visage, interloqué de le voir encore debout. Bêtement, Ernest regarda l’horloge au mur, deux heures treize du matin, on était bien au milieu de la nuit et Zach ne restait jamais debout si tard en temps normal. Et il n’avait pas fait partie de l’expédition.
Zach, dernièrement, ne faisait pas partie de grand-chose.
Tu ne devrais pas être hors du dortoir si loin après le couvre-feu.
Et Ernie, dernièrement, ne savait plus vraiment comment parler à Zach. Alors il en revenait aux valeurs sûres, aux reproches sévères, avec son insigne de préfet à sa poitrine même quand il aidait des élèves à s’enfuir de l’école. Il commençait à grandir avec ce genre de contradiction dans sa tête, Ernie, et ne savait pas que cela n’allait certainement pas s’arrêter là.



juin 2002 — zach's

Ernest ignorait comment il s’était retrouvé devant l’appartement de Zach ce soir-là.
C’était sûrement parce que cela faisait une semaine qu’il pensait en boucle à l’idée de le retrouver. Une semaine qu’il avait récupéré son adresse, sa nouvelle adresse, et qu’il se représentait mentalement y aller, toquer à la porte, lui parler. Parfois, sur le point de transplaner, il s’était figuré aller chez lui et avait manqué de se désartibuler. Comment aurait réagi Zach s’il avait vu l’oreille caractéristique de son ancien meilleur ami léviter devant sa porte en partant au travail ?
Il aurait sûrement ri.
Ernest avait un mal fou à se souvenir de Zach autrement que riant et il avait encore plus de mal à l’imaginer réagir à quoi que ce soit autrement qu’en ricanant. Pourtant, ils avaient connu bien des moments sérieux et, à la fin de leurs études, ils n’avaient pas eu beaucoup de fou rires à deux. Pourtant c’était ce qui restait, une constance rétinienne qui l’attirait et l’effrayait à la fois. Ernest, quand il s’agissait de Zach, ne savait vraiment pas quoi faire.
Malheureusement pour lui, ce soir-là, son corps avait décidé pour lui.
Il était juste parti marcher, dans la nuit qui tombait, malgré les critiques de son père, sans savoir quoi faire, comment réagir, complètement démuni de lui-même depuis deux semaines. Bêtement, il se disait que Zach saurait quoi faire, lui.
Et c’était sûrement ainsi qu’il s’était retrouvé d’une porte qu’il avait imaginé mais qu’il voyait pour la première fois.

Il ignorait complètement s’il avait déjà toqué.

Zach n’était peut-être même pas chez lui. Ernest regarda sa montre à gousset, deux heures treize, il était peut-être chez lui mais endormi. Qui était-il pour le déranger au milieu de la nuit ? Ernest ne s’était pas annoncé, il n’avait pas pris rendez-vous, ou prévenu ou préparé… Quelle idée, de se présenter ainsi, comme si de rien n’était, devant la porte d’un ami à qui il ne parlait plus depuis cinq ans ? C’était trop, cinq ans, beaucoup trop. Zach l’avait oublié, ne pensait plus à lui. Zach avait bien d’autres amis qu’Ernest, le ridicule Ernie, avec ses idées bizarres et sa façon anormale de parler. Zach s’en moquait bien de ce qui lui était arrivé, à Ernie, il dormait très bien le soir sans se questionner sur ce qu’il vivait, traversait, pensait…
Qu’est-ce qu’Ernest faisait là ?
Il ne se souvenait plus s’il avait toqué, mais il avait dû le faire car il commençait à entendre du bruit à l’intérieur, quelqu’un qui bougeait dans l’appartement. Et il aurait dû fuir à ce moment-là. Rebrousser chemin, retrouver sa famille, accepter son sort, vivre avec son choix sans revenir auprès de ceux qu’il avait rejeté. Il devrait épargner ça à Zach. Il n’avait rien fait pour se retrouver embarquer de nouveau dans les galères du Macmillan.
Pourtant Ernest restait figé devant la porte, dépossédé de son propre corps, à peine conscient qu’il n’était pas bien coiffé, qu’il était parti sans remettre ses boutons de manchette, que sa chemise ressortait de son pantalon et qu’il s’était trompé de chaussures.
Zach n’allait peut-être même pas le reconnaître, à le voir débarquer de la sorte.
Mais à la tête qu’il fit en ouvrant la porte et en avisant de celui qui se présentait devant lui, Zach l’avait définitivement reconnu.
Zach,  lâcha-t-il avec une vague surprise, comme s’il n’était pas devant la porte de son appartement au milieu de la nuit après près de cinq années sans le voir.
Je- Ernest n’avait rien préparé, il en avait conscience. Rien préparé, rien prémédité, et dans le doute se précipita comme à son habitude vers une phrase toute faite qui était censée le sauver. Je viens prendre des tes nouvelles, après tout ce temps. Est-ce que tu aurais un peu de temps à me consacrer ?
Sa voix ne sortait pas comme il le désirait, n’avait ni fermeté ni assurance, et ses yeux honteux ne passèrent qu’un instant le visage de Zach avant de regarder derrière lui, un peu en diagonale, comme si quelqu’un apparaître d’un instant à l’autre derrière l’épaule de celui qu’il appelait autrefois son ami.
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MessageSujet: Re: (ZEST) Volte-face   (ZEST) Volte-face EmptyVen 19 Fév - 22:54
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décembre 1997 — hogwarts

Zach n’était pas un garçon fondamentalement anxieux — il avait grandi sans foncièrement manquer de quoi que ce soit, avait eu la chance d’avoir un apport émotionnel plutôt constant de la part de ses parents, aucun traumatisme ou sévices n’avait jamais accentué une quelconque crainte, phobie ou angoisse… Et surtout, à passer des années entre Hannah et Ernie… Inutile d’avoir un doctorat pour comprendre que même ses montées d’angoisse les plus fortes passaient pour des peccadilles lorsqu’elles passaient après l’anxiété ernesto-hannienne.
Pourtant au fil des années, plutôt que de grandir et de simplement gagner en assurance, Zach gagnait aussi en doute et en crainte — deux sentiments qui se couplaient parfaitement avec le sentiment de responsabilité qu’il éprouvait à l’égard de ses camarades de promotion et amis. Oh, clairement, du dortoir des Poufsouffle de la promo quatre-vingt-onze, il y en avait certains que Zach aurait jeté sans hésitation à la poubelle, direction la décharge et la compression sans passer par la case recyclage mais pas quand on en venait à Justin ou Ernie. Justin… cela faisait un certain temps qu’il s’effaçait ; il n’avait pas vraiment le profil qu’il fallait pour survivre à l’école sous la domination Carrow, ou plutôt le sang qu’il fallait. Zach pouvait concevoir qu’il aille faire le branquignole dans les couloirs si c’était ça qui l’aidait à sauver sa peau, ça oui. Mais Ernie ? Ernest Macmillan ? Qui avait le sang si pur qu’un vampire en ferait une overdose ? Ça Zach, il ne s’en remettait pas. Il ne s’en remettait pas parce qu’il avait l’impression d’avoir passé une partie de sa scolarité à se serrer les coudes avec Ernie, à se protéger l’un l’autre des bullies et à se prêter leur dissert pour pouvoir aller mater les étoiles depuis la fenêtre du dortoir plutôt que de plancher comme des bouffons sur leur copie jusqu’à quatre heures du matin (même si Ernest n’aimait pas la triche, mais le travail coopératif ça passait un peu mieux comme formulation). Ça avait été ça leur duo, un peu deux frères brinquebalants qui avait chacun ce que l’autre ne possédait pas (la pureté de sang et la légitimité pour Zach et une certaine compréhension de l’environnement extérieur pour Ernie) et maintenant qu’Ernest faisait le mariole dans les couloirs à braver le couvre-feu des nouvelleaux directeur-rices pour se donner des airs de Zorro masqué Zach se retrouvait seul.
Seul et angoissé. Comme si l’anxiété d’Ernie avait décidé de venir se loger, rent free, dans le creux du ventre de Zacharias. Et si les Carrow les chopaient ? Lui et Justin ? Ernie risquait bien moins gros grâce à son papa journaliste mais Justin ? Il se ferait démolir, piétiné sans remord. Comment pouvaient-ils avoir aussi peu de jugeote ? Comment… Et si on allait penser que Zacharias faisait partie de ce groupe ?
Les questions ne l’aidaient pas à se calmer, et la seule chose qu’il avait trouvé pour se sentir un peu mieux finalement avait été de descendre les marches du dortoir pour attendre le retour des vaillants héros dans la salle commune. Il aurait pu s’endormir là, les jambes croisées et nerveuses, la tête à moitié penchée en avant par la fatigue, mais il ne ratait pas un coup de semonce de l’horloge qui égrenait les demi-heures sans pitié. Jusqu’à ce que finalement la porte qui dissimulait l’entrée de leur terrier ne s’ouvre.
Zach ne compte pas les silhouettes et ne tente pas de les reconnaître — vraiment il n’en cherche que deux : Justin et Ernie. Il n’en voit qu’un. Les autres montent d’ailleurs rapidement au dortoir sans vraiment croiser son regard. Il y a bien une paire d’yeux qui le dévisage sans oser poser la moindre question sur sa présence aussi tardive dans la salle commune. Zach se demande simplement si Ernie va le remarquer, monsieur tête en l’air, ou bien s’il allait devoir lui sauter à la gorge. S’il allait lui expliquer où était Justin, parce que… parce que…
Mais le Macmillan le repéra finalement, et dans l’obscurité ambiante, éclairé par un petit feu de bois qui faisait danser les ombres dans toute la pièce chaleureuse, il vit ses yeux briller dans sa direction. « Ernie, » qu’il répond simplement à son ami. Sans rien rajouter. Il se demande s’il allait lui dire… lui expliquer. Ernie tentait toujours de tout expliquer alors… « Tu ne devrais pas être hors du dortoir si loin après le couvre-feu. » Zacharias souffla par le nez, assez fort pour que cela soit perçu comme un signe d’écoeurement. Du moins l’espérait-il. Il décroisa les jambes avant de se lever, et de remarquer qu’il était un peu tremblant. « C’est à moi que tu dis ça ? Alors que tu caracolais dans les couloirs il y a encore cinq minutes ? »
Il sait qu’il ne faut pas y aller trop fort avec Ernie, le brusquer c’est bien la dernière chose dont il a envie. Mais il a envie aussi d’avoir une réponse à l’inquiétude qui le dévorait avec tant de force que même ses os le faisaient souffrir. « Où est Justin ? Est-ce que les Carrow… Je… comment tu peux encore faire des choses aussi inconsidérées Ernie ? »



juin 2002 — zach's

tw : sex mention

Il était sur un dragon. C’était le même que celui que Cédric avait dû affronter pour la première tâche du Tournoi. Il avait un heaume et une épée et survolait une forêt. Un sentiment d’urgence lui faisait comprendre qu’il devait se dépêcher de retrouver Hannah dans cet océan d’arbres. Mais brusquement son dragon le désarçonna et son épée lui échappa des mains. Il chuta pour atterrir derrière un bureau. Une voix lui parvenait de derrière une pile de papier, et lui donnait des ordres qu’il n’était pas en mesure de comprendre. Il avait beau bouger les papiers pour apercevoir son interlocuteur les piles revenaient toujours en nombre. Il paniquait, paniquait encore plus que la voix d’Hannah se faisait pressante, à lui demander de la trouver et de l’aider, de ne pas la laisser mais… Hello there. Une main vient se poser sur son épaule. Il ne se retourne pas mais sait qu’il s’agit du gars aperçut à la table en diagonale, dans le dernier restaurant où ils étaient allés avec Hannah. Le bureau disparut, ainsi que les papiers, et que toutes les autres voix. Il n’y avait plus que celle du mec, qui le contourna pour venir face à lui. Stressed ? Il ne répondit rien à haute voix mais son esprit criait oui si fort que l’homme dut l’entendre. Sssh, relax. Et il vint s’installer sur ses genoux, les jambes écartés autour des siennes, déboutonna sa chemise et…
Un bruit le réveilla avec la brusquerie d’une claque. Zacharias n’avait pas le sommeil profond, les rêves le tenaillaient souvent en le maintenant dans un étrange état d’éveil. Il se retrouvait en t-shirt et short (quel type de son âge possède un vrai pyjama ?), haletant sous ses draps, le cerveau encore à moitié retourné par les images qu’il s’était auto-imposé.
Merde. Merde. Meeeerde.
Ce mec, il ne connaissait même pas son nom. Il ne connaissait même pas sa voix mais depuis il revenait régulièrement pour se coller à lui dans ses rêves et… M e r d e.
Au moins s’était-il réveillé avant que ça ne devienne… ah mais la porte !
Le souvenir du bruit prenait sens et il saisissait tout juste qu’il devait y avoir quelqu’un à la porte de l’appartement. Il lança un regard vers son astro-réveil (cadeau de sa maman) qui projetait en plus de l’heure des simulations de carte de ciel sur son plafond. Deux heures fucking treize ? Il resta un moment ébahi, les yeux collants et la bouche terriblement sèche avant de brusquement s’activer, au point de manquer de tomber par terre.
À cet heure-là, ça ne pouvait pas être une bonne chose. La BPM qui voulait l’interroger ? Comme un enfant il tenta de se remémorer s’il avait pu faire des conneries ces derniers temps sans rien trouver tant il faisait des efforts pour marcher droit. La Brigade des Mœurs ? Non, ils ne pouvait pas surveiller ses rêves pour remarquer qu’il avait envie de se taper un mec tout de même… Hannah ? Il était arrivé quelque chose à Hannah et quelqu’un de St Mungo venait le prévenir ?
Il ne chercha même pas à enfiler autre chose par-dessus son pyjama improvisé et se précipita vers la porte, poussa le verrou le cœur battant pour… « Zach. » Ernie, n’eut-il pas la force de dire. C’était Ernie, juste sous ses yeux. Ernie, habillé comme à son habitude et loin d’être en pyjama. Ernie, devant chez lui, à deux heures quinze du matin. Ernie qui débarquait comme une fleur. Comme un pétale de chrysanthème. What the… « Je viens prendre de tes nouvelles, après tout ce temps. Est-ce que tu aurais un peu de temps à me consacrer ? » Zach tenait encore la poignée dans sa main, se tenait dans l’encadrement de la porte, la bouchée bée et le regard totalement creux. Peut-être rêvait-il encore, mais clairement Ernie n’était pas l’invité privilégié de ses rêves érotiques alors bon… « Merde… Ernie, enfin ? Tu as vu l’heure qu’il est ? T’es pas genre tout le temps collé à ta montre ou quoi normalement ? » Il s’attendait presqu’à l’entendre lui dire, qu’à sa montre il était… whatever shit… En réalité il n’y avait qu’Ernie pour se retrouver devant chez les gens à cette heure sans même commencer par des excuses. Et cette ancienne familiarité poussa Zacharias à ouvrir un peu plus la porte et lui faire signer d’entrer : « Allez, entre mais… merde gars tu m’as fait peur ok ? J’ai bien cru que c’était les flics ou autres. Tu vas bien au moins ? » Merde, non. Est-ce qu’Ernie était dans la merde mais du genre la merde de résistant et se retrouvait à quémander son aide ? « T’es bien seul ? Y a pas de… » Flics ? Dans son dos. Zacharias ne voulait pas se retrouver embarquer dans des embrouilles pour les beaux yeux de Macmillan. Mais dans un sens il n’irait jamais le foutre à la porte. Pas lui. C’était pas possible.
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MessageSujet: Re: (ZEST) Volte-face   (ZEST) Volte-face EmptyDim 21 Fév - 18:23
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décembre 1997 — hogwarts

Justin était parti et Zacharias n’était plus là. Cela ne faisait même pas une heure que cette phrase était vraie et pourtant Ernie pouvait commencer à comprendre toute la détresse que cette situation allait entraîner. Ernie, bien qu’habitué à être seul, s’était effroyablement habitué à être entouré du petit groupe uni de poufsouffle qu’ils étaient. Avaient étés. Sauf que maintenant Justin était parti et il ne restait plus que Susan dans leur petit groupe à rester à l’AD, Hannah et Zach trop occupés à abandonner leurs convictions pour soutenir la dictature en place. Ernie, de passer son temps entre Justin et Susan, ne gagne pas en générosité pour ceux qui ne se dévouent pas à la cause. Il lui manquait Hannah pour le tempérer dans ses extrêmes et Zach pour lui expliquer la situation d’un point de vue logique. Et maintenant que Justin et Susan n’étaient plus là… vraiment, il n’y avait plus personne que les membres de l’AD.
Ernie n’avait jamais été très bon pour se réguler lui-même, avait toujours été dépendant de ses consciences externes, d’abord son père puis ses amis et maintenant qu’ils n’étaient pas là et que l’angoisse, la tristesse, l’urgence lui serraient le ventre en continu il se sentait virer au pire.
Et le pire d’Ernie n’était souhaitable à personne.
Je ne caracolais pas, précisa-t-il aussitôt en fronçant les sourcils, l’air de ne même pas comprendre la phrase. Il faut un cheval pour cela, et ce serait tout sauf discret dans les couloirs.
Dans d’autres circonstances, cette précision aurait fait rire Zach. Ernie l’aurait peut-être même dite pour le faire rire, volontairement, même si la blague lui aurait légèrement échappé. Dans la circonstance actuelle, cependant, ils n’étaient pas là pour rire ni l’un ni l’autre, et Ernie avait placé cette précision en sachant bien que ce que Zach voulait dire, pour une fois. Mais cela ne faisait pas de sens. Et il n’avait pas envie de le laisser dire des choses sans sens.
Son énervement ne dura heureusement pas longtemps, effacé par l’inquiétude évidente de Zach et sa question qui, un instant, le déboussola.
Il ne t’a pas dit au revoir ? demanda-t-il un peu bêtement, honnête surpris, un peu embarrassé, presque triste de se dire que Zach n’a pas pu avoir les adieux que, lui, a pu recevoir.
Puis Ernie se souvint de la situation, et comprit avec un temps de retard pourquoi, bien sûr, Justin n’avait pas dit au revoir à Zach.
Enfin, ça peut être compréhensible, vu les circonstances, compléta-t-il rapidement. Le préfet tira nerveusement sur ses manches comme pour y cacher ses mains, sans réussir. Un autre regard à l’horloge pour garder son calme dans la situation.
Je suppose que je peux t’expliquer au moins un peu les choses, à présent. Les né-moldus et les personnes trop à risque ont été évacuées du château. Cela comprend Justin et Susan.
Un instant, Ernie hésita à rajouter quelque chose mais s’arrêta finalement là. Zach avait bien fait comprendre qu’il ne voulait rien avoir à faire avec eux. Qu’il n’était pas capable de risquer sa vie pour ses amis. Qu’il préférait se soumettre aux Carrow pour protéger sa peau. Justin et Susan n’étaient plus là mais Ernie les entendait encore, les portait encore avec lui, en souvenirs puisqu’il n’avait plus que ça.
Hors de question de revenir auprès de Hannah et Zach maintenant. Pas après ce qu’ils avaient fait.



juin 2002 — zach's

Zacharias avait changé. Déjà parce qu’il avait vieilli et qu’il lui semblait plus fatigué et plus nerveux que cinq ans auparavant. Ensuite puisqu’il se trouvait brusquement presque nu devant Ernest qui, clairement, n’était plus habitué à ce genre d’intimité entre hommes. L’époque des dortoirs était depuis longtemps révolue et Ernest, au comble de l’embarras, regarda brusquement ses chaussures, pour remarquer que ses lacets n’étaient pas symétriques. Il fallut se retenir de s’accroupir pour les nouer correctement.
Et pendant ce temps, Zacharias qui posait des questions rhétoriques auxquelles Ernest n’osait pas répondre. Oui, il était Ernie. Oui, il avait vu l’heure. Oui, il était normalement collé à sa montre, ce n’était rien de neuf et c’était bien la seule raison pour laquelle Zacharias était au courant. Ernest ne dit rien car il attendait l’autre question, celle qui lui demandait de partir, de tourner les talons et de le laisser tranquille. Sauf que, en relevant finalement les yeux, Ernest put voir la porte plus largement ouverte, le geste pour entrer…
Il ne se posa pas plus question et dans un soupir de soulagement il s’introduisit chez Zacharias. Dans cet appartement qu’il ne connaissait pas. L’appartement de Zacharias. Quelle chance, vraiment, de pouvoir habiter seul, sans la surveillance de son père ou de… En pensant à son propre déménagement prochain, Ernest se sentit verdir.
Je- Je- Je- bredouilla-t-il quand on lui demanda s’il allait bien. C’était une question fort complexe à laquelle il n’était pas sûr de pouvoir répondre. Heureusement pour lui, Zacharias en posa une autre bien plus simple : Non non, je suis seul. Tu risques rien.
Quelques mois à peine plus tôt, Ernest aurait levé les yeux au ciel à cette question. Il aurait jugé les inquiétudes de Zacharias qui, vraiment, est incapable de faire passer sa vie après celle des autres. De se dévouer à une cause. Mais maintenant, comment lui faire la moindre remarque ?
Ernest s’enfonça un instant dans le silence alors qu’il cherchait quoi dire à son ancien ami qui cherchait, c’était évident, une explication pour sa présence ici. Mais comment lui dire ?
Je suis un traître, moi aussi, un lâche, un moins que rien, je n’ai pas de conscience, pas d’honneur, je ne mérite pas la confiance qu’on m’accorde et c’est pour cela que je reviens vers toi, car aujourd’hui je te comprends, car aujourd’hui je te ressemble ?
Même Ernest avait confiance que ce genre de réponse le ramènerait aussi sec sur le pas de la porte de Zacharias. Et il préférait éviter cela. Alors plutôt qu’une mauvaise idée qui le ramènerait dehors il préféra une mauvaise idée qui le garderait sur place :
Je vais me marier. Dans un mois.
Ça sortit d’un coup, avec sa brusquerie qu’il avait toujours quand il ne savait pas quoi dire. Mais ça ne suffisait pas, ça n’avait pas de sens. En évitant de regarder son acoutrement, Ernest parvint à vraiment relever les yeux vers Zacharias, comme si la réponse à son dilemme se trouvait dans ses yeux.
La vérité c’est que je n’avais pas prévu d’arriver ici. Je marchais simplement dehors et je me suis retrouvé ici et je– Je me suis dit, tant qu’à être ici…
Autant tenter de ramener à la vie ce qu’ils avaient pu avoir ?
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MessageSujet: Re: (ZEST) Volte-face   (ZEST) Volte-face EmptyJeu 25 Fév - 15:42
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décembre 1997 — hogwarts

Zach aimait bien Ernie, mais il y avait vraiment des moments où il aimerait pouvoir le secouer comme un prunier pour lui remettre les idées en place. Surtout lorsque ce dernier le reprend sur son vocabulaire, à se prendre pour maître Capello, le dieu des chiffres et des lettres ou quelque chose du genre. Franchement Ernest, est-ce que c’était le moment de pinailler sur le lexique ? Il se demandait même si son camarade ne se foutait pas un peu de sa gueule, ce qui serait quand même bien dur à avaler. Mais là n’était pas la question, parce que c’était à Justin qu’il pensait. Et le changement dans le regard d’Ernie le plongea pendant un instant encore plus dans l’inquiétude. Jusqu’à ce que le Macmillan prenne enfin la parole : « Il ne t’a pas dit au revoir ?Comment ça au revoir ? Il s’est…» Ernie était beaucoup trop calme pour lui révéler une nouvelle atroce, mais il sentait tout de même une sueur froide couler de sa nuque à son dos. « Il s’est passé quoi ? » Mais plutôt que d’avoir une explication, une vraie explication, Ernie délaye. Dit que c’est bien normal qu’il ne soit pas au courant, et l’envie de le bousculer revint au galop dans son esprit — à ce stade ce n’était plus innocent, il devait bien se douter qu’il lui faisait du mal. « Je suppose que je peux t’expliquer au moins un peu les choses, à présent.Mais… Par Merlin, oui ! Merci bien ! » Les nés-moldus avaient été évacués, qu’on lui sort, comme ça, dans le plus grand des calme. Et ceux qui étaient à risque. Évacués. Sorti du château.
Le cœur de Zach loupe un battement, mais s’apaise finalement après la brusque course qu’il venait de subir. Justin était parti. Susan aussi, apparemment. Il songea à Hannah, était-elle au courant ? Avant de secouer la tête, pour se reprendre.
C’était sans doute mieux comme ça, pour eux mais aussi pour les autres élèves de l’école qui pourront arrêter de se mettre en danger pour eux. Ernest notamment. Peut-être que les choses pourront revenir à une situation plus apaisée maintenant ? Il n’y croyait qu’à moitié cependant, parce que maintenant qu’il faisait face à Ernest il se rendait bien compte qu’il y avait eu quelque chose qui avait changé.
« Comment ils ont fait ça ? » demanda-t-il simplement, un peu sous le choc encore de la révélation. « C’est… tu sais, l’Ordre ? Qui vous a aidé ? » Il lui semblait impossible que l’on puisse avoir un accès à Hogwarts depuis l’extérieur, les Mangemorts étaient censés garder un œil sur l’endroit. Avant de prendre conscience de tout ce que cela impliquait : « Ils vont péter un plomb lorsqu’ils vont s’en rendre compte et… Merde Ernest, imagine tu te serais fait prendre ! » Il tend une main pour attraper le bras de son ami, le garder proche de lui, tenter de le ramener à la raison par un geste. « Il faut que tu fasses attention je… enfin tu ne peux pas jouer les héros comme ça ! » Ernie Macmillan n’avait pas le droit de jouer à ça, pas s’il laissait Zacharias sur le carreau dans la manœuvre. Parce que Zach n’avait pas l’idiotie de le suivre là-dedans.



juin 2002 — zach's

Sitôt Ernest dans l’appart il referme la porte et la boucle avec le double verrou, soigneusement. Même si les personnes que craignaient Zacharias n’étaient clairement pas arrêtées par un simple verrou poussé, sinon ça se saurait. Et dans un même mouvement il appuya sur l’interrupteur afin d’allumer un peu mieux le salon dans lequel son ancien camarade d’école venait de pénétrer.
C’était étrange, vraiment, de se dire qu’il avait Ernest face à lui. Ils s’étaient croisés, de loin, depuis la fin des études sans jamais vraiment se retrouver ou parler. Ils avaient tous les deux choisi leurs voies et elles n’étaient vraisemblablement pas faites pour se rencontrer. Ils vivaient sur deux lignes parallèles et Zacharias était surpris de voir Ernest Macmillan, entre tous les hommes, dévier de sa trajectoire pour revenir vers le garçon qu’il avait pris de haut quelques années plus tôt.
Il eut un soupir parfaitement audible quand on lui assura qu’il était bien seul, et pas pris en filature ou quoi que ce soit par un membre de la police magique. Héberger des résistants ce n’était pas de son âge, cela n’avait jamais été de son âge d’ailleurs.
À voir le regard fuyant d’Ernest il prit seulement conscience de sa tenue et grogna un peu en tirant sur l’ourlet de son short afin de le faire descendre un peu plus bas. Encore un peu abruti par l’heure trop tardive ou trop matinale c’était selon, il avait du mal à faire fonctionner correctement ses neurones et à se décider de choper une des couvertures qui traînaient sur le canapé pour s’en recouvrir. Il allait faire une remarque à Ernest, qu’il pouvait s’asseoir, avant que ce dernier ne finisse par ouvrir la bouche : « Je vais me marier. Dans un mois. » Ah.
Pas franchement discret, il se retrouva à pincer son bras du bout des ongles pour vérifier qu’il était bel et bien réveillé et que son rêve n’avait pas viré à la sitcom. Mais non, c’était bien Ernest, devant lui, qui lui annonçait son mariage. Ben… il ne pouvait pas lui envoyer un petit faire-part comme tout le monde ? « Beeen… » commença-t-il sans vraiment trouver autre chose de plus intelligent à sortir. « La vérité c’est que je n’avais pas prévu d’arriver ici. Je marchais simplement dehors et je me suis retrouvé ici et je- Je me suis dit, tant qu’à être ici…Autant squatter chez le bon vieux Zach, hein ? » il finit par répondre, retrouvant un peu sa langue devant l’incongruité de la situation. « Je… comment t’as eu mon adresse ? Oh et puis non, aucune importance. » Il se laissa tomber sur une des chaises de la table qu’il tira vers lui avant de faire signe à Ernest de faire de même. Parce qu’il le connaissait, mine de rien, il le connaissait encore très bien même s’il avait essayé de le virer de ses souvenirs. Et s’il ne lui proposait pas, le bougre pourrait rester debout, planté là pendant deux heures, sans aucun problème.
« Ben… félicitations hein. Avec qui ? » Avec qui, oui, c’était la première question qui lui venait à l’esprit. Qui ? était ? l’heureuse ? élue ? Se marier avec Ernest, ça devait être tout un programme. « Je… enfin, pourquoi tu viens me le dire à moi surtout ? Je croyais que je n’étais qu’un lâche sans honneur. » Tout de même, c’était un peu fort de café cette histoire.

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MessageSujet: Re: (ZEST) Volte-face   (ZEST) Volte-face EmptyDim 28 Mar - 11:28
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décembre 1997 — hogwarts

Ernie n’avait pas les armes pour comprendre ce qu’il ressentait, lorsqu’il pensait à Zach. D’un point de vue logique, tout se suivait pourtant : Zach ne voulait rien avoir à faire avec la résistance, Ernie ne concevait pas de l’abandonner. Et il lui était impossible de rester aussi proche de quelqu’un qui ne partageait pas la chose la plus importante de sa vie, à ce jour. (Avec les études, bien entendu, mais cela transcendait l’existence même d’Ernie de se soucier de ses études. Et il ne voyait pas encore le paradoxe qui allait bientôt régir sa vie.) Face à ce différent, bien sûr, Ernie comprenait sa propre tristesse. Zach était quelqu’un d’important pour lui, en être séparé était source de peine, cela était évident. La colère était tout autant compréhensible, car Ernie jugeait facilement et il jugeait clairement le choix de son ami, tout en tentant de le respecter. Au moins superficiellement. Chacun ses priorités, comme on pouvait le dire.
Il y avait cependant autre chose, une chose qu’Ernie peinait à comprendre et cette incompréhension ne faisait qu’amplifier son malaise. Quelque chose de plus complexe que la simple tristesse ou colère, qui mêlait les deux, qui le faisait se sentir mal, terriblement mal alors qu’il avait bien conscience de n’avoir rien fait de mal. Ernie avait encore une grande facilité à se dédouaner et il ne voyait aucun tort dans son propre comportement. Et, logiquement, il concédait que Zach avait ses raisons de faire ce qu’il faisait.
Et pourtant, Ernie se sentait trahi. Il lui en voulait, à Zach, pour ses choix qui forçaient Ernie à s’éloigner de lui, à le considérer moins important, à ne rien lui confier, à… Dans une partie égoïste et illogique de son cerveau encore bien rangé, Ernie en voulait incroyablement à Zach de le laisser tout seul au moment où il avait le plus besoin de lui.
Les lèvres du préfet se pincèrent aux multiples questions de Zach. Visiblement sous le choc. C’était sûrement pour cela qu’il posait des questions auxquelles Ernie ne pouvait pas répondre. Il resta silencieux alors que son regard s’intensifiait, sa mâchoire se contractait, tout son corps semblant se comprimer, se serrer, comme pour se préparer à l’assaut ou, au contraire, se retenir de passer à l’attaque.
Ce n’est pas un jeu, rétorqua-t-il finalement avec brusquerie.
Il regarda la main qui le tenait, puis le visage qui le grondait, il ne savait pas quoi en faire et décida que se dégager serait preuve de faiblesse alors il resta figé.
Ce n’est pas pour jouer les héros, c’est pour faire ce qu’il faut faire. Même si je me fais prendre.
Ernie ressentait peut-être un peu de plaisir à rétorquer ça à Zach, était peut-être un peu satisfait de lui montrer, enfin, qu’il pouvait faire des choses sans lui. Qu’il n’avait pas toujours besoin de son aide en tout et pour tout. Tu n’es pas mon père, a-t-il un peu envie de lui rétorquer avant de préférer :
Mais qu’est-ce que cela peut te faire ? Tu as fait ton choix, toi aussi.



juin 2002 — zach's

Ernest avait conscience de faire tout dans le désordre. Qu’il faisait mal, terriblement mal les choses, mais que c’était la seule façon qu’il avait de revenir auprès de Zacharias. Y aller sans réfléchir, y aller maladroitement, à sortir des phrases sans sens à espérer que la magie opère de nouveau et que Zacharias lui range un peu tout ce qu’il a dans la tête. Ernest se souvenait un peu trop bien et avec une terrible nostalgie du temps où il avait Hannah et Zacharias avec lui, qu’il y avait Justin et Susan, et que tous ensemble ils se formaient et se compléter et que, dans tout cela, Zacharias avait été celui pour lui expliquer franchement les choses, lui dire quoi faire, comment les faire, de manière bien plus agréable que tout ce qu’Ernest avait pu connaître avec son père. Zacharias lui avait donné l’impression que ses erreurs n’étaient pas si graves, que c’était drôle, attendrissant. Quand Zacharias le reprenait, Ernest n’avait pas l’impression d’être le fils raté le plus honteux du royaume britannique.
Peut-être qu’en venant visiter Zacharias, Ernest tentait de retrouver cette période bénie et révolue, retrouver ses certitudes de l’époque et la complicité, la camaraderie qui l’entourait alors.
Comment retrouver cela à partir du fiasco qu’avait été son arrivée ? En gardant réelle la vie qui était maintenant la sienne ? Il n’en avait pas la moindre idée. Il savait juste qu’il était dépaysant de voir Zacharias parler de manière aussi ouverte et, déjà, faire des blagues qui donnaient envie à Ernest de le corriger, comme au bon vieux temps. Il aurait voulu être capable de sourire et de lui répondre sur le même ton mais il se retrouva surtout à rougir et bafouiller encore. Si la phrase n’était pas construite à l’avance et prononcée avec application, Ernest semblait incapable d’articuler quelque chose de convenable.
Il s’écroula plutôt sur la chaise qu’on lui proposa, ses jambes nerveuses tremblant maintenant sous la table, alors qu’il joignait fermement ses mains au-dessus pour se donner une ancre dans cette chute libre qu’il était en train d’expérimenter.
Merci, parvint-il à lâcher par automatisme. Emilia Von Bäume, rajouta-t-il du même ton un peu sec, comme quelque chose qu’on sort de force de sa bouche.
Ernest ignorait la connaissance qu’avait Zacharias de la société sang-pur actuelle. Si Ernest lui avait, à l’époque, fait le détail par le menu de toutes les familles britanniques le Smith n’avait certainement pas eu de cours détaillé sur sa future belle-famille, qui en tant qu’étrangère n’avait mérité mention de sa part. Impossible de savoir ce que Zacharias pouvait savoir d’eux, d’Emilia, s’il pouvait se douter sans qu’Ernest explique qu’aucun membre du couple n’avait vraiment été volontaire pour s’unir.
Si je viens ici c’est parce que… C’est à cause de… Enfin si je suis là c’est suite à… Mon mariage, déjà. Mon futur mariage. Avec elle.
Ernest s’embourbait, il se sentait s’embourber, il se sentait sombrer et lutter contre les murs multiples qui voulaient l’empêcher de parler. Qui voulaient qu’il aille s’enfermer quelque part, se roule en boule dans un coin sombre, qu’il disparaisse et oublie tout, qu’il arrête de se débattre et qu’il n’aille surtout pas essayer de sortir tout cela de lui-même. La frustration, la colère, les efforts amenèrent malheureusement les larmes aux yeux du Macmillan.
J’ai quitté l’Ordre.
Il ne reconnut pas la voix qui prononça ces mots, comme s’il l’entendait de loin et qu’il n’était pas là. Quand il releva les yeux, cependant, il reconnut le visage de Zacharias qui le fixait. Et c’était pour cela qu’il était là.
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MessageSujet: Re: (ZEST) Volte-face   (ZEST) Volte-face EmptyDim 28 Mar - 16:43
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décembre 1997 — hogwarts

Zacharias était habitué à Ernie, Ernie et ses lubies, Ernie qui ne comprenait pas tout à fait ce qu’il se passait, Ernie qui mettait du temps à piger ce qu’on attendait de lui, surtout quand on ne le formulait pas de façon claire et précise… Mais Zacharias était absolument certain qu’il était évident pour tout le monde, même Ernest Macmillan, qu’il stressait à l’idée des débouchées de cette sortie groupée et surtout non-autorisée par les Carrow qui n’allaient pas apprécier qu’on se foute à ce point de leur gueule. Déjà qu’ils n’aimaient pas grand-chose… Ernest ne lui répondit d’ailleurs pas, à propos de l’implication de l’Ordre, même si c’était plutôt évident.
Bon, c’était peut-être mieux, en effet, que Zach n’en sache pas trop sur les méthodes d’exfiltrations. Il n’avait pas envie d’être mêlé à ça, et aussi il n’avait pas envie qu’Ernie soit également mêlé à ces histoires. C’était sans doute égoïste, de lui demander ça, mais à passer toutes ces années ensemble, à faire front contre les bullies, à l’empêcher de répondre de façon trop premier degré aux réflexions qu’on pouvait lui faire… il aurait pensé qu’Ernest comprendrait le désir de Zach de le garder en sûreté. Mais c’était comme si on avait fait subir une ablation partielle du cerveau à son camarade qui s’obstinait. « Ce n’est pas un jeu. » Et il ne disait pas cela de sa voix mal-assurée, au contraire. Plutôt la voix de Mr. Buté. Et s’il ne s’arrachait pas à la poigne de Zach, c’était évident qu’il en avait envie. « Ce n’est pas pour jouer les héros, c’est pour faire ce qu’il faut faire. Même si je me fais prendre. » Zacharias avait très froid. C’était une autre de voir des imbéciles de gryffondors tenir ce genre de propos — des camarades de classe, certes, mais d’assez loin pour que Zach n’ait pas à se ronger les sangs pour eux. Mais là c’était Ernie. Ernie qui disait se moquer de se faire prendre ? « Toi ? Toi qui était à deux doigts de fondre en larme si un prof te reprenait pour bavardage ? Toi tu veux bien prendre le risque de te faire choper ? » Il imaginait qu’Ernie ne parvenait pas à comprendre les conséquences de ses actes. C’était quelque chose qui pouvait lui arriver.
Il n’imaginait pas que c’était simplement qu’Ernest était plus courageux que lui. Ou peut-être qu’il le comprenait mais qu’il ne voulait pas l’admettre.
« Mais qu’est-ce que cela peut te faire ? Tu as fait ton choix, toi aussi. » Il le lâche. Il le lâche et même le repousse peut-être un peu. Comme si les mots avaient été une décharge. « Ce que ça peut me faire ? Tu crois que je m’inquiète pas pour toi ? Et pour les autres ? » Après tout ce qu’il venait de dire, c’était quand même beaucoup de toupet. « Et tu feras quoi si tu te fais prendre ? Ton père et ta mère ? Toute ta famille dans le collimateur du gouvernement ! Soit ils te casseront soit ils te tueront… Ernie ! » Il avait envie de le secouer, il avait tellement envie de le secouer. Et en même temps il y avait une force d’inertie qui l’obligeait à rester immobile, les pieds vissés au sol, alors qu’il sentait la sueur froide glisser dans sa nuque. « Ernie… s’il te plaît… pense à ceux qui tiennent à toi… »



juin 2002 — zach's

Ernest accepte son invitation et vient s’échouer sur la chaise et Zacharias n’avait pas besoin de vraiment attendre d’être totalement réveiller pour remarquer sa nervosité. Ernie était un livre ouvert quand on en venait à ce genre de chose, et malgré la table qui les séparait il pouvait voir le tressautement de ses jambes. Bon…
Et sans transition, il lui lâche, comme ça, un nom. « Emilia Von Baüme » Et il lui faut un temps avant que ça vienne jusqu’à sa tête. Si le nom n’était évidemment pas étranger à son esprit, le prénom lui… psschtt. Il en était presque déçu, de ne pas reconnaître là le nom potentiel d’un crush d’Ernie qui avait passé sa jeune adolescence à rougir devant beaucoup de personnes à Hogwarts. « Si je viens ici c’est parce que… C’est à cause de… Enfin si je suis là c’est suite à… Mon mariage, déjà. » C’était le retour des phrases emberlificotées et avec son réveil brusque, Zacharias n’était pas forcément une flèche en compréhension orale et pendant un instant il se retrouva la bouche grande ouverte, ayant compris qu’Ernie s’était déjà marié. Que quoi ? « Mon futur mariage. Avec elle. » Ah, ouf. Enfin pourquoi ouf ? Qu’est-ce que ça pouvait lui faire, finalement ? Ce n’était pas comme s’ils étaient proches, à présent, Ernest et Zacharias. Même s’il était facile de retrouver ce qu’ils avaient eu autrefois, comme si leurs esprits quoi que ce si différents avaient une sorte de ligne commune sur laquelle ils pouvaient s’aligner. Se comprendre.
Alors il attendit patiemment, sans brusquer son interlocuteur peu réceptif à ce mode de communication, s’en souvenait-il fort bien. Jusqu’à ce que finalement la raison de la visite ne tombe. « J’ai quitté l’Ordre. » Ah. « Ah. »
Il n’était pas surpris. Une part de lui avait toujours su qu’Ernie ne pourrait pas rester dans cette organisation, pas en gardant un pied dans la société. Et Ernie ne pouvait pas échapper à la société, c’était tout ce qui le maintenait debout. Peut-être un peu, tout de même, étonné qu’on vienne le lui dire, à lui. Tout en parlant de mariage.
« Je… Ouais, je suppose que Ordre et von Baüme ça fait pas euh… bon ménage. C’est bien la famille de l’algorithme hein ? » qu’il marmonne, pour tenter de meubler le silence gênant qui était en passe de s’installer.
Mais tout semblait si étrange, dans ces informations, même si rien n’était franchement surprenant. C’était le cumul qui faisait naître une profonde impression de malaise. « Enfin… mais cette fille, cette Emilia tu l’as… tu l’as croisé où ? Enfin, c’est qui ? Elle est… enfin elle est comment ? » L’idée d’Ernie qui se marie était tellement wahou que c’était presque tout ce qui occupait sa tête en cet instant. Son cerveau bloquait habilement l’information sur l’Ordre comme s’il reconnaissait que c’était encore autre chose à traiter.
Pour calmer un peu sa fébrilité il se leva : « Attends, attends… » Il attrape sa baguette tout en s’avançant vers le coin cuisine et lance de l’eau à bouillir, fait apparaître deux mugs sur la table, devant eux, garnis d’un sachet de thé. Bien assez vite il revient avec une bouilloire à la main, remplit les tasses. « Ernie ? » qu’il l’appelle, par habitude, une très vieille habitude pour mieux ancrer son ami dans l’instant présent. Ce n’était pas nécessaire ici, Ernie était tout à fait là, mais devant son visage, les réflexes revenaient. « L’Ordre… c’est toi qui a choisi ou bien… Enfin tu sais le gouvernement qui t’as… ahem… » Il avait entendu parlé des rumeurs, sur les gens high class (les sang-pur) qui pouvait subir des remises à niveau sur… comment bien se comporter en société. C’était trop facile de s’inquiéter de nouveau pour Ernest, malgré la séparation.
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MessageSujet: Re: (ZEST) Volte-face   (ZEST) Volte-face EmptyLun 24 Mai - 22:13
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décembre 1997 — hogwarts

Ernie était un jeune homme d’absolus. Il aimait les choses claires et carrées, quand il savait quoi faire et comment le faire. Il aimait les études pour cela, appréciait les échecs pour cela aussi. Son implication dans la résistance venait de cet absolu-là aussi : il ne supportait pas de voir ses idéaux trahis. Se trahir lui-même n’était pas aussi grave que de voir le monde sombrer dans l’injustice et le mal. Il était prêt à ce sacrifice, se répétait-il, pourvu qu’il puisse empêcher les usurpateurs de triompher. Souvent, le soir, il rêvait du retour triomphant de Harry Potter qui n’était pas mort mais libre, à la recherche d’une arme secrète pour défaire le Seigneur des Ténèbres et les sauver. Il fallait juste qu’ils tiennent le front en attendant son retour.
Zach, clairement, ne partageait pas ces idéaux ou cette vision d’Ernie.
Celui-ci se sentit rougir brusquement, de honte et de colère, en l’entendant ainsi le moquer.
Ce n’est pas la même chose, rétorqua-t-il un peu brusquement comme si c’était évident. C’est plus important.
Ernie, contrairement à d’autres, utilisait sa désobéissance aux lois pour résister aux choses qui lui étaient importantes. Qui transcendaient les règles de la bienséance et du respect. Oui, il tremblait encore qu’on le prenne pour un bavard ou un élève turbulent, il détesterait avoir à tuer ou voler pour aider la révolte mais résister à un régime qui voulait tuer ses amis ? Il se sentait capable de le faire. Cela demandait un peu de force, de résistance contre lui-même, mais il s’en sentait capable.
Sauf si Zach était là pour rappeler ses défauts et faiblesse, pour le ramener sur terre et parler de sa famille. Les oreilles d’Ernie le brûlaient maintenant.
Résister est plus important que tout cela, insista-t-il encore pour seule réponse.
Parce qu’il n’en avait pas d’autres. Il ne savait pas ce qu’il ferait, non, il n’en avait aucune idée. Au moins la remarque avait-elle adoucit son obstination. L’évocation de son décès, l’inquiétude qu’il pouvait voir dans le regard de Zach… Dont il se détourna, baissant les yeux et se ramassant un peu sur lui-même comme pour se défendre de ces attaques personnelles, intimes, contre lesquelles il n’était pas armé pour se défendre. Il aurait préféré que Zach le confronte sur de la logique plus que sur son affection, son inquiétude.
Je ne peux pas rester inactif, Zach, pas alors que je peux faire quelque chose…
Et c’est ça, aussi, qui le grise. Parce qu’il a toujours son insigne de préfet et ils ne sont pas nombreux, et tout le monde a besoin des autres. Chacun de ses actes a des répercutions. Il se sent vraiment, profondément utile à la cause. On était encore au début, on s’imaginait ensemble sortir de cette guerre, à la fin de l’année Harry serait de retour et là, tout reprendrait son cours. Dans ce monde-là, Ernie n’avait pas le temps de se faire prendre.
Je suis désolé si tu t’inquiètes, mais tu ne me feras pas changer d’avis.



juin 2002 — zach's

Ernest attendait. Il ne savait pas ce qu’il attendait mais tout son corps était tendu, prêt à se rompre si Zacharias ne répondait pas correctement à cette annonce. Sauf qu’Ernest ignorait clairement quelle réponse il attendait, sachant juste qu’il ne supporterait pas un rejet. Même sans rien avoir demandé.
Il acquiesça juste quand on lui demanda si c’était bien la famille de l’algorithme. Famille qu’il connaissait peu mais qui était trop loin de lui, de tout ce qu’il connaissait. Mais quand même plus proche de sa vie que l’Ordre, visiblement. Et il se haïssait lui-même de se sentir plus rassuré de les rejoindre plutôt que d’aller vivre avec les siens, pour ses valeurs, contre l’ennemi qu’il continuait de haïr.
À quel point Zacharias jubilerait-il de l’entendre dire tu avais raison ?
Emilia… Elle est…
La vérité c’était qu’Ernest ne savait pas trop, pas vraiment, comment était Emilia. Les questions de Zacharias avaient beau être nombreuses et précises, Ernest ne savait clairement pas comment expliciter davantage ce qu’il vivait. Il y réfléchissait encore, s’embourbait dans des mots qui ne sortaient pas quand Zacharias enchaîna pour une autre question. Plus cruelle, plus douloureuse et pourtant bien plus simple à répondre. Parfois, il s’agissait juste d’aborder Ernest du bon côté, quand lui-même ne savait pas quoi dire.
Non, mon père, précisa-t-il avec le cœur lourd et douloureux à ce souvenir.
La déception, l’énième déception dans les yeux de Dougal. Ses yeux se baissèrent sur ses mains qu’il tordait jusqu’à se faire mal, comme pour se ramener ainsi à la vérité.
Il m’a donné le choix entre… partir et obéir.
Au sourire plat qu’il offre à Zach, à sa présence ici, à son état général on pouvait facilement comprendre ce qu’il avait choisi.
Et c’est égoïste, Zacharias, le prénom était étrange entre ses lèvres mais il n’osait pas le rappeler Zach. Et je comprendrais si tu ne veux plus rien avoir avec moi mais je me suis dit… je me suis imaginé…
Les mots  étaient difficiles à sortir, résistaient à son impulsion mais maintenant qu’il était là, avait-il le choix ? D’être ici, de le voir, il se rendait finalement compte de pouvoir, vraiment il était là.
Je perds tellement mais je voudrais au moins essayer de… retrouver ton amitié.
Ses yeux se relevèrent vers lui à la recherche de sa réaction et de sa pitié. Il ne faisait plus le fier, n’avait plus l’impression d’être utile à que ce soit, confronté à son impuissance et à l’absence de Harry Potter qui ne reviendra jamais. Il voulait juste, quitte à vivre cette vie, montrer un peu d’égoïsme sur le chemin et s’offrir quelque chose en retour de ses peines.
Tu me manques, et j’ai besoin de toi.
Il y avait certaines situations où la fierté n’avait plus aucun sens, mais c’était une leçon qu’Ernest venait tout juste d’apprendre.
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