tw: hunger games, pensées puristes
Cela fait quelques mois déjà, que les Battues ont un peu changé. Zabini a jugé bon d'inclure des wyvernes. Pas des dragons non. Neith a eu le temps de comprendre la différence. Elle ne dira pas, qu'elle en a peur, mais elle n'est pas forcément rassurée par la présence de ces bêtes. Elle sait bien, qu'elles sont sous contrôle, et qu'elles n'attaqueront que les prisonniers, rien n'est moins sûr. Neith a toujours trouvé, toutes ces créatures, complètement inutiles. Elles sont imprévisibles, et n'ont pas leur place au sein du monde sorcier. Leur seule utilisé réside, dans ce qu'elles peuvent apporter pour des potions ou des artefacts. Au delà de ça, la Burke en est complètement indifférente. Dragon, centaure, loup-garou, vélane. Qu'ils soient soit-disant en partie sorcier ou non, cela ne change rien. Elle le met tous dans le même panier. Neith sait, que par le passé, il lui est arrivée de fauter, d'une certaine façon, avec quelques hybrides. La plupart du temps, cela a permis de les envoyer tout droit aux Battues. Il n'y en a eu qu'un, qui a chamboulé ses plans. Elle n'ira pas jusqu'à dire, qu'il l'a chamboulée elle-même. Plutôt mourir. Jonah est un lointain souvenir, à présent.
En revanche, il y a une louve, qu'elle n'a pas oubliée. Rena. La hound remplacée désormais par le Abbott. Celle-là même, qui a fini aux Battues, grâce à Neith. Une petite fierté, mais elle a arrêté de compter, ceux qu'elle a fait arrêtés. Elle admet, que parfois, il y a pu avoir des arrestations injustifiées. Mais, après tout, les hybrides ou né-moldus sont forcément coupables de quelque chose, après tout. Et aujourd'hui, justement, elle a prévu de se dégourdir un peu les jambes, et d'aller chasser du loup. Enfin, surtout Rena. Par malchance, Neith n'a pas pu voir sa petite protégée très souvent. Elle compte bien y remédier. Néanmoins, elle n'a pas oublié de lui envoyer quelques petits dons, en tant que sponsor. Il ne faudrait pas, qu'elle pourchasse une prisonnière à moitié morte. Quel serait alors le plaisir ?
Callum est aussi de la partie aujourd'hui. Neith se tient le plus éloignée de lui, préférant chasser seule, ayant un compte personnel à régler. En plus, il l'épuise plus qu'autre chose, quand il décide de s’incruster à ses côtés. Elle n'a pas besoin de ça. A dire vrai, elle se passerait bien de lui, tout court, si elle le pouvait. Sa baguette coincée fermement entre ses doigts, la sang-pur s'avance sur le champ de bataille de Gracefield. Sa quête est un peu longue, et ce n'est qu'au bout de deux heures, qu'elle finit par mettre la main sur celle, qu'elle est venue traquer. Entre temps, elle a dû lancer quelques sorts, pour se débarrasser de parasites sur son chemin. ─ Diffindo! Le jet bleuté vient lacérer doucement la joue de Rena, l'obligeant à s'arrêter. ─ Mais qui vois-je ? Ne serait-ce pas cette chère Rena. Alors dis moi, comment se passe la vie sur l'île ? Tu arrives à t'acclimater j'espère. Après tout, entourée de vermines, cela ne te change pas beaucoup. Elle hausse des épaules tout en terminant sa phrase.

TW - hunger games humains, sang

Le son de cloches des battues pourrait presque la bercer depuis le temps. C’en deviendrait lassant, de l’entendre chaque fois chanter sur l’île, annoncer une sentence qui leur est devenue habituelle. Elle n’y croit plus, Rena, à cette mascarade, a bien compris qu’il ne fallait plus s’étonner de la douleur, seulement l’accepter telle qu’elle vient. Rien ne sert de courir, ils finissent toujours par les rattraper un jour ou l’autre. Ils contrôlent l’île, après tout. Et pourtant, ils s’entêtent encore, entrainent avec eux Rena dans cette folie, résistance qui ne tient jamais qu’à un fil. Il suffirait d’une flamme pour réduire en cendres ce qu’il reste encore d’espoir. La terreur se lit dans les yeux des prisonniers. Dans ceux des pauvres humains, bazardés là, sans défense. Dans ceux des loups, prêts à servir de cible principale, s’il le faut. Elle ne se prête pas toujours à ce jeu, Rena, préfère encore préserver sa propre survie à celle des autres ; mais cette fois, elle s’est encore retrouvée perdue parmi les autres, à côtoyer un idéal vers lequel elle oscille bien aléatoirement. Elle joue les cibles faciles, pour un temps, diverti tant qu’elle peut quelques assoiffés de sang, leur file entre les pattes avant qu’ils n’aient raison d’elle. Elle commence à trop bien connaitre le moindre centimètre carré de cette île, se faufile et hante les arbres pour se perdre au-dehors. Le pas léger, et pourtant, les jambes la portent encore vivement, elle bondit, se propulse au loin, s’éloigne, ombre filant avant même que le soleil n’ait pu lécher sa peau et dévoiler sa présence. Elle se croit encore chanceuse, assez maline pour déjouer quelques pièges, mais il est là, le pire travers dans lesquels ils peuvent tomber. Mieux vaut redoubler de méfiance, ce qu’elle ne se dit jamais assez. Ne fera jamais assez.

Le sortilège fuse, sorti d’entre les arbres, lui lacère la joue, fait couler le sang. Et plutôt que de continuer sa course, elle s’arrête soudain, le cœur battant, se sait à découvert, jette un coup d’œil derrière son épaule, n’y découvre qu’une énième silhouette inconnue, perdue dans la forêt, prête à initier une proximité qui la débecte. « Ouh très original ça. Ça va, ça vous semble pas trop Moldu, vous autre, de vous contenter de nous griffer, de faire pisser un peu l’sang ? Epargnez-vous cette peine, prenez un couteau. » qu’elle siffle entre ses dents, jamais arrivée au point de baisser les bras et perdre de sa fierté, prête à cracher à leurs pieds pour témoigner de son dédain. Elle est bien la seule à s’imposer des limites, mais dans une situation comme celle-ci, il n’y a plus rien pour se rattraper, elle est perdue de puis longtemps. Autant profiter de ses derniers instants de vie, bien que Gracefield n’ait rien d’une île paradisiaque. « Tiens c’est vrai. Le Ministère, les battues… bien la même chose après tout. Toujours quelques vermines de Mangemorts pour passer le temps. » Pas un ricanement, juste une fierté sauvage qui gifle l’air, les yeux comme des incendies, alors qu’elle a la moue boudeuse, indifférente, incapable de trembler, pas devant l’oppresseur. Se cache derrière son dédain, jamais complètement tournée vers sa tortionnaire. « Pardon M’dame, j’crois qu’j’ai loupé l’coche. Vous êtes qui ? C’est pas parce que vous nous prenez pour une putain de télé-réalité qu’on est potes, vous l’savez ça ? » C’est qu’elle se ferait presque polie, enchaine les provocations sous couvert de faire bonne figure. Les muscles tendus, prête à s’élancer, filer si la sorcière s’avisait de témoigner de la moindre inattention. Elle sait encore reconnaitre lorsqu’elle joue avec le feu, Rena.

@Neith Burke

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De tous ceux qu'elle a envoyés à Gracefield, Rena est certainement l'une de ses favorites. Neith a toujours une certaine fierté, quand elle débusque une hybride en train d’enfreindre la Loi. Ce sont ses préférés. Elle sait, qu'il n'y aura jamais de case procès, et que la moindre suspicion les enverra tout droit aux Battues. Là-bas, elle se fait un plaisir de les pourchasser jusqu'à ce que mort s'en suive. C'est certainement un peu psychopathe comme fonctionnement, mais pourquoi se refuser un tel plaisir ? Comme dans ses souvenirs, Rena n'a pas sa langue dans sa poche. C'est aussi ce qu'elle avait apprécié chez elle, fut un temps. Elle semble résignée cependant. Dommage. Un petit combat n'aurait pas été de refus.
Un rire s'étouffe entre ses lèvres, quand elle a terminé son joli discours vindicatif. ─ Les moldus ne seraient jamais capable de faire un centième de notre magie. Tu m'en verras désolée, mais je préfère ne pas trop me salir et utiliser ma baguette. Elle lui sourit, avant de faire quelques pas. Elle sait qu'elle n'ira pas bien loin si jamais elle tente de s'enfuir. Elle est piégée. Au pire, elle la retrouvera le moins prochain, et celui d'après, et le suivant. C'est un terrain de jeu illimité. Neith ne réagit pas lorsqu'elle évoque les Mangemorts. A quoi bon ? Elle se contente de lever les yeux au ciel et de rire doucement. Elle comprend sa haine pour eux. Après tout, ils ne sont pas là pour la cajoler, au contraire. Il y a un ordre, une hiérarchie, et elle est ainsi faite. C'est dommage pour elle, et c'est tant mieux pour la Burke. Il faut dire, qu'elle ne voit pas comment les choses auraient pu être différentes. Les hybrides, les traîtres, les voleurs de magie, leur destin a toujours été de les servir eux. Ils ne sont pas dignes d'avoir une baguette, de faire de la magie, d'oser vivre sur un même pied d'égalité. ─ Qui je suis ? Enfin Rena, je pensais que nous étions plus proches que ça. Tu me fends le cœur. (non) Elle fait mine d'être triste, avant de sourire de nouveau. ─ Sache que j'ai eu le grand honneur de te rencontrer plusieurs fois. Oui oui, tu ne t'en rappelles surement pas. Il faut dire, que vous autres hybrides n'êtes pas vraiment dotés d'une quelconque réflexion. Elle hausse ses épaules, sa baguette pointée en direction de la louve. ─ Enfin Rena ! Je suis celle qui t'a envoyée ici ! Comploter contre le Ministère, vraiment une très mauvaise idée. Tu avais tellement de potentiel comme Hound. Cette fois, elle est vraiment sincère. Rena était une recrue parfaite, la chair à canon idéale. Tristesse. ─ Du gâchis, vraiment. Je te rassure ta Handler a trouvé rapidement quelqu'un de mieux qualifié, quelqu'un de loyal. Son esprit divague un instant vers Jonah. Elle n'a rien trouvé auprès de lui, rien. Elle l'a laissé l'embobiner. Plus jamais. ─ Rena dis moi, tu préfères saigner comme une moldue ou tu es plutôt d'humeur à te tordre de douleur sur le sol ? Je te laisse choisir pour cette fois.

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C’est terrifiant, cette assurance, ce manque de remise en question. Elle s’avance, ricane sans phare, ne cherche pas même à se méfier du loup qui dort devant elle, croit encore avoir le dessus. Ils l’ont tous. Ils possèdent un pouvoir qui lui est inconnu, qu’elle ne peut que fantasmer, mais pas connaitre pour de vrai. Et la Mangemort le fait bien sentir, en est forte, rayonne d’une aura de pouvoir effarant. Le dédain dont elle fait preuve raisonne amèrement en elle. Chacune oppose bien les mêmes arguments à l’autre, se range derrière le mépris et l’indifférence pour ne pas avoir à se remettre en question, dévoiler une faiblesse devant le prédateur qui gronde. Même au plus profond de l’adversité, elles se complètent, jouent bien aux mêmes faux-semblants. Leurs paroles ne servent jamais qu’à noyer le poisson, freiner le dégout et la violence, accorder un dernier temps de répit. Elle a beau causer, Rena, elle sait bien qu’elle n’y échappera pas éternellement. La baguette pointée droit sur elle le lui rappelle bien. Il suffirait de peu, pour que cette femme déclenche l’enfer pour elle. A moins qu’elle ne préfère encore causer, faire étalage de sa rouerie, lui agiter sous le nez des pans de vérité sans jamais s’abaisser à vraiment lui expliquer le fond de sa pensée. Mais elle ne s’abaissera pas à supplier pour avoir des réponses, la louve préfère encore montrer les crocs. « Ah ? C’est vous que je dois remercier du séjour ? Vous êtes bien bonne, ma chère, je n’aurais pu rêver meilleure expérience. » D’aussi loin que remonte ses souvenirs, elle n’a jamais rencontré cette femme. Mais les déguisements sont multiples, ou peut-être en travaille-t-elle que dans les bureaux, signe quelques papiers pour envoyer des malheureux à Gracefield. Rien de bien glorieux, mais cette éventualité ne l’étonnerait pas pour autant. Ils savent bien tordre la réalité à leur avantage, en tout temps. « Je vous intéresse tant que ça, pour que vous reveniez à la charge ? Je suis votre nouvelle lubie ? Drôle d’obsession, pour quelqu’un qui jure ne pas se préoccuper des hybrides. On ne devrait pas mériter votre attention, non ? » Elle a la lèvre retroussée, l’œil joueur, mais demeure sur ses gardes. Sans nul doute, elle aurait préféré l’indifférence que la torture. Mais ils ont une bien étrange manière de les radier. Quoiqu’ils en disent, le système leur accorde encore une certaine importance, leur dédie un certain amusement. Ils servent une société qui aiment à dire qu’ils préféreraient ne pas les voir, tant le dégout que les hybrides leur inspire est fort. Et pourtant, ils se servent de vous.

Si ça ne tenait qu’à elle, elle lui aurait fait ravaler son arrogance et le mépris de ses mots. Mais acculée, elle doit encore se coucher, chercher comme un compromis. « Votre générosité vous perdra, vous pouvez en être sûre. » qu’elle charrie, le cœur six pieds sous terre, pourtant. A vrai dire, elle ne saurait bien quoi choisir. Son esprit rationnel redoute la douleur interne, inexpliquée, qui ne laissera sûrement aucune trace visible, seulement des traumatismes efficients. Une coupure, du sang, ça se soigne. Mais ça peut devenir bien plus handicapant, si elle y va trop fort. Et connaissant les bougres, ils aiment peut-être trop ça. Et même si elle s’avisait de choisir, rien ne lui garantirait que la Mangemort tiendrait parole. Bien au contraire. « Vous préféreriez pas un bon petit footing, une vraie chasse ? Je suis sûre que ça vous ferait du bien, un peu de sport. » Elle dévie, le menton haut, jauge la sorcière de son regard sombre. La familiarité qu’elle initie la dérange plus qu’elle ne voudrait se l’avouer. Elle se moque bien de l’identité de cette folle, de son nom, de sa famille, préfère encore la perdre dans les ombres pour mieux l’oublier. Il y en aurait qui voudraient pourtant garder une trace, savoir de qui se venger, plus tard, si un jour ils s’en sortent. Mais plus le temps passe, et plus elle doute d’en avoir la force, elle. Elle donne déjà bien trop pour survivre et ne pas perdre la face pendant les battues. « A moins que vous n’ayez peur de ne pas m’attraper ? » La lueur de défi qui brille dans le fond de ses yeux tromperait pourtant bien le monde entier. Le terrible instinct de lutter, coûte que coûte, ne s’en ira pas de sitôt.


@Neith Burke