C’est la vibration de son téléphone portable moldu qui fait qu’Hermione relève enfin les yeux. Pendant une demi-seconde, elle a besoin de plisser un peu les yeux, pour s’habituer à la perspective et aussi au fait que la lumière de la pièce a changé. Elle est restée penchée si longtemps sur son livre qu’elle a encore l’impression que les lignes dansent derrière ses paupières à chaque fois qu’elle cligne des yeux. Son cou, aussi, n’a pas aimé l’expérience, et elle s’étire doucement avant de prendre le Nokia entre ses mains pour consulter le message qu’elle vient de recevoir. Tu rentres quand? Elle s’adosse à la chaise et commence à composer une réponse à Ron. Un peu plus tard, je serai là avant 22h. Il commence à avoir l’habitude, qu’elle reste à la Fawkes après ses heures de cours. Ce n’est pas qu’elle n’aime pas être à Saint James, c’est juste que parfois, l’effervescence du QG des hauts cercles lui donne la migraine. Hermione est plutôt douée pour se couper du reste du monde, quand elle est concentrée sur une tâche, mais il y a toujours quelqu’un pour essayer de lui faire la conversation, même quand elle met des écouteurs moldus dans ses oreilles pour notifier qu’elle n’est pas disponible.
Au moins, ici, elle est tranquille. Elle peut profiter du calme des grandes salles de classe vides, une fois que les élèves ont fini leurs devoirs et sont en train de dîner. Elle peut travailler à son rythme, sans se soucier du reste. Ça lui rappellerait presque ses longues journées à la bibliothèque, à l’époque de Poudlard. Peut-être que c’est aussi pour ça qu’elle se sent si bien ici : tout semble moins… compliqué. Ce n’est qu’une illusion, évidemment. Hermione ne fait que se voiler la face pour quelques heures, quand elle s’enferme dans un bureau ou une classe et qu’elle se coupe du reste du monde en flammes. Mais il faut bien trouver des échappatoires, des endroits à soi, et contrairement à beaucoup de ses camarades, elle ne compte pas sur une partie d’échecs version sorciers pour lui changer les idées.

Hermione repose le téléphone et finit le chapitre qu’elle était en train de lire, prenant quelques notes au passage sur un carnet déjà à moitié rempli. Elle travaille sur ses runes avec autant de sérieux qu’il y a dix ans, bien consciente qu’on passe sa vie à apprendre, pour ce type de discipline. La veille, elle a passé quelques heures à travailler son alchimie avec Sirius, alors elle avait besoin d’un peu de calme, de quitter la pratique très physique de l’alchimie pour s’enrouler dans celles des runes, bien plus calme.
En sortant de la salle de classe, son carnet et son livre sous le bras, Hermione croise quelques élèves qui discutent dans les couloirs. Cette époque lui manque. Elle sait que ce n’est pas bien, mais elle se complait dans cette nostalgie. Elle fait un détour par la salle à manger, où Minerva est encore en train de veiller sur les derniers élèves qui traînent à table, et discute quelques minutes avec son ancienne professeure. C’est vers le bureau d’Arthur Weasley qu’elle se dirige ensuite, pour lui souhaiter une bonne fin de soirée avant de repartir à Saint James. Un des nombreux petits rituels qu’elle a mis en place depuis qu’elle dispense des cours de soutien ici. Avant ça, elle n’avait malheureusement pas beaucoup d’occasions de passer du temps avec Arthur, qu’elle estime pourtant beaucoup. Elle se réjouit que son rôle à la Fawkes lui ait permis de reconnecter un peu avec le père de Ron.
Comme d’habitude, elle frappe trois coups à la porte et entre quand le Weasley l’y invite, de l’autre côté de la porte. ”Bonsoir” dit-elle en posant ses affaires sur un fauteuil. ”Encore en train de travailler ?” demande-t-elle en voyant qu’Arthur est penché sur des parchemins. ”Je peux m’inviter pour un thé, avant de rentrer ?” demande-t-elle.

Ta dernière conversation avec Molly te reste encore en travers de la gorge. C’est comme si cette amertume que tu avais alors ressenti ne parvenait plus à s’évaporer complètement. Malgré vos réconciliations, tu avais la désagréable impression que cette dispute ne serait pas la dernière dans ce genre, bien au contraire. A chaque fois que tu la croisais en coup de vent, tu ne voyais plus que ce regard sévère et empli de déception qui se posait sur toi. Lorsque tu te demandais comment un couple aussi soudé que le vôtre avait pu en arriver là, tu commençais alors à te morfondre sur les drames qui avaient bouleversé votre existence. Tu savais bien que tu te faisais du mal à chacune de tes introspections, mais ayant toujours été d’un naturel curieux, il t’apparaissait aujourd’hui encore important de t’interroger sur tout ce qui n’allait pas dans ta vie, dans votre vie. Et le mois de juin se prêtait terriblement bien à ce genre d’exercice. Comment oublier que dans quelques jours, George aurait dû fêter son anniversaire en compagnie de son jumeau ? Celui-là même que ses parents avaient échoué à protéger. Sa mort ne vous avait pas seulement couvert de chagrin pour le restant de vos jours, elle avait également fait naître le doute en toi. Et si toute cette histoire d’Ordre du Phénix n’était finalement vouée qu’à l’échec ? Et si tout cela ne valait finalement pas la peine de voir ses enfants mourir pendant que toi tu avais encore le droit de survivre ?

Heureusement que tu avais ton poste de professeur au Fawkes Learning Center pour t’occuper un tant soit peu l’esprit. Et te tenir à bonne distance de Saint-James. Tu préparais les notes pour ton prochain cours lorsque l’on frappa trois petits coups à la porte de ton bureau. Pas mécontent de recevoir de la visite pour te changer les idées, tu invites sans plus attendre ton visiteur à entrer. En voyant le visage familier d’Hermione dans l'entrebâillement de la porte, tu esquisses immédiatement un franc sourire. D’un coup de baguette magique, tu libères le fauteuil destiné aux visiteurs des quelques livres et parchemins qui y étaient entreposés afin qu’Hermione puisse y déposer ses affaires. “Je t’en prie, installe-toi. J’étais en train de chercher le sujet de mon prochain cours.” Si l’on s’en tenait au programme d’études de Poudlard, tu devrais préparer une leçon sur les loups-garous, mais tu doutais fort que cela soit une très bonne idée au vu de la façon dont l’Ordre gérait ses relations avec les lycans et autres créatures magiques… Servir le thé faisait partie de ces petits rituels que tu aimais bien accomplir à la manière moldue. C’est pourquoi tu entrepris de te lever jusqu’à la théière électrique qu’Aeneas avait ramené d’un magasin de thé nommé Kusmi. Connaissant les habitudes d’Hermione comme s’il s’était agi de ta propre fille, tu fis infuser le thé qu’elle préférait sans même avoir besoin de lui demander ce qu’elle souhaitait. Puis, tu revins auprès d’elle avec une petite assiette de gâteaux. “Comment vas-tu, ma grande ? Tes cours se sont bien déroulés ?” Tu passais bien trop de temps à te plaindre d’avoir perdu deux fils avec la mort de Fred et l’enlèvement d’Harry. Mais pas assez à te rappeler qu’avec Hermione, tu avais gagné une fille. Tu chérissais ces moments passés à discuter de tout et de rien dans ton bureau. La jeune femme avait toujours eu cet incroyable talent d’insuffler un peu de son optimisme et de sa joie de vivre aux autres. “Et Ron comment va-t-il ?” Aussi heureux étais-tu de voir Hermione, tu n’en oubliais pas pour autant de te faire du souci pour cet autre fils, si engagé dans cette lutte sans fin.

Hermione a pris goût à ses discussions avec Arthur. À vrai dire, elle ne se rendait sûrement pas compte à quel point elle avait besoin de parler à des gens extérieurs aux cercles 6 et 7 avant de devenir tutrice ici. Retrouver Minerva à des intervalles réguliers, déjà, lui a été très bénéfique : Hermione avait besoin de ses conseils avisés, de voir le monde avec la perspective de quelqu'un de plus âgé qu'elle, de quelqu'un avec plus d'expérience. L'ancienne directrice des Gryffondors a toujours su lui apporter de la lumière sur les choses qui lui semblaient obscures ou sans solution. Hermione, cependant, ne s'attendait pas à trouver une oreille aussi attentive et un éclairage tout aussi intéressant chez Arthur Weasley. Pas qu'elle sous-estimait l'homme : elle l'a toujours beaucoup apprécié et admiré... C'est juste qu'elle n'aurait pas pensé à échanger avec lui, à l'époque, sur les choses qui la tracassaient. Dans son amitié avec Arthur, Hermione a trouvé un certain réconfort et surtout, un soutien dont elle ignorait avoir besoin.

Je t’en prie, installe-toi. J’étais en train de chercher le sujet de mon prochain cours. Hermione ne se fait pas prier, et s'installe à sa place habituelle. Arthur lui prépare un thé à la moldue, sans l'aide de sa baguette. C'est peut-être aussi ces petites choses, qui font qu'elle se sent aussi proche du Weasley. Parfois, quand elle le voit penché sur l'assiette de biscuits et au-dessus des tasses fumantes, elle a presque l'impression de voir son propre père. Lui aussi, il connaissait ses préférences en termes de thé. Lui aussi avait ce même regard réconfortant. Son père lui manque. Elle n'aime pas trop l'idée de faire un certain transfert sur Arthur, mais elle ne peut pas vraiment s'en empêcher. Comment vas-tu, ma grande ? Tes cours se sont bien déroulés ? demande-t-il alors qu'elle s'empare d'un premier biscuit (c'est la fin de la journée, elle n'a pas dîné, alors elle va probablement finir l'assiette). Et Ron comment va-t-il ? La question ne surprend plus Hermione. Au début, ça la gênait et ça la faisait toujours un peu rougir, qu'il lui demande toujours à elle comment allait Ron. Ron, spécifiquement. Pas Ginny, pas George. Ron. Arthur n'a jamais été aveugle à leur relation et il a toujours fait en sorte que ça ne soit pas un tabou. Par conséquent, Hermione a de la même manière arrêté de traiter cela comme un tabou. "Les cours se sont bien passés oui ! Et Ron va bien." Aller bien, c'est assez relatif, dans leur environnement, mais Arthur le sait déjà : ils répondent souvent à cette question en toute connaissance de contexte. Ron est en bonne santé et il est à peu près posé, en ce moment. Hermione ne l'a pas vu perdre son sang-froid, alors... elle considère que ce n'est pas mal. Ce n'est pas parfait, mais c'est mieux que ça a pu l'être dans le passé, disons. "Je vais bien aussi." Là encore, c'est relatif. Hermione, comme tous les autres, oscillent entre des moments d'espoir et un sentiment d'échec qui la rend malade. "Et toi, comment vas-tu ? Il y a ce petit air tracassé sur ton visage." dit-elle en fronçant les sourcils légèrement. Arthur a beau sourire, Hermione sent qu'il y a quelque chose. Rien ne l'oblige à parler de ce qui lui passe par la tête, évidemment, mais la jeune femme préfère demander, au cas où il aurait besoin d'une oreille attentive. Parfois, il y a des choses qu'on ne peut pas dire à ses enfants, et Hermione est dans une position idéale : elle peut l'écouter comme une fille sans le juger comme s'il était son père. "Ron a le même, quand il est contrarié." fait-elle remarquer avec un petit sourire. "En pire, cela va de soi." appuie-t-elle en prenant un second biscuit dans lequel elle croque immédiatement.

En voyant Hermione piocher dans le plat à gâteaux, ton visage se fend du même sourire satisfait qu’ont les petites mamies lorsque leurs enfants reprennent du dessert. Tu avais toujours adoré recevoir, être entouré de tes proches à la moindre occasion. Le Terrier et sa chaleur si familière te manquait terriblement. Mais tu ne t’étais pas départi pour autant de ton sens de la convivialité. Tu t’assurais toujours d’avoir une réserve suffisante de thé et de petits gâteaux dans l’armoire de ton bureau, afin de parer à n’importe quelle visite à l’improviste. Si les Weasley ne frappaient pas aussi souvent que tu l’aurais voulu à ta porte, nombreux étaient les autres membres de l’Ordre qui se succédaient pour trouver un peu de quiétude dans ton havre de paix. “Ca me rassure d’entendre cela venant de toi. Quand je lui demande comment il va, je ne sais jamais si Ron me répond avec honnêteté.” Ronald avait beau être l’un des enfants avec lequel tu t’entendais le mieux en ce moment, tu savais aussi qu’il s’efforçait constamment de ne point trop en dire, afin de ne pas te causer trop de souci. Et tu ne pouvais lui jeter la pierre pour son attitude. Tu avais adopté exactement la même des années durant, alors que tu travaillais au Ministère de la Magie durant la réapparition du Seigneur des Ténèbres. Tu reportas finalement ton attention sur Hermione, ravi d’entendre qu’elle se portait aussi bien que possible au vu des circonstances. “Cela me fait plaisir que tu aies le temps de passer me voir. Tu sais que tu seras toujours la bienvenue ici. Même si tu n’as pas de cours à donner, que tu as simplement l’envie d’échapper à Saint-James pour quelques heures.” Ton sourire se fait plus complice alors que tu énonces cette plaisanterie, qui demeurait teintée d’une once de sincérité. Tu avais ressenti un tel sentiment de délivrance alors que Molly et toi aviez fait vos bagages pour quitter le manoir et rejoindre la Fawkes. L’ambiance qui régnait à Saint-James t’avait toujours mis mal à l’aise, rendu plus triste et tourmenté que d’ordinaire.

La remarque d’Hermione quant à ton air tracassé ainsi qu’à celui de Ron t’arracha un léger rire. Tu imaginais bien la moue déconfite de ton garçon. Tu te souvenais de cette expression qui étirait toujours ses traits au moment de passer son bulletin de notes en revue. “Il semblerait que Ronald ait hérité de certains de mes défauts, oui. Mais j’ose croire qu’il est aussi doté des qualités de sa mère.” Évoquer Molly sans prononcer son nom te ramena inévitablement à tes propres tracas. Le sourire que tu adressais à Hermione jusque là, commença à faner. “On ne peut rien te cacher, n’est-ce pas ?” Un air gêné glissa subrepticement sur ton visage marqué par les drames de ces dernières années. Tu avais beau considérer Hermione comme un membre de ta famille à part entière, tu savais qu’elle ne prenait jamais parti ni pour l’un ni pour l’autre des Weasley. Son objectivité et sa neutralité te poussaient à lui accorder une confiance inestimable. “Ces derniers temps, ma vision des choses diverge quelque peu de celle de Molly. Elle souhaiterait me voir plus impliqué dans les affaires de l’Ordre. Elle peine à comprendre mon manque de conviction et de foi en le cercle sept.” Verbaliser tes différents avec Molly en dehors de l’espace de votre couple te paraissait étrange, mais pas complètement inutile. C’était la toute première fois que tu te confiais sur le sujet. Et tu ne voyais personne de plus apte à entendre tes doléances qu’Hermione Granger.

”Ca me rassure d’entendre cela venant de toi. Quand je lui demande comment il va, je ne sais jamais si Ron me répond avec honnêteté.” Évidemment. Quand bien même Ron peut être extrêmement expressif et impulsif, les années l’ont rendu meilleur acteur et plus réservé quant au fait de parler de ses sentiments. Il est moins évident qu’avant de voir quand il ment pour rassurer les autres, même si Hermione sait qu’elle et Arthur sont sûrement deux des personnes qui continuent toujours à lire le mieux en lui. ”Cela me fait plaisir que tu aies le temps de passer me voir. Tu sais que tu seras toujours la bienvenue ici. Même si tu n’as pas de cours à donner, que tu as simplement l’envie d’échapper à Saint-James pour quelques heures.” ”Merci, Arthur.” Hermione lui envoie un sourire reconnaissant. Arthur a dû remarquer qu’elle s’éternisait de plus en plus entre les murs de l’école de la résistance. Il a l’élégance de ne pas le souligner, mais de présenter la chose plutôt comme une invitation, lui offrant un espace où se ressourcer sans culpabiliser. Ça fait du bien. Elle n’avait presque même pas besoin de l’entendre, tant leur complicité s’est renforcée: elle serait venue d’elle-même de toute façon, mais une confirmation de la part d’Arthur est rassurante, et bienvenue. Hermione est à peu près sûre, à ce stade, que si elle lui demandait de la cacher pour une journée entière, Arthur le ferait, et ça, c’est le genre de certitude qui rend le poids sur ses épaules plus léger à porter au quotidien. Elle a beau avoir vingt-sept ans, être très indépendante et avoir la vie qu’elle a, Hermione reste, au fond, une gamine qui a eu l’habitude de grandir avec des parents très présents, et qui a toujours eu besoin d’une certaine approbation, d’un certain soutien de figures plus âgées qu’elle. Trouver Arthur, dans tout ce bazar, est une bénédiction pour elle.

”Il semblerait que Ronald ait hérité de certains de mes défauts, oui. Mais j’ose croire qu’il est aussi doté des qualités de sa mère.” Hermione sourit et lève les yeux au ciel. Bien sûr que Ron a hérité de qualités de son père. La première à laquelle elle pense, c’est cette capacité à donner l’impression aux gens qu’ils sont en sécurité, avec eux. Quand bien même Ron a ses angoisses, quand bien même parfois, on a l’impression qu’il va se dérober… Hermione a toujours senti, viscéralement, qu’elle pouvait compter sur lui, et qu’elle n’avait pas à avoir peur en sa présence. C’est peut-être un peu flou, comme ressenti, mais Arthur dégage la même chose.

”On ne peut rien te cacher, n’est-ce pas ?” ”Absolument rien.” dit-elle, fière, en levant un peu le menton. Elle ne sait pas si Arthur va prendre cette occasion de parler de ce qui le tracasse, mais la porte est ouverte. ”Ces derniers temps, ma vision des choses diverge quelque peu de celle de Molly.” Sans trop savoir pourquoi, Hermione se doutait qu’il y avait quelque chose avec Molly. Peut-être est-ce à cause du comportement d’Arthur -- elle avait compris que c’était quelque chose de très, très près du cœur. ”Elle souhaiterait me voir plus impliqué dans les affaires de l’Ordre. Elle peine à comprendre mon manque de conviction et de foi en le cercle sept.” Hermione hausse les sourcils. ”Je vois. J’ai l’impression que tu n’es pas le seul, en ce moment, à être aussi frileux par rapport au cercle 7.” dit-elle, pensant aux discussions qu’elle a pu avoir avec Ginny récemment, ou encore avec Neville. ”Mais tu es impliqué - la preuve, tu es là. Le travail fait à la Fawkes est essentiel. Tout le monde ne peut pas être sur le terrain” continue-t-elle. Et elle le pense. Même si le terrain est important, pour ceux qui ne sont pas prêts à se lancer ou qui n’en ont pas envie, il ne faut forcer personne. C’est le meilleur moyen de perdre du monde sur place. ”Si elle aussi a eu vent des critiques des autres cercles qui commencent à monter, elle doit avoir peur de ne pas réussir à trouver de solution, en plus de toutes les autres choses à gérer… La connaissant, elle doit avoir envie de régler la situation, alors que toi-même tu sois plein de doutes, ça doit l’inquiéter.” Molly doit être rongée par l’idée de ne pas pouvoir apporter de réponses et de solutions pour que tout le monde se sente bien et à sa place. ”Et comme d’habitude, vous êtes relativement sur la même longueur d’ondes, si elle ne voit pas les problèmes et ne comprend pas tes doutes, ça doit la frustrer.” Elle hausse les épaules. ”Tu as l’impression qu’elle n’a pas entendu tes arguments ?” demande-t-elle.