BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

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 Neilir #2 + Mind of a Beast

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MessageSujet: Neilir #2 + Mind of a Beast   Neilir #2 + Mind of a Beast EmptyMer 24 Avr - 15:55
Mind of a Beast
Reinir Jónsson & Neil Swanson
Ça devait faire des heures qu’elle était immobile, le regard braqué sur ses mains.
Comme d’habitude depuis sa morsure, elle s’était réveillée avec la meute, comme si son instinct l’y ramenait systématiquement à chacune de ses transformations.
Mais cette fois-ci, c’était différent.
Elle s’était réveillée avec ce goût cuivré, atroce, dans la bouche et avait du laisser passer un long moment où elle avait enchaîné les hauts le cœur avant de parvenir à se calmer.
Et c’était la qu’elle avait vu dans quel état elle était. Elle avait réalisé qu’elle était couverte de sang et avait immédiatement vérifiée si elle s’était blessée mais n’avait trouvée aucune blessure qui pouvait y correspondre. Et c’était là qu’elle avait compris que ce n’était pas son sang.

Elle s’était ensuite levée, mécaniquement, pour se diriger vers la grange où vivait Adam et avait réussi à mettre la main sur un vieux jean, un t-shirt bien trop grand et un manteau qu’elle avait enfilé rapidement avant de ressortir de la bâtisse et de s’éloigner de quelques mètres de la ferme de la meute. Elle s’était assise par terre, le dos appuyé contre un arbre, avait posé son regard sur ses mains et n’avait plus bougé depuis.

Elle avait tué quelqu’un.

Elle s’était transformée et avait massacré un inconnu. Comment est ce que ça avait pu arriver ? Elle n’arrivait pas à y croire. Pourtant toutes les preuves étaient sous ces yeux mais elle refusait de croire qu’elle avait pu faire ça. C’était inconcevable pour elle.

Un violent coup dans ses côtes la fit tomber au sol dans un cri de douleur et elle resta allongée de longues secondes au sol, le temps que son souffle revienne. « Ben alors ? J’croyais qu’t’étais trop bien pour nous ? » Elle appuya une main sur ses côtes et laissa échappa un gémissement en essayant de se redresser. « Pourtant tu r’viens toujours la queue entre les jambes. » Elle parvint à cracher un. « Va te faire foutre. » Entre deux respirations hachées, ce qui provoqua un ricanement de la part du beta. « C’est qu’elle prend la confiance la p’tite oméga. » Il lui envoya un nouveau coup de pied, toujours dans les côtes qui la fit se retourner sur le dos dans une nouvelle exclamation de douleur. Elle cligna plusieurs fois des yeux, sa vision se troublant à cause de la douleur et voulu se relever mais resta clouée au sol.

Le beta se pencha au dessus d’elle et laissa échapper un nouveau ricanement quand il remarqua le sang dont elle était couverte. Du coin de l’œil, Neil vit Adam s’avancer dans le cercle qu’avait formé le reste de la meute autour d’eux, visiblement prêt à intervenir, mais il s’immobilisa brusquement quand Reinir vint se poster à ses côtés. La jeune femme n’eut pas le temps de se concentrer d’avantage sur l’autre oméga, son agresseur reprenant la parole. « On dirait qu’tu t’es bien amusée hier soir hein ? » Elle détourna le regard. Comment est ce qu’il pouvait en parler avec un tel détachement ? Elle avait tué quelqu’un et lui en parlait comme si de rien n’était. C’était un putain d’animal. « T’vaux pas mieux qu’nous. » Oh si, elle valait bien mieux qu’eux. Parce qu’elle n’était pas une putain de psychopathe qui se marrait en découvrant les horreurs qu’elle commettait à chaque pleine lune. « Et c’pour ça qu’tu r’viendras toujours en rampant ici. » Elle le toisa d’un air mauvais alors qu’il se pencha un peu plus au dessus d’elle, se retrouvant avec son visage à quelques centimètres du sien. « Parce que t’es qu’une putain d’oméga, tout juste bonne à faire la bonniche. » Elle put presque sentir Adam tiquer à cette réflexion. Alors pour lui il n’était qu’une bonniche aussi ? Il lui semblait pourtant qu’il était un minimum respecté dans la meute. Elle était vraiment tombée sur le plus timbré de la bande.

Il fit mine de vouloir la frapper et elle se recroquevilla, prête à encaisser le coup du mieux qu’elle pouvait. Mais rien ne vint. « T’vaux même pas la peine que j’te cogne. » Il se redressa lentement alors qu’elle continuait de braquer un regard haineux dans le sien et il se recula. La jeune femme cru qu’il en avait enfin terminé mais il refit un pas dans sa direction pour lui cracher dessus et c’est là qu’elle perdit le contrôle.

Elle ne savait pas si c’était à cause de l’adrénaline, de ce qu’elle venait de subir et de ce qu’elle subissait depuis son arrivée où si c’était à cause du goût et de cette odeur de sang qui lui montait à la tête depuis son réveil. Ou peut être que c’était un cumul de tout ça. Elle n’en savait rien.
Mais elle se releva d’un bond, dans un grognement plus animal qu’humain et se jeta sur le beta.
Elle lui envoya son poing dans le visage, lui faisant perdre l’équilibre et tituber, et elle en profita pour lui sauter dessus, le faisant tomber lourdement au sol. Se retrouvant assise sur son torse, elle continua de le frapper, en grognant entre chaque coup qu’elle portait.
Sa vision commençait à se flouter alors que son instinct animal commençait à prendre le dessus mais cette sensation était étrangement agréable pour la jeune femme.

Au bout d’un temps qui lui parut interminable -elle avait l’impression que ça faisait des heures qu’elle le frappait- elle sentit deux bras l’enserrer au niveau de son torse, immobilisant ses bras, et se retrouva tirée en arrière sans pouvoir se débattre efficacement. Elle continua de grogner tout en essayant de se dégager de l’étreinte, agitant ses jambes et sa tête dans l’espoir de se libérer et cracha un. « Lâche moi ! » Sonore alors que l’inconnu l’entrainait à l’écart du reste de la meute.
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Pas de corps, pas de preuves.

C’est ce que se répète Reinir face au miroir à moitié fêlé qui trône dans un coin de la cuisine. Trois fois, pour la Trinité qu'il ne prie pas. La troisième avec un sourire rassuré. Les règles étaient les règles et le territoire était investi par sa meute, le danger rôdait et la pleine lune ne protégeait plus aucun visiteur d’une mauvaise rencontre. Les seuls délaissés d’un pareil massacre devaient encore être les quelques oiseaux de proie qui rôdaient dans la région, pour ne parler que d’eux.

Des images lui reviennent, il y en a peu, mais le goût du sang dans sa bouche au réveil avait suffi à lui mettre indice sous croc. Passé une bonne demie-heure assit au bout du lit, raide d’apathie, l’homme dû résister à un sombre appel pour se lever. Alors, après n’avoir enfilé que de quoi se couvrir les bas, il avait fini front contre la glace de son reflet, accueillant tour à tour les enfants qui s’éveillaient au compte-gouttes. L’ensemble de leur visage était griffé par la fatigue, comme à chaque fois. Un teint maladif qui les rapprocherait - à tord - d’une dégaine vampirique. Ils avaient quartiers libres avant le repas, ce qui leur laissait le loisir d’aller se décrasser ou de prolonger leur repos pour les plus douillets. Lui-même s’était fait terriblement violence pour mettre un pas devant l’autre et maintenant pour rester debout. Dès les premières lueurs du jour, il s’était vu englouti par la brume.

« Machar… » déjà las de veiller, il n’y a pas d’autre voix que la sienne ce matin. Une autre, même la pire, suffirait à faire redescendre sa jauge d’anxiété. « Machar ! » comme une réponse à ce qui lui brûle l'en-dessous de ses côtes, le fantôme, certainement dans un autre coin de la ferme, ne vint pas à lui. L’Alpha se mit à chercher quelque chose, n’importe quoi, pour lui permettre de se protéger les yeux des rayons du soleil qui lui paraissaient autrement plus agressifs en cette matinée. Il finit par trouver quelque chose près des affaires de Draven, il s’étonne même que ça lui appartienne, à moins que ce soit June qui le lui ait offert, fauché comme il était. Peu importe, il en avait besoin. « P’pa, » qu’il entend dans son dos en enfilant ladite paire de lunettes fumées, il voit Luke sous un filtre rouge et doit le regarder de sa courte taille pour l’avoir dans le collimateur, « Y’a Neil et Robbie qui… » Reinir se contente d’hocher la tête, l’air de flotter dans une brume de froideur. Le message est passé, si court fut-il ; sous-entendu n’en dit pas plus. Il se sent lourd et creux aujourd’hui. Mauvais, mauvais. Une pierre de marbre qui se fend toujours un peu.  

L’islandais sortit de la vieille bâtisse et prit son temps pour se rapprocher de la réunion improvisée dans la - leur - verdure, suivi de Luke. Tout son environnement semblait étrange, un soupçon ralenti. Lointain impalpable tout en étant proche, même pas tout à fait sûr qu’il s’agisse bien de son propre corps, ce même corps qui accueillait la brise fraîche du vent sur ses lignes dorsales dénudées.
Il se força à se concentrer sur la scène, (ce qui la rendit plus palpable), observant comme les autres. Adam à sa droite, il lui frôla volontairement le bras pour lui signaler qu’il n’avait pas à intervenir cette fois. « On dirait qu’tu t’es bien amusée hier soir hein ? » l'ancien bagnard jette un coup d’œil dans la petite assemblée un instant, remarquant le sourire d’Owen, et ses mots qui encourageaient Robbie à en rajouter une couche. « T’vaux pas mieux qu’nous. Et c’est pour ça qu’tu r’viendras toujours en rampant ici. » Les chicanes sont des chicanes. (Le sang appelle le sang.) C’est pas grave. Elle est revenue, l’évidence même, et c’est le principal. Le reste suivra. Ça le fait sourire, plus que les mots qui lui sont crachés au visage. Les adieux de l’autre fois ont un goût de fard. Pas une première. Peut-être que cette fois, elle restera. Parce qu’il y a un avant-goût de poussières d’étoiles, lorsqu’il la regarde. Le vent va tourner. Alors il laisse couler, sous l’œil affecté de son premier Omega.

À l’œil presque vitreux de leur Alpha s’ajoute un sourire, graduellement raffermit à la vue du retournement de situation, inspirant silencieusement la nouvelle-née à se défendre. « Elle va… » « Attends. » Owen s’exciterait presque de son côté, quelque peu surpris d’une réaction de la part de Neil, prise dans une frénésie de violence. Les loups ne sont pas calmes, ils sont comme appelés à y participer, certains y étant moins prompts que d’autres — et c’est ici qu’allait s’arrêter la danse, quand elle commencerait à vouloir se répandre en l’œil d’un nouveau cyclone.
Les événements piquent son myocarde d’excitation, il se fait peu à peu emporter lui aussi, par l’abondante - violence - dont ils ne se défaisaient jamais vraiment. Il y envoie deux Omega, Adam se presse alors pour récupérer Neil dans son dos, prenant quelques coups au passage alors qu’il l’attirait bien plus à l’écart. Les autres sont agités, certains se sont éparpillés pour prendre de la distance, mais il en reste bien cinq dans la zone, disons, accidentée. June s’est jetée sur Robbie pour l’aider à se relever, la jeune femme ne manquant pas de l’insulter au passage.

« C’qui faut être une merde pour s’faire dérouiller par une chiarde, » craché à Robbie en particulier, et il se retourne, ce grotesque idiot, en s’orientant vers la nouvelle-née qui ne l’entend pas de leur là-bas, Adam ne l’a pas encore vu non plus, il s’occupe d’elle et lui font dos, « Elle veut pas d’nous elle a rien à foutre là, » il appuie les propos d’un Robbie qui n’était plus vraiment en état de parler pour l’instant, ajoutant des insultes grognées à son égard, « J’le ferai à ta place si t’es pas capable, elle nous mérite pas c’te pauv’ greluche; » un autre loup acquiesce alors qu’Owen se met à marcher vers Neil, sous l’œil d’un Alpha qui s’éveille face à la tempête interne qui grandit en lui—pique ses sens et déchaîne l’instinct d’un monstre qui ne dort jamais si proche d’une lune. « Hey ! T’crois qu’tu vas t’en tirer ? » quelque chose lui dit qu’il a déjà bu de si bon matin, la menace est criée et dirigée vers la Swanson, naturellement. Reinir ôte les lunettes qui ne lui appartiennent pas, les confient à la première personne à sa droite. Prend cette seule remarque pour une provocation envers l’autorité, en d’autres termes, lui.
Aussi au même moment, Reinir se met à marcher dans la même direction, sans le quitter des yeux — les autres le voient faire, contrairement à l’irlandais entêté qui remonte vers la jeune femme déjà bien amochée — et telle la vague qui se rapproche du rivage, le calme approximatif se fait de moins en moins marqué, le ventre de cette dernière de plus en plus creusé — certains le suivent, bêtes curieuses, salement inspirées — et finit par marquer une accélération nette pour l’intercepter, pourtant si proche du but. L’Alpha lui a sauté dans le dos pour le mordre au cou à pleines dents.

Il s’époumone alors que la chair se déchire difficilement mais sûrement sous le passage de ses mâchoires, se débat, et dans un premier réflexe, se laisse tomber genoux au sol. Trois Beta se pressent à leur tour et se ravisent en voyant Owen s’abandonner vers l’arrière pour écraser Reinir qui crache un râle de douleur à l’impact. Peu décidé à le lâcher pourtant, il lui ceint le cou avec son bras et lui écrase l’œsophage de toutes ses forces, l’œil injecté de sang. C’est en continuant de compresser la plaie qu’il expira des paroles consacrées.
« Si-elle-veut-rester- » il reprit un peu d’air peu après s’être prit un coup dans la tempe qui le sonna un peu, ramène alors son menton vers lui pour éviter de se faire lacérer plus qu’il ne l’avait déjà été sur sa joue droite peu avant, « elle-RESTE- » les doigts qui lui griffent le visage finissent par peiner ne serait-ce que d’attraper de ses cheveux à arracher, les grognements et autres sons gutturaux non identifiés se perdant dans l’orage verbal de Jónsson « si JE veux qu’elle reste, » Adam sentit Owen faiblir à vue d’œil, il se maudit lui-même de s’inquiéter pour ce bougre alcoolisé, « —elle RESTE. » et s’approcha pour calmer à son tour l’Alpha, quitte à se prendre un coup au passage, ce qui ne manqua justement pas d’arriver. Mais il n’y avait que lui qui réussissait à avoir les mots.

Le medicomage en avait vu passer d’autres, des nouveaux-nés, des chicanes musclées, parfois si violentes qu’elles en faisaient un peu trop saigner certains, difficiles à raccommoder. Celle-là n’était pas une promenade de santé, elle cachait une tension plus compliquée entre les deux concernés. Reinir s’était relevé, encore prit de spasmes aux extrémités sous l’adrénaline. La main d’Owen pressée sur ce cou qui saigne, il grommelle un « V-Va t’faire… » auquel il coupa court en lui jetant la semelle de sa chaussure au visage. Owen, de plus en plus problématique. Un enfant qu’il finirait par devoir sacrifier, il en était presque sûr aujourd’hui. Ce serait à en chialer.

Les avant-bras d’Adam et de l’Alpha sont soudés, comme un outil d’ancrage nécessaire, ils ne se séparent pas, bien proches, alors que les prunelles sombres de l’islandais brassent nerveusement les environs. Draven, en voyant son frère à terre, voulu s’occuper de lui mais se fit jeter par ce dernier. Alors l’Omega blessé alla voir Neil.
Adam, lui, attend un signe, quelque chose. Parce que parfois, l’homme à qui il tenait s’égarait loin, si loin qu’il lui était difficile de le ramener, même si son corps semblait être encore amarré à leur réalité.

« Laisse-le, » articule t-il entre ses dents rougies par le sang; une punition comme une autre de le laisser souffrir, là, alors qu’il était toujours allongé sur l’herbe, sa sève dégoulinante entre ses doigts boudinés par l’effort. Adam s’est penché légèrement et murmure à l’oreille de son Alpha un mantra berceur, la prise sur son avant-bras se renforçant sur quelques secondes. Les concernés n’ont pas l’air d’y réagir. La houle se calme. « Allez à table, » qu’il dit alors que son regard semble se revoiler de brume, « Tu es sûr ? » Il lui répondit en allant chercher le sien, sans s’encombrer d’expressions ou de gestes supplémentaires. Un regard mort qu’il avait pourtant réussi à traduire. « Je veux rester. » insiste t-il. Il pourrait apporter un équilibre, se dit-il, et il y avait des personnes dont il fallait s’occuper. Reinir lève les yeux au ciel, finit par acquiescer, Adam restera, les autres pas. Les autres vers lesquels il pivota légèrement, répétant avec plus de tonicité, autoritaire : « Allez à table ! »

Ça leur laisserait plus d’espace, peu importe ce qu’ils auraient décidé de faire. Plus d’espace… son regard vrille vers la nouvelle étoile, un peu d’Owen toujours sur la gueule. Mal. Pas mal. Toujours là. Au moins ça. Plus qu’à se décider; y était fortement invitée. On lui rendit ces lunettes qui n'étaient pas les siennes et les renfila. Creux à en crever.
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Reinir Jónsson & Neil Swanson
Elle continuait de se débattre, de hurler, de griffer, de mordre son agresseur pour essayer de se dégager de sa prise mais il tenait bon. Il continuait de la tirer en arrière pour l’éloigner du beta qui était toujours au sol et du reste de la meute.
Elle se sentit soudainement attirée vers le sol et réalisa que celui qui la retenait s’était assit, la forçant à en faire de même. Elle tenta encore de se libérer mais les bras l’enserrant se resserrèrent autour de son torse, l’immobilisant complètement.

« Calme-toi Neil. » La voix lui parvint dans un murmure à son oreille mais elle continua de s’agiter, balançant sa tête en arrière pour essayer de l’atteindre au visage. Elle parvint à le heurter mais il ne broncha pas et continua de lui parler d’une voix douce, espérant la calmer. « Ça suffit. Il a eu son compte. » Elle poussa un grognement mais s’arrêta progressivement de bouger, se concentrant sur la respiration et les pulsations cardiaques d’Adam qu’elle pouvait sentir contre son dos. « C’est bien. Respire doucement. » La jeune femme ferma les yeux et calma sa respiration, prenant de longues inspirations. Elle sentit la prise d’Adam se desserrer alors qu’il continuait. « Je vais te lâcher maintenant. D’accord ? » Elle hocha faiblement la tête et il la libéra de son étreinte. Elle le sentit bouger dans son dos et rouvrit les yeux pour le retrouver accroupit face à elle, l’air attristé. Elle renifla bruyamment et resserra dans la foulée sa veste autour de ses épaules en sentant un frisson la saisir.
L’adrénaline était en train de retomber. Elle pouvait sentir la douleur dans ses muscles revenir petit à petit et commença à trembler légèrement. « Je suis désolé que tu aies du subir ça. » Neil détourna le regard. Il était désolé hein ? Ben pas autant qu’elle. Elle était dégoûtée parce qu’elle venait de faire. Ça n’était pas à lui d’être désolé. Elle était la seule fautive.

« Hey ! T’crois qu’tu vas t’en tirer ? » La voix la fit immédiatement relever la tête et elle lança un regard mauvais au beta qui était en train de s’approcher d’eux tout en serrant les poings, retenant un grognement. « Reste là d’accord ? » Elle reporta tout de suite son attention sur Adam en l’entendant lui parler et le suivi d’un regard inquiet quand il se releva pour se diriger vers l’autre beta. Elle le vit lever lentement ses mains devant lui pour espérer apaiser Owen mais Reinir fut plus rapide et se jeta dans le dos du beta avant de lui planter ses dents dans le cou. Neil eut un mouvement de recul en le voyant faire et porta une main à sa bouche, choquée par ce qu’elle était en train de voir.

Elle les regarda lutter pendant de longues secondes, tétanisée et horrifiée par ce qu’elle voyait. Mais une minuscule part d’elle était fascinée par le spectacle. Une part qui se disait que Reinir était intervenu pour elle. Il faisait ça pour la protéger. Et c’était une chose qui faisait remonter tout un tas d’émotions chez la jeune femme.
Son alpha était en train de se battre avec un des membres de sa meute pour la défendre elle, la faible petite dernière, alors qu’elle avait dit qu’elle n’était pas comme eux et qu’elle ne voulait rien avoir à faire avec eux.

Un dernier mouvement venant de la lutte attira son regard, la sortant de sa réflexion, et elle sursauta une nouvelle fois en voyant Reinir asséner un coup de pied dans le visage d’Owen, le calmant pour de bon. La jeune femme remonta ses jambes, les repliant contre son torse et les enserra avec ses bras, ne quittant pas l’alpha du regard.
Draven, l’un des rares à être amical avec elle vint la rejoindre pour lui demander si elle allait bien et elle lui répondit d’un hochement de tête. Non, bien sûr qu’elle n’allait pas bien. Elle était encore traumatisée parce qu’elle venait de faire. Mais ce n’était pas avec Draven qu’elle voulait en parler.

« Allez à table, » La voix de Reinir attira l’attention de l’autre oméga qui s’éloigna légèrement d’elle. Elle n’entendit pas ce que lui dit Adam mais l’alpha acquiesça avant de reprendre, d’une voix plus forte, plus autoritaire, cette fois. « Allez à table ! » Les autres loups s’éloignèrent rapidement, la laissant seule avec Reinir et Adam.

Elle vit son alpha tourner son regard dans sa direction et détourna immédiatement le sien, préférant appuyer son menton sur ses bras toujours resserrés autour de ses genoux.
Un long silence s’installa, uniquement perturbé par leurs respirations avant que Neil ne le brise en prenant enfin la parole d’une voix faible. « Ça veut rien dire. » Elle remarqua le regard inquiet d’Adam mais l’ignora. « Ce que j’ai fait là. » Elle désigna du menton l’endroit où elle s’était battue avec l’autre beta. « Ça ne veut rien dire. » Face à l’absence de réaction de l’alpha, elle se releva péniblement, en grommelant et gémissant à cause de la douleur et se rapprocha de lui. Adam s’interposa quand elle se retrouva à un mètre de Reinir et posa sa main sur son épaule pour l’arrêter. « Neil… » Elle lui lança un regard mauvais et retira sa main pour reporter ensuite son attention sur le chef de meute. « Tu entends ce que je dis ? Ça ne change absolument rien à ce que je pense. » L’oméga voulu la saisir par les épaules mais elle le repoussa violemment avant de reprendre d’une voix plus forte. « Je suis pas un animal. Tu m’entends ? Je suis pas comme vous. » Elle repoussa à nouveau Adam qui retenta de la retenir et vint se planter face à Reinir. « Je ne suis pas une putain de bête sauvage ! » Elle savait que ce qu’elle venait de faire lui prouvait le contraire mais elle refusait de l’admettre. Elle ne pouvait pas être comme eux.

« Et si tu pouvais dire à ta bande de tarés que je ne choisis pas de revenir à chaque fois. Si ca ne tenait qu’à moi je n’aurai jamais remis les pieds ici. » Elle pouvait sentir ses larmes revenir, signe que ses émotions recommençaient à prendre le dessus, comme à chaque fois qu’elle se retrouvait avec la meute. « J’ai jamais voulu tout ça. Ils peuvent pas le comprendre ça ? Je sais ce que tu vas me dire. Que parce que j’ai frappé l’autre, ils devraient me lâcher un peu et m’accepter un peu plus. Mais j’en veux pas. Je veux rien de tout ça ! » Elle hurla sa dernière phrase et se laissa tomber à genoux, son corps ne supportant plus l’effort qu’elle lui demandait. Elle renifla une nouvelle fois et essuya ses yeux d’un revers de main, étalant un peu plus de sang sur son visage.

Elle laissa encore une fois passer quelques secondes, le temps de se calmer un peu avant de reprendre. « Je suis pas l’une des vôtres. Je le serai jamais. » Son ton n’était plus du tout agressif mais plutôt attristé, résigné. « Alors pourquoi est ce que tu m’as protégée ? Je te repousse à chaque fois et là, tu me protèges alors que tu aurais juste pu laisser faire Owen. » Elle haussa légèrement les épaules. « Pourquoi ? »
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« Ça veut rien dire. »
« Je ne sais pas… »
« Ce que j’ai fait là. »
« Ce que je suis… je… »
« Ça ne veut rien dire. »
« …je…disparais…perdu… »

Elle sait et elle ne sait rien.
Elle est là et ne vit encore qu’à moitié.
Comme tous ces jeunes enfants qui tentent de s’accepter.
Certains y parviennent, certains trop, pas assez ; d’autres jamais.
Ce n’est pas ce qu’il voit en elle, pourtant : il voit quelque chose de grand qui se profile, et quant bien même, elle faisait partie de sa réalité, c’est lui qui l’en aurait décidé ainsi.
C’est cette part de lui-même, blessée, révoltée, qui gisait à ses pieds, comme les premières fondations d’un avenir nouveau — et il était loin d’être le premier à s’en apercevoir. C’est bien là que le bât blesse.

L’écho se fait soudainement plus réel, se détache de ses souvenirs violents et affligeants. Plus proche… peut-être.

« Je ne suis pas une putain de bête sauvage ! »

Reinir vrille des yeux et la regarde un instant, fronce les sourcils à cause du son trop fort, cet instant où il en incline légèrement la tête, l’air davantage prit dans l’observation de ses iris et de leur pigmentation plutôt que du contenu de ses propos. Une odeur de sang, celle de l’autre, c’est elle qui l’a achevé, il s’en rappelle, du moins il le croit, et cela ranime quelque chose d’enfoui en lui. Des effluves d’une douceur qui le cimentent sur place; la tête dans les étoiles. Fierté consolatrice.
Rien ne transparaît chez l’Alpha pourtant, si ce n’est cette position d’écoute perturbante, là où on s’attendrait à des éclats de voix et de rage. Deux yeux qui la fixent un peu pour l’occasion, derrière ces verres bleus qui ne le cachent pas vraiment - ça n’avait jamais été un critère. Or… son humeur creuse d’une douleur sans nom semblait avoir eu raison de lui. L’apathie allégée avec un sourire triste qu’on ne voit pas.

Il n’y a pas que ça, pourtant : il se sentait en plein monologue avec lui-même, face à Neil; cette même part de lui qui se battait contre de l’air. S’acharne contre elle-même, elle le sait, elle le sent, il le lui renvoie malgré lui. Ce mur-là, c’était le sien — le leur. C’est vrai que ça fait mal, qu’il se dit. À moins que ce soit… Soupçon de pensée claire qui l’amène à frôler ladite griffure sur son profil droit; laisse chuter ses yeux noirs sur ses doigts sales de pourpre peu après. Drôle de couleur avec ce filtre bleuâtre. Son cœur palpite dans leur pulpe… et pourquoi ça ?

Même lui finit par la quitter des yeux, parvenant difficilement à se concentrer sur l’instant présent. La nouvelle-née est un fragment de son univers qui s’épanche et il l’accueille non pas comme un contretemps, une déception; mais bien comme un cadeau et pas des moindre. Ses lèvres sont closes et ne frémissent pas. Un comportement tranchant qui fend l’air devant lui sans l’atteindre, le sien en faisant autant par le décalage profond avec le masque qu’il avait pu revêtir la dernière fois qu’ils s’étaient vu. Qu’un silence humble et de vieilles cicatrices argentées pour lui répondre.

Adam prend garde, toutefois, bien conscient qu’un rien pouvait le faire revenir, comme ce fut le cas un peu plus tôt avec Owen. La lune est encore au-dessus de leur tête, telle l’épée de Damoclès. Il hésite un instant, le regard sitôt fuyant lorsqu’il le pense prêt à le lui retourner. Un revigor ? Il a déjà essayé, mainte fois, et ça n’a fait qu’aggraver la situation. Que fait un homme malade « reboosté » physiquement dans cette situation selon vous ? Il perd le contrôle.
Alors l’Oméga jette un regard bas vers Owen, qui grogne en tentant de se remettre assit, main dégoulinante à son cou. Il ferait mieux de lui jeter un sort de soin dès maintenant… mais au lieu de ça, il récupère l’avant-bras balafré de son Alpha une nouvelle fois, moment où l’intonation de voix féminin se radoucit.

Pourquoi ? D’autres émotions se forment et se déforment en un, deux - même temps.
Pourquoi ? Ravale sa salive gorgée de sang frais et expire doucement par le nez. Le visage figé dans la glace. Glace morne. Œil là-las. Elle se met à fondre sous un aveu sincère et crève-cœur.

« Je suis fier de toi. »

Quelque chose qu’il ne se disait jamais à lui-même mais qu’il osait, cette fois. Dans un élan de peine, peut-être, à moins que ce soit dans un rare et douloureux éclair de lucidité.
Owen mériterait bien pire qu’une morsure à la gorge et ça, la quasi-totalité de la meute en était parfaitement consciente.

« Vas-y… » qu’il commence, un peu las, un peu malade, s’adressant au médicomage sans le regarder ; mais Adam comprend que c’est pour elle, qu’il peut la soigner, seulement si elle le désire. Avant Owen avant tout. L’Alpha recule d’un demi-pas, prêt à retourner vers la ferme. Adam hésite un instant à le lâcher, comme un mauvais pressentiment. La douce chaleur irradiant son dorsal le ramène une fois de plus à l’instant présent, qu’il cueille non sans peine.
En rajouter trop le fatiguerait mentalement - il n’avait envie que d’une chose, manger et aller se rallonger pour écouter son cœur qui bat trop fort dans sa tête silencieuse. Bientôt.
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Reinir Jónsson & Neil Swanson
Elle était toujours agenouillée à côté de Reinir, la tête baissée et les épaules affaissée, attendant une réponse. Elle voulait comprendre. Elle voulait savoir pourquoi il ne l’avait pas laissée se faire tabasser par Owen. Elle voulait savoir pourquoi il était aussi conciliant avec elle alors qu’elle les repoussait, lui et la meute à chaque fois que l’occasion se présentait. Il fallait qu’il lui explique.
Dans le cas contraire, elle allait finir par péter un câble à force de laisser toutes ces émotions contradictoires la dominer.

Elle renifla bruyamment et se passa sa main sur son visage. Elle sentit un liquide poisseux s’étaler sur sa peau et fit une grimace en réalisant qu’elle venait d’étaler le sang de l’autre beta qui recouvrait encore sa main sur son visage. Elle la fixa, à la fois dégoûtée et fascinée.
C’était elle qui avait fait ça. Elle n’arrivait pas à y croire, c’était comme si elle avait été dans une transe, comme si elle n’avait pas été consciente de ses mouvements quand elle avait fait ça.

« Je suis fier de toi. »

Le souffle de Neil se bloqua dans sa gorge et elle resta parfaitement immobile, incapable de croire ce qu’elle venait d’entendre. Les yeux écarquillés, elle releva la tête vers le chef de meute et le fixa, sans prononcer un mot. Est ce qu’elle avait bien entendu ?
Non. Il ne pouvait pas avoir dit ça. Pas après ce qu’elle avait fait et ce qu’elle venait de lui dire.

Elle secoua doucement la tête et reprit finalement la parole, d’une voix faible. « Qu-qu’est ce que tu viens de dire ? » Il n’y avait aucune animosité dans sa voix.
Seulement de la surprise, de l’incompréhension.

« Vas-y… » La jeune femme ne lâchait pas son alpha du regard, se ressassant  les mots qu’il avait prononcé, les répétant en boucle dans sa tête. Aussi elle ne remarqua même pas quand Adam libéra Reinir pour se rapprocher d’elle et s’accroupir à côté d’elle.
« P-pourquoi tu… » Elle s’interrompit en sentant la main d’Adam se poser doucement sur son poignet, la faisant sursauter. Elle lui lança un regard incrédule mais réalisa rapidement qu’il voulait la soigner et acquiesça simplement pour lui signifier qu’elle acceptait. Elle reposa son regard sur Reinir pendant que l’autre oméga examinait sa main.

Elle comprenait qu’il lui ait dit ça, qu’il était fier d’elle. Après tout, elle avait relevé la tête face à un autre membre de la meute, elle ne s’était pas laissée faire. Et elle avait laissé cette autre part d’elle prendre le dessus et s’exprimer. C’était normal qu’il soit fier.
Alors pourquoi est ce qu’elle ne pourrait pas l’être ?
Robbie avait raison, elle revenait vers eux après chaque pleine lune. Son instinct la guidait ici à chaque transformation. C’était bien qu’il y avait une raison. Elle s’était vantée de ne pas avoir besoin d’eux pour s’en sortir mais pourtant elle ne cessait de retourner auprès d’eux.
Est ce qu’elle s’était plantée depuis le début ? Absolument tout lui indiquait que oui.

« Reinir ? » Elle attendit qu’il tourne son regard dans sa direction pour continuer. « La dernière fois… » Elle baissa les yeux. « Tu m’as dit que j’étais quelqu’un ici. » Elle déglutit difficilement et reposa son regard sur son alpha. « Et je… T’avais raison. » Elle haussa faiblement les épaules tout en affichant un très mince sourire, gêné. « Je suis plus personne dehors. » La discussion qu’elle avait eu avec Marcus lui revint au moment où elle prononça ces mots. Reinir avait eu raison depuis le début, il l’avait mise en garde mais elle avait préféré n’en faire qu’à sa tête. Elle avait absolument tout perdu. Et tout ça à cause de sa nouvelle condition. Alors pourquoi est ce qu’elle ne l’accepterait pas ? Elle n’avait plus rien à perdre de toute façon. Même Keith s’était fait d’entrée à son nouveau statut d’hybride et la traitait comme tel. Il n’y avait bien qu’elle qui refusait de voir la vérité en face. Elle s’était refusée à le faire pendant tout ce temps mais les mots de Reinir, ce je suis fier de toi avait complètement changé ce qu’elle pensait. Il était la première personne à lui dire ça depuis sa morsure. Le premier à ne pas la considérer comme un monstre.

« J’ai absolument tout perdu. Vous êtes les seuls à m’accepter et à ne pas me considérer comme un monstre. » Elle se crispa légèrement quand un pique de douleur se réveilla dans sa main et Adam s’excusa immédiatement d’un regard. « Et je… Je voulais m’excuser. » Elle détourna le regard et glissa sa main libre jusqu’à son cou, signe qu’elle était vraiment gênée. Elle souffla un dernier « Merci. » D'une petite voix.
La main d’Adam serra doucement la sienne et elle tourna sa tête dans sa direction pour voir qu’il lui hochait doucement la tête. Elle lui répondit par un très léger sourire et reporta son attention sur Reinir, attendant de voir quelle serait sa réaction.
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Un mouvement de pivot las, presque déséquilibré, lui fait disparaître son bris de miroir brisé. Les doigts de l’Omega hésitèrent à ne pas retourner chercher le poignet de son père loup. La voix d’un reflet irréel le poursuit alors :

« Reinir ? »

Est-il sûr d’avoir bien entendu ? Le concerné a fait un pas malgré le signal sonore, il a l’air encore de chercher la corde à laquelle se raccrocher pour remonter à la surface. Ces verres fumés lui montrent la vie en cérulé et même ça, ça n’a pas l’air un soupçon goûtu. Ça a l’air de venir de derrière ; il incline d’abord le visage à s’en tordre la peau du cou balafré, puis se retourne, enfin, se léchant un peu les lèvres en les sentant humides de sang.

Quand il parvient enfin à poser son regard un brin trop vitreux sur celle qui l’appelle, la nouvelle-née poursuit, et il crut s’étonner du ton qu’elle se mit à employer, si doux qu’il aurait pu être huilé à la coco. Sentait-elle si bon ? La brise lui ramène la vérité. C’est bon… ce n’est pas du karité. Ni de l’huile coco. C’est boisé… un peu comme l’autre côté du miroir.

« La dernière fois… » Il a du mal à la voir, elle pourtant si proche. « Tu m’as dit que j’étais quelqu’un ici. » L’avait-il vraiment dit ? Était-ce lui ? Ou une copie de lui-même, un usurpateur ? « Et je…, Il ne le saura probablement jamais. T’avais raison. » Si elle était quelqu’un, il était quelqu’un — l’un, l’autre, indissociable. L’expiration nasale prend une toute autre saveur lorsqu’elle rafraîchit la peau de sa bouche souillée. Pourquoi sourit-elle ? Ça n’a pas le moindre sens. « Je suis plus personne dehors. » C’est sa réalité, leur réalité. Ils ne sont plus personne dehors. Il n’y a que la famille, la lune et les effluves de sang et de sueur. De l’affection désordonnée, sincère, destructrice. Sa déité personnelle l’avait décidé il y a longtemps. Reinir se devait de poursuivre. Pour lui - eux - et Mary. Mary sacrifiée.

Son esprit ne parvient pas à raccrocher tous les wagons. L’islandais est pourtant persuadé qu’elle a découvert ses ailes de papillon. L’heure était à la transformation.

« J’ai absolument tout perdu. Vous êtes les seuls à m’accepter et à ne pas me considérer comme un monstre. » Pas l’ombre d’un sourire sur ses traits figés dans une apathie douloureuse, pas l’énergie pour, scrute sans avoir l’air présent. Il ne sait pas s’il s’en souviendra demain, car demain n’a jamais existé. « Et je… Je voulais m’excuser. Merci. » Adam secoue la tête à la positive, semble assister de sa présence rassurante l’enfant qui reconnaît enfin son clan. Il aurait dû exploser de joie, comme ces jours où l’anxiété disparaît dans un nuage de légèreté excentrique. Pas aujourd’hui. Aujourd’hui, ce sont les abysses que l’appellent et son énergie vitale se sent aspirée dans des puits sans fonds. « Je vais te à manger chercher… je viens… j’arrive. » ça se désorganise malgré lui, la salade de mots s’est mélangée à son insu, une chance qu’Adam retranscrive, même si le message, bien que décousu, pouvait être reprit à l’aiguille d’une certaine logique.

La démarche n’est aucunement rapide, pas lente non plus, seulement ralentie. Il manqua de cracher sur Owen au passage ; Owen qui avait finit par blanchir comme jamais. L’Omega reste avec sa nouvelle sœur après avoir soigné le loup problématique. Adam, de retour auprès de Neil, s’applique à ne pas rebondir sur l’état de l’Alpha disparaissant au loin. Tout le monde va mal, tout le monde se sent las : l’explication serait ainsi déposée pour les premiers jours. Le secret d’une maladie qui ronge se devait d’être préservé, et ce n’était pas celle qui leur déstructurait le squelette et l’instinct à chaque cycle lunaire.

Il revint avec le nécessaire : c’était chaud, pas très diversifié mais largement suffisant. Les seules denrées que des hybrides pouvaient s’octroyer au-delà des chasses, même si les finances des Jónsson étaient pour le clair du mois un des seuls revenus qui leur permettait de survivre encore assez confortablement dans ce cottage isolé.

Après tout, c’était ces derniers qui les avaient tous engendrés, de près comme de loin.

L’Alpha s’assit dans l’herbe, à l’ombre d’un jeune chêne qui s’était planté près de la grange. Il a le bas du visage encore maculé, c’est sec, comme sa gorge qui ne demande qu’une chose, qu’on l’humecte d’eau. Adam invita Neil à l’accompagner pour se joindre à lui, puisque telle était l’idée initiale : partager. Les autres avaient été mis au courant et aucun argument ne leur vint pour contester ne serait-ce que cette non-présence de l’Alpha à leur tablée ce midi-là. Quand le soir viendra, ce sera différent. Les petits derniers étaient couvés lorsque le père en décidait, et c’était la destinée de la Swanson en cette matinée.

Les yeux bas, il évite le contact, garçon silencieux. Son cœur bat trop vite et il n’aime pas ça. Ça résonne de partout, partout en lui ça crie.

« Ici… chez toi… t’es là, chez toi. » fait pourtant sa voix, on ne peut plus calme, alors que son geste de fourchette se fige. Il pense à Owen en même temps, ce bougre d’idiot. Il ne sait pas s’il est énervé, triste, perdu, désaccordé. « Je t’aime, il va chercher ses yeux, et ses doigts eux, effleurent sa joue comme un trésor retrouvé, tu es ma fille, je t’aime, et les laisse revenir à lui doucement, sans la lâcher de son regard de jais. Reste ici, ça commence ici. »

Et il ne s’attendait pas à la moindre déception. Il serait bientôt complet.
Il reporta son attention sur son assiette creuse, remplie de patates chaudes et d’oeufs brouillés.
Une première bouchée.
Nausée.

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