Juin 2007.


Le calme et la solitude.

Percy avait renoué avec ces deux vieux amis depuis quelques mois maintenant. Il avait signé leur retour dans sa vie le jour où il avait ressorti du placard la tente qu’ils avaient un temps utilisé avec Penelope et son sac à dos auquel un sortilège d’extension avait été jeté.  Lui qui avait pourtant affirmé avoir détesté ce mode de vie nomade avait surpris tout le monde en quittant Shell Cottage pour l’adopter à nouveau. Il en avait besoin. Il en avait eu besoin de cette coupure. Il restait bien entendu disponible pour l’Ordre, ça avait le mérite de lui donner l’impression d’être utile, mais il appréciait cette bulle de solitude qu’il avait recrée. Et puis, il n’était pas totalement coupé du monde. Toutes les semaines il se rendait à l’horaire qu’on lui donnait dans une planque pour qu’on lui remette un nouveau moyen de communication. L’Ordre s’était débrouillé pour mettre la main sur un stock de téléphone moldus afin que tous soient joignables et bien sûr ses parents avaient insisté pour qu’il s’en serve. Il avait accepté, seulement il ne donnait peut-être pas de nouvelles aussi souvent qu’il aurait dû.

Percy venait d'étaler une carte sur la petite table au centre de la tente quand il fut interrompu. Le téléphone qu’on lui avait remis émit un son familier, mais il lui fallu tout de même un Accio pour mettre la main dessus. Deux heures qu’il avait posé sa tente dans un bois dans le Devon, deux heures qu’il avait échangé d’appareil avec un autre membre de la résistance comme le voulait la règle et il était n’était pas foutu de savoir où il l’avait posé. Il n’était ni sur le lit de camp, ni dans la salle d’eau, ni dans sa poche. Pourtant, la couleur rouge ressortait plutôt bien au milieu des papiers qu’il avait accumulé sur la table d’appoint de sa tente, il avait justement été content de recevoir celui-ci en échange du petit appareil gris qu’il avait eu la semaine précédente … Mais rien à faire, sans le sortilège, il aurait probablement passé un bon moment à retourner l’intérieur de la tente. Sur l’écran un message signé Red. Le premier sms qu’il recevait depuis la réunion de l’Ordre qui avait eu lieu quelques jours plus tôt. Il s’était plutôt attendu à une demande pour participer à une mission, mais non. C’était juste Bill. Comme souvent. Il incarnait à merveille le rôle du parfait grand frère qui veillait sur le reste de la fratrie. Percy, quant à lui se prêtait un peu moins au jeu de la parfaite famille depuis quelques mois. Est-ce qu’il évitait son aîné ? Probablement un peu, oui. Pour quelle raison ? Chaque fois il s’en trouvait une nouvelle : pas le temps, fatigué, pas d’humeur à voir du monde, en mission, question de sécurité.

Cette fois cependant, le message qu’il avait reçu était différent, c’était plus qu’un simple « Comment tu vas ? » auquel il aurait pu répondre presque amusé avec un « Toujours vivant. ». Bill semblait avoir réellement besoin de son aide et rapidement. Alors s’il pouvait esquiver un repas sans se sentir trop coupable, il ne pouvait décemment pas l’ignorer dans un cas pareil. Le contenu du message l’inquiétait. Il devait se passer quelque chose. Il avait donc rapidement plié bagages pour transplaner sur une plage à proximité de Shell Cottage, son sac à dos sur l’épaule.

Ses pieds s’enfoncèrent dans le sable dès qu’il apparut sur la plage. Il jura. Il avait presque oublié à quel point marcher avec des chaussures dans le sable pouvait être pénible. Il avait beau essayer de presser le pas, sa progression se retrouvait tout de même freinée. Quand enfin il atteignit Shell Cottage, il retira rapidement le sable qui s’étaient insinué dans ses chaussures avant de toquer à la porte pour signaler son arrivée avant de rentrer. « Bill ? » Il posa son sac contre un mur et avança dans la maison jusqu’à trouver son frère. « Je suis venu aussi vite que j’ai pu, qu’est-ce qu’il y a ? Ça va ? »

( Pando )

Juin 2007.


Il jeta un bref coup d’œil à sa nièce qui ne lui semblait pourtant pas aller très mal. « Tu m’as fait venir parce qu’elle est un peu malade ? Vraiment ? » Il n’était pas certain de bien comprendre et ce n’était pas le sourire qu’il lui servit en guise d’excuse qui allait lui permettre d’y voir plus clair. « Non, parce que je pourrais presque jurer que ma nièce a pourtant l’air de bien se porter … Et puis si vous aviez vraiment eu besoin d’aide pour la soigner ou trouver ce qui ne va pas, y a quand même un paquet de gens mieux placés que moi pour filer un coup de main. » Leur mère était bien plus susceptible de savoir quoi faire dans ce genre de situation, c’était toujours elle qui s’était occupée de leurs petits bobos et divers symptômes, les médicomages de St James aussi avaient toutes les compétences, mais pas lui. Il aurait peut-être pu diagnostiquer un rhume mais pas plus.  « Après si c’est juste une excuse pour que je fasse du baby-sitting…franchement .. » Il marqua une pause dans sa phrase. Il avait fait le déplacement, autant de se rendre utile si c’était ce dont Bill et Fleur avait besoin même si ce n’était pas tout à fait comme ça qu’il avait imaginé le reste de sa journée.  Son emploi du temps était loin d’être aussi chargé que celui de certains, mais il ne s’était pas particulièrement projeté dans ce type de situation. « bon après, maintenant que je suis là, je vais pas te dire non. » Quel genre d’oncle serait-il pour refuser de s’occuper de cette petite bouille ? Un très mauvais, assurément …  Mais lorsque Bill lui demanda s’ils pouvaient plutôt s’entretenir un moment à l’extérieur, il fut presque soulagé que ce ne soit pas pour jouer les baby-sitters qu’on l’avait fait venir. Percy acquiesça et laissa son frère ouvrir la voie. « Je te suis. »  

Ensemble, ils sortirent affronter l’air chaud qui était doucement arrivé jusqu’aux côtes anglaises. Leurs pas les menèrent sur la plage, un peu à l’écart de la maison. Les mains dans les poches de son jean, Percy se décida à briser le silence sans pour autant regarder son grand frère, préférant observer pour l’instant les vagues venir s’étaler paresseusement sur le sable.. « Tu sais que si tu voulais parler, il suffisait de le dire simplement ? » Aurait-il seulement répondu présent si on lui avait proposé une tasse de thé et des petits gâteaux ? Probablement pas. Ou peut-être que si. Qui oserait encore refuser une invitation pareille … Pas dit qu’il aurait été aussi réactif qu’il l’avait été là, cela dit. « Je serai venu … à un moment où à un autre, mais je serai venu. » qu’il prit la peine d’ajouter avec un peu de conviction. Il jeta un bref coup d’œil à Bill, guettant sa réaction. « Si c’est pas pour que je surveille Hope, ni pour que je prenne une tasse de thé avec une part de tarte, pourquoi tu voulais me voir ? »

( Pando )