BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

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 chiens de faïence (ephraim)

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MessageSujet: chiens de faïence (ephraim)   chiens de faïence (ephraim) EmptySam 12 Déc - 14:07
Ephraim & Colette

chiens de faïence


17 juin 2007, Chelsea, Londres

Aujourd’hui, Colette bouscule ses habitudes. Il n’est déjà pas tellement ordinaire de voir un Montsoupir en dehors des murs de Worrose Bogs lorsque pointent les beaux jours,  mais, en dehors de la saison et de ce qui fait la pluie et le beau temps, choisir le très chic et très conventionnel quartier de Chelsea comme destination est tout à fait atypique pour eux. Colette s’y promène pourtant avec un paquet cylindrique sous le bras, et elle a l’air de savoir où elle va. Elle va à pied par les ruelles, parce qu’elle n’a pas voulu transplaner ou passer par le réseau de cheminées. Elle aime bien, Colette, se remettre de temps en temps en tête ce qu’est la vie sans magie pour ne jamais oublier à quel point celle-ci est indispensable. Bref, elle a pris le bus et le métro (mais elle avait quand même transplané sur Diagon Alley avant ça, car elle n’allait pas non plus pousser cette fantaisie jusqu’à monter dans un avion. Quand même). En vérité, elle voulait surtout rester discrète et ne pas attirer l’attention sur son excursion ; et Colette se méfie trop désormais du traçage potentiellement géolocalisant de la magie. C’est vrai qu’il lui vient comme ça, des fois, des pensées complotistes.

Elle s’est d’ailleurs longuement demandée si elle n’était pas tout droit en train de foncer dans un complot, un piège, ou quoi que ce soit qui pourrait tourner à son désavantage. Elle a quand même couru.

Suite à un hasardeux hasard, Ephraim Guterman l’avait invitée en proposant d’échanger leurs impressions sur un sujet qu’ils s’étaient trouvé en commun : l’alchimie. Colette y avait vu une jolie occasion d’approfondir ses frugales connaissances et elle se disait alors que ça ne lui coûterait de toute façon rien de voir de quoi il retournait. C’était juste pour voir. Sans être encore tout à fait décidée ni même convaincue de la route qu’elle devait emprunter pour améliorer son très défaillant apprentissage de l’alchimie, elle jugeait qu’il serait peu futé de sa part de décliner l’aide qu’on proposait de lui apporter au BITE, le British Institute of Transmutation and Equivalency. C’est la deuxième fois qu’elle se présente directement au quartier général, et l’endroit ne lui apporte pas beaucoup plus de chaleur qu’à sa première venue.

Museum of British Folklore, Superstition and the Occult. Elle arque un sourcil dubitatif en passant devant une collection de vieux calices sous vitrine. Elle trouve pénible d’être obligée de passer par l’affreux rez-de-chaussée que quelqu’un a trouvé bon de déguiser en espèce de musée des horreurs du grenier. Tout y est vétuste, poussiéreux ou cassé, et invite à froncer le nez. A sa première visite, la fille qui l’attendait derrière la porte avait pensé que Colette serait enchantée par le lieu et tous ces objets exposés. Tout ça parce qu’elle est orfèvre et, c’est vrai, habituée aux vieilleries ornementales. Il avait été question d’un avertissement, jeté sur un ton badin que Colette n’avait pas su interpréter, à propos « d’envies irrésistibles de chaparder ces pépites » qu’elle aurait peut-être. Comme si les babioles abandonnées là pouvaient l’intéresser un tant soit peu. Son œil professionnel avait tout de suite perçu que l’ensemble du prétendu musée n’était qu’un leurre, et les collections exposées ni plus ni moins que de la camelote bas de gamme. Le lieu n’était donc pas seulement obsolète et passé de mode, il était aussi de mauvais goût.

Colette secoua la tête, elle se demandait si les camarades du BITE pensaient vraiment l’impressionner avec ce simulacre ridicule. Elle passa par-dessus les cordons qui interdisaient aux ignares l’accès à l’étage, monta l’escalier, passa sans s’y attarder devant le portrait coléreux d’Umibras Griffin, puis frappa trois petits coups secs à la porte derrière laquelle se cachaient les véritables locaux de l’institut. Elle patienta trois, cinq puis sept minutes avant d’estimer que sa patience avait été suffisamment mise à l’épreuve. Passé le quart de la huitième, elle tourna la poignée et entra dans l’antre des alchimistes exilés. Elle espérait tomber sur Ephraim car c’était lui en particulier qu’elle était venue voir ; elle lui avait envoyé un hibou la veille pour le prévenir de sa venue mais ne savait même pas s’il avait reçu son mot. Elle eut le temps de passer devant plusieurs bureaux vides, de se désoler que l’endroit soit désert, de douter de sa détermination, de remettre en cause ses idées mutines, de saluer finalement deux personnes qu’elle n’avait encore jamais vues et qu’elle laissa à leur absorbante conversation. Enfin elle vit la silhouette du jeune homme se dessiner dans l’ombre d’un couloir. « Bonjour Ephraim, je te cherchais justement » lança-t-elle d’un ton un peu trop enjoué pour paraitre tout à fait sincère. « Il y a quelque chose que je voudrais te montrer » ajouta-t-elle, se satisfaisant d’un petit air entendu en tapotant doucement le parchemin emballé dans un tissu qu’elle tenait toujours sous son bras. A l’affût de sa réaction, elle scruta Ephraim de tous ses grands yeux, comme si elle attendait de lire dans les siens quelque surprise, suspicion ou quelle que soit l’émotion qu'elle pouvait susciter chez lui. C'était un peu idiot, il ne pouvait rien savoir du mystère qu'elle amenait avec elle.


Dernière édition par Colette Montsoupir le Mer 23 Déc - 12:09, édité 1 fois
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Ephraim Guterman
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Ephraim Guterman
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Âge : vingt-cinq ans (21/06).
Occupation : rentier (parasite), alchimiste, donneur de leçons.
Allégeance : ses frères, l'alchimie, la vie après la mort.
Particularité : maître alchimiste, il pratique aussi la magie runique (niveau intermédiaire).
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tw: mention de drogues

Ephraim passe parfois la nuit au BITE, quand il est trop pris dans ses études et ses recherches pour risquer de perdre le fil de sa pensée en prenant le temps de transplaner pour le manoir Guterman à Cardiff. Une certaine quiétude règne généralement dans l'institut, et certains de ses confrères ont eux aussi pris l'habitude d'y dormir... voir de carrément y séjourner, exilé semblerait-il du reste de la société sorcière. Ephraim n'est pas là depuis assez longtemps pour savoir exactement ce que certains ont bien pu faire pour se voir ainsi rejetés et, pour être parfaitement honnête, il ne s'y intéresse pas assez pour véritablement se poser la question; comme à chaque fois qu'ils disparaissent de son champ de vision, ses collègues improvisés du BITE disparaissent aussi de ses pensées et sont relégués au bruit de fond à l'arrière de son crâne.

Il n'a pas fermé l'oeil, grandement aidé par la précieuse poudre blanche moldue que son frère Django affectionne tant, et considère d'un oeil ennuyé le courrier qu'il a reçu hier et pendant la nuit - quelque chose de plutôt rébarbatif, pense-t-il, alors qu'il écrit comme un forcené depuis des heures à son bureau et se répète certainement toutes les deux lignes. Peu importe, Ephraim sent que quelque chose est en train d'éclore dans ses pensées, il n'est pas loin d'une révélation ou d'une percée incroyable, et il n'a pas le temps ni l'envie de s'arrêter.

C'est en entendant Rayane rentrer de son service de nuit à la VB qu'il daigne sortir la tête de son bureau, fronçant les sourcils au passage du vampire. "Heyyyy, frérot, ça va bien ou ça va bien?" Ephraim ne répond pas pendant quelques instants. "Va te coucher, j'aurais besoin de toi ce soir," lui demande-t-il simplement avant de refermer la porte et de retourner à son bureau. Sans se rasseoir, il rattrape les quelques feuillets sur lequel il travaille depuis la veille, observant silencieusement les cercles alchimiques qu'il a tracé sur le papier d'un air songeur. Un autre bruit dans le couloir le fait froncer les sourcils de plus belle et il ouvre la porte pour étudier l'intrus, passant la moitié du corps en dehors de son bureau ce faisant.

Le froncement de sourcils disparaît en rencontrant le regard de Colette Montsoupir, et une tension paranoïaque quitte légèrement son cou et ses épaules, une vague de soulagement l'incitant à se détendre brusquement. « Bonjour Ephraim, je te cherchais justement. » Ephraim arque un sourcil en l'entendant, finissant de sortir de son bureau et fermant précautionneusement la porte derrière lui, gardant ses feuillets en main. "Bonjour, Colette. - Il y a quelque chose que je voudrais te montrer. » Les yeux d'Ephraim vrillent vers le parchemin qu'elle tapote, animés d'une curiosité sans pareille. Enfin, un léger sourire se dresse sur ses lèvres, un rictus travaillé avec sérieux et habilité pour paraître aussi charmant et chaleureux que possible - il n'atteint pas ses yeux mais qu'importe. "Suis-moi, j'ai besoin d'un café," décide-t-il avec un petit mouvement de la main, avant de se détourner pour la mener vers la cuisine partagée des alchimistes du BITE.

L'endroit est immaculé, une mosaïque noire et blanche en céramique la recouvrant littéralement du sol au plafond, les formes géométriques rigoureusement tracées dans un motif connu d'eux seuls. Ephraim produit sa baguette de son fourreau et commence à faire chauffer de l'eau et à rassembler les éléments pour du café et du thé. En attendant, il dépose sa thèse inachevée sur la table et s'y asseoit, faisant signe à Colette de prendre place face à lui. "La lettre venait de toi," déduit-il à haute voix. "Je ne l'ai pas ouverte, j'évite de le faire ici. On ne sait jamais ce qui traîne, dans certaines lettres." Toujours peur de se faire maudire, ensorceler, voler son travail. Et avec le rassemblement de magies dissonnantes au BITE, autant ne pas provoquer d'explosion ou pire, attirer l'attention du gouvernement. "Qu'est-ce que c'est?" Inutile de se prétendre désintéressé par la raison de la venue de Colette, surtout si, comme il le soupçonne, elle amène sous le bras un précieux secret de sa famille. "Montre-moi." Inutile de passer par quatre chemins: il semblerait qu'il ignore même comment faire, parfois.
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Colette jette un œil curieux derrière Ephraim avant qu’il ne referme la porte d’où il a surgi mais sans pouvoir voir quoi que ce soit d’intéressant. Tant pis, elle aurait tout le loisir d’explorer les lieux plus tard si d’aventure elle finissait par rejoindre véritablement et à part entière le BITE. Pour l’heure elle s’en fiche un peu de tout ça, ce n’est pas ce qui l’amène ; alors elle suit docilement le jeune homme qui la fait passer d’une pièce à l’autre puis l’installe dans une petite cuisine. Colette le regarde faire comme un scientifique examinant son cobaye. Il œuvre avec la désinvolture de gestes routiniers mille fois répétés : ça se voit comme un dragon au milieu d’un couloir, Ephraim est un habitué des lieux et Colette se demande, distraite, combien de temps il passe ici. « La lettre venait de toi, » lâche-t-il alors qu’elle s’assoit en face de lui, à la place qu’il lui propose. « Je ne l'ai pas ouverte, j'évite de le faire ici. On ne sait jamais ce qui traîne, dans certaines lettres. » L’idée qu’on puisse penser que sa lettre serait piégée ne lui a même pas effleuré l’esprit, et maintenant qu’elle l’entend énoncée à haute voix, elle lui parait bizarrement saugrenue. N’avait-elle pas noté son nom à l’arrière de la missive ? Elle ne s’en souvient pas. « Je vois. J’ai donc beaucoup de chance de tomber sur toi j’imagine » remarque-t-elle négligemment non sans une pointe de sarcasme qu’elle devrait pourtant se garder d’employer avec des gens qu’elle connait à peine. Dans son quotidien, Colette est la première à être victime d’élans paranoïaques inattendus et à se méfier d’à peu près tout ce qui sort un peu de l’ordinaire mais, à côté de ça, elle ne tolère que tièdement qu’on lui prête de mauvaises intentions quand elle n’en a aucune. Peut-être parce qu’elle se sent alors un peu lésée. Elle est surtout toujours désarçonnée quand les choses, mêmes les plus simples, ne se passent pas comme elle les avait imaginées.

Ce n’est pas elle qui mène la danse, ici, et le jeune homme en face d’elle a tôt fait de le lui faire sentir. « Qu’est-ce que c’est ? » la presse-t-il sans ambages alors qu’elle dépose son emballage sur la table, entre eux. « Montre-moi », qu’il dit, sans plus de délicatesse qu’il n’en prendrait pour secouer un vieux torchon poussiéreux. Est-ce bien l’appétit  de la convoitise qu’elle décèle dans le fond de ses prunelles qui croisent les siennes ? Ces dernières ne font pourtant que glisser sur le regard du jeune homme, pour s’arrêter sur un point derrière lui. L’eau bouillante bulle bruyamment dans son récipient. « Tu ne nous sers pas d’abord le café ? » questionne-telle ingénument en feintant un étonnement qu’elle ne ressent nullement. Mais ce rappel des bonnes politesses est aussi un appel à la patience que Guterman doit entendre. Piano, piano. Dans cette affaire, Colette essaye de ne pas jouer les animaux sauvages qu’il faut amadouer mais ce n’est pas une entreprise facile et elle ne se sent pas vraiment aidée. Colette doit se sentir à l’aise pour se livrer, et rien ici ne lui inspire une grande confiance. Alors elle tergiverse. Faire des détours, prendre quatre chemins, c’est l’une de ses agaçantes spécialités.

Certes c’est de son plein gré et sans avoir aucunement été incitée par qui que ce soit que Colette s’est pointée au BITE. Elle a décidé seule, comme une grande fille, d’apprendre l’alchimie et d’explorer l’histoire et les secrets de sa famille. Mais maintenant qu’elle y est, son idée si sagace ne lui parait plus si excellente. En venant ici, elle déroge aussi à tous les principes qui érigent sa vie depuis toujours. Ephraim doit bien s’y attendre, car s’ils ne se connaissent pas depuis longtemps, il s’est pourtant déjà heurté aux dérobades de Colette. Elle a pourtant besoin qu’on l’aide à trouver les réponses aux questions qu’elle se pose et n’a donc pas vraiment le choix.

« Qu’est-ce que c’est ? » commence-t-elle en reprenant les mots d’Ephraim alors que ses doigts défont, enfin mais avec mille précautions toutefois, l’emballage du parchemin qu’elle a apporté. « Je crois que c’est plutôt à toi de me le dire » ajoute-t-elle laconiquement en déroulant devant lui un vieux papier où de nombreuses notes ont été ajoutées aux écritures et dessins originaux, si bien que plus un seul espace vierge de commentaire n’est visible. Elle ne sait pas trop de quand date ce parchemin mais il a en tout cas été considérablement glosé par ses ancêtres avant qu’elle ne mette la main dessus (depuis qu'elle fouille dans les archives familiales, Colette a pris l'habitude d'appeler ses ancêtres "les glossateurs" à cause de leurs habitudes gribouilleuses et ce n'est manifestement pas sans fondement).
L’euphorie de la découverte passée, Colette a vite compris qu’elle ne saurait en déchiffrer seule le contenu. Les symboles tracés étaient pour elle le charabia le plus complet et l’ensemble des textes était écrit en grec ancien, langue qu’elle ne maitrisait pour l’instant que très partiellement. Il lui avait semblé reconnaitre à un moment un court traité sur les couleurs suivi d’une classification de corps selon leur état liquide ou solide. Mais Colette n’était sûre de rien, ce pouvait également être tout à fait autre chose. « Je n’ai pas osé y toucher » dit-elle, plus pour elle-même que pour son voisin, en pensant aux sortilèges de traduction qu’elle s’était abstenue d’essayer sur le manuscrit, de peur qu’il ne soit protégé, comme elle le soupçonnait fortement, par quelques enchantements et au risque de le détruire. Elle s’était donc résolue à le montrer à son "professeur" d’alchimie, se disant qu’il apprécierait sans doute ce geste et ce qu’il signifiait dans leur relation, et priant pour que le contenu du parchemin ne révèle rien de fondamentalement important sur sa famille. Alors, presque timidement : « Tu comprends quelque chose ? »
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Ephraim Guterman
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« Tu ne nous sers pas d’abord le café ? » Les traits d'Ephraim se figent dans une expression rare de surprise, ses sourcils se fronçant délicatement au-dessus de ses yeux pendant un bref instant. Il étudie Colette le temps d'un battement de coeur, semblant jauger de si elle se paye sa tête ou non, avant de hocher la tête. Il ne lui répond pas, se contentant de finir la préparation du café, un frisson d'agacement lui dévalant momentanément la colonne vertébrale avant de complètement se dissoudre.

Il revient à la table avec une cafetière fumante, deux tasses réchauffées, du sucre et un pichet de lait frais. Elle ne pourra pas se plaindre de son manque d'hospitalité... quoiqu'Ephraim ait compris il y a bien longtemps que les gens de l'acabit de Colette ne se font pas prier pour trouver la moindre chose à déplorer et à critiquer. Peu importe au final, parce qu'enfin ses doigts viennent travailler l'emballage de son mystérieux cargo. « Qu’est-ce que c’est ? » Ephraim retient un vague soupir impatient, poussant ses propres feuillets de côté pour la laisser dévoiler ses secrets, la regardant dérouler avec une précaution qu'il apprécie ce qui ressemble à un large et vieux parchemin. « Je crois que c’est plutôt à toi de me le dire. »

Les yeux pâles d'Ephraim se mettent presque à tressauter dans leurs orbites alors qu'il détaille les signes et les mots qui se présentent sous ses yeux, ses paupières se mettant à papillonner en essayant de mémoriser le plus d'informations possibles - il craint, quelque part, que la française disparaisse aussi inopinément qu'elle est apparue, en prenant sous le bras l'ouvrage qu'elle révèle désormais. Il devine sans mal que c'est là un héritage familial, la preuve manifeste de la propension des Montsoupirs à l'alchimie. Le coeur d'Ephraim fait une embardée inopinée dans sa poitrine, un mélange de fascination et de jalousie venant le torpiller brièvement. Lui aussi aurait aimé naître dans une telle famille de savants, ça aurait pu tellement l'aider dans son projet - à la place, il a hérité de banquiers véreux. Au moins leur fortune a fait la sienne.

Mais le trésor que Colette possède est bien plus précieux, et l'emmènera bien plus loin que tout l'or du monde. « Je n’ai pas osé y toucher. » Les mots de la jeune femme lui parviennent comme à travers un voile, et sont très vite considérés comme superflus, ignorés ostensiblement alors qu'Ephraim continue d'étudier ce qui est présenté sous ses yeux. Il se demande si c'est une marque de confiance en lui, ou si elle est simplement désespérée de trouver quelqu'un qui pourrait l'aider à déchiffrer ce parchemin. Que pense-t-elle qu'il contient? Est-il plus précieux que ce qu'il laisse apparaître? « Tu comprends quelque chose ? » En enregistrant la question, les yeux d'Ephraim viennent se poser sur Colette. "C'est écrit en grec ancien. En attique," précise-t-il même. Il a étudié cette langue, parmi d'autres, ayant été lui aussi confronté à plus d'un traité alchimique antique du même acabit. "Ça vient de ta famille." La question tombe à plat quand il la prononce. Inutile pour elle de mentir ou pour lui de prétendre que l'intérêt manifeste qu'il lui voue est dû en grande partie à son héritage.

Ephraim produit de la poche arrière de son pantalon un morceau circulaire de verre  aux reflets ambrés. Il le lève à son visage et ferme un oeil, l'utilisant comme monocle ou comme loupe en se penchant vers le parchemin, l'observant à travers le verre dépoli avec intérêt. "Sais-tu qui en est l'auteur?" demande-t-il en analysant méthodiquement chaque recoin de l'ouvrage, cherchant la moindre faille dans l'entremêlé complexe des multiples sortilèges de protection ajoutés au fil des années. "Et..." Ephraim retire le verre dépoli de son oeil pour regarder Colette avec un nouveau froncement de sourcils. "Rassure-moi, tu n'as pas touché ce document à mains nues?"
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Battement de cils et sourire candide.  Pour toute réponse, c’est ce qu’elle a de mieux à offrir, Colette, mais c’est tout de même les yeux flottant dans le vide qu’elle regarde à peine Ephraim revenir à elle avec deux tasses noires et fumantes de cette potion de convivialité et d’énergie que le commun de mortels nomme très ordinairement ‘café’. Ici plutôt sorte de calumet de la paix dont ils n’ont finalement tous deux que faire. « Merci » s’entend-t-elle vaguement babiller, seulement pour ne pas manquer d’égard envers son hôte. Déjà les pensées de la jeune femme dérivent vers d’autres horizons. Ce café, elle ne le boira probablement que du bout des lèvres mais, en attendant, il réchauffe un tout petit peu l’ambiance impavide et terne qui s’est presque automatiquement installée entre les deux jeunes sorciers.

Ils sont l’un et l’autre absorbés par leurs pensées respectives et, du côté de Colette, les gestes se font mécaniques, instinctifs ; c’est Ephraim qui la ramène doucement à une plus proche réalité. D’un œil appréciateur et avide, elle le regarde sortir une sorte de monocle tel qu’elle n’en a jamais vu auparavant : aussitôt les connexions se font, serait-ce un outil spécifique à l’alchimie ? Elle lorgne l’objet avec grande attention, mais Ephraim coupe court à la question qu’elle aurait pu poser. « Sais-tu qui en est l’auteur ? » Colette se fait l’impression d’être une écolière dont l’instituteur vérifie la bonne exécution des devoirs. L’idée ne l’enchante guère, elle lui rappelle de mauvais souvenirs de Beauxbâtons, mais heureusement Colette a cette fois-ci bien appris sa leçon : en vérité, elle ne voulait pas avoir l’air d’être venue totalement les mains vides, aussi a-t-elle naturellement suivi la trace des maigres indices que présentait le parchemin. Il était signé des initiales ‘V.A.M’, ce qui dans l’arbre généalogique de la famille ne pouvait a priori correspondre qu’à une seule personne. « Vigile Aulne Montsoupir, né en 1819 et disparu dans le naufrage du Douce Mélusine en 1874 qui traversait l’Atlantique. Il était doté d’une personnalité novatrice et rêvait de conquêtes, il est l’auteur de tout un tas d’inventions que possède encore ma famille et qui prennent la poussière à la maison » déclame-t-elle laconiquement comme si on lui avait demandé de réciter un poème (mais non sans une pointe de fierté dans la voix). Ceci dit, elle ajoute, plus dubitative « mais je n’ai jamais entendu parler de quelconques prouesses alchimiques à son sujet. C’est donc un mystère » conclut-elle finalement. Même en sachant que l’alchimie avait été bannie de Worrose Bogs depuis des dizaines d’années, il était déroutant pour elle de découvrir cette paraphe au bas du parchemin. Et Colette de songer à la quantité de secrets – et de trésors – que son père s’était efforcé de cacher à ses enfants et au reste du monde. Elle était en colère, bien sûr, face à tant de choses tues mais elle était aussi en proie à une griserie difficilement qualifiable, née du plaisir, sournois, de braver les interdits et celui, plus pur, de découvrir par elle-même son héritage.

Soudain. « Rassure-moi, tu n'as pas touché ce document à mains nues ? » A ce moment-là, le doute se fait une place au chaud au creux de son âme. A-t-elle touché le parchemin à mains nues ? Oui, non, peut-être ? Les grands yeux d’acier d’Ephraim soudainement braqués sur elle ne l’aident pas tellement à réfléchir clairement. « A mains nues ? » La voilà qui reprend à nouveau les mots de son camarade. Ça ne lui ressemble guère de ne pas faire montre de mille et une précautions en manipulant des objets anciens. Qui plus est lorsqu’elle en pressent la précieuse valeur. Qui plus est lorsqu’ils proviennent directement des entrailles de son lignage. Mais, dans les faits, ce serait possible. Dans la frénésie de la découverte, sous l’impulsion de l’appétence, par imprudente hardiesse. Ça n’aurait pu durer qu’un instant, un bref, terrible et fatidique instant.

Oui, la probabilité existe. Colette ne se rappelle pas. Tant bien que mal, elle se remémore la scène derrière le mur de ses paupières closes mais l’euphorie du moment a éclipsé les souvenirs précis de ses gestes. Seules la joie et l’exaltation se sont imprimées, le reste a été aussitôt oublié. « Je… commence-t-elle, tangiblement mal à l’aise alors que son joli sourire s’est depuis longtemps décomposé en une songeuse grimace. Serait-ce si dramatique ? » Finit-elle par demander tout en tendant entre eux ses mains, paumes face au ciel et doigts écartés. Est-ce qu’une magie indélébile aurait pu imprégner sa peau sans qu’elle ne s’en aperçoive ? Brusquement, une bouffée d’angoisse terrible s’empare d’elle. En l’espace d’une seconde, les images ont le temps de défiler très vite devant ses yeux. Elle s’imagine à tout moment découvrir le bout de ses doigts noircis d’obscure magie ou se voir pousser des griffes à la place de ses jolis ongles peints.

Puis viennent à nouveau la hargne et l’animosité. Comme il serait commode d’imputer sa propre faute à son professeur de pacotille. Il était censé l’aider à apprivoiser l’alchimie mais force est de constater que les choses ont bien mal commencé. « Ça ne fonctionne pas n’est-ce pas ? » lâche-t-elle soudain sans avoir l’air d’y toucher mais en regardant fixement Ephraim. « Je veux dire, ce qu’on fait, là, tout ça… Si tu n’es pas capable de me préserver de dangers aussi futiles et aussi basiques que ça (elle montre le parchemin d’un geste de la main), je crois que nous perdons tous les deux notre temps et je crois que nous prenons tous les deux des risques inutiles… » A vrai dire, elle doutait de l’aide que pouvait véritablement lui apporter Ephraim depuis le jour de leur rencontre. « Nous avons tout fait à l’envers » conclue-t-elle en guise de couperet.
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« A mains nues ? » Ephraim refoule aisément le vague agacement qu'il ressent à l'idée de se répéter et se redresse légèrement, son regard clair glissant sur elle avec une ombre d'impatience. "Oui," répond-t-il, puisque c'est une question, attendant la suite. « Je… Serait-ce si dramatique ? » Les sourcils d'Ephraim se froncent légèrement alors qu'il évalue cette possibilité. Colette lève les mains pour les regarder et il met de nouveau son morceau de verre poli devant son oeil, s'attardant cette fois sur les doigts de Colette d'un air songeur. "Laisse-moi voir," murmure-t-il, plus pour lui-même que pour elle. Ses sourcils se froncent un peu plus en étudiant silencieusement ses doigts et, inconsciemment, il se penche un peu vers elle, perdu dans ses pensées.

« Ça ne fonctionne pas n’est-ce pas ? » Ephraim arque un sourcil en lui jetant un regard bigaré, un oeil caché derrière l'ambre du verre et l'autre vrillé sur elle. Il ignore de quoi elle parle, et s'apprête à lui expliquer d'un ton laconique l'utilité du verre enchanté qu'il en est en train d'utiliser pour essayer de percevoir les flux magiques les entourant - si seulement son frère Caleb était présent, ce serait bien plus simple - mais elle reprend bien vite: « Je veux dire, ce qu’on fait, là, tout ça… Si tu n’es pas capable de me préserver de dangers aussi futiles et aussi basiques que ça, » commence-t-elle en désignant le parchemin, faisant cligner les yeux d'Ephraim de stupeur, « je crois que nous perdons tous les deux notre temps et je crois que nous prenons tous les deux des risques inutiles… »

Ephraim, stoïque comme toujours, la regarde posément avec l'équivalent pour lui d'un ahurissement profond. Et un certain amusement, aussi, face aux manières de la jeune femme - au moins, imagine-t-il, ça veut dire qu'elle prend toute cette affaire au sérieux et non comme une simple distraction ou une quête familiale. « Nous avons tout fait à l’envers. » La main d'Ephraim se baisse et il se redresse. "La porte du BITE t'est toujours ouverte, à n'importe quelle heure de la journée et de la nuit. Tu peux partir si tu le désires et si tu penses que tu perds ton temps," dit-il simplement, sans chaleur ni froideur - un ton lisse et plat, comparable à ses humeurs. "J'ai peut-être eu tort de penser que tu avais un modicum de bon sens." Un sourire, aussi factice que rapide, éclaire son visage en demi-teinte - l'insulte n'en est pas une à ses yeux, juste un constat pur et simple. "Tes mains vont bien. Certains vieux documents, surtout quand ils sont aussi précieux, sont enchantés et protégés par des maléfices qui ont tendance à mal vieillir... voire des malédictions." Il repose son monocle sur la table. "Généralement, si tes doigts se mettent à te chatouiller et que l'air se charge d'une odeur d'ozone, c'est un mauvais signe," offre-t-il, serviable comme toujours.

"Ça n'a pas l'air d'être le cas pour celui-ci. Peut-être que les protections se sont érodées avec le temps?" Il hausse les épaules. "Ou peut-être que ton aïeul Vigile n'était pas particulièrement prudent. C'est le cas de beaucoup de victimes de naufrage après tout." Ephraim se penche de nouveau vers le parchemin, toujours sans le toucher, l'étudiant silencieusement en laissant ses yeux se balader dessus, passant d'un caractère à un autre avec une lenteur précise et analytique. "Pourquoi le grec ancien?" demande-t-il à haute voix, ses yeux se tournant vers elle avec un temps de retard, son ton faisant penser à un professeur attendant la réponse de son élève.
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« J'ai peut-être eu tort de penser que tu avais un modicum de bon sens. » Ok, 1 partout balle au centre. Peut-être a-t-elle mérité ce coup porté contre elle, ça n’empêche pas de faire quand même un peu mal. Elle l’encaisse cependant en silence, se contentant d’un haussement d’épaules qu’Ephraim aura tout le loisir d’interpréter comme bon lui semblera. Elle se serait volontiers excusée de sa rebuffade mais les mots lui semblent tout d’un coup inappropriés et dérisoires ; et puis de toute façon ses yeux parlent pour elle.

Parfois, Colette se montre désarmante de sincérité. Et ce n’est jamais prémédité. « Tu n’es pas très aidant souligne-t-elle en essayant d’adopter un ton aussi placide que celui du jeune alchimiste. Franchement Ephraim, j’ai vu mieux en termes d’argumentaire ou de prosélytisme de la part de quelqu’un qui voudrait défendre sa discipline ou simplement gagner à sa cause des néophytes. » Bon, au moins il laissait clairement entendre qu’elle était maitresse de ses choix et de son destin. C’était tout à l’honneur du BITE. Colette comprenait qu’ici personne ne la contraindrait jamais à étudier si elle n’en manifestait pas l’envie elle-même. Personne ne la forcerait, et c’était probablement aussi la source de tant de louvoiement de sa part. Elle pouvait parfois se montrer autodidacte mais si on ne lui donnait pas un cadre dans lequel évoluer ou des règles à respecter, la jeune femme parvenait rarement à aller au bout de ce qu’elle entreprenait. C’était comme ça depuis toujours, et ce n’était pas faute de s’être essayée à tout un tas de choses passionnantes. « Enfin… J’imagine que tu n’es pas le meilleur des professeurs comme je ne suis pas la meilleure des élèves. Mais je veux apprendre. Vraiment. » L’alchimie, voulait-elle croire, valait la peine qu’elle se bouscule un peu. Elle eut une brève pensée pour sa mère, cette résolution lui aurait plu.

Tout ça ne l’empêche pas de flipper, Colette, en réalisant qu’elle a peut-être fait une bêtise dont les conséquences pourraient vite dépasser ses compétences magiques. Elle retient son souffle tout en laissant Ephraim examiner ses mains, elle attend avec une patience difficilement contenue sa sentence comme un cancéreux attendrait celle de son médecin : avec la peur d’être condamnée mais malgré tout animée d’un fol espoir de s’en sortir indemne. Que disent les radios docteur ? aurait-elle pu demander dans un autre monde et dans d’autres circonstances. « Tes mains vont bien. Certains vieux documents, surtout quand ils sont aussi précieux, sont enchantés et protégés par des maléfices qui ont tendance à mal vieillir... voire des malédictions. » Ouf. Occultant la seconde phrase du jeune homme, elle ne peut s’empêcher de demander aussitôt : « Et c’est grâce à ce monocle que tu en as le cœur net ? » C’était un peu comme si elle jaugeait la capacité d’Ephraim à l’analyser et à poser un diagnostic correct à son encontre. « Généralement, si tes doigts se mettent à te chatouiller et que l'air se charge d'une odeur d'ozone, c'est un mauvais signe » Il continue, sans se départir une seule seconde de sa froide quiétude, et sans faire mine de s’apercevoir du trouble qu’il fait naitre chez Colette. Très pince-sans-rire semble-t-il. Elle a pourtant du mal à juger s’il se moque d’elle ou s’il est sérieux. « N’importe qui pourrait en effet deviner que de tels symptômes ne sont pas bons signes j’imagine. » Elle ne fait même pas exprès d’être impertinente. « Heureusement, rien de tout ça en l’occurrence. »

« Ça n'a pas l'air d'être le cas pour celui-ci. Peut-être que les protections se sont érodées avec le temps ? Ou peut-être que ton aïeul Vigile n'était pas particulièrement prudent. C'est le cas de beaucoup de victimes de naufrage après tout. » Elle esquisse un mince sourire comme pour ponctuer ce fin trait d’esprit, mais c’est un sourire jaune. Elle goûte peu à l’ironie du jeune homme et, immédiatement, son front se plisse de rides de contrariété. « Ou peut-être ai-je été naturellement assez avisée pour ne pas le toucher » lâche-t-elle plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu. « Je ne me souviens plus quels ont été mes gestes précisément lorsque je l’ai trouvé, mais j’ai tout de même l’habitude d’être prudente avec les objets anciens, alors il n’est pas exclu que je n’ai simplement pas pu faire cette aventureuse expérience pour vérifier si enchantement il y a ou non. » Ca ressemble  grossièrement à une levée de bouclier pourtant ce n’en est pas vraiment une et c’est surtout pour se convaincre elle-même, et aussi pour se donner plus de contenance, qu’elle étale à haute voix ses pensées. Elle se penche finalement un peu plus sur le parchemin. « Peux-tu vraiment être sûr qu’aucun maléfice, ou malédiction, n’est plus à l’œuvre ici ? » reprend-t-elle, plus pacifique.   « On peut aussi envisager l’hypothèse que ce document n’est pas si précieux, et qu’il n’était à l’époque pas assez digne d’intérêt pour mériter une telle protection » avance-t-elle prudemment en essayant à nouveau de déchiffrer la réaction de son camarade. Aurait-il déjà pu se faire une idée de la signification du texte ?

« Pourquoi le grec ancien ? » lui demande-t-il finalement, revenant au parchemin comme un écho au cheminement de ses propres élucubrations. Son ton professoral pousse Colette à quelques microsecondes de réflexion, puis elle approuve d’un léger hochement de tête : oui, c’est un exercice auquel elle veut bien se plier. « J’imagine que c’est tout d’abord une tradition historique – n’est-ce pas la langue universelle de l’alchimie et des scientifiques ? – et très probablement pour que seuls les initiés puissent ainsi en décrypter le contenu. » C’était logique après tout, et, pour ce qu’elle en savait, les gens qui écrivaient pour la postérité au XIXième siècle le faisaient principalement en langues anciennes, quoi que le latin fut certainement plus souvent utilisé que le grec. Se rappelant d’un détail qui l’avait précédemment marquée, elle désigne du bout de l’index (et, ce faisant, en prenant exagérément garde de ne pas toucher le papier) un passage vers le centre bas du parchemin où chaque lettre était reliée à une suite de mots puis ces mots étaient reliés à leur tour à des dessins simples mais incompréhensibles. Le tout était aligné en un ensemble qui ressemblait fortement à une liste. « Qu’est-ce que tu penses de ça ? Je trouve qu’on dirait une recette. »

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Ephraim Guterman
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Ephraim Guterman
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Occupation : rentier (parasite), alchimiste, donneur de leçons.
Allégeance : ses frères, l'alchimie, la vie après la mort.
Particularité : maître alchimiste, il pratique aussi la magie runique (niveau intermédiaire).
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Dans les tréfonds de ses émotions et de ses pensées déconnectées, Ephraim découvre qu'il aime bien Colette. Elle a la langue bien pendue, une qualité qu'il sait apprécier même si elle a tendance à l'agacer en mesure égale, et une tête bien faite - sans doute le résultat d'être l'héritière d'une longue lignée de sorciers aux langues bien pendues et aux têtes bien faites. Ephraim n'est pas en reste, même si le domaine de prédilection des Guterman, la famille de sa mère, est un peu en deçà de ce qu'il considérerait comme une source de fierté: l'argent est un bien prosaïque et mortel, qui a son utilité mais aucune importance dans l'ordre véritable des choses. Être un Montsoupir, hériter de leur savoir ancestral de l'alchimie... la jalousie ou l'envie ne sont pas des sentiments qui lui ressemblent - et pourtant.

« Peux-tu vraiment être sûr qu’aucun maléfice, ou malédiction, n’est plus à l’œuvre ici ? » Colette a tendance à le remettre en question, entre deux remarques acerbes, ce qui serait vaguement agaçant si elle n'était pas son élève - Ephraim s'arme donc de patience et d'un calme tout naturel chez lui. Comme elle l'a dit, il n'est pas le meilleur des professeurs (et ne cherche pas à l'être) tout comme elle n'est pas la meilleure des élèves - ça ne veut pas dire qu'il n'essaye pas, il n'a jamais été du genre à lâcher l'affaire. "C'est mon monocle qui me le dit." Homme de peu de mots, comme toujours, et avares d'explications. Il est resté silencieux à sa question précédente à propos du verre poli, lui offrant un simplement haussement d'épaules en réponse. Il ne faudrait pas tout révéler d'un coup - il est aussi un bon joueur de poker. « On peut aussi envisager l’hypothèse que ce document n’est pas si précieux, et qu’il n’était à l’époque pas assez digne d’intérêt pour mériter une telle protection. » Ephraim penche la tête sur le côté, ses yeux pâles revenant au document en question. "On peut," convient-il lentement. "Certains documents prennent de la valeur avec le temps à l'insu de leurs créateurs." Il déchiffre quelques mots, étudie quelques schémas. "Les véritables découvertes révolutionnaires ne se révèlent qu'avec le temps." Lentement, Ephraim attrape sa tasse de café, laissée de côté pour le moment, et l'apporte à ses lèvres.

Le liquide est encore chaud et son amertume familière l'apaise légèrement. À sa question quant à la langue utilisée sur le parchemin, Colette réfléchit avant de répondre - une bonne surprise, d'après Ephraim qui pourrait presque s'en amuser si il ne la regardait pas d'un air sérieux et docte, reposant sa tasse sur le comptoir. « J’imagine que c’est tout d’abord une tradition historique – n’est-ce pas la langue universelle de l’alchimie et des scientifiques ? – et très probablement pour que seuls les initiés puissent ainsi en décrypter le contenu. » Il arque un sourcil, agréablement surpris mais pas que. "C'est une vision plutôt eurocentrée de la chose, Colette, mais ce n'est pas entièrement faux." Il a l'air plutôt satisfait de la reprendre, et de continuer son petit cours: "Dans notre partie du monde, l'alchimie serait née dans le royaume ptolémaïque. Depuis la traduction en 1144 du Morienus par Robert of Chester, le latin est la langue préférée en Angleterre et dans le reste de l'Europe." Les yeux d'Ephraim la quittent pour revenir au document. "L'attique est un choix intéressant. Le grec est associé à l'école alchimique byzantine dont la spécialisation était les pratiques métallurgiques. Je crois que ta famille est spécialisée dans l'orfèvrerie. Il n'y a pas de hasard..."

Colette tend le doigt vers un coin du document, y attirant le regard d'Ephraim. « Qu’est-ce que tu penses de ça ? Je trouve qu’on dirait une recette. » Les yeux bleus d'Ephraim clignent lentement et il fronce les sourcils. Lentement, il se met en marche et contourne le comptoir qui les sépare pour se poster près de Colette et regarder le document dans son sens à elle. "Le Grand Oeuvre," commente-t-il à mi-voix. Si Ephraim peut peu ou prou déchiffrer le français, son accent n'a jamais été parfait, loin de là, les voyelles se mélangeant volontiers dans sa bouche comme les ingrédients d'une potion fourre-tout - il espère que Colette ne lui en voudra pas de charcuter la langue de Molière en trois mots. "Tu sais ce que c'est, bien entendu." La question n'en est pas une dans sa bouche, tant la réponse est évidente à ses yeux. "Melanosis, leucosis, xanthosis, iosis," traduit-il tour à tour, désignant à son tour du doigt les différents mots. Il lui jette un regard en coin, et esquisse un léger sourire factice. Ils sont plus proches qu'avant et Ephraim étudie silencieusement la couleur de ses yeux. Verts, décide-t-il, même si il était persuadé de les avoir déjà définis comme gris lors d'une visite précédente. "La vie éternelle - qu'en penses-tu?"
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Mirettes intensément portées sur Ephraim pendant qu’elle philosophe, Colette pourrait bien avoir l’air de conspirer. Guterman appartient à une catégorie de personnes, imperturbables et stoïques en toute circonstance, qui normalement mettent toujours la jeune femme mal à l’aise.  Un homme presque apathique, finalement. Et difficile à sonder. Pourtant Colette sent bien qu’elle se permet, avec lui, de prendre des libertés qui ne lui ressemblent pas vraiment. Et sans aller jusqu’à dire qu’elle est en confiance (il ne faut pas non plus exagérer), il la pousse en tout cas à sortir de sa zone de confort. Par exemple, quand il se montre avare de mots, Colette se fait à l’inverse plutôt l’impression d’être un moulin à paroles. De quoi, pour plus tard quand elle repensera à cette entrevue, la laisser perplexe.

« La Panacée ? » chantonne-t-elle en français de son accent bien léché de presque native. « Franchement je ne sais pas Ephraim. Elle devrait être bouillante d’excitation mais c’est au contraire une sensation déplaisante et brutale qui lui étreint soudain les entrailles.   Tu ne trouverais pas un peu trop gros que le premier document intéressant que je retrouve chez moi soit, comme par hasard, lié à l’un des plus grands secrets de l’alchimie ? » Elle n’ignorait pas, bien sûr, que le Grand Œuvre faisait l’objet d’une convoitise obsessionnelle chez bon nombre d’alchimistes et que tous ses ancêtres avaient forcément dû l’étudier à un moment donné… Pour autant, il lui paraissait invraisemblable que ce parchemin, en somme tombé presque accidentellement entre ses mains, s’avère finalement être de première importance. Ephraim avait peut-être raison à propos des découvertes qui ne se révèlent qu’avec le temps.

« Je ne comprends pas, la pierre philosophale n’est-elle pas l’apanage de Nicolas Flamel ? » Même les moldus savaient ça. Et c’est seulement en la posant à haute voix que Colette se rendit compte de la sotte simplicité de sa question. Elle avait conscience de l’étendue de ses lacunes en la matière : non seulement elle n’y connaissait rien mais ses maigres notions étaient en plus furieusement approximatives. A méditer pour plus tard : la seule chose que je sais, c’est que je ne sais vraiment pas grand-chose. Elle pouvait faire illusion auprès du tout-venant mais jouer les fins gourmets auprès d’Ephraim était ridicule. « Pardon, je mélange tout. Ce que je voulais dire c’est que je ne pense pas qu’on découvre quelque chose d’intéressant de ce côté-là. » C’est vrai, si les Montsoupir avaient percé le secret du Grand Œuvre, ça se serait su depuis longtemps. Melanosis, leucosis, xanthosis, iosis. Ephraim voulait manifestement l’emmener sur un chemin de réflexion intéressant, et Colette, elle, voulait avoir l’air d’une apprentie fiable et alerte. « Qu’est-ce que c’est ? La racine de ces mots m’évoque des couleurs. » Dans sa tête, les pensées se bousculaient furieusement et c’est clairement sans prendre le temps de tourner sept fois la langue dans sa bouche qu’elle débitait tout ce qui lui traversait la matière grise. Oui elle savait, dans les grandes lignes, ce qu’était le Grand Œuvre mais ne l’avait jamais étudié de près ou de loin. Son visage s’éclaira, subitement traversé par une nouvelle idée. « Il s’agit de procédés alchimiques ? Et tout ça (elle désignait grossièrement d’un geste circulaire l’encadré de parchemin qu’elle venait de montrer au jeune homme) décrirait différentes étapes à suivre d’un ou plusieurs de ces procédés ? » Ses yeux accrochèrent ceux du garçon, à la recherche des réponses aux multiples questions qu’elle posait. Elle prit une profonde respiration, avant de lâcher : « Est-ce que tu crois que…. Qu’on pourrait essayer de les reproduire ? » Oh, elle allait vite en besogne Colette, mais elle voulait aussi savoir jusqu’où Ephraim avait envie d’aller, avec elle, dans cette aventure. Était-il prêt à prendre des risques, pour lui-même et pour elle ? Et à la laisser participer à part entière, et égale, à cet hypothétique grand accomplissement ? Saurait-il partager, à la fois les galères de la recherche et, on pouvait rêver, les lauriers de la réussite ? Était-il prêt, tout simplement, à faire de la magie avec elle ? Elle se tut, attendant le couperet, mais en vérité elle brûlait de demander de quels ingrédients ils avaient besoin pour débuter l’expérience.


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Ephraim Guterman
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« La Panacée ? » Le français résonne agréablement entre les oreilles d'Ephraim, qui ne parvient pas à réprimer un rictus vaguement amusé et séduit en l'écoutant. « Franchement je ne sais pas Ephraim. Tu ne trouverais pas un peu trop gros que le premier document intéressant que je retrouve chez moi soit, comme par hasard, lié à l’un des plus grands secrets de l’alchimie ? » Il réfléchit à sa question pendant quelques instants. "Il n'y a pas de hasard," répète-t-il posément. "Et puis, tous les documents intéressants alchimiques abordent cette question de près ou de loin." Parce que quel alchimiste n'aimerait pas avoir droit à la vie éternelle et ainsi pouvoir continuer ses recherches pour toujours?

Ephraim pense qu'il s'ennuyerait rapidement, mais même pour lui l'idée est séduisante. Malheureusement, en naissant, il a commencé une course contre la montre impossible à gagner et n'a hérité que d'un temps imparti pour finir l'oeuvre de sa vie. C'est la malédiction de tous les mortels, bien entendu. Cela reste frustrant. « Je ne comprends pas, la pierre philosophale n’est-elle pas l’apanage de Nicolas Flamel ? » Il arque un sourcil en la regardant. "Oui," répond-t-il à sa question, même si il n'en comprend ni la source ni l'intérêt. « Pardon, je mélange tout. » La tête d'Ephraim s'incline comme pour lui indiquer qu'il ne lui en tient pas rigueur. « Ce que je voulais dire c’est que je ne pense pas qu’on découvre quelque chose d’intéressant de ce côté-là. » Il la dévisage pendant quelques secondes, posément, comme si il ne l'avait jamais vue avant. Que lui cache-t-elle? Ephraim aimerait pouvoir lui briser le crâne pour en extraire la moindre pensée et savoir ce qui s'y trouve.

Il garde cette idée pour lui. « Qu’est-ce que c’est ? » Les yeux d'Ephraim reviennent au parchemin. « La racine de ces mots m’évoque des couleurs. - Quoi d'autre? - Il s’agit de procédés alchimiques ? » Les yeux d'Ephraim se plissent en un sourire qui n'atteint pas ses lèvres. « Et tout ça décrirait différentes étapes à suivre d’un ou plusieurs de ces procédés ? - Très exactement." Découvrir telle formule sur ce parchemin ne le surprend pas plus que ça, notamment parce que ce procédé est connu de tous s'étant intéressé de près ou de loin au Grand oeuvre. Voir la soudaine excitation de Colette est amusant, néanmoins, et elle en serait presque contagieuse si Ephraim ne redoutait pas qu'elle garde quelque secret néfaste dans le revers de son coeur.

« Est-ce que tu crois que…. Qu’on pourrait essayer de les reproduire ? » Un moment de surprise, qui s'inscrit dans ses yeux bleus qui s'arondissent tout d'un coup, puis il hoche la tête. "On peut essayer. Melanosis est parfois appelé nigredo, leucosis albedo, xanthosis cinitritas et iosis rubedo. Noir, blanc, jaune, rouge. Quatre étapes, ou plutôt quatre phases, qui font écho aux quatre états par lequel doit passer la prima materia pour être..." Il cherche le bon mot, pensif. "Sublimée. Beaucoup d'alchimistes s'y sont essayés. Et beaucoup laissent ainsi des instructions codées, vraies ou fausses, parfois impossibles à décrypter." Il fait un geste en direction du parchemin d'un air légèrement distrait, avant de tendre le doigt pour souligner la liste d'ingrédients nécessaires. "Un minerai, un métal, et un acide organique." Sa main vient se poser sur son menton mal rasé, glissant dans sa barbe dans un geste songeur. "J'ai de l'acide tartrique à l'étage et du tantale." Ses yeux perdus dans le vague reviennent à Colette. "Es-tu sûre que tu as envie d'essayer?" Il y a une lueur de défi dans son regard, et dans ses lèvres qui s'ourlent légèrement dans un sourire malicieux et, pour une fois, sincère. "Ou que tu en es seulement capable? C'est un processus dangereux."
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