BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 let it hurt until it can't hurt anymore (locean#1)

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Charlotte Ellis
ORDER OF THE PHOENIX
Charlotte Ellis
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mai 2005 - damocles heritage school - @ocean hansen

tw torture, douleur, trauma, harsh language

C'est bientôt fini.

Ces trente dernières minutes, c'est tout ce qu'elle s'est répété. Pour se donner du courage. Pour se dire que, bientôt, ses hurlements et ses larmes ne seraient plus qu'un mauvais souvenir ; qu'à partir de l'instant où l'on viendrait la chercher, où on la ferait sortir des cachots, les maléfices et les brûlures ne seraient plus qu'un mauvais souvenir. Que le sol froid sous sa langue, cherchant la moindre chose pouvant apaiser le ses organes bouillonnants sous les crucio qui agitaient son corps.

Presque fini.

A-t-elle continué à se dire, écho à ces dernières années passées entre les murs froids et angoissant de la Damocles Heritage School. Il ne leur reste pas plus longtemps à tenir, ici : bientôt, il quitteront cet endroit. Et ça la terrifie, bien qu'elle s'en cache, Lottie.
Elle va faire quoi, quand elle aura quitté l'école ? Qu'est-ce qui l'attend, dehors ? Ici, elle sait ce qu'il va lui arriver à chaque fois qu'elle va à l'encontre des règles, qu'elle se rebelle : mais dehors, c'est un énorme point d'interrogation menaçant qui lui glace les os et fait claquer ses dents qui restent encore difficilement logées dans ses gencives.
Ocean l'avait prévenue, pourtant que ça ne se finirait pas bien cette histoire. Qu'elle finirait encore ici, et qu'elle en souffrirait. Elle est bien plus intelligente qu'elle, O. Plus maligne, aussi ; et certainement plus contrôlée. A côté, c'est Lottie l'animal sauvage qui ravage tout sur son passage et mord quiconque s'en approche trop.

C'est fini.

Quand on est venu la chercher, qu'on a ouvert le cachot et qu'on a enfin posé un regard sur elle, pauvre créature pliée en quatre, recroquevillée dans l'humidité et les ténèbres, on pourrait penser qu'on aurait eu de la pitié à son égard. Belle connerie.
Elle s'est relevée, Lottie ; a fait glisser ses doigts tremblants le long des murs, les a resserrés autour des barreaux alors que ses jambes, tremblantes depuis trop longtemps, tentaient minablement de supporter son poids déjà plume. "C'est bientôt le couvre feu, va rejoindre ta chambre." qu'on lui a simplement dit, quand sa silhouette s'est tenue dans les couloirs. Elle a rien dit, elle a juste hoché de la tête et s'est mise en route, ignorant au mieux la coulère s'insinuant dans ses veines. If I could, I'd blow this place up.

Et elle marche, Lottie. Traîne un peu des pieds, frotte ses yeux qui menacent de se fermer (de fatigue, d'un peu de tout). Quand elle redresse la tête, c'est une silhouette bien connue qui se tient en face d'elle, aussi petite, et aussi recroquevillée. Elle est là, Ocean, elle l'attend : comme à chaque fois.
"Oi," Et elle grogne, Lottie, parce qu'elle devrait être dans leur dortoir ; parce que c'est bientôt l'heure, et qu'ici, ils cherchent la moindre occasion pour leur taper sur les doigts. "Tu d'vrais être au dortoir, c'est bientôt l'heure." Puis elle secoue la tête, lève les yeux au ciel ; elle est qui pour faire des leçons à Ocean quand c'est littéralement elle qui se fait tout le temps réprimander, et pas son amie ? "chui toujours en un morceau, r'garde !" Elle lève la main, la môme, l'agite faiblement dans l'air (réprime un grimacement de douleur parce que, bordel, elle a l'impression que son corps entier est en feu).

Mais c'est fini.

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mai 2005 - damocles heritage school - @Charlotte Scully

tw : bullying, mention de violence

Ocean se sentait seule. Elle quittait le cours de Mrs. Shafiq où on leur avait appris, comme à l’habitude, des choses bien peu intéressantes sur la manière de se tenir et de s’adresser à des supérieurs (comprendre des sang-purs où mêlés hauts-placés) et une fois dans les couloirs de la grande école froide elle ne pouvait pas retrouver la présence de Lottie à ses côtés. Normalement Lottie aurait dû être présente durant les cours de l’après-midi, aux côtés d’Ocean, elles avaient le même âge et donc le même emploi du temps depuis des années, mais souvent Lottie se retrouvait exemptée de classe pour des raisons disciplinaires. C’est qu’elle avait beaucoup de colère, une rage que les mots d’Ocean ne pouvaient pas endiguer ; elle voyait cela comme une grande lame de fond qui viendrait frapper sur des pauvres digues, qui les éclataient. Ainsi la colère de la jeune irlandaise explosait, parfois au pire moment, et elle payait cher ces moments de rébellion. À la Damocles on ne faisait pas dans la dentelle question discipline, et Ocean ne parvenait pas à adoucir la sentence de son amie lorsqu’elle tentait de plaider sa cause au surveillant, au professeur ou pire à la directrice. Elle écopait juste d’un mouvement de la main pour lui dire de dégager, de fermer sa bouche, et que si elle ne voulait pas finir comme sa petite camarade elle ferait bien mieux de ne pas trop lever les yeux.
Alors elle était seule dans les couloirs, seule pour se rendre au réfectoire pour le repas du soir, et seule devant les autres adolescents de l’école — qui pouvaient être de deux humeurs, soit sur les nerfs, soit abattus et les plus dangereux étaient évidemment les nerveux. « Elle est pas là ta petite copine Ariel ? » C’était les nés-moldus qui l’appelait comme ça — parce que c’est le prénom d’une sirène dans un… dessin-animé mais cette Ariel ne ressemblait pas du tout à Ocean. Ocean qui ne répondait pas à la question, plutôt habituée à rester silencieuse quoi qu’il arrive, d’instinct elle savait que protester ou se défendre ne faisait qu’empirer les choses ; on finissait par s’ennuyer de ceux qui ne réagissait pas. « T’es toute seule freak ? » On lui prend juste le menton pour la forcer à lever la tête vers le garçon qui lui parle, et les suiveurs qui le flanquaient. Elle cligne des yeux, toujours muette. Les adolescents ici étaient forcés de plier devant les profs alors les plus en colère passaient leurs nerfs sur les plus dociles ; Ocean en plus de ça était très souvent pointée du doigt par certains profs comme étant un monstre ce qui ne l’aidait pas à s’intégrer. Elle attendait simplement que ça passe, en se rappelant que ces enfants étaient  « Fais gaffe y a la pionne, » que sort un autre gars à celui qui tenait Ocean. On la lâche tandis que Millicent se rapproche de la table, puis on finit même par se disperser. Ce soir, on la laissera un peu tranquille donc, et elle peut manger son repas, en silence.
Ocean se sentait seule et s’en voulait terriblement parce qu’elle savait que Lottie, là où elle était, souffrait bien plus qu’elle. Mais d’y penser n’atténuait pas sa propre peine, au contraire son cœur était d’autant plus lourd de savoir sa sœur, sa compagne, son amie et son soutien en souffrance.
À la fin du repas elle glissa dans sa poche d’uniforme le morceau de pain qu’on lui avait posé sur son plateau et quitta la salle en rasant les murs le plus possible, évita les lieux où certains élèves se retrouvaient pendant le bref temps de pause qu’ils avaient entre la fin du repas et le couvre-feu. À vivre son enfance sur un bateau où elle devait se faire plus petite qu’une souris, Ocean avait pris l’habitude de ne pas se faire remarquer, un talent qu’elle ne partageait pas avec Lottie de toute évidence.
Elle ne rentre pas directement à son lit, elle va plutôt se poser dans le couloir qui mène jusqu’aux dortoirs en sachant très bien que Lottie prendrait ce chemin lorsqu’on la ferait sortir. Elle se colle au mur, voûte un peu les épaules, ne réagit pas lorsqu’on passe devant elle et simplement attend, et attend, le cœur battant, à espérer et appeler les esprits des mers pour qu’on laisse sortir Lottie pour la nuit — dormir sans elle promettait une nuit horrible, et l’idée de Lottie perdue dans le froid des cellules du sous-sol toutes ces heures lui serrait bien trop les tripes.
« Oi, » qu’elle entend finalement. Et elle ne s’y trompe pas, c’est bien le mot et la voix de Lottie. Ocean relève les yeux vers sa compagne de galère qui s’avance vers elle, les pieds traînants, à chercher déjà des traces de blessures, des bleus ou quoi que ce soit. « Tu d’vrais être au dortoir, c’est bientôt l’heure.Je voulais pas rentrer sans toi Lo. » Charlotte, Lottie, Lo, on raccourcissait tout parce que parfois on était juste tellement épuisé… Et ça lui allait bien, à Lottie, de lui faire la morale sur le couvre-feu. « Chuis toujours en un morceau, r’garde ! » Comme pour répondre aux questions silencieuses d’Ocean qui la regardait avec des yeux immenses. Et elle bouge le bras, comme pour prouver ses dires : « Fais attention… » qu’elle souffle doucement en se rapprochant d’elle, parce qu’elle n’a tout de même pas l’air bien vaillante — on ne pouvait jamais l’être après une punition ici. Elle vient auprès d’elle pour venir doucement la toucher à l’épaule, elle aimerait beaucoup avoir le don des riverfolk qui savaient si bien apaiser les maux, elle n’avait que sa voix pour calmer les douleurs. « Ils t’ont fait quoi ? Tu as pu manger ? » De sa main libre elle sortit le morceau de pain de sa poche pour le lui tendre : « Je t’ai pris ça. »
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tw mention de torture, douleur, trauma, harsh language

"Je voulais pas rentrer sans toi Lo." répond aussitôt Ocean, du tac o tac. Elle sourit un peu Lottie, avant que sa mine se moue en une légère grimace (ça fait mal, elle a la gorge en feu, les os qui grincent, les muscles qui se figent). O, elle lui remonte tout le temps le moral ; c'est ça, son super pouvoir. Un sourire, un mot, et tous les nuages semblent s'en aller ; elle sourit, et c'est un regain d'énergie qui vous prend. Sans Ocean, Lottie serait sûrement encore plus intenable, et finirait beaucoup plus aux cachots ; elle s'amuse à plaisanter en disant qu'elle représente 70% de son self-control.
Elle agite le bras dans la direction de son amie, se stoppe en grimançant à nouveau. Ocean s'approche, pose une main sur son épaule. Si ça avait été quelque d'autre, Lottie aurait sûrement snap - c'est toujours un réflexe de survie, la rejet de toute peau contre la sienne. Parce qu'il y a des tourbillons dans ses organes qui rejettent violemment tout contact, ça réveille de mauvais souvenirs, vous comprenez. Mais pas Ocean. Jamais Ocean. "Fais attention…" Clin d'oeil, sourire qui se veut malicieux alors que les doigts ses crispent. "T'inquiètes j'gère." C'est un mensonge, évidemment. Elle ne gère rien du tout, elle a putain de mal, et elle a l'impression que tous ses nerfs sont en feu - fake it till you make it, qu'ils disent chez les moldus. Et elle se dit que ça lui correspond bien, là, maintenant.

Un frisson lui parcourt l'échine ; il fait froid, dans le couloir. Y a des courants d'air, des murmures aériens qui lui chatouillent les oreilles. Cet endroit est maudit, elle en est certaine. "Ils t’ont fait quoi ? Tu as pu manger ?" Le regard se fait un peu plus sombre, elle hausse des épaules parce que la question est tellement banale, ici. Et la réponse l'est encore plus. "Comme d'habitude." Et elle secoue la tête à la deuxième question - son estomac est vide et le lui fait bien sentir. "Ils se sont lâchés, même." ajoute-t-elle en grognant, se massant un peu l'épaule au passage avant de chasser quelques traces de suie et de poussière sur son t-shirt sali. Elle peut presque sentir le goût du sol contre son palais, encore - nouveau frisson.
"Je t’ai pris ça." Le bout de pain salvateur, entre les mains d'Ocean, lui apparaît comme le plus savoureux des mets. Les yeux de l'irlandaise se mettent à scintiller, et elle adresse un large sourire reconnaissant à son amie (dans leur situation, un rien peu leur redonner leur sourire ; c'est un peu triste, quelque part). "Oh, top j'avais la dalle putain." La main, couverte de cicatrices, se pose sur l'épaule de son amie alors qu'elle se penche un peu dans sa direction pour ajouter ; "T'es la meilleure, O." Les doigts, plus très propres, se referment autour du bout de pain qu'elle sépare en deux, comme un réflexe. Toujours partager, quoiqu'il arrive. "Tiens." Elle lui tend l'autre moitié, alors que le regard se fait un peu plus sérieux : "Ca a été aujourd'hui, toute seule ?" Y a une autre question qui en cache une autre. Est-ce que je dois aller casser la gueule à quelqu'un en particulier ?

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tw : mention de violence

« T’inquiètes j’gère, » qu’elle lui répond, Lottie. Ocean fait une petite moue, du bout des lèvres, attristée. Parce que Lottie ne gérait pas grand-chose ; aucun étudiant de la Damocles ne pouvait vraiment se vanter de gérer quoi que ce soit — ils n’avaient jamais leur mot à dire, aucune protestation ou explication n’était écouté, et le couperet de la sanction (souvent injuste et toujours incroyablement démesurée) tombait sans distinction. Non, personne ne gérait rien, Ocean et Lottie représentaient simplement une fin de spectre de la vie à la Damocles : le bout où tu ouvres ta bouche et où on tente de te faire taire à coup de sort, l’autre bout où on encaisse la tête baissée en espérant ne pas empirer la situation. C’était bien là leur unique choix, leur unique liberté. Difficile de gérer quoi que ce soit avec ça. Elle voudrait simplement pouvoir la prendre totalement dans ses bras, la serrer contre elle et murmurer à ses oreilles des mots magiques que sa mère lui avait appris pour apaiser les cœurs. Mais elle n’osait pas, parce qu’elle ne pouvait deviner à quel point la souffrance de physique de Lottie l’emplissait et craignait d’attiser cette douleur en venant trop rapidement contre elle. Ce simple contact sur l’épaule était d’abord ce qu’elle se permettait.
Et quand elle demande ce qu’on lui a fait, la réponse tombe. Pas rassurante, comme toujours : « Comme d’habitude. Ils se sont lâchés, même. » Ocean grimace, les yeux brillants — elle ne savait pas où Lottie trouvait la force de continuer à tenir tête aux profs, aux surveillants, à la directrice même alors qu’à chaque fois le résultat était le même. Elle, en tout cas, n’avait pas ce pouvoir-là. La menace de son père lorsqu’il l’avait déposé là (« Et si elle vous cause le moindre problème, contactez-moi. ») restait encore bourdonner à ses oreilles. Elle n’avait pas du tout envie de cumuler une punition de la part de Mrs. Carrow et de Lars Hansen. Mais Lottie, elle, semblait tirer son énergie de cette résistance. Et il n’y avait pas un jour dans cette école durant lequel Ocean ne remerciait pas le destin de lui avoir permis de connaître Lo.
Lo, qui malgré tout, cherchait à la rassurer et qui, même si elle n’avait pas mangé, partageait le pain qu’Ocean lui avait ramené. Elle hésite un peu à prendre le morceau qu’on lui tend — elle a mangé après tout, mais elle croyait en la puissance de la nourriture partagée alors elle le prit avec un petit sourire qui plissa le bout de son nez : « J’aurais bien pris la soupe aussi, mais à planquer dans les poches hein… » qu’elle tente, avec une pointe d’humour. Pour lui faire remarquer aussi qu’elle n’avait pas loupé le repas du siècle — ce n’était pas comme si on se pliait en quatre à la Damocles pour les nourrir convenablement. Mais là-dessus Lottie (qui venait d’un orphelinat) et Ocean (qui venait d’un bateau) avaient l’habitude de la nourriture médiocre. Elle chope d’abord la mie, par habitude, pour la coller dans sa bouche, c’est doux et moelleux, alors que Lo lui demande encore : « Ça a été aujourd’hui, toute seule ? » Ça n’allait jamais vraiment, toute seule. Mais elle plisse les yeux dans un sourire : « T’as rien raté de palpitant niveau cours. T’aurais détesté celui de Shafiq. » Lottie, dès qu’il s’agissait de bonne manière de toute façon, elle détestait toujours évidemment. Mais elle savait bien que ce n’était pas ce que son amie voulait savoir. Elle lance un regard dans le couloir, sans vraiment avoir une idée précise de l’heure, en se disant qu’il serait peut-être temps de retourner à l’abri dans les dortoirs, là où aucun adulte n’irait normalement les chercher pour les punir de quoi que ce soit. « Et les autres élèves… ça allait. Y avait Miss Millicent dans les parages alors bon. » Et de toute façon les moqueries ou regard en coin des autres étaient bien moins importants que ce qu’avait pu vivre Lottie. « Viens Lo, on va rentrer. » Et elle serre un peu son étreinte sur le haut du bras de sa camarade. « Quasi sûr que si un prof nous chope là, on va se faire allumer. » Puis, les yeux dans ceux de son amie dont les tâches de rousseurs envahissaient le visage, elle rajouta : : « Je pourrais voir pour la douleur. Y a peut-être quelque chose à faire. » Il y avait bien une infirmerie dans cette école, mais il s’agissait de la plus grosse blague jamais raconté. On n’y allait que si l’on était aux portes de la mort, ce qui n’était pas quelque chose de souhaitable. « C’est con, le prof de potion nous avait montré comment faire certains onguents apaisants la dernière fois… » Mais évidemment, elle n’avait rien pour faire ça une fois dans le dortoir. C’était tout le concept de la Damocles, on leur apprenait quelques trucs, en potion notamment comment faire des mélanges simplissimes simplement pour servir d’auxiliaire plus tard aux sorciers, mais jamais on ne les laissait appliquer ce peu de savoir en dehors de la salle de cours où le professeur gardait sur eux un regard d’aigle.
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cw douleur, trauma, harsh language

D'un point de vue extérieur, la scène doit avoir l'air bien misérable. C'est un de ces tableaux que les artistes auraient peint de couleurs grises et tristes pour traduire toute la tristesse de leur situation. Mais pour les deux gamines, ces instants passés secrètement au détour d'un couloir, dans les ombres d'une école qui ne veut pas d'elles, ce sont sûrement les seuls souvenirs un tant soi peu positifs qu'elles gardent de l'endroit. "J’aurais bien pris la soupe aussi, mais à planquer dans les poches hein…" Elle ricane, Lottie (avant de pousser une légère grimace, parce que tout son corps lui fait mal - à croire que les bleus s'amusent à lui titiller les côtés à chaque léger sursaut). "Ouais nan pas ouf d'avoir une piscine municipale de légumes dans les poches." Un regard moqueur, un rictus.
Ocean en profite pour lui raconter ce qu'elle a raté (rien d'important apparemment). "T’as rien raté de palpitant niveau cours. T’aurais détesté celui de Shafiq." - "Pour changer .." Encore une grimace, cette fois de son plein grés. Si elle déteste tout à propos de l'école, les cours qui tentent de faire d'eux des gentils chiens sont ceux qu'elle déteste le plus - et elle se dit que c'est pas plus mal que son temps au cachot ait débordé sur ses heures de classes. Au moins, elle n'aura pas eu à entendre les remontrances des professeurs sur sa mauvaise tenue et ses vulgarités - c'est d'un ennui mortel. "Et les autres élèves… ça allait. Y avait Miss Millicent dans les parages alors bon." Pause. Lottie croise un instant le regard de son amie, comme pour tenter d'y déceler un mensonge. Elle a la certitude que quoiqu'il arrive, elle serait toujours capable de savoir si elle lui mentait. Ca lui donne l'impression d'avoir au moins une chose sous contrôle. Et puis, y a pas de ça entre elles ; à quoi bon se mentir, ici où tout se sait ? "Ok tant mieux." Même dans cet état pitoyable, elle serait capable d'aller retourner tous les dortoirs si quelqu'un avait profité de son abscence pour chercher des noises à Ocean (non pas que ça les empêche tous de base, mais avoir un pitbull irlandais collé aux basques, ça aide à dissuader certains téméraires).

"Viens Lo, on va rentrer." Les deux mômes se collent un peu plus, l'étreinte d'Ocean autour de son bras se resserre un peu - mais ça fait pas mal, jamais. Son contact est toujours léger et agréable, jamais brutal, jamais agressif - c'est pas pour rien qu'elle est une des rares dont Lottie accepte les contacts soudains. Sa peau n'a jamais tressailli au contact de celle de son amie, comme si elle l'avait toujours attendue. "Quasi sûr que si un prof nous chope là, on va se faire allumer." - "Hmm ..." Y a une courte pause, elles se regardent dans les yeux - Ocean veut ajouter quelque chose, Lottie le sent. Elle hausse un sourcil. "Je pourrais voir pour la douleur. Y a peut-être quelque chose à faire." Les yeux s'illuminent un peu, elle se laisse un peu tomber dramatiquement contre celle qu'elle s'amuse parfois à appeler sa moitié parce que faut bien qu'elles se supportent au milieu de ces ombres sinueuses. "Je te serai reconnaissante pour toujours si tu peux." Elle sait, Lottie, qu'Ocean peut faire des choses que beaucoup ne peuvent pas ici. Qu'elle tient ça de sa mère.
Lottie ne comprend pas et ne comprendra jamais pourquoi on la met de côté parce qu'elle n'est pas complètement d'ici - mais y a rien à comprendre. De toute façon, ça pourra jamais être expliqué à ces yeux ; depuis qu'elle arpente ces terres, elle a accepté qu'il y a beaucoup de choses qu'elle ne saisira jamais et qui sont, de toute façon, débiles. "C’est con, le prof de potion nous avait montré comment faire certains onguents apaisants la dernière fois…" Elle secoue légèrement la tête, emboîte le pas à son amie qui mène la marche. C'est pas comme si la rousse était capable de faire grand-chose d'elle-même, de toute façon. "C'est pas comme s'ils allaient nous donner de quoi les préparer, ces rats. Manquerait plus qu'ils dépensent des gallions pour nos gueules." Pour donner un peu plus de poids à ses mots, elle hausse des épaules. C'est tout le temps comme ça, ici. On leur apprend des choses, de la théorie - mais jamais, au grand jamais, on ne leur mettra quoi que ce soit dans les mains. Imaginez qu'ils osent tenter quelque chose, vous comprenez .. (c'est déjà arrivé après tout). Lottie jette un oeil vers Ocean, Ocean et ses yeux inquiets. Ocean et son visage dans lequel elle peut lire comme un livre ouvert. Elle lui donne gentiment un léger coup d'épaule (avant de le regretter, parce que la douleur la lance de nouveau - mais Lottie est débile et n'apprend jamais de ses erreur, c'est un véritable buffle). "Te fais pas d'bile va, ça ira." Elles marchent, encore et encore dans le couloir. Seuls les bruits de leurs pas hâtés résonne, signe qu'elles sont bien seules (raison de plus pour se dépêcher, avant qu'elles ne se fassent taper sur les doigts). "C'est pas la première fois qu'ils m'utilisent comme un paillasson" - Et certainement pas la dernière se retient-elle d'ajouter, parce qu'elle a pas envie d'ajouter encore plus d'inquiétude sur les épaule d'Ocean qui supportent déjà beaucoup.

Finalement, le dortoir. Par miracle, elles ont croisé personne dans les couloirs - pas un chat, rien. Lottie se détache d'Ocean pour entrer en première, mais s'arrête subitement quand une douleur la prend dans les côtes. "Outch." Le léger grognement de douleur s'échapper des lèvres de la rousse, dont la main s'appuie dans l'encadrement de la porte. "Home sweet home." qu'elle marmonne sarcastiquement entre ses lèvres entr'ouvertes, les mots s'échappant dans un sifflement presque mauvais. Finalement, elle tourne la tête vers Ocean et lui adresse un signe d'une main, l'autre s'agrippant toujours aux boulons de la porte (qui auraient bien besoin d'un petit coup d'huile, ou d'un sortilège, mais ça c'est hors de ses compétences). "Viens là, fais pas cette tête !" qu'elle lance, invitant son amie à entrer avec elle, avant qu'un adulte ne les trouve là.

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tw : mention de violence

Elle sent bien que Lottie la regarde d’un air un peu plus soutenu quand elle lui assure un peu gauchement qu’elle n’avait pas eu de soucis avec les autres étudiants. Ocean ne voit pas ça comme un mensonge — elle s’est faite chahuter par d’autres gosses, mais rien de grave. Ça n’avait pas été physique, ça n’avait même pas été jusqu’aux menaces. Elle n’allait tout de même pas charger Lottie de ce genre de bêtises après ce qu’elle venait de traverser. Surtout qu’Ocean la connaissait bien, Lottie c’était comme une sœur. Elle savait qu’elle irait voir les concernés et que, menaces ou non, elle tenterait de leur faire avaler leur dents d’une manière ou d’une autre. Et là, ça risquait de nouveau de mal finir pour elle. Mieux valait rester flou donc. Pour le bien de tout le monde dans cette école qui faisait déjà tant pour les abattre. « Ok tant mieux. » De la voir la regarder comme ça, malgré les dernières heures qu’elle avait dû passer, ça fait un peu sourire Ocean derrière son inquiétude. « Tu m’as manqué par contre. » Plus une tentative d’humour qu’un reproche. Ocean n’aimait pas quand Lottie était loin d’elle, mais elle savait bien qu’elle ne pouvait pas le lui reprocher. Elle savait aussi que les adultes de cette école faisaient tout pour qu’il y ait le moins de cohésion entre les étudiants et elle n’allait certainement pas leur donner raison en reprochant à Lottie de se prendre des punitions.
Elle pousse un peu pour qu’elles rentrent au dortoir assez rapidement — Lottie ne supporterait pas une seconde punition (tout du moins c’est ce que pense Ocean) et elle-même n’avait pas envie de se faire taper sur les doigts et plus encore. Puis quand elle lui propose de trouver quelque chose pour l’aider, par rapport à la douleur, elle peut voir ses yeux briller davantage. C’est comme un sourire, mais juste dans les yeux, et ça gonfle le cœur d’Ocean de la voir comme ça. Avant de la rattraper quand elle s’avachit sur elle, avec un rire : « Je peux rien promettre mais… » Elle tentera, elle tentera tout pour Lottie de toute manière, parce que c’était la seule personne qui comptait ici. Elle l’attrape un peu plus, comme pour la remettre droite : « Je te porterais bien mais je sais pas si ça sera le plus efficace Lo. » Même si Lottie était loin d’être un poids lourd, Ocean n’avait pas non plus une force surhumaine dans les bras, mais l’idée de la porter avait quelque chose d’amusant, quelque chose de l’enfance qu’elles n’avaient pas vraiment connue et qu’Ocean s’imaginait faire entre les murs tristes de cette école. Mais ce n’était pas le bon moment. Elles trouvaient toutes les deux des instants de rire bref ailleurs, comme elles savaient si bien le faire. Finalement elles se mettent en marche, sans que l’un n’ait à porter l’autre.
Et Lottie en profite encore pour râler — le terme n’était pas approprié, plutôt pour se plaindre de la politique extrêmement douteuse de l’école, sous le regard bienveillant d’Ocean : « Déjà qu’ils doivent s’estimer sympa de nous nourrir hein… » C’est que ce n’était pas loin du discours que certains profs leur tenaient, parfois. Qu’ils devraient ressentir de la gratitude pour cet établissement qui les nourrissait, logeait et blanchissait, comme s’ils vivaient la vie de luxe dans un spa. Lottie essaye de faire un peu remonter la bonne humeur, avec un petit coup qui paraît lui faire du mal avant d’intimer à Ocean de ne pas s’inquiéter : « C’est pas la première fois qu’ils m’utilisent comme un paillasson. » La merfolk déglutit ; même si elles étaient toutes les deux dans la même école elles n’en avaient pas la même expérience car un caractère bien différent. Ocean n’était pas contestataire, mais pourtant à ce moment-là elle murmure un : « Je les déteste. » rare dans la bouche de la jeune hybride. Elle les détestait tous pour ce qu’ils faisaient à Lottie. Elle n’a pas le temps de trop s’épancher, Ocean avait la haine brève — ce n’était pas le genre de sentiment que son père l’avait autorisé à cultiver lors de son enfance et elle laissait plutôt la colère à Lo. Et finalement elles arrivèrent au dortoir.
Sans mauvaises rencontres professorales ce qui était tout de même à fêter.

Elle laisse Lottie passer en premier, prête à refermer la porte dans leur dos comme si rien ne s’était jamais passé mais elle l’entend grogner en même temps qu’elle s’arrête dans l’encadrement. « Lo ? Ça… ça va ? » Elle l’entend presque siffler entre ses dents et tous ses muscles se contractent un peu plus, et même quand la rouquine se tourne vers elle pour l’inviter à la rejoindre elle n’arrive pas à trouver la naïveté de se détendre. « Tu parles de ma tête mais t’as pas vu la tienne, » qu’elle répond en s’approchant pour venir passer son bras sous celui de Lottie, en la maintenant dans le dos pour l’aider à se décrocher de la porte afin de la conduire jusqu’à son lit. Dans un mêle temps elle referma la porte d’un mouvement de pied, habituée à ce genre d’exercice.
Les autres étudiantes du dortoir les regarder passer sans oser faire de remarque — qu’elles soient bienveillantes ou moqueuses. Il était tard et personne ne savait comment pouvait réagir une Lottie qui venait de sortir de punition. « Mais ils t’ont fait quoi ? » demande finalement Ocean en faisant s’asseoir Lottie sur le lit. Presque leur lit, parce qu’il n’était pas rare qu’Ocean quitte le sien pour venir se réfugier contre son amie dès le début même de la nuit. Ça c’était bien quelque chose qu’on ne pouvait pas les empêcher de faire. « Attends je vais te prendre de l’eau. » Elle chope un verre sur la table de nuit et va au fond du dortoir le remplir au robinet un peu cabossé avant de le lui ramener. L’eau, ça aidait toujours. C’était peut-être sa nature de merfolk qui l’amenait à penser ainsi. « Lo, la guerrière qui revient du front, » souffle Ocean en lui tendant le verre, avec un petit sourire. « Il manque juste les acclamations de la foule. » Elle est tendre Ocean, quand elle s’assoit près de son amie pour lui donner un peu de sa force et de sa douceur. Pour qu’elle puisse entendre sa voix sans qu’elle n’ait besoin de hausser le ton. « Je connais plein de chansons là-dessus. » Il y en avait plein, dans les chants marins, des histoires comme ça. Et doucement elle commence à chantonner, en touchant l’épaule de Lottie de sa main. C’était une petite mélodie, mélancolique, comme ce qu’elle faisait sur le navire quand un marin s’était blessé afin de l’apaiser avant que le médecin ne fasse quelque chose. Là, Lottie n’aurait pas de médecin, mais elle aurait au moins la voix d’Ocean pour aller un peu mieux.
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Charlotte Ellis
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cw douleur, trauma

"Tu m’as manqué par contre. - Toi aussi." La réponse est lancée la foulée, naturellement. Si les émotions sont férocement gardées, ce n'est pas le genre de comportement que Lottie a avec Ocean ; elles se disent tout avec une facilité déconcertante. Ca fait au moins quelque chose de simple, au milieu de tout ce chaos et ces débris de vie foutue en miettes. Elles marchent, Lottie titube un peu, s'accroche à son amie - non, sa meilleure amie. Le long couloir s'étend sous leurs yeux épuisés aux prunelles engourdies par l'espoir qu'on leur arrache, qu'on leur pompe cours après cours. Depuis qu'elles sont ici, on leur fait rentrer plein de choses à grand coups de marteaux dans le crâne. You should do this, you shouldn't do that, you're not allowed to do this, bla bla bla. Un cercle sans fin de préceptes liés à leur sang proche de la boue que l'on pourrait trouver dans les égouts de la ville ; elle a entendu ça de la bouche d'un professeur, une fois. C'est ce jour qu'elle a compris, Lottie, que rien ne changerait jamais ; c'est ce jour là qu'elle a vrillé, Lottie.
Y a des mots qui s'échappent des lèvres d'Ocean. Des mots qui surprennent Lottie, parce qu'ils ne ressemblent pas à son amie. "Je les déteste." Pause. La rousse ne répond pas et se contente que resserrer un peu ses doigts autour d'Ocean. Moi aussi. Cette phrase a tant été répétée qu'elle a fini par perdre de son sens ; Lottie s'y prend autrement, maintenant, pour faire passer sa haine de cet établissement. Des cris de colère. Des coups de poing. Des crachats dans l'herbe. Ce genre de choses qui ne lui apportent que des problèmes et des punitions. Mais elle a besoin de faire tout sortir, sinon, elle a bien peur de finir par exploser, tout simplement.

Alors qu'elles arrivent et que Lottie se plie en deux sous l'effet de la douleur, elle peut entendre la voix d'Ocean, lointaine et proche à la fois (ça carillonne dans ses oreilles avec la vigueur de mille et unes cloches). "Lo ? Ça… ça va ? - J'pète la forme." Sans la regarder, elle lui adresse un léger pouce en l'air. Et, quand elle parvient à tourner la tête pour croiser celui d'Ocean, Lottie y voit cette inquiétude et cette panique qu'elle déteste (parce qu'elle sait que c'est de sa faute si Ocean se range constamment les phalanges - ou du moins en partie). "Tu parles de ma tête mais t’as pas vu la tienne. - Quoi, j'ai une nouvelle floppée de tâches de rousseur sur la gueule ?" Les dents blanches se dévoilent alors que les lèvres se fendent en un sourire qui se veut rassurant. Son amie s'approche, passe son bras sous le sien - Lottie s'y raccroche un peu plus qu'elle ne le devrait - elle a si mal. Ensemble, elles avancent entre les couchettes alors que la blessée essaye de ne pas trébucher (tout semble flou).
Sa peau couverte de tâches de rousseur et de cicatrices diverses picote sous le regard des autres élèves installées dans leur couchette (pour celles qui ne dorment pas déjà). La presque tension dans l'air est ignorée prestement. "Mais ils t’ont fait quoi ?" Une question à laquelle elle n'a pas envie de répondre. Pas encore. Aussi, Lottie fait mine de ne pas l'avoir entendue, se laisse tomber sur le lit. Le souvenir est vif. Trop vif. Sa gorge est toujours enrouée d'avoir hurlé - les yeux sont secs d'avoir pleuré. "Attends je vais te prendre de l’eau." Oui, de l'eau - sa gorge appelle à l'aide. Ocean attrape un verre, fait un aller retour entre le fond du dortoir et le lit. "Lo, la guerrière qui revient du front. - J'ai l'impression que tout une armée m'est passée sur le corps." Elle répond d'une voix rauque (le tout avec une blague de mauvais goût). Lottie boit comme si sa vie en dépend, sent presque ses cordes vocales s'adoucir à chaque nouvelle gorgée. Ce n'est pas de l'eau du Léthé ; aussi, les souvenirs restent, bien qu'elle aimerait s'en débarrasser. "Il manque juste les acclamations de la foule. - Les trompettes et des bannières aussi." Un rire silencieux s'échappe des lèvres de le blessée, étouffé - il résonne dans le secret de leur minuscule espace. Ccean, c'est la meilleure ; un rayon de soleil au milieu des ombres et des monstres. Sa lumière. Lottie se décale pour lui faire de la place à côté d'elle. "Je connais plein de chansons là-dessus." Aucune ne dit rien. Le silence s'installe, sombre, lourd et menaçant ; un frisson parcourre la peau de la gamine.

Bien vite, l'absence de son est percée par la voix, basse, d'Ocean. Les mélodies dansent dans l'air, presque muettes - mais personne ne se plaint. Pas quand c'est Ocean qui chante. Jamais. C'est bien une chose sur laquelle toutes les colocataires de fortunes sont d'accord (quand elles sont dans un bon jour, du moins). Lottie s'allonge sur le lit, avec une légère grimace qui se dissipe rapidement. Chaque seconde qui passe, chaque mélodie fredonnée est comme une caresse sur ses plaies, une promesse. It's alright. Les yeux picotent un peu, alors qu'elle fixe le sommet de sa couchette en face d'elle. Elle a envie de se rouler en boule et pleurer jusqu'à n'en plus pouvoir, mais elle se retient. Toujours. I've got nothing to cry for. Pleurer, c'est espérer ; et Lottie n'a plus la force d'attendre que quelque chose de meilleur lui tombe dessus. Elle a Ocean. C'est la seule personne qu'il lui faut.
Les notes s'estompent dans l'air, elle pousse un soupir, apaisée comme à chaque fois. Mon petit miracle, comme elle s'amuse à appeler Ocean, parfois. "Merci. J'me sens cent fois mieux." murmure-t-elle après quelques secondes à ne rien dire, la gorge trop nouée pour parler. Les yeux bleus se posent sur sa partenaire - la main tapote à côté d'elle, pour l'inviter à s'allonger à côté d'elle. "Viens là." Sourire complice ; les prunelles brillantes comme des étoiles. "Tu l'as apprise où celle-là ?" Pause. Légère moue. "L'histoire avait l'air triste." Non pas que ça lui déplaise. Finalement elle se détourne, et garde le silence pendant de longues secondes. Presque une minute. Lottie fixe les lattes de la couchette du dessus, comme si elles allaient lui révéler le secret pour se casser de ce trou à rat (mais rien ne vient, évidemment ; le bois, ça ne parle pas - sauf s'il est enchanté, bien sûr). "O," appelle-t-elle finalement, presque sérieux. Lottie se retourne et fixe Ocean, comme sur le point de lui faire une annonce de la plus haute importance. "Quand on sortira d'ici, j'te promets de jamais de lâcher." Encore cette promesse, celles qu'elles se font à chaque fois que quelque chose tourne mal, qu'une merde leur tombe dessus. "Pinky promise." Le petit doigt se lève dans l'air, n'attendant que de s'entrelacer avec celui d'Ocean pour sceller cette promesse qui a déjà été soufflée tant de fois.


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tw : mention de violence et de trafic d'enfants

« Quoi, j’ai une nouvelle floppée de taches de rousseur sur la gueule ?Faudrait que tu vois plus le soleil pour ça, » qu’elle répond Ocean, un pied dans la blague, un pied dans le sérieux. Les taches sombres constellaient le visage de Lottie naturellement, même si on s’évertuait à l’enfermer dans des cellules obscures sans accès au soleil, mais Ocean avait déjà vu les merveilles que les rayons reflétés à la surface de la mer pouvaient faire à ce genre de peau. Des marins partaient le visage blanc et se retrouvait la peau couverte de ces petites taches de soleil. Elle s’imagina un bref instant amener Lottie près de la mer, pour regarder ses cheveux se gorger de lumière et peut-être son sourire rester plus longtemps qu’à l’habitude sur son visage.
Ocean n’insiste pas lorsque Lottie ne répond pas à sa question — si elle aimerait savoir, égoïstement, pour être peut-être rassuré, pour savoir quoi faire et quoi dire, elle a bien conscience qu’il y avait des choses qu’on ne voulait pas rappeler par des mots. Peut-être plus tard, ou peut-être jamais. Lottie et Ocean ne se faisaient pas de secrets, mais il y avait une importance de se protéger soi-même entre les murs de la DHS, et cela passait parfois par la tentative d’oubli. Alors elle préfère aller chercher à boire, tente de sourire un peu lorsque Lo semble réceptive à sa comparaison guerrière, s’imagine bien déployer des bannières à l’image de son amie, son petit biceps en tension, avec un slogan à base de : on va tous les [redacted]. Cela mettrait un peu de couleur dans le dortoir où la décoration et la chaleur manquait terriblement.
Mais ne sachant pas broder ou tisser de bannière elle se contenta de chanter. Prenant soin de s’abandonner totalement dans ce ton particulier que les sorciers ne pouvaient pas tout à fait imiter. Elle reste assise sur le bord du lit, balance légèrement la tête en rythme avec les paroles tout en surveillant du regard (en couvant des yeux) Lottie qui elle se couche sur le lit pour un peu plus détendre ses muscles endoloris.
Elle aimerait pouvoir faire beaucoup plus. Ocean a du mal à imaginer autre chose que cet enfermement, conditionné depuis trop longtemps à rester entre quatre murs que ce soient ceux d’un bateau ou d’une école — mais avec Lottie elle se rend bien compte qu’il peut y avoir autre chose. La rouquine est comme un feu qui cherchait toujours une porte de sortie, et même si on tentait de l’étouffer, des cendres rejaillissaient toujours l’éclat de la hargne. Lottie apportait à Ocean cette idée que peut-être tout n’était pas forcé d’être comme ça pour toujours. En retour Ocean essayait de prendre soin d’elle autant que possible, de rendre en douceur la chaleur que le feu de Lo lui amenait.
« Merci. J’me sens cent fois mieux. » finit par dire Lottie, après la fin de chanson et un bref silence. Ocean esquisse un sourire et vient suivre son invitation de la main en se calant contre elle sur le petit lit simple. Elles sont toutes les deux assez menues pour y tenir sans que cela ne soit inconfortable et la merfolk se sent toujours plus apaisée quand elle sent la chaleur de Lo à ses côtés. Comme une force qu’on ne pourra pas leur retirer, malgré tous les efforts des sorciers. Chanter pour Lottie, se coucher contre elle et lui sourire c’était sa désobéissance. Elle ne sait pas encore à quel point elle serait capable de désobéir pour Lottie.
« Tu l’as apprise où celle-là ? » Ocean plisse un peu les yeux, comme pour essayer de se souvenir peut-être d’un âge précis, mais quand elle songeait à ces chants, elle ne voyait que le pont du navire. « L’histoire avait l’air triste.Oui, je sais plus exactement ce que ça veut dire… » Beaucoup des chants qu’elle connaissait n’étaient pas en anglais, souvent dans une langue celte dont elle n’avait appris que quelques mots, ou bien en danois qu’elle ne maîtrisait pas non plus. Elle avait dû en apprendre tant… mais certains restaient tout de même plus fortement que d’autres. « Je crois que le titre, c’est J’attends et ça parle d’une personne qui… attend. Qui attend le vent. Et le vent de la mer finit par venir, et par l’emporter au loin, dans un autre monde. » Elle cligne des yeux, les histoires se ressemblaient souvent et Ocean ne savait pas si c’était d’avoir grandi dans cet univers ou bien son sang de merfolk qui faisait qu’elle avait toujours été singulièrement accroché par ces récits, ces chansons mélancoliques qui regardaient toujours l’horizon en attendant quelque chose. « Mais j’en connais des plus joyeuses aussi. De celles qu’on chante pour les mariages. Mon père m’en avait fait apprendre plein. » Dans l’optique de peut-être un jour réussir à la vendre à un sorcier amateur de jolies choses comme il disait, il fallait qu’elle ait un répertoire complet de chants afin d’être utile dans plusieurs occasions. « Mais ça serait mieux avec des instruments. Eh, le jour où on nous laissera faire de la musique ici… » La DHS n’aimait certainement pas la musique, sans doute parce que tout le monde avait conscience d’à quel point cela pouvait renforcer les cœurs et faire naître de la joie, même à partir de rien.
« O. » Ocean ramena ses yeux dans les siens alors que Lottie tourne totalement sa tête vers elle. C’est presque solennel et les mots qui suivent accentuent cette impression. « Quand on sortira d’ici, j’te promets de jamais te lâcher. » La promesse était répétée, mais à chaque fois cela la faisait frissonner. Parce qu’elle avait conscience de la force de ce vœu-là. Rien n’était dit en l’air, quand on en venait à Lottie et Ocean. « Pinky promise. » Ocean la voit lever son petit doigt et elle n’hésite pas avant d’amener le sien pour attraper celui de sa meilleure amie. Elles ne pouvaient pas faire de ces serments inviolables, mais elles n’avaient pas besoin de ce genre de choses pour savoir que cette promesse, elles feraient tout pour la respecter. « Je te le promets aussi Lo. » Et de se coller un peu plus à elle, pour souffler : « Parfois j’ai peur de ce qu’il y a dehors. Je n’aime pas cette école, mais j’ai l’impression que l’extérieur… sera plus dangereux encore. » Elle ne sait pas si ça fait sens, elle ne sait pas si Lottie comprendra tout à fait ce qu’elle veut dire. Mais s’ils étaient tous prisonniers ici, il y avait au moins une forme de routine et d’ordre qui pouvait légèrement rassurer. Dehors, au milieu des sorciers… Ocean était parfois réquisitionnée pour servir de démonstration durant les camps Thickness, pour montrer aux gamins sorciers ce que c’était qu’un hybride, et l’idée d’un monde où il n’y aurait pas que les profs pour les rabaisser et les violenter l’angoissait.
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Comme ça, dans le noir, l'une à côté de l'autre, Lottie a presque l'impression que le temps s'est arrêté. Elle aimerait rester comme ça pendant longtemps, avec Ocean à côté d'elle ; tout est plus simple comme ça. Moins dangereux. Plus chaleureux. La douleur revient, doucement, mais c'est pas grave - elle se cent beaucoup mieux, grâce à son amie. Sa famille. Elle a une sensation de chaleur dans la poitrine - le coeur gonflé si fort qu'elle a l'impression qu'il va sortir de sa poitrine et exploser au milieu du dortoir. "Je crois que le titre, c’est J’attends et ça parle d’une personne qui… attend. Qui attend le vent. Et le vent de la mer finit par venir, et par l’emporter au loin, dans un autre monde." Lottie ne dit rien, hoche doucement de la tête. Attendre. C'est pas quelque chose qu'elle sait faire, elle. D'elles deux, c'est Ocean la patiente ; Lottie, c'est celle qui fonce dans le tas et réfléchit après. Souvent, la rouquine clame que la seule raison pour laquelle elle est encore en vie c'est grâce à son amie, et c'est pas vraiment un mensonge dans le fond. Plusieurs fois, Ocean l'a empêchée de finir aux cachots en la retenant, l'empêchant de faire une connerie ; mais c'est pas toujours suffisant. C'est que, quand l'esprit de Lottie est embrumé par la colère, elle-même ne parvient pas à maîtriser la tempête qui ravage ses os.
"Mais j’en connais des plus joyeuses aussi. De celles qu’on chante pour les mariages. Mon père m’en avait fait apprendre plein." Lottie a envie de demander pourquoi son père lui ferait apprendre autant de chansons, mais, dans le fond, elle connaît déjà la réponse. Plus ou moins. La gamine sait qu'Ocean et elle sont traitées différemment par la société ; il suffit de regarder le comportement des autres à l'école. Si elles sous toutes les deux en bas de l'échelle sociale, et se font piétiner par la société, ce n'est pas de la même façon - et ça enrage un peu plus Lottie chaque jour. Mais qu'est-ce qu'elle peut bien y faire la môme, hein ? "Mais ça serait mieux avec des instruments. Eh, le jour où on nous laissera faire de la musique ici…" Toujours pas de réponse de la part de Lottie, qui se contente de grogner pour approuver ses mots. Déjà qu'ils ont à peine des livres de cours convenables, faudrait pas trop leur en demander non plus ..

La rouquine a un sourire quand son amie mêle son doigt au sien sans aucune hésitation - évidemment. Dans les ombres de la nuit, cachées sous la couchette et recroquevillées sur le lit, les deux mômes se font face et murmurent. Comme les enfants qu'elles n'ont jamais eu la chance d'être. "Je te le promets aussi Lo." Le sourire qui s'élargit, et les pupilles bleues de la née-moldue qui se mettent à pétiller. Elle fait confiance à Ocean - elles n'ont besoin de rien pour savoir qu'elles se disent la vérité. "Parfois j’ai peur de ce qu’il y a dehors. Je n’aime pas cette école, mais j’ai l’impression que l’extérieur… sera plus dangereux encore." Blottie contre Ocean, Lottie ne dit rien pendant quelques secondes. Elle fixe les lattes, comme si elles allaient se mettre à lui parler ; puis soupire. "Pareil." L'oeil se pose sur son amie, dont elle sonde le regard.
Lottie se mordille la lèvre inférieure, parce qu'elle ne comprend que trop bien ses inquiétudes - elles ont les mêmes. "Ici ... on sait ce qui peut nous arriver. On est déjà passés par toutes les punitions possibles, y a plus rien de nouveau. On sait ce qui nous attend, à chaque fois qu'on fait un pas de travers." Silence. Elle serre la main d'Ocean dans la sienne. "Mais dehors ... qu'est-ce qu'il y a ?" C'est une question réthorique. Elles savent ce qu'il y a, en dehors de l'école, du moins en théorique - mais comment les choses se passeront-elles réellement ? "Qu'est-ce qui va nous arriver, une fois qu'on sera parties d'ici ?" L'angoisse qui monte lentement, mais sûrement. Elle ne comprend que trop bien Ocean. "J'ai aucune idée de comment sont les gens dehors. De comment fonctionne leur putain de monde sorcier à deux balles." Moi aussi, j'ai peur. Je suis terrifiée. Quand bien même elle tente de garder la face ; elle ne peut décidemment pas laisser les autres savoir qu'elle est terrorisée. "C'est normal, d'avoir peur." Ces mots sont autant pour O que pour elle-même. "T'es intelligente. Plus que moi. Tu sauras rester en dehors des problèmes, j'en suis sûre. J'te connais comme ma poche !" qu'elle fait avec un petit rire étouffée - une tentative de faire de l'humour, pour alléger l'atmosphère qui s'est trop alourdie à son goût. Puis, quand le silence revient, Lottie se fait plus sérieuse. "On s'en sortira. On doit s'en sortir, O. Ensemble." Elle presse gentiment les doigts de son amie avec les siens, avant de pousser un nouveau soupir las, épuisé.
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Ce n’était pas facile, d’admettre cette crainte. Il y avait comme une trahison de soi à soi, ou une trahison envers Lottie qui souffrait tellement de la violence de ce lieu et des professeurs, de dire qu’elle préférait presque rester ici plutôt que d’affronter le grand monde. Comme si ce qui les attendait là-dehors était une version plus lourde et atroce de ce qu’ils vivaient ici. L’école était un microcosme de la société, l’équipe professorale représentait le gouvernement, mais au moins parmi la population des élèves ils étaient tous dans le même bain, plus ou moins. Évidemment, il y avait ceux qui se disaient qu’ils pouvaient palier à la misère de leur situation en violentant les élèves plus en difficulté qu’eux, mais une sorte de solidarité étrange, sourde et amère les réunissaient quand l’heure venait de s’aligner dans le hall devant les professeurs qui voulaient leur remonter les bretelles. On se battait, on harcelait, on insultait et on se moquait, mais devant les adultes on se taisait. Dehors, cela ne serait pas le cas et l’optimisme dont elle tentait de faire preuve ne parvenait pas à lui ôter ça du crâne. Elle espère juste que cela ne blessera pas Lottie, d’une quelconque manière.
« Pareil. » Le soupir est partagé. Et les yeux se croisent, l’iris rempli de la même idée, de la même crainte, du même sentiment d’enfermement. « Ici… on sait ce qui peut nous arriver. On est déjà passés par toutes les punitions possibles, y a plus rien de nouveau. » Ça c’était vrai pour Lo, Ocean n’avait pas eu le droit à toute la panoplie, mais elle savait ce qui existait, ce qu’on pouvait subir. Et comme disait Lottie, c’était ce savoir-là qui avait quelque chose de rassurant, malgré toute l’horreur qu’il dissimulait qu’à peine. « Mais dehors… qu’est-ce qu’il y a ? » Ocean ne répond pas, parce que cette question n’attend pas de réponse, rien de bref ne pourrait être suffisant pour dire ce qui, effectivement, les attendait quand, comme disait Lo, elles seront parties de l’école. « J’ai aucune idée de comment sont les gens dehors. De comment fonctionne leur putain de monde sorcier à deux balles. » C’était vrai que Lottie savait ces choses encore moins qu’Ocean qui avait eu au moins la chance de grandir dans un milieu magique, même si ce n’était pas la société anglaise. Mais les sorciers, elle les connaissait, savait comment ils fonctionnaient, plus ou moins en tout cas… mais les marins n’étaient sans doute pas des modèles très précis de ce qu’étaient les anglais dans leur globalité. « Quelque chose de compliqué et d’entremêlé sans doute… » Ocean murmure. « C’est normal d’avoir peur, » qu’elle lui dit. Et Ocean sourit. C’était sans doute normal pour eux, oui, parce que c’était un sentiment courant qui finissait par s’installer dans le creux du ventre et par faire son nid, douloureusement. « T’es intelligente. Plus que moi. Tu sauras rester en dehors des problèmes, j’en suis sûre. J’te connais comme ma poche ! » Elle rit, tout bas, et Ocean l’imite. Elle ne se sent pas forcément intelligente, peut-être qu’elle a l’esprit pratique, mais elle a aussi la manie de se retrouver figée devant la peur de ce qu’on pourrait lui faire, ce que Lo ne semblait pas avoir, elle. « Je me chargerai de t’aider à rester aussi en dehors des problèmes alors, » elle propose comme si son talent était transmissible. « Je serais ton avocat. Tu m’appelleras si tu as besoin de moi et j’arriverais en courant. » Si seulement cela leur aurait été possible… mais Ocean n’avait pas la moindre idée de l’effort que mettait le gouvernement à faire disparaître les nés-moldus quand il lui en prenait l’envie. « On s’en sortira. On doit s’en sortir, O. Ensemble. » Elle lui rend la pression, sur ses doigts : « Ensemble ou rien. Moi le cerveau, toi les muscles. Et puis… » Elle baisse la voix. « Peut-être que tout ça va s’arrêter. Quand j’étais enfant, y avait pas ces lois. Je me souviens du monsieur du gouvernement qui avait forcé mon père à me déclarer, pour me protéger. Et sur le bateau il y avait un sorcier enfant de moldus, comme toi. Personne ne lui disait rien. Peut-être qu’au bout d’un moment… peut-être qu’on n’aura pas à subir ça toute notre vie. »
Elle se tourne sur le flanc pour mieux lui faire face, pelotonnée contre le lit : « On prendra une maison près de la mer, on aura des moutons pour tricoter des pulls et un jardin avec plein de patates et on n’aura besoin de ne jamais voir personne pour vivre. »

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