BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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A SOLDIER ON MY OWN



Deep in the ocean, dead and cast away
Where innocence is burned, in flames
A million miles from home, I'm walking ahead
I'm frozen to the bones, I am.
[ ]

———————


Si les cloches retentissent, c’est qu’un mois à dû s’écouler depuis la dernière chasse.

En ces lieux, il y a peu d'intérêt à concevoir le temps d’une quelconque autre manière. Si l’on surprend quiconque à compter les jours à son arrivée, c’est un passe-temps que tout le monde ici a fini par délaisser. Quotidien de pluie, de brouillard et de nuits qui parfois semblent s’éterniser, quand le soleil se lève pour se terrer derrière les épais nuages écossais, privant ces prisonniers, ces rebus de la société, de sa grâce, les jours s'enchaînent mais l’angoisse persiste. Et si les lycans comme lui ont au moins le cycle lunaire pour les guider et leur prouver qu’au-delà de ces mers, des limites de cette île de malheur, le monde n’a pas arrêté de tourner, Egon a toujours préféré cracher dans la boue que regarder vers le ciel. Depuis combien de temps est-il prisonnier ? Combien de jours, de mois, d’années ? Combien de pleines lunes, combien de battues ?

Il sait pas, il s’en fiche.

Il n’y a que le son des cloches comme corne de brume, annonciatrices des batailles à venir. Signal résonnant jusque dans les recoins les plus isolés de leur prison et dont les résidus hanteront même leur sommeil, quand la traque sera terminée. Symphonie dissonante qui fait trembler l'épiderme, requiem morbide qui glace le sang, mélodie qui les prévient qu’il est revenu le temps : le temps de courir, le temps d’endurer. Le temps de survivre.

Les pieds profondément ancrés dans le sol, le sorcier brave la cacophonie avec sévérité. La silhouette droite et la respiration lente et lourde afin d’apaiser les battements de son cœur, il sent la hargne tendre ses muscles à mesure que l’écho se dissipe dans la vallée. L’instinct de la bête creusant jusqu’aux limites de son humanité, galvanisée par la liberté garantie d’une pleine lune proche, le loup, symbole de liberté, redoutable prédateur qui refuse de devenir gibier et dont la nature même s’oppose à la crainte que ces trois notes fatales ont, au fil des battues, entraîné en lui. Vaine révolte : ses jambes ne peuvent fouler la terre avec tant d’aisance, ses ongles ne sont pas assez aiguisés pour lacérer la chair, ses dents pas suffisamment acérées pour déchirer des membres. Terriblement Humain, honteusement impuissant.

Le silence est retombé et semble désormais plus lourd. La tension dans l’air est palpable et la forêt toute entière retient son souffle. Toujours immobile, les yeux clos, Egon inspire profondément, hume l’air et tend l’oreille, ses sens en alerte. Des soupçons d’effluves singulières lui chatouillent les narines : parfums venant de l’autre côté de l’océan et odeur de brûlé. Des intrus à Gracefield, Ogygie des criminels. La chasse a débuté, et les vautours ne tarderont pas à leur tomber dessus.

I’ll go to the village with you, décide un comparse en se tournant vers les deux humains de leur petit groupe, et Egon comprend qu’il devra rester derrière. One of the new guy went towards the creek not too long ago. Try to catch up with him and meet us there.

Réajustant sa chemise sur les épaules, acquiesçant avec nonchalance, un See you on the other side murmuré avec cynisme marque la fin de leur expédition et le sang-mêlé se retrouve à arpenter seul les chemins gadoueux en direction du ruisseau. Le pas hâtif mais précis, et aussi silencieux que possible, il se meut à travers les arbres avec inconfort, ses orteils gelés par les flaques boueuses s’infiltrant dans ses chaussures trouées, les branches griffant la peau de ses bras dévoilées par les manches retroussées de son vêtement tâché de tout part. Tel est l’ingrat rôle des lycans au sein de cette résistance de fortune : les loups jetés en pâture, chaire à canon engagée pour accaparer l’attention des chasseurs et subir les tourments qu’on souhaite épargner à autrui. Et bien qu’Egon concèdera, non sans rechigner, que rejoindre la meute lui facilita grandement la vie sur bien des points, survivre seul à Gracefield n’étant pas à la portée du premier venu, ses tendances de loup solitaire, et son instinct pointu de préservation de soi persistent jusqu’à ce jour. Ainsi, quand il arrive à destination et que personne ne s’y trouve, il ne tarde pas à conclure sa recherche. Où qu’il soit, le petit nouveau ne peut désormais compter que sur lui-même. Les mauvaises habitudes ont la dent dure.

Son élan interrompu par un grognement familier qu’une oreille autre que lupine n’aurait su discerner, ses réflexes le guident jusqu'à derrière un épais tronc d’arbre avant qu’il n’ait le temps de déguerpir. Figé dans sa position, il n’a pas besoin de risquer un regard dans leur direction pour savoir qu’une wyvern et son gardien rôdent dans les parages, et que la terrible créature s’abreuve de l’eau de ce ruisseau, à quelques mètres de lui seulement. Accroupi au ras-du-sol, ses sens sollicités afin de déceler une ouverture, un rapide contrôle de ses voies de sortie attire son attention sur ce qui, jusqu’ici, lui a échappé : des traces de pas, encore fraîches, que personne n’a pris soin de dissimuler. Une piste menant droit vers une petite caverne dans laquelle il s’était lui-même maintes fois échoué, lorsqu’il faisait encore bande à part. Une poignée de pierres jetées dans la direction opposée d’un coup de bras robuste en guise de diversion, il s’enfuit de sa cachette une fois la voie libre avant de rejoindre la grotte.

I know you’re in there. Sa voix, basse et ferme, résonnant contre la pierre humide, le dos tourné à l'obscurité, le regard ancré sur l’horizon, à l’affût du moindre mouvement, de la moindre silhouette, Egon s’apprête à bondir. One of those … beast is lurking around. That cavern isn’t that hard to find. You have three seconds to show yourself before I leave.

Agression contrée par les effluves subtiles d’un parfum enivrant semblant sortir des plus poussiéreux recoins de sa mémoire et qui, sans qu’il ne sache réellement pourquoi, et trop préoccupé pour s’en formaliser réellement, lui serra les entrailles et lui pinça le cœur.

@zander blomkvist

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Deep in the ocean, dead and cast away
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Zander n’a plus aucune notion du temps; il ne sait plus quel jour l’a vu se lever pour la énième fois. Il ne sait pas depuis quand il est sur cette île. La seule chose qu’il sait pour le moment, c’est qu’il n’est pas le seul à avoir atterri ici. Parfois, il fait des rencontres hasardeuses, tantôt salutaires, tantôt malchanceuses. S’il n’avait jamais eu à survivre seul par le passé, les années passées à errer de camp en camp avec l’Ordre du Phénix lui ont appris les rudiments de la nature, mais aussi l’intensité de la noirceur humaine parfois.

Il regarde ses mains de ses yeux voilés par le manque de sommeil; elles sont crasseuses, abîmées, tachées. Il sait que son âme l’est tout autant. L’instinct de survie a depuis quelque temps pris le dessus sur le reste. Lui qui était auparavant un étudiant frêle et sans conviction, le voilà aujourd’hui à courir comme un dératé à travers les plaines et les marécages, tâchant de trouver une cachette pour sa pauvre personne à chaque retentissement des cloches. Les quelques baies qu’il a pu trouver sur le chemin ce matin lui suffiront pour garder l'œil ouvert quelques heures, mais il sait que la faim l’amenuie—peut-être dans quelques jours rendra-t-il son dernier soupir s’il ne parvient pas à sortir de là. Son esprit embrumé ne lui permet pas pour le moment de réfléchir convenablement. Des deux solutions qui s’offrent à lui, Zander ne sait laquelle serait la moins stupide : se laisser mourir ou risquer d’aborder des inconnu·e·s.

Les cloches retentissent de nouveau à travers l’île. Cela fait donc un mois que la précédente Battue est passée. Il ne saurait dire si ça lui a paru long ou au contraire extrêmement court. Il sait que l’heure est à l’action maintenant. Entre les nouvelles têtes chassées, les gardes à dos de wyverne, et les individus peu scrupuleux, personne ne peut s’apitoyer sur son sort. Il rassemble les quelques affaires qu’il a amassées ces derniers temps : un vieu sac à dos troués par endroit, une pomme encore rouge, un tee-shirt et un pull de rechange beaucoup trop grands pour lui, quelques herbes médicinales et surtout un grand bâton au bout duquel il a attaché avec de la ficelle un espèce de silex mal taillé. Même s’il sait l’arme de mauvaise facture, il se sait assez galvanisé par la peur et le sentiment d’injustice pour l’utiliser à bon escient et ralentir quelconque adversaire. Quelle injustice, demandez-vous ? L’injustice de s’être retrouvé ici, en pleine nature, à devoir se battre comme des animaux pour survivre. L’injustice d’avoir tout perdu de sa vie précédente—non pas qu’il avait de bonnes relations avec sa famille, mais rien n’aurait pu être pire que ce cauchemar. L’injustice de ne pas être né sous la “bonne” étoile, selon les définitions élitistes défendues par le gouvernement. L’injustice de ne pas être assez digne de vie, ni de décence.

Les pieds chaussés de vieilles baskets trouées foulent le sol à vive allure. Qu’il s’agisse d’herbe mouillée, de boue ou de chemins caillassés, Zander tâche de ne pas ralentir. Il manque parfois de chuter, glisser ou se tordre la cheville, mais il se fait violence pour garder son équilibre. L’avantage d’avoir vécu des années de galère et de cavale, c’est que l’endurance vous permet de tenir un peu la distance. S’il avait toujours détesté les cours de sport, il sait s’être rattrapé depuis bien longtemps. Il court, sans réellement regarder où il va, mais il sait qu’il doit être en constant mouvement s’il veut espérer se cacher au bon endroit. Avec le temps, il a appris que l’analyse du terrain et des alentours était primordiale. Alors ses yeux bifurquent parfois, à droite, à gauche, cherchant du regard quelque chose qui pourrait convenir. L’instinct de survie, couplé au stress, est quelque chose de fascinant : le cerveau traite les informations à une allure telle qu’il est difficile de réellement comprendre comment on y arrive; l’objectif de son cerveau à l’heure actuelle est de trouver la planque qui lui permettra de survivre.

Après plusieurs minutes d’une course effrénée, Zander commence à paniquer : soit il poursuit sa route en espérant trouver quelque chose, soit il décide de retourner à sa précédente planque, la crique. S’il avait pu profiter d’un peu de repos la dernière fois dans cette grotte sombre, il ne sait pas s’il aurait la même chance aujourd’hui. Un brin superstitieux, l’idée de retourner deux fois au même endroit le met mal à l’aise. Mais l’écho du cri monstrueux de la wyverne qui balaie les plaines alentour le ramène à lui-même et à un esprit plus logique : la crique fera l’affaire.

Se faufilant à la hâte entre les arbres, ses mains repoussant parfois son corps des troncs pour éviter de s’en choper un en pleine tronche, Zander poursuit son ascension jusqu’à l’endroit ciblé. Le ruisseau à quelques mètres de là s’écoule à un rythme régulier, mélodie berçante brisant le silence de mort qui règne sur les lieux. La tête blonde s’assure que personne n’est dans les parages, et se glisse jusque dans la caverne qu’il connaît bien. Il s’aventure jusque dans le fond de cette dernière, l’obscurité empêchant quiconque de l’apercevoir. Seule son odeur pourrait le trahir, certainement un mélange sauvage entre son odeur personnelle et les semaines de galère à traverser vents et marées. Zander balaie cette idée de son esprit; quiconque s’aventurera dans cette grotte ne prendrait pas la peine d’humer l’air, se dit-il.

La bête au dehors semble se rapprocher et Zander se recroqueville dans un coin, son sac devant lui qu’il entoure de ses bras, grotesque dernier rempart entre le monde extérieur et sa petite personne. Il entend la wyverne hurler dangereusement, puis le silence. Il ne sait pas qu’elle s’abreuve non loin de là au ruisseau; lui s’imagine qu’elle doit être en train de renifler ses traces et qu’il peut faire une croix sur sa vie, aussi misérable soit-elle. Zander ferme les yeux, comme s’il allait disparaître comme par enchantement. Il attend, soit la délivrance, soit la sentence, mais il attend. Il n’y a rien d’autre à faire, se dit-il. Fuir ? Inimaginable. À peine aurait-il passé la tête en dehors de cette planque que le gardien lui ferait la peau. Non, vraiment, rester ici et attendre est ce qu’il y avait de mieux à faire.

Il ne fallut pas longtemps pour que des bruits de pas se fassent entendre à l’entrée de la grotte. I’m fucked! pensa-t-il en fermant les yeux avec encore plus de vigueur, s’attendant à éprouver la pire douleur qui soit. La voix qui s’élève l’arrache à ses pensées fatalistes. Et à peine eut-il entendu le timbre bas de l’inconnu que Zander se lève d’un bon. Les flashs de souvenirs crépitent dans son esprit; un visage, son visage, ferme et peu souriant, qui s’installe dans sa tête. Se peut-il que ce soit lui ? Zander secoue le chef; non, non, non ! Ça ne peut pas être vrai. Ce n’est qu’une blague de mauvais goût que lui fait sa tête à cause de la fatigue. Ou pire encore, c’est le gardien qui se joue de lui. Ou pire encore, un épouvantard ? Zander ne sait plus, n’en sait rien, mais recule et plaque son dos contre la paroi rocheuse.

Who are you? What are you? souffle le garçon. He’s probably dead by now, that cannot be true.

Blomkvist fait une pause. S’il doit mourir maintenant, il préfère que ce soit dans le noir, et qu’il ne voit pas le visage de son bourreau, surtout s’il a l’apparence trompeuse de l’être aimé.

Then leave, assaine-t-il. I don’t trust strangers. The three seconds are up anyway. Goodbye, dit-il, insistant sur le dernier mot.

@egon basch

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Une claque, une caresse : parmi les rebus de boue, de sang, de sueur et de magie, une fragrance aérienne persiste et s’impose. Piste reniflée dont les traces se perdent dans les zones ombreuses de sa mémoire, les recoins oubliés, scellés par le temps et la rancœur, elle exige pourtant d’être reconnue, nouant ses entrailles d’un sentiment désarmant de nostalgie qui le fige dans sa position. Des bribes de souvenirs dessinent une silhouette qu’il peine à reconnaître et les contours d’un lieu où il fut un jour bon de se sentir, l’entraînent loin de cette réalité morose jusqu’à une époque où il ne se doutait pas encore ce que constituerait son triste quotidien. Sur le bout de la langue, son nom au bout des lèvres.

Les pièces du puzzle éparpillés aux quatre vents, le dos tourné au passé et le regard pointé vers l’avant, pour en ces lieux, demain n’est jamais acquis.

Au coin du feu, les criminels avouent leurs méfaits. Sous les étoiles, ils songent à tout ce qu’ils ont laissé derrière eux. Au bord de l’océan, les pieds frôlant l’écume et le regard perdu vers l’horizon, ils fantasment sur ce qu’ils retrouveront une fois tirés de cet enfer. Rien de tout ça pour ce condamné, survivant têtu uniquement animé par l’instinct et la lâcheté. Des questions laissées sans réponse par le clébard qui s’enferme dans un mutisme caractéristique : au moins son manque de loquacité reconnu cache le triste fait qu’il n’a simplement rien à dire.

De son passé, il a tout scellé.
De ceux qui comptent pour lui, il s’est convaincu qu’aucun ne s’inquiète de son sort.
Précipité dans le chaos, la vie régie par le son des cloches : Egon a oublié.

Curieuse mélancolie se mue en méfiance quand le jeune sorcier réalise que la personne terrée dans cette tanière n’est pas celle qu’il a été envoyé chercher. Sa propre voix résonne contre la roche humide et noie un instant les bruitages discrets d’une respiration saccadée détectée au fond de la grotte. Si le manteau obscur et épais de la pierre protège l’inconnu d’un regard risqué vers l’arrière de sa part, Egon n’a pas besoin de voir dans le noir pour déterminer sa position. Pour autant, les trois secondes convenues arrivent à leur terme et il ne revient jamais sur ses paroles. Dans un dernier élan perturbé, il hume l’air une ultime fois, désireux de profiter de ce mystérieux parfum auquel il peine à se décrocher.

Son nom au bout des lèvres.

Et quand sa voix jaillit de l’obscurité et s’élève dans la grotte, c’est une dizaine de sortilèges de stupéfixion qui semblent endolorir ses membres et raviver sa mémoire.

Zander.

Élément manquant du puzzle, la voix s’allie à l’odeur pour reconstituer le portrait de celui qu’il pensait disparu pour toujours, passé sondé et flux de souvenirs créant une vague monstrueuse s’apprêtant à s’abattre sur un Egon paralysé. Et si le timbre fluet, les mots sélectionnés et l’intonation divaesque et cynique ne permettent pas le doute quant à l’identité de son fantôme, il refuse d’y croire. Le visage déformé par une expression inqualifiable, mélange d’horreur, de confusion et de colère, le regard orageux destiné à quiconque s’amuse de son désarroi en ce moment même, il brave le tsunami d’émotions avec insensibilité, véritable statue d’acier dans l’œil de la tempête. Mâchoire et poings serrés, lueur sombre dans les pupilles, il se détourne de la lumière pour s’enfoncer dans l’obscurité de la grotte.

Who is he? What is he? Ces mêmes questions qui lui démangent la gorge, qu’il aimerait cracher, hurler, rugir. Pulsions retenues par la présence proche d’une bête monstrueuse, il canalise la frénésie dans sa démarche furibonde, incapable de dire si c’est son corps ou si c’est le sol qui tremble sous ses pas, chacun de ces derniers nourrissant la certitude qu’il ne peut, en aucun cas, s’agir de Zander. Suivant la direction de la voix, il ne tarde pas à débusquer l’imposteur derrière une colonne, à l’attraper d’une poigne vive par le col et à le coller contre la paroi rocheuse opposée.

You’re damn right, it cannot be true, vocifère-t-il, la mâchoire crispée, son regard fuyant vivement celui de sa cible. So what did Zabini cooked up for us this time? Polyjuice? Some kind of elaborate spell created to mess with us? As if being hunted by wizards and fucking wyverns wasn’t enough?

L’avant bras maintenant l’homme contre le mur et l’autre main palpant son corps à l’aveugle et fouillant ses poches à la recherche d’une arme, d’une baguette qu’il pourrait aisément dégainer, il parvient seulement à trouver une branche d’arbre à laquelle on avait accroché un silex, qu’il jette à l’autre bout de la grotte avec dédain et un grognement frustré. Son regard se détachant du visage sur lequel il ne veut pas s’attarder pour venir s’apposer sur le sac gisant à leurs pieds, Egon s’en empare et l’ouvre d’une main, déversant son contenu sur le sol à la recherche d’un objet compromettant.

If this is some kind of mind games, you chose the wrong man to trick me, souffle-t-il, un léger tremblement dans la voix. There’s no way Zander would end up in this hellhole.

Il craque à la mention du nom, mais se reprend aussi vite, son regard examinant furieusement les quelques baies, le fruit et les vêtements qui gisent désormais sur le sol froid de leur cachette. L’apparat du parfait chassé, les maigres possession du condamné à Gracefield. Malgré lui, et tandis que la cruelle réalité s’installe, il soulage son emprise.

He doesn’t belong here, souffle-t-il, l’idée lui paraissant toujours inconcevable, ses pupilles s’égarant cette fois dans le vide.

Si Zander est bel et bien là, c’est que le monde est bel et bien devenu fou.


@zander blomkvist

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L’invasion de souvenirs aussi douloureux qu’heureux est telle que Zander a l’impression qu’un tsunami de nostalgie s’abat sur son esprit endolori par la fatigue, la faim et les années d’errance solitaire. Car même s’il n’a jamais réellement été seul pendant les années qui ont suivi Poudlard, au fond de lui, il a toujours eu l’impression qu’une partie de lui manque. S’il a été difficile de l’admettre, Zander s’est accommodé à l’idée qu’un fragment de son cœur avait été emporté avec Egon, arraché de sa propre personne à la seconde où cet escalier mouvant avait creusé un fossé infranchissable entre eux. La tête blonde se tient là, pas complètement droit, tenant à peine sur ses guiboles, la peur menaçant de faire lâcher ses genoux. Il a l’impression de porter un poids énorme sur ses épaules; le poids des années, de l’absence de l’être aimé, de la culpabilité de ne pas avoir réussi à l’oublier pour son propre bien. Ce poids le tasse, ancre ses pieds dans le sol mais le fait plier.

La tension dans l’air de cette grotte obscure est palpable. Zander sent bien que son interlocuteur ne plaisante pas. Une détermination qui lui rappelle définitivement quelqu’un. Ce visage même qui crépite en flashs dans son esprit meurtri. Egon avait été beaucoup de choses pour le jeune homme. L’émoi des premiers sentiments, il le lui doit. Il lui doit aussi une légère prise de confiance qui lui a permis de survivre jusqu’à présent, sans trop être amoché… Egon avait été son admiration, l’objet de ses rêves mais aussi de ses hantises et de ses anxiétés. Il n’avait jamais été quelqu’un de bavard, d’expressif ou de foncièrement attachant. Personne n’avait voulu se lier à ce garçon austère, parfois violent, dont la carapace semblait aussi épaisse que la peau d’un éruptif. Zander, lui, n’en avait cure de ce que pouvaient en dire les autres. Ils étaient tous deux des marginaux à leur manière. La curiosité de Blomkvist avait été piquée au vif lorsqu’il avait aperçu Egon pour la première fois; non seulement il l’avait trouvé extrêmement séduisant, mais il se dégageait de lui une aura particulière dont les autres se méfiaient, mais qui provoquait chez Zander une sensation étrange dans le bas-ventre : un mélange de papillons et d’adrénaline; une adrénaline qui s’insinuait dans ses veines à mesure que l’imposant—à ses yeux—corps d’Egon se trouvait près du sien.

Cette adrénaline du danger se ressent d’autant plus fortement aujourd’hui, ravivée d’abord par les souvenirs qui se rappellent à lui, puis par l’aura qui tapisse lentement la grotte. Si une partie de Zander continue de nier la possibilité d’avoir retrouvé Egon ici, une autre partie le sait, espère, continue d’aimer.

De son passé, Zander n’a rien scellé.
Zander n’a pas oublié.
Quel que soit le chaos dans lequel il se retrouvait constamment, la seule chose qui l’a fait tenir jusqu’à présent, c’est l’espoir, assurément inconscient, de pouvoir un jour être réuni avec Egon.

Cette multitude d’émotions qui assaille Zander le fait tressaillir. Chaque cellule de son corps se met à trembler, l’anxiété et la nostalgie suintant de ses pores. Sa respiration se fait plus saccadée à mesure qu’il sent son thorax et sa gorge se serrer. Le bruit des pas de l’inconnu se fait entendre alors qu’il se rapproche dangereusement de sa cible. Dans les secondes qui suivent, Blomkvist est agrippé par le col et plaqué contre la paroi rocheuse. Au-delà de la peur qui s’infiltre le long de sa colonne vertébrale et fait se dresser les poils de sa nuque, Zander peut sentir aisément toute l’aura et la pression exercée par son corps imposant. It could definitely be him, in the end. Existerait-il une magie si puissante qu’elle serait capable de reproduire de telles sensations ? Egon est marqué au fer rouge sur la peau de Zander; il le reconnaîtrait entre mille.

Dans la pénombre, le visage de l’inconnu est à peine discernable. La fatigue et la faim troublent la vision de Zander depuis un bon moment déjà. Sans compter l’afflux d’informations qui assaille son esprit : il n’est pas capable de dire s’il s’agit vraiment d’Egon ou non. La colère semble déformer les traits de l’homme, mâchoire crispée, regard fuyant. La nervosité est palpable. If that’s a trap, this guy is a very good actor, pensa Zander.

Après avoir sondé le contenu du vieux sac à dos, le garçon aux cheveux rasés finit par soulager l’emprise. Blomkvist a envie d’y croire, voudrait que ce soit lui, voudrait qu’il le prenne dans ses bras, le sert aussi fort qu’il le peut et lui dise qu’il est désolé de ne pas l’avoir trouvé avant. Mais une infime partie de lui continue de douter de cette possibilité. I don’t know where I belong… Did I ever know, anyway? If hell looks like this, that’s where I shall be.

If you’re really him, tell me what happened at Hogwarts when we parted ways, questionne-t-il, la voix encore tremblante du souvenir—le souvenir d’un baiser volé par le destin.

@egon basch

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Il serait presque trop facile de se reglisser dans la peau de cet enfant, de glisser sa main dans la sienne et de reprendre là où ils s’étaient quittés. Une décennie de séparation, mais autour d’eux, il semble que le monde n’a jamais cessé de brûler.
Au milieu du chaos, ils se sont quittés et au milieu du chaos, ils se retrouvent.
Il serait presque trop facile de baisser sa garde, de se laisser désarmer par ces gros yeux bleus et d’autoriser le soulagement de le savoir en vie. Sûrement est-ce là exactement ce que les maîtres-marionnettistes attendent de lui, afin de frapper là où ça fait mal. Mais après une décennie de séparation, Egon n’est plus cet enfant.
Forgée dans les flammes, sa carapace est aussi dure que de l’acier. Alors le prisonnier maintient son emprise brûlante sur le garçon et ne lui laisse aucun répit, vociférant injures et s’agitant à la recherche d’une preuve irréfutable de cette fourbe mascarade. Mais les pièces du puzzle s’assemblent parfaitement et dévoilent la triste vérité qu’il refuse pourtant de regarder en face. La figure du Blomkvist immobile sous son avant-bras tremblant reste péniblement silencieuse, et refuse de lui offrir le réconfort d’un rire mauvais qui confirmerait ses craintes. Et quand son regard lupin se pose sur les maigres possession du condamné, Egon sent ses forces le quitter, et il est incapable de le retenir contre le mur plus longtemps.

Ainsi donc, le monde est bel et bien devenu fou.

Il semble le comprendre avant Zander. S’il n’ose toujours pas lever le regard pour braver le sien, il le sent peser à l’arrière de sa nuque. When we parted ways, un rictus mauvais accueille la requête du blond. Il n’a aucun mal à se remémorer les cris d’angoisse, l’écho des sortilèges lancés dans les couloirs, l’impression que tout autour d’eux, les fondations du château étaient en train de trembler, le bruit de sa cape de sorcier flottant dans sa course, la sensation nauséeuse qu’il dévalait ces escaliers pour la dernière fois, l’adrénaline rampant dans ses veines, galvanisant ses moindres gestes. Et puis bien sûr, le poignet de Zander dans sa main, les Protego lancés à foison, cette présence lui insufflant le courage nécessaire pour continuer à avancer, à se frayer un chemin à travers le chaos quand son corps et son esprit se liguaient contre lui et lui intimait de céder à la panique.
Son souffle sur son visage, son regard accroché au sien, la chaleur émanant de ses lèvres. Piégés dans l'œil de la tempête, l’attirance jusqu’ici soupçonnée lui avait semblé évidente. Quand plus rien ne leur semblait acquis, tout semblait enfin prendre sens. Présent dans l’instant, dans cette bulle de leur création, il aurait juré que rien ne pourrait les séparer.

Des flashs aussi clairs que de l’eau de roche. Et avec les souvenirs enterrés, la rancœur refoulée. S’il avait été harpie, le blond serait déjà maudit. Les épaules tendues, il fait quelques pas dans la lumière avant de concéder enfin à lui faire face. Près de dix ans depuis qu’ils se sont retrouvés face à face. D’adolescents tentant de trouver leur place, de faire sens de la vie, ils sont devenus des hommes payant le prix de leurs choix. Ironique que ces derniers les aient tous deux menés à Gracefield. S’il a bien dû gagner quelques centimètres depuis leur dernière rencontre, il arbore toujours la peau pâle, les cheveux platine et le charme caractéristique des individus au sang de vélane. Quelle injustice que même la chasse ne puisse altérer sa beauté. Egon, quant à lui, n’ose imaginer ce que les battues ont fait de lui. Inconsciemment, sa main caresse sa joue gauche pour s’assurer que le pansement dissimulant son tatouage est toujours présent.

After the stairs broke us off, répète-t-il en portant sur le vélane un regard qui n’a rien d’attendrissant. Ces foutus escaliers. I went looking for the girls, but I couldn’t find them. I couldn’t find anyone. I found myself between fights, so I hid until things quiet down. Voix railleuse jaillissant de lèvres déformées par une grimace. Quelle ironie, qu’une des seule fois où il n’a pas pensé qu’à sa gueule lui ait prouvé que c’est ce qu’il aurait dû faire. I went looking for you after, as I said I would, poursuit-il d’une voix plus calme, mais vibrante d’amertume. They said you left with the Order.

Ainsi, il ne lui retournera pas la question.

How did you end up here, Zander? Il hausse les sourcils, croise les bras sur sa poitrine. Got caught trying to save the world?

Provocation dans la voix, ressentiment dans le regard et un pincement au cœur.


@zander blomkvist

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I'm frozen to the bones, I am.
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———————


Lorsque l’escalier de Poudlard avait bougé, créant ce fossé béant entre eux, tant physiquement que psychiquement, Zander avait suivi à la lettre l’invective d’Egon. Go! I’ll catch you up later! avait-il ordonné. Zander avait suivi les quelques fuyards, espérant que son comparse le rejoigne peu de temps après. Naïveté à peine cachée, le jeune homme attendant des jours et des nuits près du feu de camp qu’Egon daigne faire son apparition. Au bout de plusieurs lunes, Blomkvist s’était résigné, aidé par ses nouveaux compagnons d’infortune. He won’t come back, lui avait-on dit. Répété. Encore et encore. Jusqu’à ce qu’il arrête d’attendre. Le peu de joie de vivre qui lui restait s’était aussi envolé. L’absence d’Egon avait été particulièrement difficile pour Zander. Lui qui ne tenait déjà pas très bien sur ses jambes, il avait eu l’impression d’avoir perdu la béquille qui lui permettait de garder un tant soit peu d’équilibre. Durant toute sa scolarité, Egon avait été un pilier sur lequel se reposer, et ce n’était qu’au moment de sa disparition que Zander comprit enfin toute l'étendue de son attachement.

Ce flot de souvenirs et de nostalgie envahissant Zander en cet instant fait palpiter son myocarde. La réalisation de ce qui se passe dans cette grotte fait son chemin jusqu’à son cerveau, bien que son cœur ait certainement déjà trouvé la réponse. Quand Blomkvist pose la question, il sent la prise de l’inconnu sur son col se desserrer. À peine le geste a-t-il été commis qu’une nouvelle vague d’anxiété et de nostalgie balaient les derniers remparts de Zander. Alors qu’il restait crispé jusqu’à présent, il sent son corps se relâcher et ses bras tomber le long de son corps en signe de reddition. Egon… crie la voix dans son esprit, comme une supplique, un appel à l’aide, l’invective intime de le faire sien. L’Egon en question se retire de cette bulle éphémère, brisant toute intimité, s’éloignant de son vis-à-vis. Et comme on tire sur un élastique, Zander sent son cœur se tendre, se tordre.

Egon fait quelques pas dans la lumière avant de se retourner et de lui faire face. La tête blonde se mord l’intérieur de la joue pour s’empêcher de fondre en larmes. Le visage de l’être aimé n’est pas  complètement visible, encore caché par la pénombre qui se fait maîtresse des lieux, mais les quelques rayons lumineux de l’extérieur permettent à Zander d’en distinguer les contours.

Egon lui paraît plus imposant qu’il ne l’était déjà. Sa mâchoire carrée est plus dessinée qu’auparavant, ses muscles un peu plus saillants, le visage plus marqué que dans leur jeunesse. Il a un pansement sur la joue, qu’il caresse de ses doigts comme s’il voulait vérifier qu’il était toujours en place. Egon lui inspire plus de craintes encore que durant leur adolescence; la crainte d’être rejeté, de ne plus lire la même lueur de tendresse qui traversait parfois son regard, d’avoir retrouvé un homme différent. La tension est palpable, alourdit l’air. Il y a quelque chose de foncièrement différent chez Egon dorénavant, comme une bestialité chevillée au corps. All these years on the run changed us… We’re not those young boys anymore.

Sa voix railleuse envahit la caverne, la tête de Zander; elle pénètre dans ses pores, s’insinuant en lui comme un venin. Avec la réalisation de son identité, s’en vient la douleur des retrouvailles. Egon est amer. C’est un coup au cœur. How dare you?! Blomkvist serre les dents, faisant se dessiner un peu plus sa mâchoire. Comment osait-il lui reprocher d’être parti ? Il avait bien vu le chaos environnant, comme lui. Dans ces circonstances, il lui avait été impossible de le retrouver. Le pouvait-il, de toute manière ? S’attendait-il à ce que Zander devienne soudainement un parangon de vertu, frère courage se jetant corps et âme dans la bataille à la recherche de l’être aimé ? Hell no!

You said you would catch me up later, indeed. Alas, you did not. Railla Zander à son tour. Lui aussi peut jouer au petty little boy.

Blomkvist tente de reprendre pied, croise ses bras lui aussi pour se donner contenance, amarant son regard dans celui d’Egon, sans le lâcher des yeux une seconde. S’il y a une chose qui diffère d’avant, c’est la capacité de Zander à ne plus céder aussi facilement.

Le jeune homme ne se voit pas retourner la question; Egon ne semble pas intéressé de savoir ce qu’il a bien pu faire lorsque ces escaliers se sont déplacés. Il semble en savoir déjà un peu. Comment ? Ça, Zander ne le sait pas, et ne le demande pas non plus. Egon semble plus intéressé de savoir comment il a atterri sur cette île. Sa gestuelle, sa voix et le minois qu’il arbore transpirent la provocation. Zander est loin d’être amusé.

I’ll ignore that stupid comment of yours and will focus on what matters here. Twat. Pause. I was dropped on this island instead of being locked away in Azkaban. I was on a little expedition for the Order when I got caught. Nothing fancy, don’t worry, I’m sure your story is far more interesting, isn’t it? Do tell. I’m dying to know what made you so charming now. A pleasure to meet again, really. Asséna-t-il sans prendre de gants, le regard toujours ancré dans les yeux bleus-verts d’Egon, sans ciller.

Si une partie de Zander est soulagée de faire face à cet homme qui représente(ait ?) tant pour lui, une partie de lui est aussi perturbée du conflit de sentiments qui semble faire rage en lui. Egon lui paraît si imbuvable et méfiant. Ces années de cavale l’ont-elles rendu encore plus sauvage qu’il ne l’était déjà ?

@egon basch

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Plus que n’importe quoi d’autre, c’est le poids des années qui semble s’abattre sur ses épaules épuisées. Les souvenirs lui paraissent si vivaces qu’il peine à réaliser qu’autant de temps s’est écoulé depuis leurs adieux inavoués. Et chaque seconde qui s’écoule, chaque seconde de silence pesant semble creuser le fossé les séparant, de la même façon que les escaliers avaient rompu leur contact une dizaine d’années auparavant.
Egon ne sait pas quoi dire. Ou au contraire, il a trop de choses à dire. Un instant, la tentation semble trop grande pour y résister : d’un bond, il pourrait le rejoindre de l’autre côté de la rive. Choisir d’oublier et de l’accueillir en ami. —Ami ?— Car au milieu de cette tornade d’émotions, peut-être qu’une partie de lui voit en sa présence une raison de se réjouir. You don’t have to be alone anymore. La voix qu’on fait taire, noyée par les relents douloureux d’une blessure que sa réapparition à ré-ouverte. Son cœur assiégé de doutes et de confusion, le fossé s’est élargi jusqu’à ce qu’il soit devenu trop large pour se risquer à le franchir, et les paroles trop longtemps refoulées s’élèvent sévèrement dans la grotte. Zander a beau se tenir en face de lui, il lui serait présomptueux de penser qu’il s’agit de la même personne qui arpentait les couloirs d’Hogwarts à ses côtés. Egon sait mieux que quiconque à quel point les gens peuvent changer, et une voix malsaine, de celles qui s’élèvent au dessus de toutes les autres, lui murmure que ce qu’il est devenu ne ferait que ternir l’image que l’ex-Hufflepuff garde de lui.
Une raison de plus pour ne pas tenter de franchir ce fossé.

Ses plaintes lui sont immédiatement renvoyées à la figure et le moment est instantanément ruiné. Pour cela, Egon portera bien le blâme. Les munitions tirées avec insolence atteignent le sorcier stoïque qui réagit dans un premier temps avec un reniflement grognon. Indeed, he did not. De ces lèvres regrettées, aucun mensonge ne s’est échappé.
Pourquoi ? Parce qu’Egon n’a jamais su accorder aux gens le crédit qu’ils méritent ou le bénéfice du doute, et qu’il ne lui était pas venu à l’esprit que Zander puisse l’attendre quelque part. Les absents ont toujours tort, comme on dit. Ils étaient censés partir ensemble, mais Blomkvist avait préféré suivre le mouvement, et quand bien même le Slytherin de l’époque aurait voulu suivre la piste de l’Ordre pour retrouver celui qui avait préféré le laisser derrière, il n’aurait pas su comment s’y prendre. C’est beaucoup plus facile de dégrader une vieille photographie au marqueur rouge et de tourner le dos aux contrariétés. Les nuances échappant à l’esprit étriqué et aisément accablé, l’abandon, si blessant, est au moins une notion qu’il comprend aisément.

Would have been hard for me to catch up, since I didn’t know where you were, rétorque-t-il la mâchoire serrée en osant un pas dans sa direction. Ce n’était pas comme s’il pouvait, à l’époque, simplement renifler son odeur et suivre sa piste. I thought you would wait for me, not run away with a bunch of strangers the first chance you got, leaving me behind.

Fuir, c’est son truc à lui. Naïvement, il avait cru que Zander ne s’abaisserait jamais à ça. De bien des façons, il avait toujours été le meilleur d’entre eux. Il doit toujours l’être d'ailleurs, malgré tout.

Le reproche s’achève en un soupir résigné. L’un n’avait pas attendu, l’autre n’avait pas cherché et au final, aucun de leur choix ne semble leur avoir si bien réussi. Tout ça pour ça, ces retrouvailles commencent à ressembler à une plaisanterie de mauvais goût, et Egon se surprend à regretter que la vision de beauté devant lui ne soit pas un sale coup de leurs bourreaux. La voix déformée par l’amertume, il s’affaire à lui tirer les vers du nez. Dans sa réponse tempétueuse, Zander lui dévoile ce qu’il veut savoir : ainsi, il fait toujours partie de l’Ordre du Phoenix, constate-t-il avec déception. Si la réponse échoue à le surprendre, la liste de crimes qu’il aurait pu réalistiquement commettre s’avérant plutôt courte, le ton sur lequel elle est délivrée le pique à vif.
Twat. L’insulte claque dans l’air et le cœur rate un battement. La dureté des paroles prend le sorcier de court, mais il brave la fureur du blond avec sévérité. Dans d’autres circonstances, entendre Zander s’exprimer de la sorte l’aurait amusé et empli de fierté. Jaillies des lèvres de la mauvaise personne, une telle insolence se serait soldée d’un coup dans la mâchoire. De celles du commun des mortels, elle n’aurait cependant suscité aucune réaction. Si Egon ignore comment réagir, il se surprend à l’observer. A l’observer vraiment. Au-delà de son visage angélique, de son regard envoûtant, de sa peau pâle et de ses cheveux platine.

Non, ce n’est plus le Zander qu’il a connu, et il concédera que c’est une bonne chose.
La colère dans son regard coupé par une pointe de mélancolie. For fuck's sake Zander, you have no business being here.

You’re right, it doesn’t matter, se résigne-t-il en grognant, refusant de rentrer dans son jeu. Il accuserait bien le coup, mais le risque de dévoiler ce qu’il s’entête à dissimuler sous les tissus et les pansements ne semble pas valoir le coup pour le moment. We need to focus on how we’re going to get out of here.

Sans un mot de plus, le lycan fait volte-face et s’avance prudemment de quelques pas vers l’entrée de la grotte, l’oreille tendue. L’odeur de la pluie sur la terre submerge ses narines, signalant qu’une averse est venue empirer une journée déjà bien merdique. Ravi.

Nowhere is safe during the battues, but we can’t stay here any longer. Not with that wyvern nearby. Zander ne sera pas étonné de constater qu’Egon préfère encore tenter sa chance à l’extérieur plutôt que de courir le risque de se retrouver nez-à-nez avec une créature magique. If we can find the others quickly enough, they might be able to keep you safe-ish. Le groupe de Faye saura quoi faire. I’ll explain everything on the way, if we’re not being hunted.

A l’extérieur, la voie semble libre.

Unless you’d rather hide here, ajoute-t-il en jetant son regard vers l’arrière. And get roasted by a giant lizard.

Qu’ils s’entendent : Egon le traînera hors de cette grotte qu'il le veuille ou non.


@zander blomkvist

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Décidément, cette rencontre fortuite met Zander dans tous ses états. La grotte est le théâtre de la joute verbale qui prend place au fil de leur découverte respective. Car s’ils se sont quittés adolescents il y a une décennie, les voilà dorénavant adultes, et très certainement changés. Oui, Egon et Zander ne sont plus les enfants que l’un et l’autre a connus. Zander est assurément plus cinglant qu’à l’ordinaire, très certainement parce qu’il s’agit d’Egon et qu’il se permet de telles familiarités avec lui. Egon est plus cynique qu’à l’époque, plus froid, plus bestial.

Alors que l’ancien Vert et Argent se tient là, à quelques mètres de lui, le corps contrastant avec les faiblards rayons lumineux qui l’entourent, Zander ne peut s’empêcher de se demander quelle sensation il éprouverait si Egon se jetait sur lui pour le prendre dans ses bras. Les doutes l’habitent, tant la colère vis-à-vis de son attitude, qu’il juge grossière, s’insinue dans chaque cellule de son corps. Le sentiment d’injustice ne semble pas quitter le cœur de Zander, lui qui n’avait pas réfléchi à l’époque, préférant comme à son habitude suivre le mouvement. S’il avait été quelqu’un d’autre, s’il avait été ce parangon de vertu que les autres auraient aimé qu’il soit, peut-être aurait-il bravé tous les interdits, remué ciel et terre pour retrouver la trace d’Egon. Ça n'avait pas été le cas et rien ne pourrait changer le cours de l’histoire. There’s no time for regrets, pensa-t-il.

Si Egon avait affiché une mine renfrognée dans les premières minutes, la stoïcité légendaire du serpent reprend rapidement le dessus. Et face aux plaintes de Zander qui lui sont renvoyées en pleine face, il n’aura d’abord pour unique réponse qu’un reniflement grognon. Blomkvist arque un sourcil, observant cet être qu’il admirait tant. Ces lèvres, qu’il avait longtemps désirées, finissent néanmoins par s’entrouvrir pour déverser une nouvelle objection. De nouveau, l’injustice pique Zander. Ses lèvres se retroussent, prenant une inspiration impulsive. The fuck! Rage-t-il dans son esprit. Lui non plus ne savait pas où il était. Comment pouvait-il s’imaginer qu’il allait l’attendre, sans savoir s’il avait même survécu au chaos qui s’était emparé de Poudlard ? Egon semble insinuer que Zander l’avait volontairement laissé derrière, par couardise. À cette insulte grossière, il est impossible pour Blomkvist de rester silencieux.

That’s rich coming from the one who used to run away as soon as things got messy. Asséna-t-il en levant les yeux au ciel. You cannot blame me for what I did, as I could argue that you did the exact same thing. Where were you? Pause. I did not know either. Wait and be killed in this chaos was not on my plan. You chose to survive. So did I.

Le visage de Zander se mue très certainement en une peinture peu familière pour le commun des mortels. De son héritage de vélane, le jeune homme en retire une propension à ne pouvoir cacher sa colère; une lueur de rage s’installe dans son regard, ses traits se déforment très légèrement, la beauté d’ordinaire angélique de son faciès s’efface silencieusement. Il s’enlaidit très certainement. L’insulte lâchée au vol, qui claque dans l’air et ricoche sur les parois rocheuses avec véhémence, trouve son destinataire mais Egon ne semble pas en faire fi. À la place, il semble observer longuement Zander. Ce regard le met mal à l’aise d’une certaine manière, comme s’il avait l’impression qu’il lit en lui comme dans un livre ouvert. Le jeune homme sent la chaleur monter et roser ses joues; son visage se décrispe finalement, la peinture angélique reprenant ses droits.

[...] It doesn’t matter. La joute verbale semble prendre fin quelques instants. À l’injonction d’Egon de s’intéresser davantage à ce qu’il se passe au dehors, Zander acquiesce silencieusement. La wyverne se rappelle à lui dans ses souvenirs. Le temps semble s’être suspendu, et Blomkvist a l’impression qu’ils ont déjà discuté des heures, alors qu’il ne devait s’agir que de quelques minutes. La réalité refait surface, la grotte se dessine de nouveau dans le regard de Zander. Il faut sortir de là.

Egon avait fait volte-face et se tient dorénavant dans l’entrée de la grotte. Au dehors, le temps semble d’être gâté, le soleil ayant décidé de se faire la malle, tout comme la gentillesse d’Egon, visiblement. Zander remet ses maigres possessions dans son sac et enfile rapidement la bandoulière à son bras droit pour le jeter sur son dos.

“The others”? Are you organised? Demanda-t-il, surpris de savoir qu’un groupuscule existe alors qu’il est sur cette île depuis ce qui lui semble être des lustres.

Alors qu’Egon jette son regard vers l’arrière à l’attention de Zander, ce dernier arque un sourcil à la dernière remarque. Il serre la mâchoire, sa bouche se muant en une moue insolente. Il lève les yeux au ciel, passant devant le lupin en le bousculant légèrement sur son passage, sans prendre la peine de s’excuser.

En route, then. Déclare-t-il.

Zander sort de la grotte, théâtre de leurs retrouvailles mouvementées, son regard scannant rapidement les alentours pour voir si un quelconque danger se trouve sur leur chemin. La wyverne et son gardien semblent s’être envolé·e·s sans que les comparses ne s’en soient rendus compte visiblement, probablement trop occupés à se friter à l’intérieur.

After you. Chuchote Zander à l’attention de son ami retrouvé. Maybe this time, you’ll be able to take me somewhere safe. Décoche-t-il, sourire aux lèvres.

@egon basch



Dernière édition par Zander Blomkvist le Dim 13 Déc - 12:22, édité 1 fois
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Rich indeed, et quelle tragédie qu’on lui tire le tapis sous le pied la fois où il ne comptait justement pas fuir. Ou tout du moins, pas seul, et surtout pas sans lui. Une des seules promesses qu’il comptait tenir.
Le blâmer, Egon ne s’est pas gêné pour le faire : c’est plus facile de supporter l’absence d’une personne quand on se persuade que c’est cette dernière qui a tout fait foirer. Trottant jusque dans les jupons de sa mère, effrayé par le vide que Zander avait laissé et les sentiments que son départ avait dévoilé au grand jour, guidé par la croyance que ces maudits escaliers avaient bel et bien apposé le point final de leur histoire commune, la rancoeur s’était révélée essentielle, presque salvatrice. S’il avait alors cru qu’elle s’était envolée à mesure que le temps effectuait son œuvre, il réalise désormais à quel point il s’est trompé. Loin d’avoir disparue, elle s’est ancrée en lui, à même sa peau rougissante sous les accusations et ses muscles tendus sous les regards orageux. Armé d’une fougue qu’il ne lui reconnaît pas, le garçon au sang de vélane s’active à lui arracher cette certitude, et si Egon refuse de lâcher prise, il doit bien concéder que c’était également plus facile de lui en vouloir quand il était pas là pour se défendre. Mais si les justifications Zander ne rendent pas la pilule plus difficile à avaler, la notion de survie est au moins de celles qu’il comprend le mieux. Principe régissant sa vie depuis son départ —de sa fuite— précipité du Londres moldu, un entêtement l’ayant poussé à commettre certaines de pires erreurs de son existence. Un pas en avant, deux pas en arrière, comme ça semble souvent être le cas avec lui, chaque décision censée le tenir loin des ennuis semble le mener un peu plus vers sa chute. C’est à se demander si le jeu en vaut vraiment la chandelle. Misérable poupée de chiffon coincée dans ce cercle vicieux, survivre était, depuis son arrivée à Gracefield, presque devenu mécanique, à tel point qu’il en est venu à apercevoir the writing on the wall : éventuellement, il ferait le faux pas de trop. C’est inévitable.

Le visage de son camarade d’infortune se tord sous la contrariété. L’héritage magique le graciant d’une beauté angélique, le revers de la médaille se révélant dans son incapacité à dissimuler sa colère, le sang-mêlé assiste à la chute du masque sans en penser quoi que ce soit. Sa peau lisse se ride, comme si le temps autour d’eux avait accéléré, et offre l’avant-goût d’une créature qu’Egon avait, secrètement, toujours été curieux de découvrir. Hélas, le sang humain avait suffisamment dilué celui de vélane pour que la dite créature ne soit laissée à son imagination, du moins était-ce ce que le concerné lui avait confié, à l’époque, lorsque ses origines lui avaient été dévoilées.
Ce phénomène, il n’en a été que peu de fois témoin, et jamais il n’aurait pensé en être un jour la cause. Un fourbe soupçon de culpabilité l’assaille, mais l’encourage davantage sur la défensive. Sous son impulsion, la joute s’achève et les traits du blond retrouvent leur douceur d’origine. L’un aura le dernier mot, l’autre gardera ses secrets et ainsi, personne n'est content.

Right, survive ! conclut-il avec froideur en faisant volte-face.

La pluie n’arrangera pas leur affaire, le bruit des gouttes s'abattant sur leur sol et l’odeur en résultant obstruant ses sens développés, il aurait l’impression de guider Zander dans le noir. Injure silencieuse adressée au ciel écossais, tandis que le poids des responsabilités s’abat sur ses épaules. Le revoilà à endosser un rôle dans lequel il avait misérablement échoué par le passé. Au moins là est-il presque sûr que les choses finiront par déraper : étrangement, ça aide à alléger un peu la pression.
D’un regard appuyé, il presse le sorcier de s’activer. D’une capricieuse manière, ce dernier ne manque pas de bousculer Egon sur le chemin de la sortie, qui répond d’un vibrage de gorge qu’on pourrait aisément confondre pour le grognement d’un animal. S’il s’agissait de n’importe qui d’autre, le loup-garou aurait déjà renchéri, mais the little brat ne s’en tirera qu’avec un regard  noir.

We won’t be safe until the hunt ends, rétorque-t-il d’un ton lugubre en suivant Zander à l’extérieur de la grotte, piqué au vif par sa malicieuse remarque.

Maybe this time... c’est qu’il remue le couteau dans la plaie en plus.

Entraînant Zander sur le chemin, il procède aux explications. Sans rentrer dans les détails de la hiérarchie entre les loups-garous, les vampires et les humains, il mentionne leur piètre résistance en insistant seulement sur le fait que ça leur permet à tous de rester en vie. La pluie ruisselle le long de son crâne et de ses avant-bras découverts, et l’eau des flaques déjà s’infiltre dans ses chaussures. Mouillé, le pansement ne cesse de se décrocher de sa peau, et il doit sans cesse le remettre en place. En proie à la morsure glaciale, Egon tâche de ne pas trembler. Plusieurs fois, il force Zander à s’arrêter en plaquant sa main sur son torse, pour simplement prendre le temps d’écouter.

Listen carefully, murmure-t-il enfin, une fois ses éclaircissements terminés. La voix basse, il doit légèrement approcher ses lèvres de ses oreilles pour être entendu. If something happens, or rather, when something happens, you run in this direction, alright? Son doigt pointe vers la direction dans laquelle ils se dirigent. You run, and you don’t look back. You go to the village and you look for Faye. Got it? You run —répète-t-il—, and you don’t worry about me. I trust you’ve got that covered. Wouldn’t be the first time. Et sans attendre de réponses, mais certain qu’il en recevra une tout de même, il se remet à marcher. C’est de bonne guerre.

Tout autour d’eux, des effluves de magie se mêlent au petrichor. La chasse est bien en cours, ils ont simplement été suffisamment chanceux jusqu’ici pour passer entre les mailles du filet.
Mais à Gracefield, la chance finit toujours par tourner. Egon le sent, son instinct animal hurle dans ses entrailles. Il a envie de prendre la main de Zander et de ne jamais la lâcher. L’adrénaline s’insinue dans ses veines. Une bonne chose qu’après tant de battues, il ait appris à ne plus succomber à la peur.

How long have you been here? reprend-t-il d’une voix plus douce, murmure presque noyé par le grondement lointain d’un orage avoisinant. Did you know about this place, before they caught you?

Est-ce que le monde sait que les cellules d’Azkaban sont quasiment vides ? Est-ce qu’ils savent, ce qui se trame à Gracefield ? Est-ce que quelqu’un, quelque part, compte bouger le petit doigt ?


@zander blomkvist

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