BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 world on fire (BLUELENA)

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MessageSujet: world on fire (BLUELENA)   world on fire (BLUELENA) EmptyMar 1 Déc - 1:41
world on fire
june 2007 - london, england - @elena alvarez
Devant le café, à attendre avec pour seule compagnie une cigarette (et les gens qui passent sans s’arrêter), Blue a comme une impression de déjà-vu. Il s’est pas mal retrouvé dans cette même situation ces dernières semaines, à des endroits différents certes, à attendre untel ou untel après des jours, des mois, des années sans nouvelles de sa part ou de l’autre partie. Peut-être que c’est ça qu’il est : le gars qui attend, seul, et qui disparaît ensuite après avoir annoncé l’apocalypse (ou un semblant de). C’est facile d’annoncer des futilités - yes, you get the job ; yes, you’ll get married ; yes, you should pick the blue shirt and not the red - mais ça l’est beaucoup moins d’avoir des destins sombres (ou des idées de destins sombres) entre les mains. Les visions de ce genre, Blue les supporte la nuit (et le jour, en fait), mais ça ne va jamais plus loin qu’un tatouage sur sa peau ou un dessin dans son carnet ou une peinture sur son mur. De l’anxiété refoulée tout au mieux.
Blue ne dit rien, d’habitude. Pour ne pas imposer ça aux concernés. Même quand ceux-ci lui demandent directement, il préfère mentir ou répondre en disant que tout est flou, qu’il n’est pas sûr, qu’il peut se tromper. (Sauf que ses visions ne mentent jamais, seulement ses interprétations). Et s’il s’autorise à être honnête, c’est avec beaucoup, beaucoup de réticence, et ensuite beaucoup, beaucoup de culpabilité.
Étonnamment, il en a peu, de la culpabilité, dernièrement. Probablement parce qu’il ressent trop de choses à la fois et que tout se mélange dans sa tête et que, lui-même doit l’admettre, partager son fardeau en confiant aux concernés ses visions fait du bien.

Il attend donc Elena patiemment, quoiqu’un peu nerveux, et ce n’est qu’au bout de sa deuxième clope qu’il s’admet à lui-même qu’il est en réalité très nerveux. Ou terrifié. La différence entre les deux lui est floue.
Pourtant, quand il la voit arriver à l’adresse de rendez-vous, il reste fidèle à lui-même en premier temps, juste le temps de la saluer avec un sourire et un petit signe de main. “Hey Lena !
Elle est à peine devant lui qu’il sent l’anxiété à nouveau couler dans ses veines, et son sourire disparaît. Il n’ose même pas la toucher, pas même du bout des doigts, convaincu que s’il le fait, il ne reverra que ce qu’il a vu dernièrement : des flammes, des flammes, des flammes. Elena. Simplement la regarder lui rappelle sa vision, alors Blue détourne la tête un moment, écrasant son mégot contre le mur et cherchant à rester calme. Donner l’impression qu’il est sain d’esprit et pas au bord du gouffre. Il a du mal, mais il essaye.
Quand il se tourne à nouveau vers la jeune femme, il décide de ne pas passer par quatre chemins. “We need to talk.You were in my dreams, veut-il ajouter immédiatement, mais il regarde la façade derrière eux. “Actually, we should-...,” il jette un œil à la porte d’entrée du café et confirme son envie de ne pas entrer, “We should take a walk.” S’il ne sait pas comment Elena va réagir aux nouvelles, il sait que lui ne pourra pas garder son calme (voire sa nonchalance… ou son indifférence habituelle) au beau milieu d’un café rempli de moldus (et là ils pourront tous le prendre pour un fou, peut-être à raison, qui sait). Il préfère qu’ils s’engagent dans les rues de Londres, soient en mouvement, et qu’il puisse s’enfiler taffe sur taffe si jamais la nervosité le prend trop.
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Elena Alvarez
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Elena Alvarez
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Crédit : strangehell (avatar), pp (signa), tumblr (gifs), florence + the machine (lyrics), jool-jool (crackship damnn).
Âge : vingt-neuf ans (13/04).
Occupation : fugitive, bomb maker™ back in town, chercheuse d'Horcruxes.
Allégeance : agent spécial™, membre de la Task Force de l'Ordre depuis dec. 2007, après des années de bons et loyaux services (meh) en tant que C5. (Ouistiti)
Particularité : meilleur coup de poing du quartier + chouchou de Kingsley. (elle apprend aussi l'occlumancie et la magie sans baguette depuis peu, ew.)
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MessageSujet: Re: world on fire (BLUELENA)   world on fire (BLUELENA) EmptyDim 13 Déc - 22:53
world on fire
june 2007 - london, england - @zayd selwyn
Elle a ruminé, ruminé, ruminé, et fait les cent pas par milliers, et tout nettoyé, rangé, réordonné, compulsivement, aveuglement, les mains en pilote automatique et le cerveau ailleurs. Deux jours plus tôt une explosion dans son atelier (plus impressionnante que d’habitude) avait forcé Matthew (et une demi-dizaine d’autres personnes) à venir voir ce qui s’y tramait ; Elena avait à peine sourcillé, à peine râlé quand on lui avait demandé de poser ses outils, à peine calculé Sid qui s’agitait sur le ponton du Tempest. Elle avait transplané sans demander son reste direction Little Italy, histoire de pouvoir y casser des trucs en toute sérénité ; n’en avait plus vraiment bougé, sauf peut-être pour faire l’aller-retour jusqu’au Théâtre, ou se retrouver à zoner sans but dans le Londres moldu. C’était cet attrait inexpliqué pour la capitale qui l’avait poussée à songer à contacter Blue… sauf qu’évidemment elle n’en avait pas eu le temps, évidemment il était venu à elle avant. Just seer things, qu’elle s’était dit en acceptant l’invitation. Elle avait rallié le point de rendez-vous avec un semblant de sourire, presque pas nerveuse de déambuler ainsi en plein jour, engoncée dans un sweat noir trop grand et un jean moldu.

C’était notable, parce que d’une part Elena n’était jamais bien à l’aise quand il s’agissait de traîner à Londres, même dans le Londres moldu où elle avait grandi (peut-être surtout là) ; et d’autre part, parce que ça faisait quelques jours qu’elle avait sacrément mauvaise mine, et qu’il avait unanimement été décidé (quoique silencieusement) de la laisser dans son coin. Presque une semaine sans remettre les pieds au Manoir – on était pas loin du record, suffisamment près en tous cas pour qu’elle se rende bien compte qu’on envoyait des gens check on her. A ceux-là elle n’a pas donné de sourire, ni de ses gamineries actuelles : un « je vais bien merci », tout au plus. Et elle ne va pas foncièrement bien, ce n’est pas un secret, elle a les poings trop crispés sur des ongles trop rongés, elle est putain d’en colère, furieuse même, puis un peu dépassée, presque triste, et elle trépigne, tourne en rond, compte les jours, compte tout. (Des fois elle se réveille en plein milieu de la nuit avec la ferme intention d’aller casser la gueule de Shacklebolt pour de bon, aussi – de l’avantage de ne pas dormir seule.)

Et malgré tout, c’est un de ses plus beaux sourires qu’Elena tend au Selwyn – parce qu’elle l’aime bien, Zayd, petit oiseau rencontré à une époque où elle naviguait déjà sévèrement à vue. Il a la douceur des gens qui ont eu le privilège de ne pas trop se frotter frontalement à la guerre, et si des fois ça la fout en rogne, aujourd’hui c’est bien tout ce dont elle a besoin. “Hello there”, qu’elle souffle en gardant ses distances (pour une fois), parce que la nicotine vient lui chatouiller le nez et, que même cinq ans après sa dernière clope, les envies ne sont jamais bien loin. Ses yeux s’arrêtent un instant sur le visage du jeune homme, ses cernes bleutées et ses traits tirés qui lui rappellent un peu trop ses propres grimaces des derniers jours. “We need to talk.” Les coins de son sourire tremblotent (il a un ton résolument trop grave), mais Elena essaye de faire bonne figure, s’accroche pour ne pas s’en départir. “Are you okay pollito? No offense but you look extra tired.” Elle jette un œil à l’intérieur du Starbucks devant lequel ils se sont donnés rendez-vous, acquiesce doucement quand elle comprend qu’il préfère ne pas rentrer (c’est un sorcier après tout). Mais elle a quand même un petit rire et lève un doigt avant de se mettre en marche. “Do you know what you need? You need some iced skinny caramel macchiato with extra caramel.” Et elle, elle a besoin d’un de ces chocolats chauds au prix exorbitant et pas du tout de saison. Ce n’est pas tous les jours qu’elle peut mettre les pieds dans un café digne de ce nom ; autant rentabiliser l’expérience.

Elena prend donc quelques minutes pour disparaître à l’intérieur, tendant un “trust me” du bout des lèvres à Blue (en réalité elle prend tout son temps, trop ravie de regarder les cartes bien trop compliquées, de s’imaginer les milles commandes qu’elle pourrait faire, de se noyer dans son élément et se prendre pour une Moldue à la vie normale l’espace d’un instant – tant et si bien qu’arrivée au comptoir, elle bredouille confusément). Ce n’est donc pas sans mal qu’elle rejoint le jeune homme pour lui fourrer (non sans fierté) sa boisson dans les mains ; et c’est avec le même enthousiasme qu’elle attrape son bras pour s’élancer dans les rues de Londres, presque normalement. “So boy, you tell me everything that’s going on in your life!” Candeur enfantine qui fait son retour pour la première fois depuis cette putain de réunion, ces putains de révélations et tout ce merdier – clairement pas préparée à ce qu’un petit voyant pourrait lui annoncer.
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MessageSujet: Re: world on fire (BLUELENA)   world on fire (BLUELENA) EmptySam 19 Déc - 23:52
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june 2007 - london, england - @elena alvarez

Il pourrait bien lui rendre la pareille, à Elena. Elle n’a peut-être pas l’air aussi fatigué que lui, et elle arbore un grand sourire, mais elle ne semble pas pour autant plus en forme. Certes, elle se fond dans la masse moldue sans soucis, mais, là encore, elle a mauvaise mine. Blue s’est rarement posé la question depuis le début de la guerre (du moins, pas en profondeur), mais maintenant il se demande comment ça se passe (comment ça se passe vraiment), la vie, le quotidien pour les fugitifs. Les “criminels”. Au sein de la Résistance… Il en a eu des flashs, quelques idées, en voyant certaines de ses connaissances, mais il se garde bien de poser directement la question, les rencontres (ou retrouvailles) avec Aeneas et Conan encore fraîches dans son esprit. Il en a juste conclu que ce n’est pas facile pour eux.
Il secoue la tête et, un peu vif dans sa réponse, il ne forme même pas une phrase complète. “Trouble sleeping.” Il n’est même pas sûr d’avoir parlé assez haut pour qu’elle l’entende, et quand il repose son attention sur elle, après lui avoir intimé qu’il préfèrerait marcher, elle l’arrête - dans tous les sens du terme. Dans ses pensées, dans son développement, même dans sa marche. C’est le café qui intéresse la jeune femme. Et ses boissons. Enfin. Non. Elle lui en propose une, plutôt. Interdit, il arque un sourcil. “Do we-...... have time for that, mais elle le coupe d’un Trust me et il n’oppose pas plus de résistance, ayant seulement le temps de souffler un “Okay” alors qu’Elena disparaît déjà à l’intérieur du Starbucks, le laissant devant l’enseigne.

Il attend patiemment. Les nouvelles minutes passées seul ont l’avantage de le faire réfléchir. Et l’inconvénient de le faire angoisser à force de trop réfléchir. Comment aborder le sujet. Comme le dire. Est-ce qu’il se trompe ? Est-ce qu’il est réveillé ? Il regarde les Moldus passer, Londres, la réalité s’écouler comme un film alors qu’il n’est pas cent pour cent certain d’être dedans. Il attrape ses pendentifs - réflexe, repère. C’est seulement la nervosité qui parle, non ? Qui le fait douter de lui.
Il a envie d’une bonne nuit de sommeil, pas juste de quelques heures entrecoupées.

La porte du café claque, Elena sort, Zayd revient dans le moment présent, avec désormais une boisson dans les mains. La jeune femme lui attrape le bras, il se raidit, mais aucun flash ou vision ne vient, alors il se détend aussitôt, et les voilà partis dans les rues de Londres avec enthousiasme. Ou l’enthousiasme d’Elena, uniquement.
Il se sent soudain mal de devoir briser ça dans, sûrement, les prochaines minutes. Elle a l’air si heureuse avec son café à trois livres… Entre deux réunions de la Résistance, ou il ne sait quoi. Entre deux missions, il s’imagine…
C’est pourquoi il marque une longue pause quand elle lui demande de parler de lui, de ce qui se passe dans sa vie en ce moment. Sa vie ? Ce n’est rien en comparaison avec celle d’Elena, n’est-ce pas ? Lui, il peut se lever tous les matins, aller travailler au Leaky Cauldron (c’est banal et répétitif, mais toujours agréable), rencontrer des gens, voir ses amis et sa famille, se promener dans le pays sans craindre pour sa vie ou sans risquer de se faire arrêter pour l’une ou l’autre raison. Il n’a pas eu à fuir il y a dix mois ou il y a dix ans. Il ne se bat pas tous les jours, bien au contraire.
Il ne dort pas. Il voit des choses qui ne le concernent pas. Aeneas et Conan dans la même pièce. Elena dans les flammes. “I’m dreaming again.” Il aurait pu parler de tout, ou même mentir, ou tourner autour du pot. Dire qu’il a dernièrement revu Aeneas et Conan, qu’il doit surveiller tel ami qui sombre petit à petit, que sa mère va bien, que ses soeurs vont bien, aussi. Que tout va bien - mais ce n’est pas vrai, parce qu’il rêve à nouveau, et qu’il rêve de choses trop proches de lui. C’est facile de se distancer quand il ne les comprend pas, ses visions, ou quand il ne sait pas de qui ou de quoi elles parlent ; ça l’est moins quand les visages apparaissent, clairs et nets, et que ces visages sont des visages trop connus.
Blue ne se sent pas marcher. En pilote automatique, il ne sent même pas le bras d’Elena autour du sien, et encore moins la boisson dans ses mains, à laquelle il ne touche même pas, l’ayant oubliée. “And you were there.” Il cherche à se pincer brièvement l’arête du nez comme pour chasser une migraine, ou se réveiller - à ce stade, il ne voit plus la différence - mais se rend compte qu’il a le gobelet du café entre les doigts, et demeure confus pendant cinq secondes avant de reprendre la parole. “In the dream, I mean. No,” il se reprend, “In the vision.” Il ne sait jamais trop si ses rêves sont tous prophétiques, alors il part du principe que oui. Deadly dreams. “I’ve been dreaming about a lot of people I know lately… Some of the things happened so...” Il hausse une épaule. Encore des doutes. Non, non, non, il ne peut pas douter de ça. Most of the things happened. Right ? Peut-être qu’Aeneas ne se transformera pas en loup… Il avait l’air humain, aux côtés de Conan… Mashallah. No, don’t use God’s name.

And stop doubting yourself.

Le ton grave. Ferme. Les doigts crispés autour du gobelet. Ne pas s’arrêter de marcher.
I think you’re going to die.
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Elena Alvarez
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june 2007 - london, england - @zayd selwyn
Sortant triomphalement du café, ses deux boissons en main et un grand sourire victorieux plaqué sur les lèvres, Elena prend dix secondes, plantée sur le seuil légèrement surélevé, pour respirer l’air londonien à pleins poumons. Il fait presque doux aujourd’hui, et la chaleur du chocolat chaud contre sa paume gauche achève de la ravir ; pendant au moins trois bonnes minutes elle se sent presque libre, presque bien. Elle est subitement aux anges d’avoir suggéré l’est londonien à Zayd, parce qu’elle sait qu’en marchant un peu ils pourront rallier sans problème le marché aux fleurs de Columbia Rd, et qu’en marchant beaucoup ils pourront même gagner la Tamise, du côté du Tower Bridge, puis Southwark, et Elephant and Castle, et… Il faudrait déjà bien une heure à pied pour en arriver là, mais en poussant encore un peu…
La maison. Elle ne sait pas vraiment pourquoi elle y pense maintenant, n’y a plus vraiment pensé depuis des années. En réalité, elle réalise même avoir oublié y avoir déjà pensé. Que fait-on d’une maison moldue quand on y retrouve une famille à moitié immigrée et assassinée magiquement ? Les a-t-on seulement retrouvés ? Est-ce que la maison a été détruite, au vu du tarif des travaux à envisager ? Papá n’avait jamais fini la peinture de l’étage. Elle n’a jamais eu le droit d’y retourner, pour des raisons évidentes, mais la question la démange désormais. Et si…?

Zayd finit par répondre à sa question (elle lui a entretemps distraitement attrapé le bras, fourré le petit gobelet dans les mains, et a brandi sa propre petite paille en plastique vert afin de pouvoir marcher et boire en même temps) – Elena chasse cette pensée comme elle le ferait avec un nuage de moucherons, d’un mouvement de tête un brin étourdi. “I’m dreaming again.” “Oh.” Le retour sur Terre a le mérite d’être efficace ; en un instant la voilà tout ouïe, prête à écouter son ami.
Elle ne comprend sincèrement pas tout ce que son don lui fait. Elle imagine sans souci les nuits sans sommeil, les pulsations cardiaques effrénées au réveil, la respiration qui se dérègle subitement au détour d’un songe. Mais voir… le passé, l’avenir, un présent alternatif ? A Poudlard, elle avait suivi deux cours de divination pour « le fun », mais elle avait vite compris que l’ésotérisme, très peu pour elle. La plupart du temps, elle se contente donc d’écouter le principal concerné ; aujourd’hui ne fait pas exception, et elle guide doucement leurs pas un peu plus à l’est, descendant au passage de grandes goulées de son chocolat (et se brûlant le palais à chaque fois, mais elle a connu pire.)

And you were there.” Cette nouvelle gorgée, pourtant, se coince dans sa gorge. Elena a un petit “Hmhm,” qui se veut compréhensif mais relève en réalité plutôt de la déglutition maladroite, voire angoissée. Elle veut se rattraper aussitôt, a un petit rire, cherche à dissiper la pesanteur qui tombe doucement mais sûrement sur eux d’une raillerie. “Please tell me I looked hot”, qu’elle glisse d’un air rieur, mais trop concentré sur le visage de son interlocuteur ; elle n’a pas le temps d’ajouter quelque chose comme you know, I had a rough week qu’il continue, parle d’un rêve, non, d’une vision… A les traits fermés. Elle n’aime pas cette expression sur lui, cette manière qu’il a de toucher l’arête de son nez, son regard alerte, qu’elle ne lui connait que trop peu.
La panique, inexplicable, commence à la gagner, et par réflexe elle resserre un peu sa prise sur le bras du jeune homme, se met à scruter furtivement les alentours. Son chocolat lui paraît désormais brûlant et désagréable, et elle regrette d’avoir emprunté une rue avant autant de monde, et trouve finalement stupide d’aller se promener gaiement au milieu de pétunias colorés.
Et il n’arrête pas de parler. Elena cherche une diversion, tout, n’importe quoi, mais il continue, implacable, et elle ne discerne même plus vraiment ce qu’il dit.

I think you’re going to die.

Ils n’ont pas arrêté de marcher, n’ont pas échangé de regard franc depuis le début de la conversation. Recevoir ce genre d’informations, de la sorte, alors qu’elle commence à discerner les étalages fleuris en contrebas d’Hackney Rd – ça n’a pas de sens. Son cerveau ne traite pas bien le renseignement, et elle s’entend se laisser aller à un rire étouffé, non, étranglé, et enfin amorcer une diversion. “You don’t like it, do you?” (son menton désigne le gobelet que Zayd tient obstinément crispé et auquel il n’a pas touché), “It’s the caramel, right? Sod it, I should have asked you.” Un ange passe, elle sait que ce n’est pas suffisant, qu’elle ne fait pas illusion, que le sang bat toujours trop fort contre ses tempes et probablement contre celles du Selwyn aussi. “You can have mine if you want. I used a straw, so there’s no, you know, hygiene problems or anything”, qu’elle continue pourtant ; entêtée, figée, glacée, elle ne fait pas même foncièrement exprès.

Ils achèvent de descendre la rue pavée en silence, dans un malaise étouffant qui lui donne envie de se débarrasser de son sweat à capuche (mais elle n’a rien prévu d’autre) et l’empêche de toucher à nouveau à sa boisson (sous peine de rendre son dernier repas). Presque naturellement, pourtant, Elena entraîne son acolyte du jour vers une première allée chatoyante, comme s’ils allaient choisir de jolies fleurs pour décorer leur joli petit appartement londonien, comme si tout allait bien et qu’ils étaient atrocement normaux. Et comme si c’était le cas, leur allure baisse et vient se greffer sur celle des personnes alentours.
Et pourquoi pas des chrysanthèmes, tiens ? Elle jette un regard angoissé par-dessus son épaule, ignore inconsciemment le sourire bienveillant (commercial) qu’une exposante lui tend, prend une trop grande bouffée d’air.
Sa voix a baissé d’un ton quand elle reprend la parole. “I mean no offense, Zayd, but… Do you know how often your… visions… actually happen?” (Elle sait qu’il a dit quelque chose à ce propos plus tôt, mais elle n’a pas entendu, n’a pas voulu entendre.)
Et elle patauge, et elle n’a pas envie d’avoir cette conversation, parce qu’Elena se rend compte qu’elle est terrorisée par ce qu’il vient de dire, son phrasé implacable et l’affliction sur son visage. Elle n’a jamais eu foncièrement peur de mourir Elena, pas depuis le début de cette guerre en tous cas – sans doute parce qu’elle a été biberonnée au sens du devoir depuis son plus jeune âge, ou peut-être parce qu’elle n’a jamais vraiment eu le temps de s’arrêter et de se dire : un jour, je n’existerais plus. Elle n’a jamais eu peur d’aller en mission et d’y rester, et puis au pire, la peur est un moteur, elle a bien retenu la leçon. Alors elle est un peu interdite devant la boule qu’elle sent d’un coup dans son estomac, et qui lui donne l’impression d’avoir toujours été là, mais de se réveiller enfin.

And, also… Aren’t we all going to die one of these days?” Elle dit donc ça sans fanfaronnade, parce que ça devrait être sa réaction normale – it’s war, people leave and people die ; comme elle le faisait encore remarquer à Shacklebolt il y a quelques jours, elle est bien placée pour le savoir.
(Et elle commence à comprendre ce qui cloche, l’emmerde, lui brûle les lèvres et la fait subitement basculer sur la défensive.)
I mean, I also look super young. Maybe you saw me at like 40, 50, 60, but I still looked extra fresh so you couldn’t tell” – ça sonne comme une blague mais ça n’en est pas vraiment une, Lena at its finest qui, si elle était un peu moins ébranlée, ferait remarquer qu’elle va avoir trente ans, nan mais tu te rends compte
Et puis, aucun des deux n’a vraiment le cœur à rire. Elle cherche ses yeux, presse le chocolat contre sa poitrine parce qu’elle réalise soudain qu’elle a froid, maintenant (à la droite de Zayd, elle distingue vaguement des hortensias bleu pastel). “Do you have, maybe… More context to that? To your vision?” Sa voix est douce et relativement mesurée ; Elena ne veut pas le heurter, pas creuser davantage les ridules attristées sur son visage. Elle sait qu’il a amené le sujet et a sans doute besoin d’en parler – elle sait surtout qu’elle a besoin de réponses, de précisions, que c’est dans ce flou qu’elle se noie et qu’elle menace de paniquer.
I mean, it’s fine if you don’t.” Ils sont arrivés à la hauteur d’un grand stand de fleurs exotiques qu’Elena ne saurait nommer – il y a du jaune, du orange, un peu de rouge, sans doute plus ses couleurs que celles du Selwyn. La longueur de l’étalage leur permet de se retrouver un peu à l’écart des autres gens, ou tout du moins suffisamment loin d’un vendeur pouvant chercher à les héler ; la sorcière prend donc l’initiative de suspendre leur marche infernale, que rien n’a pu arrêter jusqu’alors, et de dénouer leurs bras. Sans plus tarder, elle se tourne plus franchement dans la direction du jeune homme, attrape peut-être un peu trop rudement sa main, a peut-être les traits un peu trop sérieux mais aussi une ébauche de sourire. “Blue, it’s fine, really. And I’m fine.

Elle aimerait lui dire mille autres choses – que c’est fascinant, cette capacité, qu’elle est désolée qu’il ait eu à voir ça, que ça ne doit pas être facile tous les jours, et est-ce qu’il a déjà pensé à aller voir quelqu’un pour en parler. Et puis elle aimerait le rassurer plus efficacement, lui dire que de toute manière c’est la guerre et qu’elle savait depuis le début qu’elle risquait ses vieux os, que c’était un choix conscient et réfléchi et qu’elle a toujours été prête à cette éventualité (sa position habituelle). Et puis surtout, mais elle se l’avoue plus difficilement, elle aimerait savoir si elle va revoir son frère avant… quoi-que-ce-soit-qu’il-ait-vu (la cloche, l’épine dans son pied).
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