BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      
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 one-shot#2 ⊹ final lullaby.

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Taliesin de Briancourt
ORDER OF THE PHOENIX
Taliesin de Briancourt
Date d'inscription : 16/08/2019
Messages : 304
Crédit : poésies cendrées (avatar). tumblr (gifs). inconnu & sylvia plath (quotes).
Âge : vingt-quatre ans (15/01).
Occupation : fugitif-terroriste-boytoy.
Allégeance : sa propre poire. depuis récemment, l'Ordre.
Particularité : métamorphomage, animixé (Percival, un pangolin), illuminary (Venus), un huitième triton, un quart être de la forêt, occlumens novice.
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MessageSujet: one-shot#2 ⊹ final lullaby.   one-shot#2 ⊹ final lullaby. EmptySam 28 Nov - 21:58
part one
In these dreams it's always you: the boy in the sweatshirt, the boy on the bridge, the boy who always keeps me from jumping off the bridge. Oh, the things we invent when we are scared and want to be rescued.
"You seem anxious, Seung Wan." Seung Wan lui adresse une légère grimace en l'entendant, et fait la moue en relevant les yeux. "I prefer to be called Irene," lui répond-t-elle en anglais et Caesar hausse les sourcils malgré lui. C'est la première fois qu'ils sont véritablement seuls, réalise-t-il, et non entourés de leurs familles ou des invités à la réception. Ils sont à Séoul, où ils passeront la nuit avant de retourner au Royaume-Uni, dans une grande chambre d'hôtel sorcier dont les grandes fenêtres offrent une vue imprenable sur la ville. Caesar aimerait bien sortir, explorer Séoul de nuit, surtout sans la présence parfois anxiogène de ses parents en vacances, mais il n'oserait pas sans sa femme.

Sa femme.

"Is my accent that bad?" Seung Wan lui fait l'honneur de ne pas grimacer, mais elle n'est pas loin, et il rit un peu s'éloignant de la fenêtre pour s'approcher de la grande table à manger qui trône au milieu de la salle de vie. C'est la première chose qu'il a remarqué en entrant: l'imposant bouquet de fleurs et les trois bouteilles les félicitant pour leurs noces. "It's not great," lui répond sa nouvelle épouse avec un temps de retard, ce qui fait rire Caesar malgré lui. Son accent en anglais, quant à elle, est inexistant, alors il ne peut malheureusement pas lui rendre la pique. "Irene, then. - And you prefer Caesar? - My name is Caesar." Il attrape la bouteille la plus proche. "Cheongju," lit-il à haute voix. "That's rice wine. - I know what cheongju is." Il la débouchonne pour en renifler le contenu et il entend Irene se lever et s'approcher. "It's pretty strong." Quand il ne répond pas, elle ajoute: "Are you going to drink it? - Well, aren't we celebrating?"

Elle cligne des yeux, l'air surpris. Il se souvient vaguement qu'elle ne boit pas, c'est d'ailleurs la deuxième phrase qui est sortie de sa bouche quand ils se sont rencontrés avec Nam Joon et hyung. Pourtant, elle hoche lentement la tête et quand Caesar lui tend le verre qu'il a versé pour elle, elle le prend sans rechigner. "Geonbae," dit-il quand ils lèvent leurs verres l'un face à l'autre, avec le pire accent qu'il puisse faire sortir d'entre ses lèvres. Ça a le mérite de la faire sourire et cette légère risette sur les lèvres de sa femme remplit Caesar d'un certain sentiment de satisfaction.

Elle est la première à reposer son verre d'un coup sec sur la table. "So you do drink." Elle hausse une épaule. Elle a toujours son très léger sourire sur les lèvres. "You're full of surprises. - And so are you, I hope."

Des surprises, Caesar en recèle semble-t-il: il se surprend lui-même ce soir-là quand il parvient à lui faire l'amour sans frissonner de dégoût.

Il faut dire qu'il ne sait pas trop faire l'amour, il n'a jamais appris; mais il préfère y penser ainsi, peut-être que ça rendra les fois suivantes un peu plus agréables. Bien entendu, le shot d'alcool et la précieuse potion de vigueur qu'il a avalé dans la salle de bains avant l'acte ont beaucoup aidé. Les gestes cliniques, presque mécaniques, mais confiants et efficaces d'Irene aussi ont aidé. Il reste néanmoins fier de lui.

Jelabi est un peu malheureux, mais il va falloir qu'il s'y habitue. Ainsi va la vie, et Caesar est heureux d'être en vie.



Ils ont fini par tomber dans un quotidien un peu étrange, mais rassurant. Caesar se rend compte d'à quel point il détestait la demeure de Benjamin maintenant qu'il la quitte: entre l'apathie de hyung et les manières insupportables de Jeong-Hee, il avait l'impression d'étouffer. Et c'était sans compter la patience extraordinaire et à la fois agaçante de Benjamin, et l'absence distraite de sa mère. Et puis les visites de Zabini, et les médicomages et autres soignants grouillants dans chaque recoin pour aider Celyn, toujours aider Celyn, parce qu'il est bien incapable de rien faire seul... bref. Caesar est bien content d'être parti.

Ils ont emménagé à Potter's End, comme tout bon couple de sang-purs. La maison est grande mais pas trop, choisie par Celyn comme cadeau de mariage; les meubles, quant à eux, ont été choisis par les Park comme le veut la coutume. Il la sent respirer et s'agiter, la nuit, comme la maison dans laquelle il a grandi - mais contrairement à elle, il ne la connait pas très bien, il y a encore des couacs, des maladresses, entre propriétaires et demeure.

Quand Irene part travailler, Caesar se sent très seul, malgré le fait qu'il ait son propre atelier à l'étage. Il n'aura plus besoin de celui à Londres, autant comme espace de création que comme excuse piteuse pour ses mensonges à répétition. C'est derrière lui, tout ça.

Mais Dennis...

"Jun-Seo? Your aunt is here." Caesar soupire et se lève. Il attendait Jieun, mais il pensait qu'il aurait une heure ou deux de plus pour faire... quoi, exactement? Son nouveau atelier reste désespérément vide, comme le dernier. Depuis le départ de Basil, il n'arrive à rien.

Il verrouille la porte derrière lui avant de descendre la volée de marches jusqu'au petit salon où l'attendent Irene et Jieun, assises autour d'une table basse où sa femme a déjà servi le thé. Caesar aime bien la vie de jeune marié, surtout parce qu'il n'est toujours pas retourné au travail malgré l'offre sérieuse de Benjamin d'enfin rejoindre l'entreprise familiale. Plus tard, il lui a dit. Après l'été, peut-être.

Caesar aime bien Jieun. Quand il vivait sous son toit, lors que Benjamin n'était pas là et que Celyn était encore dans le coma, ils ont beaucoup discuté, parfois cuisiné et ont même parfois échangé quelques idées. Même si les crises d'inspiration de Jieun l'ont toujours laissé dubitatif, Caesar a parfois eu l'impression de se voir en elle. Il n'a pas trop aimé se faire surprendre par Benjamin un jour, alors qu'ils étaient tous les deux assis parterre à dessiner, et il n'a pas aimé voir la vive inquiétude sur son visage.

"I brought you this," leur dit Jieun avant de partir. "I found this in the attic. I'm afraid those are pretty old but, well..." C'est une petite boîte remplie de photos, leur a-t-elle expliqué, et Caesar a compris son hésitation. Ils ont perdu toutes les autres dans l'incendie.

Caesar n'a pas touché à la boîte, la laissant sur le buffet près de l'entrée jusqu'au jour où elle a disparu. Il l'a cherchée partout, se demandant si l'elfe qu'ils ont engagé - qu'Irene appelle dokkaebi, ce qui ne manque jamais de faire sourire Caesar - l'avait volée ou ramenée dans son antre sous la cuisine, mais non. Il a retrouvé la boîte dans le petit salon, sur les genoux d'Irene, ouverte, son contenu étalé sur la table basse face à elle.

Il a eu envie de s'énerver. De lui dire de ne pas y toucher, de lui interdire de s'en approcher, de lui hurler de le laisser tranquille. Mais sa curiosité a été plus forte et il a fini par s'asseoir à côté d'elle pour regarder les photos.

Elles datent toutes un peu, Jieun n'en avait pas de récentes. Mais ça veut dire qu'il y en a quelques unes de Ha-Yun, qui font doucement sourire Caesar quand il les regarde. Il raconte à sa femme les aventures stupides de sa soeur, et pointe du doigt nuna Eun-Ji quand il lui raconte combien de fois ils se sont engueulés. Il y a aussi Umma et Papa sur les photos, souvent capturés sans qu'ils ne s'en rendent compte, et ce sont les photos préférées de Caesar.

"I like this one." Caesar repose la photo de ses parents à leur mariage qu'il était en train de regarder avec mélancolie pour se tourner vers Irene. Il la regarde elle, tout d'abord, alors qu'elle semble absorbée par la photo sous ses yeux. Elle-même n'a pas amené de photos avec elle, et Caesar a compris qu'elle n'avait plus véritablement de famille malgré les attentions intéressées des Park. Au grand soulagement de Caesar, Nam Joon ne l'a même pas raccompagnée à Londres après leur mariage à Séoul. Elle doit bien se sentir seule, ceci dit...

Elle est belle, sa femme. Elle lui donne l'impression d'être une poupée de porcelaine. Si pâle, si affable, on dirait que rien ne peut la surprendre. Elle lui rappelle un peu Eun-Ji. "What one?" demande-t-il en se redressant pour regarder par-dessus son épaule. Elle ne bouge pas mais il la sent se tendre, quoiqu'il ne la touche pas. Il décide qu'il s'en fiche, ils sont mariés après tout. "You look so happy here." Caesar regarde la photo et sent son sourire se crisper, alors qu'Irene caresse du bout du doigt le visage animé de son frère sur la photographie. "That's- that's Basil."

C'était si simple de ne pas penser à lui jusque là.

Irene se tourne vers lui d'un geste brusque et pendant un bref instant, son visage d'ordinaire si lisse se pare d'émotions qu'il n'a jamais vu. Confusion, surprise, et embarras. "Oh." Elle repose la photo dans la boîte où elle l'a prise et lève une main, qu'elle pose sur la joue de Caesar. Elle pense peut-être le rassurer ou le réconforter mais quand Caesar se tend, c'est en réprimant l'envie de la repousser avec force. Il n'aime pas cette tristesse dans ses yeux, comme si elle arrivait seulement à la cheville de la sienne. Il n'aime pas la fausse compréhension des gens autour de lui, qui n'ont jamais eu même un quart de ce qu'il a perdu. Personne ne comprend, personne ne comprendra jamais. "I'm sorry, Caesar. - It's okay." Il se force à sourire et, dans un geste lent et presque doux, se détache de sa main. "You didn't know." Irene a pourtant l'air embêtée, mais détourne pudiquement le regard en comprenant qu'il préfère ne pas s'attarder sur la situation. "I wish I had met him," ment-elle. Comme si elle pouvait seulement comprendre à quel point Basil était un plaisir à rencontrer, à quel point il était gentil, généreux et inspirant. Caesar ne répond pas, et s'excuse rapidement pour monter dans leur chambre.

Ce soir-là, quand elle le rejoint, elle lui caresse rapidement l'épaule avant de se réfugier dans son coin du lit. Ce simple geste de compassion le dégoûte.

Personne n'a rien compris.



Après cela, Basil est partout.

À son grand soulagement, Irene a abandonné l'idée de découvrir et agencer la boîte à souvenirs: Caesar l'a retrouvée posée sur son bureau dans l'atelier, fermée. Il n'y a pas touché et pourtant, il n'arrête pas d'y penser. Il pense au sourire de Basil sur la photo, Ha-Yun dans ses bras en train de se débattre pour lui échapper. Il pense au fait qu'il n'y a eu aucune confusion, qu'il a su que c'était lui comme si c'était évident.

Il pense au fait que Basil est toujours perdu, aussi, beaucoup. Qu'il n'est même pas allé le chercher.

Qu'une partie de lui sait qu'il n'y a rien à aller chercher.

Qu'une autre partie refuse de le croire.

Il a arrêté d'en parler autour de lui. Les regards affolés et inquiets et curieux et patients le dégoûtent. La compassion le dégoûte, les condoléances aussi; heureusement, les gens recommencent enfin à le traiter normalement. Mais alors qu'il ne cherchait que ça auparavant, désormais, il aimerait qu'on recommence à utiliser des pincettes quand on s'adresse à lui. Même Irene lui a demandé quand il comptait retourner au travail.

Jamais - qu'est-il réellement capable de faire, sans Basil?




"And you just have to do press this button... and that sends the message." Caesar fronce un peu les sourcils en examinant l'écran de l'objet, sursautant quand un bruit de cloche se fait entendre. D'un air triomphal, Dennis produit de sa poche un objet similaire - un téléphone, l'a-t-il appelé -, le lui montre. "See, I just got the message on my phone. It's like using an owl, but faster." Caesar se penche pour observer l'écran et lire, en effet, le message qu'ils viennent d'envoyer depuis l'autre téléphone - Hello! :) (Dennis lui a expliqué que c'était sensé être un visage souriant). Ses yeux papillonnent et il hoche la tête. "Right, I see. Yes, it's faster." Il n'a pas l'air convaincu parce que si cette technologie moldue est plus rapide, elle en demeure néanmoins terriblement illégale et dangereuse. Si quiconque venait à l'apprendre...  

Dennis semble lire dans ses pensées et prend son visage entre ses mains, glissant ses doigts dans ses cheveux et lui faisant détourner le regard. "It'll be fine, you can hide it with a spell and no one has to know, alright? It'll be easier that way, we don't have to go through Malik." Caesar se détend légèrement, à cause de la voix assurée et douce de Dennis, et ses doigts terriblement tendres qui caressant son crâne et ses cheveux. "You're right," admet-il. Dennis sourit et Caesar observe, pour une fois, ce sourire atteindre ses yeux - et il sent son coeur battre un peu plus fort dans sa poitrine, malgré lui. Il se demande si il est véritablement en train de faire une énorme erreur, avec lui, comme ça - à vivre une double-vite honteuse et dangereuse, vécue dans le secret de l'atelier qu'ils conservent à Londres et dans le monde moldu qu'il explore et apprivoise en sa compagnie.

Dennis est un hors-la-loi, et Dennis est un homme. Ils se voient de plus en plus souvent, jamais à la maison mais toujours quand Irene est absente, et Caesar se trouve souvent à penser à lui même lorsqu'il n'est pas là et qu'il ne devrait même pas occuper le moindre recoin de ses pensées. Il a honte, surtout quand il réalise qu'il devient de plus en plus comme son père, imite ses pires travers - mais d'un autre côté, pour la première fois depuis des lustres, Caesar se sent heureux.

Autant qu'on peut l'être lorsqu'on a un gouffre qui grandit, grandit et grandit dans sa poitrine.

Mais Dennis est une bonne distraction: avec lui, il ne pense jamais à son autre vie, à Basil, à la douleur, aux flammes qui lui ont volé sa famille. Avec lui, il ne pense qu'à cette félicité étrange qui l'habite tout entier, cette impression de bien-être trop rare mais vivement appréciée. Il se sent terriblement coupable, parfois. Basil est quelque part et l'attend, et lui...

Dennis le fait brusquement basculer sur le lit, lui arrachant un léger sourire, et les mains de Caesar se glissent dans son dos. "What are you thinking about?" L'une des mains de Caesar se lèvent et glissent sur sa mâchoire, dans sa nuque. "Nothing at all," ment-il avec aisance, avant de l'embrasser.




"Pregnant? What do you mean, pregnant?" La médicomage le regarde comme si il venait de lui pousser une deuxième tête et Caesar doit se forcer pour ne pas commencer à le traiter de tous les noms à cause de son incompétence criante. La dernière fois qu'il était à l'hôpital, c'était la pire nuit de sa vie - et, cerise sur le gâteau, il a appris des semaines plus tard que si Eun-Ji n'était jamais sortie de la salle d'opération, ça avait été à cause d'une erreur d'un interne, and we offer our deepest condoleances and apologies regarding this case of medical malpractice, and hope you will accept our offer of compensation for your loss.

Autant dire qu'il n'a aucune envie que sa femme y reste une seconde de plus, ou une seconde de trop en l'occurence, et il sent déjà une nervosité furieuse commencer à lui grignoter l'estomac. Dans ces moments-là, il n'a qu'une envie: appeler Celyn et lui demander de s'en occuper à sa place. Sauf qu'il n'a pas parlé à Celyn depuis des semaines, pas réellement en tous cas... "Pregnant, yes. Something like five, six weeks." Caesar déglutit difficilement, et il a l'impression qu'il va exploser. Il a envie d'appeler Dennis, de se réfugier dans l'atelier, de s'effondrer dans le lit et de s'enterrer sous les couvertures et l'oreiller mais il ne peut pas, il n'a pas le droit, il doit garder la tête haute et...

"I need to send an owl," demande-t-il d'une voix blanche. On le mène d'urgence dans une pièce dédiée à cet effet et d'une main tremblante, Caesar écrit aussi rapidement que possible, dans un coréen inégal qui ferait grogner Eun-Ji: Hyung, please come to the hospital at once, I need your help. La lettre est adressée à Celyn, au manoir Rosier, et il en envoie une similaire au headquarters de Rosier Events, au cas où il soit au travail aujourd'hui.

Il est ensuite mené à la chambre d'Irene, où ils attendent anxieusement les résultats des diverses analysées commanditées par la médicomage en échangeant quelques mots. Caesar ne sait pas trop quoi en penser... elle est enceinte, enceinte, de lui. Il va être père, faire prospérer le nom Rosier. Il est fou de joie, il est terrifié, rassuré, paniqué. Il n'a qu'une envie: qu'ils rentrent chez ou mieux, que Celyn arrive enfin... "Mr Rosier, your brother's here," annonce un guérisseur au bout d'une trentaine de minutes. Caesar saute sur ses pieds, rassuré, et s'approche de la porte, mais s'arrête net en reconnaissant Benjamin. "I'm sorry, Caesar, your brother couldn't come... Irene, how are you feeling?" Caesar cligne des yeux, incompréhensif, le suivant du regard alors que son cousin s'approche de sa femme dans son lit. "What do you mean he couldn't come?" Les yeux de Benjamin esquivent les siens, apparemment gênés, et Caesar sent son coeur se serrer dans sa poitrine. "He's unavailable right now," offre-t-il comme toute explication avant de se tourner vers Irene de nouveau.

Caesar retourne s'asseoir sans rien dire, en ayant l'impression d'être à des kilomètres de son corps.




Quand il est de nouveau seul, il s'écroule à même le sol et se met à pleurer.

Il ne sait pas trop si c'est de soulagement, de joie, ou de désespoir. Il ne sait plus trop rien, en ce moment. Il ne sait pas si il est heureux, ou très triste, ou un peu des deux. Il est comblé, il imagine. Il a une femme magnifique et intelligente, de l'argent à littéralement ne pas savoir quoi en faire, une baraque onéreuse qui fait bien des jaloux, au sein d'une communauté sophistiquée et qui partage ses valeurs.

Mais il lui manque quelque chose. Il lui manque quelque chose de vital et d'énorme. Caesar a l'impression d'avoir un trou quelque part à l'intérieur de lui. Il pensait pouvoir le remplir, ou l'ignorer, ou qu'il allait se résorber avec le temps. Allant à l'encontre des conseils de Benjamin, il a refusé de consulter le moindre psychomage mais il a tout de même jeté un coup d'oeil aux livres d'aide sur le deuil que son cousin laissait traîner au manoir Rosier. Il y a des phases, au deuil, et les gens y survivent. Même quand ça paraît impossible, rien n'est insurmontable. Et surtout pas ça.

Pourtant, le trou n'a fait que s'agrandir.

Et maintenant, Caesar a l'impression d'être au bord du précipice et il n'a plus qu'une envie: s'y laisser tomber.
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Taliesin de Briancourt
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Taliesin de Briancourt
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part two
Grief, I’ve learned, is really love. It’s all the love you want to give but cannot give. The more you loved someone, the more you grieve. All of that unspent love gathers up in the corners of your eyes and in that part of your chest that gets empty and hollow feeling. The happiness of love turns to sadness when unspent. Grief is just love with no place to go.
tw: mention de mort, deuil, déni, tentative de suicide explicite, mauvaise journée

Caesar ignore combien de temps il a passé dans la forêt mais les ombres s'allongent maintenant, s'étirent sur le sol et se confondent avec les silhouettes décharnées des arbres du domaine. Sans la magie émanant du manoir à proximité, le bois entourant la propriété s'est mis à dépérir et Caesar ne reconnait plus les chemins arpentés mille fois durant son enfance. Il se souvient avec une étrange clarté des jeux que Basil et lui inventaient pour Ha-Yun, des histoires qu'ils se racontaient à n'en plus finir, et des interminables jeu de cache-cache entre deux troncs tandis qu'Eun-Ji leur hurlait de revenir à la maison sous les ordres de leur mère.

En revenant sur la demeure ancestrale de sa famille, Caesar avait peur de s'effondrer mais c'est avec une étrange indifférence qu'il a regardé les restes du manoir. Les flammes magiques ont eu raison de la plupart de la structure et il n'en restait que quelques murs, la moitié d'une pièce à l'étage, la structure métallique de la serre d'hiver à l'arrière de la maison. Il a senti, dans les remous profonds de sa poitrine, quelque chose se réveiller et essayer de s'aggriper à lui, un deuil profond et douloureux, qu'il a repoussé avec force, le renvoyant plus profondément encore.

Il n'est pas là pour s'apitoyer, pour rager, pour pleurer. Il est là pour une seule et unique raison.

Basil.

Il faut qu'il trouve Basil.

C'est la seule chose qui occupe ses pensées, le seul objectif qui informe le moindre de ses gestes, quand il s'engage dans la forêt après avoir accompli les sorts et rituels avec Izar. Soucieux à l'idée que la présence de son allié (?) dérègle la magie divinatoire délicate, il lui a demandé de rester en arrière (plus précisément, de rentrer chez lui) et de le laisser y aller seul. Il lui a aussi laissé entendre que quiconque d'autre qu'un Rosier se perdrait dans les bois du domaine, et ne retrouverait jamais son chemin. Une vieille histoire racontée par son père quand il était petit et à laquelle Caesar ne croit qu'à moitié - mais qui, il espère, a su faire son effet sur Izar.

Il faut absolument qu'il trouve Basil et, Caesar l'a compris, il sera le seul en mesure de le trouver.

Mais maintenant, des heures et des heures sont passées et Caesar n'a pas l'impression de se rapprocher de son frère.

La pierre taillée en forme de flèche qui s'agite au creux de sa paume ne cesse de changer d'avis, l'emmenant à droite et à gauche lui faisant faire demi-tour et malgré lui, Caesar sent un léger vent de panique s'emparer de lui. Malgré sa condescendance très désagréable, il n'arrive pas vraiment à blâmer Izar en qui il porte une confiance peut-être indue. Mais il y a définitivement quelque chose qui ne se déroule pas comme prévu. "Hyung?" Caesar appelle son frère à mi-voix dès que la pierre sur sa paume arrête de tourner, pensant qu'elle l'a enfin amenée à l'endroit où se cache son frère. "Hyung, where are you?" Mais seul le bruissement du vent dans les branches des arbres lui répond. Il n'y a même pas d'oiseaux ou d'animaux dans cette forêt désormais maudite. Juste Caesar, et son frère.

Quand ses pieds commencent à lui faire mal, Caesar essaye de s'imaginer dans quel état il va trouver Basil. Il va être froid, mince, maigre. Heureusement, il a pris avec lui un sac où se trouvent de la nourriture, de quoi boire, quelques potions aussi. Une potion de vigueur, une potion de regénération sanguine, et une potion prescrite par le médicomage que l'a forcé à voir Irene quand il s'est plaint une énième fois des cauchemars le rendant presque insomniaque. Il veut juste dormir, dormir, dormir...

Caesar trébuche sur une racine et perd l'équilibre. Sa main s'enfonce sur quelque chose d'épineux et aussitôt une douleur brûlante lui remonte de la paume au coude, engourdissant tout son bras. "씨발," jure-t-il d'un sifflement entre deux rangées de dents serrées, son autre main venant éprouver la plaie dans l'obscurité. Une grimace s'empare de ses traits en touchant quelque chose d'humide, du sang. Il hésite à sortir sa baguette, réticent à l'idée de perturber l'équilibre magique de l'endroit et... la pierre! "Oh no, fuck, no, no." A l'aveugle, dans le noir, il cherche la pierre enchantée pour trouver Basil, farfouillant dans le lit de feuilles qui parsèment le sol du bois. "Fuck, fuck, fuck." Toutes les pierres se ressemblent et pendant un instant, le coeur de Caesar plonge dans sa poitrine à l'idée d'avoir perdu son seul moyen de retrouver son frère.

Quand ses doigts se referment sur la pierre encore chaude en forme de flèche, une respiration souffreteuse s'échappe des poumons brûlants de Caesar et il sent des larmes lui monter aux yeux. "Stupid thing." Il tend la main en espérant y voir mieux à la lumière de la lune mais celle-ci est timide ce soir, et il parvient à peine à distinguer la direction que pointe la pierre magique. Après un moment d'hésitation, il produit la baguette de sa poche et murmure un "Lumos" discret et qui, il l'espère, n'attirera pas l'attention de la magie instable des environs.

Une lumière bleue et faiblarde envahit l'espace autour de lui et après avoir étudié la pierre au creux de sa paume, Caesar relève les yeux vers la direction pointée par la flèche et son souffle s'étrangle dans sa poitrine.

Le cadavre a été mangé par le temps et par le froid, dégradé par les intempéries et la magie inégale de la propriété Rosier et il faut quelques secondes à Caesar pour reconnaître la silhouette presque entièrement décharnée de Soie, l'animal-lié de Basil.

Il se souvient du voyage en Inde, de leurs bavardages incessants tout du long, du sourire encourageant de leur père. Il se souvient du moment où il a posé les yeux sur Jelabi (actuellement gardé enfermé dans la chambre maritale qu'il partage avec Irene) et au moment où Basil a trouvé Soie en train d'essayer de faire les poches d'Aloysius. Il se souvient des premières nuits qu'ils ont passé tous les quatre, dans le même lit, à se raconter des histoires. Ils étaient des héros, des aventuriers, accompagnés de leurs deux plus fidèles compagnons, qui parcouraient le monde en résolvant d'un claquement de doigt le moindre souci. Ils étaient des astromages, des stimages, des peintres, des musiciens, des photographes, des professeurs, des Briseurs de Sorts, des philosophes, des artistes. Tout était possible et tout était à leur portée - du moment qu'ils étaient ensemble, et qu'ils avaient Jelabi et Soie avec eux.

Et maintenant...

La pierre ensorcelée retombe sur son lit de feuilles et Caesar se prend le visage dans les mains, agenouillé sur le sol, ignorant le sang poisseux qu'il sent passer de sa paume à sa joue. Il a envie de pleurer, de hurler, de se rouler en boule et de se laisser avaler par les terres Rosier. Il ne peut pas s'empêcher de penser à tous les cauchemars qu'il va faire, hantés par le corps exsangue de Soie.

Basil est mort.

One drop to relax, two drops for a sleepless night, three drops to forget, lui a dit le médicomage en lui prescribant la potion, et c'est en se souvenant de ça que Caesar passe son sac sous son bras et l'ouvre, y plongeant une main tremblante pour attraper la fiole. Il doit s'y reprendre à deux fois pour l'ouvrir et il regarde le liquide transparent danser derrière le verre avec un air désespéré.

Basil est mort.

Three drops to forget, se souvient-il, avant de renverser la tête en arrière et de verser l'intégralité de la fiole dans sa gorge.

Basil est mort.

Le goût vaguement amer de la potion lui picote la langue mais il s'y est habitué. L'effet est immédiat, comme toujours, et Caesar soupire en se laissant retomber en arrière, s'inquiétant peu du sol et des feuilles et des ronces qui s'accrochent à lui comme si la forêt elle-même voulait l'engloutir. Il regarde la cîme des arbres et les étoiles, pâles sur le ciel noir, et il a l'impression qu'un énorme poids apparaît sur sa poitrine et se met à peser, peser, peser, à chercher à lui casser les côtes et les faire s'affaisser sur son coeur brisé et ses poumons brûlants. Et il a mal, tellement mal, mais qu'importe au final parce que dans quelques secondes, il ne ressentira plus rien du tout.

Basil est mort, mais il n'a pas le droit de le laisser seul.
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Taliesin de Briancourt
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Occupation : fugitif-terroriste-boytoy.
Allégeance : sa propre poire. depuis récemment, l'Ordre.
Particularité : métamorphomage, animixé (Percival, un pangolin), illuminary (Venus), un huitième triton, un quart être de la forêt, occlumens novice.
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part three
The dead appear to us in dreams, because that's the only way they can make us see them; what we see is only a projection, beamed from a great distance, light shining at us from a dead star…
(price on my head cont'd) "Umma asked me to come here. She's worried Dad might come here or something." Le mensonge est sorti d'entre ses lèvres sans mal - Caesar est habitué, après tout, à mentir à sa famille. Et surtout à sa soeur, qui lui renvoie un regard sombre et presque compatissant, le laissant continuer sans sembler en croire un peu: "Did she send you too? What are you doing here?" Eun-Ji ne répond pas, le regarde juste.

La scène a un goût de souvenir.

Les yeux sombres de Caesar balayent l'endroit où ils se trouvent, et ont du mal à attraper les quelques détails les entourant. Les lourdes tentures rouges, les visages flous, la musique lointaine et sourde... "Will you have another one of those?" Caesar sursaute et fait face au barman, qui est Malik sans être Malik, et à qui il adresse un regard hagard. "Uh... sure." Il lui tend son verre, qui est rempli d'un liquide ambré et épais, différent des Mermaid Tears qu'il s'enfilait jusque là. Le visage sans traits de Malik lui sourit, semble-t-il, lorsqu'il pousse de nouveau son verre vers lui. Caesar regarde le liquide et le fait tourner dans son verre, avant de l'apporter à ses lèvres. L'alcool est brûlant, laisse derrière lui une douleur aussi intense que rapidement oubliée, descendant le long de sa gorge pour rebondir dans son estomac vide, un flux acide et désagréable avec un arrière-goût amer. Son verre fini, Caesar le repose d'une main tremblante sur le comptoir, reporte son regard sur Eun-Ji.

C'est Eun-Ji, mais ce n'est pas Eun-Ji.

Et il se souvient, brutalement, de cette conversation qui a déjà eu lieu. Il se souvient de leurs voix basses, de la tension dans la sienne, de la douceur pincée dans celle de sa soeur. Il se souvient de la note amère et terrible sur lequelle elle l'avait laissé: we'll talk about this later. Ils n'en avaient jamais parlé, au final, parce que... parce que...

"What are you doing here?" lui demande-t-elle, faisant se serrer la gorge de Caesar, avant qu'il ne se mette à débiter des mensonges qui sont presque naturels tellement il les a convoqués: "oh, I'm just waiting for a friend, it's my first time here." Le souvenir, encore, dont les réminiscences s'effritent. Caesar sent ses traits se figer, et une impression de malaise grimpe dans sa poitrine, le prend à la gorge. Il balaye de nouveau la scène du regard. Tout lui semble flou et imprécis, comme si il était au Pegasus sans véritablement s'y trouver. Il ne reconnait pas la musique, et il ne reconnait pas les visages qui l'entourent non plus. À vrai dire, à chaque fois qu'il essaye de se concentrer sur l'un d'eux, il sent un mal de tête poindre à l'arrière de son crâne et il a l'impression d'essayer de deviner des formes qui n'existent pas dans de la fumée. Ses yeux reviennent sur sa soeur. Son visage est la seule chose qui est nette et réelle, et pourtant il peut y voir quelques défauts qui ne ressemblent en rien à sa nuna: un pli entre les sourcils qui n'a jamais été aussi profond, une paupière plus basse que l'autre, une mèche de cheveux rebelle qui n'aurait jamais existé autour du visage de sa soeur rigide et bien apprêtée en toutes circonstances.

"What are you doing here?" Une douleur terrible et lancinante se réveille dans la poitrine de Caesar. Il a le souffle coupé et gémit, portant une main à son coeur, crispant ses doigs sur sa poitrine. Il regarde, paniqué, autour de lui, essaye d'accrocher les yeux de sa soeur qui l'observe, silencieuse et curieuse. Malik, qui n'est pas Malik, continue de servir des clients indifférents à son malheur et sa douleur. "Me? I- I don't know what this place is..." Caesar s'étrangle, ferme les yeux, tangue; il manque de tomber, se rattrape au comptoir à la bordure argentée, ses doigts fébriles et pâles et tremblants butant dessus. Que fait-il ici? Il n'est pas sensé être ici, il n'est pas retourné au Pegasus depuis son anniversaire, depuis Dennis, depuis Irene. Il n'a pas le droit d'être ici, il ne devrait pas être ici - c'est ce que lui disent les yeux d'Eun-Ji, lorsqu'il rouvre les siens, deux miroirs noirs teintés de jugement et de compassion à la fois.

"What are you doing here?" Caesar parvient à attraper une goulée d'air frais qui lui fait mal à la gorge, et il se concentre sur le regard de sa soeur qui n'a pas bougé d'un millimètre. "I don't- wh-where are we?" Sa voix est rauque et douloureuse. Il a l'impression que sa gorge est en feu, et il jette un regard au verre vide devant lui, ses yeux noirs grimpant jusqu'au visage indéfinissable de Malik. Il l'a empoisonné. Il va mourir.

Non - il est mort.

"No, not yet."

Les yeux paniqués de Caesar reviennent sur Eun-Ji. Les lèvres de sa soeur s'articulent dans un sourire qui n'en est pas un, et qui n'atteint pas ses yeux. "I'm sorry, Jun-Seo." Ce n'est pas le genre de mots qu'elle délivre facilement, mais Caesar ne trouve aucun réconfort dans cette idée, le coréen lui donnant presque mal à la tête. Il ferme les yeux, sent sa tempe battre la mesure, son coeur faire une énième embardée.

Il se souvient maintenant. L'oeil blanc d'Izar, les cendres du manoir, la potion acide, la forêt, la nuit. "Where is... where is hyung?" parvient-il à formuler d'une voix tendue, sans pour autant rouvrir les yeux, s'attendant à entendre ce qu'on lui rabâche depuis des mois maintenant - que son frère est mort, qu'il ne le retrouvera jamais, qu'il faut qu'il se mette face à cette réalité dure à entendre mais vraie. "He's waiting for you." Les yeux de Caesar papillonnent, et il se rend compte qu'ils sont lourds de larmes. L'espoir rugit, brûlant et étourdissant, puis retombe tout aussi vite. "You mean Celyn. - I mean our brother." Quelque chose est en train de l'étrangler - un sanglot sourd et muet, qui enfle dans sa gorge et menace de l'asphyxier. Celyn, Celyn, Celyn - toujours Celyn, à croire que tout le monde n'a que son grand frère dans la tête depuis des mois. "It's not him I want. - Well, Jun-Seo, you know what they say about what you want and what you get." Le sourire d'Eun-Ji est compatissant. Elle approche sa main de la sienne, et pose ses doigts sur le dos de sa main. Caesar sent une froideur singulière émaner d'elle et passer sur lui. Il a envie de s'éloigner, de la repousser, de se lever et de s'enfuir en courant mais il en est incapable, comme si son corps était fait de marbre et de fer et non de chair et de sang.

"Jun-Hee is gone. - B-but you're... you're here, you're... you're right here... - Jun-Hee is gone," répète Eun-Ji d'une voix douce. "And you need to go back. You need to be your own person - you have to be. You can't hide forever." Caesar est toujours glacé de l'intérieur, et expire lentement quand Eun-Ji retire ses doigts du dos de sa main. L'impression glaciale laisse place à une chaleur bienvenue et réconfortante, qui l'envahit complètement. "But Jun-Hee, I..." Désespérés, les yeux de Caesar cherchent le visage jumeau de son frère partout autour d'eux - mais il n'y a plus personne, pas même Malik derrière son comptoir.

Il n'y a que Eun-Ji et son sourire, ses yeux sombres posés sur lui. "I don't want to be without him," dit-il enfin. "Or without you. Without Umma, without Dad, without Ha-- - I know, Jun-Seo. I know. But you have to." Caesar déglutit difficilement et hoche la tête, sentant un calme presque terrifiant par son intensité prendre le pas sur sa panique et son désespoir. Eun-Ji a raison, comme toujours, et a toujours su comment se faire entendre lorsqu'il était disposé à l'écouter - il regrette toutes les fois où il a refusé, purement et simplement, de l'entendre. Sa soeur lui manque. "Is this real?" trouve-t-il enfin le courage de demander. "All of this?" Eun-Ji sourit un peu plus, d'une manière chaleureuse et sincère comme il ne l'a jamais vu sur ses lèvres. "Does it have to be?" Caesar hoche lentement la tête. "I want it to be. - Maybe it is. Maybe it's not. All that matters is what you take from it. Remember what Umma used to say?" Caesar convoque le souvenir de sa mère, difficile et aimante, envahissante et sévère, et magnifique, tellement magnifique, et un léger sourire vient naître sur son visage. "Listen to your dreams. Some days, let them wake up with you in the morning. Some days, just let them be dreams."

Le Pegasus s'efface lentement, comme si on avait tiré un épais rideau dessus, la scène se résorbant sous les yeux de Caesar fichés dans ceux de sa soeur. "I miss you, Eun-Ji. - I know. - And I'm sorry. - I know. - I wish it had been me. - I know. - I'd do anything... - I know, Jun-Seo. I know." Il la regarde sans rien dire, en sentant les murs noirs autour d'eux se resserrer, son visage se flouter devant lui. "I'm scared. - I know. But you'll be okay - you have each other." Et puis, soudainement, le noir.
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