BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 Nous, les forçats du sol, les captifs de la glèbe (Osiris)

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Nous, les forçats du sol, les captifs de la glèbe
Oswald & Boris

La nuit était froide, humide. Sous leurs pieds, les pavés scintillaient à la lumière du réverbère qui éclairait l'entrée de la ruelle. Au-delà, il n'y avait plus grand chose à discerner. Un cul de sac s'enfonçant dans l'ombre, profond d'une trentaine de mètres, accolé à un bar. Une planque décidément idéale pour se faire vomir avant de transplaner ; Oswlad s'y engagea, accompagné d'un mendiant.

- Z'êtes sûr qu'votre pote va s'pointer là ?
- Oui, il a ses habitudes, après avoir bu.
- C'est vrai qu'ça pue la pisse.

Lui-même sentait la mort. Obscurci par la crasse, son visage était bouffé par une sorte d'énorme buisson noir. Ce n'était pas la première fois qu'un bourge lui proposait du fric en échange d'une saloperie. Des dégénérés - pour la plupart - qu'il se contentait d'envoyer chier à coups de canettes d'Amsterdam. Mais lui, là, avec sa gueule souriante et son regard mort, il lui inspirait quelque chose d'autre. Un truc inquiétant. Le genre de trucs auquel il vaut mieux se fier quand on essaye de survivre dans la rue. Mais difficile de refuser quoi que ce soit à Crésus quand il vous glisse une jolie liasse dans la poche.

- Venez. Mettez vous-là.

Emmitouflé dans sa doudoune, le moldu grommela en voyant la benne que lui indiquait Oswald.

- Pas dedans, bien-sûr, mais à côté. S'il vous voit tout de suite, il ne viendra pas. Vous devez attendre qu'il vienne jusqu'à vous. Quand il sera là, un seul coup devrait suffire. Mon ami n'est pas du genre solide, vous voyez ? Alors ivre... un simple cri pourrait le faire tomber sur son derrière. Un coup, donc, puis vous prenez son portefeuille et vous fuyez. Je vous retrouve demain, même heure, même endroit, pour la deuxième moitié du paiement. Vous êtes toujours d'accord ?

Le mendiant hésita un instant. Le type qui lui faisait face n'avait pas l'air robuste, lui non plus, avec son joli petit costume. Une bonne tarte pour lui péter les hublots et c'est lui qui finirait sans portefeuille... L'idée était tentante mais puisque le bonhomme l'avait trouvé là où il créchait (sous un porche, pas très loin d'ici), il préférait s'éviter les désagréments d'un réveil par les flics.

- Oui, bon... J'attends là, donc ? Combien d'temps ?
- Restez debout, ici, oui, collé au mur. Moi, je retourne dans la rue d'en face. Ne me quittez pas des yeux. J'allumerai une cigarette lorsqu'il sortira du bar. A ce moment là, il vous faudra vous asseoir et vous attendrez un peu jusqu'à ce qu'il arrive à votre niveau. C'est compris ?
- J'vous préviens, j'vais le laisser passer avant d'faire quoi que ce soit, histoire de m'assurer qu'il fasse pas deux mètres de haut. Pas envie d'me faire niquer.
- Pas d'inquiétude, il est doux comme un agneau. Il sera là d'ici trente minutes, maximum.

Sur ces mots, Oswald tourna les talons et alla se positionner, bien content de pouvoir respirer à nouveau avec ses narines. Lui qui n'aimait pas se salir les mains, faire tout ceci lui était insupprotable. Mais puisqu'il s'agissait d'infiltrer la Wizard Defense Values Brigade, il ne pouvait se fier à personne d'autre.
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Boris Bagshot
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Boris Bagshot
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Oswald & Boris
Depuis quelques temps, dans le bar de Larry, il y avait un type étrange qui venait. Une grande perche, épaisse comme un haricot, dégingandée et pleine de manières ; le genre à lever le petit doigt même pour se curer le nez. Sûrement un homo, avec les cheveux plaqués en arrière, et des lèvres de fille. Sûrement un emo, avec son look intégral noir, son  teint blafard ; sûrement un môme qui vivait encore au crochet de ses parents. Il avait sûrement de la thune, avec ses vêtements en velours là.
Larry s’est dit que ce genre de client était pas forcément bien vu. Parce qu’avec une carrure pareille, il devait pas tenir deux verres, le môme, et que vu sa gueule d’ange, il allait s’attirer tous les tordus du jeudi soir.
Alors, Larry, bonne poire, s’est dit qu’il allait garder un œil sur ce môme. La première fois. L’avertir de pas trop boire, de rentrer chez lui quand il commençait à tanguer.

Sauf que le gamin a jamais tangué ; et c’était pas faute de passer commande. Au début reluctant, Larry a fini par s’exécuter sans rechigner, quand il a compris que le petit avait dû être biberonné au whisky dès son plus jeune âge, pour tenir aussi bien tous ces bloody marys… C’est que le jeune homme arrivait en début de soirée, sifflait tous ses verres, sagement, causant parfois avec des nénettes venues se resservir en cacahuètes, et repartait comme il était venu, la démarche chaloupante d’un mannequin, mais certainement pas d’un ivrogne.

Larry est bonne poire, mais pas trop. Alors il s’est contenté, chaque semaine, d’empocher le pactole, sans poser de question, sans plus compter le nombre de verres consommés par cet étrange gamin.

En vérité, tu t’es rendu la première fois dans cet établissement parce que tu pensais que c’était un bar gay. Après avoir passé la soirée à faire le pied de grue, tu avais conclu que ça n’était pas le cas. Pourtant, tu es revenu, régulièrement, te confortant sûrement dans une routine banale, simple ; te faisant mal, sûrement, en consommant inlassablement un alcool qui ne te faisait plus aucun effet qu’un léger picotement au bout des doigts.
Aussi, ce soir, c’était censé se dérouler comme d’habitude. Tu salues le barman, maintenant -Barry, un truc comme ça ? Tu as tes repères, ta place, ta commande, tes cacahuètes. Parfois, on vient te faire la conversation ; souvent ça te fait chier, de temps en temps ça t’amuse, comme cette fois, où c’est une nénette complètement imbibée qui est venue te demander où t’avais acheté ton déguisement d’Halloween, qu’il t’allait vraiment trop bien et qu’elle était certaine de t’avoir vu dans un film sur les vampires. T’as ramassé son sac, sa chaussure gauche, avant de retourner à ton verre, et elle, à ses potes, qui avaient déjà pris les paris de si elle allait ramener un autographe, ou pas.

C’est ton dernier verre ; toujours le même nombre de consommations, juste de quoi vider ta fiole de sang. Tu te mets en branle ; le premier pas semble se dérober sous ton poids. Bah, tu as peut-être glissé. Tu travailles beaucoup, tu es fatigué. Tu règles à la caisse, prends congé de Barry- depuis quand il y a tant de vacarme ? T’as l’impression que ta tête va exploser ; et dehors, le froid mordant ne fait que resserrer l’étau.
Pourtant, l’alcool n’est plus censé faire effet ? Non, c’est pas l’effet de l’alcool… On dirait, l’effet de la faim ; de ta faim. Et ta flasque qui est vide… Oh boy. Tu sens tes forces décroître à une vitesse fulgurante, comme si on te pompait toute ton énergie, comme si on t’avait enfermé dans une cage et affamé pendant des jours.
Les bras enroulés autour de ton ventre, tu titubes jusque dans la ruelle où tu avais coutume de te dissimuler pour transplaner… si tu en étais seulement capable dans ton état. Ton coeur, au ralenti, pulse jusque dans ton crâne, t’empêchant de voir clair. Tu trébuches sur des détritus, passes devant une benne ouverte, les relents te donnent des haut-le-cœur.

Alors, effectivement, aux yeux du sans-abri engagé par Ozzie, tu faisais pas le poids. Il voyait déjà le portefeuille ronfler dans sa poche et les Archives raquer. Tu ne le remarques pas sortir de la pénombre et venir te bousculer, l’air menaçant. « Allez mignonne, fais pas l’malin et file ton fric » Tu t’affaisses contre le mur, les genoux amortis par des sacs poubelles. Et c’est à ce moment-là que ça pète. Comme si la malédiction prenait le pas, prenait le contrôle et que, pour la première fois sûrement depuis ta morsure, tu la laissais faire.
La malédiction fait subitement volte-face, le regard fou, encore plus que ton regard un peu fou habituel. Elle se sert de ton poids pour prendre son élan et bondit sur le pauvre bougre, dont la vision de la fortune imminente commence à s’effriter. Elle fond sur lui comme un mauvais sort, la gueule béante.
Le cri du moldu se noie dans ses propres gargarismes sanglants.
Et puis, disparaissant aussi vite qu’elle était venue, elle se tapit de nouveau au fond de toi, et tu vacilles, inconscient.

Le pire, dans tout ça, ça a été l’odeur. T’as l’impression que c’est elle qui te réveille subitement. Tu pensais être encore étalé dans les détritus, au fond de ton allée obscure, à cause de l’odeur. Etalé sur le cadavre de l’inconnu. T’as la mâchoire coincée, les narines bouchées à cause du sang. Mais tu ne te réveilles pas dans la rue moldue. La magie est présente, t’étrangle. Brillant de répartie, tu marmonnes un presque inintelligible. « On est où, là ? »
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Oswald & Boris

La cigarette s'alluma d'elle-même au contact des lèvres d’Oswald. Derrière le verre de ses lunettes, il suivait la silhouette dodelinante du jeune homme qu’il venait de faire empoisonner. Boris Bagshot. Hound maniéré à l'allure de cadavre ambulant. Vampire depuis huit mois, sang-pur déchu. Petit être malmené par la vie, du genre à se laisser dériver jusqu'à atterrir entre les mauvaises pattes d’une ayant un peu d’autorité. Ce n’était ni le premier, ni le dernier. Un caractère souvent impulsif, qui, s’il est correctement dressé, donne les plus fidèles serviteurs. Ils n’ont rien, puis vous êtes là ; alors vous devenez tout. Un tout pour qui, après quelques années de services, ils sont prêts à claquer. L'occasion était trop bonne, s'était dit Oswald en croyant reconnaître cet archétype en la personne de Boris. Il lui fallait remplacer un loup-garou - qui lui avait servi de taupe au sein de la Wizard Defense Values Brigade – mort en pleine mission, quelques semaines plus tôt.
Alors que Boris s'engageait dans la ruelle où l’attendait le sans-abri, Oswald lui emboîta le pas en maintenant une certaine distance.
Le sans-abri ne tarda pas à sortir de sa cachette, et à frapper. Puis tout s’accéléra, sans que quiconque n’eut le temps de comprendre ce qui arrivait. La folie s’empara de Boris. Devenue bête furieuse, il répliqua avec un déchaînement de violence qui poussa Oswald à dégainer sa baguette. Le vampire bondit sur sa victime et la percuta avec assez de force pour la propulser au sol, la cage thoracique en miettes. Le misérable n’eut pas l’occasion de manquer d’air : des crocs vinrent se planter dans sa trachée avec une telle puissance qu’aucun glapissement ne put s’échapper de sa bouche. Il mourra sur le coup et se retrouva vidé de son sang dans la minute.
Tout du long du spectacle macabre, Oswald avait ensorcelé la ruelle, la rendant ainsi inaccessible à la vue des passants moldus qui devaient traîner. Seul et unique témoin de la barbarie, il ne s'approcha qu'une fois Boris écroulé sur le cadavre. La potion ingurgitée provoquait une sorte de brutalité incontrôlable, tant et si bien que le système nerveux s’effondrait de lui-même.
De la pointe de ses Richelieu, Oswald vérifia que le vampire était bien inconscient. Puisque sa jambe ne fut pas arrachée par la bête, il put transplaner avec elle et sa victime. Tous trois se retrouvèrent dans une petite salle blanche, vide, en dehors d’une chaise sur laquelle Oswald s’installa. D’un coup de baguette, il changea la tenue du sans-abri en quelque chose de plus sorcier, de plus respectable, mais de tout aussi déchiré par l’attaque du vampire. Quelques cigarettes passèrent avant que la belle ne sorte de son sommeil de plomb.

- On est où, là ?
- Bonsoir monsieur Bagshot. Ne vous inquiétez pas, vous êtes ici en sécurité. Vous devriez évitez les boissons moldues.

Oswald pointa du menton le macchabée devenu plus blanc que les murs de la pièce. L’œil hagard, le pauvre garçon devait être perdu.

- Vous avez eu de la chance de tomber sur moi. Tuer de la sorte un sang-pur, en pleine rue, ça résulte généralement – avec un peu de chance – sur un aller simple pour Azkaban.

Ne laissant aucun espace aux interrogations, Oswald continua.

- Je suis Oswald Morrow, assistant à la direction des archives. Nous sommes d’ailleurs dans une salle du bureau. Veuillez m’excuser, la situation était pressante. C’est le premier endroit qui m’est venu à l’esprit.

A peine éveillé, du sang sur les mains et le visage, le bougre n’était pas vraiment en mesure de déceler les mensonges qu’Oswald lui servait.

- Pendant que vous étiez assoupi, je me suis renseigné sur votre identité. Nous sommes deux impurs dans un monde où il nous faut coopérer pour survivre. Alors soyons compères.

D’un vague mouvement de la main, Oswald fit rouler la dépouille de sorte qu’elle ne soit plus dans leur champ de vision. Il rapprocha sa chaise de Boris, tout sourire.

- Cette soirée restera un petit secret, entre nous deux. Je m’occupe du pauvre homme – et du reste. Puisque vous travaillez pour la WD, vous pourrez me rendre la pareille. Qu’en dites-vous, puis-je vous faire confiance ?

Il y avait dans les sourires d’Oswald quelque chose d’inquiétant, de dangereux. Un paraître qui ne masquait en rien ses véritables intentions. Il n’offrait guère de choix à Boris. Travailler pour lui, ou finir tué durant une battue.
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Boris Bagshot
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Oswald & Boris
Tu essayes d’ouvrir complètement les yeux mais la lumière rebondissant sur les murs blancs t’aveugle et te brûle la rétine. Tu tâtonnes dans la poche intérieure de ta cape pour sortir tes lunettes à verres fumées. La monture est tordue et le verre gauche est fendu, quelques débris se coincent sous tes ongles. Tu lâches les lunettes cassées par terre, t’appuies un peu au sol pour te redresser. Tu ne comprends pas tout ce qu’il te raconte ; tu as du mal à entendre, tes oreilles sifflent, et c’est comme si ton cerveau sifflait aussi, incapable de comprendre ce qu’il venait de se passer, se réveillant d’un mauvais rêve, à ceci près que le goût du fer et de la chair sentent un peu trop le réel.

« Azkaban ? » Ta poitrine se comprime. « Un sang-pur ? » Tu te rappelles l’odeur, nauséabonde, des poubelles, l’odeur, ténue, du moldu. Les moldus sentent pas la magie, tu les sens presque pas. Alors pourquoi il dit que c’est un sang-pur ? « C’est- c’est pas un sang-pur… » Ton regard s’écorche au massacre juste à côté de toi. Il porte des habits de sorciers, de bonne facture, tu reconnais la patte d’on ne sait quel créateur dont tu suivais les collections de derrière les vitrines, à défaut de pouvoir te les payer. Et c’est comme si tes souvenirs troubles se métamorphosaient, s’adaptaient à ce à quoi tu étais confronté et que tu ne pouvais nier. Si ça se trouve, tu as cru qu’il puait, mais c’était à cause des poubelles. Si ça se trouve, tu as cru que c’était un moldu, parce que c’était plus facile, parce que tu avais senti des moldus juste avant, dans le bar. Ce cadavre semblait tout ce qu’il y a de plus sorcier. Et même que, s’il sentait toujours pas le sorcier, c’est parce qu’il sentait le sang, le sang, les entrailles, le sang.

Tu vomis. Les Richelieu écartent le corps de ton champ de vision. Tu manques de leur dégobiller dessus. La mixture est rouge, du sang, de la bile, de la… chair. Tu craches et tu renifles. Tu sanglotes. Tu comprends rien à son plan, là ; tu comprends même pas pourquoi il a un plan. Pourquoi il te dénonce pas, et pourquoi tout se termine pas. « Quoi ? » Tu fais aucun effort, t’as pas la tête à ça. Tu t’attendais sûrement pas à ça non plus. Tu te voyais déjà croupir dans une cellule à Azkaban, comme il disait, jusqu’à ce que la pensée, fébrile, te traverse l’esprit qu’on allait pas s’encombrer d’un hybride à Azkaban. Alors tu te vois déjà disparaître, sans laisser de trace, sans que personne soit au courant. Uli récupère un nouveau hound, ta mère un nouveau fils. C’est peut-être plus simple, comme ça.

« Pourquoi vous faites ça ? » T’y crois pas une seconde à son histoire d’entraide. Personne t’a jamais aidé. Et il faut aussi dire que tu n’avais jamais aidé personne. Chacun pour sa tronche, surtout quand elle était marquée au fer rouge. « C’était qui ? » Ramassé sur toi-même, tu cherches le cadavre du regard, plisses les yeux pour observer son visage, mais y’a du sang partout et son expression est inhumaine. Tu n’oses pas bouger, traînant par terre. Tu lèves le regard, trouble, vers Morrow, finalement. « Vous allez faire quoi ? »
Ce qui te frappe, c’est son sourire aimable. Pourquoi il te sourit ? Pourquoi il t’aide ? En remontant un peu plus sur sa figure, tu comprends. Tu comprends ce sourire, couplé à un regard mort. Quand tu étais le handler de Fenrir, à l’époque, il souriait comme ça. Il souriait en serrant les dents pour pas les ficher dans ta gorge. Il souriait mais son regard souriait pas ; son regard mourait et son regard pouvait tuer. Il pourrait te tuer, Morrow, ici et maintenant, que personne broncherait. Il pourrait te faire disparaître que personne remuerait le petit doigt. Ça ferait chier Ulrike, certes, mais seulement parce qu’elle aurait des papiers à remplir, et devrait s’accommoder d’un nouveau hound. Et ça te rend triste, et ça te rend fou de tristesse, de savoir que tu comptais si peu. Que tu comptais plus pour rien, ni pour personne.

Il veut pas t’aider, Morrow. Il te veut à sa coupe. Et tu es prêt à t’y jeter à corps perdu, malgré tes questions précipitées, malgré la méfiance de ton attitude accablée. Il aurait pu te demander de lui récurer ses souliers crottés que t’aurais dit oui. Parce que t’as pas le choix. T’as jamais vraiment aimé avoir le choix. « Vous lui voulez quoi, à la Brigade ? » Alors, comme pour vaguement prouver que tu réfléchissais à ta décision, tu égrènes les questions, sans vraiment en avoir quelque chose à faire des réponses. Tu préférais pas savoir qui était cet homme mort, au risque qu’il s’agisse de quelqu’un d’important. Tu préférais pas savoir pour quelles obscures et complotistes raisons un mec des Archives voulait une oreille interne à la Brigade. Tu préférais pas savoir si l’alternative, c’était vraiment Azkaban, ou juste rien.
Tu préférais pas savoir à quel point la merde dans laquelle tu t’étais mise était noire, à l’instar du sang séché, sous tes ongles, entre tes dents, et cette traînée de toi au cadavre encore tiède.
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Oswald & Boris


« Pourquoi vous faites ça ? C’était qui ? Vous allez faire quoi ? Vous lui voulez quoi, à la Brigade ? »

Encore désorienté, le vampire n’arrivait guère à formuler autre chose que des questions. Le prédateur avait tout du lièvre pris dans les phares. C’était compréhensible – et parfaitement horripilant.
Déjà proche de Boris, Oswald se leva et fit un pas de plus vers celui-ci, tandis qu’il fit apparaître un parchemin dans sa main. Il l’ouvrit, puis le tendit à son interlocuteur. C’était là un arbre généalogique décrivant sur plusieurs générations les membres d’une véritable famille sorcière. Assez mineure, habitant à l’autre bout du pays, mais sang-pure tout de même. Pas de noms, mais le visage du macchabé était bien là.

« Je vous le garantis : vous souffririez de connaître son identité. Mais c’est l’homme en bas à droite, là. C’est lui que vous avez… écopé. »

L’arbre était falsifié. Le moldu avait été rajouté au bout d’une branche dans le seul et unique but de piéger Boris. Il n’était pas nécessaire de s’attarder beaucoup plus sur le sujet, au risque d’être confronté à toujours plus de questions.

« Nous soupçonnons la Brigade d’avoir en son sein quelques… éléments dissidents. Des traîtres à la cause, infiltrés par l’Ordre du Phénix. Plusieurs opérations ayant nécessité de gros investissements se sont soldées par des échecs inexplicables. Le ministère a besoin d’yeux et d’oreilles fidèles, mais surtout de bouches muettes. »

Rien de tout ça n’était vrai, évidemment. La VB faisait partie de ces bastions imprenables depuis lesquels aucune information ne fuitait. Oswald avait besoin d’un informateur au cœur de l’appareil et ce Boris Bagshot faisait parfaitement l’affaire.

« J’aurais préféré vous faire mon offre dans un contexte un peu plus cordial mais vous ne m’avez guère laissé de choix en massacrant cet homme sous mes yeux. J’en suis navré, mais je ne crois pas que vous soyez, à cet instant, dans une position vous autorisant à refuser ma proposition. »

L’assistant à la direction des Archives tourna la tête vers le cadavre qui, subitement, se mit à s’enfoncer dans le sol jusqu’à disparaître complétement. Il allait rester là, quelques heures, le temps qu’Oswald puisse le transporter jusqu’aux incinérateurs des archives. Il était le seul responsable que l’on contactait en cas d’anomalie dans les cheminées magiques du bureau, il n’y avait donc aucune difficulté à redouter. Ne manquait plus que l’assentiment du meurtrier.

« Je me répète donc : ai-je raison de croire que je peux vous faire confiance ? »

Il n’y avait pas d’alternative dans le regard d’Oswald. Le servage, ou la mort.
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Oswald & Boris
Etrangement, ta première pensée va à Wolfram, quand le maître des Archives brandit l'arbre dont tu venais de couper une branche d'un grand coup de dents. Tu sais pas trop pourquoi, peut-être parce que, dans ta tête, la connexion se faisait entre Wolfram, les arbres généalogiques, et comment foutre la merde dedans (il avait par bien des fois ruiner des fêtes de famille, avec sa formule à la con). Tu te demandes s'il serait capable de voler cet arbre, d'en modifier le contenu, tout juste comme Oswald venait de le faire à ton insu. Tu penses ça à toutes allures, sans avoir la certitude que t'allais le revoir, de toute façon, sans avoir la certitude qu'Oswald ne conservait pas plusieurs exemplaires de ces arbres, sans avoir la certitude que Wolfram accepterait de t'aider, ou que, de ton côté, tu accepterais de lui confier un si terrible secret (avec un peu de chance, comme tous les sang-purs étaient plus ou moins cousins, il connaissait le type que tu avais refroidi). C'est un plan stupide, mais c'est le seul, et le premier, qui s'arroge une place dans ton esprit affolé.

Morrow raconte ensuite qu'il y aurait des genres de traîtres, rebelles, des mecs pas nets, au sein de la Brigade. Tu ramènes lentement tes jambes interminables contre toi.
Aussi, ta seconde pensée va aux bouffons de la Brigade. Ça te paraît tout d'abord improbable qu'il soit nécessaire de surveiller discrètement les handlers et leurs hounds. Ton doute tord un peu les coins de ta bouche, fronce ton nez. Tu avais toujours considéré les brigadiers comme de sombres idiots, infoutus de faire la distinction entre le bien et le mal, et ce, même avant que tu passes de handler à hound. La plupart d'entre eux avait l'air d'avoir atterri là par erreur, les autres par punition. A part Corban Yaxley qui avait l'air de kiffer sa petite armée, personne ne témoignait avoir été frappé d'une vocation soudaine pour aller courser du manant, secondé par une bête sanguinaire...
Mais, d'un autre côté, peut-être que certains d'entre eux dissimulaient sous leurs airs benêts et leur forte odeur des penchants pour la rébellion. Si un type comme Langford Prewett respirait foncièrement le branleur, rien que le hound même de Kalen Yaxley, Flint, avait quelque chose à cacher et à se reprocher, puisque c'est lui qui, secrètement, t'avait mordu...
Alors tu te demandes combien ils sont, à pas être aussi nets que ça... Et si ça te fait un pincement au cœur, c'est uniquement parce que ça te fait chier de devoir te mettre à douter de tout le monde.

Le cadavre s'enfonce dans le sol ; tu l'observes du coin de l'œil, terrifié, finissant de te recroqueviller sur toi-même, comme si tu essayais de réduire au maximum la surface de ton corps en contact avec ce sol vorace. Tu étais au moins autant dans la mélasse que lui.
Aussi, comme l'avait si joliment et poliment formulé Morrow, tu n'as pas le choix, et donc, tu ne formule pas ta décision autrement qu'en demandant, les yeux toujours rivés sur l'emplacement maintenant vide, à quelques giclées de sang près. « Est-ce que vous pensez à quelqu'un en particulier ? Que j'dois surveiller, j'veux dire... Parce que sinon, checker tout le monde, tout seul, ça va pas être simple... » Sauf si, bien sûr, tu n'étais pas le premier hybride qu'il mettait au four et au moulin...
Dans un sens, ça te calmerait presque, de te concentrer sur ce genre de détails, comme si ça pouvait te faire oublier les circonstances qui t'avaient poussé dans un tel shit sandwich. Comme s'il s'agissait de dénicher les goûts secrets de l'un des brigadiers, en vue d'un cadeau surprise... C'est dérisoire, mais présentement, c'est la seule chose à laquelle tu peux t'accrocher, à l'instar de ton regard vissé à la tache de sang, un spectacle sans doute moins morbide que le regard mort de ton obligé.
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