rewind
Le coffre s’ébranla, sauta sur place. La scène se passait dans un grenier traversé par une rayon de lumière chaude. Il n’y avait qu’une seule fenêtre, ronde aux vers complexe formant une sorte de rosace. De la poussière dansaient et brillaient au soleil tel des paillettes. Un enfant se tenait là. Droit comme un piquet, les sourcils froncés, l’air concentré. Il sert ses petits poings sans bouger, attendant surement que quelque chose se passe. Le coffre tremble de plus belle. Il y a quelque chose là-dedans. Son frère lui a dit que c’était un spectre qui viendrait bientôt le manger dans son sommeil mais leur mère lui a dit que c’était un vieille épouvantard, qu’elle s’en occuperait peut-être un jour… demain ou la semaine prochaine, qui sait. En attendant, l’enfant se tient devant, prêt à affronter sa plus grande peur et la terrasser. Il est fort ! Même si tout le monde lui dit le contraire ! Il le sait, il peut le faire, il a confiance. Il va leur montrer aux autres qu’il n’est pas que le petit garçon qui a peur et qui cri dans la nuit. Ses cauchemars à répétition l’ont en quelque sorte entraîné pour ce moment !
Et pourtant. Lorsqu’il ouvre enfin le coffre et qu’il voit la silhouette de son père en sortir il recule en courant. L’air sombre, le regard rempli de haine son père s’avance lentement vers l’enfant en se retroussant les manches. Il recule encore, les poings toujours serrés mais peut être l’air moins sûr de lui. Et là c’est le coup de grâce. Son père n’est pas seul, il est là aussi. Son frère. Il chuchote des choses à l’oreille de son père. Il lui dit comment le punir, comment le frapper, lui faire mal. Ils sont dans le même camps ! Alliés contre lui. Son père s’approche, une lueur de fureur dans les yeux, il lève la main. L’enfant était venu pour vaincre mais après en il n’a plus aucune volonté, il se roule en boule et hurle. Il hurle de toute ses forces, tremblant au sol. Mais ce n’est pas une voix d’enfant qui sort de sa bouche. C’est la voix d’un homme adulte. Un homme terrifié et fatigué qui hurle à la mort.
Il fait froid. Très froid. Tellement froid que Rabastan a l’impression que son cœur se gèle, il a du mal à respirer, il suffoque. Ses cris sont entrecoupés d’une toux rauque. Il va mourir, il le sait ! Cette fois c’est la fin. Ses peurs vont l’engloutir et seul persistera le froid glacial qui hantera son cœur à jamais. Mais, la mort ne vient pas. Ses cri résonnent toujours autour de lui mais le froid s’éloigne tout comme le dementor qui semble avoir fini de jouer avec lui. Il laisse seul sa proie recroquevillée dans un coin de sa cellule, tremblant et pleurant à l’instar de l’enfant devant l’épouvantard ressemblant à sa plus grande peur.
« 5 gallions ? Tu me tue Lestrange. » Rabastan haussa un sourcil. Ce n’était pas vraiment le genre de formulation qu’il fallait avoir devant lui. Après tout il pourrait le prendre au mot. Il ne répondit toutefois rien, après tout il n’y avait pas grand-chose à dire de plus. Le prix était le prix et il ne le changerait pas. Il tendit la main vers le sorcier qui pensait encore pouvoir marchander.
« Ok peut être qu’on peut arrondir à deux et… une caisse de ma meilleure production ! » Pas de marchandage, jamais. Et pourtant ils essayaient tous ! Pourquoi essayaient-ils tous ? Rabastan resta muet et réitéra son geste de la main, paume grande ouverte prête à recevoir son paiement. Le sorcier fini par cracher au sol et les sourcils froncés il lâcha les pièces d’or dans la main du Lestrange qui les fit rapidement disparaitre dans la poche de son costume. Il sorti ensuite une bourse en cuire, l’entrouvris et plongea son bras entier dedans. Il farfouilla quelque temps dans ce sac qui semblait sans fond et mis enfin la main sur ce qu’il cherchait. Il ressorti enfin sa main qui tenait maintenant une cage en cuivre dans lequel se trouvait une créature étrange. Le sorcier poussa un petit gloussement et tendit le bras. Rabastan lui remit son bien, referma le sac et fit volteface.
« Toujours aussi efficace Lestrange ! » de dos, Rabastan haussa les épaules et transplana sans plus attendre.
Le manoir était silencieux quand il arriva dans le hall. Il défi le bouton de sa veste pour l’enlever et l’accrocha à un porte manteau dans l’entrée. La fin de nuit s’annonçait encore plus ennuyante que le début. Comme celle d’avant et celle encore avant… et avant… Bref, ce n’était vraiment pas l’éclate depuis qu’il avait quitter Poudlard. Les métiers sans saveurs, le manque de stimulation, l’excitation du début s’effaçaient bien rapidement et le Lestrange se trouvait souvent déçu. Il s’était résolu à aller dormir, avec une pointe d’appréhension habituelle, quand il entendu un bruit de verre cassé venant de la cuisine suivie d’un rire hystérique qu’il reconnu aussitôt. L’air neutre il se laissa guider par les sons verre et les éclats pour se retrouver nez à nez avec son frère.
« AH ! » dit ce dernier dans un souffle en l’attrapant par le cou.
« On t’attendait ! » Bellatrix était assise sur la table et descendait une bouteille de whiskey pur feu. « Alors petit frère, ça te dit qu’on te présente nos nouveaux amis ? » et soudain, cette nuit qui semblait bien plate et ennuyeuse se révéla être déterminante. Une page se tournait ce soir et Rabastan retrouva légèrement la flamme qui l’avait quitté depuis un moment.
“Et pour qui il se prend lui ? Rodolphus n’est plus à Hogwarts pour le protéger.” le gryffondor s’en ventait à haute voix dans l’un des couloirs de l’école. Savait il que Rabastan était dans le couloir à côté et qu’il entendait tout ? Peut être, ces gryffondor et leur grande bouche, leur soit disant courage et leur arrogance.
“J’ai entendu un Serpentard dire qu’il hurlait la nuit, le petit Lestrange fait des cauchemars" “Ils sont tous fou dans la famille de toute façon.” Ils riaient. Bien fières d’eux alors qu’ils ne feraient même pas le poids face à lui, face à son frère. Quelque chose en tout cas était sûr, ces 6e années ne perdaient rien pour attendre.
La rumeur se propagea a une vitesse folle le lendemain matin dans la grande salle. 3 gryffondor de 6e années avaient été retrouvé herrant dans la forêt interdite cette nuit. Tout le monde y ajoutait son petit grain,
“Il parait que Trevor a été attaqué par un centaure !” “J’ai entendu moi qu’ils avaient failli être mangés par une araignée géante !” “En tout cas joueur de Quidditch ou pas il était en pleur et avec son pantalon tout mouillé si vous voyez ce que je veux dire…” “Et personne ne sait comment ils sont arrivés là ?” Non. Personne n’avait compris. Et en même temps, il n’était pas anormal d’avoir des petits malins qui se pensaient plus brave que les autres et allaient se promener dans la forêt. Rabastan lui, mangeait tranquillement son pudding en silence en sachant pertinemment que ces trois là ne se moqueraient plus jamais de lui.
“NON !” Rabastan se réveilla, en sueur, le coeur battant à lui rompre la poitrine. Il chercha le verre qu’il avait posé sur sa table de nuit avant de se coucher mais, tremblant encore il ne réussi qu’à le pousser et le verre alla se briser au sol. Il tourna la tête et dans un coin vit une silhouette sombre. Son coeur s’arrêta net, il bondit hors de son lit en hurlant, se précipita dans le coin de sa chambre, terrifié il se roula en boule sur lui même en mettant ses mains autour de la tête. Il savait ce qui viendrait ensuite, il le savait ! … … Mais rien ne se passa. Un silence pesant régnait dans le manoir, pas un bruit, seulement un sifflement dans ses oreilles et sa respiration saccadée. Il ne hurlait plus. Lentement et toujours tremblant, il releva la tête pour voir que la silhouette n’était que son manteau pendu dans l’ombre. Il était épuisé. Épuisé de tout. Seul son travail arrivait à lui sortir la tête de tout ça. Mais malheureusement ce n’était pas toujours suffisant. Au bout d’une éternité il se releva de son coin et tel une ombre il se glissa vers son armoire. Ses yeux parcoururent les fioles de potions mais la plupart étaient vides. Il savait pertinemment que cela ne suffirait pas. Il n’avait pas la force, ironiquement, de se rendormir. Il savait très bien ce dont il avait besoin.
“Abbas.”