BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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Vasily était outrageusement soulagé lorsque sa professeure attitrée de magie annonça que leur leçon était terminée. Le bras tenant sa baguette s'abaissa le long de son corps, ses doigts peinant à garder leur prise sur l'objet. Le vampire était pâle, plus encore que d'habitude. Exsangue, même.

Il avait voulu tester ses limites, aller un peu plus loin que d'habitude, lutter contre l'épuisement. Et il en payait les conséquences. En silence, il recula de quelques pas, se laissant glisser contre le mur, le souffle court. Ses doigts cessèrent de tenir la baguette, qui roula sur le sol. D'un geste aussi maladroit que fébrile, il parvint à sortir la gourde de sang qu'il avait prévu pour cette leçon.

La contenance de l'objet était généralement censée lui permettre de tenir quelques jours, mais il en avait avalé l'entièreté, le regard possédé par une soif inextinguible, motivée par cette énergie presque totalement dépensée dans leur leçon. La magie le drainait, l'affaiblissait, le meurtrissait. Mais il persistait. Parce qu'il s'en savait capable. Parce qu'il ne voulait pas laisser la tare génétique généreusement offerte par ses parents l'empêcher de vivre et de réaliser ses rêves, quoi qu'il lui en coûte.

Petit à petit, il commença à regagner des couleurs, à retrouver ses sens. Vasily put de nouveau poser son regard sur sa professeure sans ressentir l'irrépressible envie de la mordre et de la vider de tout son sang, lui adressant un sourire qui se voulait rassurant, mais qui avait probablement plus l'air carnassier qu'autre chose.

Le vampire assurait ses arrières, conscient de ses pulsions et les gardant sous contrôle pour préserver cette vie qu'il avait réussi à se construire. On ne mordillait pas les gens, même pour plaisanter, ça ne les faisait jamais rire... Et surtout, on ne les vidait pas de leur sang. Il y avait des banques pour se nourrir, maintenant. Des réserves. C'était beaucoup plus... civilisé.

Vasily saisit sa baguette et la rangea, se redressant tant bien que mal en prenant appui sur le mur contre lequel il s'était recroquevillé. Le vampire s'étira de tout son long, avant d'adresser un clin d'oeil à  Erzsébet :

"Tu fais bien d'arrêter, je sentais que tu fatiguais. Ah, ces humains, tellement fragiles..."

Il gloussa, mais son rire fut rapidement interrompu lorsqu'un vertige le saisit et manqua de lui faire perdre son équilibre. Il choisit sagement de se laisser tomber sur une chaise, le temps que son corps se remette complètement de l'effort qu'il avait déployé.

S'il y avait bien une chose qu'il ne souhaitait pas, c'était de perdre connaissance dans l'arrière-boutique d'Erzsébet et de la forcer à prendre soin de lui. Sans compter qu'il n'était pas certain de l'état dans lequel il pourrait être en se réveillant et il ne voulait pas risquer de la mettre en danger inutilement...

Croisant les jambes, Vasily posa son regard pénétrant sur son enseignante improvisée. Il ne savait pas comment il aurait pu progresser sans elle... Les avancées étaient lentes, mais il était en mesure de les discerner.

Il pouvait jeter des sorts basiques sans ressentir la chape de fatigue qu'il éprouvait jusqu'alors. C'était lorsqu'il devait les jeter à la suite ou s'attaquer à de la magie un peu plus avancée que les choses se compliquaient et que sa santé le trahissait...

"Merci pour cette leçon, Prof ! Rappelle-moi, qu'est-ce que je te dois pour ces cours, déjà ?"

C'était sa petite blague à lui, leur private joke. Elle lui enseignait la magie en l'échange d'un service, un jour ou l'autre, et il était atrocement curieux à ce sujet. Il espérait qu'elle ne lui demanderait pas de la transformer en vampire, même si l'idée lui paraissait absurde, parce qu'il détesterait l'idée de devoir devenir son Sire et de devoir se préoccuper davantage d'elle...

Bah, elle n'avait pas besoin de ça. Pourquoi une Sang-Pur comme elle deviendrait volontairement un vampire, dans cette société ? La place que Vasily occupait était mieux que tout ce qu'il avait connu, mais quand on était dans les sommets, on ne voulait pas dégringoler tout en bas, c'était bien logique...

"J'espère que cela ne te dérange pas que je squatte un peu. Je m'en voudrais de m'effondrer dans tes bijoux. Je n'ai pas les moyens de te rembourser le moindre de tes joyaux et j'ai déjà assez d'une dette à ton égard pour ne pas m'encombrer d'une autre..."

Il se voyait bien, traversant la boutique pour rentrer chez lui, perdant l'équilibre, s'explosant dans une vitrine avec la légèreté d'un pachyderme. Ce serait une sortie pour le moins glorieuse...
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@Vasily Orlov
L’arrière boutique, palais de pierre apparente et de tables couvertes de livres abandonnés, ouverts, d’accessoires étranges et de croquis éparpillés. Magie trop souvent invoquée, qui suinte probablement au flair des créatures les plus sensibles à sa mystérieuse fragrance. La baguette de chêne rouge est doucement posée près d’un traité à propos des malédiction tandis qu’elle laisse le vampire se reprendre. Erzsébet est d’un détachement évident, n’apporte aucune aide, ne tend aucune main. Un oeil extérieur la trouverait cruelle mais elle sait pourquoi elle agit ainsi, elle fait le choix de respecter la nature avide de sang, de ne pas lui imposer ses veines gorgées du liquide tentateur. La fragrance citron se dégageant de ses cheveux ne dissimule probablement pas non plus l’odeur du lycanthrope avec qui elle vit, dont la proximité de plus en plus partagée fait d’elle son territoire. « Tu fais bien d'arrêter, je sentais que tu fatiguais. Ah, ces humains, tellement fragiles… » Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres tandis qu’elle tourne une page de son carnet de notes, hasardeusement, coche d’un symbole n’ayant de sens que pour elle le bout d’une ligne rédigée en polonais. Rendez-vous codés, de toute évidence. Sissi n’avait jamais eu pour ambition de devenir professeur, d’un autre côté on ne lui avait plus laissé avoir d’ambition après Beauxbâtons, passées les dix-sept années de vie. Gamine vendue, soumise, comme tant d’autres. « Merci pour cette leçon, Prof ! Rappelle-moi, qu'est-ce que je te dois pour ces cours, déjà ? » « Ton âme. » Mots lâchés avec une nonchalance factice. « En as-tu seulement encore une ? » Interrogation mutine, moue de gamine taquine. Elle a parfois l’air si jeune. Et d’autres fois si sombre. Contradiction dans un corps aux allures si frêles.

Elle relève le nez, à l’entendre demander si ça ne la dérange pas qu’il squatte, au détour de la conversation. Les yeux verts se posent sur le pâle visage du Vampire, un sourcil haussé. « Ne t’en fais pas, les parures les plus chères sont protégées de sortilèges. » Elle n’est pas encore totalement irresponsable, quoiqu’on puisse en douter en voyant avec qui elle s’était mariée, le pays refuge qu’elle avait choisi - par erreur, en fin de compte. « Orlov, c’est russe ? Je regrette de ne pas avoir eu l’occasion de visiter ce pays. Cela ne vous manque pas, parfois ? » Elle se souvenait encore distinctement des charmes de la France, de ces palais élégants, de ces châteaux typiques. La Pologne ne lui évoque en revanche que les horreurs d’un époux monstrueux, d’un passé difficile à effacer. Pourquoi n’était-elle pas restée dans le pays de sa naissance ? La marque trop présente de sa lignée, sans doute, l’envie d’un nouveau départ loin de ce qui avait pu la blesser. Erreur fatale. Sa défunte mère avait eu raison en pensant la préserver en accouchant là-bas. On tire des leçons de ce qui nous heurte, n’est-ce pas ? « Pardon, vieux réflexe. Est-ce que cela te manque ? » A dire vrai, Sissi ne s’était guère intéressée à la vie de Vasily, elle savait qu’il n’avait pas eu l’occasion de recevoir une éducation dans une école de magie mais elle n’avait pas désirée se montrer intrusive ou trop curieuse. La politesse et le professionnalisme primaient sur son désir de connaître, d’apprendre de nouvelles choses sur de nouvelles cultures.

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Vasily laissa échapper un petit rire lorsque sa professeure attitrée lui répondit que son paiement serait son âme. Qu'il s'agisse d'une blague ou non, l'idée l'amusait terriblement, d'autant plus que la jeune femme semblait également douter de l'existence d'une telle chose en sa cervelle. Vasily avait haussé les épaules face à son interrogation.

En avait-il seulement déjà eu une ? Lui avait-on laissé la chance de développer une âme, lui qui était né si malade et souffrant qu'il n'aurait plus dû pouvoir fouler la terre de ses pas voilà des années en arrière ? Naissait-on avec une âme et pouvait-on la perdre ? Vasily se gratta le sommet du crâne, chassant ces interrogations auxquelles il ne trouverait pas de réponse. Il se les réserverait pour ses insomnies, cela devrait l'occuper un petit moment...

Erzsébet mentionna que les bijoux les plus précieux étaient protégés par de la magie et Vasily hocha la tête, un sourire aux lèvres. Bien sûr qu'ils l'étaient. Sa professeure attitrée avait largement les moyens et la puissance pour préserver sa marchandise. Elle n'était pas comme lui, à devoir sacrifier la moitié de son énergie pour soulever un objet un peu lourd par un Wingardium Leviosa...

La familiarité n'était pas son point fort, Vasily l'avait déjà remarqué, mais il ne lui en tenait pas rigueur. Il n'était pas de ceux qui s'attachaient à des niveaux de langage, qui se braquaient face à un tutoiement ou un vouvoiement soudain... Tout ceci n'était que perte de temps. Il parlait comme il le sentait. Mieux valait réfléchir à ce qu'il disait plutôt qu'à la manière dont il allait le déclarer, de toute manière... Qu'elle s'adresse à lui comme elle le sentait.

Une nouvelle fois, Vasily haussa les épaules, se balançant légèrement sur sa chaise. Si son pays lui manquait ? La réponse lui vint tout naturellement, sans la moindre hésitation :

"Non, je ne regrette pas le pays. J'y ai passé la majorité de mon existence enfermé et le reste à fuir aussi bien le clan qui ne voulait pas de moi que les habitants qui me rejettaient. Je n'ai pas vraiment expérimenté la Russie comme n'importe lequel de ses citoyens. Ce que je n'ai pas connu ne peut pas me manquer, tout simplement."

Même avant sa transformation, il avait passé toute son enfance chez lui, sa santé trop fragile pour lui permettre de sortir durablement. Il avait été isolé depuis son plus jeune âge, condamné à une existence aussi recluse qu'ennuyeuse. Et les choses en seraient restées ainsi s'il n'avait pas finalement trouvé le courage d'ôter la vie de ses parents...

Il venait probablement de trouver la réponse à la question de sa professeure. Ce qu'il lui signala, un sourire indéfinissable aux lèvres :

"Tu me demandais si j'avais une âme. Si une âme se définit par la répulsion à ôter la vie d'autrui et la présence d'une conscience, alors je n'ai plus d'âme depuis désormais quarante années. J'ai pris des vies parce que ma survie en dépendait et que je refusais d'avoir la moindre "descendance" sous ma responsabilité. Si chaque sorcier que j'ai mordu avait eu l'opportunité d'être transformé en vampire, il y a bien longtemps que la société aurait été dominée par les créatures de la nuit que nous sommes..."

Il exagérait. Probablement. Oh, il avait mordu tant de gens depuis qu'il avait cessé d'être sous le joug de ses parents et avait dû apprendre à survivre seul dans une société qui ne voulait pas de lui. S'ils étaient tous devenus vampires et avaient à leur tour contaminés d'autres gens, les conséquences auraient probablement été... dramatiques. Enfin, pour ça, il aurait fallu qu'ils survivent à leur transformation.

"J'ai cessé de tuer de cette manière, au cas où tu te poserais la question. Maintenant qu'il existe des banques de sang, je n'ai plus l'utilisation..."

Réfléchissant au sens de sa phrase, Vasily se mordit la langue, marmonna le mot qu'il cherchait en russe avant de reprendre comme si de rien n'était :

"... l'utilité d'une telle pratique. Je peux boire sans dommage et vivre parmi vous autres, humains. Aucune autre société ne m'a jamais offert une telle opportunité."

Le regard perçant de Vasily se posa sur Erzsébet, ce regard d'une noire profondeur qui tendait à mettre la plupart des gens à l'aise sans qu'il ne s'en rende vraiment compte :

"Et toi, ma chère ? Est-ce que le pays te manque ? Quitterais-tu la Grande-Bretagne si l'opportunité t'était offerte ?"

Vasily croisa et décroisa ses jambes, regagnant progressivement son énergie et la mobilité totale de son corps. C'était tout de même agaçant qu'une petite leçon de magie l'épuise à ce point... Il espérait qu'un jour, les choses en seraient autrement...

"Si je n'avais pas déjà tué mes parents, je donnerais sans hésiter leur vie pour pouvoir rester ici. Nulle part en ce monde, je n'aurais pu avoir ce que j'ai ici : une charmante sorcière prête à sacrifier de son temps pour enseigner la magie à une sangsue. Même en échange de mon âme."

Vasily ne se rappelait que trop des tromperies qu'il avait subi. Des gens qui avaient prétendu se préoccuper de lui pour mieux le piéger, l'emprisonner, l'éloigner du monde. Il y avait eu ses parents. Puis il y avait eu d'autres sorciers, d'autres humains. Qui avaient endormi sa méfiance avec de douces paroles. Qui lui avaient fait croire à la possibilité d'une amitié. D'un foyer. D'une famille. Pour mieux le faire captif. Pour mieux l'emprisonner. Pour mieux le torturer.

Ici, les choses étaient claires. Erzsébet lui offrait un service, en échange duquel il lui devrait un jour quelque chose. Pas de faux sentiments. Pas de tromperies. Un échange équivalent. Voilà tout.
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Une âme. Qu’est-ce qu’une âme, finalement ? Elle n’avait pas à se poser la question, elle savait la sienne morcelée, corrompue, abandonnée à la violence de l’existence. Elle écoute attentivement même si son regard est occupé à suivre les lignes du carnet posé devant elle. Elle est restée debout, sur ses escarpins, dans sa petite robe noire, élégance persistante même dans une circonstance qui ne le nécessite pas. Le silence est une habitude mais celui-ci dénote le désaccord partiel car plus le Vampire parle, moins elle le comprend. A l’évidence, le concept d’âme leur est commun, pas celui de liberté. « Et toi, ma chère ? Est-ce que le pays te manque ? Quitterais-tu la Grande-Bretagne si l'opportunité t'était offerte ? » « Dans la seconde. » Franchise instantanée, vérité qu’elle ne cherche pas à dissimuler même si elle le devrait, face à un sympathisant du Lord, lui qui fait preuve de si peu de tolérance à son goût, lui qui considère la moindre décision prise sans le consulter comme une tentative de trahison. Oh, les anglais sont peut-être naïfs ou trop coutumier de ces guerres, elle n’en sait rien. Elle s’en contrefiche. « Quel pays ? » Souffle-t-elle en relevant le regard vers Vasily. Trop de vies en une seule si jeune. Vingt-six années broyées, découpées, arrachées pour les éparpiller de-ci de-là. « Je suis née en France et j’y ai grandi jusqu’à mes dix-sept ans. J’y étais heureuse. » D’un bonheur qui lui semble si lointain qu’il s’efface parfois de ses sentiments, pas de sa mémoire, la sensation lui paraît simplement aussi inconnue qu’improbable. « Puis j’ai vécu en Pologne, on m’a mariée comme on marie nombre de gosses de sang-pur qui n’ont rien demandé. » Souvenir souffrance se lit dans ses prunelles, elle se refuse à détailler la violence subie, les humiliations et les coups. Il peut comprendre sans parole, lui qui a été jugé pour sa nature une trop grande partie de sa longue existence. « D’âme, je n’en ai plus non plus. Cela se voit juste moins. Tu n’es pas discret, admets-le. » Taquinerie tente d’alléger la lourde atmosphère, elle sait qu’il n’est pas susceptible sur sa nature, premier à aligner les vannes à ce sujet.

« J’ai épousé un lycanthrope, Vasily. Je l’ai épousé en sachant ce qu’il était. Il m’a sauvé la vie plus d’une fois et ici, il n’est quasi rien. » Rien qu’un chien en laisse. La colère ne transperce pas dans le ton de sa voix, mesure habituelle, éducation et traumatismes se mêlent, prudence également, elle ne peut se permettre de réellement s’insurger devant n’importe qui. Dans une boutique qui pourrait être visitée même si cachés dans l’arrière boutique, on ne les entendait pas. « Je ne sacrifie pas mon temps à aider une sangsue. Je l’utilise pour aider quelqu’un faisant partie de la communauté magique. » Nuance importante, elle n’est pas sympathisante des moldus et ne rêve clairement pas d’une société où tous se mélangeraient dans la plus idéale harmonie. Faudrait pas déconner non plus. « Je n’ai rien d’une sainte ou d’une vaste révolutionnaire mais brider une partie de vous me semble excessif. » Haussement d’épaules. « Et je ne suis personne pour me plaindre, avec mon sang pur et mon ascendance outrageusement titrée. J’aime simplement quelqu’un que j’ai trainé ici et qui en souffre. Quelqu’un qui ignore d’ailleurs mes sentiments. » C’est presque facile de le dire à Vasily. C’est presque simple de dire tout haut ce dont le coeur a honte chaque jour. Pas honte de la nature de l’aimé, honte du sentiment infiltré, poison des sens, de ne pas s’en juger digne. « Tu n’as pas de famille du tout ? »

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Vasily avait beau être bavard et profondément exubérant, il savait aussi se montrer à l'écoute, attentif à ce qu'on lui disait. Et c'était ce qu'il faisait actuellement, son regard profondément sombre fixé sur Erzsébet, alors qu'elle partageait sa propre vision du monde, cette vie à la fois si courte et si riche, partagée entre différents pays, les ressentis qu'elle y associait, les souvenirs qu'elle y avait créés, bons et mauvais.

Vasily écoutait pensivement, tentant de comprendre ce qui lui échappait, capable d'empathie sur d'autres points. Le mariage forcé, par exemple. Il était coutumier du fait, des traditions dans les familles Sang-Pur, mais lui... lui avait été transformé si jeune, dissimulé au reste du monde au coeur de son enfance.

Il n'avait pas été promis à qui que ce soit. Il était destiné à une existence isolée, incapable d'enfanter et de perpétuer la lignée des Orlov. Cette solitude... Peut-être aurait-il apprécié de la partager avec quelqu'un, finalement. Quelqu'un qui ne voudrait pas être là...

Il eut un petit rire lorsque sa professeure attitrée lui signala qu'il n'était pas discret quant à son absence d'âme. Il prit une mine faussement outrée et se pointa du doigt :

"Ce sont les cheveux, c'est ça ? Tous les chauves ne sont pas des vampires sans âme, c'est... c'est..."

Il chercha l'expression appropriée, sans la trouver, et se rabattit sur la première chose qui lui vint à l'esprit :

"... C'est de la chauvophobie, Madame !"

Vasily aurait pu continuer à plaisanter, mais il savait que l'ambiance ne s'y prêtait pas. Qu'ils partageaient quelque chose qui nécessitait de laisser de côté la légèreté dont il faisait généralement preuve.

Erzsébet se confiait à lui comme elle ne l'avait jamais fait auparavant lors de leurs leçons et Vasily respectait ce choix. Il ne pouvait s'empêcher de se demander si quelqu'un parlerait un jour de lui comme elle parlait de son mari.

Si quelqu'un se révolterait du traitement qui lui était parfois réservé. Des épreuves qu'il avait enduré. Il ne parvenait pas à imaginer cela. Cela paraissait trop... absurde. Etrange. Incongru.

Il eut un bref sourire lorsque la jeune femme rectifia ses dires, soulignant qu'elle n'aidait pas une "sangsue", mais quelqu'un faisant partie de la communauté magique.

Aussi simplement que cela. Pas un vampire. Pas un hybride. Pas un monstre. Pas une sangsue. Quelqu'un. Vasily n'avait pas l'habitude d'être cela, aux yeux d'autrui : quelqu'un.

Leurs visions divergeaient. Elle se répugnait du fait qu'ils étaient bridés. Lui n'avait jamais connu mieux que ce statut qu'il avait à présent. Il ne savait qu'espérer d'autre. Il ne pouvait pas prétendre à autre chose. Une laisse bien longue lui paraissait préférable à tout ce qu'il avait pu vivre depuis son plus jeune âge.

Une enfance isolée, d'abord par la fragilité de sa santé, puis par son vampirisme. La honte de ses parents qui les avait poussés à l'enfermer plus encore. Puis la liberté qui n'en était pas vraiment une.

La liberté de fuir sans jamais trouver sa place nulle part. La liberté d'accorder sa confiance à quelqu'un pour voir ce cadeau piétiné et méprisé. La liberté d'être à nouveau enfermé, de succomber à sa naïveté et à ce désir si impérieux d'être aimé. Vasily ne voulait pas de cette liberté. Elle ne valait pas la peine d'être vécue.

Erzsébet lui posa une dernière question, concernant sa famille. Il ne put que secouer la tête :

"Aussi loin que je me souvienne, il n'y jamais eu que mes parents. J'étais fils unique. Trop malade pour quitter le manoir. Nous n'avions que très peu de visites et à l'instant où j'ai été transformé, je n'ai plus vu personne d'autre que ma mère et mon père, qui se relayaient pour me nourrir. J'ai à peine franchi le seuil de mon manoir durant toutes ces années. Oh, j'ai parfois tenté de m'échapper, mais..."

Les souvenirs remontèrent. Etouffants. Oppressants. Le coeur, déjà si lent, de Vasily cessa brièvement de battre. Les murs qui les entouraient tous deux l'écrasèrent par leur présence et le regard du vampire se fixa sur la porte qui le séparait de la boutique.

Il se leva, se dirigeant d'un pas flageolant vers cette dernière, et tourna la poignée pour l'ouvrir. La porte ne résista pas.

Il demeura figé quelques secondes, absorbant cette information, laissant la peur irrationnelle qui avait envahi son être et déformé brièvement son expression s'évacuer.

Il s'appuya contre cette porte qui le séparait de la liberté, cette vision rassurante, et reprit son récit, ses lèvres s'étirant peu à peu en ce sourire qui lui était habituel :

"... Mais ce ne fut pas une réussite et mes parents ont su me le faire regretter. Je les ai finalement tués pour échapper à leur contrôle. J'avais... trente-et-un ans. Je crois. J'ai pris la fuite sans chercher à me retourner. Je n'avais personne vers qui me tourner. Les Orlov ont toujours été profondément puristes. Les membres restants de ma famille n'auraient jamais accueilli un vampire, qu'importe mon nom, qu'importe ma lignée. Ils ne me connaissent pas et je n'ai pas envie de les connaître."

Ils l'auraient probablement tué. Tué pour laver l'honneur de leur famille. Tué pour retirer ce grain de poussière dans leur parfaite petite mécanique. Tué pour rétablir l'arbre généalogique des Orlov. Entre mourir par leur main ou demeurer sous le joug de ses parents... Vasily n'était pas certain de préférer l'une ou l'autre de ces options.

"J'aurais dû avoir un clan sur lequel compter, mais je n'étais rien de plus qu'une monnaie d'échange à leurs yeux : ils m'ont transformé en vampire et m'ont sauvé la vie. En l'échange de quoi, mes parents leur ont fourni de quoi se nourrir jusqu'à ce que je me décide finalement à les tuer. Aux yeux des membres de mon clan, je ne suis guère plus que celui qui les a privé définitivement d'une source intarissable de sang. Alors, non, je n'ai pas de famille. Et je crois n'en avoir jamais vraiment eu une. Pas comme les familles que l'on peut voir dans les livres, en tout cas."

D'une main, Vasily jouait avec la poignée de la porte contre laquelle il s'était adossé. Une manière pour lui de faire taire ses peurs profondes, de gérer ces émotions qu'il n'avait pas l'habitude d'éprouver et dont il avait du mal à identifier la nature exacte...

On pourrait se dire qu'après plus de 70 années passées sur cette terre, il aurait la sagesse des anciens, ce petit plus qui lui permettrait d'être au-dessus des choses, en accord avec lui-même, en phase avec autrui.

Pourtant, il avait parfois cette impression d'être resté l'enfant de dix ans accablé par sa propre faiblesse, transformé sans jamais l'avoir demandé, condamné à une demi-vie sanglante. Un enfant aussi apeuré que terrifiant...

Le regard de Vasily se posa à nouveau sur son interlocutrice, sa main cessant brièvement de triturer la poignée :

"Et ces sentiments ignorés, tu penses les confier un jour ?  Contrairement à moi, tu n'as probablement pas 300 années d'espérance de vie. Et dans une société comme la nôtre, nos espérances respectives sont généreusement réduites. A force de tout cacher, il se pourrait bien que tu ne sois plus là pour te confier. Ou que la personne pour qui tu éprouves cela repose en terre et soit incapable de recevoir tes confessions. Ce serait... dommage, tu ne penses pas ?"

"Dommage" était un mot bien léger pour décrire tout cela. Mais Vasily était Vasily et il n'était capable d'empathie que pour quelque chose qu'il avait déjà lui-même éprouvé, expérimenté. Ce dont lui parlait Erzsébet... Il ne pouvait pas le comprendre, tout simplement.
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@Vasily Orlov
Décor flou. Point de bascule. Bêtise crasse d’avoir approché le vampire, d’avoir posé une main rassurante sur son épaule. Le recul est compliqué, elle renverse plusieurs livres en venant s’appuyer contre la table, avalée par les sens en alerte, les images désordonnées. Ses peurs à lui, ce passé qui était en train de le tourmenter offrait mille avenirs possibles. Trop. Rester calme. Elle déglutit difficilement, les paupières s’ouvrent et se ferment rapidement, chassent les intrusions. « Navrée. Le climat politique a tendance à.. me mettre en alerte. » Rire nerveux. « Les voyantes sont toutes folles, pas vrai ? » Elle ramasse ce qu’elle a fait tomber d’un tour de baguette qui réordonne son capharnaüm créatif. Sourire contrit, un peu coupable. Certains ont des vies trop longues ou trop douloureuses pour un esprit simplement humain, basiquement sorcier. Certains sont trop tourmentés pour que milles horreurs ne se greffent pas aux prédictions. « Tu pourrais encore avoir une famille. C’est un chemin possible. » Certes, pas une famille classique, pas celles qui naît comme le commun des mortels mais qu’importe. Il n’y’a pas de jugement dans le ton de sa voix, un quelconque dégoût pour la nécessité de mordre, de transformer, de faire éventuellement d’autrui une sangsue, comme il a choisi de le dire. C’est ainsi, leur nature l’exige et c’est parfois la seule alternative à la mort, comme lui-même l’a vécu. « Des vampires seuls, comme toi, il y’en a sûrement. Tu pourrais trouver une compagne. » Quelqu’un auprès de qui passer une éternité, quelqu’un qui vive des tourments similaires. Elle a l’impression de servir le même discours qu’à Jacenty, cette façon de lui répéter qu’une meute vaudrait mieux qu’elle, pourrait soulager sa peine. « C’est sûr qu’avec une perruque tu aurais plus de chance de séduire en boîte de nuit mais on fait avec ce que l’on a, pas vrai ? » Tentative d’alléger l’atmosphère, un talent qu’elle n’a pas vraiment, qui n’équivaut en rien celui de Vasily. 70 ans, ça permet de s’entraîner. 70 ans, c’est bien trop long pour demeurer solitaire, ermite. Combien lui restait-il encore à écouler ? Ecumer une société toxique sans soutien, c’est probablement pire que le trépas.

« Et ces sentiments ignorés, tu penses les confier un jour ? » Ne plus être là, ce ne serait pas une grosse perte. A-t-elle seulement fait quelque chose de bien dans sa courte existence ? Elle était la prison vivante d’un homme, si elle venait à décéder, il serait libéré. Qu’il la laisse seule en Angleterre, qu’il la laisse seule survivante, en revanche, lui paraissait insurmontable. Une ombre de tristesse glisse dans les yeux verts qui se baissent tandis qu’elle appuie ses mains sur la table derrière elle. « Je n’ai rien à lui offrir.. » Pénible constat. « Je n’ai pas eu le temps d’apprendre à aimer quelqu’un. Tout ce que j’avais à donner, c’était mon nom. Et ce qu’il reste de mon corps n’est qu’un sanctuaire profané. » Un cimetière, le mot lui brûle les lèvres sans s’en extirper. C’est un brin honteux à avouer, en toute honnêteté. L’intimité et ce qui s’y rapporte l’est trop souvent à ses yeux. « Un homme peut passer sa vie auprès d’une femme et aller voir ailleurs, si aucun sentiment ne peut être partagé. S’il en est aimé et qu’elle tremble à la moindre approche, c’est une punition. » Elle marque une pose, ose un regard dans sa direction avant de le reporter sur la contemplation fascinante du sol. « C’est comme cela que je le vois, du moins. »  Fantôme de sourire au coin des lèvres, à peine perceptible. « Je suis désolée que tu ne sois pas mieux considéré. Tu étais trop jeune pour vivre cela. » Bien plus jeune qu’elle à l’époque des premiers traumatismes.

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Vasily haussa un sourcil lorsque, après l'avoir touché, Erzsébet recula, nerveuse, comme alarmée. Il fit un pas vers elle, quittant l'appui de la porte pour reposer sur ses jambes encore flageolantes, mais la demoiselle tenta de se montrer rassurante. Vasily aimerait poser des questions, mais il ignorait par où commencer et si elle souhaitait seulement qu'il se montre curieux. Le vampire avait haussé les épaules face à son excuse, affichant une expression qui signifiait clairement : "Il n'y a pas de mal.".

Si elle voulait lui faire part de ce qui l'avait marquée de la sorte, elle partagerait sa pensée. Et si ce n'était pas le cas, Vasily n'avait aucun intérêt à lui tirer les vers du nez. Tout ce qu'il risquait, c'était de la braquer et ce n'était pas ce qu'il voulait. Il appréciait sa chère professeure, leurs leçons et les instants qu'ils passaient ensemble. Jeter tout ça à la poubelle au profit d'une curiosité mal placée, ce serait un tel gâchis.

Erzsébet lui parla d'avoir une famille, une compagne. Vasily ne pouvait l'imaginer. A ce jour, il ne cessait d'être surpris d'avoir réussi à se faire des amis, dans cette vie qu'il s'était construit au sein de cette société qui lui avait réservé une place, aussi peu glorieuse soit-elle. Mais une famille ? Une compagne ou un compagnon ? Vasily ne put s'empêcher de rire à l'idée, soufflant à Erzsébet :

"Tu penses que quelqu'un serait prêt à me supporter pour les deux cents et quelques années à venir ? Si c'est le cas, il s'agira probablement de la personne la plus patiente que cette planète ait jamais portée. Même moi, il m'arrive d'avoir du mal à me tolérer... Et je dois supporter ma propre présence 24 heures sur 24 !"

Vasily plaisantait, à moitié. Il n'était pas spécifiquement "bien" dans sa peau, mais il n'était pas non plus "mal". Il était, voilà tout. Il existait et il s'en accommodait. Il acceptait ce qu'il était, ses qualités tout comme ses défauts, et vivait sans chercher à se cacher. Mais pouvait-on réellement parler d'estime de soi ? D'amour-propre ? Difficile à dire...

Vasily ne s'interrogeait guère sur ce genre de sujets, généralement. Il se contentait de profiter de l'instant présent. Du bonheur qu'il avait acquis. De l'entourage qu'il s'était créé. Mais si on lui demandait s'il s'aimait ? Il ne pourrait probablement répondre guère mieux que : "Je ne sais pas.".

Il avait en tout cas appris à rire de ses faiblesses, de ce qui faisait sa différence, qu'il s'agissait de son vampirisme ou de son alopécie. Et il aimait en rire avec autrui, plutôt que de subir les moqueries. En l'occurence, s'en amuser avec Erzsébet le réjouissait grandement. Il battit des mains à sa suggestion, passant ses doigts sur son crâne chauve avant de répondre :

"Qu'est-ce que tu penses d'une perruque frisée ? Je serai le caniche le plus sexy du coin et les loups-garou feront bien pâle figure à côté de moi !"

Maintenant qu'il l'avait dit, Vasily allait probablement acquérir un toupet bouclé. Ne serait-ce que pour surprendre Neil et tenter de la faire mourir de rire. S'il pariait avec elle qu'il n'arriverait pas à la faire s'esclaffer avant de sortir la perruque, il était sûr de gagner. Restait à savoir quoi mettre en jeu...

Mais là n'était pas le moment de réfléchir à quelque chose d'aussi trivial. Vasily se concentra à nouveau sur la situation présente, sur ce que sa jeune professeure partageait avec lui après qu'il l'ait questionné sans délicatesse. La tristesse qui submergea son expression frappa Vasily en plein coeur, plus encore que ses mots dont il avait du mal à saisir toute la portée. D'une démarche un peu maladroite, le vampire s'approcha d'Erzsébet, s'asseyant sur la table contre laquelle elle était adossée.

Ses jambes battant doucement, ses pieds raclant le sol, Vasily choisit ses mots aussi précieusement qu'il le pouvait, compte tenu de son empathie déficiente et de son absence générale de tact :

"Je ne suis pas sûr de comprendre pour ton corps, mais je ne pense pas que ce soit l'essentiel. Tu as plein de choses à offrir. Regarde, tu m'accueilles dans ta boutique, tu prends le temps de m'enseigner la magie et tu me fais confiance dans une pièce fermée, baguette à la main, alors que la plupart des gens se méfient dès que je m'approche ! Je trouve que c'est très... gentil. Vraiment."

Vasily se mordit la lèvre. Il ne connaissait pas du tout ces choses-là. L'amour, les relations de couple... 71 années de vie sur cette planète et il était aussi innocent qu'un jeune enfant à ce niveau, à tous les égards. Il essayait de comprendre, vraiment. Mais tout cela lui était étranger, inconnu et se mettre à la place d'autrui quand il n'avait jamais expérimenté ce que la personne pouvait vivre était atrocement compliqué.

"Je pense que tu devrais avoir le droit d'aimer comme tu le sens. Et que si la personne pour qui tu éprouves ces sentiments n'accepte pas cette façon d'aimer, eh bien, cet imbécile ne te mérite pas. S'il persiste à vouloir te faire trembler parce qu'il veut t'aimer à Sa façon, c'est un idiot et, je le répète, il ne te mérite pas. Je ne m'y connais pas, mais je pense qu'on peut aimer de mille manières différentes et qu'il n'y en a pas une préférable à l'autre."

Vasily étira un sourire sur ses lèvres :

"Si je t'aimais comme un mari aime sa femme, je me réjouirais de chaque instant passé à tes côtés et me languirais de ton absence. Je chérirais les moments les plus simples pourvu que tu sois avec moi pour les vivre. Je me donnerais pour défi chaque jour de te faire rire et sourire et je serais satisfait par la simple perspective de te savoir heureuse avec moi. C'est de cette façon que je t'aimerais. De cette façon que j'aimerais la personne qui sera d'accord pour passer le reste de sa vie ou de la mienne à mes côtés."

Mais il n'aimait pas Erzsébet ainsi. Et le coeur de la jeune femme battait douloureusement pour un autre. C'était étrange de parler de tout cela. Il n'avait jamais réfléchi à l'amour et ce que cela représentait pour lui. Peut-être parce que Vasily n'avait jamais songé que l'on puisse tomber amoureux de lui un jour...

"Oh, et ne t'excuse pas pour mon passé, ce que je suis ou la manière dont les gens me regardent. J'étais peut-être jeune pour vivre tout cela, mais j'ai vécu et je suis encore là aujourd'hui. J'ai enfin une place quelque part et je peux être heureux. Demander plus serait criminel de ma part."

Son sourire s'étira plus encore sur ses lèvres. Vasily était heureux, il était vrai. Heureux d'avoir un travail. Des collègues. Des amis, aussi peu nombreux soient-ils. Un appartement. Un quotidien à peu près stable. Une place quelque part. Une vie. Il considérait chaque jour passé comme un cadeau, peu importe ce qui lui arrivait, peu importe ce qu'il vivait.

"En tout cas, sache que si ton loup-garou de mari s'entête à t'imposer Sa vision de l'amour, j'ai des canines toutes prêtes à s'enfoncer dans sa gorge. Bon, on sera deux à mourir, mais c'est un mince sacrifice que je suis prêt à accomplir pour ma prof préférée ! Qu'est-ce que tu en dis ?"

Il lui adressa un clin d'oeil, son éternel rire peu discret aux lèvres.
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