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 (SISSY) Vertigo

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MessageSujet: (SISSY) Vertigo   (SISSY) Vertigo EmptyDim 15 Nov - 16:35
juin 2007 — malfoy's manor
La vie était pour elle comme remplie à pleins bords d'un breuvage délicieux qui se changeait en amertume dès qu'elle y trempait les lèvres.

Narcissa avait toujours laissé ses chimères prendre la forme de ses sentiments, au fil des années. Elle avait la conviction profonde que ses créations représentaient la balance de sa magie et de ses émotions, comme si elle pouvait leur transmettre le surplus de ce qu’elle ressentait. Narcissa aimait bien cette idée parce qu’elle avait toujours l’impression d’en avoir trop, des émotions. De fait dès qu’elle se sentait un peu échapper à son propre contrôle elle avait l’impression de trop ressentir, et cela la dérangeait. Avec l’âge, les choses s’étaient complexifiées et tordues, le Lord avait fini par demander des chimères spécifiques que Narcissa lui avait transmises sans suivre la ligne de ses émotions. Elle avait dû puiser dans sa colère pour la créer, cette bestiole réifiée qui pistait le propriétaire du sang frais qu’on lui présentait.
Et depuis, c’était comme si la colère ne voulait plus la quitter.
C’était un fantôme qui la suivait partout où elle allait comme une vanne qu’elle n’avait pas voulu ouvrir, qu’elle ne savait pas exister jusqu’à ce qu’on la pousse à l’ouvrir. Ce qui grondait et grouillait en elle n’était pas la colère qu’elle prétendait avoir envers son ancien mari, son mépris pour le nouveau, sa frustration devant son enfant ou ses propres regrets qui l’irritaient sans cesse. C’était autre chose, une réelle colère, une rage blessée qu’elle nourrissait depuis des années sans avoir la seule conscience.
Depuis ce cercle-là, depuis cette chimère qu’elle avait dû faire naître de cette chose inavouée, elle ne pouvait plus nier la haine qu’elle ressentait envers celui-là même qui lui avait demandé cette œuvre. Le Lord. Ses mignons. L’Élite dont elle faisait pourtant partie et toutes les familles sang-pur qu’elle pouvait sentir rire de son malheur. Car ils avaient beau avoir renié leurs vœux, brisé leur lié, elle avait eu beau reprendre son nom de jeune fille elle restait Narcissa Malfoy.

De cette colère dont elle ne savait pas quoi faire, elle faisait d’autres monstres. Des chimères moins douces et dociles que ce qu’elle avait pu créer auparavant. Moins belles et délicates. La rose aux pétales de plumes qui s’envolait pour répandre son parfum n’était plus qu’un songe lointain, une petite babiole créée pour impressionner son mari et faire rire leur enfant. À présent les chimères de Narcissa avaient soif de sang, elles étaient métalliques et acérées, elles gardaient leurs crocs et venaient de créatures toujours plus sombres qu’elle achetait et bientôt chasserait elle-même.
C’était une soif, un appel qu’elle ne parvenait plus à endiguer. Jamais auparavant s’était-elle enfoncée si profondément dans la magie maléfique que son maître maîtrisait si bien. Elle découvrait l’appel qui n’en finissait pas, comme des mains sombres qui cherchaient à la garder sous l’eau, à la noyer jusqu’à ce qu’elle perde son souffle et ses repères.
Ce jour-là, la magie avait enfin mordu celle qui s’était aventurée trop loin.
Littéralement.
Narcissa sortit de son atelier de travail avec une main collée à sa joue, une main rouge qui pressait une plaie ouverte, superficielle mais sanglante. Légèrement décoiffée, le regard hagard, elle sembla combattre un vertige avant de renoncer et de tout simplement s’adosser à la porte en métal qu’elle venait de refermer. Après cela elle ne réfléchit pas longtemps avant d’utiliser sa main libre afin d’atteindre sa poitrine  et d’en déloger un pendentif en forme de minuscule oiseau qui, quand elle souffle dessus, commença à s’animer. La chimère (car c’était bien sûr l’une de ses œuvres) était relevée à sa jumelle, offerte il y a quelques années à celui qui était plus à même d’aider l’alchimiste en détresse.
D’une voix rauque et fatiguée, elle remplit l’objet animal de sa voix :
Il y a eu une incohérence, j’ai besoin de toi. Rejoins-moi dès que tu le peux. Mon atelier au manoir.
Elle termina son message en soufflant une deuxième fois sur l’objet qui piailla puis s’éteint de nouveau. À des kilomètres de là, son destinataire l’entendrait piailler de la même manière et saurait qu’un message l’attendait. Les oiseaux, jusque-là, avaient surtout été utilisé pour des causes plus douces, des rendez-vous plus tendres, ou des blagues plus subtiles. Narcissa n’était pas le genre de femme à appeler à l’aide au moindre problème, voire même jamais.
Mais il y avait cette colère dans son cœur qui ne voulait pas partir, qui ne voulait pas s’éteindre malgré tous ses efforts et elle ne voyait qu’une personne capable de calmer la chose qu’elle avait créé et qu’elle pouvait entendre, dans son dos, mettre à sac dans son atelier.
De nouveau seule mais toujours immobile, Narcissa se laissa aller à une respiration plus secouée, avant de murmurer avec juste un peu de panique au fond de sa voix :
Silver, dépêche-toi.
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MessageSujet: Re: (SISSY) Vertigo   (SISSY) Vertigo EmptyJeu 26 Nov - 1:06
L’atmosphère au Ministère de la Magie est à couper au couteau, surtout au niveau de la Justice Magique. Si l’attaque de Roy Flint n’avait pas été suffisante, ni celle du mariage de Marlon, le retour (attendu) du Lord après des mois de silence est… étrange. C’est le seul mot qui s’impose à ton esprit occupé à gérer la paperasse de tes dernières arrestations et rondes de surveillance, un œil doré courant régulièrement jusqu’à l’horloge. Tu es distrait. Le visage jeune du Lord, ses yeux rouges et perçants, jusqu’au fond de chacune de vos âmes, à travers vos secrets les plus précieux, te hante et te laisse sur la langue un goût perpétuel de cendres.
Tu es heureux de ne jamais rien avoir fomenté contre lui, en son absence. Tu te dis que Flint doit presque être satisfait d’être immobilisé à St Mungo’s pour un temps encore indéterminé, serait-ce pour échapper à tout cela.

Une voix te sort de la révision des mêmes trois lignes de rapport. La voix de Narcissa, issue du précieux cadeau qu’elle t’a fait il y a quelques années, minuscule oiseau-chimère que tu portes en élégante broche. Un souffle secoué qui aussitôt allume tous tes alarmes et instincts : « Il y a eu une incohérence, j’ai besoin de toi. Rejoins-moi dès que tu le peux. Mon atelier au manoir. »

Narcissa n’appelle que rarement à l’aide.
Correction : Narcissa n’appelle jamais à l’aide.
Il n’est alors pas question de prendre la chose à la légère.

Il ne te faut que quelques instants pour donner ton congé au Ministère de la Magie et attraper un sac, dans lequel tu gardes quelques affaires d’urgence quand il est question d’alchimie, puis transplaner aux grilles du manoir Malfoy Black, aux limites des sortilèges de protection. Tu rejoins la porte en de longues enjambées énergiques et tu tapes si fort contre le bois ancien que l’elfe de maison te regarde avec un tantinet de frayeur, une fois la porte ouverte (quoique, tu serais bien en mal de différencier cette expression de celle habituelle des elfes)(tu n’es pas malheureux de ne jamais en avoir possédé). « Ms Black m’attend », que tu déclares avec rudesse à la créature magique, qui s’efface alors que tu t’avances dans la demeure comme si tu en étais toi-même le propriétaire. L’elfe n’a pas accès aux quartiers privés de la maîtresse des lieux, à ton contraire, et tu rejoins donc l’atelier d’alchimie de Narcissa en aussi peu de temps que possible. Celui où tu as eu peu à peu accès, au fil des années et de vos rencontres, toujours en des circonstances prudentes, sous des auspices réservées.

Votre usage de l’alchimie est différent. Les chimères de Narcissa sont éloignées de tes considérations policières, de l’action qui caractérise tes cercles alchimiques, œuvres d’art qui marchent sur la ligne si mince de la vie et de la mort. Ce n’est qu’au compte-goutte que la sorcière a accepté de se confier à propos de celles-ci, sans jamais trahir, ou en dévoiler trop, de l’apprentissage distillé par la noble maison Black.

Devant la porte de l’atelier de travail, la silhouette blonde et épuisée de la Black. « Narcissa, et ta voix grave porte un accent inattendu de douceur alors que vous n’êtes que deux amis tout ce qu’il y a de plus convenables, Montre-moi. » La main tendue vers la joue blessée, celle d’où file le sang clair et vif entre les doigts de la sang pure, alors que tu prends délicatement sa main dans la tienne. Tes prunelles détaillent la plaie, somme toute superficielle, sans être anodine. Jamais rien n’est anodin, lorsqu’il est question d’alchimie, et surtout pas des mystérieuses chimères de Narcissa Black. Tu es un peu rassuré, sans réellement l’être, alors que tes yeux ensuite courent à la porte close derrière laquelle des bruits de casse et des rugissements, geignements, grondements se font entendre. Des sons qui ne sont pas tout à fait animaux, ni humains, qui suffiraient à donner froid dans le dos d’un autre que toi. Plus forte encore, comme un parfum envahissant, une vague d’une magie sombre et instable, qui suinte à travers les interstices de la porte. « J’ai besoin d’en savoir autant que possible, pour l’arrêter. » Ce qui ne sera que la première étape de cette intervention. Arrêter et maîtriser la création furieuse est une chose. Une infime chose, alors que le danger est bien plus grand.
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MessageSujet: Re: (SISSY) Vertigo   (SISSY) Vertigo EmptyDim 29 Nov - 15:57
tw violence animale
juin 2007 — malfoy's manor
La vie était pour elle comme remplie à pleins bords d'un breuvage délicieux qui se changeait en amertume dès qu'elle y trempait les lèvres.

Silver ne répondit pas.
Le goujat.
Narcissa se sentit soupirer et jurer, très bas, en fermant les yeux en essayant de se calmer, de vraiment se calmer, avant que toute cette histoire ne vire au désastre. Quatre respirations plus tard, elle comprit que cette absence de réponse signifiait soit qu’il était en train de se laver, soit nu avec sa femme, soit qu’il était déjà en route pour son manoir. Cette dernière option lui sembla, au vu de l’heure, la plus plausible et, en effet, le temps d’en venir à cette conclusion elle pouvait enfin sentir sa magie se réveiller alors qu’une personne entrait dans l’enceinte de son territoire.
Un autre temps, une autre vie, Narcissa aurait appelé son mari ou sa sœur à ses côtés. Sa mère devait d’ailleurs se retourner dans sa tombe à l’idée qu’elle confie ce genre de choses à quelqu’un qui ne faisait pas partie de sa famille. Mais Silver, à l’encontre de toutes ses prudences, avait réussi à passer nombre de ses défenses, nombre de ses préjugés aussi et, quand elle le vit finalement arriver au bout du couloir, elle se décrocha de la porte pour faire quelques pas en sa direction.
Elle soupira en entendant son prénom dans sa bouche et un étrange soulagement lui prit le cœur en sentant qu’il était là, véritablement présent avec elle. Il tendit la main vers sa joue et, elle, attrapa sa taille d’une main qu’elle aurait souhaité moins tremblante. Face à son inquiétude cependant elle se retrouva à sourire, un peu amusée, clairement pas prête à se répandre en plaintes.
Ce n’est rien, pas de poison dans les griffes de celui-là.
Si elle se trouva amusante, elle n’était pas certaine que Silver apprécie beaucoup cette petite remarque. Et puis n’était-il pas comique et même ridicule qu’une femme telle qu’elle, si fière, en vienne à demander l’aide d’un vulgaire sang-mêlé à l’emploi plus que trivial ? Elle n’avait pas souvenir de quand, exactement, elle s’était prise à lui faire confiance.
À la remarque, elle eut un autre petit rire, comme si la chose n’était pas si grave et qu’elle ne l’avait pas appelé en urgence pour une crise de la plus haute sévérité.
Tu te doutes bien, cher ami, que je ne vais pas pouvoir te révéler tant de choses que cela.
Les secrets des Black étaient sacrés et même pour se sauver elle-même Narcissa n’irait pas répandre leurs pratiques immémoriales à quelqu’un qui n’était pas des leurs. Enfin, elle pouvait au moins…
Je l’ai tirée d’une hermine blanche, magiquement gardée blanche pour l’été, cela allait sans dire. Rendue enragée par son enfermement et les diverses choses que j’ai pu lui faire subir avant de lui arracher les crocs, les yeux et le cœur. Elle listait ainsi les éléments clefs pour en venir à bout sans l’exprimer de manière explicite. Comment lui expliquer, en plus de cela, que c’était la rage même qu’elle avait créé dans l’hermine qui, à ce moment, agitait la chimère ?
Je crois qu’elle veut s’échapper de sa cage, se contenta-elle de dire plutôt que de se perdre en explications. Je l’ai fusionnée avec une épaisse chaîne de métal, c’était censé pouvoir contraindre et étouffer si nécessaire le… quelqu’un.
Sur l’objectif réel et complexe à laquelle elle destinait sa créature, elle ne pouvait pas en dire davantage. Elle inspira profondément, rendue plus calme par l’explication mais toujours affectée par la mort qu’elle avait certainement frôlée. Elle tenait encore Silver et, après un léger silence, elle finit par avouer :
Merci d’être venu aussi vite Silver, je t’avoue que je ne… je ne savais pas quoi faire.
Narcissa n’avait jamais été entraînée aux duels et aux combats et ses créations, habituellement, étaient plus souvent reconnaissantes et serviles avec elle qu’agressives et dangereuses.
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MessageSujet: Re: (SISSY) Vertigo   (SISSY) Vertigo EmptyJeu 10 Déc - 3:42
La pointe d’humour de la Black t’indique que l’instant n’est pas aussi dramatique que tu pourrais être porté à le croire. Il te laisse aussi de relatif marbre, alors que ton inquiétude est réelle. « Tu te doutes bien, cher ami, que je ne vais pas pouvoir te révéler tant de choses que cela. Même le plus petit détail pourrait m’être utile », te permets-tu d’insister, en espérant que l’urgence saura convaincre la femme de te livrer… même pas des secrets, par Salazar. Tu n’en demandes pas tant. Simplement quelque chose, qu’importe ce que c’est, pour ne pas entrer complètement aveugle dans cette pièce. Tu le feras, même sans indication, tu n’as pas peur, mais tu préfères être préparé.

Les explications des tortures subies par l’animal ne te font ni chaud, ni froid, alors que tu es toute ouïe aux paroles de Narcissa, grappillant le moindre détail pour te construire une image de l’ennemi à affronter. Aucune émotion pour les mystères de l’alchimie, si ce n’est un profond intérêt, une curiosité intrinsèque liée à cette discipline magique qui s’ouvre à tous les possibles, ou presque. Tu notes soigneusement tout ce que la sorcière te dit, tu te questionnes sur tout ce qu’elle ne te dit pas, tu ne sais pas où la vérité s’écarte du chemin et ce que tu devras deviner une fois devant le danger.
Il y a toujours ce frisson devant l’inconnu.
Ce désir impérieux de savoir.
Tu sais que l’alchimie crée cela. Ce besoin de connaissances, d’aller toujours plus loin. Tu sais que certains, plusieurs, s’y perdent, et que toi-même, tu pourrais basculer, un jour ou l’autre. Ce qui sépare les membres du BITE et toi-même, ce n’est que bien peu de choses…

Les idées affluent rapidement dans ton esprit érudit, le flot arrêté net par la voix un peu petite de la sang pure : « Merci d’être venu aussi vite Silver, je t’avoue que je ne… je ne savais pas quoi faire. » Tu acceptes les remerciements avec un sourire d’une humilité surprenante (surtout quand on te connaît, Silver Marsh, et qu’on sait bien que ce ne n’est justement pas l’humilité qui t’étouffe), le regard brièvement baissé sur tes chaussures. On ne te verra pas faire des gorges chaudes d’avoir un jour été remercié par Narcissa Black. Tu tiens encore sa main, la sienne posée sur ta taille, et tu t’écartes tout juste afin de rompre ce qui ressemble presque trop à une étreinte. « Je ferai ce que je peux. » Autant pour maîtriser la créature que pour ne pas détruire la création. Tu peux seulement imaginer le temps et l’énergie investis dans les chimères de Narcissa (et tu n’imagines pas à quel point même maîtrisée, cette chimère-là ne sera jamais apaisée).

Dans ton sac, celui que tu traînes depuis des années, tu pêches un contenant de verre, rempli d’un mélange poudreux, orangé. Tu la confies aux mains délicates de la Black. « Il faudra tracer un cercle autour de l’hermine avec ceci, puis tu attrapes un second pot, contenant cette fois-ci du sel, puis lui verser ceci dessus. » Gestes et indications simples à réaliser, pendant que tu t’occuperas de t’assurer que la bête ne vous bondisse pas dessus, ou ne défonce pas sa cage. En maîtrisant ce qui est composé de métal dans la créature, vous devriez être en mesure de l’immobiliser pendant quelques instants et d’ensuite véritablement arrêter sa rage destructrice. Le procédé est simple, presque grossier, appelle aux bases élémentaires de vos connaissances alchimiques, mais il saura suffire et ne pas abîmer la précieuse hermine blanche. Ne tachera même pas sa fourrure immaculée, une fois la poussière du soufre soufflée et nettoyée. « J’aimerais que tu le fasses avec moi. C’est à la sorcière de décider si elle préfère que tu pénètres seul dans cet atelier, ou si elle veut participer. Elle risque de réagir fortement à ta présence, mais tu seras aussi plus forte contre elle. » Les deux options étalées simplement, sérieusement. Le danger jamais caché. Partie inhérente de cette magie fascinante.


Dernière édition par Silver Marsh le Sam 13 Fév - 4:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (SISSY) Vertigo   (SISSY) Vertigo EmptyLun 8 Fév - 19:48
cw pensées suicidaires et alcoolisme
juin 2007 — malfoy's manor
La vie était pour elle comme remplie à pleins bords d'un breuvage délicieux qui se changeait en amertume dès qu'elle y trempait les lèvres.

Narcissa ne pouvait pas encore se douter de comment, dans les jours qui suivraient, l’entrevue qu’elle aurait avec son ancien mari changerait sa relation avec Silver. Elle était loin de s’imaginer qu’après six ans de solitude uniquement trompée par des aventures éparses et sans passion, elle regoûterait à cette chose unique qu’elle avait pu connaître avec Lucius. Les années, l’alcool, peut-être un peu de magie avaient fait oublier à la maîtresse de famille ce qu’elle avait pu vivre fut un temps, ce qui avait pu l’animer, la secouer, lui faire battre le cœur et la peau jusqu’à lui donner envie de tout risquer, de tout tenter pour l’autre. Elle n’avait plus cela qu’avec son fils aujourd’hui, et la relation qu’elle avait avec lui n’avait rien à voir avec celle qu’elle entretenait avec Silver.
Tout en ignorant tout de son mariage à lui (Gina n’était pas le genre de femme qui intéressait Narcissa), il était le peu de chaleur qui habitait le sien. Elle n’avait pas de brusque visite de Lucius, elle n’avait pas d’absurdes réconciliations avec Ernst, elle était seule, restait seule, unique reine de son petit royaume de babioles et de chimères tordues. Ses bouteilles étaient ses plus fidèles maîtresses, les plus chaleureuses, les plus tendres, celles qui lui offraient l’oubli le plus serein et le plaisir le plus immédiat. (Sauf que le vin, malgré tout ses bienfaits, ne pouvait pas lui parler ni la débarrasser de vulgaires produits ratés quand elle se trouvait enfin rattrapée par les conséquences de ses actions.)
Tout comme elle ignorait tout de sa vie de couple, il ne devait pas se douter tout ce qu’il pouvait lui apporter. Qu’il n’y en avait pas d’autres comme lui, dans sa vie, et même si toute cette affaire était à des lieux et des lieux d’une histoire d’amour, il lui apportait une intimité étrange qu’elle croyait parfois enterrée.
Elle s’en rendait compte alors qu’ils se séparaient et, après coup, se demanda si elle aurait dû appeler si rapidement quelqu’un dont elle n’apprécierait pas la mort ?
Enfin, il était trop tard pour se poser ce genre de question.

Les remerciements furent acceptés avec sobriété, ce qui tira un fin sourire à la matriarche. Elle acquiesça à sa réponse, imitant sa retenue alors qu’il commençait à se préparer pour y aller.
Elle allait pouvoir respirer.
Sauf que Silver, après avoir fouiné dans un sac, lui tendit quelque chose et commença à lui expliquer la marche à suivre. Narcissa, bien généreuse, l’écouta parler sans comprendre en quoi cela pouvait la concerner. Enfin, Silver était peut-être de ceux qui réfléchissaient mieux en parlant. Et si elle n’appréciait pas trop de servir de repose-fiole elle pouvait bien lui tenir ses affaires pendant qu’il se démenait avec son sac.
Son incompréhension dut se lire sur son visage car, en se redressant, Silver articula finalement le désir de sa présence à l’intérieur. Et elle préférait largement quand elle l’invitait dans ses quartiers que quand il l’invitait à venir dans son propre laboratoire d’alchimie.
De la même manière, il dut bien sentir sa réticence à la précision qui lui apporte, qui était pertinente mais clairement pas rassurante. Narcissa n’appréciait pas forcément qu’il la connaisse autant, qu’il la lise si bien et, un pincement au cœur, cela lui rappela des débats entiers qu’elle avait pu tenir avec Lucius sans qu’elle ai à ouvrir la bouche plus de trois fois.
L’intention est aimable mais tu dois te douter que je n’ai peu, voire pas de formation dans ce genre de situation.
Narcissa n’a pas besoin d’expliquer, de détailler, n’a même pas de geste vers son corps, sa tenue, sa façon d’être : elle est sorcière de salon de tout son corps. Et pourtant, en disant cela même, en regardant cette même porte qu’il lui proposait à deux, elle sentit pour la première fois peut-être cette curiosité qui poussait les gens à aller vers le danger.
Ce qu’elle prenait, en tout cas, pour de la curiosité alors que c’était cet étrange appétit qui la poussait déjà à corrompre d’elle-même ses propres créations. Cette chose qui lui faisait boire du poison chaque soir jusqu’à s’effondrer. Une sorte de plaisir à se savoir en danger, comme si tout pouvait arriver, et qu’une sorte de libération pourrait –
Enfin, je fais confiance à ton jugement, conclut-elle avec le cœur battant. Cela ne me semble pas si compliqué, et je te verrai enfin à l’œuvre.
C’est que tout ne devait pas aller si mal si elle en arrivait encore à le taquiner de la sorte, son cher ami.
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MessageSujet: Re: (SISSY) Vertigo   (SISSY) Vertigo EmptyMer 17 Fév - 6:39
Tu ne veux pas forcer Narcissa à faire quelque chose qu’elle ne veut pas, tout comme tu n’as pas à cœur de la mettre en danger. Le soutien que tu lui demandes, c’est celui que tu la crois capable d’accomplir sans te nuire, dans une situation où tu as davantage d’habiletés ― tu pourrais tout aussi bien ne rien demander, entrer seul, revenir triomphant (tu n’en doutes même pas). Pourtant, te voilà à oser, à proposer, et peut-être même à espérer. Espérer partager avec elle le frisson de la chasse autant que le mélange peu commun de vos magies, au sein même de cette discipline que vous maniez si différemment.

Elle accepte. Le sourire qui éclaire tes traits remonte jusqu’à tes yeux chauds, où luit un éclat inhabituel. Presque dangereux, dans ce qui se cache au creux de tes prunelles, alors que ta baguette vient se loger confortablement au creux de ta paume. Satisfait de ce dénouement, de cette décision. « À toi l’honneur. » La sorcière déverrouille la porte, puis s’efface afin que tu entres le premier dans l’antre où les bruits de la bête se sont tus. Tu as déjà pénétré dans l’atelier de Narcissa. La première fois avec un œil avide de chaque détail que tu pouvais capturer, comme si leur seule vision pouvait te révéler les secrets magiques de la noble famille Black. Puis, de fois en fois, avec toujours plus de calme, appréciant tout simplement le privilège autorisé par ton amie. La confiance tissée au fil de vos entretiens. L’énergie qui s’échappe de toi, cette fois-ci, est bien différente ― tu es sur tes gardes. Aux aguets, comme en traque d’un criminel.

La bête vous a senti. L’hermine sait que vous êtes là pour elle. Elle sent celle qui l’a créé, a insufflé en elle ces sentiments haineux et sanglants, tout comme elle peut sentir pulser une magie semblable et différente. La créature tapie dans un coin, en attente d’une faille pour vous attaquer. L’air est lourd. La magie, palpable. Le sentiment que tu pourrais lever la main et littéralement toucher des particules qui y flottent, comme des moutons de poussière. Tes lèvres s’humectent alors que tu observes la pièce, à la recherche de la création. À l’affût d’une vibration. Son avantage ne pourra pas durer éternellement, contre vous deux. Tu sais bien qu’aucun muscle du corps de Narcissa n’a été entraîné pour ce genre de situation, mais tu sais aussi qu’elle n’est pas inutile. « Sa cage ? », demandes-tu à voix basse en indiquant d’un coup de menton une cage bien ouverte. Bien vide. Objectif : y ramener la bête, dans un état convenable. Tu ne voudrais pas gâcher les heures de travail de ta chère amie avec des méthodes barbares, si éloignées du fin doigté de la créatrice de chimères… Tu t’en approches et tu traces contre son métal, du bout de ta baguette, symboles alchimiques et runes. Isa, au centre de ce qui s’esquisse dans une encre magique, afin de pouvoir y ancrer et y arrêter la bête lorsque soufre et sel seront versés.

Un éclair blanc au coin de ton œil ― la réaction est immédiate et tu pivotes en un geste leste, presque élastique, le sortilège cueillant l’hermine en plein vol alors que celle-ci, la gueule ouverte, bondit sur Narcissa. Le cou fin visé par le besoin d’étrangler, d’étouffer, de nouer le corps de fourrure et de métal autour de sa créatrice. Le maléfice expulse la créature plus loin, sans qu’une seule de ses moustaches s’approche du visage de la Black. Pratiquement déjà dans la cage. « Prépare-toi. » Ta voix grave et calme brûle de quelque chose de différent ― une tension, un frisson. Le danger, au bout de ta baguette, dans les crocs voraces de la créature que tu ne crains pas, autant que tu la respectes.
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MessageSujet: Re: (SISSY) Vertigo   (SISSY) Vertigo EmptyLun 12 Avr - 8:14
juin 2007 — malfoy's manor
La vie était pour elle comme remplie à pleins bords d'un breuvage délicieux qui se changeait en amertume dès qu'elle y trempait les lèvres.

Ce n’était pas quelque chose que Narcissa était censée faire. Lucius n’aurait pas approuvé, Claude non plus, et certainement que Draco ne s’imaginerait pas un seul instant sa mère se mettre inutilement en danger. Ils l’étaient déjà assez sans qu’elle en rajoute inutilement, pour sauver une chimère qu’elle pourrait refaire. Mais pourrait-elle seulement ? Les œuvres de Narcissa ne se reproduisaient pas, ne se copiaient pas, c’était des accidents de l’instant, nourris de l’heure, de la situation, et elle le sentait encore plus ce jour-là, de ses propres émotions. Il n’y aurait jamais de création comme celle-là.
Elle eut, cependant, une pensée pour son fils avant d’ouvrir la porte sous le sourire de Silver. En parallèle de l’excitation qui montait, de l’impatience de se risquer dans l’antre, de s’affronter elle-même, elle priait pour retrouver son fils. Qu’elle ne mourrait pas, malgré son souhait secret, sans avoir garanti la sécurité de son fils. Qu’il hérite du manoir familial, qu’il soit fiancé à quelqu’un qui puise le protéger quand elle ne serait plus là, que sa place auprès de Potter lui garantisse une protection au moins pour sa vie.
Et puis, elle ne voulait pas que Silver se sente coupable.

Ce fut résolue qu’elle retrouva son atelier, sur les pas de Silver, fermant la porte lourde d’acier et de magie derrière elle. La bête les sentit tout comme Narcissa put la sentir, reliée à la fois à sa création et à celle qui lui avait laissé trace de ses griffes sur le visage. La sorcière suit doucement, à pas prudents, l’évolution de Silver dans la pièce. Murmure son assentiment lorsqu’il lui demanda confirmation pour la cage. Les autres étaient ailleurs, dans un autre atelier, pour ne pas perturber le travail de création de l’hermine. Maintenant que Narcissa était quasiment seule dans cette maison et que Lucius n’envahissait pas l’espace de ses babioles, elle avait de quoi étendre ses recherches alchimiques dans toute une partie du manoir.
La baguette était dressée et prête à jaillir malgré sa main tremblante, pas tant que cela causée par le stress mais comme une sorte de mauvaise habitude dont elle ne parvenait pas à se défaire. Cela ne perturbait pas sa magie s’assurait-elle. Pendant que Silver travaillait sur la cage, elle surveillait l’ombre, devinait la forme mouvante de sa propre créature, pouvait sentir la chair et les rouages s’agiter, l’alchimie encore neuve qui l’avait créé crépiter.
Ce fut d’autant plus ridicule lorsque l’hermine bondit brusquement sur elle. Et Silver avait beau être occupée ailleurs et Narcissa prête à agir, il fut plus rapide qu’elle. Comme pétrifiée sur place, brusquement effrayée de sa propre colère, sa propre haine qui lui fonçait dessus.
La baguette fut tendue juste avant l’impact du sortilège de Silver. Merlin qu’il était rapide. Morgane qu’elle se sentait lente. Elle l’aurait sûrement complètement laissé faire s’il ne lui avait pas demandé de se préparer, et plus que l’ordre ce fut sa voix qui la réveilla. Lui rappela qu’elle était ici, qu’elle n’était pas la chimère, et de revenir dans son propre corps elle se reconnecta à sa volonté de dominer la créature.
Garder la colère, la diriger ailleurs.
D’un mouvement de baguette, elle aimanta l’hermine déjà proche de la cage pour la faire glisser vers l’entrée, puis à l’intérieur.
La porte ! ordonna-t-elle, laissant Silver refermer la cage alors que, comme ordonné, elle traçait un cercle autour de la cage avec le mélange poudreux et orangé cédé par l’autre alchimiste. Le cercle n’était pas parfait, pas bien droit mais il était fermé et elle ne se formalisa pas avant de verser le sel sur la créature que Silver maîtrisait.
Ce ne fut qu’après l’avoir immobilisée de la sorte qu’elle se rendit contre du bruit incroyable que la chose avait produit avant cela. Les cris et crissements, le bruit des griffes sur le métal, le claquement des mâchoires qui s’entrechoquent et tentent d’attraper n’importe quoi à travers les barreaux.
Tout s’était arrêté, sinon la respiration encore précipité de Narcissa qui, pour se contenir, ramena d’un geste fébrile ses cheveux en arrière. Elle ne supportait plus de les avoir devant les yeux et se félicitait de les avoir coupés courts quelques années auparavant.
J’ai de la poudre de métal au fond, troisième rangée de l’étagère. J’aurais besoin du couteau arrondi, aussi.
Les instructions sortaient de sa bouche comme elles étaient sorties de celles de Silver. Chacun son tour, alors qu’elle tournait maintenant autour de la cage en construisant un plan pour calmer la bête. Au moins pour l’empêcher de l’attaquer elle et lui permettre de lui obéir à elle. Elle savait déjà que ce ne serait pas bien beau et qu’elle allait devoir donner littéralement d’elle-même.
Je te fais confiance pour ne parler à personne de ce que tu vois ici, Silver, précise-t-il en attrapant elle-même une pâte blanche qu’elle commence à appliquer sur ses mains et ses avant-bras.
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MessageSujet: Re: (SISSY) Vertigo   (SISSY) Vertigo EmptyJeu 13 Mai - 4:09
C’est à croire que vous avez déjà fait cela. Que vos corps, qui ont déjà dansé bien autrement, connaissent déjà ce que l’autre fera, peuvent prévoir le geste et la voix à venir. Le ballet improvisé de votre collaboration se déroule sans encombres, sans que l’un ou l’autre ne se braque contre les ordres qui fusent d’un côté et de l’autre, chacun se pliant à l’urgence de la situation. Unis dans la nécessité et les instincts qui passent avant la réflexion, avant ce qui pourrait enrayer vos gestes. Tu as appris, Silver, à laisser cette part de toi prendre le dessus, à mettre l’intellectuel en arrière-plan et à réfugier tout ton être dans

L’odeur prenante de soufre et de sel te met en confiance, autant que la présence de la Black. Tu peux enfin voir pleinement la chimère et mesurer l’ampleur de la haine qui la consume, jusqu’au fond de ses entrailles torturées. Pendant une seconde, deux secondes, tu t’arrêtes pour véritablement la regarder. Fasciné par le regard meurtrier qu’elle porte sur sa créatrice autant que sur toi, extension dangereuse de Narcissa, porteuse de sa magie. C’est à la fois horrible et beau, cruel et magnifique. De l’art, que tu dirais sans même douter. Vous devez agir sans plus tarder (l’heure n’est pas à l’esthétisme) : tu ne sais pas pour combien de temps ton astuce saura contenir l’imprévisible créature, qui rue et renâcle contre les composants alchimiques qui l’entourent et couvrent son pelage blanc. « J’ai de la poudre de métal au fond, troisième rangée de l’étagère. J’aurais besoin du couteau arrondi, aussi. » Un bref signe du chef alors que tu entames le mouvement vers l’étagère désignée, arrêté dans l’élan lorsque la sorcière ajoute : « Je te fais confiance pour ne parler à personne de ce que tu vois ici, Silver. Je te promets. » Aucune hésitation ne flotte dans tes mots, toi qui est pourtant si peu prompt aux promesses, ou alors à les tenir. Aucun mensonge, non plus, dans la décision.

Tu ne diras rien.
Narcissa t’est trop précieuse pour que tu trahisses sa confiance.

Tu récupères la poudre de métal en question, puis le couteau arrondi, revenant rapidement auprès de la sorcière afin de l’assister dans le rituel magique. Tu te sens redevenu adolescent, jeune adulte, en apprentissage auprès de ta famille ― là pour regarder, pour écouter, pour voir les maîtres faire leur travail et aspirer un jour pouvoir en faire de même. La création de chimères n’est pas ton domaine et tu n’as pas l’intention de changer de vocation alchimique si loin dans tes études continues, si loin dans le travail qui est le tien et qui marque ton corps depuis la fin de ton adolescence, mais tout est bon à savoir. Tout ce qui peut gonfler ton bagage de connaissances, ta compréhension de l’art si délicat et changeant que vous prétendez maîtriser, bien que ce ne soit souvent qu’un seul aspect de celui-ci.
C’est bien ce qui n’a jamais cessé de t’émerveiller dans l’alchimie. Tout ce que tu ne connais pas et que tu peux seulement espérer un jour comprendre. Toutes ces possibilités, sauvages, sulfureuses et multiples.
Tu déboutonnes et retrousses les manches de ta chemise, comme devant un travail particulièrement ardu, ou salissant. Tu ne quittes pas l’hermine des yeux, la baguette toujours levée. Il suffit d’un instant de distraction pour qu’elle réussisse à s’extirper de votre sortilège et revienne à l’assaut, intraitable et infatigable. « Dis-moi ce que je dois faire, Narcissa. » Prêt à être à sa disposition, simple assistant de laboratoire particulièrement dévoué.
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MessageSujet: Re: (SISSY) Vertigo   (SISSY) Vertigo EmptyDim 11 Juil - 19:09
juin 2007 — malfoy's manor
La vie était pour elle comme remplie à pleins bords d'un breuvage délicieux qui se changeait en amertume dès qu'elle y trempait les lèvres.

Tw – mutilation, sang

Narcissa entendait bien trop nettement sa propre respiration et, en écho, celle de l’hermine. Bien qu’assommée, la sorcière continuait de percevoir le bruit étrange, métallique, qui rythmait la vie artificielle de l’animal-artefact. Le lien qu’elle avait avec ses chimères, surtout peu après la création, l’effrayait parfois de cet intimité brusque qu’elle avait avec une création créée de toute pièce.
Comme si elle décomposait peu à peu, se déconstruisait pour se séparer dans différents objets. Si elle avait su, peut-être se serait-elle comparée au Lord même, qu’elle haïssait pourtant chaque jour davantage et qui provoquait lui-même ces duplicatas de sa colère. Comme si cette abominable pratique était contagieuse.
Dans tout cela, il y avait le reste de ses sens pour la garder ici, elle-même. La vue et le regard de Silver posé sur elle. Le contact de ses doigts sur sa propre peau, la pâte qu’elle appliquait sur ses bras, l’odeur de son atelier, de ce qu’elle s’appliquait et ce que Silver lui importait. Au fond de sa bouche, le goût du sang pas complètement parti de son altercation avec sa création.
Elle inspira profondément, s’accrocha à ces sensations, au contact des doigts de Silver quand elle lui avait pris les objets de ses mains. Le souvenir encore plus vague d’un contact qu’ils avaient eu, un jour, lointain, et qui maintenant revenait pour renforcer la confiance qu’elle lui portait.
Silver ne divulguait pas ses secrets, elle ne divulguait pas les siens.
Merci, souffla-t-elle.

Elle aurait voulu pouvoir faire cela seule, ne pas trembler, ne pas faillir. Elle aurait voulu, idéalement, ne jamais avoir dû appeler Silver à son aide de la sorte. Malheureusement pour la situation qu’elle voyait à présent, celle qui préserverait son œuvre et sauverait sa colère, elle avait besoin de Silver.
J’ai besoin que tu traces, avec la poudre, elle indique le récipient que lui a amené Silver, les runes que tu vois sur le front de l’hermine.
Elle lui précise tout de même leur nom, et tend les bras vers l’autre alchimiste, là où la peau encore plus blanchie attend d’être marquée. Il connaissait ces pratiques, il savait dessiner, peut-être mieux qu’elle, ces runes dont elle n’était pas spécialiste. Elle puiserait de sa magie pour ce rituel.
Elle ferma les yeux, un instant, quand les doigts de Silver vinrent sur sa peau, par-dessus la pâte blanche. C’était réel, tout était réel, elle était ici, elle était Narcissa Black.
Elle risque de se débattre, et d’attaquer, j’ai besoin que tu la détruises… mais que si je te le demande.
C’était risqué, vu comment elle a réagi en retard la dernière fois, mais c’est tout ce qu’elle pouvait faire pour garantir que cela fonctionne. Il faudrait qu’elle lui fasse confiance et, surtout, qu’elle se fasse confiance.
Et de me rattraper, si je tombe, rajouta-t-elle avec un faible rire.
Seul témoin de l’inquiétude qui lui mordait le ventre.

Les préparatifs terminés, dans l’urgence, et alors que le temps menace clairement de s’écouler, Narcissa se rapproche de la cage, couteau à la main. Quand elle tranche ses poignets c’est à l’horizontale, tout autour des poignets où Silver a dessiné, pour trancher toutes les runes, les briser et les faire couler sur la tête de l’hermine en contrebas. Déjà, elle s’agitait, la bête, en sentant la mixture de noir, blanc et rouge l’atteindre et s’introduire en elle.
Le lien, déjà étrange, effrayant, se renforça alors que Narcissa se sentait baignée d’une incroyable haine d’elle-même.
C’était sa chance.
Alors que la bête se libérait, se débattait, tentait de s’extraire de la cage, Narcissa fermait les yeux et tendait d’atteindre l’intérieur de son œuvre, ce nœud qu’elle avait créé trop intense, trop fort… Non, qu’elle avait créé mal orienté.
La porte de la cage craque sous les efforts de la chimère alors que Narcissa commence à redonner d’elle-même, se vider une nouvelle fois, non pas de cette haine d’elle-même dont elle voulait se débarrasser mais de cette haine de l’homme qui a causé la perte de sa famille et de son idéal.
Le tatouage de la mort la brûle là où elle l’a tranché, par-dessous la pâte, par-dessous les runes, et devant les yeux mêmes d’un de ses collègues elle forme un monstre motivé par le désir même de détruire celui qu’elle se doit de servir.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux elle était au sol, et la chimère s’était arrêtée, docile, à quelques maigres centimètres de sa peau.
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MessageSujet: Re: (SISSY) Vertigo   (SISSY) Vertigo EmptyMer 11 Aoû - 17:33
TW : Mutilation, sang

Les instructions de Narcissa sont écoutées encore plus attentivement que lors de tes années d’étude, alors que le sujet qui vous préoccupe est autrement plus dangereux et réel que tous les exercices auxquels tu as été confronté pendant tes apprentissages. Elle n’a pas besoin de te nommer les runes pour que tu saches exactement ce qu’elles signifient, la force de leur combinaison, et c’est bien parce que tu respectes la sorcière (et aussi parce que ce n’est pas le moment, ni l’endroit) que tu te retiens de la gourmander sur l’usage inconsidéré des runes dans ce genre de contexte. Les magies runiques et alchimiques ne sont pas à combiner à la légère et être maître dans l’un des domaines n’équivaut absolument pas à l’être dans le second. Les runes sont de nouvelles clés à ta compréhension de ta situation et de ce qui suivra, une fois que tu auras tracé les runes demandées sur les bras de Narcissa.
Tu voudrais refuser, ou même te substituer au sortilège, offrir ta propre magie, mais tu sais que ce n’est pas ainsi que cela fonctionne. Le prix de l’alchimie, ce n’est pas toi qui doit le payer.

La peau de Narcissa est chaude et la poudre de métal s’étale dans la pâte blanche en runes précises, chargées de cette intention magique que le sorcier place dans le moindre trait. Il peut déjà sentir leur puissance, alors que le lien entre la créature et sa créatrice se fait presque tangible. « Elle risque de se débattre, et d’attaquer, j’ai besoin que tu la détruises… mais que si je te le demande. Tu hoches doucement du chef et t’autorises un bref coup d'œil à la cage, où l’hermine feule sur un ton bas. Et de me rattraper, si je tombe. »
Tu ne ris pas.

La vue est aussi terrifiante qu’elle est belle — Narcissa se fait déesse sanglante, poignets tranchés, l’hémoglobine coulant en flot régulier au-dessus de l’hermine enragée. La fourrure blanche, déjà tachée, se macule d’écarlate, et chaque goutte de sang semble raviver sa fureur. Tu sens peut-être ton propre coeur battre davantage pour cette femme décidée, celle qui surpasse ses démons afin de les affronter, mais tu ne te laisses pas distraire par cet élan sur lequel tu auras tout le loisir de t’interroger plus tard. Pour l’instant, il y a cette scène qui peut changer en une fraction de seconde, en moins d’un clignement de l'œil. Ta silhouette reste détendue, qu’importe la tension qui t’habite. Tu es prêt à intervenir sans hésiter. Les verrous de la cage craquent et l’hermine s’en échappe, sans te porter la moindre attention : il n’y a que la Black qui compte pour elle, que sa maîtresse avec laquelle elle partage une haine palpitante. La pointe de ta baguette ne quitte pas le corps soyeux, sa progression lente et inexorable, et tu attends un seul mot de ta collègue pour arrêter tout cela.

La blonde vacille et tu te fais son pilier, la retenant d’un bras alors que la bête ne cesse pas son avancée vers elle, vers vous. Tu ne sens pas ta mâchoire serrée, tes dents qui pourraient craquer alors que la demande de Narcissa ne vient pas. Tu te persuades même que l’ordre ne viendra pas du tout et que ce ne sera que lorsque la bête aura planté ses crocs dans la chair de sa créatrice qu’elle sera repue.

Enfin, lorsque tout cesse, vous êtes tous les deux au sol.
Et le silence, cette fois-ci, est plus doux.

Ton cœur bat encore la chamade, celle de l’action irrésolue, d’une énergie emmagasinée qui ne sait pas comment s’enfuir. « Tout va bien, Cissy, je suis là », tout va bien, dis-tu, alors que vous êtes tous les deux baignés de son sang et qu’en attente de la fin du… rituel, diras-tu, à défaut d’un meilleur mot, il n’y a que tes larges mains pour faire pression sur ses blessures. Tout va bien, que tu clames, les yeux rivés sur l’hermine qui semble désormais endormie. Tout va bien et tu le penses, alors que la tension magique autour de vous s’est apaisée. la chair de la Black est froide, désormais, marbrée de bleu sous la pâte blanche, là où tes doigts empêchent les coupures de se rouvrir. « Allons te soigner. »
Tu n’as pas pris gare au surnom familier qui a passé tes lèvres, porté par une voix un peu hachée.
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