BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.
Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !
Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
« And the vision that was planted in my brain still remains within the sound of silence»
The Greenlight. Londres. 2005.
Vapeurs d’opium et Solitude font rarement bon ménage. Les vestiges des heures passées gravés dans sa mémoire, elle a pourtant cette espoir vain de les voir annihiler par quelques paradis artificiels auxquels elle s’adonne. Recherche désespérée de l’inertie de sa propre existence, elle se plaît à penser que l’atonie est le seul refuge qui lui reste. l’écho de sa déchéance résonne sans cesse derrière la paroi de son crâne, ça lui fait un mal de chien à chaque fois qu’elle tente de se s’y soustraire. Ça griffe. Et puis ça percute. Ricoche partout jusqu’à s’émietter dans ses idées obscures ; toute cette absence, ça lapide. Elle est là, ou peut-être pas, elle a pas décidé encore. En remuant le fond de son verre, c’est les « et si » coincés dans ses regrets qu’elle fait tourner. Autour d’elle, la foule s’agite, se heurte à l’ivresse comme seul exutoire a une vie fade. Il lui semble que tout va a mille à l’heure là où elle est prisonnière d’un ralenti oppressant. Hécate, c’est le fantôme qui hante sa propre vie. La dernière comédienne d’une pièce de théâtre absurde. Elle en rirait bien, de toute cette pathétique mascarade si elle n’avait pas autant le cœur crevé. Perdue dans son spleen, elle n’a pas vu l’homme se glisser à ses côtés. Se contente de fixer son verre sans bouger : poupée empaillée à ses démons. « Un autre pour la demoiselle. » L’apostrophe la fait sortir de ses réflexions métaphysique. Elle glane un regard sur l’intrus. Soupir qui s’éraille entre ses lèvres carmins, mais l’homme ne se démonte pas. « D’où tu viens ? ». Hécate est lassée avant même d’avoir enduré la conversation. Là où l’humanité aspire à la luxure pour combler les vides de leur pitoyable existence, Hecate préfère largement la compagnie du silence. Les relations humaines sont des toiles tissées de besoins inutiles, et cette discussion n’a vocation qu’a l’attirer dans des draps qu’elle ne souillera pas de sa vertus. Elle le sait. « De nulle part. » elle répond. Scepticisme sur le visage de l’individu. « Et… tu as un prénom ? » Les yeux encore rivés sur son verre, la belle sent sa propre voix se tirer dans une lassitude irrévérencieuse. « Oui. » A cet instant, il y a comme un mur entre elle et le reste de l’humanité. Mur contre lequel le sorcier tente encore de se faire alpiniste. « Je vois. Qu’est-ce que tu fais dans la vie alors ? » Elle tourne un regard dédaigneux vers lui, se demande sincèrement si celui-ci est dépourvu de neurones susceptible de lui faire comprendre le blanc de ses réponses ou s’il est simplement téméraire. Dans les deux cas, rien ne ressortira de ce discours improvisé. « Rien. Je trébuche sur des rêves. » Hécate vide son verre d’un trait dans une grimace, se relève du tabouret avec impulsivité ; si elle reste encore 5 secondes à écouter le playboy improvisé, elle va vomir. La nausée s’étant déjà bien installée dans son ventre. « Et là tout de suite, je converse avec un idiot qui n’a pas l’air de comprendre qu’il finira seul cette nuit. » Elle le plante là : despote insolente aux griffes verbales aiguisées.
Les nuits sont longues pour la belle. Elle a une pensée ironique pour elle même ; elle, dont le nom lui sied comme une étole de velours ne pensait jamais avoir à craindre les insomnies. Mécanique, elle se dirige vers la porte du bar, fait fi des regards qui se posent sur elle. « c’est la pianiste ? » « Oui c’est elle. » « Elle a pas l’air bien. » qu’ils aillent au diable : leur avis, leur regard, elle s’en balance. Pourtant, quelque chose froisse ses rétines. Assez pour la tirer de son bourdon. y’a un truc qui cloche dans la scène qui s’ouvre sous son regard : chevelure brune, bras repliés, silhouette masculine, mains refermées. Elle s’avance un peu. D’abord, elle croit à une altercation violente, c’est d’instinct qu’elle sort sa baguette dans l’intention spontanée de faire mordre la poussière à l’agresseur. Pourtant, alors qu’elle arrive au niveau des deux formes, les contours d’un spectacle bien moins enragé dissipent ses pulsion belliqueuses. Le visage tétanisé, caché par une main ; la belle semble comme paralysée, l’homme quant à lui a enserré ses poignet d’une menotte de doigts. . « Hey toi. Tu la lâche. » L’homme se retourne, surprit, fait face au visage contrit de la blonde. « Maintenant. » C’est pas qu’elle fait peur, avec ses airs angéliques, mais il y a quelques choses au fond de ses rétines qui ont tôt fait de dissuader : une impertinence pure, une folie particulière. « Je comprend pas ce qu’elle a. je ne lui ai rien fais. » Hecate lève sa baguette, fait fi des paroles de l’individu. « Y’a un truc que tu comprends pas dans Lâche là ? » L’homme desserre son étreinte, tente encore de justifier. « Elle s’est mise comme ça ! Je voulais pas lui faire mal ! » La pianiste fustige. Redresse un peu plus la baguette. « C’est ça. Je te donne 3 secondes pour déguerpir. » Sans réclamer son dû – mais non pas sans affublé Hecate d’un sobriquet élégant- l’homme file. La femme révèle son visage jusqu’alors dissimulé par une main protectrice. C’est avec un certain étonnement que la jeune femme découvre les traits de Erzsébet. [color:1cb6=# 9457A8]« Je.. suis désolée. » la sauveuse de bonne fortune ne répond pas, hébété. Elle, femme de bonne mœurs. Femme à la maîtrise fignolée d’un flegme particulier, a laissé entrevoir quelques failles sur son doux masque placide. La craquelure révélée, elle s’en excuse. Et pour Hécate, c’est déjà trop tard : il y a déjà des interrogations qui se cogne contre le visage tremblant de l’aristocrate. Elle lui échappe pourtant, ne laisse qu’une trainée de questions auxquelles la pianiste s’accrochent dans sa course pour la rattraper. « Non mais attends ! ». C’est pas qu’elle chercher à l’effrayer, ni même a empiété sur ses secrets ; c’est juste qu’elle connaît le bruit que fait le tourment lorsqu’il pulse dans les idées. Le goût de la peur, celui de la violence. Et, ça y ressemble foutrement faut dire, à en croire le voile qui s’épaissit dans les yeux de son interlocutrice lorsqu’elle ose enfin faire retentir sa voix. [color:1cb6=# 9457A8]« Tu n’aurais pas dû assister à cela.. » Hécate s’approche. L’observe. [color:1cb6=# 9457A8]« Merci. » N’est pourtant pas âme à savoir rassurer ni même trouver les mots justes. Pas quand son propre esprit est disloqué de maux obscurs et de toxines impures. Se contente de hausser les épaules en signe de compassion soudaine.[color:1cb6=# 9457A8] « Tu n’étais pas obligée.. ma réaction était pour le moins parfaitement ridicule. » Elle relève le menton, Hécate, avise la brune, jauge sans juger ; pour être sûre qu’elle va pas tomber là, au milieu des saoulards et du bitume mouillé. « Qu’est ce qu’il t’a fait ? » Elle l’a vu pourtant, n’a pas eu l’impression qu’un danger s’était glissé sous les gestes de l’homme, pour autant, n’a pas assisté à l’intégralité de la scène. « Il t’a frappé ? Touchée? » Quelques coups d’œils dans les environs. Ses yeux se posent sur un groupe d’individus, yeux flanqués dans leur direction. Les temps étant ce qu’ils sont, Hecate murmure : « Écoute. T’as pas l’air bien et tu trembles. j’habite a deux pas, peut-être qu’on ferait mieux d’aller chez moi, juste au cas où d’autres mecs mal intentionnés décident de venir t’importuner. »
« And the vision that was planted in my brain still remains within the sound of silence»
Il y a des fantômes qui se disloquent en un cri douloureux derrière la paroi claire des iris de la brune. Quelques échos du passé estampillés en filaments sombres dans ses prunelles alourdissant ses paupières de tumultes mystérieux. Elle le devine, Hecate. Elle le devine parce qu’elle connaît si bien l’image de la détresse, qu’elle a apprit à en reconnaître les moindres nuances, même chez les autres. Et elle, elle dégouline de désillusion : c’est fiché dans ses pupilles comme des bris de verres, si bien qu’elle pourrait pleurer du sang comme ces madones dont la pureté a été souillée par l’opprobre. Hecate dissèque silencieusement les histoires secrètes qui gangrènent cette peur viscérale lui coupant le souffle. Il y a trop de tremblements qui irritent sa peau. Trop de secousses qui crispent son minois. Trop de hurlements muselés dans ses souffles saccadés.
La belle vacille. Équilibriste sur le fil de ses létales émotions. Les vapeurs des souvenirs, ça n’anesthésie jamais, ça s’enflamme toujours dans le crâne ; elle même a le cerveau calciné à trop vouloir essayer. Hecate avise, se mord la lèvre ; c’est qu’elle n’a jamais su faire ça, rassurer. La solitude l’a trop longtemps plongé dans un univers sans fond, rongé chaque particule de son discernement. Elle ne s’est jamais retrouvé que face à son propre reflet désarticulé par l’affliction. Chacun porte sa croix et marche seul sur le chemin de la passion menant à la crucifixion. « Je peux pas.. je dois.. » Les mots s’éraillent dans sa gorge, la pianiste y décèle sans difficulté une vibration pénible. « Je dois rentrer chez moi. » Il y a des non dits derrière la directive. Un impératif qu’elle semble s’injecter à elle même plus qu’a son interlocutrice. « Mon mari va s’inquiéter. Je ne veux pas qu’il s’inquiète.. » Coup d’oeil instinctif sur le doigt de la brune. L’anneau brille tant qu’Hecate s’étonne de ne pas l’avoir remarqué avant. Elle n’ose rien demander, plongée alors dans un malaise singulier ; celui où ses propres noces avortées ressurgissent. Le mariage comme prison ; la blonde n’y a jamais vu autre chose que cela. Elle songe pourtant qu’elle se serait volontiers enchaîné à un autre par l’intermédiaire d’une de ces babioles si ça lui avait permis de le garder auprès d’elle pour toujours. Le souvenirs la pique à la vue de la bague, s’en défait assez vite cependant : elle tâchera d’évaporer sa vision dans quelques volutes de fumées empoisonnées plus tard. Fort heureusement-ou malheureusement pour l’esprit estropié de la belle- la voix oscillante de Erzsébet la ramène, impitoyable, à la réalité. " Tu veux bien venir avec moi ? » Le ton est fragile. Brisé. Elle s’est perdue, son masque est tombé au pieds de blonde, il ne reste que des fragments à rapiécer et les confidences à recoudre pour en faire un habit de bonne fortune. C’est étrange de se dire que tout le monde ment : plus la maîtrise est grande, plus les secrets sont lourds… Jusqu’a ce que l’épée s’abatte. « Je ne veux pas rentrer seule. » Hecate aquiesce. Flegme. Ce n’est pas qu’elle n’est pas perturbée par ce soudain comportement vulnérable de Erzsébet, c’est simplement qu’elle tente de remettre des pièces du puzzle à leur place. Et elle n’a pas répondu à ses questions. Bordel, mais qu’est ce qu’il t’as fait ?
Le contact est moite. Il y a quelque chose dans les yeux de la sorcière. Quelque chose de brumeux. D’insondable. Elle se recule un peu, à peine, ça suffit pourtant à Hecate pour tiquer. « Je suis désolée.. » Instinctivement Hecate fronce les sourcils. « De… Quoi ? » Elle demeure un mystère, cette femme qui cherche souvent à remplir le précipice qui s’est creusé dans son coeur. Elle s’y emploie bien, lais Hecate continue de flancher, persévère à plonger tête la première dans les affres de ses souvenirs. Et malgré tout… Il y a des paroles qu’elle tait, Erzsébet. Les choses lui échappe, probablement qu’il n’est pas l’heure pour les réponses de toute manière. Alors, elle se laisse simplement allé, n’a nul part où aller en définitive ; les refuges de quelques bars, quelques squats pourront attendre. Quelques instants. La voilà qui surplombe la falaise. Un instant, Hecate se dit que se jeter du haut de cet endroit serait un endroit convenable pour terminer ses jours ; mieux qu’une ruelle putride de Londres dans tous les cas. Elle se demande d’ailleurs quel bruit ferait ses os brisés sur le sol . Ça la fait frémir ; c’est donc à ce point là qu’elle en est sans lui ? Le vertige s’estompe, elle suit les pas de la brune, s’imprègne de l’aura que dégage les lieux. L’odeur est fraîche, bien loin de celles des endroits qu’elle fréquente depuis son retour. Plus pur, aseptisé de toute toxine. Saine. Le charme du domaine lui rappelle vaguement celui de son ancienne demeure. « On ne fait presque jamais venir personne ici. Est-ce que tu veux un thé ? J’ai fait du gâteau ce matin. » Hecate releve le regard vers son hôtesse, déstabilisée par le changement d’attitude. « ça dépend. Tu met de la liqueur dans ton thé ? » le timbre est monotone. Un peu trop. Pas sûre que ça fasse son effet. alors elle ajoute. « Je plaisante. » ou pas, mais une voix intérieure lui indique que ce n’est probablement pas dans les convenances de la maison. « oui je veux bien de l’un et l’autre. » Politesse. Courtoisie. Hecate avise autour d’elle, essaie d’y trouver les réponses aux questions qu’elle se pose. « Ton mari est absent ? Je pensais que c’était pour lui qu’il te fallait absolument revenir. » La curiosité est maladive chez la belle. Elle ose tout, sans se préoccuper de ses interlocuteurs. Les questions ne sont jamais indiscrètes, mais certaines réponses le deviennent parfois. Et puis, si l’amabilité n’est pas la qualité première chez la jeune femme, on ne peut cependant pas lui reprocher cette audace qui lui colle sans cesse à la peau. Obstination sûre affirmée par une arrogance particulière. Son hôtesse s’affaire. Le thé fini entre ses mains. La brûle presque. Hecate regarde la mixture orangeatre ; les vapeurs qui s’en échappent titillent ses narines. « Écoute, si ce mec t’as fais quelque chose, faut que tu en parles. Je ne le connais pas, mais je peux avoir son nom. » Le ton est neutre, dissimule pourtant une menace plus grande. Pas envie de faire des manières. « Parce que, le prends pas mal mais tu as l’air vraiment… » Les yeux de la pianiste fouille les iris de la brune, y trouve encore la peur et l’angoisse poinçonnée dans le bleu délavé de ses yeux. « ...Mal. »
« And the vision that was planted in my brain still remains within the sound of silence»
Les embruns se juxtaposent à l’odeur de verdure. Terre mouillée, vapeurs de thé, sorgue fraîche. Il y a pourtant des fragrances inodores ; celles de secrets qu’on ne prononce pas à voix haute mais qui remplissent les vides laissés là et laissent leur empreinte sur les murs. Et ça grouille de ça derrière la paroi brumeuse des yeux de la belle. Désillusions manifeste étendus en fond de toile tissée de soie ; les siennes mais aussi celles de son hôtesse. C’est que ça bousille parfois, la vie. Ça fracasse en mille débris. Ça pulvérise tout ce qu’il y a à l’intérieur, ne laisse que des cendres des rêves infantiles. Stigmates psychologique. Contusions morales. Des bleus à l’âme. Des fissures sur l’esprit. Les vraies blessures demeurent dans ce qui est saccagé à l’intérieur, sans que cela soit visible pour l’œil nu. Elle observe, Hecate. Moudre sa solitude durant toutes ces années lui a au moins apprit à reconnaître les ecchymoses invisibles. Et puis, finalement, elle ne sait reconnaître que les âmes déchues ; celles avec des épines plantés là où ça saigne. A croire qu’elle ne trouve de charme, qu’aux ombres qui se disloquent dans l’existence des autres ; sans doute est-ce là sa manière de combler ses sentiments d’inertie. ça la rassure toujours de savoir qu’elle n’est pas la seule déglinguée sur cette foutue terre. Et Erzsébet, elle est comme un puzzle dont il manque certains morceaux tant elle semble désarticulée. Ça se voit rien qu’à la manière qu’elle a de maintenir les tremblements de sa main, les palpitations de sa voix. Secousses imperceptibles mais pourtant bien vivaces sous sa peau. Puis il y a ses yeux ; la teinte céruléenne s’est désagrégée dans ses iris clairs, quelques flétrissures jonchent ses prunelles, lui renvoie l’écho de quelques spectres dissolus. « Il ne m’a rien fait. » Hecate ne pipe mot. Le timbre est clair, elle sait qu’elle ne ment pas, devine qu’il y a des histoires bien plus terribles camouflées derrière la réaction de la polonaise. [color:8f0b=# 9457A8 ] « Hecate, tu dois me promettre de n’en parler à personne.. » la blonde penche la tête sur le côté. Hausse les épaules. A qui pourrait-elle parler de toute manière ? A ces badauds de défonce qu’elle croise quelques fois ? Ces inconnus dont elle ignore le nom et dont l’existence ne lui importe guère plus que celui du reste de l’humanité ? La vérité est implacable : elle est seule. Ne veut personne dans sa vie. Court après une chimère qui la renvoie sans cesse vers ses propres erreurs. Elle rit un peu ; un rire las, monotone renfermant à lui seul tout l’isolement dont elle se fait marionnette. « Pour ça, t’as pas trop à craindre, je dirais rien. » Parce que personne ne l’écouterait ; là où la nuit l’emmène, il n’y a que les vapeurs d’opium derrière lesquels se réfugier, le silence ankylosé de toxines pour l’aider à appréhender les lendemains. Jamais de noms. Jamais de secrets. Les siens, parfaitement agrafés à sa vie.
[color:8f0b=# 9457A8 ] « J’ai été mariée une première fois en Pologne, ça ne s’est pas bien passé. » L’aveu est corrosif, ça laisse des gommettes de regrets sur le timbre frêle de la polonaise. Hecate ne bronche pas, même lorsqu’elle discerne l’euphémisme flagrant dans la voix de la jeune femme. C’est pourtant avec une inflexion neutre dans ses paroles qu’elle assigne la vérité « Il t’as fais du mal. Et toi, tu t’en ai jamais remise pas vrai ? Rassure toi, je ne parlerais pas, t’as pas besoin non plus de me raconter à quel point il t’a abîmé si tu ne souhaite pas en parler. Je suis simplement navrée pour toi. » Rare empathie chez la blonde. Instinctivement, elle se dit tout de même qu’elle a fait au moins un bon choix dans sa vie : celui de ne pas s’avilir d’un hymen néfaste. [color:8f0b=# 9457A8 ] « L’homme qui est aujourd’hui mon époux est.. je ne sais pas trop comment l’exprimer convenablement dans ta langue. Maudit ? Il est obligé de me protéger, du monde comme de moi-même. » Confidence honnête, érigeant le début d’une explication aux blessures soupçonnées par la pianiste. Hecate analyse vite l’information, essaie de l’emboîter dans les impressions que la brune a laissé ; celles où la peur se fait maîtresse, celles où il est difficile d’envisager d’échappatoire éclairée. L’anglaise porte le breuvage a ses lèvres : dans quel foutoir elle s’est encore engoncée ?[color:8f0b=# 9457A8 ] « Le sortilège implique qu’il sait si je me sens menacée, je ne tiens pas à ce qu’il rentre et trouve la maison vide, tu comprends ? » un court instant, Hecate envisage l’engrenage marital. « Ce sortilège est directement lié à tes émotions ou bien à l’intensité réelle de la menace ? » C’est probablement pas la première chose qu’il conviendrait de demander, elle le sait, et pourtant ça fait une différence au fond. «Comment tu peux vivre avec ça ? » Si l’homme est attaché aux sentiments de la belle, l’enclave n’en sera que plus forte. La réflexion est de courte durée. La réalité est implacable. [color:8f0b=# 9457A8 ] « Tu l’as perdu il y’a longtemps, le lycanthrope que tu aimes ? » ça la cogne de plein fouet. Elle tourne un nouveau regard vers la brune, flanque ses yeux dans ceux de celles-ci. Il y a des miettes de cette histoire qui salissent encore ses pupilles.[color:8f0b=# 9457A8 ] « Je suis désolée, je n’ai pas fait exprès de le voir. Certaines vérités se dévoilent sans mon consentement. » C’est donc ça. Le coeur au bord des lèvres, Hecate se sent vaciller sur le fil effilochée de son existence. Poupée de chiffon au coeur éteint. Marionnette dysfonctionnelle dont les souffles s’étiolent. « Qu’est ce que tu as vu ? » Sonny. Sonny est l’empreinte indélébile gravé dans son âme. Elle a bien essayé de l’effacer, de soigner la morsure qu’il a laissé là, sous son derme en couleur pourpre, n’a fait que propager le venin dans ses veines : l’infection bafouant chacune de ses pensées pour la contaminer un peu plus de lui. Y’a des poisons qui ne trouvent jamais aucun antidote. Y’a des poisons dont le seul remède et l’overdose.[color:8f0b=# 9457A8 ] « Est-ce que je peux te venir en aide d’une quelconque façon ? » Sans vraiment savoir pourquoi, mais dans l’impossibilité désormais de répudier cette cruelle vérité, elle se lève sous l’impulsion de la révélation ; la Banshee s’est remise à hurler dans sa tête. Ça lui bouffe les entrailles. Tord ses boyaux. Grignote le reste de son atonie. Une main plaquée sur le front, Hecate secoue la tête. « Il faut pas… Il faut pas parler de lui. S’il te plait. Ne fais pas ça. C’est pas... » Les mots restent fanés dans sa gorge. Les bris de sa voix lui coupent la respiration. L’échec lui revient en plein visage ; revenir pour lui, ne pas être foutue pourtant de le chercher, de le trouver. Peur irascible de contempler le vide d’elle qu’il a sans doute réussi à combler avec une autre femme. Elle divague un peu comme chaque fois que son image s’impose plus intensément encore. « Je l’ai pas perdu… » Si. Bien sûr qu’elle l’a perdu. Il l’a laissé et comme une pauvre fille, elle a pas su le retenir, a préféré entériner sa souffrance plutôt que le contraindre à la prendre. Elle s’évertue à calmer les pulsations qui battent sous sa peau lorsque sa voix fait tomber le couperet : « Il est parti. Je suis restée. C’est tout. » et il a creusé sa tombe depuis. End of story.
(c) DΛNDELION
Dernière édition par Hecate Fitzgerald le Lun 3 Juin - 22:59, édité 2 fois
« And the vision that was planted in my brain still remains within the sound of silence»
La fatigue a laissé des sillons sous les yeux de la femme. L'opium aussi. Pourtant, Elle est toujours belle malgré ses paupières lourdes de désillusions mais elle a perdu de sa lumière ; ça filtre plus sur son visage fané. Bancale. Funambule sur la corde de son existence ; elle ne fait finalement rien d'autre que d'attendre que l'une des moires daigne couper cette saleté de fil. Des fois, elle en oublie que son palpitant bat quelque part dans sa poitrine, puis, lorsque l'image de lui se cogne à sa mémoire, le cœur se réactive. Parfois trop fort. Trop douloureux. Et elle se rappelle alors qu'elle respire, et ceci même si ses poumons sont comprimés par le manque. Alors évidemment, le désarroi qui hante le regard de la brune, elle le comprend. Peut-être trop bien. Le goût de la violence. L'odeur de la solitude. Elle connaît. Puis ça laisse des cicatrices et des stigmates visibles sur l'esprit par ceux qui savent lire la souffrance.
Hecate n’est pas des plus à l’aise ; bien qu’elle ne soit frappée d’aucune malédiction, elle se dit qu’elle a déjà bien du mal à vivre avec sa propre douleur sans devoir à deviner les faiblesses des autres. Pour autant, celle que se trimballe la brune s’entrechoque à une sensibilité qu’elle croyait éteinte, nécrosée dans sa poitrine. Sentiments brusqués. Émotion sous acide. Psychédélique empathie. L’histoire D’Erzsebeth agite une curiosité triste ; Papillon aux ailes brûlées, la belle traine de la poudre de funeste chrysalide. « Je l’ignore. Peut-être un peu des deux. Il sait quand je me sens mal. Il est obligé de venir si je risque ma peau. » Hecate ne bronche pas. Un instant, elle envie ce carcan de servitude. Elle, si elle se laisse crever, il n’y aura personne pour la récupérer avant qu’elle ne se disloque. Puis, se souvient ; aucun mirage d’amour ne peut se faire palliatif à l’accablement et la honte. « Je ne vis pas. » Evidemment. Comment le pourrait-elle puisqu’enchainée pour toujours à une condition qu’elle n’a guère demandé, assujettissant ainsi l’autre aux menottes de ses poignets. Sans mal, Hecate discerne l’inexorable culpabilité qu’elle garde, se fracassant contre tout autre chose de plus doux. « Je ne peux pas lui dire ce que je ressens pour lui parce qu’il est mon esclave, mon obligé. Il croit encore que je l’ai épousé par facilité. » Hecate penche la tête sur le côté. C’est donc ça. « De faux papiers pour un faux mariage. Il me déteste d’avoir fait de lui l’esclave du gouvernement en choisissant l’Angleterre, comment pourrais-je lui avouer que chacun des foutus papiers avec lesquels on se promène a une valeur réelle ? » l’amour sous linceul, ça aussi elle connaît. Suaire de désespoir lorsque le coeur est maltraité. Hecate s’agit un peu, passe une main sur son front brûlant : le manque irradie ses veines, imposant une fois de plus le visage de celui qu’elle aime. Si Erzsebeth a fait de son affection un tombeau de punitions, Hecate, elle, en a fait un mausolée de regrets. Les femmes de leur trempes sont-elles donc de ce fait vouées au recueillement solitaire? « Cette malédiction date de presque deux siècles, je n’ai aucun moyen pour la lever et espérer son pardon. » Elle ne sait pas trop quoi dire. Probablement qu’acune de ses paroles n’a de réelle valeurs de toute manière ; puisqu’elle même incapable de rester debout sans trembler face à l’inéluctable passion qui gangrène son foutu myocarde. « Il m’a sauvé la vie, je peux bien me taire jusqu’à la fin. » « Comment ça ? » la question est intime, elle en convient. Lui a échappé des lèvres avant même qu’elle n’en comprenne la portée. Si la belle lui a sous entendu un précédent mariage imparfait, elle n’a pas pour autant mentionné la dangerosité de cet hymen. Langue ainsi déliée, Hecate pointe du doigt les quelques vulnérabilité que son hotesse a avoué. « Comment sais-tu qu’il t’en veut ? Tu le lui as demandé ? » echo à son propre manque de courage : cette peur irascible d’être répudiée ne la quittant jamais. « ça me regarde pas. Mais, peut-être que pour lui, cette fraude amoureuse n’en est pas une non plus. »
Et puis. Et puis, il y a ce qu’elle tait qui lui revient comme un boomerang en pleine figure. Ça tape. Brise. Déchire. Les souvenirs sont électriques. Ça lui pique les yeux ; poison transparent devant la paroi délavé de son regard céruléen. L’autre murmurre son prénom avec une douceur qu’elle ne connaît plus ; elle qui s’est habituée au froid et à l’amertume. « Il faut te calmer. Plus j’ai d’attachement pour les gens, plus il m’est difficile de contenir ça. » Mais c’est à peine si elle l’entend, mains posées sur sa tête, les yeux fermées et les sourcils froncés. La douleur est lapidaire et s’incruste dans chaque particule de son être. « Tu n’as pas pris ta décision alors je ne peux pas te donner de version définitive. Ce que vous partagez est.. pour le moins déroutant mais unique. » Elle comprend pas de quoi elle parle. Hecate et Sonny ne partagent plus rien. Plus rien que quelques souvenirs amer restés coincés derrière les murs de Poudlard. Deux gamins qui se cherchent sans jamais se trouver. Des paroles arrivées trop tôt. Des promesses arrivées trop tard. Et son coeur brisée, avorté en même temps que leur relation. Ce qu’il y a entre eux ? Elle n’est même pas sûr qu’il y ai eu quelque chose. Pas pour lui, probablement. Et pourtant. « Tout n’est pas perdu, il suffit de te faire confiance. » Hecate ouvre ses yeux, cherche ceux de l’hotesse. L’oracle à quelque chose qu’elle voudrait bien croire ; mais son passé en camisole autour de sa poitrine l’instigue à prendre garde. « Il faudrait être bien difficile pour ne pas céder à une aussi jolie fille que toi. » La blonde soupire. Son souffle éraillé est incandescent. Elle regarde autour d’elle, semble découvrir à nouveau l’endroit : comme si elle avait été posée là sans savoir de quelle manière . « Laisse-moi t’aider, s’il te plaît. Tu vaux mieux que tout ce que tu t’infliges. Et c’est une masochiste de l’émotion qui te le dit. » « Je ne m’inflige rien. » même elle, elle ne croit pas en son mensonge. Ça cogne dans son crane. Si fort, qu’elle pourrait se frapper la tête contre les murs jusqu’à repeindre la demeure de rouge. « Je sais pas ce que tu vois. Mais… y’a plus rien. » Son coeur se fragmente lorsque sa voix se brise. « Y’a jamais rien eu. » Mâchoire contractée. Bile dans la bouche. « Personne peut m’aider. J’ai pas envie qu’on m’aide. Même si l’univers continue de tourner, je suis restée en arrière et je ne compte pas bouger de tous ces regrets que je porte. Pas si ça implique le laisser partir. Et il voudra jamais de moi. Je suis plus qu’un fantôme dans sa vie, Tu comprends ? » Elle en sait rien au fond, elle a jamais trouvé l’audace d’aller quémander sa place ; l’obliger à la prendre malgré toutes ces années que le temps a creusé entre eux. « D’ailleurs. Ce conseil que tu me donnes. Peut-être devrais-tu te l’appliquer. Tu auras peut-être plus de chance. » épaules affaissées. Voilà longtemps qu’Hecate vit dans un piège. Celui qu’elle s’amnistie elle même à force de désespoir et de craintes. Sonny. Sonny est tout ce qu’elle désire ; ne pas l’avoir à ses côtés, ça la bousille. « Est-ce que tu veux du thé dans un whisky ? » un rictus s’échappe de la gorge de la blonde. « Oui. Mais sans thé si tu veux bien. » Encore une fois, perdue entre le trop vide et le trop plein et cette alliée qui voudrait soigner le vice qui sévit dans son âme.