2004, liverpool Cela faisait quelques mois que Caleb avait introduit Herbert au Pegasus. C’était assez bizarre, somme toute, comme situation. L’autre homme avait commencé par n’être qu’un simple client que Caleb voyait de temps à autres, sans jamais penser à mal. Puis quelques rendez-vous budgétaires s’étaient éternisés, lorsque Caleb n’avait personne d’autre à voir juste après ou pire, lorsque Herbert était son dernier rendez-vous de la journée. Ils avaient fini par se voir en dehors, une fois, puis deux. Au fil des discussions, Herbert s’était ouvert un peu plus et Caleb l’avait suivi. Ils étaient devenus assez amis, du moins c’est ainsi que Caleb le voyait à présent. Pas tout à fait comme un ami, mais certainement plus que comme une simple connaissance. Et puis, ils étaient tous les deux tenus par un secret commun, ce qui avait nettement renforcé leurs liens. Ils fréquentaient tous les deux les endroits comme le Pegasus, et vivaient leur sexualité en toute illégalité. C’était quelque chose que Caleb avait pu sentir dès la première rencontre, et il ne doutait pas que son client s’était fait la même réflexion à son propos. Après tout, Caleb n’avait jamais fait grand chose pour cacher ses attirances et ses vices.

C’était qui l’avait introduit au Pegasus, et Caleb avait été fier de voir que son ami avait été conquis dès la première fois. C’était assez rare pour être remarqué, là bas ils pouvaient être ceux qu’ils voulaient être, sans aucune retenue, et sans crainte, surtout. Ils y allaient plus ou moins régulièrement, restaient quelques heures puis repartaient, seuls parfois, accompagnés, souvent. C’était appréciable, d’avoir trouvé un ami avec qui il pouvait faire ce genre de choses. Il y avait bien Django avec qui il sortait beaucoup, mais il se voyait mal le trainer au Pegasus.

Ils étaient arrivés une petite heure auparavant, et avaient sirotés un cocktail à leur table de prédilection, mais la semaine avait été dure, et il n’avait qu’une envie, bouger jusqu’à l’épuisement, afin de pouvoir dormir sans penser à tout ce qui l’attendait dehors. “Come on,” il dit d’une voie enjouée, finissant son verre d’une traite avant de prendre Herbert par la main et de le trainer hors de son siège, “let’s dance,”. Il les amena vers la piste de dance au bord de laquelle ils étaient. Il ne voyait pas grand chose, dans ce genre d’endroit, la luminosité jouant de mauvais tour à sa vision déjà défaillante, mais il pouvait voir les faisceaux de lumière illuminer le visage d’Herbert et il imaginait que le lieux devait être coloré à la perfection.

Avant de rencontrer Caleb, Herbert ignorait tout du Pegasus, et il se demandait comment il avait pu passer autant d'années sans connaître l'existence d'un tel lieu qui de toute évidence avait été créé pour lui. Quand il avait accompagné son ami - et banquier, petit détail important à mentionner il paraît - pour la première fois et qu'Herbert avait passé la porte, il avait été immédiatement conquis, par la musique, par l'atmosphère qui transpirait dans chaque recoin de ce lieu que beaucoup (sa mère en particulier) aurait considéré comme un lieu de perdition mais qui était rapidement devenu pour lui une évidence et au contraire un lieu de prédilection. C'est qu'il n'était pas aisé pour un homme comme lui de faire des rencontres dans une société qui avait plutôt tendance à mal considérer les relations non "conventionnelles" selon des idées d'un autre temps et c'était peu de le dire. En toute honnêteté, s'il avait un peu cherché, le Slughorn aurait pu trouver ce lieu par lui-même, il ne manquait pas de relations, mais il avait toujours eu la conviction que Gabriel finirait par se réveiller, arrêter de voleter à droite et à gauche et à réaliser que celui qui lui manquait était en réalité à quelques pas de lui depuis le début. Force lui était de constater que ce n'était pas prêt d'arriver, et Herbert n'était ni une nonne ni un homme bien patient, il n'allait pas vivre en reclus tout ce temps ; donc lorsque Caleb lui avait parlé de ce lieu au bout d'un certain nombre de discussions dans le bureau du banquier et parfois autour d'un verre, le brun n'avait pas hésité à suivre son nouvel ami, persuadé qu'il passerait du bon temps. Et pour une fois, il ne s'était pas trompé.

Depuis, il n'était pas rare que les deux hommes se retrouvent après une journée de travail et se donnent rendez-vous en ce lieu pour partager des verres, danser sur la piste et repartir le plus souvent chacun de leur côté avec une conquête à leurs bras. Ce soir n'est pas une exception, ils sont au sein du Pegasus depuis un certain temps - Herbert après deux verres a déjà perdu toute notion de temps et d'espace. La musique cogne contre ses tempes, étourdit ses sens, le transporte dans une autre réalité aidé par les corps qui se meuvent autour d'eux, par l'effervescence générale, les voix tantôt chuchottantes tantôt éclatantes qui volent dans ce cocon en dehors de ce monde un peu trop gris qui les a vus naître. Il n'écoute qu'à demi ce que lui dit son ami, son regard sans cesse attiré par la piste, son corps qui se déhanche doucement en suivant le tempo des basses, son attention éparpillée dans tous les sens attirée un coup par un homme qui passe, puis par les lumières, ramené par la voix de Caleb quelques minutes puis de nouveau en vadrouille. Il tourne de la tête, ses boucles brunes retombant sur ses épaules dans une sorte de danse involontaire.

Puis, il entend le "Come on" prononcé par son ami et se laisse entraîner sans se faire prier, un sourire sur le visage éclairé par intermittence par les spots alors qu'ils arrivent sur la piste. Il se cale sur le rythme de la musique, fermant les yeux et levant les bras vers le plafond, il ne lui faut pas longtemps pour sentir une sérénité propre à ce genre d'activité s'emparer de ses sens. C'est quelque chose que ne connaissent que ceux qui ont déjà dansé au milieu d'une foule, les corps qui se frôlent sans chercher à se toucher, qui petit à petit ne font plus qu'un avec les sensations musicales, un anéantissement pur et simple de la moindre pensée parasite. Il adore cette sensation Herbert, d'autant plus que les siennes ont la fâcheuse tendance à l'envahir sans ordre et sans relâche. Au bout d'un temps qu'il ne peut mesurer, Herbert ouvre à nouveau les yeux et les plante dans ceux de son ami qui danse en face de lui. Son sourire s'étire à l'infini. "I love this music." et d'une main il attrape celle de Caleb et se met à le faire tournoyer sur lui-même en rigolant. Ce lieu est une soupape, comme une bouffée d'oxygène et dire qu'il ne savait même pas à quel point il étouffait. Il continue de le faire tourner sur lui-même avant de le guider sur un autre pas, passant leurs bras au dessus de leurs épaules, ils s'éloignent, se rapprochent. Le cocktail, la musique, la danse, le monde, tout ça l'éblouit à outrance, c'est délicieux, c'est ce qu'on appelle le bonheur certainement. "Do you see someone you like?" Question récurrente posée contre l'oreille de Caleb, il aime bien parler de tout et de rien, plus de rien que de tout d'ailleurs, et encore plus des hommes avec lesquels ils pourront repartir si la soirée se passe comme prévu. Ou pas, juste danser c'est bien aussi parfois. Mais la curiosité est un vilain défaut qu'Herbert manie en qualité comme personne.

Caleb se laissa entrainer par le rythme de la musique, laissant son corps décider de ses mouvements sans qu’il n’ait à y réfléchir. C’était pour ça, aussi, qu’il sortait si souvent, parce que les endroits comme le Pegasus étaient bien utiles. La prohibition n’existait pas ici, quelle qu’elle soit. Caleb pouvait boire autant qu’il le souhaitait, sentir la brulure de l’alcool s’immiscer dans ses veines jusqu’à ce qu’il en soit rendu parfaitement euphorique; il pouvait se laisser bercer par la musique, assez forte pour qu’il ne puisse rien enregistrer d’autre, pour que même sa voix intérieure ne soit plus audible.

Herbert lui dit quelque chose qu’il n’entendit qu’à peine avant de lui prendre la main et de l’embarquer dans une danse alors qu’il se laissait volontier aller. Il agrippa la main d’Herbert de la sienne alors que sa tête tournoyait sous leurs gestes et leurs rires. Il aurait pu rester ainsi pendant longtemps, l’esprit vidé de toute émotion négative, et avec pour seul désir de se perdre un peu plus dans ce moment.

Il ne savait pas combien de temps ils avaient passé à danser ensemble avant qu’il ne se laisse retomber contre son client, à bout de souffle et le sourire aux lèvres. Il s’approcha un peu plus, pressa son torse contre le sien alors qu’Herbert murmurait “Do you see someone you like?” contre son oreille. Ca n’était pas inhabituel, ils repartaient souvent en charmante compagnie et ils débattaient souvent sur les candidats potentiels. Caleb jeta un regard autour de lui, vers les corps qui s’agitaient sur la piste, il croisa le regard de certains, sans vraiment s’y attarder, il n’avait pas envie de chasser, pas ce soir.

Il s’éloigna un peu, juste assez pour pouvoir plonger ses yeux dans ceux d’Herbert. “I don’t know,” il lui répondit avec un sourire, laissant glisser une de ses mains de son épaule à son poignet. Caleb l’observa un moment, Herbert était loin d’être désagréable à regarder, Caleb n’était pas assez stupide pour ne pas l’avoir remarqué, même s’il était différent des hommes vers qui il se penchait habituellement. Pourtant à cet instant, Herbert était là devant lui, et ça semblait soudainement évident. Son regard se posa un instant sur leurs mains presque jointes avant qu’il ne relève les yeux vers lui, “or maybe I do,” il lui dit en lui lançant sans aucun doute ce que Django avait délicieusement appelé ses fuck me eyes. Il se lécha distraitement les lèvres avant de lui demander à son tour, “do you?”. Peut-être que chasser ne serait pas si mal, finalement.

Il ne se prend que rarement la tête Herbert, n'est pas de ceux qui se posent des mille et des cent de questions en retournant toutes les conséquences de leurs choix, en imaginant le pire et en pensant au lendemain. Il vit sa vie plus ou moins au jour le jour. Se lève le matin et ouvre sa boutique, travaille sur ses expériences, vend des potions, puis ferme la porte une fois le soir venu pour ensuite se rendre là où ses amis l'appellent. Si Gabriel a besoin de ressources, il s'y rend sans réfléchir ; quand Caleb lui propose une virée au Pegasus, Bebert obtempère. Il n'y a qu'aux repas de famille que le Slughorn se rend en traînant de la jambe, à reculons et en rouspétant sur l'inutilité de telles rencontres.

Le Pegasus est donc l'endroit idéal pour lui, il n'a pas besoin de penser quand il peut goûter aux délicieux nectars illégaux, quand son corps peut se mouvoir au rythme de la musique et profiter de chaque instant comme si c'était le dernier, ou le premier d'une longue suite de soirées inoubliables. Gabriel ne comprendrait pas sans doute, lui reprocherait de ne pas s'engager, de continuer à profiter d'un système corrompu ; mais Gabriel a fait le choix de ne pas être là alors Herbert prend le parti de ne pas trop s'apesantir sur ce que pourrait dire son meilleur ami et se concentre plutôt sur la musique, l'atmosphère délirant, et Caleb qui lui est bel et bien en chair et en os devant ses yeux émeraudes.

Ils tournoient ensemble, rigolent et profitent de ce moment léger, pour un peu Herbert aurait l'impression de s'envoler , ses pieds quittant le sol pour quelques secondes avant de rebondir sur le parquet du Pegasus. Puis, parce qu'il a besoin de reprendre son souffle quelque peu, il se met simplement à bouger les hanches de gauche à droite  en attendant la réponse de Caleb, alors que ses yeux se virevoltent à droite et à gauche en quête de son bonheur éphémère. Quand celui-ci dit ne pas savoir, Bebert penche la tête sur le côté, surpris. Non pas qu'ils soient obligés  de repartir accompagnés, c'est plus sa réponse qui le questionne. "You don't?" cela lui semble improbable, impossible même. Il va même pour lui indiquer quelqu'un qu'il a repéré au loin et qui pourrait correspondre aux préférences de Caleb (Herbet n'est observateur que lorsqu'il s'agit de ce genre de questions), quand il sent la main de son ami glisser de son épaule jusqu'à son poignet. "Or maybe I do?" Ses yeux se plantent dans ceux du sorcier. Wait, what? Le regard qu'il lui renvoie est sans équivoque et très suggestif. Son sourire s'étire, un peu charmant, un peu coquin. Ok, il peut jouer à ça, qu'il se dit en suivant le discret mouvement de la langue de Caleb sur ses lèvres, éclairé une seconde par un néon avant de disparaître derrière la pénombre. Il n'est pas désagréable à regarder, loin de là. "Darling, when I'm with you I always do."Il Sur ces belles paroles, il soulève son bras tenu par la main de son ami et sans rompre leur regard, dépose un baiser sur les phallanges de Caleb. Oui, pourquoi pas après tout. Pourquoi pas...

Herbert le considéra un instant avant de lui répondre. “Darling, when I'm with you I always do,” il lui dit et Caleb sentit son sourire s’élargir sur ses lèvres. Il laissa son client embrasser sa main, le geste bien plus innocent que ce qu’il aurait espéré mais qui fit tout de même s'accélérer son rythme cardiaque. Herbert rigolait beaucoup, et semblait souvent prendre les choses à la légère, mais il n’y avait rien de léger dans ce moment, à part peut-être les moeurs de Caleb, qui n’hésitait pas à s’offrir ainsi à un de ses clients. Il ne savait pas vraiment si son ami était vraiment conscient de ses mots ou s’ils avaient pensé qu’il plaisantait. Mais Caleb ne plaisantait pas, pas pour ça. Pas lorsqu’il s’agissait de s’oublier dans les bras de quelqu’un et il ne pouvait nier que l’idée lui avait déjà traversé l’esprit, et une fois l’idée bien implantée, il n’avait d’autre choix que de s’y abandonner.

Son choix ne fut pas vraiment le sien, ses mouvements s’étaient stoppés sous les lèvres d’Herbert, et avant qu’il ne puisse choisir par quel bout prendre cette situation, il se fit bousculer par un danseur un peu trop enthousiaste qui l’envoya percuter Herbert de plein fouet. Il releva les yeux vers lui, sans chercher à mettre davantage de distances entre leurs torses. “I’m not kidding,” il lui murmura, cherchant un signe dans ses yeux. Ils étaient claires, les yeux d’Herbert, dans son monde grisâtre ils semblaient presque limpides, mais le contour en était plus sombre, bien plus sombre que chez la plupart des gens, et rien que pour cela, Caleb savait qu’il devait avoir des yeux remarquables.

Il lâcha sa main pour la passer dans son cou tandis que l’autre resta posée contre son flanc en une pression légère. Caleb n’entendait presque plus la musique autour d’eux, ne voyait plus les mouvements flous des gens qui les entouraient, toute son attention était centrée sur l’homme qui lui faisait face, celui qui le regardait si intensément. Il allait peut-être faire une connerie, perdre un client et un ami, mais il n'en avait pas grand chose à faire à cet instant. Son corps n'était saisi que du désir et de la curiosité qu’il avait terriblement envie de satisfaire. Il inspira une dernière fois avant de l’attirer à lui et de poser ses lèvres sur les siennes. Son baiser n’avait rien d’hésitant à présent, sa langue se fraya un chemin entre les lèvres de son ami sans perdre de temps alors que sa main glissait de son cou à ses longs cheveux.

Herbert pense que Caleb plaisante, alors il entre dans la danse sans se faire prier, sans se poser de questions. Il lui fait des yeux doux - enfin ce qu'il espère en être tout du moins - dépose un baiser sur ses phallanges, le charme de sa voix de velours qui transperce les beats de la musique. Ce n'est qu'un jeu, un bien plaisant qu'il ne réchigne pas à faire. Caleb est charmant, ses traits presque parfaits, sa personnalité attendrissante, sa conversation plaisante. Bien sûr qu'Herbert a pensé quelques foise à ce que cela ferait de glisser ses doigts sur la peau de son nouvel ami, à goûter ses lèvres, à entendre ses soupirs ou le son que prendrait sa voix en prononçant son prénom dans un murmure rauque. Bien sûr qu'il a pensé à tout cela, c'est qu'il pense beaucoup Bebert. Mais jamais ces pensées ne se fixent bien longtemps dans sa psyché, elles s'enchaînent et disparaissent aussi vite qu'elles sont apparues, étouffées par les formules scientifiques et les idées d'invention, par Gabriel et Fryd (normal pour le premier, bien plus étonnant pour le second). Par toute ce qui se déroule dans son esprit aussi vif qu'embrouillé.

Un danseur les bouscule et envoie Caleb se cogner contre lui. torse contre torse. S'il le dépasse de quelques centimètres, ils sont soudainement bien plus proches l'un de l'autre et le sorcier croit percevoir un changement dans l'air qui les entoure. Ses sens s'éveillent, son souffle se coupe alors que leurs regards se croisent et s'accrochent sans se quitter une seule seconde. Et puis, Caleb parle. Et puis, Caleb glisse sa main dans son cou. Et enfin, Caleb l'embrasse. Ses yeux émeraudes restent ouverts, il en oublie de répondre, il en oublie de respirer. He's not kidding, it's not a game. Ou alors ce jeu prend un tournant des plus inattendus. Il ne répond pas d'abord, c'est comme si le temps s'arrêtait, c'est comme si tout se figeait. Ce n'est que lorsque la langue de Caleb se fraie un chemin derrière la barrière de ses lippes que le potioniste se met enfin un mouvement. ses yeux se ferment, ses mains viennent se poser sur les hanches de son ami, et il répond au baiser. It's kinda messy, it's definitly sexy. Il intensifie le baiser, une de ses mains remonte le long du dos de Caleb, et il s'approche encore un peu plus de lui tant est que cela soit possible. Il en oublie tout le reste, il y a quelque chose de magique dans le fait de pouvoir embrasser quelqu'un en plein milieu d'une foule quand on a passé sa vie à se cacher. Il y a quelque chose d'étourdissant dans ce baiser, non pas parce que c'est Herbert et Caleb mais parce que c'est surprenant et agréable tout simplement. Au bout d'un temps, il se détache des lèvres de son ami, recule un peu mais ne fait pas mine de retirer ses mains posées délicatement sur son corps. "Yes, I definitly see that you weren't kidding." Il sourit, un peu gêné, sans trop savoir pourquoi. Ce n'est pas une émotion qu'Herbert a l'habitude de ressentir. C'est qu'il ne se fait pas embrasser d'habitude, c'est qu'il n'est pas celui qui se fait emporter d'ordinaire, tout le contraire. "You wanna do that again?" Il demande alors en penchant la tête sur le côté, ses lèvres ont encore le goût de ce baiser.

Ils échangent un second baiser plus lont et langoureux que le précédent, plus affirmé et avec moins d'hésitation. La main de Caleb se pose sur son torse où les battements du coeur d'Herbert battent rapidement au rythme de la musique et de l'effet que produit sur lui ce second baiser. Il ferme les yeux immédiatement cette fois, et se laisser aller. Ses pensées s'arrêtent un instant et pour un peu il manquerait cette petite alarme qui lui indique que quelque chose n'est pas comme toutes les autres fois, que peut-être ils ne devraient pas faire ça ensemble. Ce n'est pas parce que Caleb est son banquier - ce ne sont pas le genre de considérations qui gênent le potioniste - mais plutôt comme s'il franchissait une barrière nécessaire, comme s'il mettait à mal une amitié florissante.

Mais son esprit est ennivré d'alcool et de musique et de goût sucré de la langue de Caleb contre la sienne.
Il pourrait se laisser avoir par la familiarité inconnue de cet échange. Par son besoin de contact humain.
Il pourrait mais Caleb s'éloigne à nouveau, les yeux d'Herbert papillonent en s'ouvrant avant de se fixer sur le visage de son ami. “are we- should we be doing this?”La question le prend par surprise et à la fois pas complètement. C'est un echo de ce qu'il pensait à demi, sans pouvoir y mettre des mots. Il sent un doute similaire au sien dans la voix de Caleb et pour une foix assez rare pour être soulignée, le Slughorn s'arrête pour réfléchir avant d'agir (enfin après, mais ça reste avant d'avoir atteint le point de non retour). Il passe une main dans ses cheveux; se détachant de la nuque douce qu'il caressait quelques secondes plus tôt. Puis, il pousse un soupir, un seul et bref soupir. "You know what, I don't think so. I mean, the kiss was good and all and you're really sexy... le mais peine à quitter ses lèvres, il le poussent violemment, sent qu'il n'a pas le choix, que c'est la meilleure des décisions et Herbert n'a pas l'habitude de faire de bons choix, but well, we're friends right? It may ruin everything if we were to fuck. I don't have that many friends, I wouldn't want to lose this, you know?" Il s'est un peu éloigné en finissant sa phrase, mais a une main toujours accrochée au bras de son ami, ne l'a pas quitté du regard, ses yeux sont doux maintenant, et ses lèvres forment une moue hésitante. Herbert ne veut pas le vexer, il ne veut pas le perdre. Et ça peut paraître un peu fou quand Herbert dit ne pas avoir beaucoup d'amis, après tout il est sociable et easy-going et facilement approchable ; mais il y a peu de personnes qui le cotoient simplement pour ses blagues et sa conversation éclatée, simplement pour lui et pas pour son corps ou ses potions ou ses recherches ou même son statut. Caleb est une rare exception. Et quelque part, c'est un plus grand compliment que toutes les nuits qu'ils pourraient mais cela Herbert ne le dit pas.

tw: crude language

Caleb pouvait sentir sous ses doigts l'électricité qui agitait le corps de son ami là où ses mains ne l'avaient pas lâchée. L’électricité causée par les battements frénétiques de son cœur mais aussi celle causée par la réverbération de la musique dans tout leur corps. Il pouvait sentir les doigts du potionniste contre sa peau, aussi. Il ne l’avait pas lâché non plus, pas encore. “You know what, I don't think so. I mean, the kiss was good and all and you're really sexy…” Il lui dit après un instant, et Caleb ne put retenir un sourire satisfait, résistant difficilement à la tentation de lui murmurer qu’il savait qu’il était sexy, qu’il n’était pas innocent, qu’il savait très bien ce qu’il faisait et qu’il pourrait mener Herbert où il le voulait, s’il le souhaitait. C’était peut-être ce qu’il aurait fait, dans une autre situation, peut-être qu’il se serait vexer, ou qu’il aurait essayé de le pousser dans ses retranchements, et sans doute jusqu’à son lit, parce que s’il y avait un domaine dans lequel il n’avait jamais échoué, c’était bien celui-là, même s’il ne le criait pas sur tous les toits. Mais c’était lui qui avait pris ce premier pas en arrière, après tout, lui qui avait laissé le doute l’envahir à ce point. “But well, we're friends right? It may ruin everything if we were to fuck. I don't have that many friends, I wouldn't want to lose this, you know?” - “Hm,” il acquiesça doucement, à peine perceptible avec la musique qui les entourait. Il comprenait, réellement. Caleb non plus n’avait pas beaucoup d’amis, et il ne savait pas si Herbert avait raison, il n’avait jamais vraiment eu cette expérience. Tous ses amis étaient restés des amis et ceux qui n’étaient pas restés des amis, Caleb ne voulait pas qu’ils le soient de toute façon. Il n’avait jamais rien vu de mal à cela, ses frères prenaient déjà plus de place qu’en était disponible, de toute façon. Pourtant à ce moment-là, l’idée d’avoir en Herbert un ami, un vrai ami, qui ne fasse pas partie de sa famille et dont l’amitié ne serait pas qu’une simple étape semblait étrangement attirante. “We’re kind of losers, aren’t we?” il finit par lâcher avec un petit rire, retirant enfin sa main du torse de son ami pour la laisser retomber contre son propre corps. “Cockblocked by our own fucking friendship, you don’t hear that everyday, do you?”

Herbert ne sait pas trop s'il espère que Caleb réfute ses propos ou au contraire les confirme. Il n'a pas l'habitude de revenir en arrière surtout pas après un baiser aussi électrifiant. Act first, think later if not at all serait un modo bien plus adéquat pour décrire le potioniste. Mais la question de son ami a brisé le mirage dans lequel ils se sont plongés, engaillardis par le beat de la musique, la chaleur des corps mêlés, le miel des alcools ingurgités. il se tient un peu trop droit, un peu trop raide en cherchant dans son regard, dans son visage, une indication que sa réponse est la bonne, qu'il ne l'a pas blessé. Ce serait dommage de perdre Caleb par ses paroles qui cherchaient justement à atteindre l'exact opposé. To kiss or not to kiss, that was the question. to lose or not to lose, is now the answer.

Et quand Caleb ne le contredit pas, et quand il ne s'éloigne pas, et quand il ne s'énerve pas, Herbert lâche un sourire rassuré. "The best losers in town. There should be a trophee for people like us." Il lui envoie un clin d'oeil, passe par l'humour et la nonchalance pour masquer toutes les petites interrogations et les tracas qui glissent dans son esprit. La main de Caleb quitte son torse et ils retrouvent tout deux une certaine distance, pas encore trop éloignés l'un de l'autre, mais assez pour que leurs deux corps ne se touchent plus, toujours assez proches pour pouvoir s'entendre au-dessus du tempo de la musique. "No you don't, but we're not everybody so that shouldn't come as a surprise. And you know what they say right? Better a great friendship than an awkward fuck" Herbert passe une main dans ses cheveux, ses yeux sont rieurs et sa posture un peu plus détendue. Il n'y a qu'un léger résidu de son inquiétude qui subsiste, n'étant pas du genre à s'apesantir sur tout ce qui pourrait briser la carapace de je-men-foutisme derrière laquelle il cache ses fêlures. "So what now friend? Will you still stay the night with me now that you can't have my handsome body? And in that case we should start dancing again or walking away because I'm sure we're looking like two bloody idiots doing nothing on the dancefloor..." Et de lancer un geste vague entre leurs deux corps imobiles puis en direction de toutes les autres personnes qui se meuvent autour d'eux au rythme de la musique. Herbert essaie de balayer ainsi une maladresse ou un inconfort qui pourrait subsister, ne sachant pas trop sur quel pied danser alors qu'il ne s'était jamais retrouvé dans cette situation bien particulière.