BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal


 

 REMON ⊹ rose-colored memories

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Invité
Invité
Anonymous
REMON ⊹ rose-colored memories Empty
rena marsh
While they talked they remembered the years of their youth, and each thought of the other as he had been at another time.
Il y avait toujours quelque chose à faire, à Gracefield, du moins pour eux, ceux qui essayaient d’organiser un semblant de résistance. Les choses semblaient parfois désespérées, en particulier lors de nouvelles arrivées. Les premiers temps étaient souvent difficiles,  personne ne devrait vivre ce qu’ils vivaient et personne ne les prévenait avant qu’il ne soit trop tard. Ca faisait plus de trois ans maintenant, pour lui, et une sorte de routine s’était installée malgré tout, couplée à un certain degré de fatalisme, c’était sa vie maintenant, il fallait faire ce qu’il pouvait pour aider les autres, mais c’était tout ce qu’il pouvait réellement faire.

Rena était arrivée quelques mois auparavant et il avait bien compris que l’adaptation n’était pas facile pour elle. Elle trainait un peu autour de la meute de Javi, sa meute, mais elle semblait assez méfiante, dans la retenue. Simon avait du mal à le comprendre, parfois. Il avait été transformé par Javier et Javier était devenu son alpha avec une facilité presque déconcertante, c’était une des seules choses qui avait eu du sens, à l’époque, lorsque tout était confus et désespéré, il n’avait pu trouvé du confort que là dedans, dans le fait qu’il n’était pas seul, qu’il y avait d’autres loups, qu’ils comprenaient ce que les autres ne pourraient jamais comprendre. Du moins, il ne le leur souhaitait pas.

Il avait eu un peu de mal à l’approcher, au début. Leur relation remontait à des années auparavant, à Poudlard, à une époque où les choses étaient encore relativement simple, même s’ils avaient tous l’impression que rien n’allait. Ils étaient sortis ensemble quelques temps, puis ils avaient arrêté et ils s’étaient recroisés à plusieurs reprises, sans que leur relation ne soit aussi fusionnelle qu’elle avait pu l’être. Et puis elle était arrivée ici, et Simon l’avait tout de suite reconnue, évidemment. Ils avaient un peu parlé, elle était devenue louve entre temps, leurs destins étaient similaires malgré toutes les différences qui les opposaient. Mais Rena était toujours restée un peu en retrait.

Il l’avait vue de loin, alors qu’elle semblait grignoter à une des tables qui avaient été installées près de leurs habitations. “Je peux m’assoir ?” il lui avait demandé, une fois arrivé à sa hauteur. Il ne savait pas vraiment quoi lui dire, il savait que lui demander comment ça allait serait stupide, personne n’allait vraiment bien ici. Il s’éclaircit la gorge avant de finalement laisser les mots couler de ses lèvres, “je voulais juste te dire que,” il hésita un instant, “je suis là, si tu veux parler ? J’attends rien de ta part ou quoi que ce soit mais, juste, je suis passé par là.” Il finit en rougissant légèrement, c’était excessivement difficile, de parler aux gens.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
REMON ⊹ rose-colored memories Empty
Le temps passe terriblement lentement, à Gracefield. Les longues heures d’attente – qui finissent par se compter en jours – entre chaque battue sont presque moins supportables que la course effrénée pour la survie. Elle l’a vite compris, reste là sans avoir bien de but dans la vie, sinon que d’attendre les trois sons de cloches fatidiques. Ici, elle n’est assurément pas la plus vieille, mais elle a déjà renoncé à compter les chasses auxquelles elle a survécu, les mois qui ont passé, le nombre de fois où le soleil s’est couché, puis relevé. Etrange comme l’ordre du monde n’est pas chamboulé, alors même qu’il ne lui reste plus rien, plus rien d’autre que l’attente languissante. Où elle lève le nez, cherche une réponse dans le ciel, dans les vagues qui s’écrasent sur la plage, dans les feuilles qui frémissent au vent. Mais surtout pas auprès de toutes ces autres personnes qui grouillent sur l’île, vivent le même enfer qu’elle, cherchent un moyen de survie, une échappatoire. Sans se rendre à l’évidence. Ça ne sert à rien de lutter.

Dans cet enfer, elle est bien seule, à sa table, observe d’un air distrait les rainures qui parsèment le bois, les tâches qui ont encrassé la planche. Elle ne doute pas un seul instant qu’il puisse s’agir de sang. Surement pas de nourriture. On ne gaspille pas de cette façon la nourriture, on y fait bien trop attention, de tout manger et de ne pas en laisser une miette. Cette place, à table, ne lui est guère familière. Mais la précédente battue lui a laissé une blessure à la jambe, une douleur irrationnelle, et il est bien plus agréable de s’asseoir sur un banc, de pouvoir la tendre sans trop forcer, plutôt que de s’asseoir le cul par terre. Elle est plus habituée à se trouver un coin plus abrité et solitaire, ne pas s’exposer de cette façon, au milieu de tout le monde. Mais même là, elle a trouvé le moyen de se trouver dos à un mur, pour avoir une vue dégagée sur les entrées, sur les autres occupants du coin. Réflexes acquis depuis longtemps, alors qu’elle grignote un bout de pain, les doigts resserrés un peu trop fortement sur la nourriture, comme si quelqu’un pouvait tenter de lui voler. Parce qu’elle en a bien vite fait l’expérience, que les survivants étaient prêts à tout. Ils ont bien tous été surpris de voir la jeune femme toute menue, famélique, se défendre avec autant de hargne, découvrir des crocs inhumains.

Mais la silhouette qui s’approche n’a rien de menaçante. Au contraire. Rena se surprendrait à se détendre un brin, sans pour autant pousser le vice à lui filer un bout de sa ration, qu’elle fini même d’avaler alors qu’il prend la parole. Et elle hoche la tête, le laisse s’asseoir, presque rassurée d’avoir un peu de compagnie, de ne pas se faire dévisager et juger de ses manières. Il ne lui en a jamais trop voulu, de sa méfiance, de la mise à l’écart qu’elle s’inflige elle-même. Etrange, mais aussi, et surtout, plutôt agréable. Les mille chemins qu’il emprunte pour aller droit au but l’amuse, sans qu’elle ne puisse vraiment discerner son dessin derrière l’entrelacs de détours. « Parler de quoi ? » Il n’y a aucune animosité dans son regard plongé dans celui de Simon, seul un pâle sourire qui remonte difficilement jusqu’à ses yeux. « De quel enfer on subit, d’à quel point c’est horrible, inhumain, cette prison ? » Elle ne s’y appesantit plus depuis longtemps. Ne supporte pas ces conversations teintées de désespoir. Ça ne fait rien avancer. Ils n’arrangeront rien en se plaignant de leur sort. « Je crois qu’y’a pas grand-chose à dire, Simon. » C’est comme ça. Et c’est tout. Elle préfère passer au-dessus, prendre pour acquis leur déplorable destin qui leur a échu, se concentre sur l’après, sur ce quoi ils ont encore une prise, sur ce qui peut leur permettre encore de subsister. « Mais c’est gentil. » Amusée, elle se penche, lui ébouriffe les cheveux, sans faire gaffe à leur nouvelle vie, reprend facilement de vieilles habitudes avec lui, une familiarité qui lui est salutaire. Sans se douter qu’il veut sûrement lui parler d’autre chose, qu’elle repousse toute autre possibilité inconsciemment, se referme une nouvelle fois sans prendre le temps d’y songer. « Y’a un truc qui te tracasse ? » Elle cherche encore un semblant d’empathie dans son cœur ratatiné sur lui-même, pourri de l’intérieur, grignoté par les vers. Cherche encore à se rendre digne de ses attentions, de leur amitié. Mais tout lui semble purs artifices, à l’heure actuelle, et chacun des mots qui lui échappent lui parait superflu.

@Simon Wen
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
REMON ⊹ rose-colored memories Empty
Simon l’observa longuement. Elle avait changé Rena, mais là encore, il supposait que lui aussi avait beaucoup changé. C’était difficile de l’entendre parler comme ça et Simon se savait hypocrite, parce que ces mots traversaient souvent son esprit. Ils étaient dans une situation inimaginable, ils n’en ressortaient probablement jamais, et définitivement pas comme ils y étaient entrés. C’était quelque chose qui grignotait ses entrailles avec hargne, cette idée-là, qu’ils allaient peut être sortir un jour mais que rien ne serait plus comme avant. Ils ne savaient pas ce qu’il se passait à l’extérieur de leur prison, ils ne savaient pas ce qu’étaient devenus ceux qu’ils avaient quittés, s’ils étaient toujours là, s’ils pensaient toujours à eux ou si ils avaient été totalement oubliés. Au début, Simon avait eu un espoir, qu’on vienne les secourir, qu’on vienne les chercher, mais cet espoir avait pris un sale coup dès la première Battue. Il s’en était réveillé changé, transformer en un loup garou qu’il n’aurait jamais pensé être, et il avait su que les choses seraient bien différentes, même si on venait les sauver, tout changerait pour lui. C’était devenu encore plus évident lorsqu’on lui avait gravé ce satané triangle sur la joue, un symbole ineffaçable de son statut et un moyen incorruptible pour le gouvernement de le contrôler. Mais Rena avait sans doute raison, il n’y avait pas grand chose à dire, leurs destins étaient probablement déjà scellés depuis longtemps.

Il acquiesça faiblement, grattant le bois de la table d’une main distraite. “Y’a un truc qui te tracasse ?” elle demanda, et Simon ne put retenir un petit rire amer. “Un truc, c’est loin d’être assez,” il lui répondit avec un léger sourire, tout de même. Ses pensées fusaient dans son esprit quasiment constamment, mais là en l’occurence, c’était elle qui le tracassait, parce que Simon avait bien remarqué qu’elle s’isolait, et il savait que les choses n’en seraient que plus difficiles ainsi. “Je sais que j’ai rien à dire sur tout ça, mais,” il commença, grimaçant à l’illogisme de ses propres mots, “j’ai eu de la chance d’arriver ici avec quelqu’un,” son père et lui avait été capturés en même temps, interrogés en vain, puis jetés ici, “et je sais que t’as besoin de personne, mais c’est juste plus … simple, d’avoir un semblant de vie normale, de pouvoir voir des visages amicaux, je suppose.” Le petit groupe de résistants qu’ils avaient créé rendait les choses bien plus aisées, pour lui, lui donner presque l’impression parfois que tout allait bien. “Surtout pour nous,” il ajouta rapidement. Les loups solitaires ne survivaient pas longtemps en général ou vivaient une vie de misère, les meutes étaient plus fortes, Simon l’avait bien compris, cela aussi, et il aurait aimé que Rena voit cela comme l’évidence que c’était.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
REMON ⊹ rose-colored memories Empty
Il est amusant, Simon, dans son malaise et ses hésitations. Elle en viendrait presque à sourire, en l’observant faire. Se tordre dans tous les sens, chercher à poser ses mots, ne pas s’embourber dans quelques paroles inutiles. Ménager encore son amie. Elle s’étonne encore qu’il garde cette prévenance aux battues, qu’il soit encore capable de cette attention. Il y en aurait eu plus d’un pour se rétracter, pour virer au pire, détruire le moindre espoir qui respire encore dans leur cocon. Chaque mot est posé pour essuyer son égo, la ménager, ne pas trop lui faire de peine. Ne surtout pas être trop direct. Alors qu’elle n’attend que ça, le voit venir, s’en amuse presque, de la situation dans laquelle il s’embrouille lui-même, incapable d’aller droit au but. D’expliquer un ressenti pour en voiler un autre, ne pas trop s’attarder sur les véritables plaies qui les griffent. « C’est pas plus simple. Mais c’est plus douloureux quand ils crèvent à leur tour. » Sciemment, elle choisit peut-être l’exemple qui remet le moins en cause l’autre parti, alors-même que d’autres idées lui viennent en tête. Quelqu’un qui te pousse en avant pour te laisser faire diversion. Quelqu’un qui te vole ta nourriture, ton kit de survie, ton dernier cadeau des sponsors. Les trahisons ne manquent pas, à Gracefield. Elle ne s’étonne plus de rien, lorsque l’humain est poussé dans ses pires retranchements. Se demande trop souvent comme elle a encore pu ne pas céder, rester intègre et droite dans ses bottes, un minimum. Il aurait été si facile de se jouer de certains, de virer traitre en plus de solitaire. Elle s’y est essayé de nombreuses fois, chez les Greyback. Ne devrait pas avoir tant de mal à reproduire ce schéma-là. Et pourtant, un semblant d’humanité la raccroche à une certaine justice, à prendre ce qu’on lui donne, plutôt que de profiter des autres.

C’est un regard amusé qu’elle relève vers lui, le coin des lèvres retroussés. « Nous ? » Fait mine de ne pas comprendre, d’encore se leurrer. D’être assez bête pour ne pas vraiment saisir de qui il parle, ce dont il voudrait vraiment parler. Le sujet qui le tracasse depuis bien longtemps, pauvre louveteau. « Les loups tu veux dire ? » La tête penchée, elle observe, jauge de sa réaction. Se joue peut-être un peu trop de lui, finalement. « Tu peux dire les choses, promis. » Même s’il semble s’être enfermé dans une drôle de gêne à son égard, qu’elle a bien du mal à comprendre, alors qu’il s’entête à passer par une dizaine de détours, pour finalement lui laisser la parole à elle. « Je crois qu’on a dépassé le stade du "j’ose rien te dire", non ? » Il lui semble, en tout cas. Elle a confiance en Simon depuis bien assez longtemps pour garder une fière franchise en sa présence, sans craindre d’omettre des éléments. Il mérite mieux. « Y’aura plus jamais de vie normale, pas une fois passé loup-garou. C’est fini, Simon. » Elle l’a assimilé depuis longtemps, s’y est faite, à force de se le faire entrer dans le crâne à grands coups de griffes. Il n’y a eu personne pour être tendre avec elle. Surtout pas aussi têtue qu’elle l’a été. Elle n’a pas tardé à s’y faire, réussit même à vivre avec, sans vraiment savoir comment ni pourquoi. L’habitude, aussi malheureuse soit-elle. « Je suis ravie que ta transformation et ta relation avec ton alpha se passe bien, vraiment. » Et cette fois, c’est peut-être un peu mentir, finalement. Parce qu’elle en est un brin jalouse, et parce que Simon n’a pas eu tant de chance, pour finir aux battues. « Outre… tout ce bordel autour, j’veux dire. » Maigre sourire qui ne parvient vraiment à rattraper les désastres qui leur tombe dessus chaque jour. Il n’y a pas de chance, aux battues. « Mais je suis pas persuadée que c’est ça qui va nous sauver. D’être ensemble. » Pourtant, elle est bien la première à les observer faire, ces illuminés de la Résistance de Garcefield. A parfois prêter main forte, partager ses denrées, s’il le faut. Sans jamais trop s’approcher pour autant, encore trop méfiante, surtout lorsque les regards des loups se posent sur elle. « Y’en a toujours pour profiter de leur position, Simon. » Malheureusement. Et l’expérience lui a appris à bien se garder de donner du pouvoir aux autres, tant qu’elle le peut.

@Simon Wen
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
REMON ⊹ rose-colored memories Empty
“Les loups tu veux dire ?” elle lui demanda après un instant. Il ne lui répondit pas, se contenta de lui jeter un regard qu’il pensait peu équivoque. Simon avait toujours trouvé ces sujets difficiles à aborder. Avant d’en être un, Simon n’avait pas croisé énormément de loups, n’avait jamais osé leur demander comment ils vivaient cette différence, si leurs relations avec les autres étaient plutôt fusionnelle ou au contraire pas du tout. Tout ce qu’il savait, il l’avait appris dans des livres. Et il avait fait l’erreur de penser que c’était le chose de chose qui n’arrivait qu’aux autres, et que lui serait toujours protégé de cela. La vie lui avait démontré qu’il avait eu tort, et Simon avait compris que chaque loup était une personne avant tout et qu’en tant que tel, ils étaient tous très différents, vivaient leur lycanthropie de manière totalement disparate et que tous n’avaient pas eu de la chance, ou ce qu’il considérait être de la chance, en tout cas.

Simon grimaça en entendant la défaite et la fatalité dans sa voix et dans ses mots, mais il savait que Rena n’avait pas tort, pas dans la société dans laquelle il vivait, en tout cas. Tant que rien de changerait, ils pouvaient effectivement faire une croix sur une vie normale, et s’il essayait de garder la face, la plupart du temps, l’espoir s’amenuisait au fur et à mesure que les mois passaient. Mais Rena était clairement dans un état d’esprit différent, à des kilomètres du sien, elle semblait déjà avoir abandonné et c’était peut-être parce qu’il l’avait connue si différente que c’était si compliqué à accepter, à réaliser que la Rena qu’il avait connu à l’école n’existait plus et à se dire que lui aussi avait sans doute changé du tout au tout, même s’il ne s’en rendait pas forcément compte.

“Je sais,” il finit par lui répondre lentement, “je sais que rien n’est normal ici et que t’as raison, il y aura toujours des gens malhonnêtes et des connards pour profiter des autres mais …” c’était toujours ça de pris, ils allaient tous finir en chair à canon, de toute façon, ils l’étaient déjà. "Ça rend les choses plus simples au quotidien, je suppose. Et peut-être que ça me retombera dessus, peut-être qu’un jour je me rendrais compte que tout ça n’était qu’un leurre, mais je préfère avoir confiance, en eux, en moi,” en son instinct qui semblait à présent presque infaillible. “L’offre est là, si un jour tu décides d’avoir confiance, toi aussi,” il finit simplement. La meute serait toujours là pour l'accueillir, la Résistance aussi.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
REMON ⊹ rose-colored memories Empty
Il y a toujours eu cette étincelle, chez Simon, ce petit je ne sais quoi qui ne le rendait pas forcément plus naïf, mais juste plus empreint de gentillesse, d’une bonté naturelle que Rena aurait dû lui envier. Mais encore une fois, à la place, elle n’a que l’envie de se retourner pour mordre de plus belle, ne surtout laisser passer aucune possibilité de l’attendrir. Dommage pour elle, il a passé le point de non-retour depuis longtemps, éveille un peu trop d’affection chez elle. Il dépense trop d’énergie à essayer de la réconcilier avec elle-même, et l’attention est bien trop touchante pour qu’une esquisse de sourire ne se dessine pas. Elle lui envie, finalement, cette capacité à accorder sa confiance, à ne pas trop s’interroger et seulement suivre le mouvement. Sans parvenir à vraiment savoir si ça lui réussit ou non. Après tout, il s’est bien retrouvé à Gracefield. « Confiance en quoi ? » La curiosité transcende la pupille, alors qu’elle cherche une réponse dans les yeux noirs du jeune homme, un semblant d’espoir, peut-être. Une lichette de générosité, qu’elle aimerait bien s’approprier à son tour. Qu’il lui permette de connaitre la même insouciance que lui. « En Javier ? » Depuis le début de la conversation, il s’amuse à ne rien dire, se voiler dans les sous-entendus, sans ne jamais viser vraiment quelqu’un, rien de précis. Il n’y a qu’elle pour vraiment pointer du doigt le véritable sujet de la conversation. Parce qu’elle a besoin de tangible, de concret, ne laisse le flou envahir leur conversation. De franchise. S’il te plait, Simon, cesse de détourner la conversation. Après tout, c’est bien lui qui est venu parler. Et pas l’inverse. « Je l’aime bien. Vraiment. Il a l’air plutôt cool comme alpha, j’peux pas lui reprocher ça. » A-t-elle vraiment quelque chose à lui reprocher ? Elle en doute. Et elle n’a jamais prétendu qu’il puisse être le problème, elle se sait bien la seule source de ce conflit qui l’oppose à elle-même. Elle n’a besoin de personne d’autre pour couler. « Mais donner autant de pouvoir à quelqu’un sur moi… je suis juste pas capable, Simon. Pas de manière consentie. » Malgré toute cette mascarade qui se joue à Gracefield, la terrible situation dans laquelle ils se trouvent, elle aime encore à penser qu’elle peut diriger un pan de sa vie. Drôle d’idée, pour une prisonnière.

Seule face à Simon, elle cherche encore ses mots, peine à savoir comment s’y retrouver, dans le flou artistique dans lequel ils se sont plongés. Il y a des années encore de vide à combler, entre eux, et elle n’est pas bien sûre d’être capable de rattraper le temps perdu et de colmater les brèches qui se sont creusées entre eux. Mais il y a des mots qui peinent à passer le seuil de ses lèvres, à trouver leur place dans le silence qu’elle laisse planer, percluse d’hésitations. « J’ai vécu l’enfer dans la meute dans laquelle je suis tombée. » Le temps lui a appris à relativiser, peut-être. Mais elle se souvient encore trop bien des premiers instants, de ses trop nombreuses tentatives de fuite, et des réprimandes. On a choisi une vie à sa place, et elle n’a eu d’autres choix que de s’y conformer. « On m’a pas transformé par erreur, à cause d’une perte de contrôle. On m’a transformé sciemment. Parce qui parait que j’avais de quoi faire une bonne louve. » Quelle belle idiotie. Elle aurait aimé croire que Fenrir avait trop bu, ce soir-là, d’ainsi s’amuser à ses dépens. Mais si l’alpha l’exige… « Je veux pas redonner cette emprise sur moi à quelqu’un d’autre. » C’est étrange, de l’avouer ainsi à voix haute. Faut dire qu’elle n’a jamais trop eu la possibilité de se confier, ces dernières années. Elle n’aurait jamais cru se sentir aussi seule, un jour, mais l’expérience lui a appris à vivre avec, étrangement. « Tu comprends ? » Il y a presque une supplication, dans ses yeux, dans sa voix, à chercher une réponse, un assentiment dans le regard de Simon. « Ça change rien au fait que je suis là, hein. Je mets déjà la main à la patte, pour votre Résistance. Ok, je suis peut-être pas la plus investie. Mais… je suis déjà là, quoi, un minimum. » On peut bien le lui reprocher autant qu’on veut, de se mettre à l’écart – et Herbert n’y manque jamais – mais ce n’est pas par pur plaisir qu’elle agit de cette manière. Loin d’être bête, elle a bien saisi les avantages de la Résistance, et tient bien à ne guère s’en éloigner.

@Simon Wen
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
REMON ⊹ rose-colored memories Empty
“Confiance en quoi ? En Javier ?” Simon acquiesça lentement, “aussi, oui,” il répondit. En Javier, en lui, en tous ceux qui faisaient de leur mieux pour essayer de changer quelque chose, de créer un semblant d’unité dans le merdier dans lequel ils étaient. Il savait, objectivement, que son expérience était différente de la sienne, qu’il était bien tombé, parce que c’était Javier et pas quelqu’un d’autre, que Javier avait été fait pour être un alpha, un bon alpha et Simon s’était jeté corps et âme dans cette relation sans y réfléchir à deux fois. Peut-être que dans d’autres circonstances, ailleurs, s’il avait été mordu en étant libre, peut-être qu’alors les choses auraient été différentes, mais pas ici. Ici il avait eu besoin de son alpha, besoin de trouver un sens à tout ce qu’il se passait, de se répéter jusqu’à y croire que ça n’était pas la pire chose, qu’il pouvait faire quelque chose de cette nouvelle existence, que l’horreur des transformations en valait le coup, que c’était bien, vraiment, que ça le rendait fort, plus qu’il ne l’était avant, et surtout, que rien n’était laissé au hasard. Ça ne marchait pas toujours, mais ça marchait assez pour qu’il ait pu survivre jusqu’ici.

Il étouffa une grimace de dégoût aux mots de Rena, se rappelant, encore une fois, que pas tous les loups n’étaient bons, qu’ils n’étaient que des gens après tout, et qu’il y en avait d’horribles, qui faisaient ce genre de choses. “Je comprends, oui," lui répondit-il. Il ne savait pas comment ça se passait, dehors, mais il espérait que ce soit ce genre d’alpha la minorité, et pas Javier, il espérait qu’il n’ait pas à se battre contre les siens s’il venait un jour à sortir d’ici. “Je sais, et c’est bien, et … t’es obligée de rien, en soit,” il y en avait plein qui ne faisait qu’attendre que les choses se passent, et Simon les comprenait aussi, d’une certaine façon. Lui avait la résistance dans le sang et dans la tête depuis des années, se battre était devenu le seul moyen de vivre, la seule chose qu’il faisait vraiment, mais il essayait de ne pas trop juger ceux qui ne fonctionnaient pas de la même façon. “Mais au-delà de la Résistance, tu te sens pas … seule ?” il demanda après un moment, “désolé si c’est une question étrange mais, je sais que la meute prend beaucoup de place, quand on est dedans, que c’est quelque chose qui peut parfois être trop, même. Mais je sais pas ce qu’il se passerait si elle n’était plus là pour moi, et si ça serait même possible, d’être juste … moi.” Il savait qu’il y avait plein de loups solitaires, il savait aussi que ça n’était pas généralement recommandé, mais il n’avait jamais vraiment eu l’occasion d’en discuter d’un point de vue interne, de voir ce que c’était vraiment pour quelqu’un qui n’avait plus de meute. Mais là encore, tout était soumis à des exceptions. “Enfin, j’imagine qu’il vaut mieux être seule que dans une mauvaise meute.” Il avait de la chance, vraiment.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
REMON ⊹ rose-colored memories Empty
Peut-être que c’est ça, qui lui manque. De vraiment comprendre Simon. Ils ont beau parler, tenter de s’exprimer, affirmer comprendre ce qu’expose l’autre, s’écouter, jamais ils ne s’entendent vraiment. Ce serait comme ça, si vous faisiez partie de la même meute ? Elle a révolue toute idée de fraternité, d’entraide juste et sincère, mais l’idée est bien là, pourtant, quelque part, à la narguer, lui tirer la langue, lui faire miroiter une meilleure alternative. Peut-être qu’il y a encore un espoir, un espoir qu’elle est bien en mal d’imaginer, idiote qui préfère s’enfoncer dans sa propre bêtise, à se croire assez forte pour se relever seule, sans venir quémander l’aide de personne. Mais le rêve tant attendu prend des allures de cauchemars, lorsqu’il survient enfin. « J’en ai tellement rêvé, d’être seule. T’imagine même pas. » Ça l’a hanté nuit et jour, chaque fois qu’elle cherchait à s’endormir, chaque fois qu’elle contemplait les ruines de cette vie qui lui a été donnée. Une étendue de bêtes sauvages, de caravanes puantes, une nature désolante, des aboiements pitoyables. Il n'y a jamais rien eu pour lui ravir l’horizon. Elle s’est enfoncée seule dans son désarroi, sans trouver de bouée de sauvetage, s’est contentée de ce terrible réflexe primordial qui prend l’animal, en situation de danger : fuir. Et les tentatives s’étaient faites nombreuses, trop nombreuses pour les compter. Pour chaque fois revenir à ce foutu point de départ, entre les griffes de Greyback.

Elle ne sait trop s’il cherche vraiment à lui tirer quelques réactions, entendre le palpitant s’emballer, la voir frémir. Prouver qu’il reste encore une once d’humanité et de sensibilité en elle. Mais il y réussit, bien, chaque fois, à toucher la corde sensible. « Bien sûr que c’est étrange, de soudain être seule, de ne plus la sentir, la meute. De ne plus appartenir à rien. » Et c’est bien le plus frustrant, de s’en rendre compte aujourd’hui. D’être là, seule, et de ressentir ce vide dévorant qui se fait sa place en elle, percevoir le loup qui hurle à l’agonie, à la recherche des siens, quand bien même elle n’a jamais osé les appeler ainsi. « C’est viscéral, ça se contrôle pas, c’est juste le cœur, l’animal, qui a besoin de sa meute. Je pense pas qu’on puisse faire grand-chose. » Elle s’est résolue à cette drôle de fatalité toute seule, s’enterre dans son propre mal-être sans chercher à attraper les solutions qui se présentent. Trop fière, trop campée sur ses positions, pour l’envisager même comme une voie possible. Pourtant, ce n’est pas faute d’essayer, ils sont trop nombreux, à chercher encore à la tirer en avant, pauvres fous. « Puis y’a mon foutu cerveau qui me rappelle que, finalement, mieux vaut être seule que mal accompagnée, ouais, comme tu dis. » Guerre éternelle qui se joue entre le cœur et l’esprit. Elle cherche un semblant de réponse, sans jamais obtenir les mêmes retours, à perpétuellement balancer de l’un à l’autre. « Je sais pas qui a raison, hein. Je pense qu’y’a pas de bonnes réponses non plus. » Juste elle, et ses choix. Souvent terriblement mauvais.

Sur la table, elle trouve bien le moyen d’éviter son regard, pour se réfugier dans le déni, ne pas avoir à extirper trop de vérités de son chapeau pour faire tout l’inverse que de le rassurer. « C’est douloureux, d’être seul, en tant que loup, je trouve. Même si je les hais, ça fait un vide, et putain c’qu’il est difficile à combler. » Encore aujourd’hui, Fenrir hante ses cauchemars, et elle n’est pas sûre d’un jour être capable de s’en défaire. Il lui colle à la peau, le vicieux, et chaque nouveau pas qu’elle fait lui intime de se retourner, pour tenter d’y croire, à cette illusion de sécurité. Et malgré tout, c’est douloureux, ce vide. Comme amputée d’une part d’elle-même. « C’est compliqué. » Bon résumé, qui s’accorde pourtant à la vie entière, finalement. Elle pourrait bien poser cette phrase n’importe quand, qu’elle ne serait pas étonnée que le contexte s’y prête. « Tout est compliqué de toute manière. Sauf Gracefield. Suffit de survivre, de savoir courir. » L’ironie lui pique les lèvres, en relevant le regard vers lui. C’est vrai qu’ils n’ont pas à réfléchir à grand-chose. Suffit de manger, de dormir, d’échapper aux sorciers qui viennent s’amuser d’eux. Pas grand-chose, en somme. « Tu crois qu’on saurait s’y réadapter, au monde extérieur, si on finissait par sortir ? » Elle a encore du mal à l’imaginer, la réalité qu’ils ont autrefois connue. Déjà, alors que les évènements se précipitaient pour conduire à la situation actuelle, elle n’était guère rassurée, comme plongée dans un drôle de cauchemar dont elle n’était pas sûre de se réveiller. Mais c’était rien, tellement rien, au vu de sa situation actuelle, surréaliste au possible.

@Simon Wen
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
REMON ⊹ rose-colored memories Empty
Il écouta alors qu’elle parlait, beaucoup, beaucoup plus qu’avant. Comme s’il avait, d’une certaine manière, réussi à desserrer un des nombreux boulons qui tenaient sa carapace en place, comme s’il pouvait apercevoir une minuscule partie de la Rena d’avant, celle qu’il avait connue à l’école, celle dont la présence avait été si précieuse à ses yeux. C’était étrange, et la réflexion ne cessait de revenir dans son esprit, à quel point ils étaient différents. Même lorsqu’il y repensait, lorsqu’il revoyait les images de leur amourette d’écoliers, il avait l’impression de regarder la vie de quelqu’un d’autre. Tout avait tant changé, eux y compris.

Et elle avait raison, évidemment, quand elle disait que le loup, l’animal, avait besoin d’une meutre. Ils n’étaient plus humains, ils n’étaient pas animaux non plus, mais cet sorte d’entre deux étrange dans lequel ils vivaient leur donner des instincts bien différents de ce qu’ils auraient pu imaginer. Lui le ressentait ainsi, en tout cas. Il avait connu quelques loups avant, mais personne ne pouvait vraiment comprendre à moins de l’être aussi, personne ne pouvait comprendre la sensation d’être un loup, d’avoir cette présence puissante à l’intérieur de soi, de ne pas pouvoir échapper à son instinct, et difficilement à sa meute. Personne, pas les humains, sans doute pas les halfers non plus. Et Simon grimaçait rien qu’à l’idée de devoir un jour vivre sans meute, sans Javi, sans Jun Lee, sans Teddy, l’idée lui paraissait insupportable.  

Il laissa échapper un petit rire amer. Gracefield était simple, c’était vrai. Gracefield était un endroit où seule la survie et l’instinct faisaient sens, et c’était tout ce qu’ils étaient, la survie et l’instinct.

“Shit,” il souffla alors que Rena venait de lui poser une nouvelle question, une de ces questions auxquelles il n’aimait pas penser. “Je sais pas," dit- il avec un long soupir. “Ce serait facile de rester ici, non ? Tout est … simple, pas de responsabilités, pas de questions, à part quand sera la prochaine battue. Tout est ordonné, tu sais ce que tu dois faire et ça s’arrête là.” Simon aimait beaucoup quand les choses étaient simples et claires, limpides, quand il pouvait se contenter de suivre les ordres ou les recommandations d’autres, sans avoir à réfléchir à outrance. “Mais c’est pas une vie qu’on a ici et … j’ai aucun doute sur le fait qu’on sera tous complètement paumés, si un jour on sort d’ici,” détruits, sans doute, également, “mais c’est pas ça qui me fait le plus peur.” Il pouvait sentir le nœud se former dans sa gorge, familier, comme il le faisait à chaque fois que ces sujets-là étaient abordés. “Je- J’ai peur de sortir d’ici, parce que j’ai peur que tout ait changé dehors, qu’on m’ait oublié, que-” que Kad se soit habitué à une vie sans son frère, que Sohan ait trouvé un autre ami, qu’Ethan soit tombé amoureux de quelqu’un d’autre, qu’il soit heureux avec quelqu’un d’autre, qu’il n’ait plus besoin de lui, “je sais que ça sonne, stupide et égoïste mais …ça fait tellement longtemps que je suis là, et c’est cette idée de sortir un jour qui me fait tenir, de savoir qu’il y a des gens dehors que je veux revoir, mais je peux pas m’empêcher de penser,  parfois, que je préfèrerai rester ici que sortir et réaliser que ces gens-là sont passés à autre chose.” Ça le tuerait, d’une certaine manière. “Désolé,” il dit après une seconde, en secouant la tête. “T’en penses quoi, toi ?”
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
REMON ⊹ rose-colored memories Empty
On aurait pu croire qu’il aurait été facile, de taire les pires réflexions, de cesser de penser, de se concentrer sur l’immédiat. C’est ce à quoi elle s’échine depuis trop longtemps, Rena. Elle ne tente même plus de trouver un sens à cette histoire, un horizon plus doux. Chaque jour qui se lève ne fait que la conforter dans l’instant présent, auquel elle cherche à s’habituer, à s’abrutir d’une normalité qui ne devrait pas l’être, à ses yeux. Et pourtant, la réalité se transforme, se modèle au gré de l’expérience, et toujours, il y a cette question qui hante son quotidien : qu’est-ce que la normalité ? Elle n’est plus capable de le définir, de s’en faire une idée précise. Peut-être ne sont-ils que revenus à l’état le plus primitif de l’homme. Peut-être que ce n’est pas si détonnant, finalement, les battues. La jauge de l’acceptable et de l’inacceptable ne cesse de se moduler, de se hausser et s’abaisser selon les individus et les siècles passés. Quelques années en arrière, ils ne se seraient pas imaginés se réunir autour de telles considérations. « Tu vois. C’est ça le pire. C’est là qu’on sait qu’ils nous ont brisé. » Eux, là-haut, qui se repaissent de leurs peurs, de leur mal-être, des eaux troubles dans lesquelles ils naviguent. Chaque instant leur fait craindre le pire, un récif traitre qui pourrait bien leur perforer les poumons, laisser l’eau s’y insinuer et peu à peu les étouffer. C’est une longue agonie à laquelle ils sont condamnés. « Gracefield ne nous parait pas si terrible, à force. On s’y habitue, et on en vient à craindre le monde extérieur, la réalité. » Mais qui sait vraiment quel nom a-t-elle, cette réalité. Sur quoi peut-on la modeler, et sur quel modèle se calque-t-elle. Personne ne peut se targuer d’en connaitre la réponse. « On n’a pas à penser à une guerre. A gagner de l’argent pour payer notre loyer. A acheter un cadeau pour l’anniversaire d’un collègue qu’on déteste. A remplir de la paperasse encombrante. » C’est du détail, mais du détail qui a son importance. Elle remet en doute tout ce qui a bien pu marbrer sa vie de complications, prête à déjà s’affranchir de bien des conventions. L’évolution de l’homme n’a fait que lui compliquer la vie, finalement, et aujourd’hui, ils retrouvent une simplicité qui s’est perdue depuis trop longtemps. « C’est simple, Gracefield, et c’en devient confortable. » Le plus déroutant est là, ce confort qu’ils trouvent, à ne jamais avoir que quelques pâles objectifs de vie. On ne construit pas un monde de cette manière, mais on vit avec. « A force de survivre, j’imagine qu’on crèvera pas si vite et qu’on continuera encore un moment à tenir le coup, à chaque nouvelle battue. On a pris le pli. » Drôle de fatalité qu’ils ont embrassé. Et peut-être que, finalement, ce sera à eux de se lasser, pour finalement mettre un terme à cette mascarade. Céder au désespoir et se noyer pour mieux trouver le repos. « J’ai envie de m’échapper, comme j’avais envie de fuir les Greyback. C’est juste… instinctif. Mais quand je me mets à y réfléchir, à me poser un peu… bah je me rends bien compte, à quel point c’est idiot. J’y gagnais quoi, à fuir les Greyback ? Une punition. Et même si j’arrivais à m’enfuir, alors quoi ? J’aurais pas su vivre seule dans le monde extérieur, pas comme une louve. Bah ici, c’est la même chose. Je veux sortir, je veux rompre le sort, ne pas juste obéir et me cantonner à ce à quoi on nous a condamné. Mais à quoi bon, si y’a plus rien pour moi, dehors. » Et à chaque jour qui passe, les raisons de s’en sortir s’amaigrissent.
@Simon Wen
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
REMON ⊹ rose-colored memories Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

REMON ⊹ rose-colored memories

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

SMOKE AND MIRRORS :: PLAYGROUND :: DEATHLY HALLOWS :: rp terminés