BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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MessageSujet: (shangwu) almost enough.   (shangwu) almost enough. EmptyDim 25 Oct - 22:16
mengwu wang
mai 2007, surrey hills
Ils avaient, enfin, pu prendre le temps de reparler de la rencontre douloureuse avec Lesath, dans l'intimité retrouvée d'une pièce annexe à celle où Shaula et Mengwu se retrouvaient habituellement (il y avait moins de risques, ainsi, à être interrompus par l'un de ses frères, avait plaisanté Mengwu avec sa douceur habituelle). Shaula s'était excusée dans les formes, qui avaient été chassées par le sourire compréhensif du sorcier – ce n'était rien, lui avait-il assuré, et lorsqu'il s'était à son tour excusé pour le comportement de Quon, Shaula avait repris une gorgée de son thé, en même temps qu'un peu de contenance, au souvenir de sa honte cuisante, à base de jus de fruit, et de ce regard qui l'avait saisie à la gorge.

Ils décidèrent de se revoir alors qu'ils achevaient de boire leurs thés respectifs, les abcès crevés et le léger malaise qu'avait provoqué le regard de Mengwu sur elle et Quon, quelques instants plus tôt, écarté par leur conversation plaisante ; ailleurs, cette fois, pour prendre l'air, sortir de Londres – Shaula ne pouvait que comprendre l'envie de Mengwu de se ressourcer, loin de l'atmosphère du casino chargée de bruit et de lumière.

Lesath n'exprima qu'un vague désintérêt à la mention de ce nouveau rendez-vous : l'extérieur l'intéressait peu, et la mention de pique-nique acheva de le conforter dans son absence – si Mengwu s'était montré poli et à l'écoute, son frère ne semblait pas pressé de le revoir pour l'instant. Un soulagement pour sa jumelle, qui ce jour-là, transplana jusqu'au MCC le cœur débarrassé du poids de la désapprobation de Lesath : avoir son assentiment, même tacite, restait un besoin insidieux qui lui collait au torse depuis l'enfance.

Shaula attendit quelques instants, suivant les silhouettes des sorciers pénétrant au casino, autrement plus nombreuses en ce début de soirée, cherchant inconsciemment de ses yeux verts le regard qui la suivait depuis qu'ils s'étaient vus – et son cœur manqua un battement en accrochant celui de Mengwu.

Shaula réprima une nouvelle vague d'inconfort en se rendant compte qu'il s'agissait d'une pointe de déception, et chassant ces ressentis déplacés, lui sourit avec douceur. « Bonsoir. » Elle resserra sa main sur la bandoulière de son sac en cuir, aussi léger qu'une plume en dépit de la quantité généreuse de nourriture qui s'y trouvait : piyaz, kofte végétariens, dolmas, et d'autres spécialités turques qu'elle n'avait pu s'empêcher de prendre, afin de lui faire goûter et de lui faire ramener, ensuite. « Lesath te passe le bonjour. » Un fin sourire flotta sur ses lèvres à la mention de son frère – un sujet qui avait pris une dimension comique, désormais qu'il ne se trouvait plus entre eux, avant qu'elle ne lui demande, gardant encore sa main à elle, avant d'avoir son accord pour prendre son bras et transplaner ensemble : « Tu es prêt ? »
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Une douce fébrilité l’a occupé pendant toute la journée et l’a rendu complètement incapable de travailler, une heure avant le moment défini avec Shaula pour se rejoindre devant le MCC. Mengwu en a profité pour garnir son sac d’une couverture, de deux pulls (sait-on jamais) et de passer chez Mme Zhao pour quelques baozis végétariens et des sweetheart cakes, afin de contribuer à ce pique-nique semi-improvisé. Il a ensuite tourné en rond dans son bureau et se retrouve donc ponctuel à la minute près hors du casino.

Son sourire naît en l’espace d’une seconde, dès qu’il capte le regard vert de Shaula, avant de se parer de doute lorsqu’il ressent… quoi ? Que ressent-il venant d’elle, de son sourire pourtant doux, de sa voix toujours aussi aimable dans son « Bonsoir » ? L’homme ne sait pas dire, et l’impression s’efface aussi rapidement qu’elle est arrivée. « Lesath te passe le bonjour. » Ses lèvres se pincent dans un sourire amusé et il ne rend pas le salut (il est certain que Shaula le passera tout de même à Lesath, comme s’il l’avait prononcé). Leur seule et unique rencontre lui a laissé un bien mauvais souvenir, qu’il chasse pour ne pas s’y attarder. Avec un peu de chance, ils ne se reverront pas de sitôt, et il ne gardera en tête que les regards courroucés et les manières brusques de l’érudit, une arrogance tranquille qui n’a guère trouvé d’appréciation chez le Wang. « Tu es prêt ? Oui ! Un enthousiasme non dissimulé, étiré dans le sourire ravi qui rétrécit encore davantage ses yeux en amande. J’avais hâte de te revoir. » Il prend le bras qu’elle lui tend et en une impulsion magique, les fait transplaner tous les deux jusqu’à Surrey Hills. Le décor bucolique de la campagne anglaise (ou de la presque campagne, considérant que Londres n’est pas bien loin) est un changement agréable, presque brutal, du casino perpétuellement dans l’ombre et les néons. Le silence de la nature, qui n’en est pas vraiment un, reposant pour les oreilles trop souvent agressées par les cliquetis des machines et des jetons, les rires et les paroles. Les deux sorciers sont apparus dans une section sécuritaire du territoire, justement surveillée afin de permettre à la population magique de transplaner sans arriver sur la tête d’un moldu, et ce qui sert de garde-chasse leur adresse un vague signe de la main.

Il entraîne la brune sur l’un des sentiers, qui serpente le long des boisés, révélant dans ses contrebas vallonnés des collines qui se verdissent un peu plus à chaque jour. Mengwu profite peu souvent de la nature, mais il apprécie de la partager avec Shaula, ce soir. Le sourire est devenu paisible, alors que s’il a laissé sa main, il n’a pas laissé son côté. « Il y a des bancs par là-bas, la paume ouverte vers la direction indiquée, aux abords d’un étang, ou j’ai une couverture si tu préfères le sol. » Et pour ça, ils ont le choix, alors que l’herbe s’étend tout juste à leurs pieds, au détour d’arbres aux feuillages tendres, de clôtures vieillottes, de chemins moins empruntés, là où les moldus sont repoussés par de savants sortilèges.
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MessageSujet: Re: (shangwu) almost enough.   (shangwu) almost enough. EmptyMar 17 Nov - 19:13
mengwu wang
mai 2007, surrey hills
Shaula relâcha avec douceur le bras de Mengwu, lorsqu'ils arrivèrent à destination, ses yeux se portant autour d'eux avec une curiosité pudique, retenue par les regards de son ami et du garde-chasse, qui leur fit signe comme pour adouber leur présence de ce côté de la barrière. La nature environnante les enveloppa dès les premiers instants, un contraste bienvenu avec le bruit constant de Londres, un ronronnement de fond dont on ne prenait conscience que lorsqu'on le quittait ; et Shaula n'était pas mécontente de retrouver le calme des Hébrides, le soir venu, se gorgeant de la tranquillité silencieuse des îles et de la mer.

Elle suivit le sorcier le long du sentier, découvrant le paysage qui s'offrait à eux avec un sourire léger – heureuse de sortir de la ville, contente de partager cet instant avec Mengwu, avec qui elle ne se sentait jamais forcée de parler ou de faire. C'était, à ses yeux, la marque flagrante de leur amitié ; les valeurs qu'ils partageaient, et ce caractère placide qui les faisait se comprendre d'un regard, à peine quelques mots, parfois. « Il y a des bancs par là-bas, les yeux de Shaula revinrent à Mengwu, avant de se déporter vers l'étang qu'il lui indiquait de la main, ou j'ai une couverture si tu préfères le sol. » « Il fait bon, fit-elle après une brève réflexion, comme lorsqu'un choix s'offrait à elle en l'absence de Lesath, son guide et sa boussole décisionnaire en beaucoup de choses, offrant un léger sourire à Mengwu, profitons de l'herbe. »

Ils s'installèrent au sol, sur la couverture déployée par le sorcier, et Shaula embrassa du regard  les collines en contrebas, puis l'étang où se promenaient quelques marcheurs épars. « C'est agréable, de sortir de la ville », commenta-t-elle avec douceur, avant de revenir à Mengwu, hésitant un bref instant. « Si tu as un peu de temps, un jour, je pense que les Hébrides te plairaient. » L'invitation à demi-mots fut conclue par un autre sourire, (maintenant qu'il avait rencontré Lesath, elle pouvait décemment l'inviter à voir l'île, et passer un peu de temps avec eux), et Shaula entreprit de sortir le contenu alimentaire de son sac posé entre eux. La quantité de nourriture s'accumulant entre eux, elle eut un coup d'oeil pour Mengwu, et ne put retenir un rire gêné devant son air. « Je suis désolée, j'en ai peut-être un peu trop pris… Tu n'es pas obligé de tout manger ce soir », précisa-t-elle devant l'amoncellement de spécialités turques (et antakyennes, pour certaines), refermant finalement le sac en le laissant découvrir l'imposant inventaire du soir.
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Shaula se décide pour l’herbe - l’option préférée du sorcier, qui sort la couverture de son sac et l’étend soigneusement sur le sol, avant de retirer ses chaussures pour s’installer confortablement. Le silence est celui de la nature, des rires discrets des quelques marcheurs, des oiseaux revenus au pays, de l’eau, et il hoche légèrement la tête lorsque la Turque souligne comme il est bon de sortir de la ville. « Si tu as un peu de temps, un jour, je pense que les Hébrides te plairaient. L’invitation est douce et il ne peut y répondre que par un sourire. J’aimerais beaucoup. » Sincère. Il n’y a jamais été, il n’a jamais voyagé, même dans son propre pays, pour le plaisir. Il se dit que dans son élément, Lesath sera sans doute plus agréable. Que découvrir les Hébrides, les étoiles, avec son amie doit être bien agréable.
(et c’est tout aussi agréable de penser à Shaula comme son amie)

De son sac, Shaula sort un à un des contenants, jusqu’à créer un pique-nique… consistant serait le mot poli pour décrire la chose, le tout sous l’air un brin perplexe du Wang. Ils n’ont pas prévu d’autres invité.e.s, ou une autre visite surprise du jumeau Çelik, si ? « Je suis désolée, j'en ai peut-être un peu trop pris… Tu n'es pas obligé de tout manger ce soir. » Mengwu ne s’empêche pas de rire, quelques instants, devant l’étalage de nourriture - et dire que lui aussi en a emporté ! Ils ont de quoi nourrir au moins deux autres personnes, toutes deux dotées d’un solide appétit. Il dévoile d’ailleurs sa propre culpabilité en sortant les baozis et les sweeteahrt cakes bien enveloppés de son sac, les déposant avec les victuailles de Shaula. Au moins quatre personnes affamées, définitivement. Son sourire remonte jusqu’à ses yeux. « Si mon frère était là, il ne resterait plus rien à la fin de la soirée », qu’il dit sans y penser, tellement il associe la nourriture et l’appétit à Quon, à ses yeux rieurs toujours plus grands que sa panse. Surtout, sans prendre garde au sentiment sourd qui alourdit son ventre et qu’il chasse en tendant le nez au-dessus des victuailles, à la fois curieux et hésitant. « Tu me conseilles quoi en premier ? Il regarde le plat de kofte végétariens avec envie, l’estomac grondant discrètement, et il se souvient où il a déjà croisé ce plat. J’en ai déjà mangé chez Odalis. J’avais gardé Hazan chez elle, ce jour-là. Et ça avait évité que Mengwu et la gamine se nourrissent de nouilles instantanées et de gâteaux récupérées dans Soho, autour d’une partie de mah-jong rudement bancale. Un soudain voile d’inquiétude. As-tu des nouvelles ? D’Odalis ? »

Bientôt deux mois que la Bayat est en Irak et les nouvelles sont inexistantes, ou tout au mieux parcellaires. Même Mrs Shafiq, qu’il voit à l’occasion lorsqu’il va prendre des nouvelles d’Hazan justement, gardée chez la sang pure pendant tout le voyage des briseurs de sorts, ne semble pas en savoir davantage. Mengwu a confiance en les capacités d’Odalis, mais… il reste inquiet.
(il n’a pas osé regarder, par peur de ce qu’il pourrait lire)
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MessageSujet: Re: (shangwu) almost enough.   (shangwu) almost enough. EmptyVen 19 Fév - 21:16
mengwu wang
mai 2007, surrey hills
Le rire de Mengwu accompagna les yeux surpris de Shaula, lorsqu'il révéla sa part du festin – moins diverse, mais tout aussi copieuse pour deux estomacs comme les leurs ; son sourire se mua en un rire discret, qu'elle couvrit de sa main, en découvrant les baozis et les galettes rondes qu'elle n'avait jamais vues encore. « Si mon frère était là, il ne resterait plus rien à la fin de la soirée. »  Le regard de Shaula remonta jusqu'aux traits curieux de Mengwu, tandis que ce dernier se penchait légèrement sur leurs victuailles – son cœur d'habitude discret se fit soudainement sentir, dans le creux de sa poitrine, une pression légère qui pesait sur son souffle et manqua d'en extraire le prénom qui lui brûlait les lèvres.
Mengwu ne lui avait véritablement présenté qu'un frère, malgré lui ; aussi baissa-t-elle les yeux en revenant à leur repas, loin des prunelles cryptées de Quon qui la suivaient avec la discrétion d'un fantôme, ressurgissant avec plus d'insistance une fois seule avec ses pensées, dans la tranquillité de sa chambre. « Tu me conseilles quoi en premier ? lui demanda-t-il, tandis qu'elle chassait de ses pensées la perspective que Quon puisse goûter à ce qui resterait des kofte. J’en ai déjà mangé chez Odalis. J’avais gardé Hazan chez elle, ce jour-là. » « Ceux-ci sont végétariens, et un bon premier choix », répondit-elle avec un fin sourire, encore bancal face à ses talents en cuisine n'équivalant en rien ceux de ses tantes, jusqu'à rencontrer l'inquiétude légère dans la voix du sorcier. « As-tu des nouvelles ? D’Odalis ? »

« J'ai reçu une lettre, la semaine dernière. On s'écrit depuis son départ, comme toujours... C'est un voyage, disons, compliqué cette fois, il semblerait », fit-elle avec un sourire gêné. Compliqué évoquait à la fois maladroitement les nouvelles éparses de la sorcière, et les insultes devant lesquelles Shaula avait dû cligner des yeux par deux fois pour assimiler pleinement le langage cru d'une Odalis visiblement sur les nerfs. Ces sales cons qui ne comprennent rien... « Je t'en prie, sers-toi », lui fit-elle en lui présentant la boîte de kofte, prestement ouverte, dont elle reposa le couvercle en laissant, de nouveau, son regard grimper jusqu'aux traits doux de Mengwu.

Fortuity, predict, foresee – les mots s'étaient parés du tintement familier du zaïrja, une fois de retour chez eux. Shaula, après avoir laissé Lesath regagner sa chambre, et laissé passer de longues minutes autour de son thé pour apaiser son esprit, était revenue à l'instrument en portant son regard, cette fois, sur l'autre frère Wang : son ami, qu'Odalis avait placé sur sa route dès son arrivée au Royaume-Uni. Odalis, ou Dieu, ou les étoiles... L'astronome reprit ses mains pour les croiser sur ses jambes, en cherchant ses mots un instant. « Est-ce qu'il y a quelque chose qui t'inquiète, pour Odalis ? » Quelque chose qu'il ne saurait expliquer – ou qu'il aurait vu, peut-être, interrogea-t-elle en sondant ses yeux bruns, tout en feignant de ne rien y lire, se trouvant gauche, maladroite, aux antipodes de ce qu'on lui avait inculqué depuis l'enfance ; elle noya sa nervosité légère pour baisser le regard et prendre un premier baozi qu'elle savait végétarien.
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MessageSujet: Re: (shangwu) almost enough.   (shangwu) almost enough. EmptySam 20 Fév - 7:24
Encouragé par Shaula, Mengwu se sert un premier kofte, se découvrant un appétit bien creux ― définitivement la faute au pique-nique bien garni et au souvenir agréable de la gastronomie turque. Le sentiment lourd dans son ventre quelque peu dissipé, alors que s’éloigne le fantôme de son frère d’au-dessus du festin.

Que le voyage de leur amie commune soit compliqué n’est pas vraiment une surprise. Tout ce qui touche à cette entreprise en Irak semble compliqué, en vérité. De quoi faire passer le crime organisé pour un emploi comme un autre, à côté des affaires des briseurs de sorts. Et si Mengwu est un peu déçu que Shaula ait davantage de nouvelles que lui, il chasse vite l’envie piquante ― elles se connaissent depuis plus longtemps. Elle veut sûrement ne pas l’inquiéter, ou inquiéter Hazan, puisqu’elle sait que le Wang lui donne de ses nouvelles. Ils n’en sont pas moins amis.

« Est-ce qu'il y a quelque chose qui t'inquiète, pour Odalis ? Sa bouchée avalée avant de répondre : Je ne sais pas. » Sa voix porte une certaine prudence, néanmoins. Quelque chose de pensif, qui lui demande quelques secondes de réflexion avant qu’il articule, les yeux fixés sur la couverture : « Elle était nerveuse, avant son départ. » Pas de hâte, pas d’appréhension à l’idée d’un contrat juteux, d’un grand coup, ou l’excitation imputable au fait d’enfin arriver au bout d’une exploration menée depuis plusieurs années. Nerveuse différemment. Comme quelqu’un qui n’a pas envie d’y aller. Il a interrogé son jeu de mah-jong, avant son départ, et n’a pas osé y lire quoi que ce soit d’autre à ce sujet depuis. Une peur sourde, rituelle, pour ce que le regard peut révéler et cette fois-ci, pour l’ombre entourant la tuile représentant Odalis (la fleur de prunier, pour sa persévérance). Mengwu relève les yeux et capte ceux de Shaula. Il ne sait pas ce qu’il peut y lire, mais il a le sentiment qu’elle... « Il y a quelque chose qui les attend, là-bas. »

Elle et tous ceux dont elle parle avec des noms de constellations. Une photo de la Seconde Ligue d’Ur dans le Daily Prophet porte tous leurs visages inconnus, les sourires fanfarons, les rires muets. Trop ancienne, la photo, alors que le regard d’un mort l’a transpercé lorsqu’il a posé les yeux dessus. Qu’il a refermé aussi le journal, sans le lire, pour fuir la sensation mauvaise dans son corps. Celle qui s’accroche à lui, en cet instant, revenue avec les yeux noirs de Hisham Shafiq, le défiant depuis la mort. « Ce n’est qu’un mauvais pressentiment », qu’il chasse avec un sourire un peu gêné, sans s’étendre davantage sur ce qu’il sait, ou ne sait pas. Surtout ne sait pas. Les yeux bruns se font à nouveau fuyants et il s’emploie à goûter un dolma, sorti d’une autre boîte apportée par Shaula. Le goût à la fois citronné et vinaigré de la feuille de vigne le ramène au présent, ouvre sur son visage un sourire agréablement surpris.

Il ne voit pas que les prunelles de la Çelik s’attardent encore longuement sur lui, dédié qu’il est à pleinement savourer ce qu’il y a de nouveau. Dans l’intimité de ce moment avec son amie, le Wang se révèle ― il a toujours été ainsi. Un enfant introverti, timide à l’excès, qui éclot loin des regards. Là où on ne peut pas lui en vouloir. Puis, Shaula le rassure. Elle lui rappelle… « Si j’avais su que tout serait si bon, j’aurais proposé un pique-nique bien avant, dit Mengwu en piochant un deuxième dolma. Succès. Tu as vraiment tous les talents. » Et encore : il ne sait pas tout.
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MessageSujet: Re: (shangwu) almost enough.   (shangwu) almost enough. EmptyJeu 18 Mar - 10:39
mengwu wang
mai 2007, surrey hills
«  Je ne sais pas. » Il y avait quelque chose, derrière ses yeux bruns - une hésitation perceptible à la surface de ces mots, que Shaula considéra discrètement du regard, attendant la suite en savourant son baozi. « Elle était nerveuse, avant son départ. » Elle retrouva son regard, attentive, ses iris noisette se révélant à la lumière du soleil déclinant, à leurs côtés. « Il y a quelque chose qui les attend, là-bas. » Shaula fut frappée par l'intonation de sa voix douce : une certitude infaillible, tranchant avec les hésitations se mouvant autour d'elle, ne la faisant que ressortir d'autant plus - quelque chose était la première pierre de ces châteaux de sable qu'ils étaient voués à découvrir, sur le fil du destin. Elle, sa mère, ceux dotés de la Vision - Mengwu.

Comme s'il l'avait entendue, Mengwu chassa la solennité du moment d'un sourire embarrassé. « Ce n’est qu’un mauvais pressentiment. » Ses yeux la fuyèrent de nouveau, l'empêchant de le retenir immédiatement sur cette remarque tiraillant son instinct préservé à travers les années. « Si j’avais su que tout serait si bon, j’aurais proposé un pique-nique bien avant. Tu as vraiment tous les talents. » Elle lui sourit faiblement, sans répondre qu'il s'agissait là d'une combinaison entre savoir-faire familial et mets achetés chez le traiteur - il lui était impossible de revenir immédiatement à la trivialité de leur repas, considérant un instant Mengwu, puis son baozi auquel manquait une seule bouchée entre ses doigts.

Il y avait eu quelque chose d'assuré dans sa voix qui collait aux oreilles attentives de Shaula - elle aussi, devant les yeux trop curieux de savoir l'invisible, avait donné, dans l'embarras, dans ces mauvais pressentiments pour dissiper cette attention indésirable. Si elle n'avait jamais eu à subir les doutes (le sien et ceux de son entourage), quant à son don, elle reconnaissait les signes - ces brusques accès de confiance, inexplicables, puis le flou, soudain.

Il était important de ne rien brusquer, c'était là l'une des premières leçons lorsque l'on possédait leur don, et particulièrement lorsqu'on en ignorait, en face, toutes les implications - consciemment ou non. « On m'a dit une chose, enfant, que je n'ai jamais oubliée, commença-t-elle sans revenir tout de suite à l'éclat tendre des yeux de Mengwu, « "il n'existe pas de mauvais pressentiments, seulement de bonnes intuitions". » Ses yeux clairs remontèrent jusqu'à ceux du sorcier, le coeur battant plus rapidement sous cet aveu qu'elle s'apprêtait à lui faire - un secret de polichinelle, quand les autorités n'avaient pas attendu pour s'arroger ses services à son arrivée. « C'est une phrase de mon père, qui m'a guidée, aussi simple qu'elle soit, quand je doutais encore de ma Vision », son regard sonda le sien, en ignorant la brièveté de son propre souffle, secondaire dans cette aventure qui concernait Mengwu, « ou le Troisième oeil, si tu préfères. » Son ton était bien trop grave et sérieux pour rendre cet échange aussi anodin qu'il aurait dû l'être pour laisser à Mengwu le choix de faire le premier pas ; elle n'avait pas la rhétorique de son frère, ni l'aisance des vieux sages à ouvrir la voie aux disciples sans les bousculer par des mots mal choisis, et elle détourna les yeux un bref instant, déstabilisée par sa propre confession. « Mengwu, tu as souvent ces intuitions ? » Et pour normaliser cette question peu banale, elle mordit de nouveau dans son baozi, une bouchée minuscule en sans revenir immédiatement à son regard, comme pour lui laisser le loisir de se trouver hors du sien.
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MessageSujet: Re: (shangwu) almost enough.   (shangwu) almost enough. EmptyJeu 18 Mar - 20:02
Il aurait dû en avoir l’intuition ― justement. Savoir sur quelle pente glissante il s’engageait, en compagnie de Shaula, percevoir ce qui résonne autant en lui. Reconnaître cette partie d’elle qui est si semblable à ses propres secrets. « On m'a dit une chose, enfant, que je n'ai jamais oubliée, "il n'existe pas de mauvais pressentiments, seulement de bonnes intuitions". C’est bien dit. » Un commentaire sans arrière-pensée qu’il regrette aussitôt qu’il croise les yeux félins de la Turque et que celle-ci semble au bord d’un aveu des plus terribles. Là, soudain, le pressentiment n’en est plus un. C’est une certitude : celle que l’accident est imminent. « C'est une phrase de mon père, qui m'a guidée, aussi simple qu'elle soit, quand je doutais encore de ma Vision, sa bouche sèche, ou le Troisième oeil, si tu préfères. »

Il n’a plus faim.

L’estomac comme une pierre dure, le souffle soudain court, haché, comme s’il venait d’encaisser un coup au ventre. Lui-même n’ose plus regarder son amie, les yeux fixés sur les collines vertes et paisibles, et lorsqu’il prend une bouchée de son dolma, c’est sans appétit. C’est uniquement pour se forcer à faire autre chose. À goûter autre chose que ce relent de métal sur sa langue.

« Mengwu, tu as souvent ces intuitions ? » Il pourrait nier. Devrait nier, même. Le voilà pourtant qui parle, la voix plus douce que jamais : « Ma grand-mère, il ne parle jamais de sa famille, de sa vraie famille, il ne parle jamais de Mandy, il n’a jamais réussi à oublier, appelait ça le paningin. Le tagalog franchit ses lèvres sans effort. Le mot étranger, qui ne sonne aucunement comme le cantonais qu’il utilise avec sa famille et les membres du Clan, en révèle tout autant que la signification qu’il éclaire, avec le même respect placé dans la traduction littérale : Le regard. » le terme souligné dans son esprit, empreint de la mystique qu’il y a toujours conféré, lorsqu’il a compris que ce n’était pas tous les sorciers qui possédaient le regard. Que celui-ci pouvait être mal vu. Il se souvient, comme un sentiment diffus, du malaise de sa mère, sans comprendre pourquoi.

En ces quelques mots, il dit ce que seul Wei a su voir. Il avoue que lui-même sait, qu’il a toujours su.

Mengwu se sent comme un enfant. Il se sent revenu aux Philippines, lorsque sa lola lui permettait de s’asseoir sur ses genoux et de regarder le marc de café au fond des tasses. Il se sent revenu dans l’appartement familial, assis devant Wei, incapable de répondre à ses questions du haut de ses dix ans. Il fixe ses pieds, de la même façon, soudain très intéressé par ses chaussettes. Surtout très intéressé à ne pas regarder Shaula. À ne pas répondre à sa question, d’abord, parce qu’il ne sait pas comment. Répondre oui, non, peut-être, souvent, parfois. Que ça importe peu, puisqu’il n’écoute rien et qu’il ne sait pas regarder convenablement. « Souvent. Et il les ignore au moins aussi souvent. Le sorcier relève la tête, les yeux, et regarde le profil de Shaula, jusqu’à ce qu’elle accepte aussi de le regarder à nouveau. Tu es la seule… la seule autre que je connaisse. Et son ancien maître, lui, n’est plus. Seul avec son secret, avec ce don qu’il ne sait pas maîtriser, avec l’angoisse que son amie évente la chose… à qui ? À sa famille ? À Lesath ? Au gouvernement ? Les trois options portent leur charge d’horreur pour le Wang, chacune à leur façon. Tu ne dois pas en parler. S’il te plaît. »
La détresse, dans ses yeux au brun sombre, autant que la supplication dans sa voix.
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MessageSujet: Re: (shangwu) almost enough.   (shangwu) almost enough. EmptyMar 25 Mai - 19:44
mengwu wang
mai 2007, surrey hills
« Ma grand-mère appelait ça le paningin. Shaula releva les yeux de quelques centimètres, braquant son regard clair sur la nappe devant eux, devant lui plus précisément, attentive sans être intrusive à cette confession de la plus haute importance en portant, avant qu'il ait fini, ses yeux jusqu'aux siens. Le regard. » Shaula prit soin de garder le sien sur la teinte unie de la nappe, avalant discrètement la bouchée de baozi, avant de reposer ce dernier sur l'un des couvercles des boîtes de leur pique-nique dont la saveur avait changé en quelques minutes à peine. « Souvent. » Shaula sentit le souffle du regard de Mengwu sur elle ; elle releva la tête à son tour pour retrouver ses yeux bruns, devenus opalescents à la lueur du soleil couchant. « Tu es la seule… la seule autre que je connaisse. Tu ne dois pas en parler. S’il te plaît. »

Loin de s'offusquer de cette demande, Shaula inclina légèrement la tête en un assentiment discret, sans condition – comme un secret commun que les leurs se devaient de partager, au devant d'un danger que la sorcière ne pouvait qu'effleurer dans le regard en détresse de Mengwu. « Tu as ma promesse, » fit-elle avec le même ton grave, une pointe de regret de lui avoir demandé piquetant son cœur à cette lueur inédite dans ses yeux d'enfant. C'était une dualité saisissante, chez le sorcier, que Shaula s'était gardée d'explorer en profondeur – Mengwu semblait porter à la fois le monde sur ses épaules, les traits tirés de fatigue, et avoir encore tout à en découvrir. « Pourquoi tiens-tu à le dissimuler ? » Shaula, Shaula, et un claquement de langue réprobateur de la part de ses tantes ; la curiosité n'apporte jamais rien de bon. Les voix du passé résonnèrent à l'arrière de son crâne, des échos ténus par la certitude timide de pouvoir tâtonner avec lui sur cette pente incertaine, pour l'un comme pour l'autre, et ce pour des raisons qui n'étaient pas exactement les mêmes.

Elle n'avait jamais vu Mengwu si catégorique, si craintif, loin de ses sourires discrets et de la lueur étincelante teintant ses yeux devenus couleur miel. Shaula croisa ses mains sur ses genoux, le baozi mis de côté un instant, son attention rivée sur son ami sans oser le pousser plus – quand bien même on l'avait encensée dès son enfance pour sa Vision (et ce pouvoir qu'elle lui conférait pour protéger au mieux son frère des désagréments du futur), elle n'était pas sans ignorer le traitement que l'on pouvait en faire, ailleurs que dans le palais immense de leur famille, à Ankara.
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Il veut faire confiance à Shaula, il doit faire confiance à Shaula. Son instinct ne se trompe que rarement sur les gens, sur leurs intentions, et celui-ci ne s’est jamais alarmé à la présence de la Turque, trouvant plutôt en sa présence un certain confort. Une réciprocité, une ressemblance profonde, un lien qui l’a poussé à s’ouvrir à la Çelik, devenue bien plus que l’amie d’Odalis. La sienne. Il veut, il doit, lui faire confiance, et pourtant la peur se calme uniquement lorsqu’elle prononce : « Tu as ma promesse », le ton grave et solennel. La parole scelle l’instant et il trouve même la force de manger la dernière bouchée de son dolma, avec un enthousiasme inexistant. « Pourquoi tiens-tu à le dissimuler ? » Il semble encore chercher comment expliquer ce qu’il veut dire. À défaut d’avoir les mots justes, ceux les plus près de ses sentiments suffisent : « C’est dangereux. » Craint et respecté à la fois. Moqué et convoité. Jalousé et dénigré. Sa lola lui disait que tout le monde ne pouvait pas comprendre, que les autres pouvaient avoir peur de ce don ; son maître, de prendre garde à qui il accordait sa confiance à ce sujet. « Je ne sais pas regarder. Pas vraiment, pas assez, pas comme il le devrait. Les signes sont flous pour le voyant qui inhibe son propre don, qui refuse de se plonger tout à fait dans cet art délicat. Mengwu est gêné de l’avouer au moins autant qu’il se sent coupable : c’est entièrement de sa faute, s’il n’a pas convenablement développé son don, et les conséquences inhérentes à son incapacité de lire quoi que ce soit, également de son fait. Le verdict est injuste, mais la spirale est trop étroite, son étau trop mordant, pour que le Wang puisse clairement voir que tous les signes ne peuvent pas empêcher la fatalité. Je ne veux pas qu’ils pensent que j’aurais pu, que j’aurais pu, empêcher, emp-p-p-p― »

Empêcher la mort de Wei.
Empêcher l’attaque de Bao.
Empêcher tout cela.

Le souffle lui manque, la langue trébuche sur les mots et le sorcier doit s’arrêter afin de ne pas hyperventiler, dans sa tentative de reprendre son calme alors qu’il évoque pour la première fois tout ce qui l’effraie. Cinq (les yeux de Shaula, un arbre, l’herbe, les baozis, ses chaussures) quatre (la couverture, sa chemise, l’herbe, sa peau) trois (les oiseaux, le vent, le souffle de Shaula) deux (la terre, le sucre) un (le citron). Chaque sensation réussit à l’empêcher de soudain vriller, de s’effondrer dans une crise de panique imprévisible, imprévue. Il semble se recroqueviller sur lui-même, les membres raides et chaque respiration courte, le rythme pourtant presque régulier. Il croasse : « N’as-tu pas peur, toi ? » Peur de son don ; de ce qu’elle peut lire ; de ce qui ne se révèle pas ; de ceux qui veulent se l’approprier ; de ce qui attend Odalis en Irak.
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