petits secrets en famille (greybacks)

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petits secrets en famille

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« Tu les fais pas trop cuire, hein ? demandes-tu en te penchant par-dessus l’épaule de Cook. L’odeur du graillon ne te rebutait pas (on pouvait même s’estimer heureux les jours où tu ne sentais que la barbaque grillée), mais il n’y avait rien de meilleur que la viande crue.
- T’es insupportable, boss ; je fais juste revenir chaque face quelques secondes pour que les voisins se doutent de rien… Et puis, ça relève le fumet » Cook, l'imperturbable cuisinier attitré de la meute, retourne le steak plantée au bout de sa fourchette à grillades.
Aujourd’hui, chez les Greyback, c’était brunch barbecue. Une tradition de fin de matinée, puisqu’en vivant dans des caravanes, c’était quand même plus pratique de cuisiner dehors.

Vous campiez actuellement dans un champ avoisinant un village où la moyenne d’âge de la maigre population effleurait les quatre-vingt ans, police municipale comprise. Autant dire qu’ils vous laissaient en paix, vous laissaient aussi les champs, et même quelques moutons. Malheureusement pour toi, tu n’avais pas le loisir de trop en profiter, puisque tu étais généralement assigné à résidence à la NSFW (le groupe de terroristes hybrides en culotte courte, pour info).
Et, justement, si aujourd’hui, tu étais revenu en grandes pompes, c’était pour passer quelques annonces à tes marmots. Enfin.
Il y a deux mois, tu avais fait semblant de disparaître, de la Brigade et de la meute. Peu après, c’était Hoshi qui avait disparu des radars, quand tu étais allé la chercher pour qu’elle intègre à son tour les NSFW. Mais à force de gueuserie, ta marmaille n’était pas dupe et, sauf pour les plus petits, qui eux, n’avaient tout simplement pas compris ce qui s’était passé, ça avait fait l’effet d’un secret de Polichinelle.
« T’es allé les voir, au moins ? Au lieu de me tourner autour comme une mouche autour d’une magicomerde ? questionne Cook, les yeux rivés sur sa cuisine.
- Hmmm, non, que tu chantonnes en tournant autour du barbecue. On vient d’arriver avec Miss Chiwa, ça leur fera la surprise quand ce sera l’heure de manger ! »

Il va sans dire que tu adores les surprises, surtout quand tu en étais l’élément principal. Dans ta tête, il était clair que ça allait être des retrouvailles émouvantes, effusions de larmes et tout le tralala. « Tu te doutes bien que ça va péter, hein, quand ils vont te voir…
- Et alors ? Attends un peu que j’vous raconte ce qui m’est arrivé ; et là ça va péter, comme tu dis… »
Il fait assez frais, quand on s’éloigne des braises. Quelques feux crépitent dans des barils, des chaises longues tapissent la gadoue et l’herbe piétinée. Hoshi est repassée dans sa caravane pour se pomponner, sans doute, ou dans celle de Gy’, pour le pouponner, peut-être… Tu veux pas savoir.
Tu attends juste que la mauvaise troupe rapplique en sentant la douce odeur de viande grillée, assiette en main et bouche en coeur.

Et, pour accélérer le processus, tu vas même jusqu’à faire le tour des caravanes, tambourinant aux portes. « Allez on s’bouge là-dedans ! Le r’pas est rentré et papa est servi ! »

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Vasco se prélassait dans un lit king size, entouré de Miss Chihua et de deux autres ravissantes pépées. Les nanas, attentionnées, lui prodiguaient mille douceurs, le gratifiaient d’onctueuses louanges ; Gy’ était roi en son harem et pour rien au monde, il n’aurait quitté ce rêve lucide. Fiévreux, il s’apprétait à passer aux choses sérieuses, lorsque des coups donnés à la paroi de sa cahute l’arrachèrent violemment à son songe érotique. « Putain d’sa mère.. » Grommela t-il, mauvais. Cette fois, c’était décidé, il allait crever ces sales petits cons. Ça leur apprendrait, à venir lui casser les burnes. Sauf que… « Allez on s’bouge là-dedans ! Le r’pas est rentré et papa est servi ! » La voix du vieux, qu’il reconnut derechef, finit de l’achever. Misère.

Sans aucune vivacité, il s’extirpa de ses draps sales. Lança une oeillade à la poule dépiotée qui trainait à même le sol de sa caravane. L’halfer avait passé sa nuit à courir la campagne, tentant désespérément de trouver quelque chose pour combler sa fringale. N’avait déniché qu’une vieille cocotte ratatinée dans un poulailler plein de merde. Il l’avait ramené, lui avait tordu le cou. L’avait déplumé grosso merdo, puis, avait tenté de la bouffer toute crue. Sauf que, la bête était tellement raide qu’il manqua y laisser ses dents. Échec flagrant.

Gy’ revêtit ses loques, quitta son taudis. Rinça sa trogne avec l’eau stagnante qui croupissait dans des fûts ouverts. Il gagna le lieu de regroupement, en omettant les deux-trois plumes fichées dans sa tignasse désordonnée. Adressa un signe de tête aux gitans déjà présents. Et toujours aucun signe de celle qui hantait son théâtre mental, l’ancienne starlette montante... Le fumet de la barbaque sur le grill lui creusa un peu plus le bide. Il s’en approcha subrepticement ( Cette fois-ci, il ne louperait pas le service ). C’est que la perspective d’une bonne bouffe l'enthousiasmait plus que le retour du grand patron. « Yo’, l’vieux... J’croyais t’étais clamsé, depuis le temps ! Mais c’est vrai qu’la charogne c’est increvable. » Un rictus nerveux déforma ses lippes. Hybride bravait face à l’alpha. Il le lorgna de la tête aux pieds, un peu guignol dans son attitude ; « Ben ça a l’air d’aller, t’as pas changé. T’es toujours aussi moche. » Grand con se gaussa de sa remarque qui ne faisait rire que lui. « C’est qu’on commençait à s’y faire, d’ton absence. » Et paf, dans les chicots.

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14 mai 2007
Petits secrets en famille
Toutes les familles heureuses se ressemblent ; les malheureuses le sont chacune à leur façon.

Réveil sous le coup des aboiements. Le bully saute de son lit et se met à furieusement gratter la porte de la caravane, laissant de nouveaux sillons sombres dans le contreplaqué. « Rocky.. » Une touffe de cheveux bouge de sous la couette et les grognements sont couverts par la gorge déployée de l'animal. Finalement, Fish se redresse. Sors les pieds du lit en une grimace. Sa tête cogne, elle a la pâteuse, et ce foutu clebs veut pas s'arrêter. « TA GUEULE » Elle enroule son corps encore chaud dans un châle écrasé au sol, et trébuche jusqu'à lui ouvrir. La bouffée d'air pique, et aussitôt le chien sortit que la porte se referme.

Demi-tour approximatif.

Un bras s'extirpe du tissu et agrippe la cafetière de la veille.

Tasse à la main, courbée Fish observe de sa fenêtre opaque l'excitation au dehors. Elle s'allume une clope en regardant les chiens, bave aux babines. Puis, « Allez on s’bouge là-dedans ! Le r’pas est rentré et papa est servi ! », une calvitie passe. Sous son corps figé la caravane tremble avant que le revenant ne s'en prenne à une autre.

A la hâte, la Beta enfile ce qu'elle trouve et se force à sortir de nouveau.

« Fish » A mi-chemin entre leurs deux trous, Chip et elle se retrouvent. « Où est Balls ? » « Je sais pas - pas dans sa caravane » Il a l'air plus éveillé qu'elle. Plus inquiet, où peut-être le cachait-il moins bien. Les deux observent la silhouette paternelle se découper dans la fumée de barbecue en silence. Sa cigarette fini par se consumer d'elle-même.

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« Le r’pas est rentré et papa est servi ! » Rangers, jeans, marcel, blouson d'aviateur en cuir à col éternellement redressé, Balls était paré pour la journée, voire le mois, en considérant la fréquence à laquelle il changeait de tenue. Le froid et la brume matinale flottaient dans le camp, mais ce n'était pas ça qui l'avait figé sur place. Droit comme un piquet, il se tenait comme un con avec ses légumes à la mains. « Tu savais ... ? Incrédule, il pointa de la tête la silhouette de Fenrir plus loin, questionnant Cook à ses cotés.
- Oui, bien sûr j'savais. Là, il fait un arrêt bbq, puis à 13h, il a rendez-vous avec l'autre tarée en rose du gouv' ... Saoulé d'avance par la tournure de sa propre blague, il s'interrompit, sautant à la chute. Tu me prends pour sa secrétaire ? J'cuisine moi, c'est tout. Enfin, j'cuisine, mais, c'est quand on me fout assez la paix pour ça. » Le coup de fourchette vindicatif, Cook s'acharna sur le barbecue. Le steak au bout ne faisait pas le poids, il cracha son jus, libérant une gerbe de flammes. Un peu dérouté par le spectacle, Balls dégluti, ayant du mal à quitter la viande des yeux. « Continue comme ça et je vais finir par croire qu'il te rend plus nerveux que moi. » Gy', plus loin, volait déjà dans les plumes du vieux. Petit tour de piste pour se chauffer, histoire de bien le mettre en condition, faudrait pas qu'il se foule quelque chose en foutant une rouste à Balls à froid. Merci Gy'. Vrai bro.
Il avait bien songé à cet instant ... ('songé' comme s'il ne pensait pas à ça toutes les nuits depuis cette foutue pleine lune, comme s'il n'en perdait pas le sommeil.) Et aucun, aucun scénario ne se déroulait bien pour sa gueule. Connerie sans nom (sûrement) ou courage héroïque (bonne blague), seule l'issus des retrouvailles en déciderait. En attendant, Baltasar n'était pas pressé que Fenrir pose son œil restant sur sa belle gueule.
« Nerveux ? Non, c'pas ça ... Excédé, de nouveau voulant couper court à la conversation, il lui fit signe de lui donner ce qu'il avait entre les mains. Allez, file moi tes trucs là, plus vite ce s'ra fait, moins j'aurais à les renifler. Maïs et poivrons se logèrent dans un coin de la grillade. Mais à ta place ... Je me dirais que ce serait le bon jour pour essayer de faire un ptit effort, de ce coté. Il continua avant que Balls n'ai le temps de râler. J'te le fais, j'vais en prendre pour mon grade, je le sens, mais je te le fais. L'odeur des légumes se mêla à celle des steak et avec elle, celle de l'esclandre qui allait immanquablement suivre quand Fenrir se rendra compte de la nature de son régime. Ca n'avait pas manqué avec les autres, il était clair que ça n'allait pas mieux passer auprès du big boss. Ne pas se tirer une balle dans le pied semblait une bonne stratégie, y'a pas à dire. Une fois de retour dans la meute, il savait que cela n'allait pas durer, qu'il faudrait faire ces 'efforts', mais le plus tard était le mieux. Et il n'aimait pas être prit de court.
Le vieux était imprévisible, quoi de neuf.
- Bon, vire moi ça.
- Aaahh, je te retrouve, mon ptit Balls. Pressé de virer ces légumes qui désacralisaient son barbec, Cook s'empara de l'épis, du poivron, nargua avec les clébards qui leur rodait autour (l'attrait du bbq) et les lança au loin. La meute de quadrupède détala dans l'instant dans un tonnerre d'aboiements. Allez, pour toi ce sera à point. On va pas te brusquer, hein. Un bon coup de pogne dans le dos accompagna sa remarque, trop content de remettre un de ses frères dans le droit chemin après tant de mois d'errance culinaire.
- Te foules pas non plus ... Ballsy n'en menait pas large. Peur au ventre, il commençait à triturer sa prothèse, faisant tourner la mécanique froide entre ses doigts. Fallait qu'il se détende, trouve un truc à faire. N'importe quoi. Et file m'en une. » Binche en main, il l'a décapsula d'un coup sur le bord du barbec et s'enfila une rasade. L'œil inquiet, fixé sur Fenrir, puis sur Fish, qu'il salua d'un coup de tête.

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la brosse coincée dans ses cheveux, elle grogne. non mais regarde ça satan ! deux semaines que je suis revenue et je n’arrive toujours pas à enlever tous ces nœuds ! le chihuahua penche la tête sur le côté d’un air je-m’en-foutiste, prélassé dans son royal panier en mousse aux couleurs violettes délavées et salies par ses pertes d’urine ; il n’a pas l’air de comprendre la détresse de sa maîtresse et pourtant, hoshi est convaincue qu’un lien spécial subsiste entre eux. Et c’est peu dire, puisque tout le campement lui fait croire qu’elle sait parler à son chien, cependant, tous pensent que si c’était vraiment le cas, il y a longtemps que le petit père l’aurait supplié de ne plus l’affubler de ces accoutrements ridicules que la jeune fille mettait tant de mal à sélectionner.

Elle se lève, époussète son kimono pleines de fourches avant de se tourner vers son merveilleux dressing, digne représentant du mauvais goût.
Après avoir lancé un : j’arrive papa ! à l’alpha qui passait justement devant sa porte, hoshi s’empara d’une robe bustier (pas du tout adaptée à la météo) qu’elle dissimula sous un long manteau de fausse fourrure. L’inspection dans un miroir crasseux des graisses de ses produits de beauté douteux réussit à la convaincre : ça devrait plaire autant à balls même s’il n’exprime jamais rien, ainsi qu’à gy. Un ricanement la trahit puis elle se détourna de son reflet.

Le sac dans lequel elle coinça satan, son bien aimé chihuahua en surpoids (car trop nourri par chip durant son absence à la VB), rajouta un surplus de déséquilibre dans sa tenue. Les pompons oranges qui pendaient se coinçaient dans l’antre de son manteau rose bonbon.
Enfin prête, ses bouclettes grises (accentuées du marron de sa couleur naturelle et du violet de son shampoing) correctement mises en plis contre son décolleté plongeant, la louve sortit de sa caravane et marcha, les talons s’enfonçant dans la boue, jusqu’au brasero où se trouvaient cook et baltasar.

Elle s’écria : balls ! c’est génial que tu sois là ! j’ai trop hâte que papa te voit, il va être trop content hiiiiiiiiiii. La famille est enfin réunie ! Cook lui adressa un sourire contemplatif avant de soupirer face à la douce connerie de la demoiselle.
En effet, si sa mission de ramener baltasar dans la meute (dans son propre intérêt, en tout bien tout honneur) avait été un succès, miss chiwa ne se doutait pas un seul instant qu’elle ne rencontrerait pas la même euphorie face à son cher et tendre papa.

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Rien ne pouvait entamer ton enthousiasme aujourd’hui. Tu allais annoncer de grands projets à tes enfants, la viande surabondait sur le grill et dans les assiettes. Le froid te mordait à peine le bout des doigts et les chiens (les vrais) avaient l’air d’être en pleine forme. Tu reconnais le molosse de Fish dévaler le marche-pied de la caravane. Tu continues ton petit tour du propriétaire, interrompu de temps à autre par des marmots qui se poursuivaient et tombaient volontairement dans la boue. Tu en attrapes un par le collet, le soulèves avec une absence d’effort désarmante. « Et on oublie pas de se laver les mains avant d’aller manger ! » Stupéfait, que ce soit de ton retour ou de cette directive, le petit garçon te dévisage, bouche bée. Tu laisses planer un silence avant d’éclater d’un rire tonitruant et de relâcher le gamin. « Mais non je plaisante ! »

Puis c’est au tour de Gy’ de venir te traîner dans les pattes. Mais rien n’entamera ton enthousiasme. Tu roules ton dernier oeil fonctionnel au ciel, ricanant aux horreurs qu’il te bave. « On va dire que t’es content d’me voir, hein… Viens par là ! » Tu lui laisses pas le temps de riposter, il ne fait pas le poids de toute façon, et lui coinces le gosier dans le creux de ton coude. Tu lui frottes brusquement le haut du crâne avec ton poing fermé. « Et bah moi aussi j’suis content d’être rentré, figure-toi ! » Tu le malmènes quelques secondes, puis de quelques tapes du plat de tes mains, tu le redresses, le réveilles de quelques claques sur le pif. « Allez, viens grailler un morceau, fiston » Et, en code Greyback, Fenrir qui surnomme son vulgaire halfer « fiston », ça voulait bien dire que rien, absolument rien, ne pourrait entamer sa bonne humeur.

Tu prends la suite de Hoshi que tu avais vu brinquebaler jusqu’au barbecue, perchée sur des talons plus lourds que sa poitrine refaite. Au travers de la fumée, tu ne vois pas trop ce qui se passe, mais tout le monde avait l’air d’être là. « Hé Miss Chiwa, t’as retrouvé Lucif- euh Satan ! L’est pas encore claq- »
Balls.
Balls est là, là genre en vie, tranquillement en train de s’enfiler une bière en taillant la bavette à Cook.
Balls est là, et ça a l’air de ne surprendre ni Fish, ni Chip, et même de ravir Miss Chiwa. Rien n’entamera ton enthousiasme… sauf le fait que tu sois le dernier à être au courant de son retour.

On n’assiste pas souvent à ce changement d’expression sur ton visage, parce que généralement, ceux qui avaient pu te compter les poils de nez à ce moment-là n’étaient plus en état de le raconter. Ton sourire carnassier s’est fait la malle, ton regard mort s’est réveillé, glaçant. « Et beh… » Ton oeil ne décroche pas de son visage buriné. « J’vois qu’on s’met bien quand j’suis pas là… »
Il n’y a rien de pire que Fenrir pris au dépourvu.
« On dit comment déjà ? » Tu t’approches de lui. « Quand le loup n’est pas là » Le silence est tombé dans ce coin du campement, on n’entend que les molosses s’enjailler à l’orée de la forêt. Balls doit se dire que sa dernière heure est venue. Qu’il peut dire au revoir à son bras, sa jambe ou allez, juste son oeil. Mais, contre toutes attentes, les bras que tu ouvres ne lui arrachent pas le visage au passage. Tu l’attrapes pour lui donner l’accolade. « les souris rentrent au bercail ! » Tu l’agrippes par les épaules comme pour mieux le regarder. Et d’une main, tu lui ouvres la gueule. « Et apparemment, une p’tite souris est venue te gâter ? » Tu reluques les crocs en or de ton enfant prodigue. « Les montre pas trop, Nums serait capable de les ajouter à la caisse commune… » que tu vas même jusqu’à plaisanter.

Rien n’entamera ton enthousiasme, hein ? « Bon ! Maintenant que la famille est vraiment au complet, c’est quand qu’on bouffe ? Cook ! » que tu aboies, te claquant bruyamment la panse. « Dépêche de nous servir ou c’est Gy’ qu’on va grailler ! » Tu attrapes des assiettes en carton pleine à craquer de bidoche à peine cuite que tu refourgues dans les pattes de Hoshi, de Fish. « Et vous restez dans le coin, j’ai des nouvelles à vous annoncer » Un clin d’oeil, cauchemardesque, à l’intention de Satan, qui doit se poser la question qui pend aux lèvres et aux coeurs de tout le monde : allais-tu pousser Balls dans le barbecue à temps pour le dessert ?

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Il se faisait royalement chier.

Bon d'accord, la vie ces derniers jours avait pris un tournant inattendu mais il avait toujours été optimiste. Il avait bien vécu la morsure une fois que le choc était passé, il vivait mal l’espèce de confinement que Fenrir lui avait imposé. Il avait été calé dans la baraque d'un vieux moldu mort depuis peu et donc laissée à l'abandon. Les placards étaient plein comme si le vieux avait canné juste après avoir fait un plein de courses et caleb s'était empressé de foutre ses pieds sales sur le canapé, une boite de conserve chaude à la main et avait redecouvert ce qu'était la télévision.

Fenrir lui avait dit un peu rugueusement de pas bouger comme s'il s'adressait à un caniche et il avait obéit. Pendant quelques jours. Après son esprit avait commencé à faire des tours sur lui même et ca avait jamais été une bonne chose avec lui. C'était toujours comme ca qu'il se retrouvait dans les emmerdes.

Alors il s'était barré. Il avait découvert depuis sa morsure que son odorat s'était vachement amélioré et il avait eu aucun mal à suivre à la trace l'odeur fétide du loup comme s'il était guidé par une fumée verdâtre de puanteur qui le suivait sur des kilomètres. Et il s'était retrouvé prés d'un camp de gitan.

Il jugeait pas, il avait aussi fait sa bosse au milieu des moldus dans des pays bien moins sympathiques que celui-la. Il avait jamais aimé resté en place et il comprenait l’intérêt des roulottes dans lesquels les moldus se cantonnaient.

Il avait entendu la voix bourrue de Fenrir, et il avait pas mouffetté. Il avait été un peu surpris. Le bonhomme avait pas été bien bavard avec lui, il avait balancé quelques noms et Caleb avait juste hoché la tête comme si tout était évident mais rien avait été évident. Il se souvenait de foutrement rien de leur conversation sur le sujet.

Caché comme il l'était, il avait pu observer les deux hommes près du barbec et l'odeur alléchante qui s'en dégageait. Il avait entendu le gamin dont l'insolence avait faillit lui coûter sa couverture tant il avait eu envie d'éclater de rire. Il avait vu la gamine sortir de sa caravane avec son chien dans un sac et ses talons aiguilles de la taille de son avant bras. Ce qu'il avait pas vu c'était l'épi de mais qui lui était tombé sur le râble. Et encore moins la horde de chien qui était venue en courant pour la récupérer.

Alors il avait couru comme un con, l'épi de mais à la main. Il en avait profité pour mettre un coup de dent à l’intérieur mais le truc était complètement cru alors il l'avait balancé en arrière en espérant que ca calmerait les chiens.

Ca avait eu aucun effet. Et il commençait à en avoir marre de se faire mordre les miches.

Il s'était donc mis à courir comme un dératé, à zigzaguer mais il sentait bien que les bestioles étaient plus rapides que lui. Puis il s'était pris le barbec en plein dans la tronche.

La viande s'était mise à voler, lui à dégringoler sur le sol et les braises à lui tomber dessus. Si son arrivée en trombe avait pas mis la puce à l'oreille des autres et surtout aux deux mecs proches de feu-le barbec, le cri percent et les injures qu'il avait balancé en se secouant pour virer les braises de ses vêtements avait dévoilé sa position.

Alors il s'était relevé, essoufflé, un bout de viande à la main car il perdait jamais le nord. Et il avait balancé tout en mastiquant son prix « How do you do, fellow kids ? »

Addition:

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Bien sûr, Gy' était pas peu con - tent. Fourré rapidement sous le bras du patriarche, le regard de Fish glisse sur le restant du camp jusqu'à ce qu'un coup de vent ne révèle Balls derrière la fumée, bière à la main. Bah tiens. Elle eu que le temps de voir l'attroupement de chiens derrière lui qu'à son tour, une autre protégée ne rejoigne la glorieuse photo de famille. Autant de mauvais goût en un seul manteau de poil rose - Fish était tout autant impressionnée que soulagée. Une moitié de sourire lui arrache le visage tandis qu'elle rejoint tout ce beau monde. Après la fin des couinements de la gamine j’ai trop hâte que papa te voit, il va être trop content hiiiiiiiiiii totalement perchée, Fish passe une main dans son dos de fausse fourrure. « T'as le droit à un meilleur accueil que moi à c'que j'vois » Elle tend la joue. « Fais la bise à tata la fugueuse » Incroyable mais vrai, Hoshi sentait bon.

Le temps que le danger sanitaire ambulant soit à leur niveau, sa voix résonne de nouveau, capte toute l'attention. Parce que c'est le grand retour du Fenrir Show, et que sur sa trogne déconfite face au guest surprise, on pouvait plus où moins voir mot pour mot ce qu'il pensait - indice : ça a un lien avec son œil crevé. Les ongles noirs de Fish s'accrochent aux poils roses et ses muscles se tendent lorsque daddy écarte les bras, avant qu'elle ne lâche un soupir devant l'accolade. « Oï » Elle claque des doigts devant un Cook encore médusé par la scène. « Envoie l'apéro »

Cocktail du jour : bière tiède sur émulsion de voix grasse. Quoi de mieux pour une gueule de bois ? Probablement les aboiements qui s'arrêtaient pas autour du camp. Assiette à la main, Fish s'écarte mollement pour se poser sur une caisse à côté, prête à écouter la seconde partie du Show. Fenrir a-t-il fait de la merde ? Plus le sourire était grand, plus le bousin refoulait. Comment va-t-il le tourner pour que ça ai l'air d'être une super idée ?

Tout ça, et plus encore, après cette courte pause :

Un barbecue qui vole en éclats, des côtelettes qui tombent en slow-motion. Sous la braise, un nouveau guest surprise.

Y'a pas à dire, avec les années, le vieux avait amélioré ses talents d'animateur.

« How do you do, fellow kids ? » Ça lui arrache un rire malgré elle, puis elle lui jette sa capsule de bière en espérant pouvoir toucher l'un des deux oeufs qui lui servent d'yeux. « C'est ça ton annonce ? Ou c'est en remplacement de la barbaque dans la boue ? » Déchirant le bout de la viande intacte qu'elle avait, Fish détaille de haut en bas l'intrus aux airs de bouffon sur le rythme de sa mastication bruyante. « Parce que si c'est ça.. » S'essuie le gras des lèvres d'un revers de main. « .. On peut faire une croix sur le rab' les enfants. »

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Il éructa une flopée d’insulte à l’égard du vieux, lorsque celui-ci le gratifia d’un shampoing fictif : Du genre à lui décaper le scalp et à assassiner l’armada de poux qui squattait sa caboche. Sans tarder, l’odeur immonde du loup agressa violemment les sinus de l’halfer, à tel point qu’il s’abstint de respirer. Pour ensuite, prendre de grandes goulées d’air une fois sa liberté retrouvée.

Si à la vue d’Hoshi le palpitant de Gy’ s’emballa, il déchanta vite - Parce que celle-ci n’avait d’yeux que pour Balls, ce maudit troufion. L’ombre d’un instant, l’hybride espéra en son fort intérieur que Fen’ lui mette une rouste. Mais que nenni, il l’accueillit à bras ouverts. Et c’est avec un regard noir que Vasco observa de loin la scène des retrouvailles.

Bestiole affamée ne fit aucun cas de la boutade lancée par le vioque. Il lui arracha l’assiette garnie des mains et d’une manière inélégante, commença à grailler, vorace. Désormais, le monde autour de lui n’existait plus ; Il n’y avait plus que lui et son bout de bidoche saignant. Il ne daigna marquer une pause dans sa dégustation éffrénée, que lorsqu’un type chelou atterrit dans le barbecue. Saucisses et autres bouts de barbaque atterrirent lamentablement dans la gadoue.

Gy’ - plus rapide que les clebs du camp - se jeta sur la viande éparse, récolta fissa tout ce qu’il pouvait. Fourrant les éléments de charcut’ dans les poches déformées de son futal. Et alors que Sally évoquait l’hypothétique disparition des restes, Vasco, effronté comme tout, alla récupérer la bouffe que le quidam avait en sa possession : « Sorry l’Blobfish, mais faut faire partie du clan pour pouvoir grailler. Et accessoirement, avoir payé sa part. » Tacla t-il, en arrachant la becquetance des mains de l’autre et mordant dedans à pleines dents.

@Fenrir Greyback @Sally Greyback @Caleb Bagshot @Baltasar Greyback @Hoshi greyback

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Comme tous les soirs, en rentrant du boulot, et après avoir fait passer une journée de merde à ton bon à rien de handler, tu fais un tour dans ce quartier huppé de Londres, là où on te regarde toujours de travers avec ton huile de moteur coincée sous les ongles et ta bouteille de whisky moldue bas de gamme à la main. Faut dire, tu détonnes un peu dans ce décor princier, là où tous les immeubles sont tous plus vieux que Dumbledore et ornés de belle moulures bariolées. Si t'étais d'humeur, t'aurais bien dit que ça passe, parce que toi aussi t'es bien moulée, mais voilà, t'es pas d'humeur. Et puis t'as plus personne à qui faire de vanne dans le genre. T'as plus ta personne. Tu jettes un vague regard, par automatisme à chaque fois que tu penses à elle, vers ta main et la bague en toc que tu lui avais offerte pour vos fiançailles. Puis, la mâchoire serrée, tu relèves la tête vers l'immeuble qui te fait face. Le tas de décombres a rapidement été remplacé par une nouvelle façade, toujours en cours de rénovation. Sur la bâche, une femme aux cheveux courts, probablement dans l'âge de Sally mais en bien mieux entretenue, lance des sourires en plastique aux passants, avec l'air assurée des femmes d'affaires. Rowle Architecture Inc. on peut lire. Tu fronces légèrement ton nez avant de baisser les yeux et de faire demi-tour.

Tu sais pas trop pourquoi tu fais ça tous les soirs. Qu'est-ce que ça t'apporte ? C'est pas comme si t'allais recroiser Nadja au détour d'un coin rue et qu'elle se cachait dans les décombres de l'ancienne demeure des Rosier. C'est pas comme si ça allait t'apporter des réponses. T'es pas conne, tu le sais ça. Mais tu continue de venir ici tous les jours, remontée comme une horloge. Un simple regard à la bâtisse et tu disparais, tu retournes au bercail avec suffisamment d'alcool dans le sang pour les supporter.

Mais cette fois, quand tu rentres, tu captes tout de suite qu'il y a quelque chose d'anormal. Une agitation soudaine, de la lumière, des cris, le bruit d'un tonneau qu'on renverse... L'esprit est à la fête apparemment. Tu grognes avant de prendre une énième gorgée de ta bouteille. Puis tu te diriges en direction du raffut. Tu restes dans l'ombre d'abord, tournant autour du petit groupe telle une lionne autour de ses proies. T'as pas prévu de mordre aujourd'hui, juste d'analyser la situation. Puis tu le vois.

Y a Fenrir.

Nouveau grognement. Le lâche s'est tiré après Nadja. Il t'a laissée seule pour gérer ça alors que t'as jamais eu plus besoin de lui. Ta mâchoire se serre, tu grinces des dents. Ce qui t'énerves le plus, sans doute, c'est de voir le sourire sur son visage. Comme si rien ne s'était passé. “ On fait la fête sans moi ? ” Par automatisme, tu viens te planter juste à côté de Balls, comme pour signaler quel camp tu prends. “ Contente d'voir qu'tu vas bien Fenrir. J'commençais à m'inquiéter que toi aussi tu sois mort. ” Toi aussi, parce qu'il semble avoir oublié. Il semble avoir oublié que ses enfants meurent et il en a rien à foutre. “ Mais apparemment t'as des trucs importants à dire. P't'être des excuses après t'être barré sans un mot ? ” Ah ça pour plomber l'ambiance, tu sais faire.

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