BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 menguon#2 ⊹ then spit us out reborn.

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mengwu wang
HE FELT HIS BODY DIVIDE ITSELF INTO A HOTNESS AND A COLDNESS, A SOFTNESS AND A HARDNESS, A TREMBLING AND A NOT TREMBLING, THE TWO HALVES GRINDING ONE UPON THE OTHER.
Après une journée et une nuit passées dans le lit moite de sa propre sueur dans l’arrière-boutique de Song, l’apothicaire qui travaille avec eux depuis des années pour rafistoler les membres du Clan au besoin, Quon a enfin le droit de rentrer à la maison, avec l’ordre de ne pas se déplacer pour rien et de ne pas quitter l’appartement. Il passe la première journée à regarder des rediffusions de TBTW sur sa boule cristal avant de jouer au Mah-Jong toute la soirée avec Feng en discutant comme si de rien n’était, et la deuxième à angoisser au fond de ses draps après une longue conversation avec Chen. Zhang est venu le voir, s’est un peu moqué de lui, ils ont parlé de l’attrait des filles pour les cicatrices, et son départ a laissé un goût amer dans le fond de la bouche de Quon, alors qu’il s’imaginait déjà son frère rentrer pour son penthouse où l’attendait Kamala.

Ca lui a fait penser à Shaula, et à ses grands yeux verts, et aux légers sourires qu’elle lui a adressé quand ils se sont parlés. Quon a passé toute la nuit à penser à elle, et à se demander si il devra vivre toute sa vie avec le profond regret qu’il ressent à chaque fois qu’il repense à sa silhouette s’éloignant de lui pour aller rejoindre Mengwu à l’étage. C’est un poids tangible et réel, qui lui pèse dessus comme une enclume, qui l’enfonce dans son lit et dans son matelas, le laissant tremblant d’incompréhension et de peur.
C’est une peur bien plus vertigineuse que toutes celles qui sont venues avant. Quon a eu peur de mourir plein de fois dans sa vie, y compris il y a quelques jours, mais rien n’atteint cette peur panique à l’idée de, peut-être, ne jamais revoir Shaula et ne jamais véritablement comprendre l’éclat de ses yeux.

Son réveil sonne à quatre heures et demi le lendemain, et il le fait rapidement taire avant de se tirer du lit qu’il a l’impression de ne pas avoir quitté ces derniers jours. Dans un silence précautionneux, il file dans la salle de bains qu’il partage avec Bao et Jie et se change rapidement avant de sortir de sa chambre, s’arrêtant un moment en vérifiant que personne n’est réveillé.
Il file dans la cuisine et se fait rapidement un café. Depuis qu’il est allité, l’appétit légendaire de Quon s’est amoindri: lui qui est amateur du petit-déjeuner copieux, suivi d’un deuxième petit-déjeuner généralement en milieu de matinée, se tient désormais au café et aux nouilles instantanées qu’il garde précieusement dans son placard, quand Sen n’insiste pas pour le forcer à manger et boire ses remèdes chelous et dégoûtants.

Sa tasse pleine en main, il commence à se rediriger vers sa chambre pour aller récupérer son vélo et sortir discrètement de l’appartement avant que tout le monde se réveille, mais s’arrête net en croisant le regard tranquille de Mengwu.

Quon sent sa gorge se serrer, et son coeur dégringoler dans sa poitrine. Il ne peut pas tromper grand monde avec son maillot de corps fluorescent et ses jambières de cycliste, quand bien même on lui a fait promettre de ne pas faire d’activité pendant une ou deux semaines ou moins: même toutes les potions du monde ne peuvent pas faire oublier à son corps un tel choc traumatique et douloureux. Mais Quon a besoin de sortir, de sentir le vent frapper son visage, d’avaler des kilomètres de bitume sous ses roues, et peu importe les recommandations de Song ou de Chen. Il en a marre de se sentir si petit et vulnérable, coincé au fond de son lit.

Il se sent se renforgner en voyant Mengwu, et baisse rapidement les yeux avant de soulever le coin de ses lèvres dans un sourire qui n’a pas son assurance ou sa simplicité habituelles. "T’es levé bien tôt, t’es pas sensé être de repos aujourd’hui?" demande-t-il en commençant déjà à le contourner comme si de rien n’était, ses yeux esquivant les siens nerveusement. Il ne s’est jamais senti ainsi face à Mengwu, comme il se sentirait face à Zhang après avoir embrassé Jordan - gêné, mal à l’aise, un peu coupable aussi. "Retourne te coucher, frérot, sinon même toi tu vas t’écrouler avant dix heures ce soir."
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Mengwu a eu peur, pour Quon. Peur comme il a failli perdre Bao ; peur comme ils ont bel et bien perdu Wei.
Surtout, il s’en veut. De ne pas avoir su deviner avant ; de ne pas avoir lu les problèmes à venir, dessinés dans l’avenir de son frère par les sinogrammes du mah-jong ; d’être incapable de prévenir sa propre plus grande peur. Ce qu’il craint, ce n’est peut-être plus d’être enlevé à sa famille, mais qu’on la lui enlève, chaque membre un à un, et que de Mengwu, il ne reste plus rien, tout comme il ne reste presque plus rien de Mandy.

Dans un moment de colère impuissante, il n’a trouvé de bon à faire que de jeter son jeu de mah-jong au bout de ses bras, dans un vacarme assourdi par les sortilèges d’isolation de sa chambre. « Stupides tuiles », qu’il a murmuré devant le désordre des tuiles éparpillées sur le sol, en sachant très bien que ce n’est pas leur faute. Elles ne sont que des objets et lui, un très mauvais lecteur. Son regard ne sait pas lire les signes, son esprit ne pose jamais les bonnes questions, et à chaque fois le don trébuche sur les réponses incomplètes apportées par ce qui n’est pas fait pour parler, alors qu’elles lui semblaient toujours si simples et évidentes jadis, dans le marc de café, lorsqu’il était enfant.
Il ne peut pas.

Il s’est renversé sur son lit après avoir écrasé des larmes de frustration contre ses paumes, dans l’espoir de trouver le sommeil, qu’importe son oreille aux aguets au moindre son en direction de la chambre de son cadet. C’est pourtant un instinct plus qu’un bruit qui le réveille en sursaut, bien trop tôt le matin - il ne s’est même pas dévêtu. Une sensation, depuis le rêve qui se dissipe déjà dans son esprit. Il a rêvé à, à… Ses pas silencieux le mènent jusqu’à la cuisine, d’où provient une odeur de café (il a rêvé au marc de café de sa lola).
Il sait qui sortira de la cuisine - il n’a pas besoin de le voir pour savoir. Il le sait, mais son coeur ne se serre pas moins lorsque c’est bien Quon qui en sort, café (dégueulasse) à la main (il ne le fait jamais comme il faut). « T’es levé bien tôt, t’es pas sensé être de repos aujourd’hui? La question entre dans une de ses oreilles, sort sans être entendue, alors que le regard sombre de Quon le fuit, et que Quon dans son entier essaie de fuir. L’appartement, et surtout, lui. Retourne te coucher, frérot, sinon même toi tu vas t’écrouler avant dix heures ce soir. La voix est un peu blanche, un peu faible. Song a dit que tu devais te reposer. »

Il a surtout dit qu’il ne devait pas quitter l’appartement, qu’il ne devait pas faire d’activité physique, qu’il devait être au calme, ne pas tirer sur la blessure fraîche, avaler tous les remèdes refilés par ses soins. Il a dit tout cela, et Chen a tout répété, et Sen encore une fois, et Mengwu entend la multitude de conseils tourner dans sa tête.

C’est la première fois qu’ils se voient vraiment, les deux frères, depuis quelques jours. Il n’a pas osé entrer dans sa chambre, s’est contenté de prier devant sa porte pendant son sommeil, d’invoquer ce dieu flou qui a déjà sauvé Bao (enfin, il lui a demandé, allez savoir si ça lui a fait quelque chose). Maintenant qu’il est devant lui, pâle, avec son maillot fluorescent et ses cuissards, il ne sait pas que dire. Le malaise est palpable et Mengwu aimerait prétendre qu’il ne sait pas pourquoi Quon est comme ça avec lui, mais il sait très bien, en fait.
Il le sait, il l’a senti, et son propre coeur se tord un peu plus encore, alors que le regard de chat de Shaula flotte dans son esprit, le soleil couchant donnant au vert de ses iris mille reflets inattendus.

« T’y vas seul ? Plutôt que de renchérir, que de le forcer à rebrousser chemin, la question passe ses lèvres un peu précipitamment, mais pas autant que l’explication empressée qui la suit : Pas que je veuille venir pédaler, enfin, tu sais, je ne tiendrais pas ton rythme, même après t’être fait, hrm, tu sais, mais tu… tu y vas seul ? » Et s’il lui arrive quelque chose ? Si sa blessure rouvre ? S’il y a un problème ? Et si… s’il va rejoindre quelqu’un, à cette heure si matinale ?
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Comme attendu, Mengwu répète ce qu’on lui bassine depuis des jours entiers: « Song a dit que tu devais te reposer. » Ce à quoi Quon ne peut qu’offrir une main levée qui chasse un insecte imaginaire dans l’air, un geste désinvolte et innocent. “Tu connais Song, il exagère à chaque fois. Je vais bien.” Il essaye d’employer un ton léger et familier mais même lui ne parvient à complètement effacer la tension désagréable au fond de sa voix. En dépit de comprendre sa décision, il espère que Mengwu aura au moins le bon goût de l’accepter et de le laisser faire - même si Song n’a jamais exaggéré ou dédramatisé une situation, c’est d’ailleurs pour ça que Wei lui faisait confiance. Peu importe, Wei n’est plus là.

Quon garde les yeux vissés sur sa tasse de café et le sol, renforgné et essayant de se faire aussi petit que possible sous le regard de son frère. « T’y vas seul ? » La question le prend de court. Tant et si bien qu’il relève les yeux, se confronte aux prunelles sombres de Mengwu, sans trop comprendre sa précipitation quand il comprend: « Pas que je veuille venir pédaler, enfin, tu sais, je ne tiendrais pas ton rythme, même après t’être fait, hrm, tu sais, mais tu… tu y vas seul ? » Quon sourit légèrement, amusé à l’idée d’aller faire du vélo avec son frère. “Avec qui pourrais-je bien y aller?” Il roule des yeux. “Vous êtes tous des fiottes. C’est pas Sen qui va se lever aux aurores faire du vélo avec moi et je crois que Jie a encore besoin de petites roulettes,” plaisante-t-il légèrement, expirant profondément comme si ça allait lui permettre de se débarrasser de la légère gêne qu’il ressent face à Mengwu.

Il le dévisage un instant, puis sourit un peu plus. “Mais t’es sûr que tu veux pas venir? T’inquiète, on ira lentement, je ferai attention,” commence-t-il d’un ton badin et malicieux. “Un petit moment entre frères, Mengwu et moi sur la route, ça te fait pas envie?” Quon repense avec affection à la dernière soirée qu’ils ont passé ensemble à regarder The Bold and The Witch et Reign. Il se dit que ce serait très différent aujourd’hui… “Allez, dis oui.” Quon lève une main et la pose sur l’épaule de son frère avant de légèrement froncer les sourcils en se rendant compte que son frère est déjà habillé… ou plutôt, qu’il ne s’est pas changé.

Ancrant ses doigts dans son épaule, il se recule d’un pas pour mieux l’observer, de haut en bas, l’air consterné et, surtout, inquiet. “T’as dormi dans tes fringues?” Cela ne lui ressemble pas du tout. “Ça va?” insiste-t-il en revenant se confronter à son regard, en se demandant si il n’y a pas autre chose qui se trame chez son frère - autre chose que sa blessure ou que les yeux de Shaula. “T’as des petits yeux. Tu m’as pleuré toute la nuit, avoue,” ne peut-il pas s’empêcher de plaisanter, comme d’habitude. “Tu le sais, pourtant, que ton petit frère, il est plus fort que tout...


Dernière édition par Quon Wang le Dim 15 Nov - 12:46, édité 1 fois
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La question a le bon d’amuser son frère cadet, qui se moque bien gentiment de sa question - évidemment qu’il y va seul, qui pourrait bien l’accompagner ? Le bon de ne pas le forcer à préciser ce qui flotte à la limite de sa pensée et ce qu’il refuse de tout à fait saisir, pour ce que ça pourrait signifier. Une ignorance bienheureuse, pour celui qui a pleuré de rage d’y vivre, d’être incapable d’en sortir. Mengwu n’est pas à l’abri de ses propres contradictions.

Évidemment, il aurait mieux fait de ne pas évoquer la possibilité de l’accompagner - ce n’est définitivement pas tombé dans l’oreille d’un sourd. « Mais t’es sûr que tu veux pas venir? T’inquiète, on ira lentement, je ferai attention. Un petit moment entre frères, Mengwu et moi sur la route, ça te fait pas envie? J’ai encore mes petites roues, moi aussi, qu’il tente de se défiler, bien que ce soit faux. Il est surtout quatre heures et demi du matin, et Quon est blessé, et ce n’est pas l’heure pour cela. Allez, dis oui. » La résolution un peu plus faible, alors que son frère pose sa main sur son épaule et sait parfaitement comment le convaincre de ce genre de bêtise somme toute inoffensive (sauf quand on a été poignardé y’a deux, trois jours).
Son état ne passe pas non plus inaperçu. Les remèdes de Song fonctionnent bien, que pense le Wang avec un brin d’amertume, qui préférerait presque son frère un peu moins perceptif, en ce moment. « T’as dormi dans tes fringues? Les mains qui tirent sur les poignets de sa chemise, comme si de ce simple geste, il pouvait la changer. Pas de réponse. Ça va ? »
Juste un petit signe de la tête. Un petit non silencieux, parce qu’il ne sert à rien de prétendre autremebnt.

« T’as des petits yeux. Tu m’as pleuré toute la nuit, avoue. Tu le sais, pourtant, que ton petit frère, il est plus fort que tout... »

Ça se voit ? Ça se voit tant que ça ? Il regarde le sol, gêné - il s’attend à ce que le Quon le traite de pleureuse, une des insultes préférées de Zhang depuis qu’ils sont gamins et qu’il comprend assez de cantonais pour savoir ce que son jumeau déblatère, à trente jurons par minute. La moquerie ne vient pourtant pas davantage, s’arrête au constat que… oui, peut-être que Mengwu a pleuré. Il ne peut pas savoir pour quoi, ne peut pas savoir pour tout, mais il doit bien se douter au moins un peu. Et surtout, que ce n’est pas drôle du tout. « C’est trop tôt », qu’il murmure. Comme si même dans dix ans, ce serait convenable que son frère se fasse poignarder et qu’il le perde presque, tout ça pour un deal… un deal même pas si bon.
C’est trop tôt, ce sera toujours trop tôt, il ne peut rien faire pour connaître l’avenir et encore moins pour l’empêcher.

L’homme regarde encore ses pieds, lorsqu’il reprend la parole : « Tu crois que t’as un truc qui me ferait ? » Les deux frères ont un gabarit à peu près équivalent, bien que Mengwu taille son cadet de quelques centimètres supplémentaires, et il est pratiquement certain qu’un de ses terribles combos de maillot et cuissards saura lui faire, dans ce qui est une approbation timide à la suggestion de Quon. Il n’a absolument pas envie d’aller faire du vélo, il préférerait encore pratiquer son kung fu avec Bao (ce qu’il a arrêté de faire, parce qu’il y en a marre de se prendre des raclées alors que c’est supposé être amical, fraternel), mais il n’a pas non plus envie de laisser son petit frère seul. Pas envie de s’imaginer le pire, alors qu’il est sorti, de se retrouver une nouvelle fois impuissant devant ce qu’il ne peut pas prévenir.
S’il est présent, alors peut-être que le mauvais sort sera chassé, au moins quelques instants, et qu'avec lui disparaîtra le malaise qui flotte entre eux et lui donne tout autant envie de pleurer.
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tw: homophobie, sexisme

Mengwu baisse les yeux, gêné, et Quon sent son sourire s'amincir sur ses lèvres, manquer de disparaître - c'est seulement en provoquant l'effort de le garder là où il est qu'il parvient à ravaler la façade, à ne pas se laisser abattre par la soudaine émotion qui s'est installée sur le visage de son frère. Il disait ça pour rire, bien entendu, ses mots dépassant comme toujours sa pensée et venant, comme parfois, s'enfoncer dans une blessure dont il ignorait l'existence. Il peut voir les insultes défiler sous ses yeux, siffler entre ses oreilles, comme si Zhang était avec eux: traiter Mengwu de lâche, de pleureuse, de femmelette, de pédé, parce que les vrais mecs, ça pleure pas, pas comme ça en tous cas.

Sauf que Zhang n'est pas là (il n'est plus jamais là), il n'y a que Quon. Quon, qui sait que Mengwu est parfois bien plus courageux que lui, et dont l'inquiétude lui fait un étrange baume au coeur, lui rappelle qu'il manquerait au reste éclectique de sa famille si jamais il venait à disparaître. "That bitch killed you, right in front of me," lui a dit Bao, le regard fuyant et toute sa petite silhouette agitée d'une nervosité peu commune, dans un mince filet de voix tendu. Une chaleur bienvenue et pourtant rare se répand dans le torse de Quon, même alors qu'il reprend un visage sérieux. « C’est trop tôt. » Le murmure de Mengwu réveille dans le flanc de Quon une douleur qui semble bien décidée à y rester, et il hoche la tête. "Pardon, mon frère," murmure-t-il en retour, respectueusement - parce que c'est tout ce que la sincérité des sentiments de Mengwu lui a jamais évoqué: du respect.

Il étudie le profil de son grand frère en attendant la suite, une série de frissons se répandant à la surface de son torse alors que sa blessure lui fait l'effet d'irradier comme un feu de joie à son flanc. « Tu crois que t’as un truc qui me ferait ? » Quon renifle en baissant les yeux sur ses vêtements, avant de les relever vers son frère. "Oui, mais j'ai pas de vélo avec des petites roues pour toi en revanche," répond-t-il, en référence à ce qu'il vient de lui dire. Mais ce n'est pas un refus, pas totalement, et Quon observe Mengwu un instant de plus avant de rajouter: "tu sais quoi, je vais me changer, j'attrape un pull et on va chercher un endroit ouvert pour boire un café." La proposition est lancée avec un naturel désarmant, comme si tous les cafés du coin étaient ouverts à cinq heures du matin. Dans le monde de Quon, tout est possible - surtout quand il embobiner le reste du monde à faire ce qu'il désire à la moindre occasion. "J'en ai marre d'être enfermé ici, et j'en ai marre de goûter les fonds de café brûlé et dégueu de Bao." Il hausse les épaules, d'un air détaché. "Va changer de chemise, sois rapide."

Cinq minutes plus tard, ils se retrouvent dans l'entrée. Ils n'ont pas l'air bien plus frais qu'avant, mais Quon porte au moins des vêtements un peu moins flashy, ce qui est un bel effort.. "Je crois que tu t'inquiètes trop, frérot," lui dit-il en levant la main et en appuyant le bout de son index entre les sourcils de son frère. "Vraiment." Sa main retombe, et il le couve d'un regard sérieux, tout sourire oublié. "Mais tu ne serais pas Mengwu si tu ne t'inquiétais pas, j'imagine."
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Les excuses de son frère sont un baume pour le Wang, mais il n’en reste pas moins obstinément intéressé par le sol et ses chaussettes. La brûlure de la honte élance encore, sous la fraîcheur des mots du cadet, comme on sait la blessure présente qu’importe les soins, et il n’a même pas la force de rire lorsque la blague des petites roues fait son troisième tour de piste. Il se trouve idiot, malgré son effort sincère. Idiot et faible, et en plus, bientôt ridicule, à tenter de suivre son cadet en vélo.

« Tu sais quoi, je vais me changer, j'attrape un pull et on va chercher un endroit ouvert pour boire un café. Mengwu relève des yeux surpris sur Quon - presque méfiants, cherchant le guet-apens dans la proposition qui change du tout au tout. Ce n’est pas inhabituel, venant de la part de son frère, cela dit. Ça le rassure, de penser qu’il est le même, qu’il ne change pas (il est toujours bien là). Instable et imprévisible, passant du coq à l’âne. J'en ai marre d'être enfermé ici, et j'en ai marre de goûter les fonds de café brûlé et dégueu de Bao. Faut me laisser faire le café, qu’il commente avec amusement (c’est vrai que leur sœur fait du café dégueulasse - probablement que même le Christ a dû en boire pendant son calvaire). Va changer de chemise, sois rapide. » Il n’en faut pas plus pour que le sorcier passe quelque chose de propre, à défaut d’avoir la mine plus fraîche et huit à dix heures de sommeil. Chemise et pull, pour qu’aux aurores, en Angleterre, il ne fait pas bien chaud. Les tuiles étalées au sol sont intouchées et l’homme n’y jette même pas un regard, la colère toujours présente.

« Je crois que tu t'inquiètes trop, frérot, un doigt posé entre ses sourcils, Vraiment. Les yeux brièvement baissés. Mais tu ne serais pas Mengwu si tu ne t'inquiétais pas, j'imagine. Inutile de nier que son frère a parfaitement raison. Je connais un café ouvert toute la nuit », qu’il déclare en réponse, et c’est donc lui qui mène le chemin vers le nord de Soho, où ils trouveront, logé entre un sex shop et un bar afterhour, une boisson convenable et quelques pâtisseries de la veille. Peut-être même quelques tartes aux oeufs hongkongaises, s’ils sont chanceux et que tous les badauds alcoolisés et affamés ne les ont pas dévorées avant.

L’humidité matinale s’infiltre jusque sous son pull, force Mengwu à rentrer la tête dans ses épaules, à fourrer ses mains dans ses poches. Contre sa paume, la présence rassurante de sa baguette, alors qu’ils s’aventurent en territoire tout à fait moldu. « Je vais faire comme si je n’avais pas entendu Song dire que tu n’as pas le droit de boire du café jusqu’à avis contraire », déclare le Straw sandal, l’air complice, alors qu’ils traversent les rues encore animées de leur quartier. Les nuits sont plus douces, les touristes commencent tout juste à arriver, et aux travailleurs déjà réveillés se mêlent les fêtards aux vêtements criards. Un duo de filles les dépasse avec de grands sourires, auxquels il répond d’un petit signe de la main. Il les entend glousser dans leur dos et c'est à son tour de sourire. « Et toi tu ne t’inquiètes pas assez, commente l’aîné, revenant sur les précédentes paroles du cycliste. Mais tu ne serais pas Quon si tu t’inquiétais trop. » La porte du café se dessine (comme prévu, entre des néons criards et des mannequins dénudés) et il fait entrer d’abord son frère ; et est soulagé de voir qu’ils y sont presque seuls.
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« Je connais un café ouvert toute la nuit. - Parfait." Quon hoche la tête, son sourire revenant par automatisme sur ses lèvres - il se rend seulement compte qu'il est factice lorsqu'ils sortent et qu'il s'écroule, lui donnant une mine pensive et un peu mélancolique. Il ferme brièvement les yeux lorsqu'ils sont dehors, et inspire profondément avec un air satisfait: il a l'impression de tourner en rond, comme un lion en cage, depuis des jours, et ça lui fait un bien fou malgré le froid qui vient aussitôt lui picoter la nuque et les joues, et se glisse sans mal sous sa veste en cuir et son trop léger t-shirt.

Quon et Mengwu avancent en silence dans le monde moldu qui s'éveille ou va se coucher, au choix - ces heures bâtardes entre le début de la journée et la fin de la nuit, Quon les connait par coeur, se retrouvant souvent sur le fil entre les deux, tanguant d'un côté ou de l'autre. Les rues sont presque vides, à cette heure, permettent à la ville de Londres de respirer pour une fois, l'animant d'une énergie tranquille peu commune mais appréciable.

Quand il lève les yeux vers le ciel et voit les étoiles, timides parmi les lumières de la ville et quelques nuages de pollution, Quon ne peut pas s'empêcher de se demander si Shaula les a observées ce soir elle aussi.

« Je vais faire comme si je n’avais pas entendu Song dire que tu n’as pas le droit de boire du café jusqu’à avis contraire. » Il reporte son attention sur son frère, son sourire revenant sur ses lèvres. "T'inquiète, frérot, je sais ce que je fais," prétend-t-il d'un ton tout aussi complice. Quon a l'impression de revivre, à marcher en compagnie de Mengwu, comme lorsqu'ils travaillaient ensemble et arpentaient inlassablement les quartiers les plus malfamés pour rencontrer les gens les plus dangereux de ce côté de la Tamise - ces jours, plus insouciants, lui manquent presque.

Le temps qu'ils arrivent à l'échoppe connue de Mengwu, son flanc se réveille et se met à le picoter légèrement, puis à le brûler; il reste impassible, puisant dans la réserve infinie de son masque souriant habituel pour ne rien montrer, quoiqu'il sache que son frère est bien plus observateur que le reste de sa fratrie. Quand ils croisent deux jeunes femmes perchées sur des talons de plusieurs centimètres qui gloussent à leur passage, Quon ne peut pas s'empêcher de jeter un coup d'oeil par-dessus son épaule et de leur adresser un clin d'oeil - si il avait été avec Zhang, autant dire qu'ils seraient déjà partis en chasse. Mais avec son autre frère, Quon n'en a que faire, et se calque plutôt sur sa marche tranquille et son énergie sereine. Avec lui, il n'a pas besoin de prétendre, du moins, pas dans cette optique là.

Et puis, il y a ces yeux verts qui le hantent, deux faisceaux invisibles qui sont gravés au fin fond de son crâne. « Et toi tu ne t’inquiètes pas assez, » reprend Mengwu comme si ils venaient de quitter le pas de l'appartement, et Quon rit un peu en connaissant déjà la suite. « Mais tu ne serais pas Quon si tu t’inquiétais trop. » Ils ralentissent enfin (au grand plaisir du torse de Quon qui en deviendrait insupportablement douloureux - il est secrètement content d'avoir échappé au vélo, maintenant) et Quon s'arrête un instant en voyant l'échoppe. "Je sais où on va pouvoir aller après," rit-il légèrement après avoir reluqué sans honte la vitrine du sex shop juste à côté; mais il s'engage sans hésiter dans le petit café, surpris de voir qu'il est effectivement ouvert, à cette heure, et rassuré de le découvrir désert.

Ils s'asseyent, côte à côte, au comptoir qui longe la fenêtre montrant la rue. Quon observe les gens qui passent sans rien dire, et accueille le café qu'ils ont commandé avec plaisir quand il arrive. Même si ils restent silencieux, il chérit ces moments avec son frère, et l'énergie qui émane de lui et le berce de ses bras rassurants. "Dis Mengwu," demande-t-il au regardant le fond de son expresso, attendant qu'il ne soit pas brûlant pour le boire d'une traite, et au diable Song. "T'es déjà tombé amoureux? Genre, tombé amoureux?"
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Lorsqu’ils prennent enfin place dans le petit café, le soulagement de son cadet est observé, mais pas relevé. Mengwu a bien vu son pas un peu inégal dans les rues de Soho, le corps penché vers le flanc blessé, comme pour tenter d’y éteindre la douleur. Pas un mot. Après tout, il a insisté. Ils se feront un plaisir de transplaner pour revenir. Si ça a pu convaincre Quon de ne pas tenter de se lancer sur sa bécane pour encore quelques jours… il est prêt à vivre avec l’idée que son frère souffre un peu (juste assez).
Puis, il reste en effet quelques tartelettes aux oeufs. Ça suffira bien à combler leur appétit et à adoucir le matin encore un peu plus.

Le silence paisible, formé de contemplation et d’attente, se rompt sous une question de Quon : « Dis Mengwu, le regard qui se tourne vers son frère, soudain bien intéressé par sa tasse de café, T'es déjà tombé amoureux? Genre, tombé amoureux? »

La question le plombe soudain et lui aussi cherche une réponse au fond de son propre espresso. « Je ne sais pas, débute d’abord le Wang, attrapant une tartelette entre ses doigts, continuant de chercher les bons mots sur sur sa surface sucrée. Ce n’est pas pareil pour moi », qu’il ose prudemment, formulant pour la première fois clairement ce qui le tracasse depuis l’adolescence. Ce dont il ne peut définitivement pas parler à Zhang, au risque que son jumeau se moque de lui, d’une involontaire différence. Il espère presque que Quon lui dise que c’est la même chose pour lui, mais la prémisse de cette conversation ne va définitivement pas en ce sens. « J’ai besoin de temps, avant d’aimer. Ou de vouloir quoi que ce soit de plus (mais ça, il n’en parle pas). Beaucoup de temps, parfois. » Ça ne l’empêche pas de trouver les femmes belles et de leur être sensible ; de rougir à chaque fois qu’il voit Padma, d’avoir déjà observé longuement le large sourire d’Odalis, et que Shaula…
L’esprit a cavalé de lui-même jusqu’aux yeux verts, à la fois impénétrables et si expressifs, de la Çelik. Une association indissociable de Quon, en ce moment, alors qu’il regarde son frère et se souvient de leur rencontre au casino. Du malaise ressenti - ou non, de ce quelque chose ressenti, sans qu’il puisse poser le doigt dessus. Ce quelque chose que l’instinct du regard le fait, justement, regarder son cadet autrement. Une enclume soudaine au fond du ventre.

Il détourne le regard de son café, le porte enfin à ses lèvres, le regard posé de biais sur Quon. « Pourquoi penses-tu à ça ?, demande-t-il, alors que la réponse lui semble évidente. Il ne veut pas confronter son frère à ce dont il ne veut peut-être pas parler. Puis, peut-être Mengwu se trompe-t-il ? Après tout, en témoignent les tuiles de mah-jong dans sa chambre, il est un très mauvais lecteur. Tu as rencontré quelqu’un ? »
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tw: langage cru

Quon est tenté de glisser un regard en direction de son frère à ses côtés, mais quelque chose l'en empêche. Même si ils sont proches, et peuvent parler de tout - Quon sait qu'il n'a pas de retenue à ressentir face à Mengwu, même si ils sont deux personnes différentes avec des intérêts parfois parfaitement opposés -, ils n'ont que trop rarement évoqué le sujet des filles, de l'amour et du reste. Ça, c'est plus l'apanage de Zhang et de ses conseils (mal)avisés - et leur rapide conversation à propos de Jordan, l'autre fois, a convaincu Quon que lui et Mengwu n'étaient pas vraiment sur la même longueur d'ondes à ce sujet.

Mais il n'est pas bête et désespéré au point de penser que parler de tomber amoureux avec Zhang résulterait en quelque chose d'autre qu'un grand et long rire méprisant et moqueur. « Je ne sais pas. » Quon n'a pas de surprise à cacher, réalise-t-il. Mengwu n'a jamais ramené de fille à la maison comme lui-même a pu le faire, et n'a jamais participé aux conversations familiales rieuses à l'idée qu'ils soient un jours tous maqués avec des membres divers du clan - comme si cette possibilité n'existait pas, pour lui. À vrai dire, à part Zhang et Kamala, il n'y a quasiment jamais eu que Quon pour ramener quelques conquêtes lors de dîners aussi gênants que gênés, les invités des autres étant toujours soit des amis soit des gens destinés à être terrorisés par les manières explosives des Wang une fois attablés autour de leur nourriture...

« Ce n’est pas pareil pour moi. » Quon fronce les sourcils, coulant un regard en coin vers son frère. Statistiquement, il a toujours su qu'au moins l'un d'entre eux allait nécessairement être gay - maintenant, il effleure presque l'idée d'être le seul à ne pas l'être. Il pense que c'est de ça, dont Mengwu veut parler, confus de ce que ça pourrait être d'autre - et prêt à le rassurer que ce n'est pas un souci et ne le serait jamais. « J’ai besoin de temps, avant d’aimer. » Quon cligne des yeux, surpris. « Beaucoup de temps, parfois. » Il serait simple de se lâcher sur ces quelques mots, et de se dire que Mengwu exaggère, qu'il n'est que fine bouche; mais il sait que son frère n'utiliserait pas ce ton prudent et lent et n'en parlerait pas comme ça si ce n'était pas véritablement quelque chose.

Quon a des coups de coeur qui s'effacent vite, des crushs intenses qui se révèlent d'un coup et disparaissent d'un seul coup aussi. Il aime bien puis passe à autre chose comme on tournerait les pages d'un livre. Il a eu multiples conquêtes, multiples copines qu'il a plus ou moins aimé, passant de l'une à l'autre sans affecter l'indifférence de Zhang, mais sans non plus tomber pernicieusement amoureux comme d'autres. Il ne comprend pas exactement ce que ressent Mengwu, mais il peut l'envisager dans un coin de son esprit. Cela expliquerait beaucoup de choses, aussi. Quon se demande si il en va de même pour le sexe... ça, en revanche, il en a entendu parler, des gens qui n'aiment pas ça ou du moins, qui n'en veulent pas ou alors seulement après très, trèèèèès longtemps. Encore une fois, une expérience bien différente à la sienne, qui lui semblerait presqu'improbable si Mengwu n'était pas ainsi prostré au-dessus de sa tasse de café, parlant lentement comme si il était en train de se défaire d'un secret plus grand qu elui.

"T'inquiète, bro, je vois, c'est okay," dit-il lentement, avec un sourire encourageant quand Mengwu se tourne vers lui. Quon découvre, au creux de son coeur, qu'il est fier que son frère lui en parle. La suite, en revanche, le fait déchanter. « Pourquoi penses-tu à ça ? » Il grimace un peu, retourne à sa propre tassé et à la ville qui s'active derrière la vitre. « Tu as rencontré quelqu’un ? - Oui, on pourrait dire ça comme ça... mais tu la connais pas." C'est un mensonge éhonté mais Quon est très, très bon pour mentir: même face aux yeux inquisiteurs de Mengwu qui le connaissent mieux que quiconque.

Le masque est omniprésent, une mesure de sécurité et de confort, un mur rassurant qu'il érige entre lui et le monde, lui et sa famille, à l'occasion. "C'est une meuf que j'ai rencontrée à l'Opaleye, j'étais allé voir Zhang, elle avait un cul dix sur dix." Le mensonge se tisse si facilement, avec une familiarité crasse qui le détourne d'autant plus de la vérité. "On a parlé toute la nuit, tu sais, sur une banquette, et je te jure, Mengwu, je suis amoureux. Mais on ne s'est pas revus." Le coeur de Quon bat dans sa poitrine avec force au souvenir des grands yeux verts de Shaula et de son léger sourire. "Et quand je... t'sais, avec les albanais là, je..." Et là le coeur de Quon se serre malgré lui, déchiré d'une peur inhabituelle. "J'ai cru que j'allais mourir ce jour-là, et j'arrêtais pas de penser à elle. Imagine si j'étais mort sans la revoir, sans savoir si un jour on pourrait... tu sais, faire un truc ensemble. Je sais pas... Je me sens bête," admet-il avec un rire dépréciatif et gêné. "Purée, si Zhang m'entendait, il se foutrait de ma gueule." Sans doute aussi parce qu'il troque ses putain pour des purée de circonstance, réticent comme toujours à trop jurer devant Mengwu. "Je la connais à peine, tu sais, on a beaucoup parlé mais pas de... de nous, tu vois. Mais j'ai pas besoin de la connaître, pas vraiment. Je sais que je suis amoureux et que quoique je fasse, quoiqu'elle fasse, je resterai amoureux d'elle. Je la connais," ajoute-t-il d'une petite voix, ses yeux sombres plongés dans son café qu'il touille sans y toucher, "mais on est d'accord, ça n'existe pas, les âmes-soeurs, pas vrai?"
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Ce n’est pas sans dessein que Mengwu revient rapidement sur le sujet du coup de foudre présumé de Quon - c’est qu’il a peur. Peur de savoir comment il recevra sa confession timide et prudente, ce qu’il dit tout juste à mi-voix, presque dans l’espoir que ce ne soit pas tout à fait entendu. S’il le murmure, s’il le chuchote, ça reste encore son secret, ça n’existe pas tout à fait, et il n’a pas à craindre la moquerie, ou qu’on lui dise qu’il n’est pas normal, cassé, brisé. Ainsi, l’acceptation que fait son cadet de ce qu’il a dit sans le dire répand une chaleur réconfortante au centre de son torse. Et celle-ci s’éternise, même alors que le sujet change, alors que l’aveu s’éloigne, lui confirmant qu’il l’a dit à la bonne personne. Étrangement au bon endroit, au bon moment. Ainsi, lorsque son frère lui confirme avoir rencontré quelqu’un qu’apparemment l’aîné ne connaît pas, il est loin de se douter du voyage dans lequel il se fait embarquer.

Mengwu est confus.

Il est pratiquement sûr et certain que c’est à Shaula que son frère pense, que c’est d’elle dont il parle, mais alors que le mensonge (ça en est un, de ça aussi il est certain) se tisse… en fait, il est de moins en moins certain. Surtout lorsque Quon mentionne le, et je cite, cul dix sur dix de la femme, et que le Wang se retrouve expédié dans toute une série de questionnements perplexes et de remise en question de ladite certitude. Il n’irait pas parler de Shaula comme ça ; il n’a même pas pu voir son postérieur ; et de toute façon, Mengwu ignore bien sûr à quoi peut bien ressembler ledit postérieur de ladite Shaula, parce qu’il n’a pas regardé non plus. L’idée n’empêche pas ses oreilles de chauffer, alors que son cadet déroule le fil de son coup de foudre. Une rencontre ordinaire aux sentiments extraordinaires, à la connexion surréelle.

Il n’y a que dans son café et son dessert qu’il est capable de trouver un certain réconfort, une illusion de contenance, alors que l’incident avec les Albanais est évoqué et que leurs conséquences possibles sont articulées trop clairement. « J'ai cru que j'allais mourir ce jour-là », et lui aussi l’a pensé, et à y penser, à le nommer, Mengwu a peur que la possibilité revienne rôder trop proche de son petit frère et s’accapare trop de loin. Un tremblement dans sa main qu’il cache en enfouissant sa paume sous sa cuisse, une inquiétude qu’il dissimule mal. « Purée, si Zhang m'entendait, il se foutrait de ma gueule. C’est lui qui est bête. » Comme si leur frère pouvait leur apprendre quoi que ce soit sur quoi que ce soit, y compris en matière de relations. Il n’est pas là pour entendre Quon, constater la tendresse et l’alarme dans sa voix, ni savoir que le coeur de Mengwu se tord malgré lui. La fausse certitude ancrée bien trop profondément pour qu’il soit capable de chasser la sensation, tout comme il ne peut pas chasser le souvenir des yeux verts de Shaula, sur les collines anglaises, ou dans la pénombre du casino. « [...] mais on est d'accord, ça n'existe pas, les âmes-soeurs, pas vrai? Pourquoi ça n’existerait pas ? », demande le Wang avec rhétorique. Ce n’est peut-être pas la réponse raisonnable à laquelle Quon s’attend, mais le Straw sandal n’a certainement pas la force, ni la foi, de vouloir véritablement le détourner de cette idée. Celle d’être tombé, littéralement, en amour. Ainsi, c’est la seule réponse qu’il possède et qu’il étoffe brièvement, d’un haussement détaché des épaules : « Ce n’est pas plus incroyable, ou impossible, que la magie. » C’est même une des exceptions à la magie. Ce qu’elle ne peut pas créer, ne peut pas générer hors du néant, tout juste ce qu’elle peut imiter avec inexactitude, jamais assez longtemps, factice de sentiment.
L’amour est sa propre magie et échappe alors aux règles de celle qu’ils manipulent et créent de leur baguette.

« Tu devrais la revoir. Le conseil a quelque chose d’impérieux, dans le ton décidé, alors qu’il ignore le poids, les serrements, la douleur dans sa poitrine et son ventre, ce qui tiraille et proteste alors qu’il étire un sourire sur ses lèvres. Au moins pour t’assurer que c’est vraiment… ça, et les mots lui manquent, au sorcier, et que ce n’est pas que toi. Être certain qu’elle aussi te connaît. »


Dernière édition par Mengwu Wang le Dim 3 Oct - 2:55, édité 2 fois
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