Neil poussa un soupir bruyant et se passa une main dans les cheveux avant de sortir une cigarette de son paquet et de l’allumer dans la foulée.
Elle était épuisée.
Elle avait passée plusieurs heures enfermée avec un enfoiré du ministère qui lui avait expliqué tout ce que sa nouvelle "condition" allait changer pour elle. Et elle était dégoûtée. Et enragée.
Elle avait manqué plusieurs fois de se jeter sur le type pour lui arracher la tête. Sa vie était complètement partie en morceaux et il n’avait pas fait le moindre effort pour se montrer un minimum compatissant. Tout ça parce qu’elle était un putain d’hybride.

Sa cigarette terminée, la jeune femme se mit rapidement en route vers son ancien appartement. Ils lui avaient bien fait comprendre qu’elle ne pourrait plus vivre avec ses colocataires et que c’était Keith qui serait chargé de la garder à l’œil. Elle était ravie que son fiancé s’occupe d’elle et qu’elle puisse vivre avec lui mais devoir quitter ses amis et son ancien appartement était vraiment difficile pour elle.

Elle arriva finalement à destination et s’immobilisa face à la porte de l’appartement.
Est ce qu’elle était vraiment prête à faire ses adieux à cet endroit ? Mais surtout, est ce qu’elle était prête à revoir ses amis ?
Absolument pas.
Elle prit une grande inspiration et frappa à la porte, priant intérieurement pour que personne ne soit présent. Elle préférerait ne croiser personne et juste prendre ses affaires. Ce serait plus simple pour tout le monde.

Des bruits de pas de l’autre côté de la porte la tirèrent de ses pensées et lui provoquèrent une grimace.
Et merde.
La porte s’ouvrit et la jeune femme sentit son cœur se comprimer dans sa poitrine quand le visage de Marcus apparu face à elle. Et en plus il fallait que ce soit Marcus qui soit présent.
Elle resta quelques secondes immobile, juste à regarder son ami, mais elle parvint finalement à articuler un petit. « Hey. » Un très léger sourire, attristé, étira ses lèvres et elle se décida finalement à bouger. Elle se rapprocha rapidement de Marcus et lui sauta presque dessus pour passer ses bras autour de son cou et enfouir son visage dans le creux de son épaule.
Un soupir tremblant lui échappa et elle resserra un peu plus sa prise, s’agrippant aux vêtements du brun.

Elle s’était dit que ce serait mieux de ne croiser personne et de simplement prendre ses affaires avant de partir comme une voleuse. Mais à présent qu’elle était blottie contre Marcus, tout ce qu’elle voulait c’était rester là, avec lui.

« Je vais bien. » C’était tout ce qu’elle était capable de dire pour le moment. C’était sans doute loin d’être suffisant pour rassurer Marcus mais elle ne savait pas du tout ce qu’elle pouvait lui dire ou comment le lui dire.
Ça faisait plus d’un mois qu’elle s’était fait mordre et qu’elle n’avait pas revu son ami. Elle ne savait même pas s’il était au courant de ce qui lui était arrivée.

Elle reprit une grande inspiration et libéra le brun de son étreinte. Elle se recula d’un pas et baissa la tête, gênée de le regarder dans les yeux. Elle s’en voulait de ne pas lui avoir donné de nouvelles. Elle savait qu’elle n’aurait pas pu, même si elle l’avait voulu. Mais elle s’en voulait.
Elle porta machinalement sa main droite jusqu’à ses cicatrices au niveau de son cou et releva les yeux vers Marcus, son visage prenant une expression gênée. « Je… J’imagine que tu dois avoir des tonnes de questions hein ? » Elle ne savait absolument pas par où commencer.

“Yeah well, I don’t like you either,” grogne-t-il à l’attention du chat qui lui miaule après d’un ton accusateur. Il n’y a bien que Neil qui peut blairer cette saleté de bestiole, Marcus se demande encore comment Maxine fait pour le supporter. Enfin, il suppose que Wanker se demande pourquoi c’est lui qui le nourrit et pourquoi sa maîtresse n’est toujours pas rentrée. Il faut dire qu’il n’est pas le seul. Ca va faire un mois qu’il n’a pas vu Neil, qu’il n’a pas été capable d’avoir des nouvelles d’elle parce que peu importe à qui il a parlé, qui il a menacé, tout ce qu’on a pu lui répondre c’est qu’elle était en vie et que le reste ne le concernait pas. Marcus n’a jamais porté les parents de Neil dans son coeur, mais apprendre qu’ils s’étaient fait massacrer par un loup-garou… autant dire que ça lui a fait bizarre. Mais surtout, il s’inquiète pour Neil. Il sait qu’elle a survécu et puisque ça fait près d’un mois qu’elle a disparu, puisqu’on a refusé de la laisser rentrer à la maison, Marcus se doute bien de ce que ça signifie.

Mais ça ne veut pas dire que c’est facile à digérer, bien au contraire.

Avec un soupir, Marcus attrape le sachet de croquettes pour en verser dans le bol de Wanker qui se jette immédiatement dessus, comme s’il crevait de faim. Le jeune homme lève les yeux au ciel, ça va encore finir avec un vomi sur le tapis cette histoire, mais bon, ce sera à Maxine de gérer, tant pis.

Marcus fait volte-face, prêt à sortir de l’appartement lorsqu’il entend des coups frappés à la porte.Les sourcils froncés, il s’avance et l’ouvre, seulement pour se figer lorsqu’il reconnaît la personne qui se tient derrière.

“Hey,” qu’elle fait avec un petit sourire, comme si elle n’avait pas complètement disparu de la surface de la terre pendant un mois.

Marcus n’a pas le temps de réaliser qu’elle est vraiment là, devant lui, que déjà elle se jette à son cou. Avec un grognement surpris, il plante un pied solidement derrière lui pour accuser le coup et referme ses bras autour d’elle.

Elle est vraiment là. Il n’a pas eu le temps de bien la regarder, mais elle est vraiment là et Marcus ferme les yeux, resserre son étreinte, si bien qu’elle finit par décoller du sol - elle n’a jamais été bien grande, ni particulièrement épaisse, ça ne lui demande pas tellement d’effort.

“Je vais bien,” dit-elle, l’imbécile.

“Ta gueule,” grogne Marcus, parce qu’il n’a pas besoin de croiser son regard pour savoir que c’est faux, qu’elle veut le rassurer mais que c’est des conneries. Il n’a pas besoin d’être rassuré, il a encore moins besoin qu’elle mente pour ça. Après toutes ces années, Neil devrait savoir que Marcus préfère toujours la dure vérité, il n’aime pas qu’on sugarcoat les choses pour lui.

Elle finit par se détacher de lui et Marcus la libère, les sourcils froncés lorsqu’elle baisse la tête, elle qui défie toujours tout le monde du regard, elle qui n’a jamais honte de rien, encore moins devant Marc.

“Je… j’imagine que tu dois avoir des tas de questions hein?” demande-t-elle et le jeune homme suit son geste du regard, fixe les cicatrices qui marquent son cou et serre les poings et les dents.

“Entre,” marmonne-t-il avant de l’attirer à l’intérieur et de refermer la porte. Et parce qu’il ne supporte pas de la voir comme ça, docile et presque gênée d’être là, tête basse, il glisse un index sous son menton, la force à relever la tête.

Elle a l’air fatiguée, surtout. Un peu trop pâle, même si elle n’a jamais été bien bronzée, il peut voir le teint un peu malade qu’elle risque de se trimballer chaque jour désormais. C’est pas du niveau de son frère qu’il a l’air d’un croquemort depuis sa morsure, mais quand même.

Elle a changé. Bien évidemment qu’elle a changé.

S’il a des tas de questions ? Ouais.  Qui t’a fait ça ? Tu l’as buté ? Tu vas le buter ? Pourquoi tu rentres seulement ? T’étais où ? Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? Et ton frangin, il…? Putain Neil, t’étais où ? Qu’est-ce que tu vas faire ? Et pour-- pour l’équipe ? Mais au final, il n’y en a qu’une seule qui importe vraiment.

“Comment tu t’sens ? Et pour de vrai, cette fois, essaye pas d’me raconter des conneries,” marmonne-t-il en lui jetant un regard noir quand il la sent prête à répéter son je vais bien à la con.

“Entre,” Elle le suivit dans l’appartement mais s’arrêta quand il glissa un index sous son menton pour la forcer à relever la tête. Elle soutint son regard -difficilement certes- et lui fit une légère moue, l’air de dire shit happens right ? avant qu’il ne la libère finalement. Alors elle se recula d’un pas pour appuyer son dos contre le mur le plus proche et croisa les bras, sans lâcher Marcus du regard.

“Comment tu t’sens ? Et pour de vrai, cette fois, essaye pas d’me raconter des conneries,” Comment elle se sentait ? Ça c’était vraiment une putain de bonne question.
Parce qu’elle n’en savait foutrement rien.
Elle était enragée, terrifiée, angoissée.Et ces trois émotions ne cessaient de se mélanger.
Elle avait envie de hurler, de se recroqueviller dans un coin pour pleurer et de tout fracasser dans cet appartement.
Voilà comment elle se sentait.

Elle haussa les épaules et tourna la tête pour observer l’intérieur de l’appartement pendant qu’elle cherchait ses mots. « Je viens de passer trois heures enfermée avec un connard qui m’a expliqué en long et en large ce que ça… » Elle attrapa le col de son t-shirt pour dévoiler un peu plus ses cicatrices. « Allait changer dans ma vie. » Elle lâcha son t-shirt et recroisa ses bras. « Et tu veux que je te dise ? Absolument tout va changer. » Elle reposa son regard sur Marcus, ses yeux commençant à s’embuer dans le même temps. « A ton avis comment je me sens Marcus ? » Ses larmes montèrent un peu plus et elle renifla bruyamment, ce qui lui provoqua une grimace de dégoût. Il y avait beaucoup trop d’odeurs dans cet appartement. Elles n’étaient pas désagréables en soient mais le cumul de toutes et l’intensité avec laquelle elle les sentait, c’était en train de la rendre malade.

Elle quitta son appui contre le mur et se dirigea vers la fenêtre la plus proche pour l’ouvrir. Elle sortit dans la foulée une cigarette de son paquet et l’alluma rapidement tout en expliquant son geste à Marcus.« Désolée mais… » Elle agita légèrement sa main au niveau de son nez. « C’est toutes ces odeurs. Ça me… » Elle renifla à nouveau et haussa les épaules tout en lui faisant un sourire triste. « Un des nombreux cadeaux de ma nouvelle condition. » Et la clope était pour le moment le seul moyen qu’elle avait trouvée pour se débarrasser de ces nuisances. Enfin s’en débarrasser… Pour les masquer pendant un temps plutôt. Alors oui, c’était nocif, mais sa vie était déjà bien merdique à cause de sa morsure. Une saloperie de plus ou de moins ne changerait pas grand-chose.

Neil essuya ses larmes qu’elle sentait prêtes à couler d’un revers de sa manche et tira ensuite une longue bouffée sur sa cigarette. Elle recracha la fumée à l’extérieur avant de reporter son attention sur Marcus. Qu’est ce qu’elle pouvait lui dire de plus que ce qu’elle venait de lui expliquer ? Elle pourrait rentrer dans les détails mais est ce qu’il avait vraiment besoin d’entendre tout ça ? Et est ce qu’elle avait vraiment envie de se remémorer tout ce qui allait changer pour elle ? Pas vraiment non.

« Qu’est ce que tu veux que je te dise de plus ? » Elle déglutit difficilement. « Ma vie est foutue. Je crois qu’il n’y a pas grand-chose à rajouter si ? » Il avait déjà connu ça avec son frangin, il savait très bien ce qui allait lui arriver. Et ce n’était pas parce qu’elle était une femme ou joueuse pro que ça allait changer quoi que ce soit.

“Je viens de passer trois heures enfermée avec un connard qui m’a expliqué en long et en large ce que ça…” Le regard de Marcus suit son geste et il fait de son mieux pour ne pas grimacer en voyant les cicatrices qui marquent désormais son cou. Elles ne sont pas particulièrement laides, c’est ce qu’elles impliquent qui est terrible. “Allait changer dans ma vie. Et tu veux que je te dise ? Absolument tout va changer.” Il s’en doutait déjà. Il l’a vu avec Isaac. Il était aux premières loges lorsque son frère jumeau a perdu son poste au Ministère et tous les privilèges qui venaient avec son nom de famille et la pureté de son sang. Il était là lorsqu’ils ont fait de lui un chien de garde à la botte du gouvernement. Lui qui était la fierté de leur père est devenu la honte de la famille alors qu’il n’a rien fait pour mériter un tel traitement. On a attaqué son frère, tout comme on s’en est pris à Neil et à ses proches, tous deux sont des victimes dans cette affaire et tout le monde les traite comme s’ils avaient commis un crime terrible.
Celui d’avoir survécu. “A ton avis comment je me sens Marcus ?” Sa gorge se noue et il fait un mouvement vers elle, mais déjà Neil s’éloigne et se dirige vers la fenêtre de la cuisine qu’elle ouvre avant de tirer un paquet de sa poche. Marcus fronce les sourcils et la regarde sortir une cigarette et la glisser entre ses lèvres avant de l’allumer.

“Désolée mais… C’est toutes ces odeurs. Ça me… “ Oh. ”Un des nombreux cadeaux de ma nouvelle condition.” Marcus hoche la tête. Isaac ne souffre pas de la même malédiction qu’elle, mais lui aussi s’est vu doté de nouvelles… facultés et il l’a déjà entendu se plaindre plus d’une fois de son odorat désormais si sensible que ça en devient parfois - souvent - terriblement désagréable.

L’odeur de la cigarette lui tire presque une grimace, mais Marcus subit, il peut bien faire avec, si ça permet à Neil de supporter ce qu’elle traverse en ce moment.

“Qu’est ce que tu veux que je te dise de plus ? Ma vie est foutue. Je crois qu’il n’y a pas grand-chose à rajouter si ?”

Ma vie est foutue. Combien disent ça en exagérant complètement les faits, en étant bien plus dramatiques que la situation ne le mérite réellement ? Marcus voudrait pouvoir rire et lui mettre une claque dans le dos avant de lui assurer que ce n’est pas si terrible, ça va aller, t’exagère, mais Neil n’exagère pas. Sa vie telle qu’elle l’a menée jusqu’à présent est foutue. Terminée. Elle ne peut pas rester au sein des Rowdy Ravens, ne peut même pas continuer à jouer au quidditch. Elle n’a plus le choix quant à son avenir professionnel et va être obligée, tout comme Isaac, d’intégrer la VB. Sauf si elle décide de fuir. Sauf si elle décide de trahir le gouvernement et de trouver un moyen de rejoindre la résistance comme d’autres l’ont fait. Mais même ça signifie mettre un terme à la vie qu’elle a menée jusqu’ici.

Non, Neil n’exagère pas et Marcus voudrait tellement pouvoir lui dire le contraire, pouvoir faire quelque chose, mais il sait également que c’est impossible.

“Je suis désolé,” murmure-t-il d’une voix un peu rauque. Et même ça sonne complètement creux, inutile.

“Qu’est-ce que tu--” commence-t-il, comptes faire, allait-il dire mais il ravale ces mots. Ca aussi ça sonne creux, parce que ça voudrait dire qu’elle a le choix et il sait très bien que celui qui l’a mordue et lui a transmis cette malédiction lui a enlevé tout ça. “Qu’est-ce qu’ils t’ont dit, au Ministère ? Que tu devais rejoindre la VB ? Isaac… Isaac est là-bas, il pourra-- il pourra t’aider, je lui dirai-- il pourra veiller sur toi, okay ?” Ca va aller, il se tait avant de dire quelque chose d’encore plus stupide.

“Je suis désolé,” Neil poussa un soupir dépité et haussa les épaules. Elle souffla un. « Merci. » D’une petite voix et tira une nouvelle fois sur sa cigarette. C’était plutôt elle qui était désolée. Parce que si elle avait mieux réagi lors de l’attaque, si elle avait tenté de faire quelque chose, peut être qu’elle ne se serait pas fait mordre. Et elle n’aurait pas eu à abandonner Marcus et l’équipe. Elle s’en voulait de n’avoir rien pu faire pour empêcher tout ça. Elle s’était toujours vantée d’être forte, de savoir se débrouiller toute seule, sans avoir besoin de personne. Et pourtant, ce soir là, elle n’avait pu qu’observer la scène, sans rien pouvoir faire.

“Qu’est-ce que tu--” Elle reposa son regard sur Marcus. Qu’est ce qu’elle quoi ?
Qu’est ce qu’elle comptait faire ? Qu’est ce qu’elle pouvait faire ? Elle n’avait même pas le choix. Il lui avait bien fait comprendre ça lors de sa réunion. Elle ne pouvait absolument rien faire.
“Qu’est-ce qu’ils t’ont dit, au Ministère ? Que tu devais rejoindre la VB ? Isaac… Isaac est là-bas, il pourra-- il pourra t’aider, je lui dirai-- il pourra veiller sur toi, okay ?” Nouveau soupir. Presque amusé cette fois. Ça la touchait qu’il veuille l’aider, vraiment. Elle n’en attendait pas moins de Marcus et aurait très certainement fait la même chose pour lui.

« Qu’est ce qu’ils m’ont dit… » Elle fit mine de réfléchir tout en tirant à nouveau sur sa clope. « Que je pouvais dire adieu aux Rowdy Ravens et à la sélection. » Sa gorge se noua en prononçant ces mots et elle dû attendre quelques secondes, le temps de retrouver un peu son calme. Elle ne voulait pas craquer devant Marcus. « Et à… » Elle déglutit difficilement, sentant ses larmes remonter alors qu’elle balayait les alentours du regard. « Et à cet appart. » Elle pinça les lèvres et hocha la tête, essayant de se convaincre que c’était la meilleure chose à faire. « A partir de maintenant, je serai suivie par Keith. Donc je vais devoir vivre chez lui. Et je serai avec ma… » Le mot bloqua dans sa gorge et elle dû prendre une grande inspiration avant de pouvoir continuer. « Avec ma meute pour les soirs de pleine lune. » Elle avait grimacé en prononçant ce mot. Meute. Mais c’était celui que le type du ministère avait employé. Elle renifla bruyamment et repassa sa main libre sur son visage pour essayer d’effacer ses larmes qu’elle sentait se faire plus présentes. « Donc tu vois, j’ai même pas besoin de l’aide d’Isaac. Ils ont pensé à tout. » Un petit rire, ironique, suivi d’un sourire qui l’était tout autant lui échappèrent et elle préféra se retourner vers la fenêtre pour observer l’extérieur, espérant se calmer, plutôt que de recroiser le regard de son ami.

Elle laissa passer quelques secondes, appuyée sur le rebord de la fenêtre, tirant nerveusement sur sa cigarette au point d’en attaquer le filtre, pour essayer de se calmer. Elle jeta finalement sa clope dans le vide et pris une grande inspiration avant de quitter sa position pour refaire face à Marcus. « Et pour répondre à ta question, je vais devoir rejoindre la VB ouais. » Elle haussa à nouveau les épaules et secoua la tête avant de reposer son regard sur son ami. « Je vais bosser pour le gouvernement. C’est pas drôle ça ? Moi je trouve ça hilarant. » Ses larmes recommencèrent à couler mais elle ne fit rien pour les effacer. « La tête de con, Neil Swanson. Celle qui n’a jamais pu blairer l’autorité, qui finit par devenir un bon petit toutou du ministère. C’est parfaitement ironique tu trouves pas ? » Elle laissa échapper un sanglot et enserra son torse avec ses bras avant de prendre une grande inspiration. « Je suis désolée Marc. Mais il n’y a rien que tu puisses faire. » Elle baissa la tête, trop gênée pour le regarder dans les yeux.

« Il vaudrait mieux que je… » Elle laissa passer un instant pour essayer de ne pas craquer complètement. « Que je commence à emballer mes affaires. C’est pour ça que j’étais venue à la base. » Elle aurait préféré ne pas croiser Marcus et se retrouver seule pour faire tout ça. Ça lui aurait permis de ne pas craquer comme ça et surtout de ne pas avoir à lui faire ses adieux. Heureusement que le reste de la coloc n’était pas là, parce que dans le cas contraire, elle aurait très certainement craquée complètement dès son arrivée.