tw: crude language, misogynie. C’est vraiment épuisant d’être une meuf. Eugene commence à en avoir sérieusement marre de la robe hyper moulante et ras-du-cul qu’il porte. Ca avait l’air d’être une bonne idée au départ, mais il a l’impression d’avoir passé la soirée à l’ajuster pour éviter de finir avec le cul à l’air. Les talons sur lesquels il est perché lui font un mal de chien aussi et ils auront intérêt à transplaner pour rentrer parce qu’il ne fera pas le chemin à pieds. Il aurait dû opter pour des cheveux plus courts aussi, parce qu’il a l’impression de porter deux kilos sur la tête. Enfin bref, Eugene a hâte de rentrer et de se débarrasser de tout ça pour finir en calbut. Il ne passe pas un mauvais moment non plus. Après tout, quand Martin s’est pointé en lui disant qu’ils allaient à cette soirée pour faire regretter à sa connasse d’ex de l’avoir quitté pour un autre type, autant dire qu’Eugene a été plus que ravi d’accepter.
Alors oui, clairement, il s’est peut-être un peu mis dans cette situation, mais ce n’est pas la première - et sûrement pas la dernière - fois qu’Eugene se retrouve dans une tenue inconfortable et des chaussures qui lui bousillent les pieds pour Martin. Pour être tout à fait honnête, Eugene aime passer du temps à réfléchir aux traits qu’il va prendre, aux formes qu’il va se donner, à la tenue qu’il va porter. Ca peut lui prendre un temps fou, mais comme il le dit toujours à Martin : art takes time. Alors il est toujours content, quand il sait qu’il va pouvoir utiliser son don pour rendre service à Martin. Il a de toute façon tendance à le faire sans qu’on lui demande quoi que ce soit, juste parce que c’est toujours amusant d’être quelqu’un d’autre le temps d’une soirée.

Sauf que l’ex de Martin a à peine lancé un regard dans leur direction avant de continuer à visiblement passer un très bon moment et… Eugene est très sincèrement vexé.

Il a pourtant sorti le grand jeu. Une meuf pas trop grande, même perchée sur des talons, parce qu’il faut quand même que Martin soit plus grand. Mince, mais avec une bonne paire, un cul d’enfer, de longs cheveux noirs, des yeux de biche et une bonne bouche de suceuse qu’il s’est appliqué à peindre en rouge. Non, vraiment, Gene est plutôt fier de lui sur le coup-là.
Et pourtant, ça n’a pas suffi. Elle les a regardés avec son air de pétasse là, avant de reporter son attention sur ce qui semble être son nouveau mec, comme si elle n’était absolument pas dégoûtée de ne plus être celle qui sort au bras de Martin Wang. The audacity of this bitch.

De toute façon, Eugene a jamais pu la blairer. Alors il ne fait même pas ça dans l’espoir qu’ils se remettent ensemble, bien au contraire. Il veut juste qu’elle réalise son erreur et rampe aux pieds de Martin en suppliant de la reprendre. Tout ça pour qu’il dise non, bien sûr. Sauf s’il décide de se la taper une dernière fois, en souvenir du bon vieux temps, le Boss fait ce qu’il veut après tout. Mais pour sa part, Eugene veut juste qu’elle ait le seum et jusqu’à présent, ça n’a pas très bien fonctionné.

C’est pas faute d’avoir passé la soirée à se coller à Martin, le regarder avec de grands yeux remplis d’admiration, et à  rire à tout ce qu’il dit - faut dire qu’il n’a pas trop à jouer le jeu pour ça. Bien évidemment, ils ont tout fait pour se retrouver le plus possible dans le champ de vision de l’autre couple, mais ils ne semblent pas avoir récolté plus que des regards ennuyés pour l’instant.

En plus d’être énervé, d’avoir mal aux pieds - et sa putain de robe là, encore ! - et de se dire qu’il est en train de complètement décevoir Martin, ce dernier n’a pas arrêté de remplir son verre depuis le début de la soirée et Eugene commence à avoir un léger coup dans le nez. Rien de trop grave, mais assez pour lui donner chaud et avec Martin qui n’arrête pas de se presser contre lui et de se pencher pour lui parler à l’oreille… Ca commence à faire beaucoup de choses qui donnent envie à Eugene de se tirer de ce club pourri.

“She’s the one who didn’t want to swallow, right?” demande-t-il à Martin en se penchant vers lui. “Cuz I’m about this close to showing her how it’s done, maybe that’ll piss her off.” Il affiche une moue contrariée. Eugene n’aime pas perdre. Et il aime encore moins ne pas pouvoir donner ce qu’il veut à Martin.

tw: crude language, misogynie. Cette connasse avait fait l'affront de lui poser un stop – un stop. Martin du haut de ses vingt ans, avait bien du mal à digérer que cette rupture ait été initiée par elle, parce qu'il l'avait trompée. C'était un comble qui l'avait fait partir d'un rire virulent : bien sûr que Martin n'avait pas qu'une seule copine, est-ce qu'il avait la gueule de quelqu'un qui allait se poser ? Il y avait trop de monde, trop de bouches et de sourires à avaler – désormais que l'éducation sévère de Wei se terminait (sans jamais néanmoins parfaitement se terminer, Zhang le savait) Martin profitait de sa liberté nouvelle pour récolter les fruits de son assurance et de ses beaux discours.

Et il avait décidé, ainsi, de lui montrer à quel point elle avait eu tort de le lâcher – ou à quel point elle avait eu raison, peu importait, car Martin ne voulait qu'une seule chose : s'afficher au bras d'une autre, l'emballer sous son nez, souligner qu'elle n'avait jamais été la seule, et qu'elle pouvait aller se faire foutre.
Gene avait été son premier réflexe – comme à chaque fois qu'il y avait une nouvelle connerie à tester. Et s'il avait encore mis trois plombes à se préparer, le résultat en avait pleinement valu (comme à chaque fois) la chandelle : en le voyant sortir de la salle de bain, les yeux de Martin s'étaient illuminé sous la surprise. ”You look fucking hot, what the hell.” Il l'avait décortiqué des pieds à la tête, en lui faisant signe de tourner sur lui-même ; et il avait enfin relevé vers lui un sourire radieux, en lui donnant une claque sur les fesses. ”I can't wait to feel you up, fuck, let's go.”

Naomi avait passé l'heure précédente à se perdre dans les yeux de merlan frit de son nouveau mec – Martin, lui, l'avait passée à se presser contre Gene, qu'il avait fait asseoir sur ses genoux d'entrée de jeu, une main à l'intérieur de sa cuisse, ou à lui resservir un énième verre de la vodka sensiblement trop chère pour eux. Gene lui faisait un compte rendu régulier de l'indifférence de son ex, et rapidement, l'attention de Martin avait glissé de l'heureux couple à pression du cul de rêve sur lui, à l'opulent décolleté qui s'ouvrait juste sous ses yeux, à la chaleur de la peau brune qu'il avait feint d'embrasser (pour le plan, pour le parfum enivrant dont Gene s'était aspergé, et qui lui montait à la tête désormais), aux doigts fins qui s'étaient glissés dans ses cheveux.

“She’s the one who didn’t want to swallow, right?” Martin put sentir le souffle de Gene contre lui, où flottait le fantôme de son ébriété légère ; Gene tenait plus ou moins bien l'alcool, selon les morphologies qu'il empruntait (ils avaient testé, pour la blague, et Gene avait fini malade comme un chien sous le rire hilare de Martin). “Cuz I’m about this close to showing her how it’s done, maybe that’ll piss her off.” La bouche de Gene était pulpeuse à en crever, à cette distance réduite – fuck, la perspective de l'avoir autour de lui l'étourdit un bref instant. ”The bitch would find it disgusting, leave it”, répondit-il, les yeux encore rivés sur ses lèvres, avant de les remonter jusqu'aux yeux de biche de son rencard du soir, ”that mouth'd be a fucking winner though, I can tell you that.” Il esquissa un sourire en coin, ses yeux pétillant, s'apprêtant à reprendre une gorgée de ce qui se trouvait être encore son premier verre, avant de s'arrêter soudainement. ”Wait, you know how to suck dick? I thought you didn't fuck blokes, even as a bird.” Et ses sourcils se froncèrent légèrement tandis qu'il buvait enfin, se rappelant sans mal des interminables discussions sur son don de métamorphomagie, et des nombreuses expériences qu'ils avaient pu faire, notamment – Martin se serait senti trahi que son complice soit allé sucer un autre que lui.

tw: crude language, misogynie. La main de Martin, logée sur sa cuisse nue depuis le début de la soirée, lui paraît presque brûlante. Il est presque certain que la température corporelle du boss n’est pas plus élevée que la sienne et il s’en serait rendu compte s’il était malade, alors il se fait sûrement des idées. Mais ça reste particulièrement distrayant. ”The bitch would find it disgusting, leave it,” réplique Martin et ça n’arrange pas la moue qui a pris place sur les lèvres d’Eugene. “Rude,” marmonne-t-il parce qu’il ne voit vraiment pas ce qu’il y aurait de dégoûtant au spectacle qu’il est presque prêt à offrir à tout le club juste pour obtenir une réaction de la part de l’ex de Martin. Il n’a aucun mal de l’imaginer et franchement ? Avec le corps de bonnasse qu’il s’est concocté et Martin en featuring, leur échange aurait des allures d’oeuvre d’art. ”That mouth'd be a fucking winner though, I can tell you that.” Ah ça par contre, ça parvient à complètement effacer l’air contrarié qui a pris place sur son visage pour laisser place à un large sourire alors que tout son corps fourmille de sensations chaleureuses et particulièrement plaisantes au compliment de Martin.
“Thanks, Boss,” il susurre en frémissant un peu sur les cuisses de Martin. Pour la peine, il attrape également son verre et-- ”Wait, you know how to suck dick? I thought you didn't fuck blokes, even as a bird.” manque de s’étouffer avec la gorgée de vodka qu’il vient de prendre. Eugene a habituellement un contrôle impeccable sur les réactions de son corps, il est bien obligé s’il veut que son don soit véritablement efficace et ne trahisse pas la moindre de ses émotions. Mais c’est toujours plus difficile lorsqu’il a ingéré une bonne quantité d’alcool. Alors il sent son visage qui s’échauffe et s’empresse de prendre une profonde inspiration pour calmer son embarras. Il n’est pas question qu’il gâche tous leurs efforts en changeant brusquement de couleur de cheveux devant tout le club et surtout devant Naomi.

“What, like it’s hard?” fait-il une fois qu’il parvient à reprendre le contrôle de ses émotions. Ce n’est pas quelque chose qu’il se sent d’admettre à Martin, mais il y a déjà pensé. Prendre l’apparence d’une gonzesse et aller se taper un autre mec ramassé dans un bar ou en boîte, juste pour voir ce que ça fait. Eugene est d’un naturel curieux et s’il a plus d’une fois ramené une meuf à son appartement sous une forme semblable à celle qu’il a prise ce soir, il n’a jamais osé essayer avec un autre mec.
Le truc, c’est que laisser un autre type le toucher alors qu’il est sous une forme qu’il estime particulièrement vulnérable, ça lui fout un peu les boules, à Eugene. Mais ça ne l’empêche pas d’être curieux, d’avoir toujours cette envie d’essayer parce que c’est ce qu’ils font, pas vrai ?

“I mean, I have plenty of experience with getting mine sucked,” dit-il en haussant les épaules. “I’ve never tried it, but I bet I’d be a lot better at it than she ever was,” ajoute-t-il avec un reniflement méprisant. Eugene finit son verre d’une traite avant de le reposer sur la table devant lui. “Hey, I ever told you about Abigail? She loved it when I grabbed her hair and fucked her mouth,” poursuit-il d’un air songeur. Il a toujours un bras passé autour des épaules de Martin et le bout de ses doigts vient frôler son cou alors qu’un sourire se dessine sur ses lèvres. “Well, it was fucking amazing, and I was doing all the work so, y’know. Doesn’t seem really hard to give a bloke a decent blowjob.” Les doigts d’Eugene retrouvent leur place dans les cheveux de Martin alors qu’il baisse les yeux sur lui.

“Now I’m drunk and horny,” chouine-t-il avec un soupir à fendre le coeur. Il n’est pas vraiment bourré - même s’il est définitivement en chien, maintenant qu’ils ont lancé la conversation sur le sujet de la fellation - mais il aime toujours un peu se plaindre, Eugene. A chaque fois, Martin fait cette tronche qui le fait beaucoup rire et parfois, il lui arrive même de céder à ses caprices. Et alors là, Eugene a l’impression que c’est lui, le roi du monde.

tw: crude language, misogynie, homophobie. “What, like it's hard?“ “Well yeah, remember that girl from The Madeye?“ La pipe de la honte, l'avait-il surnommée suite à cette cuisante expérience - un rictus moqueur s'était dessiné sur ses lèvres à ce souvenir terrible. “I mean, I have plenty of experience with getting mine sucked. I’ve never tried it, but I bet I’d be a lot better at it than she ever was.” Le sourire de Martin fleurit franchement à cette idée – il n'en avait aucun doute, avec sa main à même sa peau chaude, ses lèvres mouvant langoureusement sous les lumières du bar, sous ses yeux avides. C'était pour ça que les twinkies que Martin s'était tapé en douce étaient aussi bons à la tâche ; et si Gene n'était pas une tapette, lui (il le prouvait régulièrement en se tapant autant de meufs qu'il s'en trouvait sur son passage), il n'était pas dur de l'imaginer en suceur naturellement doué, un expert tirant son talent de ses propres expériences – il était presque dommage que Gene n'ait pas été gay, au final, et se contente de lui parler de sexe avec une bouche en cœur que Martin ne se serait pas, dans d'autres circonstances, gêné de se saisir.

C'était Gene. Gene, en bonnasse – Gene. Martin avait du mal à recadrer son esprit sur cet état de fait simple à en crever. Ils s'étaient arrêtés d'expérimenter, face au corps mutant à volonté de son complice, pour cette même raison ; qu'ils travaillaient ensemble, qu'ils se connaissaient trop bien, qu'entre eux régnait la sacro-sainte règle du no homo. “Hey, I ever told you about Abigail? She loved it when I grabbed her hair and fucked her mouth.” ”Fuck, that's a real slut.” Les doigts de Gene déclenchèrent un long frisson sur la peau chaude de Martin – c'était le contact, le sourire sur sa bouche, l'image vive de Gene en train de baiser une meuf (enfin, l'image de cette meuf en train de se faire baiser par Gene). Ses yeux étaient glués à son visage, s'en nourrissant pour tapisser celui de cette Abigail dont il ne se serait pas souvenue quand bien même Gene lui en aurait parlé ; il en avait presque oublié Naomi, les plans et la rancoeur balayés par ce conte pornographique jouant dans son esprit. “Well, it was fucking amazing, and I was doing all the work so, y’know. Doesn’t seem really hard to give a bloke a decent blowjob.” Eugene baissa les yeux sur lui, en arrimant ses doigts dans ses cheveux.

Fuck, il lui vrillait la tête à le regarder et à le toucher de cette façon (pour son rôle), en lui parlant de putain de fellations qu'il venait de proposer de lui faire pour le show. “Now I’m drunk and horny.” Son soupir s'échoua sur ses propres lèvres – un souffle chaud qui s'engouffra dans sa bouche, s'infiltra jusque dans ses poumons pour s'écraser tout en bas de son ventre en une vague brûlante. ”And in a minute you'll be fucking hungry, and whining like a bitch about it, as fucking usual,” fit-il en détournant le regard pour reprendre une gorgée de son verre – la fraîcheur de la vodka glacée fut un soulagement temporaire pour sa brûlure.

Martin se redressa, refermant son bras autour de Gene pour l'empêcher de glisser sur la banquette, étendit le bras pour poser son verre sur leur table ; son regard accrocha les yeux sombres de Naomi, tournés vers eux, son menton calé dans sa paume – elle était seule à la table, son mec au bar ou aux toilettes. ”Shit, Gene”, souffla-t-il en tournant la tête vers lui sans pour autant détourner le regard de son ex, qui les regardait encore, ”time to steal the show babe.” Et dans un même souffle, incrédule et extatique, il se détourna parfaitement de Naomi et vint se saisir de la nuque d'Eugene, l'attirant à lui pour happer ses lèvres des siennes en un baiser avide. Il l'entraîna en arrière contre la banquette, sous l'impulsion de son corps électrisé par l'adrénaline (cette connasse les regardait enfin – et putain, Gene était bonne), sa langue trouvant la sienne tandis que ses doigts relâchait sa nuque, sous ses longs cheveux noirs, pour se refermer sur sa poitrine, à même la robe à strass d'un goût douteux qu'il portait pour le soir.

Ce n'était qu'un show, qu'un rôle, qu'un soir ; et Martin sentit son coeur s'emballer en se perdant contre la bouche et le corps taillé sur-mesure de Gene, rien que pour lui.

tw: crude language, misogynie. ”And in a minute you'll be fucking hungry, and whining like a bitch about it, as fucking usual.” La moue est de retour alors qu’il lance à Martin son habituel regard de chien battu, rendu encore plus létal par les grands yeux noirs qu’il s’est donnés. C’est pas de sa faute s’il a tout le temps faim, okay ? Et maintenant que Martin en parle, il ne serait pas contre se tirer de ce club pourri où la musique est vraiment naze pour aller se taper un p’tit buffet à volonté ou un bon barbeque. Boire a tendance à lui donner faim et c’est encore pire lorsqu’il passe plusieurs heures sous une autre apparence. Martin n’arrête pas de se foutre de sa gueule, mais ça lui demande vraiment beaucoup d’énergie, toutes ces conneries. Et puis, il est peut-être coincé dans le corps d’une gonzesse d’un mètre soixante-dix, mais il en fait quinze de plus d’habitude, alors faut bien le nourrir.
“You know it’s not my fault,” il marmonne en s’accrochant un peu plus au cou de Martin lorsqu’il se redresse un peu pour poser son verre sur la table. Il ne peut s’empêcher de sourire à la sensation du bras de Martin fermement replié autour de sa taille et la facilité avec laquelle il le maintient en place, sous cette forme. ”Shit, Gene”, fait-il soudainement et Eugene émet un son interrogateur et s’apprête à suivre le regard de Martin. ”time to steal the show babe.” Il sait bien que le surnom n’est pas vraiment pour lui, qu’il est pour cette nouvelle meuf censée accompagner Martin ce soir, mais ça n’empêche pas un délicieux frisson de lui parcourir tout le corps alors qu’il a brusquement l’impression qu’on vient de faire couler un métal en fusion dans ses entrailles.

Et puis, Martin lui agrippe la nuque et c’est totalement parce qu’il se rappelle qu’il est censé jouer le rôle d’une nana complètement à fond sur Martin qu’il n’essaye même pas de retenir le gémissement qui lui échappe lorsque Martin capture ses lèvres dans un baiser avide.

Eugene n’hésite même pas une seule seconde avant d’aller glisser son autre main dans les cheveux de Martin et il émet un son presque plaintif lorsque celle qui maintenait sa nuque le libère. Heureusement, elle ne s’en va pas entièrement et va plutôt se poser sur sa poitrine. Son souffle saccadé va s’écraser contre les lèvres du Boss  alors qu’il bouge juste assez pour refermer ses cuisses autour du bassin de Martin.

Eugene a déjà été avec des filles plus entreprenantes que d’autres, mais aucune ne l’a jamais embrassé comme ça. Et les rares fois où il a osé expérimenter avec quelques mecs… et bien disons qu’Eugene s’est toujours appliqué à les choisir le moins entreprenants possible. Il n’est pas du genre à laisser le contrôle à qui que ce soit… à l’exception de Martin. C’est comme ça depuis qu’ils se connaissent, il ne pourrait pas en être autrement. Martin ordonne et Eugene exécute sans se poser de questions, satisfaire les moindres désirs du Wang a toujours été sa priorité. Parce que c’est la raison pour laquelle ils ont été présentés bien sûr, mais aussi parce qu’il n’y a rien de plus satisfaisant pour Eugene que de savoir qu’il contribue à la bonne humeur de Martin.
Il est brusquement renvoyé des années en arrière, lorsqu’ils n’étaient alors que des adolescents curieux, avides d’expérimenter et surtout, que Martin était particulièrement intéressé par ce que Eugene était capable de faire, grâce à son don de métamorphomage. Il se souvient encore parfaitement de l’émerveillement sur le visage de Martin lorsqu’il l’a touché pour la première fois alors que Gene avait pris l’apparence d’une fille.

Eugene va se coller un peu plus contre Martin, soudainement désespéré de le sentir autant que possible et se laisse complètement entraîner. Il n’a pas besoin de réfléchir, ni de garder le contrôle, c’est Martin et Eugene a en lui une confiance aveugle. Il sait qu’il les mènera exactement où il veut qu’ils aillent. Laisser Martin mener la danse, c’est comme une seconde nature pour Gene, et ça s’applique aussi ici, alors qu’il l’embrasse et fait courir un désir soudain et ravageur dans ses veines. “Boss,” gémit-il contre les lèvres de Martin lorsque ce dernier se détache juste assez pour lui permettre d’articuler. Avant de se rappeler brusquement pourquoi Martin l’embrasse et il devrait probablement s’assurer que ça fonctionne, que Naomi est bel et bien verte de rage. Mais il se dit alors qu’en faire un peu plus ne peut pas faire de mal, alors il détache une main de la nuque de Martin pour aller chercher la sienne, encore libre, et la mener jusqu’à l’extérieur de sa cuisse. Le regard plongé dans celui de Martin, il guide sa main et la fait remonter sous sa robe.

“Is she crying yet?” presse-t-il contre ses lèvres dans un murmure.

tw: crude language, misogynie, transphobie, homophobie. Martin avait l'habitude de laisser ses mains traîner sur les avatars féminins que s'amusait à fabriquer Gene – parfois pour son bon plaisir, parfois pour servir utilement aux plaisanteries du Wang (et parfois encore, pour être utile aux affaires du clan). Il connaissait ses formes favorites du bout des doigts, qu'il avait désormais pris l'habitude de retirer du corps de son bras droit, lui soulignait parfois le regard de Mengwu lorsqu'une main traînait sur la poitrine fraîchement éclose de Gene, avant qu'on ne s'imagine l'improbable. C'était une réaction physique à ces transformations merveilleuses, et Martin avait depuis longtemps arrêté de pousser plus loin la promenade de ses mains sur lui – ils n'étaient plus des gamins en manque, et Naomi avait déjà été remplacée à plusieurs reprises. Par de vraies meufs, que pourtant Martin avait préféré mettre de côté pour en appeler à Gene.

Une valeur sûre, comme toujours ; jusque dans ce baiser demandeur où il plongea tête la première, sa langue et ses mains suivant ces pistes qu'il connaissait déjà sur le corps d'Eugene, quand bien même il avait changé de forme. C'était sous ses paumes la même chaleur, les mêmes sensations grisantes qui lui remontaient le long de la colonne – Eugene embrassait comme un bâtard, mieux que Naomi, que Krista, que Cherry, que toutes celles qui avaient défilé quelques mois pour mieux valser hors de son lit avec autant de rapidité qu'elles y étaient entré.

Son cœur battait contre ses lèvres lorsqu'il se sépara de celles de Gene – rouges, impeccablement soulignées par son rouge à lèvres magique. ”Boss.” Le souffle de Gene sur sa bouche hérissa l'ensemble de sa peau sous des vêtements devenus soudainement trop lourds et encombrants – ce n'était pas gay que d'avoir pleinement conscience qu'il était en train d'embrasser Eugene, de se délecter de cette appellation rappelant sa dévotion sans faille. Eugene avait un corps de meuf, Eugene était bonne, et Eugene lui prenait désormais la main pour la glisser jusque sous sa robe serrée, l'invitant à y plonger avec toute l'intensité de son regard brillant rivé sur lui. “Is she crying yet?” Naomi lui paraissait être une excuse lointaine, alors que la pulpe de ses doigts se pressait contre le haut de sa cuisse. Fuck : ses doigts glissaient déjà sous la dentelle fine de son sous-vêtement, se frayant un chemin jusqu'à sa fesse en remontant sa robe de façon indécente.

Son regard vira jusqu'à la table, rappelé à leur coup du soir : un elfe de maison nettoyait déjà la surface en débarrassant les verres vides. Martin se redressa en retirant ses mains outrageusement bien placées, pour mieux en passer une dans ses cheveux désordonnés par le passage des doigts de Gene, l'autre reposant sur la cuisse de son acolyte. ”Fucking bitch”, soupira-t-il en se laissant aller au fond du dossier, avant de jeter un coup d'oeil à Gene – son rouge à lèvres magique n'avait pas bougé, soulignant ses lèvres impeccables du même carmin de début de soirée. ”Whatever, she won't ruin the mood.” Son regard chuta jusqu'au bas de sa robe, que Martin tira d'une main pour recouvrir le sous-vêtement apparent de Gene, avant de tapoter sa cuisse, en se penchant vers lui. ”Wanna fuck some girl together or what? We could go to Irma's Palace and pick one just like that bitch Naomi, and fuck her brains out.”

tw: crude language, misogynie. Eugene essaye désespérément de se raccrocher à la raison pour laquelle ils sont là ce soir. Il est censé aider Martin à rendre son ex jalouse, à lui faire regretter de l’avoir quitté. Pour cela, Eugene est prêt à tout, mais il ne doit pas perdre l’objectif de vue, et ce même si chaque fibre de son corps semble lui crier de se presser un peu plus contre Martin, de l’embrasser à nouveau. C’est encore plus difficle de penser à Naomi lorsque Martin glisse ses doigts sous son sous-vêtement et qu’Eugene se rappelle qu’il a choisi son ensemble préféré pour ce soir, le bleu décoré de dentelle noire. L’idée que Martin le touche ainsi et l’embrasse alors qu’il porte cet ensemble qu’il s’est acheté pour se faire plaisir et pas seulement pour une quelconque mission, c’est assez pour lui donner le tournis. Mais Martin jette un regard en direction de la table où son ex est censée se trouver et se redresse immédiatement. Gene doit serrer les dents pour retenir le gémissement déçu et frustré qui manque de lui échapper à la perte de la chaleur de Martin contre son corps. ”Fucking bitch”, fait-il et Eugene tourne la tête à son tour, pour constater que Naomi est partie.
Pendant une seconde, sa gorge se noue alors qu’il se dit que Martin va être déçu, peut-être même en colère, mais il peut toujours sentir sa main sur sa cuisse alors il risque un regard dans sa direction. ”Whatever, she won't ruin the mood.” Le coeur d’Eugene bat si vite qu’il peut entendre le sang qui pulse dans ses veines, le son presque assez fort pour couvrir la mauvaise musique qui passe encore. La raison de leur présence ici, de la présence d’Eugene au bras de Martin, a disparu. Ils n’ont techniquement plus aucune raison d’agir comme ils l’ont fait depuis le début de la soirée et la pensée lui est soudainement intolérable.

Il a trop bu, il ne pense clairement pas correctement, ou alors ça fait trop longtemps qu’il n’a pas tiré un coup - hier, lui souffle une voix qu’il s’empresse d’ignorer. Mais son corps tremble presque sous le désir qui court dans ses veines et lui donne l’impression qu’il va se briser en mille morceaux si Martin ne repose pas vraiment ses mains sur lui dans les secondes qui suivent. Mais Martin ajuste sa robe, pour le couvrir à nouveau, et Eugene sent son souffle se bloquer dans sa gorge. ”Wanna fuck some girl together or what? We could go to Irma's Palace and pick one just like that bitch Naomi, and fuck her brains out.” D’habitude, Eugene dirait oui sans hésiter une seule seconde. Martin et Gene font beaucoup de choses ensemble et parfois, lorsque le Wang est d’humeur, ça implique de se taper une - ou plusieurs - meufs ensemble.
Eugene adore regarder Martin prendre son pied avec une nana qu’ils ont choisie ensemble (bien sûr, le Boss a toujours le dernier mot, mais Gene n’a jamais rien à redire, de toute façon) et le fait qu’il le laisse les rejoindre et participer, autant dire que c’est toujours une expérience mémorable pour Eugene.

Il a toutes les raisons de dire oui et pourtant, le mot reste bloqué dans sa gorge.

Martin est si proche qu’il peut sentir son souffle sur son visage et Eugene ne parvient pas à détacher son regard de ses lèvres. L’idée de Martin sonne comme la parfaite conclusion à cette soirée, mais Gene réalise brusquement qu’il ne veut pas d’une fille entre eux, ce soir.

Ce soir, c’est Martin qu’il veut sentir pressé contre son corps, c’est ses mains qu’il veut sentir sur lui. Et plus encore, il veut être celui avec lequel Martin prend son pied. La raison pour laquelle ses sourcils se froncent légèrement et ses lèvres s’entrouvrent sur ce gémissement rauque qu’il laisse échapper lorsqu’il jouit. Ce n’est pas la première fois que la pensée lui traverse l’esprit, mais Eugene a habituellement tôt fait de la réduire à néant avant qu’elle ne s’installe vraiment. Mais pas ce soir. Il ne sait pas si c’est l’alcool, ou parce que c’est quelque chose qui le travaille depuis longtemps et que l’aperçu offert par Martin vient de détruire toute la raison d’Eugene. Mais le jeune homme s’humecte nerveusement les lèvres et dans un souffle, finit par dire : “Or you could fuck me.” Parce qu’il n’a jamais laissé un autre homme le toucher ainsi, mais il laisserait Martin lui faire n’importe quoi.

tw: crude language, misogynie, homophobie. Il y eut un léger temps de latence, où Martin crut que Gene allait (comme d'ordinaire lorsqu'il était contrarié) se plaindre de Naomi, de leur échec, de son ivresse, haussant les sourcils devant l'expression indéchiffrable qu'il affichait en le fixant de ses grands yeux noirs. “Or you could fuck me.“ Les sourcils de Martin restèrent figés, sous le choc que venait de lui infliger la petite voix de Gene, tandis qu'il balayait rapidement son visage du regard.

Il avait encore le goût de sa langue contre la sienne, la chaleur de son corps tendre sous ses mains, la caresse enivrante de la dentelle entre ses doigts – il lui suffisait de se pencher pour revenir cueillir ses lèvres, plonger une main entre ses jambes et rencontrer la moiteur qu'il avait déjà tâté, chez Gene (l'une des premières choses qu'il avait vérifié, à l'adolescence : can you get wet?), et l'emballer à même la banquette de ce club qui en avait vu d'autres.
Gene ne se faisait pas baiser par des mecs (d'ordinaire), et Gene lui faisait indéniablement beaucoup d'effet (ce n'était pas la première fois) ; les données contraires valsèrent dans son crâne en une spirale virulente, avant de s'écraser enfin.

Un sourire étira les lèvres de Martin, jusqu'à exploser en un rire hilare. “You are fucking horny, brother“, fit-il entre deux sursauts moqueurs, le brother laissant une trace amère sur sa langue qu'il chassa rapidement. Baiser Eugene, alors qu'il était sobre, et qu'il reconnaissait, en dépit de sa forme, ses intonations de voix, flirtait avec la fine limite qui se trouvait entre leur monde et celui des gays – on avait vu plus d'un hétéro s'y faire happer pour ne plus en ressortir, dans le milieu. Il tapota sa cuisse en un signe d'encouragement, avant de se redresser enfin : “Come on, let's go to Irma's, we'll find someone to fuck you proper.“ Et il lui adressa un sourire de requin, pinçant entre ses doigts la peau nue de Gene.

“Mr. Wang, what a pleasant surprise.“ Martin répondit d'un sourire à celui, éclatant, que Jemima lui adressa, lorsqu'ils franchirent avec Gene les lourdes tentures du Palace : se faire traiter comme l'égal de son père était un délice dans lequel il se prélassait paresseusement, dès que l'occasion se présentait. “Please, you know I'm a loyal customer and it's been a whole week already.“ “A very long and very dull week, indeed. What can I do for you tonight?“ Martin sortit une main de ses poches pour se tourner vers Gene, et passa un bras autour de ses épaules étroites en l'attirant contre lui. “My friend and I would like to have some fun“, fit-il en sondant le visage de Gene, qui tirait la tronche depuis leur sortie du club, avant de relever la tête pour embrasser la salle du regard. “Is Krystal here?“ “Krystal only?“ Martin laissa traîner un œil sur la peau dorée d'une sorcière passant derrière Jemima. “Get her, too“, fit-il en la suivant du regard, ses doigts effleurant inconsciemment le cou de Gene. Jemima eut un sourire satisfait. “I'll send them to you right away, if you'd be kind enough to make yourself comfortable upstairs.“

“This is gonna be fun, I fucking love Krys.“ On leur avait donné une chambre spacieuse, à l'étage, lourdement décorée de velours. Martin s'était laissé tomber sur le bord du lit et entreprenait de retirer ses chaussures, les lacets magiques se défaisant seuls au passage de ses doigts. “The way she moans, mate, you can tell she's a real pro.“ Il eut une expiration amusée et impatiente, en relevant le regard vers Gene, où il s'attarda quelques secondes. “Drop it, the bitch's gone“, fit-il en laissant tomber ses chaussures au sol, avant de retirer sa veste en cuir de dragon – son regard accroché à Gene, un sourire aux lèvres tandis qu'il ajoutait d'un air de connaisseur : “You're all grumpy now but wait until Krys and her friend start fingering this tight pussy of yours.“

tw: crude language. Martin se met brusquement à rire aux éclats et Eugene se crispe alors qu’il reconnaît parfaitement bien ce son. Ca n’a rien à voir avec le rire que Martin laisse échapper lorsqu’il est agréablement surpris ou celui qui résonne à chaque fois qu’Eugene fait quelque chose qui l’amuse. C’est le rire moqueur dont Eugene a souvent été la cible, mais jamais vraiment à ses dépends. Jamais après avoir osé dire quelque chose qui lui donne autant l’impression de s’être mis à nu. Lorsque Martin se fout de sa gueule, c’est souvent parce que Eugene a fait quelque chose pour, parfois un petit peu malgré lui, mais jamais rien de bien méchant. Gene a beau prétendre faire la gueule à chaque fois, il n’est jamais vraiment blessé. Mais cette fois, c’est différent. Eugene ne redescend pas sur terre, non, il s’écrase avec fracas, face la première. “You are fucking horny, brother.“ C’est un rappel à l’ordre brutal, douloureux, mais c’est plus que ça.
“Come on, let's go to Irma's, we'll find someone to fuck you proper.“ C’est un rejet, et Eugene est bien incapable de répondre au sourire de Martin alors qu’il l’entraîne hors du club et jusqu’au Palace. C’est rare qu’Eugene proteste à une idée ou une envie de Martin. Lorsqu’il le fait, c’est plus pour le plaisir de se plaindre qu’autre chose. Alors il le suit sans rien dire, trop étourdi pour penser à dire quoi que ce soit. Les émotions qui s’emparent de lui sont si soudaines et emmêlées qu’Eugene peut sentir sa peau se mettre à fourmiller alors que ses traits menacent de se transformer sous l’assaut qu’il subit. L’alcool qu’il a bu ce soir n’aide pas et Eugene doit prendre une profonde inspiration pour tenter de retrouver son calme et avec, le contrôle sur son apparence.

You look fucking hot, lui a dit Martin avant qu’ils partent mais visiblement, ce n’est pas suffisant. Naomi est partie sans causer la scène qu’ils espéraient et Martin ne veut pas de lui, même sous cette forme. Ca veut bien dire qu’Eugene s’est planté sous toute la ligne et qu’il n’a pas su se montrer à la hauteur.

Il a brusquement envie de rentrer et de manger l’équivalent de son poids en crème glacée en regardant Zoey (la tortue qu’il a récupérée chez un type qu’ils ont saigné l’autre jour) bouffer sa laitue. Mais ils sont déjà au Palace et Eugene écoute à peine l’échange entre Martin et Jemima. Il ne peut pas dire au boss qu’il n’a plus très envie, finalement. Après le fiasco de ce soir, il ne peut définitivement pas se permettre de décevoir Martin un peu plus. “This is gonna be fun, I fucking love Krys,“ dit Martin après s’être assis au bord du lit, dans la chambre où on les a menés. Eugene reste planté là, les sourcils toujours froncés alors qu’il le regarde retirer ses chaussures.
Les siennes lui font toujours affreusement mal aux pieds, alors il se décide enfin à bouger pour aller s’assoir à côté de Martin pour se débarrasser à son tour de ses chaussures. C’est la dernière fois qu’il met des talons aussi hauts, c’est vraiment une idée à la con, ces machins-là. “The way she moans, mate, you can tell she's a real pro.“ C’est le genre de choses qui a le don de lui tirer un large sourire impatient, d’habitude, mais cette fois, Gene se contente d’un “Mmmmh” peu convaincu. “Drop it, the bitch's gone.” Gene se renfrogne. C’est pas Naomi qui a pourri son humeur. Enfin, si, mais pas seulement. C’est surtout Martin qui le trouve bonne, mais apparemment pas assez pour le baiser et qui lui a mis le plus gros stop qu’Eugene s’est jamais pris. Alors il a le droit de faire la gueule, okay ? “You're all grumpy now but wait until Krys and her friend start fingering this tight pussy of yours.“ Il n’est pas grognon, il est bourré, frustré, énervé et peut-être un peu triste et what the hell? Il y tenait à ce point, à se faire baiser par Martin ?

Oui, bien sûr que oui.

Et peut-être qu’il devrait s’arrêter trente secondes pour réfléchir à ce que ça implique, mais c’est plus facile de se morfondre sur le fait que le Boss ne veut pas de lui. “Yeah, well, they better hurry up because I’m not sure how long I can stay like this,” ronchonne-t-il et c’est à ce moment-là que la fameuse Krys et l’autre fille choisie par Martin décident de se montrer.

Bon, d’accord, c’est vrai qu’elles sont bonnes.

Et puis, Martin ne veut peut-être pas le baiser, mais il ne se privera sûrement pas pour participer et Eugene peut se contenter de ça. “Boss,” minaude-t-il avant de se déplacer sur le lit jusqu’à passer une jambe par-dessus celles de Martin et se percher sur ses cuisses en lui tournant le dos. Là, il repousse sa longue chevelure pour exposer la longue fermeture éclaire de sa robe, qui court le long de son dos. “Help me?” demande-t-il en adressant un sourire en coin aux deux filles qui s’avancent déjà vers eux.

tw: crude language, misogynie, fétichisme exotique, sexish. “Yeah, well, they better hurry up because I’m not sure how long I can stay like this.” Les ronchonneries s'interrompirent enfin à l'arrivée des deux employées du Palace, parées de leurs sourires aussi avenants que factices – Martin s'en foutait, c'était le jeu, et largement assez pour faire fleurir le sien sur ses lèvres. “Here they are“, les accueillit-il tandis que son regard embrassait sans pudeur le corps à moitié dénudé de la seconde sorcière, se gorgeant de son éclat doré qui contrastait avec le brun sombre de la peau de Krys – Martin les préférait exotiques, pas trop grandes, et Gene s'était lui aussi plié à ses critères précis avec une efficacité redoutable. “Boss.” Le regard de Martin vira jusqu'à Gene, alerté par le ton délicieusement plaintif qui se retranscrivait, lorsqu'il était ivre, en des minauderies aguicheuses – plus d'une fois le regard du boss avait viré sur ses lèvres boudeuses, avant d'éclater comme toujours d'un rire hilare, comme celui qu'il avait eu, au club, un peu plus tôt.
Qu'il soit une femme y ajoutait, bien sûr, bien que Martin avait en tête sur l'instant l'expression d'un Eugene sous sa forme originelle, geignant un énième « boss » contre son oreille, tandis qu'il le ramenait chez lui.

Or you could fuck me. Les mots lui revinrent tandis que d'un geste, Gene dégageait ses longs cheveux pour dévoiler son dos, sa taille fine, sa chute de reins, une autre invitation ivre soulignant son brusque changement d'humeur, à l'arrivée des filles. “Help me?“ “See, fucking told you that wouldn't last“, souffla Martin avec un léger rire, amusé par l'humeur soudainement meilleure de son partenaire et cette invitation à le toucher de nouveau - pour aider, et satisfaire son boss en lui offrant une vue plongeante sur sa peau lisse et douce.
Ses yeux suivirent le long chemin de la fermeture éclair tandis qu'il l'ouvrait, une chute au ralenti jusqu'au haut de ses fesses, où son regard s'échoua. Fuck me. Fucking Gene – un instant, il lui apparut qu'il avait, peut-être, été sérieux, au bar.

“Do you need some extra help?“ La voix suave le cueillit au cœur de ses pensées. Martin releva les yeux vers Krys, qui avait glissé une main sur l'épaule de Gene, tout en le regardant lui. “We can always use some extra hands, especially as nimble as yours“, répondit-il avec un sourire, ses yeux brillants posés sur Krys – ses propres mains s'étaient automatiquement glissées sur les jambes de Gene, et elles remontèrent jusqu'à ses hanches. “How would you like to be eaten, partner?“ demanda-t-il tandis en flattant le flanc de Gene, son autre main quittant sa hanche pour attraper celle de Krys. “Undress her.“ Fuck me. Il se pencha vers Krys pour embrasser son ventre sous le vêtement satiné qu'elle portait, sentant ses mains se refermer dans ses propres cheveux ; l'autre sorcière fit glisser la robe des épaules de Gene dans un froissement satisfaisant, et la bouche de Martin, avec un naturel alarmant, quitta le ventre habillé de Krys pour se presser contre la peau nue de son partenaire, sa main remontant jusqu'à sa poitrine en traçant un long frémissement-miroir le long de son propre torse. "Lie down.“ Son souffle était brûlant contre sa peau, dont il inspira toute la chaleur, yeux clos, avant de s'en écarter. “This one's gonna take good care of you“, fit-il en pointant son index sur la nouvelle, s'adressant encore à Gene comme s'ils étaient seuls, sur une voix plus basse que d'ordinaire.