apoal ⊹ king and lionheart.

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aslan al-massri

His crown lid up the way as we moved slowly, Pass the wondering eyes of the ones that were left behind, Though far away, We're still the same.

Kingsley est assis à son bureau, les manches de sa chemise retroussées sur ses bras, et avec un froncement de sourcils qui dissuaderait même une girl scout de l'approcher; ce n'est pourtant pas ce qui arrête Alexis quand elle ouvre la porte de sa chambre-bureau et lui adresse un regard placide même quand il la fusille du regard. "There's someone asking for you," lui indique-t-elle rapidement et Kingsley jette un regard noir à l'horloge qui trône au-dessus de son lit dans un coin de la pièce - on pourrait presque ne pas le voir: il est recouvert de documents et de feuilles où s'étalent des plans incompréhensibles magiques qui n'ont de cesse de bouger dès qu'on les effleure du regard. "Send him up," répond-t-il après avoir juré sous sa voix en voyant l'heure: il n'a pas vu le temps filer, sinon il se serait un peu préparé avant de recevoir Aslan.

Alexis referme la porte et il l'entend descendre chercher le résistant; Kingsley, quant à lui, se lève lentement en faisant craquer sa nuque, agitant sa baguette pour ouvrir les stores baissés de ses fenêtres et pour ranger le bordel sans nom qui règne dans son bureau depuis des jours et des jours.
C'est bientôt la tornade au sein de la pièce: les pages s'envolent dans tous les sens pour retrouver leurs places dans des dossiers et des classeurs, des piles et des surfaces planes aléatoires, dans le vain espoir d'assembler un ordre et un équilibre tout relatif - le temps de son entretien, du moins, parce que dès qu'Aslan aura quitté la pièce, Kingsley les remettra à leur place dans leur chaos strictement agencé.

Il renifle d'un air pas convaincu le tissu de sa chemise plaqué à ses aisselles, puis décide qu'Aslan n'aura qu'à rester à bonne distance pour ne pas avoir à souffrir l'odeur des dernières quarante-huit heures de stress qu'il a vécu enfermé dans ce bureau. Pas question de se confronter au regard des autres membres du cercle sept et à la brûlure de leur trahison qui reste encore en travers de la gorge de Kingsley; à la place, il s'est arrangé pour qu'on lui amène Aslan, le messager qui lui a permis d'accomplir un plan fomenté il y a bien longtemps avec sa soeur Allegra, et qui vient récemment de porter ses fruits à défaut de redorer son blason. Peu importe au final, il imagine; Kingsley est habitué à ce que ses réussites soient oubliés, et ses échecs gravés dans le marbre.
Quand on frappe timidement à sa porte, il s'éclaircit la gorge. "Come on in, Aslan!" tonne-t-il en lançant un dernier sort pour chasser l'odeur de renfermé qui traîne dans la pièce. Sofia lui dit toujours qu'il devrait aérer un peu plus.

Il repose sa baguette et pose un regard pesant sur Aslan en le voyant s'avancer. C'est la première fois qu'il l'invite à St James, et encore plus dans son bureau: avant cela, pour toutes les fois où il l'a vu, Kingsley est venu le chercher jusqu'au camp où il résidait pour partager avec lui quelques informations. Il fait un mouvement de la main et, en réponse, la chaise face à son bureau glisse sur le sol en tournant légèrement pour inviter le jeune homme à s'y asseoir. "Please have a seat." Difficile à dire si il est là pour des remontrances ou des félicitations: alors qu'Aslan s'avance, Kingsley le darde toujours d'un regard sombre et intense, impassible. "Do you know why you're here?" s'amuse-t-il même à demander d'une voix égale et sévère.

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Le jeune sorcier égyptien qui était arrivé au Royaume-Uni il y a six ans n’était qu’un gamin, encore aisément impressionnable. Tu te souviens parfaitement bien du jour où tu avais découvert le Ministère de la Magie avec un émerveillement sans précédent. Tout t’avait semblé si différent, si imposant et quelque peu terrifiant aussi. Ta curiosité sans égal doublée de ton irrémédiable désir de toujours bien faire t’avait incité à ensevelir tes deux cousines sous tout un tas de questions, afin d’appréhender tout ce qu’il y avait à savoir pour mieux trouver ta place dans cette société emplie de mystères. Et voilà qu’aujourd’hui, bien des choses avaient changé, bien des drames avaient croisé ta route. A la seule évocation des jumelles, tu sentais inévitablement ta poitrine se compresser. Si la lente agonie d’Hestia, ton unique repère familial au milieu de tout ce chaos, t’avait profondément bouleversé, la mort consécutive de Flora avait achevé de te briser. Le lionceau idéaliste et rêveur avait livré son dernier combat pour laisser toute la place libre au serpent à l’amertume vengeresse. Depuis que tu avais rejoint l’Ordre il y a près d’un an et demi, tu allais de déception en déception. La résistance semblait se perdre toujours plus profondément dans les querelles internes qui la divisaient et l’empêchaient d’avancer vers son but ultime. La gestion de la crise des harpies n’avait fait que renforcer encore un peu plus ton désarroi et ton incompréhension. Tu avais presque atteint ce point de non-retour à partir duquel on ne croit plus en rien lorsque Royal était venu en personne te chercher au beau milieu du camp dans lequel tu créchais. Au début, tu t’étais montré plutôt méfiant, bien sûr, songeant plutôt à une usurpation d’identité qu’à la véritable présence du meneur de l’Ordre. Et puis, au fil de la conversation, tout devint soudain plus clair. Tu compris rapidement pourquoi Kingsley avait précisément besoin de toi et de personne d’autre dans cette affaire ultra secrète et ô combien sensible. Pour la première fois depuis ton arrivée ici, tu te sentis enfin quelque peu utile, chargé d’une mission particulièrement symbolique. Oh bien sûr, tu avais redouté la réaction d’Allegra et avait plus d’une fois imaginé tous les scénarios possibles. Et pourtant aucune de ces issues, même les plus dramatiques, n’aurait pu te dévier de ton but final. A tes yeux, la famille était une entité si sacrée, que tu avais mis tout ton cœur à l’ouvrage de cette mission, ne te départissant jamais de l’espoir fou que ton rôle de messager puisse un jour resserrer les liens fraternels qui existaient jadis entre Kingsley et son aînée. Tu ne connaissais pas assez Royal pour savoir quels étaient ses sentiments à l’égard de sa sœur, mais Allegra t’avait été un jour suffisamment proche pour que tu perçoives la détresse dans ses yeux lorsque le sujet de l’Ordre était évoqué devant elle.

C’est avec une appréhension certaine que tu pris le portoloin que l’on t’avait envoyé pour rejoindre le manoir St James. La missive de Kingsley avait été plus que brève, tu n’avais absolument aucune idée de la raison qui le poussait aujourd’hui à t’inviter jusque dans cet antre si précautionneusement protégé du monde extérieur. Ce n’était sûrement pas dans ses habitudes de recevoir des visiteurs pour prendre une simple tasse de thé. Lors de vos précédentes entrevues, il avait toujours fait le déplacement jusqu’à toi. Lorsque tu franchis le hall d’entrée du manoir, tu te revis presque six années en arrière, lorsque ton existence était encore bercée d’innocence et d’illusions. Tu te sentais si petit, si frêle face à cette demeure qui abritait les hautes sphères de la résistance. Sans plus de cérémonie, on te conduisit jusqu’au bureau du maître des lieux. Tu frappes alors timidement à la porte et attends sagement l’autorisation d’entrer. Lorsque la voix de Kingsley résonne, tu pénètres enfin dans son bureau. Et cette sensation d’intimidation que tu avais ressentie durant tout ton chemin vers St James sembla redescendre brusquement lorsque tu constatas la modestie des lieux. Tu ne sais pas vraiment à quoi tu t’attendais en entrant dans le bureau, mais il fallait bien avouer que cette pièce à l’odeur âcre de renfermé ne t’impressionnait pas autant que tu ne l’aurais imaginé. Ni même le Kingsley sagement assis derrière quelques piles de papier plutôt ordonnées, et dont les cernes sous les yeux laissaient présager le manque cruel de sommeil. Tu le saluas d’un signe de tête des plus solennels avant de prendre place sur la chaise qu’il t’indiqua d’un geste de la main. Le regard de Royal demeure indéchiffrable alors qu’il reprend la parole. Non, tu n’as aucune idée de la raison pour laquelle tu as été convoqué ici ce soir, mais tu n’as nullement besoin de t’inquiéter, tu sais pertinemment que tu n’as rien fait de mal. "I ignore why you wanted to see me at St James. But I’m honored to have the right to be here." Le ton de ta voix était toujours marqué d’une profonde courtoisie et tes paroles reflétaient la vérité absolue. Tu avais beau ignorer ce qui t’attendait, tu savais que l’on n’invitait pas n’importe qui en ce lieu si spécial. "I am curious to hear what you have to say."

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Aslan s'avance sous le regard de Kingsley, dont toute l'attention est tournée vers lui, intense et perçante, comme si il cherchait à véritablement transpercer le jeune homme de ses yeux seuls. La sérénité tranquille du sorcier est notée, son absence de nervosité une rareté aux yeux de Kingsley qui a l'habitude à ce qu'on hésite et se balance d'un pied à l'autre sous son regard sombre. Il s'assied, s'exprime clairement et calmement: "I ignore why you wanted to see me at St James. But I’m honored to have the right to be here." Le respect que Kingsley entend dans sa voix est lui aussi noté, et apprécié; il lui fait pencher la tête sur le côté, faisant reposer son menton contre son poing fermé, accoudé à son fauteuil. "I am curious to hear what you have to say." Kingsley ne répond pas, ne réagit pas pendant quelques secondes, se contenant de dévisager Aslan, de l'étudier silencieusement.

"Hm." Il se redresse un peu soudainement, et ses mains s'agitent dans des gestes nerveux et précis, et d'autres papiers se mettent à voler un peu partout dans la pièce pour retrouver leurs places. Au final, un exemplaire du Prophet datant d'il y a quelques jours est attrapé à la volée par Kingsley, consulté d'un rapide regard, avant d'être magiquement envoyé jusqu'aux genoux d'Aslan. Sur la couverture, un portrait placide et crispé de Louis Travers, ainsi qu'un titre ostentatoire: HYBRID BREAK-OUT AT TRAVERS HOUSEHOLDS A WEEK AFTER TERROR ATTACK ON MLEP CHIEF MARLON TRAVERS: WHEN WILL THE MADNESS END? Il aurait presque pu découper l'article et l'encadrer tant il l'a fait jubiler, dans le secret de son bureau. Une petite victoire au milieu de la guerre, une opération aussi pour redorer un rien de sa réputation auprès des autres membres de l'Ordre - il n'a pas hésité à demander à Lee de partager la nouvelle (sans omettre sa participation) sur les ondes de Rise FM. "Thanks to your involvement in my little scheme, Sweet River has new residents who seem quite happy to have left your father-in-law's company."

Il aurait aimé pouvoir contacter Allegra de lui-même, mais c'était impossible. Voir sa soeur, après toutes ces années... il se demande ce qu'ils auraient pensé l'un de l'autre. Il a surpris son visage dans un autre article du Prophet, l'a trouvée grise sur la photo en noir et blanc, plus clair que lui ou leurs frères et soeurs n'ont jamais été. Elle a changé, sa chère soeur, on dirait presque pour le pire... Et pourtant, elle a été capable de faire ça, d'aller à l'encontre de son mari. Peut-être que tout n'est pas perdu... "So you're here because I wanted to personally congratulate you and thank you. It takes great courage, doing something like that. And I half-expected you to fail," dit-il sincèrement. Au moins, Aslan mérite sa place parmi eux, c'est maintenant sûr. "Now tell me, Aslan." Kingsley se redresse sur son séant, l'étudie quelques instants de plus avant de reprendre: "I don't do this often, but tell me what you would like as a reward." Ce n'est pas n'importe comment qu'on forme ses lieutenants, et ce n'est pas sans carotte qu'on fait avancer l'âne; Kingsley, qui n'a jamais aimé ni les manipulations ni la politique, a bien fini par le comprendre.

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Est-ce juste une impression ou Kingsley tenterait-il de te mettre mal à l’aise ? D’ordinaire, tu n’aimes pas beaucoup ces sorciers prétendument rusés, jugeant bon de démontrer à leur vis-à-vis qui mène réellement la danse. Mais parce qu’il s’agit du roi des phénix, tu prends sur toi et te retiens de rompre le silence alors qu’il t’observe d’un air énigmatique. Tu sais parfaitement que tu n’as rien à te reprocher, aussi il en faudra certainement plus pour te désarçonner. Seul le bruit des pages du Daily Prophet, qui volent à travers la pièce, viennent briser le silence qui s’est imposé. Ta mâchoire se contracte inévitablement alors que le portrait de Louis Travers occupe la une du journal que Kingsley vient de mettre en évidence. Tu n’es pas surpris qu’il ait choisi cet article, mais être confronté au visage du mal n’était jamais chose aisée. Kingsley sort finalement de son mutisme et à ses modestes remerciements, tu réponds en un hochement de tête poli et réservé. En entendant la suite de ses paroles, tu te dis que tu as bien fait de ne pas l’interrompre. Le Aslan vaniteux, qui avait un jour remporté le tournois international des écoles, se réveille soudainement pour se laisser volontiers brosser dans le sens du poil. C’était là certainement l’une des rares caractéristiques que tu avais conservé de cet ancien toi, encore naïf et innocent. Tu n’étais pas peu fier d’avoir prouvé à Kingsley Shacklebolt en personne, que tu étais un jeune sorcier talentueux et déterminé. Tu avais mis un point d’honneur à te montrer à la hauteur de la mission qui t’avait été confiée, peu importe le nombre de principes que tu avais été contraint de bafouer. Retourner à proximité de l’univers malsain dans lequel évoluaient les Travers avait été plus douloureux encore que tu ne te l’était imaginé. C’est alors avec un soulagement certain que tu avais vu Allegra se résigner à accepter ta requête. Tu aurais bien sûr voulu profiter de l’occasion pour t’expliquer auprès d’Aquila, mais cela aurait été trop dangereux et sa mère ne te l’aurait sûrement pas permis.

La question de Kingsley te laisse songeur. Il y a bien des choses que tu convoites, mais rares sont celles qui pourraient véritablement te contenter. Et plus rares encore sont celles que Royal aurait le pouvoir de rendre réalité. La vie au Royaume-Uni t’avait appris à ne plus rien attendre de personne, et surtout, à ne plus reposer tous tes espoirs entre les mains de ceux qui dirigent. “I’m not a death-eater. With all my respect… You don’t need to buy my loyalty with a reward. I know why I joined the Order.” Et ce n’était pas pour un but beaucoup plus noble que celui qui animait les mangemorts. Mais tu avais donné ta parole, alors tu resterais à leur côté, jusqu’à la toute fin. “The only thing I want, Kingsley, is the life of your brother-in-law.” Tu aurais pu ajouter à cela que tu voulais la vie de tes cousines en retour, mais tu savais bien que ça, même le leader des Phénix ne saurait te l’obtenir. Ton regard ne quitte pas les pupilles de Royal une seule seconde. Tu es animé par quelque chose de bien plus profond que la simple envie de recevoir une friandise pour service rendu. “I guess you’re not willing to tell me what’s next. But please remember that I want to help putting an end to this madness. And now you also know that I can be useful.” Tu avais risqué gros en reprenant contact avec Allegra, mais aussi en allant enquêter sur l’étrange disparition de la planque du versant de la colline hantée. Tu estimais avoir fait suffisamment tes preuves pour pouvoir participer au prochain grand coup figurant dans le masterplan de Kingsley. Et si tu n’étais pas encore persuadé que le roi de ces lieux considérait la chose à ta manière, tu étais bien décidé à le convaincre de ton envie d’en découdre.

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“I’m not a death-eater.” Les sourcils de Kingsley se hissent sur son front, et ses lèvres se tordent d'un rapide sourire amusé et incertain. Si il avait le moindre véritable humour, peut-être pourrait-il feindre la surprise ou lui dire qu'il est rassuré de l'entendre; à la place, Royal reste silencieux et laisse Aslan continuer sur sa lancée. “With all my respect… You don’t need to buy my loyalty with a reward. I know why I joined the Order.” Malgré lui, Kingsley sent ses lèvres se pincer alors qu'une ombre passer sur son visage. Se faire comparer à Lord Voldemort de cette manière n'est certainement pas sa chose préférée, et il se demande si Aslan lui aussi lui prête des intentions qui ne sont pas les siennes - il semblerait qu'ils soient nombreux, parmi les rangs de l'Ordre, à croire qu'il veut gagner cette guerre pour mieux prendre la place du dictateur actuellement en place. Cette idée l'agace profondément.

Les coins amusés de ses lèvres retombent et il fronce légèrement les sourcils, sentant son humeur changer de cap aussi facilement que ça. “The only thing I want, Kingsley, is the life of your brother-in-law.” Kingsley jette un rapide coup d'oeil à la Une de la Gazette et au portrait de Louis. Il n'a jamais apprécié son beau-frère, quoique résigné à l'idée qu'Allegra n'ait pas eu beaucoup de choix dans cette affaire au final. Lui aussi aurait fini par épouser une sorcière de sang-pure, quelqu'un qu'il n'aurait pas forcément apprécier - la vie l'a mené ailleurs (et le fait que ses frères et soeurs aient déjà été mariés et parents a beaucoup aidé). Ses yeux reviennent à Aslan, et il se demande quel feu l'anime. Si il a entendu d'une oreille les raisons de sa proximité avec les Travers-Shacklebolt, il n'en a pas compris tous les tenants et aboutissants.

La lueur bravache dans le regard clair du jeune homme, aussi agaçante soit-elle, est aussi un peu rassénérante. Tout le monde n'a donc pas perdu sa foi en l'Ordre. En lui. “I guess you’re not willing to tell me what’s next. But please remember that I want to help putting an end to this madness. And now you also know that I can be useful. - Oh, I won't forget, Aslan." Il secoue la tête légèrement. "That might be the only thing I have in common with Voldemort." Comme toujours, il utilise le nom de son ennemi sans honte ni peur, avec un air de défiance dans les yeux. Le tabou posé sur ce nom maudit a depuis longtemps été affaibli et n'a aucune emprise à St-James. "I don't forget." Que ce soit les mauvaises choses, comme les bonnes. Il pardonne, mais il n'oublie pas.

"I'm not trying to buy your loyalty, Aslan." Ce n'est pas tout à fait vrai, et Kingsley se corrige: "I'm trying to cement it. You would know, as everyone in the Order, that morale has been down lately and that a lot of people have lost faith in what we're doing here." Et ont perdu foi en lui. "Maybe they're right, maybe they're wrong." Kingsley hausse les épaules. "At this point, I don't really care. The only thing that matters to me is you. The people that stayed and that will stay, like you." Il fait un geste de main vers la pièce, le manoir autour d'eux, le noeud de la résistance. "I don't need to buy your loyalty. You're here, and you're ready to fight. I'd like to maintain it, however. But if knowing that you did the right thing is reward enough for you, then good. Less trouble for me." Le sourire qui éclaire rapidement son visage est rapide, mais sincère, révélant quelques dents blanches.

"Louis," reprend-t-il après une pause rapide. "Tell me what's up with him lately." Une bonne manière de jauger la température, aussi, de la relation entre Aslan et son cher beau-frère.

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On ne lit pas sur le visage de Kingsley Shacklebolt comme dans un livre ouvert. Et pourtant, l’espace d’un court instant, tu crois saisir au vif un haussement de sourcil furtif, mais aussi quelque peu surpris. Et lorsque le leader de la résistance reprend la parole, tu as la vague impression que tes mots lui ont déplu. Alors rapidement, tu cherches une parade, quelque chose à dire pour rattraper ton impair. Parce qu’en bon premier de la classe, tu ne supportes pas être confronté au regard sévère d’un professeur déçu. “Don’t get me wrong. I didn’t intend to compare you with the Dark Lord. I just don’t want you to think that my loyalty is volatile. I worked for them, I almost entered one of their most beloved families. But I’ll never be like them.” Le ton est calme, posé. Tu espères uniquement faire comprendre à Kingsley que s’il avait été normal de se méfier de toi en raison de tes affiliations, il n’y avait désormais plus aucun doute à avoir sur ta loyauté envers l’Ordre. “I’m there and I will stay until the end. I have nothing to lose anymore.” C’est avec une certaine fatalité que tu réitères tes vœux. Mais sans la moindre once de ce fanatisme dont Lord Voldemort nourrissait ses bêtes.

Sans grande surprise, la conversation finit par dévier sur l’homme dont le visage suffisant trônait en une du Daily Prophet. “Do I really need to tell more about him? I mean, you’ve known him. And I don’t think he’s ever been a better man than the one he is now.” Évoquer Louis Travers revenait à rouvrir inlassablement une plaie qui n’avait pas tout à fait terminé de se refermer. C’était douloureux. Et loin d’être nécessaire. “If Louis Travers would join the Order, his nickname would definitely be Loki. Because he’s nothing more than the personified god of mischief. Always acting polite and friendly so that he can silently stab you in the back.” L’amertume est présente, vivace. Et pour cause, il n’est de pire trahison que celles qui surviennent en famille. Ton vis à vis était bien placé pour le savoir. A bien y repenser, c’était d’une tristesse infinie que Kingsley ait dû faire appel à tes services pour entrer en contact avec sa propre sœur, la chair de sa chair. Enfant unique, c’était avec tes cousins et cousines que tu avais entretenu les relations fraternelles les plus étroites qui soient. Et malgré tout ce qui avait pu se passer, malgré la mort des jumelles, malgré ta désertion, tu savais que tu pourrais toujours te tourner vers Majid ou Nadia en cas de besoin. Un privilège que Kingsley avait perdu.

“Louis Travers is responsible for my best friend's death. And I'm pretty sure his brother helped him cover his ass.” L’aveu s’abat à nouveau comme un couperet sur ta nuque. Peu importe le nombre de fois que tu prononcerais ces mots, la répétition ne les rendrait jamais plus doux. Elle ne pourrait leur enlever cette horreur qui les imprégnait. Alors plutôt que de t’attarder sur le sujet plus de secondes que nécessaire, tu renvoies la balle à Kingsley. “Do you think there is a chance, even a tiny one, that your sister helps us more?” Tu n’avais pas la naïveté de croire qu’Allegra Travers pourrait un jour véritablement rejoindre l’Ordre. Mais peut-être que ce qu’elle avait accompli pour son frère n’était qu’un avant-goût de ce qu’elle était prête à faire.

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La mention de Louis semble transformer Aslan, dont la dévotion presque naïve disparaît pour laisser place à un heurt semblant pérenne. Kingsley se demande bien à quels jeux l'aîne Travers s'est adonné avec le jeune homme qu'il a sous les yeux. Une partie de lui, il imagine, est contenté parce que ça a semblé précipité l'Al-Massri dans les bras de l'Ordre - et il n'a entendu, malheureusement, que peu de résistants s'exprimer avec autant de verve et de courage pour le bien de l'organisation. “Do I really need to tell more about him? I mean, you’ve known him. And I don’t think he’s ever been a better man than the one he is now.” Kingsley penche légèrement la tête sur le côté, sans pour autant répliquer, étudiant pensivement le jeune homme alors qu'il continue: “If Louis Travers would join the Order, his nickname would definitely be Loki. Because he’s nothing more than the personified god of mischief. Always acting polite and friendly so that he can silently stab you in the back.” C'est le cas de beaucoup de membres de la haute société... et de membres de l'Ordre, peut-être. Kingsley ne doute pas vraiment qu'une bonne partie de l'Ordre lui donnerait à lui aussi ce sobriquet si ils le pouvaient en disant que ça lui conviendrait à merveille...

Il n'a jamais véritablement apprécié Louis, le trouvant dérangeant dans ses manières obséquieuses cachant maladroitement une froideur cruelle et manipulatrice. Il se souvient de sa mère lui demandant d'être un peu plus poli avec son beau-frère, mais Kingsley n'a jamais été un excellent menteur dans ce genre de situations, échappant plutôt dès qu'il le pouvait aux conversations gênantes et pesantes avec Louis, l'évitant soigneusement à la moindre soirée commune où ils étaient invités. Il le connait mal mais il sait quelque chose, qu'il a toujours su à son propos: il le méprise et si il en avait l'occasion, il le tuerait sur place, époux d'Allegra ou pas.

“Louis Travers is responsible for my best friend's death. And I'm pretty sure his brother helped him cover his ass.” Kingsley regarde Aslan sans rien dire, surpris par la verve et le ton tranchant comme une lame qu'il vient d'employer. "I see." Il ne connait pas les détails de l'affaire qu'Aslan vient de mentionner, mais il fera attention à son renseigner pour la prochaine fois. Kingsley ne dit rien de plus, gardant un silence agréable et tranquille pour laisser la place à Aslan de continuer de parler si il le désire. Quand il reprend la parole, un peu avant que Kingsley ne se décide à briser le silence, il change de sujet: “Do you think there is a chance, even a tiny one, that your sister helps us more?” Kingsley pince des lèvres et détourne les yeux, la question semblant le déranger légèrement.

Il regarde silencieusement à travers la fenêtre de son bureau, ses yeux explorant les environs du manoir, une vision sur laquelle il s'est usé pendant des heures et des heures à l'occasion. La campagne l'apaise bien plus que la ville, même si l'adrénaline et l'énergie de Londres lui manquent. Sa famille lui manquent. Ses soeurs lui manquent, ses frères lui manquent, ses neveux et ses nièces lui manquent. Même si il ne l'a jamais particulièrement aimé, Kingsley se souvient avoir appris le mariage de Blaise avec un coeur serré. Les vies des Shacklebolt continuent, immuables et inarrêtables, et lui-même a fait le choix de les trahir et de rester en retrait. Quand tout ça sera fini... pourra-t-il les retrouver? Non. Plus rien ne sera comme avant.

"I hope so," Kingsley dit lentement, ses yeux sombres revenant se poser sur le jeune sorcier. "Aslan, I really hope so." Un sourire s'étire sur ses lèvres, un peu amer. "But hope is a disquieting thing. We cannot afford to hang on its treacherous hook. Allegra is a formidable witch and her position in society would make her a tremendous ally. But, generally speaking, as I've learned after many years: the greater the ally, the bigger the risks." Il pense à Myrthild et quelque chose d'indescriptible joue sur son visage alors qu'il se redresse dans un soupir, après s'être passé une main rapide sur les yeux. "You know what is at stake for pureblood wizards and witches. You know what you had to give up." Tout ce qu'ils ont tous les deux dû abandonner pour rejoindre l'Ordre. Kingsley pense aux Weasley, presque tous réunis au sein de l'Ordre envers et contre tout, et son coeur se serre de nouveau. "Not everybody is ready to make that sacrifice. But Allegra has a good heart." Une pause songeuse, et une grimace. Il ne connait plus vraiment sa soeur. "I truly hope so, anyway."

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