BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      
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Charybdis Kang
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Charybdis Kang
Date d'inscription : 31/05/2020
Messages : 469
Crédit : cosmic light (av). tumblr (gif1) poupoune (gifs & crackship). chilton (aesthetic). scott lynch & seth dickinson (quotes).
Âge : environ vingt-sept ans, même si son corps vieillit plus lentement et conserve l'apparence de ses vingt ans.
Occupation : Lion des Warlocks, un gang dangereux et sur la sellette et qui va très mal depuis qu'ellen a tragiquement pris la tête.
Allégeance : les Warlocks.
Particularité : demi-vélane; magie sans baguette confirmée; occlumens; loup-garou. damn.
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zanjin kang
I want it back, I want it back  What was taken from me, I want it back, So, stop running from the weight of existence, Show me your insides, Show me what's underneath, Show me your bruises, Be your own God.
Ils ont passé la nuit ensemble sur le toit, à regarder la ville s'endormir puis le soleil se lever, échangeant quelques mots et quelques cigarettes sans trop s'épancher sur la tornade de sentiments réveillée par les mots de Yanli. Nina wanted out.
Carrie ne sait même plus quoi penser. Une partie d'elle a envie d'enfermer cette informaion profondément dans sa poitrine, et de l'y oublier pour toujours. Mais les mots, à chaque fois qu'elle les repousse, refont chemin jusqu'à son crâne et s'accrochent en enfonçant leurs griffes dans son esprit - encore pire que les souvenirs traumatiques gardés en laisse mais omniprésents, transpirants dans chaque interaction avec le monde.
Au final, épaule contre épaule, ils sont retournés dans leur immense appartement baigné de lumière, et Carrie a jeté un regard désintéressé aux meubles qu'ils changent tous les six mois, aux gadgets qu'ils ne se refusent jamais d'acheter, aux vêtements hors de prix éparpillés partout et qui seront rangés par la femme de ménage qui vient toutes les semaines et qu'ils payent rubis sur l'ongle, mais bien trop pour ses maigres services. Elle pense à tout ce fric qu'ils ont gagné et dépensé, tout ce fric dont ils sont fiers même si ils ne savent pas trop quoi en faire - comme si chaque chèque à la fin du mois apporterait l'opportunité d'enfin se sentir libéré, allégé, heureux.
"Jin." Elle pose sa main sur son bras quand ils sont sur le point de se séparer pour aller dormir, ce soir-là. "We need to get the fuck out of here."

18 MONTHS LATER. Il leur en a fallu du temps, pour couvrir leurs arrières et tout organiser dans le plus grand secret, et au final ils se sont tirés comme des voleurs en laissant les clefs de leur empire à Mao et à Maggie, et en donnant en cash une somme improbable à chacun de leurs proches, en leur faisant promettre de bien l'utiliser.
Ils sont restés ensemble, au début, avec Rulan, et même après quand Bao l'a rejointe - comme si c'était normal, une famille atypique mais soudée prête à découvrir le monde.
Et puis Jin et Rulan sont partis de leur côté, et Bao et elle aussi, et ils se sont promis de se retrouver la semaine prochaine, et puis le mois prochain, et puis maintenant ça fait presque six mois qu'ils ne se sont pas vus, le temps a filé trop vite.

Carrie ne sait pas ne rien faire, ne pas avoir une tâche ou une autre à cocher sur un emploi du temps, ou ne pas avoir un dossier pressant à finir en temps et en heures; apprendre à se détendre, et à laisser un peu de lest à son entourage, a été la pire épreuve entre toutes. Bao aide, et Carrie a elle aussi appris à l'aider en retour, même si elle ne sait pas trop encore quoi penser de ce us entêtant qui semble bien décidé à durer au-delà de sa date de péremption programmée.

Elle se demande si c'est ce à quoi Nina rêvait, quand elle fumait - si elle aussi se voyait faire le tour du monde, à claquer des sommes improbables de fric, à ne pas courir, s'engueuler, se battre chaque jour de sa sainte vie. Elle se demande à quoi elle-même rêvait quand elle fumait mais, comme tout le reste de la vie qu'elle a laissé au Royaume-Uni, Carrie préfère ne même pas essayer de se souvenir.
Les angoisses perdurent pourtant, profondément ancrées dans sa peau, impossibles à défaire; et comme presque tous les soirs, elle se réveille dans un sursaut en balayant la chambre d'hôtel du regard, cherchant l'intrusion qui a provoqué sa panique. C'est seulement le coude de Bao appuyé contre son flanc, et Carrie calme seulement son agacement et son coeur battant trop vite dans sa poitrine en la regardant dormir, encore incertaine comme à chaque fois qu'elle la trouve dans son lit. Elle a l'impression qu'un jour elle se réveillera et qu'elle ne sera pas là, qu'elle se sera tirée sans demander son reste une fois lassée ou quand son esprit étroit la remettra sur le droit du chemin la ramenant directement dans les pattes de sa précieuse famille.
Mais chaque matin, elle est là.

Sentant déjà qu'elle ne parviendra pas à se rendormir, Carrie se glisse hors du lit en enfilant un t-shirt de Bao (tant que celle-ci ne se réveille pas, elle ne mourra pas de honte), et en attrapant son téléphone et ses cigarettes sur la table de nuit. Après un dernier regard en direction de la silhouette endormie de son amante, Carrie fait glisser la porte du balcon en composant le numéro de Jin, et la referme derrière elle dans un chuintement.
Même si ils ne sont pas vus depuis une éternité (et qu'elle a ressenti, comme un poids, l'absence de son frère dans sa vie), ils se parlent souvent, s'envoient des messages, des photos, comme si ça pouvait tromper la distance. Ça fait presque deux semaines qu'ils ne se sont pas parlés. Au début, ils s'appelaient tous les jours, et puis, ça s'est espacé - de manière inattendue, désagréable même. Deux semaines, quinze jours, trois cent soixante heures, vingt-et-un mille six cent minutes: Carrie continue les divisions jusqu'à ce que son frère décroche au bout du fil. "Hey," dit-elle aussitôt en entendant la ligne s'établir, et un sourire, malgré elle, vient étirer ses lèvres à la perspective de lui parler. Elle glisse une cigarette entre ses lèvres et l'allume, s'accoudant à la rambarde du balcon. "Hopefully I didn't wake you. It's pretty late here but since you're probably on the other side of the world..." Elle n'a jamais été du genre bavarde, pas pour ne rien dire en tous cas, et s'est découverte ce talent à travers de ses conversations téléphoniques avec son frère. "We're in Bali. That's not far from where your family was from," précise-t-elle avec une once de fierté dans la voix - avant de quitter le Royaume-Uni, Carrie n'avait qu'une très, très vague idée de la géographie mondiale, trouvant les informations relatives à cette dernière plutôt inutiles et pas du tout pertinentes à sa vie. Elle a tellement de choses à lui dire qu'elle ne sait pas par où commencer donc elle lui dit les premières choses qui lui passent par la tête: "Bao is teaching me how to swim. I couldn't sleep. I miss you."
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charybdis kang
I want it back, I want it back  What was taken from me, I want it back, So, stop running from the weight of existence, Show me your insides, Show me what's underneath, Show me your bruises, Be your own God.
“I think I’m going to go for a swim,” Rulan dit d’un air songeur en fixant la piscine alors qu’ils viennent de finir de dîner sur la terrasse de la villa privée qu’ils occupent depuis quelques jours. Ils ont passé la journée à crapahuter dans tout Rome et après le dîner copieux qu’ils viennent d’avaler, autant dire que Zanjin n’a pas l’intention de remuer ne serait-ce que le petit doigt. “Knock yourself out,” fait-il d’un ton las, mais le regard qu’il pose sur l’ancien inspecteur est indéniablement amusé et peut-être un peu impressionné, aussi. Il ne sait pas d’où Rulan tire toute cette énergie, mais pour sa part, Zanjin en a terminé pour la journée. Rulan lui adresse un large sourire avant de se lever de table en retirant déjà son t-shirt qu’il dépose sur sa chaise avant de faire tomber son pantalon d’un geste lent et calculé. Zanjin lève les yeux au ciel en constatant qu’il ne porte rien en-dessous et le sourire de Rulan s’agrandit un peu plus. “You’re insufferable,” soupire-t-il, mais il ne peut tout de même pas s’empêcher de le suivre du regard lorsqu’il se dirige vers la piscine. Rulan s’étire gracieusement et lui lance un dernier regard par-dessus son épaule avant de plonger dans l’eau.
Il ne tarde pas à refaire surface et Jin plonge la main dans la poche de son pantalon pour en tirer son paquet de cigarettes. Il en glisse une entre ses lèvres et l’allume d’un sort avant de tirer longuement dessus. Zanjin se cale un peu plus confortablement dans sa chaise et exhale lentement. Les yeux rivés sur Rulan qui fait des longueurs dans la piscine, il ne peut s’empêcher d’être fasciné par le fait que l’inspecteur soit là, avec lui.

Il y a environ un an et demi, Zanjin a invité Rulan à dîner. Il s’est forcé à sourire lorsque le jeune homme l’a regardé avec des yeux ronds avant d’accepter avec enthousiasme. Toute la soirée, Zanjin s’est efforcé à ne pas penser au fait que c’était leur premier et probablement dernier rendez-vous, et s’est concentré sur le fait de le rendre le plus mémorable possible. Il en a peut-être trop fait et Rulan a bien fini par comprendre qu’il se passait quelque chose, alors il n’a pas semblé plus surpris que cela lorsque Zanjin lui a finalement offert un choix : partir avec lui, ou considérer que ce soir-là était la dernière fois qu’ils se voyaient. Autant dire que Jin était déjà convaincu que son choix se porterait sur la seconde option. Alors il a murmuré des excuses contre ses lèvres avant d’y presser un dernier baiser et de transplaner à l’appartement où l’attendait Carrie.

Il se souvient encore du moment où il a ouvert la porte le lendemain matin, pour trouver Rulan planté là, un sac rempli de toutes ses affaires sur une épaule, son animal-lié perché sur l’autre et une lueur déterminée dans le regard.

“I have no idea what I’m doing, but I’m doing it,” a-t-il dit avec un sourire tremblant.

Pas un jour ne passe sans que Zanjin se demande ce qu’il fiche ici. Il a plus d’une fois ouvert la bouche pour lui dire de rentrer en Angleterre, de retrouver la vie et les proches qu’il a laissés là-bas et de l’oublier, pour finalement ne rien dire, trop égoïste pour le laisser partir. Il ne sait pas ce qu’il deviendrait, sans Rulan à ses côtés. Zanjin est incapable de vivre seul et si Carrie lui manque terriblement, il sait aussi que la distance qui a fini par s’installer entre eux est nécessaire, vitale au bon fonctionnement de leur relation.
Ils étaient en train de se détruire à petit feu, de s’entretuer. Prendre la fuite est la meilleure chose qui leur soit arrivée, et partir chacun de leur côté… c’est ce qui leur a permis de se retrouver, au final. Zanjin sait qu’il ne pourrait pas retourner vivre avec Carrie, alors à chaque fois que lui prend l’envie de rappeler à Rulan qu’il est libre de partir à tout instant, il se ravise.

Carrie est sa soeur et pendant des années, elle a été sa raison de vivre. Mais chaque jour, Rulan lui donne d’autres raisons qu’il aurait été incapables de voir sans lui à ses côtés pour lui montrer.

Son téléphone sonne, le tirant de ses pensées avec un sursaut et Zanjin lâche un juron lorsque son mouvement brusque fait tomber la cendre de son cigarette sur son pantalon blanc. Il balaie les cendres avec une grimace et écrase le mégot dans le cendrier posé sur la table avant de plonger une main dans sa poche pour récupérer le téléphone. Il n’a pas besoin de vérifier qui l’appelle, il n’y a qu’une personne au monde qui connaît ce numéro, alors il décroche et presse le téléphone contre son oreille avec un sourire. "Hey," fait la voix de Carrie. “Hey yourself,” il réplique. "Hopefully I didn't wake you. It's pretty late here but since you're probably on the other side of the world… We're in Bali. That's not far from where your family was from," Ses sourcils se froncent alors qu’il tente de placer l’endroit sur la carte et il est probablement un peu à côté, mais il se fait une petite idée et oui, en effet. Ce n’est pas si loin que ça.
“You’re fine, it’s only 10pm here,” dit-il en vérifiant la montre à son poignet. “We’re in Italy,” précise-t-il. "Bao is teaching me how to swim. I couldn't sleep. I miss you." Son coeur se serre, comme à chaque fois. Elle lui manque aussi, chaque jour, terriblement. “I miss you too,” il n’hésite même pas avant de lui dire. Il y a beaucoup de choses qu’ils se disent maintenant qu’ils ne peuvent plus se les montrer par des actions, ou échanger d’un simple regard. “And swimming, mmh? I hope Bao is a better teacher than Rulan,” dit-il avec un sourire en coin en repensant aux leçons improvisées que l’ancien inspecteur a décidé de lui donner lorsqu’il a découvert que Zanjin ne savait pas nager, il y a trois ou quatre mois. C’est plus facile d’accuser Rulan d’être un mauvais enseignant plutôt que d’admettre avoir été trop entêté - et surtout effrayé - pour correctement écouter ses conseils.

Et puis, ça, il n’a pas besoin de le dire, Carrie s’en doute probablement déjà. “I think he’s trying to kill me,” ajoute-t-il, son regard toujours rivé sur Rulan qui continue de faire ses longueurs dans la piscine. “I’m pretty sure we’ve visited all the tourist traps Rome has to offer in one day. My feet are killing me and he’s swimming laps in the pool,” soupire-t-il en secouant la tête. “This was a mistake, Carrie,” se lamente-t-il en sortant une nouvelle cigarette pour la glisser entre ses lèvres et l’allumer.

“How’s Bali?” demande-t-il après avoir tiré une longue bouffée sur sa cigarette.
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Charybdis Kang
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Âge : environ vingt-sept ans, même si son corps vieillit plus lentement et conserve l'apparence de ses vingt ans.
Occupation : Lion des Warlocks, un gang dangereux et sur la sellette et qui va très mal depuis qu'ellen a tragiquement pris la tête.
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I miss you too.” Carrie ferme les yeux pour profiter de ces quatre mots, laissant ses pensées infernales s'enrouler autour et s'y perdre allègrement, s'y réfugier avec plaisir. Ils ont passé plus de vingt ans ensemble, et elle se souvient comme si c'était hier de leur première rencontre, marquée au fer rouge dans son esprit. Même si elle n'a pas la mémoire de Jin, elle se souvient aussi de toutes les nuits qu'ils ont passé dos à dos pour se protéger, celles où ils se sont recroquevillés sur le canapé de leur appartement en faisant mine que tout allait bien, et les longues journées passées à discuter, s'engueuler, rire, se supporter en silence. Zanjin lui manque comme une partie de son corps, un membre qui lui donne encore des impressions fantôme quand elle n'y fait pas attention. Combien de fois a-t-elle vu quelque chose, goûté quelque chose, profité de quelque chose en pensant: j'ai hâte de rentrer et de lui dire?
Elle se souvient aussi, très bien, de la dernière fois qu'elle l'a vu, de l'engueulade qui a failli devenir dispute, du ton qui est monté - c'était stupide, ils n'étaient juste pas d'accord sur leur prochaine destination, et ils sont partis au quart de tour comme d'habitude, la conversation finissant par dévier sur les mêmes reproches qu'ils se lancent à la figure depuis des dizaines d'années. C'était toujours pareil, avec elle: Carrie s'en rend compte maintenant.

Une part d'elle pense qu'ils ne se reverront jamais, mais une autre part d'elle pense aussi que c'est pour le mieux. Cette pensée la torture et la tient éveillée, certains soirs. Elle a passé toute sa vie à vivre pour Zanjin; elle ne pensait pas mourir sans lui.

And swimming, mmh? I hope Bao is a better teacher than Rulan.” Carrie renifle en l'entendant, tirant une bouffée de cigarette et la recrachant en direction du paysage paradisiaque qui s'étend devant elle. C'est dans ces moments comme ça qu'elle réalise à quel point leur vie était tant ridicule que meaningless. Ils ont vécu, pendant des années, dans un immense appartement qui avait une piscine couverte et chauffée, et qui leur avait coûté une fortune. Carrie se souvient même avoir insisté auprès de Jin pour qu'il trouve un tel joyau, et que lui-même avait abondé dans son sens - parce que bien évidemment qu'il leur fallait une piscine dans leur appartement de Londres.
Il ne leur était même pas venu à l'esprit de pouvoir y nager. Ce n'était même pas le genre de choses qui lui auraient effleuré l'esprit - elle préférait nettement regarder Kamala y faire des longueurs et Maxim s'y jeter à la moindre fête, et se féliciter secrètement de leur statut qui leur permettait d'avoir une piscine dans un penthouse de Londres. "I doubt that." Elle pense que Bao et Rulan ne doivent pas être des professeurs si terribles, mais eux en revanche doivent être les pires élèves que l'on puisse avoir. Carrie préfère nettement attraper les épaules de Bao et se laisser traîner, ou mieux encore s'asseoir un inflatable et ne pas avoir à glisser le moindre orteil dans l'eau.

Elle sourit, néanmoins, en imaginant Zanjin essayer de nager et Rulan, avec son grand sourire habituel, le guider patiemment et rouler des yeux à chaque invective frustrée - un miroir aux expériences de Carrie depuis l'autre bout du monde. “I think he’s trying to kill me. I’m pretty sure we’ve visited all the tourist traps Rome has to offer in one day. My feet are killing me and he’s swimming laps in the pool.” Les yeux de Carrie roulent tellement fort dans leurs orbites qu'elle est sûre qu'il peut les entendre faire à l'autre bout du fil. L'énergie démesurée de Rulan et son enthousiasme à toutes épreuves a eu vite fait de profondément lasser Carrie - elle ne comprend pas trop comment Jin peut s'y retrouver. Elle se souvient des longs matins qu'ils ont passé ensemble, au début, à attendre que Rulan revienne de ses dix kilomètres de course quotidiens et que Bao finisse ses entraînements, alors qu'eux étaient occupés à se gorger de cigarettes, de café et des options les plus délicieuses des petits-déjeuners locaux. “This was a mistake, Carrie.” Elle renifle de nouveau en l'entendant se plaindre. "I'm pretty sure you could ask him to massage your feet and he would do it in a heartbeat." Carrie quitte le rebord du balcon pour s'asseoir confortablement dans l'un des fauteuils qui s'y trouvent. Elle tend aussitôt la jambe pour considérer son propre pied, imaginant le regard incertain de Bao à l'idée de le masser, et elle surprend un sourire large et amusé à fleurir sur ses lèvres.

How’s Bali?” Les yeux de Carrie dévient plutôt sur le paysage qu'elle peut voir à travers la rembarde en bois, la végétation dense et humide, le coin de piscine à débordement qu'elle peut aperçevoir à sa gauche comme si l'océan ne s'étendait pas à l'infini quelques mètres plus bas à ses pieds. "It's nice." C'est même magique et magnifique, elle en prend plein les yeux et les papilles, comme partout où ils sont allés ensemble jusque là, et partout où elle et Bao ont décidé d'aller ensuite. "The room came with a scooter rental so we've been driving around a lot, and racing sometimes. There's a lot of rice terraces and it's like..." Elle essaye de trouver un mot pour décrire à quoi ça rassemble, et ce qu'elle ressent lorsqu'elle y pense, mais finit par hausser les épaules. "I guess you'll have to see." Ils ont après tout une éternité pour voyager à travers le monde et découvrir tout ce qui leur fait envie.
Carrie se recroqueville dans son fauteuil, pressant son téléphone entre sa joue et son épaule, sa cigarette au coin des lèvres. "I lost my watch though. So if you ever come to Bali and see a monkey with a Cartier, please kindly blow its brains out." Carrie sait définitivement qu'elle a changé, aussi insupportable et terrifiant que cela puisse paraître, quand elle dit ça. Il y a deux ans, perdre la moindre babiole l'aurait mise dans une rage folle, comme si remplacer toute perte était impossible. Aujourd'hui, elle se dit simplement qu'elle n'a aucune bonne raison de savoir l'heure qu'il est - le buffet reste à volonté toute la journée, et elle n'a aucune rendez-vous qui mérite son attention nulle part dans son emploi du temps.

Un léger silence s'installe, habituel et familier entre eux. "I miss you," répète-t-elle malgré elle, dans un murmure vulnérable. "Maybe we could..." meet halfway, en Inde, faire quelque chose ensemble. Sa voix meurt dans sa gorge avant même que la fin de sa phrase en sorte, et Carrie ferme les yeux en les sentant brûler malgré elle.
Elle déteste, par-dessus tout, cette impression d'impuissance qui la poursuit depuis qu'elle et Jin se sont quittés. Elle déteste sentir les jours devenir des semaines, et la distance s'agrandir entre eux - c'est exaspérant, surtout quand elle sait qu'elle ne peut pas entièrement le blâmer. Elle aussi passe des jours idylliques à faire autre chose qu'à penser à lui, qu'à penser à être avec lui, qu'à penser à sa voix et sa présence et son odeur qu'elle connait par coeur. Elle aussi est parfaitement heureuse là où elle est, à se plaindre des attentions de Bao sans se lasser comme si elle n'avait pas envie d'en profiter pendant des années à venir. Elle aussi repousse au lendemain les appels, les nouvelles, les photos, les prises de contact. Et pourtant, toujours, Carrie a l'impression d'être flouée, enlisée dans un suffering game, comme l'a si bien appelé Zanjin, qui n'aura jamais de fin.
La dernière fois qu'ils se sont vus, Carrie essaye vainement de se convaincre qu'il ne l'a pas abandonnée, comme avant, comme toujours, en décidant d'aller faire cavalier seul ailleurs. "Have you heard from the others?" demande-t-elle finalement, lentement, d'une voix un peu trop lisse pour être vraie.
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"I'm pretty sure you could ask him to massage your feet and he would do it in a heartbeat." Un sourire étire ses lèvres parce que oui, il le ferait probablement. Zanjin n’aurait qu’à geindre un peu pour que Rulan propose de lui masser les pieds avec un grand sourire enjoué, dans sa volonté de toujours faire plaisir et de rendre heureux les gens autour de lui. Il peut le voir, les sourcils froncés sous la concentration alors qu’il fait de son mieux pour apaiser la douleur dans les pieds meurtris de Zanjin, en relevant parfois la tête pour lui demander s’il fait ça bien. You’re perfect, lui dirait Jin en se délectant de la façon dont Rulan baisserait les yeux, un sourire timide aux lèvres. Mais il ne le fera pas, parce qu’il en a déjà bien trop demandé à l’ancien inspecteur, ce jour où il lui a proposé de le suivre et surtout, parce qu’imaginer les doigts de Rulan approcher l’infâme W gravé dans la plante de son pied lui donne envie de vomir.
Son sourire se fane un peu alors qu’il ajoute cela à la liste. Things Zanjin Kang Can’t Do Without Freaking Out Like A Fucking Pussy. Elle commence à être longue mais Zanjin a commencé à barrer quelques éléments ou à les classer dans différentes catégories depuis qu’ils ont tout plaqué et quitté l’Angleterre. Dormir avec quelqu’un qui n’est pas Carrie est passé de la colonne I’d rather die à Okay most of the time récemment. Mais il sait que certaines choses ne changeront probablement jamais et d’autres évoluent trop lentement à son goût, surtout depuis que Rulan est devenu une constante dans sa vie.

A chaque fois que ça ne se passe pas comme il l’aurait souhaité, que tous ses muscles se paralysent alors que son souffle se bloque dans sa poitrine parce que quelque chose l’a renvoyé sous la trappe du salon, dans la cave des Rats ou dans la maison des good children, Zanjin ne peut s’empêcher de se dire que Rulan va finir par en avoir marre.

"It's nice. The room came with a scooter rental so we've been driving around a lot, and racing sometimes. There's a lot of rice terraces and it's like… I guess you'll have to see." Il aime cette idée de se rendre à Bali, bientôt, de suivre les traces de Carrie et Bao pour visiter ce que sa petite soeur a vu, y vivre les mêmes choses qu’elle. Ils ne se sont pas vus depuis plus de six mois maintenant, mais quand il se rend dans un endroit dont Carrie lui a parlé au téléphone, il a l’impression que pendant un instant, elle est là, avec lui. C’est comme s’il voyageait avec elle. "I lost my watch though. So if you ever come to Bali and see a monkey with a Cartier, please kindly blow its brains out." Le rire surpris qui lui échappe est bruyant, sincère et attire l’attention de Rulan qui relève la tête et Zanjin porte une main à son visage pour tenter d’étouffer le son infâme que Carrie est parvenue à lui tirer.
La surprise laisse place à un sourire amusé sur les traits de Rulan, lorsqu’il voit que Jin est au téléphone, et il reprend ses longueurs sans rien dire. Alors Zanjin s’autorise à laisser tomber sa main. “I’ll keep an eye out,” promet-il chaleureusement. Mais il se contentera probablement de récupérer la montre et de l’envoyer à Carrie.

"I miss you. Maybe we could..." Le souffle de Zanjin se bloque dans sa gorge et il ferme les yeux. Elle n’a pas besoin de terminer sa phrase, il sait déjà ce qu’elle veut dire, parce que la pensée tourne en rond dans son esprit, inlassablement. Il y a des jours où elle lui manque tellement qu’il en peine à respirer. Et puis il y a ceux où il ne pense pas du tout à Carrie et quand il se retrouve, plus tard, à faire le décompte de jours passés sans une pensée pour sa soeur et à chaque fois, c’est comme si on le frappait en plein visage. How dare you? Vivre sans elle, rire sans elle, faire toutes ces choses nouvelles et amusantes et terrifiantes sans elle ?
Lui aussi il veut la voir faire du scooter et probablement enfreindre absolument toutes les règles de conduite possibles et imaginables, se faufiler entre deux voitures et avoir le culot d’insulter les autres conducteurs alors qu’elle vient de leur faire une queue de poisson. Il veut voir son visage qui s’éclaire lorsqu’elle découvre un nouveau plat qu’elle aime, ou la grimace de dégoût lorsqu’elle goûte à quelque chose qu’elle déteste. Il veut voir Carrie qui se plaint de tous ces abrutis de touristes alors qu’elle est la pire de tous, Carrie qui rit, Carrie qui vit, surtout.

Mais est-ce bien sage ? Elle lui manque, mais cette distance entre eux leur a mis du baume sur certaines plaies et Zanjin est terrifié à l’idée de les rouvrir. Et si se retrouver de nouveau dans la même pièce suffisait à effacer entièrement ces mois de communication ouverte, saine, presque normale ? "Have you heard from the others?" La question lui noue les entraille et Zanjin reste silencieux un bon moment, alors que son regard se détache enfin de la silhouette de Rulan pour se promener sur la vaste propriété qui les entoure.

Il termine sa cigarette, l’écrase. Hésite. En rallume une autre. “I tried calling Yanli, the other day,” dit-il enfin d’un ton peu assuré qui ne ressemble en rien au Lion des Warlocks qu’il a laissé là-bas, en Angleterre. “But I--” La première tonalité lui a presque fait lâcher son téléphone et il s’est empressé de raccrocher. “I couldn’t,” admet-il difficilement. C’est toujours pénible, douloureux même, d’admettre qu’il est incapable de faire quelque chose. Que c’est au-dessus de ses forces.

Il apprend, petit à petit. Mais c’est toujours difficile. “I don’t-- I don’t think I want to hear from them,” dit-il après un temps. Enfin, c’est surtout qu’il ne pense pas être capable d’avoir de leurs nouvelles. I’m proud of you, c’est le dernier message qu’il a reçu de Yanli, avant de se débarrasser de son ancien téléphone. Et s’il n’est pas capable de l’appeler elle alors que c’est ainsi qu’elle a réagi à leur départ précipité… il ne peut même pas envisager de tenter de prendre des nouvelles des autres.
Il ne veut pas savoir à quel point Elias, Stan et les autres le détestent d’être parti sans rien dire. Ou pire encore, il ne veut pas savoir qu’ils s’en sortent très bien sans lui, que le gang se porte mieux que jamais, comme si son départ n’avait eu absolument aucun impact. Comme s’il n’avait aucune importance.

“Have you? Heard from them?” Do you want to know? Est-ce que contrairement à lui, ça lui ferait du bien de savoir ?
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Charybdis Kang
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Le coeur de Carrie bat douloureusement dans sa poitrine à l'idée que Jin complète sa phrase pour elle, que lui aussi ait envie qu'ils se revoient - qu'il le montre, qu'il le dise, qu'il fasse quelque chose dans ce sens, n'importe quoi. Elle se demande si elle est la seule d'eux deux à ressentir ce manque dans sa poitrine, comme un trou béant que même tous les sourires de Bao ne peuvent pas combler. Et elle se déteste, d'avoir tant besoin de lui, d'avoir parfois envie de le pleurer, qu'il lui manque de cette manière si intense et vertigineuse. What do you want? I want nothing. No. I want my brother.

Jin n'en fait rien; sa proposition meurt, sans suite, et le silence suivant, à la perspective d'avoir été en contact avec les autres, est plus contemplatif qu'épais et déroutant. “I tried calling Yanli, the other day.” Le coeur de Carrie se serre dans sa poitrine à la mention de Yanli, comme toujours. Elle a des sentiments ambivalents et paradoxaux pour elle depuis des années, lui offrant rien de mieux que des regards noirs et des expressions glaciales de visu, mais étant parfaitement incapable de ne pas s'enquérir d'elle à la moindre occasion, jalousant chaque membre de son entourage et particulièrement ses prétendus amants, incapable à l'époque de l'aimer, incapable de la laisser partir pour autant.
Elle se demande si elle et Jin ont pu échanger quelques mots: ils ont toujours été particulièrement proches, et elle sait combien il l'adorait. Elle aussi l'adorait, à sa manière, tout comme le reste des good children, tout comme Elias.

Ils sont tout de même partis. “But I--” Carrie pince des lèvres, et hoche la tête même si elle sait qu'il ne peut pas la voir. “I couldn’t.” Ce serait si simple de se moquer d'une prétendue faiblesse, ou de son sentimentalisme, mais Carrie peut parfaitement imaginer ce qu'il a pu ressentir en essayant d'appeler Yanli. "I understand," offre-t-elle d'une petite voix qui ne lui ressemble pas trop. Elle se souvient des derniers mots qu'elles ont échangé, peu avant son départ, et se souvient aussi du fait que Yanli n'avait ni essayé de la convaincre de rester, ni faite culpabiliser de laisser tout le monde derrière elle. You deserve such a long and happy life, Carrie, a life that's full of love and wonders. Please never come back. Et que quelqu'un puisse penser ça, à propos d'elle, surtout Yanli, après qu'elle lui en fait voir de toutes les couleurs avant de lui briser le coeur, avait presque su la faire pleurer. “I don’t-- I don’t think I want to hear from them.” Carrie renifle légèrement, hochant de nouveau la tête dans le vide. “Have you? Heard from them? - No." Il n'y a pas un jour qui passe sans qu'elle pense à Elias, qu'elle adore, ou à Stan, avec qui les choses s'étaient enfin arrangées. Selma lui manque, aussi, sa franchise à toute épreuve et sa solidité naturelle; Sonia, et sa loyauté indéfictible; Zora, ses grands yeux, son affection maladroite mais omniprésente. Même Maxim lui manque, même Kamala lui manque, aussi impossible que cela puisse paraître.

"I just..." Ils ont été toute sa vie, pendant des années. Elle a puisé sa force et sa colère et sa violence chez eux autant que chez Zanjin, elle s'en rend compte maintenant. Malgré les prises de bec et disputes les plus sérieuses, les claques qui ont invariablement volées et les insultes qui sont allées trop loin, les promesses de mort et d'autres choses pires encore, sa famille lui manque, son absence créant un trou béant dans son coeur là où elle pensait qu'il n'y aurait jamais de place pour quiconque.
Elle se demande tout ce qu'elle aurait pu faire de différent, si elle aurait pu changer les choses. Si elle aurait pu mieux aider Zanjin à apprendre son corps, si elle aurait pu rassurer Stan de son amour pour lui, si elle aurait pu se faire pardonner par Sonia, si elle aurait pu offrir à Zora un environnement plus stable et sain. Si elle aurait pu les reconstruire et les réparer comme Nina l'aurait fait, elle n'en doute pas une seule seconde, surtout depuis la révélation de Yanli. Nina wanted out. She thought we were worth better than all of this.

All of this: une piscine chauffée et intérieure qu'on ne peut même pas utiliser, des montres hors de prix collectionnées comme si elles n'avaient aucun valeur, des fringues clinquantes portées qu'une fois et oubliées dans un coin du dressing, du mobilier importé de partout dans le monde et coûtant une fortune, un monde de putes, de drogues et d'excès, de violence, de sang et de traumas.
Carrie se tourne un peu sur son siège, s'arrache à sa contemplation de Bali pour jeter un coup d'oeil à travers la fenêtre du balcon. Bao est toujours profondément endormie, un noeud de membres osseux mais musclés que Carrie a envie de rejoindre pour se donner l'impression d'être protégée. "Now's not the right time," décide-t-elle d'un ton sec, qui n'est pas sans rappeler celui de la Fox qu'elle n'est plus. La suite est plus hésitante, inédite: "And I don't think... I could... manage it..." Ce n'est pas le genre de choses qu'elle aurait dit à haute voix, face au regard sombre de Jin. Révéler la moindre faiblesse est impossible, surtout de cet acabit-là. "I don't think I could bear them hating me more than they did before we left," s'esclaffe-t-elle sans joie, s'arrachant à la contemplation du dos de Bao strié de cicatrices pour reposer ses yeux sur l'océan. "Maybe one day." Elle ignore si son espoir est réel, ou si elle est terrifiée à cette idée, et préfère fermer les yeux après avoir écrasé sa cigarette dans le cendrier à proximité. "Tell me about Rome again," demande-t-elle doucement, pour changer de sujet malhabilement.
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"I understand," dit Carrie et Zanjin sent un poids se lever de ses épaules. Il ne sait pas trop pourquoi, ce n’est pas comme s’il s’attendait vraiment à ce que Carrie le juge, à ce qu’elle se moque de lui. Elle l’aurait peut-être fait il y a un an et demi, plus pour éviter d’avoir à admettre qu’elle non plus, n’a pas le courage de les affronter. Mais bien sûr qu’elle comprend. Bien sûr qu’elle sait exactement ce qui l’arrête à chaque fois qu’il commence à composer le numéro de Yanli, ce qui le pousse à raccrocher au bout de deux tonalités, le coeur battant la chamade et à deux doigts de vomir à l’idée d’entendre la voix de Yanli. “No." Ca aussi, ça le soulage. Elle comprend, elle sait, elle est pareil. "I just… Now's not the right time.” Il hoche la tête alors qu’elle ne peut pas le voir, se retient de prononcer à voix haute ce qu’elle se demande aussi sûrement : est-ce que ce sera un jour le bon moment ? Pourront-ils un jour trouver le courage de les appeler, de prendre des nouvelles avant qu’il ne soit trop tard pour le faire ? Parce qu’il arrivera forcément un jour où ils auront tant repoussé qu’appeler serait juste ridicule, pas vrai ?
"And I don't think... I could... manage it..." Jin retient son souffle. "I don't think I could bear them hating me more than they did before we left," They didn’t hate you, les mots lui brûlent la langue, mais il les ravale. Ce serait mentir. Ce serait mentir parce qu’ils s’aiment tous autant qu’ils se détestent, et il ne pense pas que quoi que ce soit puisse changer ça. Peut-être que les choses pourraient être différentes entre eux s’ils s’étaient contentés de détruire les Warlocks. De s’emparer des richesses de Jenkins et de se séparer le butin avant de se construire une vie loin de tout ça. S’ils avaient donné sa liberté à Nina, s’ils n’avaient pas tués Viktor et Adrian, s’ils ne s’étaient pas lancés dans cette course futile au pouvoir. "Maybe one day." “Maybe one day,” confirme-t-il sans savoir s’il y croit vraiment.

"Tell me about Rome again." Zanjin exhale la dernière bouffée de sa cigarette. “It’s completely overrated,” dit-il d’un ton parfaitement en snob, en rajoutant même un petit reniflement méprisant. “But the food is good,” admet-il parce que ça reste son critère principal pour évaluer un pays ou une ville. Zanjin se fiche pas mal des musées et du patrimoine, il peut être sensible à un beau paysage - et encore, ça dure rarement plus d’une minute - mais la nourriture, ça c’est important. “A kid tried to steal my wallet,” se souvient-il soudainement. “I almost let him get away with it, but I figured he wouldn’t live long if he kept being so bad at it. So I scared the shit out of him and showed him how to do it properly.” Rulan l’a regardé faire avec les lèvres pincées, partagé entre son besoin de leur rappeler la loi et la dure réalité : comment pourrait-il faire la morale à un ancien enfant des rues qui décide d’en aider un autre ?
A Londres, Jin aurait probablement giflé le gosse avant de le renvoyer d’où il venait. Ou peut-être pas. Une chose est sûre, il n’en aurait pas parlé à Carrie. “I’m getting soft,” soupire-t-il avant d’attraper son verre pour constater qu’il est vide et le remplir de vin avant d’en prendre une gorgée. “Did you know that Rome was founded by werewolves? Twins.” Il change de sujet rapidement, préfère se concentrer sur ces petites infos dont Carrie se fiche sûrement autant que lui. “The muggles think they were the kids of one of those Roman gods, I forgot the name. They have those creepy statues of the twins suckling on a she-wolf’s tits,” poursuit-il en plissant le nez.

“One of them wanted to build a city for wizards, the other one wanted to let the muggles access it as well. Guess who won?” Enfin, il croit que c’est un truc comme ça. “Anyway, the story’s not that interesting.” Il en a surtout écouté un tiers, mais il est sûr que Rulan s’en souvient, il avait l’air particulièrement captivé.

“I think we’ll only be staying a few more days.” Sauf si Rulan trouve d’autres pièges à touristes à visiter, ce qui ne l’étonnerait même pas. En parlant de l’ancien inspecteur… “Rulan wants us to go to Taiwan next,” dit-il du bout des lèvres, la gorge nouée. La dernière fois qu’il a mis un pied dans le pays de ses parents, il avait huit ans et ses parents étaient en vie. Il a l’impression que c’était il y a des siècles. “He says he used to go once or twice a year with his parents and he misses it.” Mais Zanjin n’est pas sûr de pouvoir se rendre dans ce pays qu’il n’a visité que quelques fois mais dont les souvenirs qu’il s’y est faits restent imprimés dans sa mémoire. Trop de choses lui rappelleront ses parents et s’il pense à eux…
S’il pense à eux, alors il pense forcément à ce qui est arrivé quand il les a perdus, et ce n’est jamais bon pour personne. Il ne veut pas penser à ces semaines en été passées à Taipei durant lesquelles ses parents cherchaient probablement un moyen de quitter les Wangs, de trahir Wei. We were just trying to go home, sa mère a sangloté avant de se faire trancher la gorge. Pathetic, a répliqué l’un des deux hommes de main envoyés par Wei Wang et aujourd’hui, Zanjin est bien d’accord. Quels imbéciles ils ont été d’avoir tenté de trahir Wei, tout ça pour retourner vivre à Taiwan, à la maison. Comme si un bout de terre pouvait représenter ça. Comme si leur famille ne suffisait pas pour avoir l’impression d’être à la maison. “I know you don’t remember much, but do you…” Il hésite, prend une autre gorgée de vin. “D’you think about going back there sometimes?” There, ce n’est pas home, il sait que ça fait des années que Carrie ne voit plus la petite île sur laquelle elle a vu le jour ainsi. Ce n’est pas non plus son pays d’origine, pas vraiment. Charybdis est née dans le sous-sol de Blake.

“I don’t know if I can,” admet-il d’une petite voix.  
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Charybdis Kang
OPPORTUNIST
Charybdis Kang
Date d'inscription : 31/05/2020
Messages : 469
Crédit : cosmic light (av). tumblr (gif1) poupoune (gifs & crackship). chilton (aesthetic). scott lynch & seth dickinson (quotes).
Âge : environ vingt-sept ans, même si son corps vieillit plus lentement et conserve l'apparence de ses vingt ans.
Occupation : Lion des Warlocks, un gang dangereux et sur la sellette et qui va très mal depuis qu'ellen a tragiquement pris la tête.
Allégeance : les Warlocks.
Particularité : demi-vélane; magie sans baguette confirmée; occlumens; loup-garou. damn.
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Carrie écoute Zanjin parler de Rome en laissant une partie de ses pensées s'évader vers d'autres cieux et d'autres villes, ses yeux observant sans véritablement voir le paysage paradisiaque qui s'étend face à elle. Elle essaye de se figurer Rome, ses pickpockets et ses histoires fabuleuses, et elle aussi fait l'inventaire de la nourriture qui est commune en Italie, les pâtes et les cafés et les pizzas. Avec un sourire discret, elle voit comme si elle y avait été Rulan et Zanjin déambuler dans les rues, côte à côte, sans se toucher mais jamais loin. Bizarrement, et elle ne le révélerait jamais à haute voix, cette pensée l'apaise. Même si ils sont séparés et même si elle est loin, son frère n'est pas seul, accompagné même par la seule personne en qui elle poserait assez de confiance pour veiller sur lui. Rulan est quelqu'un de bien (de trop bien même, bienveillant et droit et rigide comme la Justice avec un grand J que Carrie sait n'existe pas vraiment en ce bas monde) et elle sait qu'il prendra soin de Jin. Et cette pensée la rassure, très légèrement.

Rulan wants us to go to Taiwan next.” Sans même le voir, Carrie imagine son air circonspect, et elle peut entendre à travers le téléphone sa voix un peu blanche. Elle comprend pourquoi: comme si ils étaient frère et soeur de sang, elle-même sent son estomac se nouer à cette idée. “He says he used to go once or twice a year with his parents and he misses it.” Carrie ferme les yeux, se soustrayant à l'horizon calme et magnifique qui est devenu son quotidien depuis qu'elle est arrivée à Bali, et soupire lentement. Penser à Tawain et penser aux raisons pour lesquelles Jin ne veut pas y retourner lui fait penser à Wei, aux Wangs, aux Warlocks, à tout ce qu'ils ont laissé derrière eux. L'angoisse est vive, comme un coup de poing dans l'estomac qui finit par s'enfoncer dans son ventre, attraper ses entrailles pour les tordre cruellement.

I know you don’t remember much, but do you…” Carrie soupire, sa main libre venant recouvrir ses yeux, un réflexe anxieux dont elle n'arrive pas à se défaire. “D’you think about going back there sometimes?” Elle s'en souvient, pourtant, mais pas avec la même précision que Jin. C'est des détails, surtout, qui lui parviennent. Le visage de Stan et ses cheveux noirs, si noirs sous le soleil qui tape; les tomates qui poussaient derrière la maison, énormes et rouges comme des coquelicots; les mains de sa mère, puissantes et ridées, qui ressemblaient presque à du cuir à force d'avoir été utilisées; les notes grésillantes s'élevant de la radio, et la neige sur la vieille télévision moldue appartenant à une autre ère; la voix de sa mère s'enrobant autour de son prénom, Agnes; les cahiers de travail qu'elle a rempli de lettres d'un alphabet qu'elle ne sait plus lire, les chiffres qui sont gravés dans son esprit et qui surgissent à chaque fois qu'elle est anxieuse; les longues soirées à écouter sa mère parler, à observer son visage, à essayer de s'y retrouver; et l'Estélad, évidemment, immense et imposant, son écorce épaisse et incroyablement robuste, ses branches tentaculaires, ses feuilles frémissantes.

Carrie enfonce le talon de sa main contre son oeil, jusqu'à y voir des couleurs, jusqu'à se faire mal. "Not really, no." L'idée d'y retourner lui soulève l'estomac. Elle ne saurait même pas par où commencer, comment retrouver l'île, si seulement c'est possible, si seulement elle en a envie. Il n'y a plus rien, là-bas, elle espère que les trafiquants qui ont ruiné la vie à laquelle elle était destiné ont brûlé puis salé la terre, que rien n'y repoussera jamais - pas même les espoirs et les rêves d'une fille de cinq ans qui voulait juste grandir et être heureuse parmi les siens, sans se poser de questions. “I don’t know if I can.” On se rit de la faiblesse parmi les Warlocks, on se moque jusqu'à forcer les autres à agir, à assumer, à s'en débarasser. Mais ils ne sont plus les Warlocks, alors Carrie se contente de soupirer, son oeil toujours malmené par sa main cruelle. "Give it time. Rulan would understand, and you can always go back later." Il pensait vraiment qu'ils avaient le monde au creux de la main, qu'ils pourraient toujours s'en sortir, qu'ils pouvaient tout posséder, tout faire, tout vivre. Ils avaient tellement tort.

"There are so many things... there are so many things that I wish I could do, too." Elle sait qu'il en va de même pour lui, qu'il apprivoise encore son corps comme quelque chose d'étranger et d'incompréhensible, qu'il a encore beaucoup de chemin à faire - tout comme elle. "But sometimes we have to let time run its course. We've put everything on hold for so long, it seems, trying to bury things inside thinking they'd never come out." Et ils avaient tort. Tellement tort.

Carrie sursaute en entendant un bruit derrière elle, et laisse tomber sa main pour jeter un regard ennuyé à Bao qui vient de faire glisser la porte de la terrasse dans un chuintement. "Bao's awake," grommelle-t-elle, un peu embarrassée en sentant le regard de son amante glisser sur son t-shirt, se détournant rapidement en lui faisant signe de retourner à l'intérieur. "I have to go." Ce n'est jamais assez: elle pourrait passer des heures au téléphone avec lui, à parler de tout et de n'importe quoi, à simplement l'écouter respirer. Mais elle doit apprendre à lâcher du lest (l'une des nombreuses choses qu'elle ne sait pas faire) et à vivre sa vie, sans lui, sans rien si ce n'est qu'elle-même - cette idée est douloureusement effrayante mais, aussi, un peu rassurante. "Jin, I..." Le coeur de Carrie se serre dans sa poitrine, et elle jette un regard rapide à la silhouette de Bao qui a fini par se détourner et retourner à l'intérieur pour préparer un pot de café sans doute. D'un mouvement magique de la main, Carrie referme la prote de la terrasse, vaguement embarrassée. "I miss you a lot and I- I love you." Une autre chose qu'elle ne sait pas faire, ça, quelque chose qu'elle n'a jamais su dire - des mots qui avaient à la fois trop de sens, et à la fois aucun. Elle ferme les yeux, détestant la vague de nausée qui se soulève dans sa poitrine rien qu'en prononçant ces trois petits mots qui semble si insignifiants et lourds à la fois.
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