BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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MessageSujet: ALL OF THE LIGHTS.   ALL OF THE LIGHTS. EmptyMer 7 Oct - 17:11
mengwu & quon wang
magic casino club, may 2007
Shaula était incapable de se défaire de cet étrange pressentiment qui l’avait assaillie sitôt qu’elle avait, sur le pas de la porte, attiré l’attention de Lesath.
Il n’était pas rare que son frère s’invite lors de ses sorties, ou l’interroge sur l’objet de ces dernières, éparses, rarement faites sans sa compagnie ; depuis presque deux mois, Shaula s’était gardée, fidèle à ses habitudes d’obligée, de faire cavalier seul, en territoire inconnu, sans son jumeau, et lorsqu’elle avait commencé à faire ses crochets à Knockturn Alley, Lesath n’avait montré que peu d’intérêt pour ses rencontres avec Mengwu. “A friend of Odalis’s”, s’était-elle contenté de dire - et si, bien évidemment, son frère avait poussé les questions plus avant (quel genre d’ami ? que faisait-il à Knockturn Alley ? pourquoi allait-elle le voir ?), il avait rapidement décroché du profil sans aspérité du sorcier que sa soeur avait dressé. Tant mieux.
Tant pis ; c’était toujours une déception légère que de ne pas parvenir à retenir l’intérêt de son propre frère.

Aussi lorsqu’il avait insisté pour l’accompagner, cette après-midi là, Shaula avait été traversée par une vague de sentiments contraire, couronnée par cette sensation étrange, inratable pour son flair d’intuitive, qui se tapissait au creux de son ventre.

Le casino ne perdait rien de son clinquant ni de son vacarme, en plein jour ; Shaula se sentait aussi dépaysée que l’unique fois où elle s’était présentée le soir, pour y voir Mengwu. Elle s’était demandé ce que quelqu’un comme lui pouvait faire dans un environnement aussi brillant, suintant l’argent et l’excès - son profil discret, presque timide sous certains aspects, contrastait sensiblement avec ce décor opulent auquel s’accrochait les yeux fascinés de la sorcière. Si on lui avait dit, un jour, qu’elle mettrait les pieds dans un casino sorcier… Shaula avait tourné la tête vers son frère, une fois à l’intérieur, pour l’arracher à l’explosion des sens provoquée cette première visite - il y avait tant à voir et à entendre, et ils étaient là pour une seule et bonne raison, dont l’objet, comme à chaque fois, pinçait nerveusement l’estomac de Shaula. “Come, brother.” Elle ne lui avait, bien évidemment, pas parlé de la prédiction qu’elle avait faite, à l’aube de leur arrivée sur le territoire britannique - la réponse des étoiles avait été si équivoque, si directe, si personnelle, qu’en faire part à Lesath l’aurait plongé dans un profond inconfort. Il y avait certaines choses qu’il valait mieux laisser au secret - quand bien même l’on avait le jumeau le plus curieux de l’univers.

Ils n’avaient eu à attendre qu’une petite minute, à l’écart de l’effervescence fiévreuse des joueurs ; Mengwu les rejoignit rapidement, et Shaula lui adressa un sourire. “Good afternoon”, le salua-t-elle avec douceur, avant d’ajouter pour Lesath, à côté d’elle, “this is…” “I’m Lesath, pleased to meet you.” Son frère s’imposa en tendant une paume ouverte à Mengwu, sourire aux lèvres. “I hope you don’t mind my coming today, I was curious to come see this place my dear sister visits so often these days, and have a little chat with you.” Lesath coula un regard à sa soeur, dont l’expression se crispa légèrement sous la remarque. Elle put sentir sa voix se rouler en boule dans sa propre gorge, sous la présence solaire, envahissante, de son propre frère, qu’elle imposait désormais à Mengwu sans avoir pu le prévenir en amont. “Shall we then?” Et ils se dirigèrent vers une porte discrète, les coupant des salles de jeux principales ; elle pouvait sentir le regard de son frère décortiquer le décor, Mengwu lui-même, juger derrière les remarques qu’il lâcha en chemin avec la finesse habituelle de ses analyses.

Ils se retrouvèrent dans la pièce où elle s’entretenait avec Mengwu. L’endroit, comparativement petit, baignant néanmoins dans le même confort luxueux que le reste de l’établissement, offrait une vue plongeante, à sens unique, sur les joueurs en contrebas. “What a lovely sight.” Tandis que Lesath jetait un oeil à la salle, Shaula lança un regard d’excuse à Mengwu, croisant ses yeux sombres une brève seconde, tandis qu’ils prenaient place autour de la table. ”Very impressive indeed. This reminds me of the Kiliçs hotel in Ankara, don’t you think so sister?” Sonr regard balaya rapidement celui de Shaula, et avant qu’elle ne puisse répondre, enchaîna en revenant à Mengwu : ”So is this your family business, then?” demanda Lesath, sensiblement intéressé par la question du casino - une curiosité qui risquait de virer rapidement sur Mengwu lui-même, au vu du regard que son frère portait sur ce dernier.


Dernière édition par Shaula Çelik le Lun 12 Oct - 14:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ALL OF THE LIGHTS.   ALL OF THE LIGHTS. EmptyDim 11 Oct - 23:46
Au contraire de Shaula, Mengwu, lui, n’avait eu aucun pressentiment. Ou plutôt, aucun qu’il ait écouté convenablement.
Il faut dire, aussi, qu’en termes de regard, il n’est malheureusement pas toujours le plus à l’affût des instincts salvateurs.

Au fil des rencontres, disséminées ça et là depuis les dernières semaines, depuis qu’Odalis les a présentés l’un à l’autre (avant de se tirer en Irak, bien sûr, laissant les deux timides de service en charge de devoir eux-mêmes développer une relation), le Wang a appris à apprécier Shaula. À l’apprivoiser serait peut-être le mot le plus juste ; s’apprivoiser mutuellement, même. Appris à l’apprécier et à apprécier ces moments de calme avec elle, retrouvant une certaine… connexion. Il ne saurait pas expliquer. Quelque chose d’encore tâtonnant, hésitant, qu’il ne sait pas lire, ni écouter vraiment, mais qui lui donne suffisamment hâte de la rencontrer, ce jour-là. Lui accroche un sourire content sur ses traits découpés, lorsqu’il la repère dans le casino, toujours si déplacée dans le décor lumineux, bruyant, clinquant du MCC. « Good to see you, que salue Mengwu, répondu par la douce voix de la Turque : Good afternoon, this is… I’m Lesath, pleased to meet you. Déstabilisé, il se force à ne toutefois pas rater un battement, hochant la tête comme pour signifier qu’il calcule la nouvelle information. Pleasure's mine, Lesath », que répond simplement le Wang, sans préciser d’aucune façon qu’il a déjà entendu parler de lui. Il n’a pas l’impression que cet homme a besoin de davantage savoir qu’on puisse parler de lui, en bien ou en mal (un mal qui n’a jamais franchi les lèvres de Shaula). La main serrée fermement, à l’occidentale, avant qu’il entraîne les jumeaux à travers le casino, en direction du salon reculé, discret, douillet, où sa camarade et lui ont leurs habitudes. Que trop conscient, pendant tout le chemin, des commentaires de l’homme derrière lui, et de son regard sur sa nuque dégagée.

Il n’est pas confortable, avec Lesath dans cette pièce, qui semble à la fois dévorer son énergie et celle de Shaula. Qui semble s’en nourrir, pour mieux agir comme si c’était lui, le propriétaire du MCC, commentant les lieux avec l’aisance d’un connaisseur. Et Mengwu et Shaula, eux, d’échanger un regard réciproquement compatissant, le temps d’une trop brève seconde. « So is this your family business, then? Yes. My brother Chen’s in charge. Un sourire aimable, celui qu’il réserve toujours avec la plus grande des politesses à ses partenaires d’affaires. Quelque chose d’infiniment plus superficiel que ce qu’il avait réussi à offrir à la Çelik, depuis quelques temps. I’ll offer you a round on the house, if you want to play. » Le coller à une table où Jie officie, se fier à ses yeux et ses oreilles pour qu’il glane quelques informations sur ce Lesath. Surtout, le faire sortir d’ici, se débarrasser de cet invité indésirable qui le fait se sentir si inadéquat, hors du monde, sur son propre terrain.

Un bruit discret à une porte de service. Mengwu se lève et l’entrouvre tout juste. « Can I get you something to drink, Lesath ? Shaula, the usual ? » La brune acquiesce silencieusement, le brun vocalement (bien sûr), et la commande est murmurée en cantonais au serveur venu s’enquérir de leurs désirs. Un thé, pour lui, d’ailleurs. Parce qu’il a peut-être, ou peut-être pas, commandé des échantillons au salon de thé où il est allé avec Padma, afin d’en goûter davantage, et de pouvoir lui en reparler, plus tard.

Le sorcier reprend place, autour de la table, toujours que trop conscient de la présence envahissante de Lesath. « How was your week at the LAAW ? Any new star to report ? » Ses yeux fixés sur Shaula, toujours, le sourire un peu moins faux alors qu’il la regarde, avant de par toujours la même politesse tourner ses prunelles sur l’intrus.
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MessageSujet: Re: ALL OF THE LIGHTS.   ALL OF THE LIGHTS. EmptyLun 12 Oct - 19:57
mengwu & quon wang
magic casino club, may 2007
”I’ll offer you a round on the house, if you want to play.” Lesath lança un regard à sa sœur, de l'air de demander si Mengwu était parfaitement sérieux, avant de revenir à ce dernier. ”Lesath doesn't play”, le devança Shaula pour expliquer ce long regard, joignant ses mains sur la table, et sa remarque déclencha un rire bref de la part de son frère. ”I don't, indeed, I don't indulge myself into such... Activities.” La condescendance de son frère écrasait lourdement le calme du petit salon, envahissant l'espace clos où Mengwu et Shaula avaient cultivé, au fil de leur rencontre, un havre de tranquillité complice où avaient fleuri des conversations profondes, sérieuses, particulièrement plaisantes – qu'empêchait désormais la présence de Lesath, dont Shaula, si elle ne pouvait la regretter pleinement, aurait souhaité s'excuser auprès de Mengwu.
Pour l'imprévu, tout d'abord, et pour le caractère de son frère, ensuite ; comme toute chose, heureusement, cet entretien aurait une fin, et la curiosité de Lesath enfin rassasiée, elle pourrait retourner voir Mengwu sans avoir à subir les affres d'une culpabilité tenace, comme à chaque fois qu'elle ne partageait pas quelque chose (ou quelqu'un) avec son frère.

”Can I get you something to drink, Lesath ? Shaula, the usual ?” ”Yes, yes please, I'd like some tea. Black, English, thank you very much... What are you having, sister? Tea? Don't tell me you're having another glass of juice, it is like drinking a glass of sugar here, not good for your constitution, too cold, too harsh for your stomach...” ”I'm only having one glass, brother.”, répondit-elle en turc, son regard sur le visage assuré de son frère (bien sûr, qu'il parlait anglais devant Mengwu pour qu'il ne rate rien de leur hiérarchie fraternelle), avant de revenir à Mengwu lorsqu'il vint s'asseoir à leur table.

Son regard était, d'ordinaire, une oasis apaisante où Shaula pouvait se ressourcer sans se soucier des remarques de son frère ; désormais qu'il était à ses côtés, elle ne pouvait qu'effleurer du bout des doigts l'onde tranquille des yeux de Mengwu, quand bien même ces derniers se portaient sur elle – une attention délicate, en dépit de la présence de son frère. ”How was your week at the LAAW ? Any new star to report ?” Il ne fallut qu'une micro-seconde à Lesath pour partir d'un de ces rires brefs, dissonants, dont il avait le secret. ”We're not here to report stars, this is sheer blasphemia,” Shaula, qui l'avait pressenti avant même de l'entendre, se contenta de pincer légèrement les lèvres, baissant les yeux devant l'impolitesse carabinée de Lesath, ”but this has been a busy week, indeed, exams sure are a burden for someone like me – I was invited here to teach and share my knowledge, potentially read some papers, not to look after a couple of children while they take a test, you see.” Shaula garda le silence, se contentant de jeter un regard à Lesath, qui avait le sien rivé sur Mengwu. ”Are you familiar with my work, Mengwu?” Par Merlin – c'était un passage obligé, à chaque rencontre, dont Shaula connaissait tous les tenants et aboutissants : Lesath prenait, toujours, un malin plaisir à s'épancher sur son parcours académique. ”There is no need to dwelve into it, I already have told him about...” ”Not about all of it, I'm sure, and you seem like you are interested in stars quite enough, am I right?” Et le regard de Lesath se planta de nouveau sur le Wang – Shaula ne pouvait qu'assister, impuissante, à ce déroulement bien trop familier des conversations avec son frère.
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MessageSujet: Re: ALL OF THE LIGHTS.   ALL OF THE LIGHTS. EmptyDim 18 Oct - 1:04
À la réponse condescendante de Lesath suite à son offre de jouer sur le bras de la maison, Mengwu a simplement opposé un « ... okay » un peu perplexe. Franchement, il n’y a pas de quoi se penser plus grand que les autres parce qu’il ne joue pas… lui-même ne joue pas et il n’en fait pas des gorges chaudes à chaque fois qu’il entre au MCC.

Plus Lesath parle, ce qu’il fait beaucoup, moins Mengwu l’apprécie ; et plus il se dit qu’à la loterie des jumeaux, finalement, avoir hérité de Zhang est une moindre malédiction. La supériorité méprisante dont il fait preuve ne l’amuse pas, sans parler d’une impolitesse qui froisse son éducation patiente et appliquée de très sage Chinese boy. L’idée un peu positive qu’il avait de l’homme, tirée des mots polis et prudents de Shaula, s’effrite à chaque fois que le frère coupe la parole de la soeur, domine la conversation, impose son opinion, ses choix, sur la vie de la Çelik, qui se mure dans un silence gênant. D’autant plus maintenant qu’il se trouve devant la possibilité imminente de se voir offrir une explication trop détaillée et complexe des recherches de Lesath. Ses yeux captent ceux de Shaula, semblent silencieusement l’implorer de le sortir de là, mais vu comme ses prunelles quittent rapidement les siennes, il sait qu’il ne peut pas espérer davantage de soutien de sa part. Sa tentative balayée d’un revers de la main par le frère complaisant.
Comment lui dire, très poliment toujours, que ça ne l’intéresse absolument pas, si c’est lui qui doit lui en parler ?
Il a très hâte que le serveur lui ramène son thé, celui de Lesath et le jus de fruits de Shaula, franchement, et de trouver un semblant de contenance au fond de sa tasse.

Le regard sombre de Mengwu papillonne, quelques secondes, alors qu’il rassemble ses mots et se décide pour une réponse placide, qui ne risque pas de donner bonne opinion de lui à Lesath (ça ne le dérange absolument pas) : « I am but a neophyte in that matter. Astronomy, astrophysic, stars. Le mot étoiles utilisé sciemment, afin de souligner encore davantage son ignorance. Mengwu, de tous les Wang, est probablement le moins torturé par des questions d’ego. À la fois un avantage et une grosse frustration pour ceux qui ne l’estiment ; une surprise, aussi, lorsque celui-ci se retrouve piqué, bien rarement. Shaula kindly explained her work, and yours, in simple enough words for me to understand. Surely, you do enough teaching in a week to spare yourself from that task, Lesath. » Son niveau bien inférieur à celui de ses étudiants, alors que sous l’infini de la voûte céleste et de ses secrets, le sorcier n’est qu’une poussière à la compréhension bien limitée. Puis, au coeur de Londres, on voit bien peu les étoiles ; et quand on travaille dans un casino, les lumières qu’on voit le plus souvent dans la nuit sont celles des néons.

Le sourire mince, un peu artificiel alors qu’il ne rejoint par ses yeux, semble à peine briser l’harmonie du visage aux traits découpés, de la mâchoire carrée aux pommettes hautes. « However, what are you doing beside of teaching ? You can’t be devoting all of your free time to your researches, can’t you ? » Faire parler le Turc jusqu’à la fin de cet entretien lui semble une porte de sortie favorable, alors qu’il bouffe tout l’espace, tout l’oxygène de la pièce.
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MessageSujet: Re: ALL OF THE LIGHTS.   ALL OF THE LIGHTS. EmptyDim 18 Oct - 12:12
"Where's Mengwu? - He's on a date. - WHAT?!" Jie lui adresse un regard noir quand quelques visages se tournent vivement vers eux, mais Quon n'en démord pas, le regardant d'un air ahuri avec la bouche grande ouverte. "On a DATE? With who? Is that the bookstore girl again? No fucking way, Mengwu is on a SECOND date with the bookstore girl? What was her name? Paddy? - Padma. And no, not with her. - With WHO then?" Jie siffle un peu, lui faisant signe de la fermer et de se rapprocher, en jetant un regard alentours. Quon s'approche, faisant toujours les gros yeux. "Wait, why are you being so secretive? - Well, technically, it's not a date. It's just some girl he's been seeing... - What?! - ...sometimes. Her brother's there today. - Her brother...?" Quon cligne des yeux. Finir la soirée avec deux soeurs, il a déjà fait - mais avec un frère et une soeur? Mengwu?! "Jie, what the fuck are you talking about? - I don't know, she comes sometimes, they talk upstairs, he's all giddy afterwards, although he tries not to show. - And you never told me?! Brother!" Quon porte une main à son coeur, blessé. L'idée que son frère puisse avoir des entrevues privées secrètes avec une membre de la gente féminine est aussi réconfortante que surprenante.

Il était déjà excité comme une puce d'entender parler de Padma et de leur petit rendez-vous dans un café, alors là, au sein même du Casino... "I think they talk business when she comes," précise néanmoins Jie, lentement - il n'a pas l'air non plus de trop y croire. "They're not dating. - I need to see this. - Quon..." Mais déjà Quon a son idée en tête et il se détache de la rambarde du balcon intérieur du casino sous le regard effaré de son frère. "I don't think it's a good idea. - It's fine, I'm just going to scope the situation out, I'll tell you what's going on later. - Uh... Quon, I don't... - It's all good, Jie, it's all good." Il lui donne une petite tape dans l'épaule en ayant un peu l'impression de faire son Zhang. "Trust me, okay? - Okay... just don't tell him I told you. - Of course not, brother. Alright. Over and out."

Mengwu a un date au sein même du casino - cette pensée rend son pas et son coeur légers, et Quon s'engage rapidement dans les couloirs qu'il connait par coeur à la recherche de la pièce où ils se trouvent. Il arrête Danny, un employé, en chemin: "do you know where Mengwu is? - Well I was just going to fetch him some drinks... - That's fantastic."
Il en profite pour changer de vêtements, enfilant une chemise blanche étincelante avant de courir retrouver Danny et lui prendre le plateau des mains une fois qu'il a gominé ses cheveux, à la Zhang. Il a absolument besoin de voir le visage de cette mystérieuse jeune femme, et aussi d'embêter son frère en passant - il ne l'a, après tout, pas tenu au courant de l'évolution de la situation avec Padma (Quon a un peu peur que, malheureusement, la situation n'ait pas évolué). Comme une petite revanche, il a aussi glissé un bonbon à hoquet dans le jus de fruits de Mengwu, juste de quoi le faire s'étrangler pendant quelques minutes et mourir d'embarras.

Il inspire profondément avant d'ouvrir la porte, et se pare de son plus beau sourire en rencontrant le regard de Mengwu de l'autre côté du battant. "Good evening," commence-t-il avant de se tourner vers l'autre côté de la banquette. L'autre homme l'ignore complètement et ne lui adresse pas un regard, continue de dire ce qu'il était en train de dire d'un ton docte et pédant, et Quon décide qu'il ne l'aime pas du tout - la condescendance qui transpire dans le moindre de ses gestes et de ses mots lui laisse un sale goût dans le fond de la bouche.

Le regard que lève la femme à côté de lui dans sa direction le transperce de part en part, et le sourire de Quon, pour une fois, manque de se casser la gueule.
Elle a des yeux très verts, ou alors très bleus, il n'est pas sûr: très clairs, en tous cas, qui s'enfoncent dans les siens et lui donnent l'impression que les secondes deviennent des minutes, des heures, une éternité. Quon aimerait pouvoir la détailler, décrocher un instant de ce regard entêtant pour se faire une idée plus complète de la femme qu'il a face à lui, mais il n'y parvient pas - et quelque part, il sait qu'il n'en a pas besoin, parce qu'il sait d'ores et déjà qu'il est en train de regarder la femme la plus belle qu'il ait jamais vu de toute sa vie.
Quon sent une douce chaleur se répandre dans sa poitrine, remonter dans son cou, s'installer sous ses joues. Et son sourire, qui avait des teintes presque moqueuses quand il s'adressait à Mengwu, se détend sensiblement, s'emmitoufle dans cette chaleur bienvenue que le regard plongé dans le sien a réveillé. Il la connait, du moins, il a l'impression de la connaître, et de savoir qui elle est - et pour la première fois de sa vie, Quon a l'impression d'être connu en retour, compris, au détour d'un simple regard qui dure une douce éternité.

Ses yeux papillonnent seulement face au silence, quand la porte derrière lui s'est refermée et que le frère de la femme en face de lui s'est arrêté de parler. On lui a adressé la parole et Quon, confus, regarde Mengwu puis ses vis-à-vis. "Um." Il pose le plateau sur la table, met le jus de fruit face à Mengwu, et les tasses de thé face au frère et à la soeur. "Tsk, the juice is for my sister." L'agaçement piqué à vif de l'autre homme est ignoré par Quon, qui garde son regard rivé sur ses mains et qui, sans réfléchir, remets les bonnes commandes face aux bonnes personnes, tout bonbon à hoquet oublié.
Pour une fois, il est à court de mots. Il aimerait rester, relever les yeux, faire quelque chose, dire quelque chose mais, pour la première fois depuis une éternité, rien ne vient. Quand il en a fini avec les boissons, il récupère le plateau, et s'incline devant eux comme le ferait un serveur obséquieux; ses yeux sombres glissent vers Mengwu, un peu suppliants: "please have me stay," marmonne-t-il en cantonais à son adresse, d'une toute petite voix.
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MessageSujet: Re: ALL OF THE LIGHTS.   ALL OF THE LIGHTS. EmptyDim 18 Oct - 21:07
mengwu & quon wang
magic casino club, may 2007
“I am but a neophyte in that matter. Astronomy, astrophysic, stars.“ Shaula put voir son frère tiquer, dans le coin de son champ de vision. Mengwu faisait, comme toujours, preuve d'une politesse exemplaire en dépit des manières intrusives de Lesath ; il n'avait certainement pas volé son titre de diplomate, ni son poste de choix au sein du casino Wang. Pour preuve : son frère se taisait juste assez pour le laisser répondre, sans l'interrompre avec la virulence dont il faisait preuve avec les esprits jugés « inférieurs ». “Shaula kindly explained her work, and yours, in simple enough words for me to understand. Surely, you do enough teaching in a week to spare yourself from that task, Lesath.“ Elle se sentit rosir sous les compliments de Mengwu, tandis que Lesath, face à l'attention, tirait de nouveau la couverture à lui en balayant ses propos du revers de la main. “Please, there is never enough teaching, especially when it comes to my work.“  “However, what are you doing beside of teaching ? You can’t be devoting all of your free time to your researches, can’t you ?“ Il fallut à Shaula une brève seconde pour saisir la provocation légère, sous le masque de la politesse – son frère eut le même temps de latence, un léger silence retombant, avant qu'il ne s'éclaircisse la gorge en se redressant dans son siège. “Oh but you can... See, I knew some of the nuances of my field of study would have escaped you, no matter how my dear sister tried her best to explain.“ Et il posa une main sur son épaule. Shaula se sentit rétrécir sous le contact ; Lesath pouvait la faire se sentir toute petite en une fraction de seconde – et il se lança, de nouveau, dans une diatribe entêtante qu'elle n'écouta pleinement que pour pouvoir intervenir encore, et épargner à Mengwu les circonvolutions d'érudit de son frère.

Il parlait encore, lorsque la porte s'ouvrit. “Good evening.“ Shaula, les yeux rivés sur le profil assuré de son frère, détourna les yeux lorsque celui-ci se tut ; son regard accrocha celui du serveur, et Shaula se retrouva happée par deux ondes noires et brillantes, l'invitant à y plonger tout entière pour se défaire de la lourdeur poisseuse qui pesait sur ses épaules.
Elle s'exécuta malgré elle ; et tandis que le temps se figeait, elle vit les sigles de la prédiction qu'elle avait faite, à répétition, avant que le zairja ne se taise sous son insistance, se projeter sur les pupilles ouvertes et immenses, l'entraînant avec elles dans des profondeurs qu'elle n'avait fait qu'effleurer avec réticence.

L'étoile de l'Est. Les directions contraires. La roue de la fortune – qui tournait lentement dans ses iris ; Shaula eut l'impression qu'elle avait porté trop loin ses interprétations, et qu'elle s'était trompée d'étoile, dans le ciel brillant de sa destinée.

La voix de Mengwu la tira de ses pensées ; elle tourna le regard vers ce dernier, et put y lire avec netteté toute l'étendue de son erreur, comme une certitude lui enserrant soudain le cœur, un pressentiment vif qu'elle n'aurait su expliquer si on avait voulu le lui tirer de la poitrine.
Elle eut soudainement très peur, et se raccrocha à l'intonation sèche de son frère, tandis que le serveur réorganisait les commandes ; elle lui accorda un bref coup d'oeil, sonda brièvement son visage comme pour y retrouver le choc stellaire qui venait de la frapper – elle n'y vit que deux yeux noirs, et la projection irraisonné de ses propres craintes. “Thank you“, fit-elle en se raccrochant aux banalités qu'étaient les politesses, avant de tourner au reniflement contrarié de Lesath, son regard vers ce dernier. “It's too hot.“ On ne l'écoutait plus ; le serveur s'était tourné vers Mengwu, et Shaula en profita, avant que Lesath ne cherche à attirer plus avant l'attention de ce dernier.

Il y avait d'autres batailles à mener, avant de se laisser aller parfaitement aux astres – trompeurs, parfois, lui avait répété son grand-père, quand Shaula lui faisait part de ses impressions tenaces, presque tangibles dans sa cage thoracique. Son cœur battait fébrilement dans sa poitrine. You're not a Seer – you're a reader at best, Cauda. “You're bothering my friend, brother.“ “What? Am I now, sister?“ “He is not a researcher, nor interested in your works, he is making you a favour, letting you in when he wasn't even aware you would come today...“ “A favour? But who am I really bothering here, I wonder? You, or him?“ Elle se mordit la langue, ses sourcils se fronçant sensiblement à la pique de ses yeux noirs dans les siens. “What's wrong? Lost your tongue, again?“ “Stop this, Lesath, this is not the place to make a fuss.“ Et elle s'arracha à son regard, brûlée à vif par ses mots acides, et prit entre ses doigts le jus de fruits fraîchement pressé qu'on lui avait servi, après un bref coup d'oeil aux deux figures qui leur faisaient face.
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MessageSujet: Re: ALL OF THE LIGHTS.   ALL OF THE LIGHTS. EmptyJeu 22 Oct - 0:10
Le poisson évite l’hameçon, non sans un silence, avant de se lancer pleinement dans un longue diatribe que Mengwu espérait éviter. À croire que Lesath a l’habitude ces manoeuvres, ou qu’il ne s’en soucie tout simplement pas. Il peut seulement remercier les sévères leçons de Wei de lui permettre de garder un air parfaitement impassible, voire même légèrement intéressé, alors que le savant lui explique plus en détails la teneur de son travail.

Un petit bruit de l’autre côté du battant de la porte de service le fait se lever un peu prestement de son siège, non sans un « Please continue » à l’adresse du monologuiste expert non invité à cette rencontre, et l’ouvre sur un s… sur un Quon. Pas sur un serveur, mais bien son frère, Quon Wang lui-même, dans toute sa crétine gloire gominée. Un Quon qu’il est trop surpris de voir là pour l’empêcher d’entrer dans la pièce, son plateau de breuvages dans les mains. « Good evening », que le Quon lui dit ; « What are you doing here ? », réplique en cantonais un Mengwu surpris, la voix aussi basse que possible afin que sa confusion échappe à ses invités. Spécifiquement à Lesath.
La question semble tomber dans l’oreille d’un sourd, alors que son frère semble soudainement absent. Il a l’habitude des problèmes d’attention du Wang, de sa tendance à sauter d’un sujet à l’autre, de son débordement perpétuel d’énergie, mais de ce silence contemplatif ? Absolument pas. Surtout qu’il isole très bien la raison de ce silence : Shaula. Et Mengwu se retrouve dérangé, dans un endroit étrange dans son torse qui n’a pas été gratté, agité, depuis longtemps. Le regard que pose Quon sur Shaula le dérange - il est trop long, trop pesant, et alors que Mengwu n’a eu aucun pressentiment, ce matin, alors qu’il n’a rien lu d’inhabituel dans ses tuiles, ou qu’il n’a tout simplement pas posé la bonne question, il peut tout de même sentir les choses. Là, ce qu’il sent, c’est surtout que son frère regarde son invitée pendant trop longtemps, qu’il ne devrait même pas être là, vêtu comme un serveur, et qu’il le met dans l’embarras autant qu’il le prend au dépourvu.

Et que Mengwu, s’il n’est guère égocentrique, n’aime pas être embarrassé, et encore moins surpris.

Les boissons sont disposées sur la table, sous le regard devenu froid du frère aîné, sa silhouette raidie d’embêtement. « Please have me stay. Un sifflement de déplaisir lui échappe. Never do that again », qu’il prévient, avant de ne pas se gêner pour jeter Quon dans la gueule du loup, afin de (tenter) de (vaguement) lui inculquer une leçon, le sourire revenu alors qu’il dépose une main dans le dos du frère : « My young brother Quon couldn’t resist to sneak up and meet you, il n’a même pas besoin de lui demander pour savoir que c’est cela, en plus, pour savoir que Jie (faux frère) lui a probablement dit qu’il recevait une amie et sa curiosité a été inévitablement titillée. Shaula and her brother, Dr Lesath Çelik, arrived only a couple months ago in UK. They work at the LAAW, at the College of Stargazing and Space Structure, is that correct ? » Bien sûr que c’est correct : la mémoire de Mengwu est un de ses atouts et s’il écoutait à peine ce que débitait Lesath dans une multitude de termes définitivement trop techniques pour lui, il a très attentivement porté l’oreille au moindre mot énoncé par Shaula. « Shaula’s a friend of Odalis. She introduced us right before she left for Iraq. » Quon a déjà rencontré Odalis - comme il a aussi déjà vu sa fille Hazan, un après-midi où il avait offert de garder la petite et qu’ils avaient envahi l’appartement commun, profitant des tâches des uns et des autres pour avoir le champ libre.

Il laisse le dos de son frère et reprend son siège. « Take a seat, brother, tant qu’à avoir des invités imprévus, hein… Il s'excusera à Shaula plus tard de cette grossière interruption. Sorry for the tea, qu’il s’excuse à Lesath, constatant la fumée quasi opaque de leur tasse de thé respective. Vraiment trop chaud. They’re still struggling with the non-alcoholic drinks. I, too often, am their guinea pig. »
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MessageSujet: Re: ALL OF THE LIGHTS.   ALL OF THE LIGHTS. EmptyVen 23 Oct - 23:44
Grâce à petit regard à l’adresse de son frère, Quon sait qu’il a merdé de manière monumentale et en temps normal, s’en tirerait avec un grand sourire jusqu’aux oreilles et un regard insolent dans sa direction. Il connaît et comprend très bien les humeurs de Mengwu, et il l’a mis dans des situations bien pires et bien plus embarrassantes à plusieurs reprises - il sait que son frère lui pardonnera cette farce mal orchestrée quoiqu’il arrive.
Seulement, le trouble profond dans lequel le regard vert de l’invitée de Mengwu l’empêche de réagir comme il le ferait habituellement, avec l’une de ses pirouettes bien exécutées qui lui permet toujours de retomber sur ses pieds. « Never do that again. - 我衷心道歉,” marmonne Quon en réponse, inclinant un peu la tête, faisant l’effort d’utiliser une formulation plus que polie et formelle pour lui faire comprendre qu’il est sincère - si c’est un peu exagéré, Quon espère que Mengwu appréciera sa diligence. Il se rapproche de lui quand son frère pose une main dans son dos, l’introduisant poliment tandis que frère et soeur finissent leur propre conversation dans une langue que Quon ne connait pas: « My young brother Quon couldn’t resist to sneak up and meet you. Shaula and her brother, Dr Lesath Çelik, arrived only a couple months ago in UK. They work at the LAAW, at the College of Stargazing and Space Structure, is that correct ? » Quon a du mal à suivre tout ce qui vient après Shaula. C’est son prénom. Shaula. Il l’étire dans son esprit, l’enroule autour de sa langue, laisse ce prénom l’envahir.

Il garde les yeux rivés sur la table, osant à peine affronter le regard sombre scrutateur du frère, et clair et entêtant de la soeur. « Shaula’s a friend of Odalis. She introduced us right before she left for Iraq. » Il hoche la tête en replaçant l’amie de Mengwu - décidément, il est bien populaire ces temps-ci… “It’s very nice to meet you, and I apologise for any inconvenience my arrival may have caused.” Il lève enfin le regard, pour affronter les orbites sombres de son vis-à-vis. Dr Lesath Çelik n’a pas un air très sympathique, alors qu’il le dévisage sans se gêner, comme si Quon venait d’apparaître devant lui - il imagine que c’est un peu le cas, vu comment il a ignoré son arrivée en tant que serveur. “Very well,” commente-t-il simplement, avant d’ajouter une remarque dans cette langue inconnue à l’adresse de sa soeur. Il semble lui donner l’autorisation de se joindre à eux et, étouffant un soupir de soulagement, Quon prend place autour de la table à côté de Mengwu à son invitation. Son coeur bat tellement fort dans ses tempes, il se demande si Mengwu peut l’entendre ou, pire, le professeur. Posant les mains sur le rebord de la table, Quon regarde le bout de ses doigts, douloureusement conscient de Shaula en face de lui, ses yeux verts si proches et à la fois, si loin.

Il relève seulement le nez en voyant qu’elle a son verre de jus de fruit à la main, et en remarquant du coin de l’oeil qu’elle est en train de l’apporter à ses lèvres. Quon se souvient brutalement du bonbon hoquet qu’il a mis dans le verre et, sans réfléchir, se redresse dans un spasme en tendant la main vers elle pour l’empêcher de boire, “Don’t--” et dans sa précipitation, cogne la table avec ses jambes. Du thé est renversé sur la table, le professeur fait un bond en arrière pour l’éviter, du jus de fruit vole aussi et s’étale sur le visage et les vêtements de Shaula, et Quon se retrouve tétanisé dans une position mis-assise mi-debout, son visage crispé dans une expression de panique.

Le silence pesant qui s’installe sur la pièce remplit Quon d’un vent de panique, surtout quand il fait l’erreur de croiser le regard de Shaula et qu’il s’y perd pendant quelques instants. Incrédule, il cligne des yeux à plusieurs reprises, avant de se rasseoir brutalement sur son séant. “I’m sorry, there was a fly in the drink,” explique-t-il d’une voix blanche en jetant un regard tant paniqué qu’apologétique à Mengwu, puis effaré en direction du professeur qui n’a pas bougé. “You should see your face, sister,” finit par souffler le savant, sortant sa baguette et l’agitant dans les airs d’un geste précis et rigide (on en apprend beaucoup d’un sorcier en regardant comment il manie sa baguette - et aussi simplement que ça, Quon décide qu’il n’aime pas trop monsieur Lesath) pour essuyer le liquide répandu au nez de sa soeur. “I sincerely apologise, I didn’t mean to--” commence Quon à l’adresse de Shaula mais Lesath l’interrompt en levant sa main, paume ouverte dans sa direction, tout en posant une main sur l’épaule de Shaula. “It’s quite alright, Quon, but please stay very still and quiet, and save your brother and yourself the embarrassment of doing something like that again.” Ses yeux sombres virent vers Mengwu, et le visage du frère de Shaula est agité d’un fin sourire aux lèvres pincées; dans l’angle de sa mâchoire, Quon qui a déjà étudié des hommes de cette trempe, devine un rien de colère. “Where we come from, children who are unable to behave themselves are not invited to their elders’ table.” Il agite de nouveau sa baguette, nettoie la table du thé qui s’y est répandu, puis la range avant de se détendre légèrement. “What is it that we were talking about? Ah, yes, the delicious intricacies of turkish tea…

Quon est devenu blême et a l’impression qu’il va mourir sur place, n’osant pas jeter le moindre regard à l’adresse de son frère, ou dire quoique ce soit. Il aurait trop peur que Mengwu le congédie, ou que Lesath finisse par craquer et le mette dehors. Malgré son embarras, il n’a aucune envie de quitter la pièce, et la promesse discrète de, peut-être, revoir le joyau contenu dans le regard de Shaula.
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MessageSujet: Re: ALL OF THE LIGHTS.   ALL OF THE LIGHTS. EmptySam 24 Oct - 15:54
mengwu & quon wang
magic casino club, may 2007
Ils se turent lorsque Mengwu revint vers eux, une main dans le dos du serveur, leurs regards s'accrochant de concert aux deux sorciers. « My young brother Quon couldn’t resist to sneak up and meet you. » Son frère ? La gorge de Shaula se serra légèrement, en jetant de nouveau un regard à Quon – le pressentiment ronfla dans son ventre, à une intensité à laquelle elle n'était pas coutumière. Qu'elle fut venue avec son jumeau pour rencontrer Mengwu, le jour où ce dernier leur présentait son propre frère n'était pas une coïncidence – il s'en trouvait peu, sur leur chemin pavé d'étoiles, et Quon ne répondait pas exactement à la définition de hasard, bien au contraire.

C'était écrit. Et la teneur inévitable de cette rencontre effraya Shaula, qui se tint coite, plus mutique encore que d'ordinaire, comme pour ne pas donner l'alerte auprès de son frère (qui la connaissait trop bien) et de Mengwu (qui était un observateur redoutable). « Shaula and her brother, Dr Lesath Çelik, arrived only a couple months ago in UK. They work at the LAAW, at the College of Stargazing and Space Structure, is that correct ? » Lesath haussa un sourcil, et hocha brièvement la tête, consentant à consentir par l'appellation très correcte de son titre complet. « Shaula’s a friend of Odalis. She introduced us right before she left for Iraq. » Le regard de Mengwu revint sur elle, et Shaula le lui rendit un bref instant, avant de l'en détourner pour revenir au visage de son jeune frère – qui s'adressa à Lesath avec une certaine raideur, probablement due à l'introduction formelle, ou à la réprimande légère que lui avait faite Mengwu (il n'y avait pas besoin de comprendre la langue pour saisir ce qui avait pu se dire entre eux deux). “It’s very nice to meet you, and I apologise for any inconvenience my arrival may have caused. – Very well. What kind of childish trick is this?“ L'embarras grimpa jusqu'aux joues de Shaula au murmure outré de son frère ; elle attira le verre de jus de fruit à elle, bénissant Dieu que Mengwu et son frère ne parlent pas leur langue à eux.

Ils se retrouvèrent assis à quatre, autour de cette table, et Lesath chassait de la main les excuses de Mengwu, tandis que Shaula portait, cette fois, son verre à ses lèvres, désireuse de faire passer le chamboulement de cette rencontre, et ce silence qu'elle sentait traîner dans sa gorge de façon insidieuse. Elle rencontra le regard de Quon, au-dessus de son verre, et y vit exploser une violente surprise qui la prit de court, avant qu'il ne se redresse brusquement. “Don't –“ La table heurta son coude et le jus de fruit fut propulsé sur son menton et sa blouse – une douche froide et sucrée qui la frappa de stupeur, une lourdeur s'ajoutant soudainement à l'atmosphère pesante de cette rencontre.

“I’m sorry, there was a fly in the drink.” Shaula reposa lentement le verre à moitié vide, blanche et pâle comme un linge, en baissant les yeux, interdite, sur ses vêtements poisseux de jus de fruit. “You should see your face, sister.” Et à l'insulte s'ajouta la honte, lorsque Lesath fit disparaître d'un coup de baguette le liquide sur son visage, comme on nettoierait un enfant incapable de faire sa propre toilette ; la pâleur de son visage fut bientôt remplacée par un fard d'embarras criant face à l'intervention de son frère. “Don't worry“, fit-elle poliment en récupérant assez de voix, vérifiant l'état de son vêtement désormais impeccable du regard, les traits lisses en dépit de la contrariété amenée par son jumeau. “I sincerely apologise, I didn’t mean to--” Shaula releva les yeux vers lui, s'y accrocha un bref instant, puis les baissa tout aussi rapidement, à l'interruption de son frère, plombée par sa présence, et l'embarras de s'être couverte de honte en public. “It’s quite alright, Quon, but please stay very still and quiet, and save your brother and yourself the embarrassment of doing something like that again. Where we come from, children who are unable to behave themselves are not invited to their elders’ table.” Please Lesath, don't – son souffle mourut dans sa gorge, et elle passa une main froide sur sa tempe brûlante, avant de la reposer sur ses jambes, joignant les doigts en gardant les yeux baissés, sur la table, sans oser regarder franchement Mengwu, Quon, ou s'éclipser pour aller aux toilettes, clouée à son siège, et refusant encore de laisser le fardeau qu'était actuellement son frère aux deux frères Wang. “What is it that we were talking about? Ah, yes, the delicious intricacies of turkish tea…”
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MessageSujet: Re: ALL OF THE LIGHTS.   ALL OF THE LIGHTS. EmptyMer 28 Oct - 5:16
Trop.
C’est trop.
La présence de Lesath est de trop, celle de Quon est de trop, et ce jus de fruit envoyé au visage de Shaula, c’est définitivement, terriblement, de t r o p.

Mengwu n’ose même pas parler pendant la scène surnaturelle, suivie d’une conversation hors du monde, figé sur son siège, mortifié d’une honte profonde qui semble prendre racine dans ses entrailles même. Ça lui rappelle le rendez-vous avec Padma, du thé renversé sur la sorcière dans un mouvement quelque peu apparenté à celui-ci ; ça le met dans une position inconfortable, alors que son frère se fait réprimander par Lesath comme un enfant, littéralement, et qu’il ne trouve rien à dire pour le défendre, ou l’enfoncer encore davantage ; et l’espace d’un instant, dans la froideur de ses gestes et la rigidité de sa magie, Lesath lui a rappelé, lui a rappelé… lui a rappelé quoi ?
La pomme d’Adam remonte et redescend contre sa gorge, alors qu’il déglutit bien mal une gorgée de son propre thé trop chaud, ravalant les souvenirs nocifs et primaires qui ont bondi dans son esprit, ramenés le temps d’un éclair, d’un geste.
Le regard qu’il tourne sur son frère est déçu, même un peu blessé, et Mengwu sait bien que Quon n’a pas besoin de le croiser pour le sentir. Il a l’habitude des farces de ses frères et soeurs, qu’on l’embête dans des moments parfois pas très opportuns, mais c’est la fois de trop. Ce qui le retient de réprimander son cadet avec un calme désormais glacial, c’est la présence des deux Turcs ; puis, la certitude qu’il sait très bien qu’il a gaffé. Son visage est devenu si pâle, en comparaison avec celui de l’aîné, où deux phares rouges s’étirent désormais sur ses joues chaudes, qu’aucun doute n’est permis sur la question.
Il lui en parlera après, loin du regard hautain de Lesath et de celui fuyant de Shaula.

Le Wang s’est forcé à ressortir ses connaissances de l’art chinois du thé, de toute évidence pas au point au casino (qui est un casino, après tout), afin d’entretenir la conversation menée entièrement par le Çelik, et n’a pas manqué de lui conseiller le salon de thé sur Diagon’s Alley pour une expérience à l’anglaise. Ça n’a pas semblé intéresser Lesath, dont tout l’intérêt semble surtout reposer dans l’étalement de ses connaissances variées - surtout qu’il a ensuite trouvé moyen de ramener la discussion sur son travail. Mengwu a discrètement serré le genou de son frère, en soutien silencieux et en excuse d’avoir décidé de lui imposer tout ça (il lui en veut encore pour l’ensemble de son oeuvre, mais le torturer ainsi, tout de même… il est certain que même le Lord n’aurait pas cette idée). Ça n’a duré vraisemblablement qu’une vingtaine de minutes, tout cela, avant que l’homme s’excuse pour trouver un lieu de soulagement quelconque dans le casino, laissant derrière lui trois silhouettes tendues.

Quelques secondes de silence. « Your twin is talkative, for sure. La voix doucement amusée, alors qu’il a reporté ses yeux de la porte par laquelle Lesath a disparu, sur le visage de Shaula. I won’t be mad if you decide to cut short to all this, Shaula, and meet another time », et il n’a pas besoin de préciser pourquoi spécifiquement, alors que l’aura du jumeau flotte encore dans l’air, et que le cadet Wang est encore très présent. Lui-même serait sans doute soulagé, alors que ses nerfs sont à vif. « Such fortuity, still, to both our brothers to be there today. Who could have seen it coming ? »
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