"Lee... tu me fais peur." Le regard de Sofia est vissé sur lui, et les sourcils froncés au-dessus de ses yeux sombres trahissent son inquiétude. Elle le dévisage posément, et Lee sent ses yeux s'arrêter sur les restants de ses blessures, sur son visage et le reste de son corps - il a du mal à respirer, encore, et certains muscles lui donnent l'impression d'être en feu mais... il ne peut pas rester à l'infirmerie, il ne peut pas rester à rien faire. "Il faut que tu me fasses confiance," lui dit-il simplement, sans se désister et sans hésiter. Il travaille pour elle depuis des années et il pense pouvoir dire sans se tromper qu'elle lui fait confiance: il n'est pas son bras-droit pour rien, après tout. Il lui voue une admiration et un respect sans limite et, souvent, il se fait la réflexion qu'elle est l'une des seules raisons pour lesquelles il reste à l'Ordre. Ce n'est certainement pas Kingsley qui a convaincu Lee avec ses belles paroles vides que l'Ordre était sur la bonne voie...
Les yeux de Sofia papillonnent devant l'intensité de son regard et le ton dur de sa voix. Elle hoche la tête lentement, en lisant sa conviction sur son visage. Elle sait que Lee n'est pas du genre à exagérer et que si il demande une réunion inédite et exclusive du cercle sept, ce n'est pas pour rien. "Okay," décide-t-elle lentement. "Mais Lee... ça va?"

Lee aurait presque envie d'en rire. Il s'est fait casser la gueule par Sav et ses amis, et il a appris deux jours plus tard que la planque de Cormac, Michael et Anthony y était passée aussi - et d'après ce qu'il a compris, Sav et ses potes ont trouvé cette planque grâce au téléphone qu'ils ont volé dans son sac. C'est de sa faute. Sa copine, Hestia, est lentement en train de dépérir en quarantaine à cause des effets de cette malédiction mystérieuse. Et en plus de ça, il y a ces horror games dont il a appris l'existence grâce à Noam et les Avengers... non, rien ne va pas. Et lui, pour qui il est si simple de mentir comme si de rien n'était, n'a plus le temps de se débattre contre ce constat. "Pas vraiment." Il secoue la tête pour lui faire comprendre qu'il n'ira pas plus loin. "S'il te plaît... fais au plus vite." Sofia hoche la tête de nouveau, sans le quitter des yeux, avant de pincer des lèvres. Elle lève la main et la pose sur son épaule, la presse un peu. "D'accord. Repose-toi en attendant, j'enverrai quelqu'un te chercher."

Quelques heures plus tard, alors qu'il se repose toujours sur son lit à l'infirmerie du manoir, c'est Ginny qui vient le trouver. Elle essaye de le cuisiner pour lui faire cracher le morceau mais Lee ne lui dit rien, s'excusant au final de ne pas pouvoir partager quoique ce soit avec elle - il voit la lueur déçue dans son regard quand elle doit le laisser entrer seul dans la pièce.
Lee sent sa gorge se nouer quand il voit les cinq membres du cercle sept rassemblés devant lui, assis autour d'une imposante table où se trouvent de nombreux documents. Il comprend que c'est dans cette pièce - ordinairement interdite d'accès - que le septième cercle se voit pour prendre les décisions relatives à l'Ordre. Les yeux de Lee voyagent automatiquement vers Sofia qui lui hoche la tête d'un air encourageant, puis vers Sirius et Remus qu'il connait bien. Il adresse un mince sourire à Molly, contre laquelle il s'est emporté il y a quelques jours lors du sitting à Sweet River. Puis, enfin, il jette un regard peu amène à Kingsley, installé confortablement sur son siège entre Sofia et Sirius, qui le darde du même regard que d'habitude - sombre et intense, l'englobant totalement. "Vas-y, Paws," l'encourage Sofia, en lui faisant un petit signe de main. Lee hoche la tête et inspire profondément.

"C'est difficile à expliquer," commente-t-il posément. "Il y a quelques jours, avant... avant tout ce qui s'est passé avec la NSFW, j'ai rendu visite aux Avengers, le groupe mené par Anthony Rogers, dans leur camp. Je vais souvent les voir, pour partager des informations et me tenir au courant de leurs agissements." Inutile de préciser qu'il leur a filé un coup de main dans le dos de l'Ordre plus d'une fois. "Et j'ai appris quelque chose de... de déroutant. Je ne sais pas par où commencer, je..." Toutes les informations lui reviennent, les détails flous partagés par Noam. Il ne sait pas trop quoi dire, quoi retirer de ce qui lui a été révélé... Il pince des lèvres et s'assied quand Sofia lui tire une chaise d'un mouvement de baguette magique, apporte le verre d'eau qu'elle lui tend à ses lèvres qui lui semblent bien sèches. Maintenant qu'il est assis, il se sent bien mieux. "L'un des membres de ce camp, Elliott, a une soeur, Rafaela, qui vit encore à Londres. Ils sont tous les deux de sang-purs. Elle a appris l'existence d'une... île. Une île où des prisonniers du Gouvernement sont envoyés... ce n'est pas Azkaban," précise-t-il en fonçant les sourcils. "Une île où sont envoyés les prisonniers du Gouvernement et, d'après les Avengers, où ils sont... chassés."

Un lourd silence accueille la fin de sa phrase. Les yeux de Lee voyage de visage en visage sans savoir où s'arrêter. Sofia le regarde avec des yeux ronds, et Kingsley n'a pas moufté, le dardant toujours d'un regard sombre et indolent. "Continue," lui dit-il finalement, et Lee hoche la tête. "Ils sont chassés pour le... fun par des membres de la haute société. Les Avengers ont pu vérifier ces informations auprès d'un de leurs prisonniers, Logan Yaxley. D'après eux, se trouvent sur cette île des résistants arrêtés par le Gouvernement ou ayant disparu depuis des années. Je sais que ça a l'air énorme mais..." Lee pince des lèvres. "Les Avengers ont appris ça il y a plusieurs semaines mais n'ont pas d'autres pistes concrètes. Je prévois de faire un tour auprès de mes propres contacts pour voir mais-- - Ce sera tout, Lee." Lee cligne des yeux, tournant les yeux vers Kingsley qui vient de l'interrompre. "Pardon? - Pars, s'il te plaît, il faut qu'on discute." Sofia fronce les sourcils en se tournant vers Royal. "J'aimerais bien en savoir un peu plus... j'ai quelques questions pour Lee." Son ton est sec, mais s'adoucit quand elle s'adresse de nouveau à Lee. "Il y a une île, où les prisonniers politiques du Gouvernement sont envoyés, où ils sont ensuite chassés par des membres de la haute société pour le fun," résume-t-elle posément. "La soeur de cet Elliott, qui fait partie des Avengers, l'a vu de ses propres yeux. - Oui. - C'est une informatrice pour eux? - Oui, je crois... - Et tu n'en as jamais entendu parler avant?" Lee secoue la tête. "Je... non, je ne crois pas." Il jette un regard paniqué aux autres membres du Conseil, conscient que ses explications peuvent sembler bien lacunaires et dérisoires, voire stupides. "Mais Anthony, le leader des Avengers, m'a montré une photo prise sur cette île... il me l'a envoyée mais elle est sur le téléphone que l'on m'a volé," fait-il d'une petite voix désolée. "Mais je l'ai vue aussi. Dessus, il y avait quelqu'un que je pensais disparu depuis longtemps, Simon Wen, il était à Hogwarts avec nous et à l'Ordre aussi... il a été capturé quand Wolverhampton est tombé. Je pensais qu'il était mort mais c'était lui sur la photo. C'était lui. Je... je crois que c'est vrai, cette île, ces jeux." Lee boit une autre gorgée de son verre d'eau et le repose, la main tremblante, sur la table. "Les Avengers appellent ça les horror games."

Les réunions du Cercle 7 n’ont jamais été aussi tendues que celle d’aujourd’hui et Sirius sait qu’il est entièrement responsable de l’ambiance pesante qui règne à la table. Est-ce qu’il fait la gueule ? Oui. Est-ce que c’est parfaitement inutile et immature ? Oui. Est-ce qu’il en a quelque chose à foutre ? Non. Pour être tout à fait honnête, Sirius a failli tout simplement ne pas se pointer et il a fallu que Sofia vienne le tirer de son bureau pour qu’il daigne enfin se ramener. Il n’a pas pu s’empêcher de leur faire remarquer qu’il ne voyait pas pourquoi ils insistaient pour qu’il soit là, puisqu’il semblerait qu’ils se fichent complètement de son avis. Non, Sirius n’a toujours pas digéré cette histoire de quarantaine à Sweet River. Il n’a jamais été pour Sweet River de base, et apprendre qu’ils avaient pris la décision de placer tous les descendants de Harpie en quarantaine sans lui, et voir Remus se ranger du côté de Kingsley…
Okay, non, il ne va pas penser à Remus maintenant. Il ne peut même pas le regarder en face depuis cette nuit-là et il pense que s’il fait l’erreur de poser son regard sur lui, il finira par lui coller son poing en plein visage. Mauvaise idée. "Vas-y, Paws," fait Sofia à l’attention de Lee et Sirius se reconcentre. "C'est difficile à expliquer. Il y a quelques jours, avant... avant tout ce qui s'est passé avec la NSFW, j'ai rendu visite aux Avengers, le groupe mené par Anthony Rogers, dans leur camp. Je vais souvent les voir, pour partager des informations et me tenir au courant de leurs agissements. Et j'ai appris quelque chose de... de déroutant. Je ne sais pas par où commencer, je..." Sirius fronce les sourcils, déconcerté par la détresse évidente de Lee. “Inspire un grand coup, on t’écoute,” promet-il d’un ton qu’il veut encourageant.  "L'un des membres de ce camp, Elliott, a une soeur, Rafaela, qui vit encore à Londres. Ils sont tous les deux de sang-purs. Elle a appris l'existence d'une... île. Une île où des prisonniers du Gouvernement sont envoyés... ce n'est pas Azkaban." C’est plus fort que lui, un frisson lui parcourt l’échine à la mention de la prison sorcière. "Une île où sont envoyés les prisonniers du Gouvernement et, d'après les Avengers, où ils sont... chassés."

Sirius retient son souffle.

Chassés ?

Il a subitement l’impression qu’on vient de lui plonger la tête sous l’eau. Parce que le pire, c’est que ça ne le surprend même pas. Le pire, c’est qu’il se dit qu’il aurait dû y penser. "Continue," entend-il Kingsley dire, éternellement calme, et Sirius lui lance un regard estomaqué. Même là, il reste calme ? "Ils sont chassés pour le... fun par des membres de la haute société. Les Avengers ont pu vérifier ces informations auprès d'un de leurs prisonniers, Logan Yaxley. D'après eux, se trouvent sur cette île des résistants arrêtés par le Gouvernement ou ayant disparu depuis des années. Je sais que ça a l'air énorme mais..." Sirius se souvient de ces affreux dîners auxquels il a été forcé de participer lorsqu’il était enfant et adolescent. Ces rassemblements de sorciers de la haute société, de partisans de Voldemort, qui ne se privaient pas pour exprimer leur dédain envers les nés-moldus et les hybrides. Il se souvient d’avoir entendu plus d’un fidèle du Lord à l’époque, faire mention de ces fameux moldathons dont ils raffolaient tous.
Bien sûr qu’ils ont trouvé un moyen de remettre ça. Bien sûr qu’ils se sont trouvé une petite île où y entasser des prisonniers pour se livrer à leurs jeux de malade. Non, ça n’a pas l’air énorme. Ca fait sens et Sirius a envie de vomir.  "Les Avengers ont appris ça il y a plusieurs semaines mais n'ont pas d'autres pistes concrètes. Je prévois de faire un tour auprès de mes propres contacts pour voir mais-- - Ce sera tout, Lee." Kingsley interrompt brusquement Lee et Sirius fronce les sourcils. "Pardon? - Pars, s'il te plaît, il faut qu'on discute." Il ouvre la bouche, mais Sofia le devance :  "J'aimerais bien en savoir un peu plus... j'ai quelques questions pour Lee. Il y a une île, où les prisonniers politiques du Gouvernement sont envoyés, où ils sont ensuite chassés par des membres de la haute société pour le fun." Sirius ferme les yeux et ravale la bile qui lui est remontée dans le fond de la gorge.  "La soeur de cet Elliott, qui fait partie des Avengers, l'a vu de ses propres yeux. - Oui. - C'est une informatrice pour eux? - Oui, je crois... - Et tu n'en as jamais entendu parler avant? - Je... non, je ne crois pas." “Sofia--” commence-t-il parce qu’il comprend qu’elle veuille s’assurer que ses informations sont bonnes, mais Lee n’a clairement pas l’air en état de se faire cuisiner là tout de suite. "Mais Anthony, le leader des Avengers, m'a montré une photo prise sur cette île... il me l'a envoyée mais elle est sur le téléphone que l'on m'a volé. Mais je l'ai vue aussi. Dessus, il y avait quelqu'un que je pensais disparu depuis longtemps, Simon Wen, il était à Hogwarts avec nous et à l'Ordre aussi... il a été capturé quand Wolverhampton est tombé. Je pensais qu'il était mort mais c'était lui sur la photo. C'était lui. Je... je crois que c'est vrai, cette île, ces jeux. Les Avengers appellent ça les horror games." C’est probablement ce qui les décrit le mieux, oui.

Sirius ferme les yeux un instant et prend une profonde inspiration, avant de braquer son regard sur Lee. “Je te crois, Lee,” dit-il alors fermement. Première personne, parce que contrairement à eux, il ne parlera pas en leur nom. Et qu’ils le croient ou non, Sirius s’en fiche pas mal, ils ne resteront pas les bras croisés à ne rien faire.

Pas cette fois.

Il se lève et fait le tour de la table pour aller se planter à côté du jeune homme et pose une main sur son épaule, en faisant attention à ne pas trop appuyer pour ne pas empirer son état. Merlin, ils ne se sont vraiment pas retenus, hein ? “On n’a pas besoin d’une photo pour décider qu’on doit mener l’enquête, trouver cette île et agir.” Puis il se tourne vers les autres et son regard accroche celui de Kingsley. “Pas vrai, Kingsley ?” demande-t-il et son ton sonne presque détaché, comme si la question était purement réthorique. Mais son regard le met clairement au défi.

Le vent tourne depuis quelques temps, tu le sens. Et ce n'est pas forcément de bonne augure. Alors que quelques années plus tôt, l'unité régnait au sein de l'ordre du Phoenix, les dissonances se faisaient de plus en plus nombreuses, et plus violentes. Et pas seulement entre les différents cercles, même au sein de ces entités. Quelques années plus tôt, à de rares exceptions prêts, les décisions du cercle sept se faisaient à l'unanimité.  Aujourd'hui, vous vous divisiez. Et alors que vous vous réunissez pour la première fois depuis le sitting de Sweet River, les regards sont en chien de faïence et le silence plus que pesant. Tu salues à peine tes camarades. Ta présence lors du sitting n'a pas été du goût de tout le monde, tout comme les récentes décisions prises. Si votre dernière discussion avec Kingsley semble avoir quelque peu apaisé les tensions, les dernières décisions du cercle 7 te laissent un gout amer. Tu t'installes à côté de Sirius, croisant les mains devant toi. Tu as ainsi un siège d'écart entre toi et Kingsley, le minimum syndical. Quand Lee entre, tu sens ton coeur se serrer. Vos houleux échanges t'ont laissé un goût âcre en bouche. Et le mince sourire qu'il t'envoie te réchauffe légèrement. Merlin sait que tu en as besoin en ces temps complexes, où tu te sens impuissante et plus seule que jamais, face à ta famille dont les relations s'étiolent et au cercle sept dans lequel tu peines à t'imposer.

Tu ne quittes Lee du regard, sentant ton coeur se serrer à mesure que l'effroyable récit avance. Le jeune homme peine à aligner les mots, à mettre de l'ordre dans ses pensées. En cet instant, il te rappelle le jeune garçon qui était toujours fourré avec tes fils. Pour beaucoup, ton côté maman poule est une faiblesse, qui altère ton jugement et te fait prendre des décision avec ton utérus plutôt qu'avec ta cervelle. En réalité, cet aspect de ta personne fait ta force, puisqu'il ne te fait jamais oublier le pourquoi - et surtout pour qui - te prenais telle ou telle décision. Comment est-ce possible ? Tu restes sans voix tant les informations données par Lee t'horrifient. L'horreur dont est capable ce gouvernement infâme a donc atteint son paroxysme. Et le pire semble à venir, puisque Paws continue encore et encore. Jusqu'à ce que Kingsley ne l'interrompe. Tu hausses un sourcil, tournant les yeux vers Royal. Comment oses-tu ? Tout comme Sirius, dont tu sens la colère monter, tu t'apprêtes à intervenir. C'est finalement Sofia qui vous devance, incitant Lee à continuer. Merci Sofia. Tu n'aurais surement pas eu la diplomatie de ta camarade envers King. Alors que tous sont happés par le discours de Jordan, tu ne le quittes pas des yeux. Il semble boulversé par les révélations, et malgré l'importance de ces informations, tu ne peux t'empêcher d'éprouver de la pitié pour lui. Quand, enfin il termine son horrible récit, tu le sens à la fois soulagé et boulversé. Heureux d'avoir parlé mais happé par ces terribles mots.

Tu croises les bras, fermant les yeux un instant pour prendre la mesure de tout ce que tu viens d'entendre. Quand enfin tu braques de nouveau tes yeux vers Lee, Sirius a déjà affirmé au jeune homme qu'il le croyait. Cela ne t'étonne guère de l'animagus, qui malgré tout a grand coeur. Tu braques tes yeux dans ceux de Lee. « Ces affirmations sont graves, et font froid dans le dos. Ce récit n'est visiblement pas facile pour toi, et je te remercie de l'avoir fait. » Tu espères qu'il comprendra que tes mots sont sincères et ne sont pas une vaine tentative de te rattraper après vos récents esclandres. Sirius de son côté, se lève et vient se planter du côté de Lee, affirmant davantage son soutien envers le jeune homme et défiant Kingsley. Un léger sourire se dessine sur ton visage. « Je suis d'accord avec Sirius. Nous devons agir, et libérer les prisonniers. » On aurait tendance à penser que tu veux rester en retrait, ne pas agir. Il n'en est rien. Tu veux agir, tu veux vaincre le mage noir. Tu estimes juste qu'il faut faire cela en bonne intelligence. Ne pas utiliser les sorciers et civils comme de la chair à canon. Mais dans ce cas précis, tu ne peux imaginer de laisser ces horrors games faire de nouvelles victimes. Tu hésites un instant, te demandant si malgré vos derniers mots échangés tu es encore légitime à te tenir à côté de Lee. Puis, alors que l'image de Fred se dessine devant tes yeux, tu te lèves. Te plaçant de l'autre côté de Lee, adressant un regard entendu à Sirius. Tu ne sais quelles en seront les conséquences, mais une chose est sûre : C'est ce que Fred aurait fait.

- fiche sur base des codes ls de s&m // crédit image (inconnu) -

Une réunion exceptionnelle du Cercle 7 force à Remus à sortir de Sweet River. Depuis le sitting, il s’est fait rare, il s’est plongé dans les recherches pour fuir tout le reste - comme d’habitude. Il n’a plus parlé à Sirius depuis et il sait que son meilleur ami lui en veut terriblement. Les raisons de la rancœur de l’ancien Gryffondor sont louables et Remus le sait, mais il ne peut pas s’empêcher de se sentir en colère contre lui aussi : Sirius n’a pas cherché à comprendre son point de vue. Bref, c’est un peu tendu cette réunion. Sirius refuse de le regarder et Remus reste dans son coin les mains dans les poches. Il détourne son regard de son ami pour se focaliser sur Lee. Remus a une mine soucieuse sur le visage en voyant les diverses blessures qu’il a sur lui. Sofia encourage le jeune homme à s’exprimer et il commence à parler. "C'est difficile à expliquer. Il y a quelques jours, avant... avant tout ce qui s'est passé avec la NSFW, j'ai rendu visite aux Avengers, le groupe mené par Anthony Rogers, dans leur camp. Je vais souvent les voir, pour partager des informations et me tenir au courant de leurs agissements. Et j'ai appris quelque chose de... de déroutant. Je ne sais pas par où commencer, je..." Remus bouge, libère ses poches et s’approche un peu plus de la table où ils sont tous réunis. "L'un des membres de ce camp, Elliott, a une soeur, Rafaela, qui vit encore à Londres. Ils sont tous les deux de sang-purs. Elle a appris l'existence d'une... île. Une île où des prisonniers du Gouvernement sont envoyés... ce n'est pas Azkaban. Une île où sont envoyés les prisonniers du Gouvernement et, d'après les Avengers, où ils sont... chassés." Chassés ? Les sourcils du loup-garou se froncent. Comment ça chassés ?

Kingsley incite Lee à poursuivre. "Ils sont chassés pour le... fun par des membres de la haute société. Les Avengers ont pu vérifier ces informations auprès d'un de leurs prisonniers, Logan Yaxley. D'après eux, se trouvent sur cette île des résistants arrêtés par le Gouvernement ou ayant disparu depuis des années. Je sais que ça a l'air énorme mais..." Remus a l’impression de se recevoir un seau d’eau glacée. Pour le fun ? Il sent comme une nausée l’envahir. Il baisse la tête tout en écoutant Lee poursuivre ses explications avant d’être interrompu par Kingsley. En l’entendant lui dire de s’en aller, Remus se redresse. Sofia ne lui laisse pas le temps d’en dire davantage. L’attitude de Royal interpelle le loup-garou et il darde son regard sur lui. Son attitude est bien calme et il n’a pas l’air surpris par la nouvelle. Remus comprend qu’il ne veut rien montrer au jeune homme et qu’ils doivent en parler entre eux, mais il y a comme un manque d’empathie qu’il ne comprend pas.

Sofia résume un peu pour tout le monde et l’information principale qui en ressort c’est que le gouvernement s’enfonce toujours plus dans l’horreur absolue. “Je te crois, Lee,” La voix de Sirius détourne l’attention de Remus qui le voit contourner la table pour aller se placer à ses côtés. “On n’a pas besoin d’une photo pour décider qu’on doit mener l’enquête, trouver cette île et agir. Pas vrai, Kingsley ?” Pourquoi Kinglsey ne dit toujours rien ? « Ces affirmations sont graves, et font froid dans le dos. Ce récit n'est visiblement pas facile pour toi, et je te remercie de l'avoir fait. Je suis d'accord avec Sirius. Nous devons agir, et libérer les prisonniers. » Remus bouge enfin et croise de nouveau ses bras sur son torse. “Ce gouvernement ne cessera jamais de s’enfoncer dans l’horreur…” Il prononce cette phrase en soupirant. Il est las, Remus. Trop d’années à combattre ce qu’il déteste le plus et trop d’années à voir le monde magique devenir un véritable enfer. “Je trouve ça… aberrant que personne n’ait jamais entendu parler de cette île avant.” Eux qui pensaient que la plupart des prisonniers politiques ou des ennemis du gouvernement étaient tout bonnement exécutés et le corps réduit à rien pour qu’on ne puisse pas les enterrer, ils se trompaient lourdement : c’était un traitement bien pire que ça. “Je rejoins Molly et Sirius, Kingsley : nous devons en savoir bien plus pour pouvoir mettre un plan en place et libérer les prisonniers.” Son regard va vers Kingsley. Il doit promettre qu’ils vont faire ça comme il a promis de trouver une solution pour leur ramener Harry. “Peut-être qu’il faut qu’on rencontre le chef des Avengers pour entendre ce qu’il a à nous dire et qu’il nous donne toutes les informations qu’ils ont pu récolter de leur côté.” Ils sont obligés de passer par là. Ils n’ont rien du côté de l’Ordre et plus que jamais Remus sent l’impuissance de leur résistance. Comment ont-ils pu être autant dans l’ignorance jusqu’à présent ?

En apprenant qu'ils allaient avoir une réunion extraordinaire, Kingsley n'a pas vraiment soupçonné sa raison, pensant que peut-être ce serait un point sur la mission désastreuse menée par Sirius pour débusquer un Horcruxe, ou une énième réunion pour parler de la situation Potter. Autant dire qu'il n'avait aucune envie de s'y rendre. Ce n'est pas que Kingsley ne veut pas libérer Harry, bien sûr qu'il a envie de libérer Harry. Il craint juste que ce soit un piège de la part de Voldemort, et il craint aussi que risquer tout l'Ordre du Phénix pour un seul garçon, tout Survivant soit-il, ne soit pas la meilleure idée. Et quant aux Horcruxes... il a fait de son mieux pour cacher sa déception, sa frustration et sa colère en apprenant l'échec du cercle six. Il a essayé de ne pas enfoncer le bouchon. Mais les choses commencent à s'accélérer. Kingsley ignore si c'est un pressentiment magique ou juste une impression, au fil des rapports de ses agent double, mais les choses sont en train d'évoluer du côté des Mangemorts. Et l'Ordre ne peut pas se permettre d'être en retard sur eux. Il va falloir qu'ils agissent, bientôt, et fassent un coup d'éclat, dans l'espoir de fragiliser son emprise, même en son absence, sur ses sbires et le reste de l'élite sorcière.

Kingsley est à peine rassuré en entendant que Lee est enfin sorti de l'infirmerie. Il a laissé à Sofia la lourde tâche de lui annoncer l'attaque du Lake District, et le reste. Apprendre que la réunion extraordinaire avait été annoncée par Lee à travers Sofia, a fini de le déconcerter. Quelle information pourrait justifier quelque chose comme ça? Il est inquiet, bien entendu, curieux et sévère, dardant son regard sombre sur Paws tout du long, écoutant chacun de ses mots. Les Avengers... si Anthony savait quelque chose d'aussi important, il lui en aurait parlé, non? Evidemment, officiellement, l'Ordre et les Avengers sont en froid depuis leur départ en catastrophe. Mais tout de même... La gravité de la voix de Lee laisse présager le pire.

"Elle a appris l'existence d'une... île."

Kingsley, d'une manière très peu caractéristique, sent son coeur dégringoler dans sa poitrine.

Il n'a aucun mal à garder un visage neutre et concentré, et à continuer d'écouter d'une oreille la suite du récit de Lee. Mais à l'intérieur, Kingsley sent une étrange panique monter dans sa poitrine. Il n'est pas quelqu'un d'anxieux, il n'est pas quelqu'un qui s'inquiète, qui panique, qui perd ses moyens - et si il peut montrer au reste du cercle sept un visage moins indifférent et distant qu'avec le reste de l'Ordre, il ne va non plus partager avec eux ses états-d'âmes. Il ne peut pas se le permettre.

C'est d'une voix ferme qu'il incite Paws à continuer. Il a besoin de savoir ce que les Avengers savent, ce que Lee sait. Pas grand-chose, apparemment. Pas bien plus que lui. Mais ils savent, et maintenant le cercle sept sait, et bientôt, tout l'Ordre saura.

Sauf qu'ils n'ont pas le temps, ni les ressources, pour faire quelque chose à propos de ces chasses horribles organisées par la haute société sorcière - son neveu, putain de Blaise, en tête de lance. Il se souvient avec une précision horrible des images envoyées par Myrthild, floues et décousues, sur lesquelles il avait passé des heures et des heures à essayer de faire du sens. Il pense à Javier.

Kingsley ferme brièvement les yeux.

"Ce sera tout, Lee." Il rouvre les yeux et, confrontés aux regards surpris des autres, se redresse en s'éclaircissant la gorge. "Pardon? - Pars, s'il te plaît, il faut qu'on discute." Il faut qu'il leur dise, et il faut que ça reste un secret. Il connait Lee depuis longtemps, maintenant, et il sait qu'il réagira mal si il apprenait que...

Kingsley sent une nausée indescriptible lui remonter dans la gorge et la ravale difficilement. Il n'est pas prêt à avoir cette conversation, mais il n'a pas le choix. Il observe posément les visages de Sofia, Sirius, Remus et Molly. Ils vont le haïr (sur certains points, il imagine que c'est déjà le cas), et à ça non plus il n'est pas prêt. “On n’a pas besoin d’une photo pour décider qu’on doit mener l’enquête, trouver cette île et agir. Pas vrai, Kingsley ?” Kingsley pince des lèvres en rendant son regard à Sirius, sans lui répondre. Je suis d'accord avec Sirius. « Nous devons agir, et libérer les prisonniers. - C'est horrible... - Ce gouvernement ne cessera jamais de s’enfoncer dans l’horreur…” Kingsley essaye de se rappeler ce qu'il avait ressenti en apprenant la nouvelle. Il se souvient qu'une partie de lui était... non pas indifférente, mais stagante. A peine surprise, à vrai dire, de la cruauté montrée par la haute société sorcière. Il en a fait partie pendant trop longtemps pour ignorer la profondeur des vices animant l'élite pure.

“Je trouve ça… aberrant que personne n’ait jamais entendu parler de cette île avant.” Un sourire sans joie vient s'étaler sur le visage de Kingsley et il cache son visage dans ses mains, trouvant la situation ironiquement amusante. “Je rejoins Molly et Sirius, Kingsley : nous devons en savoir bien plus pour pouvoir mettre un plan en place et libérer les prisonniers.” Kingsley hoche la tête, se frotte le visage pour en faire disparaître la moindre risette, et reporte son regard sur les autres membres du cercle sept. Il ne dit rien pour le moment, étudie Remus. “Peut-être qu’il faut qu’on rencontre le chef des Avengers pour entendre ce qu’il a à nous dire et qu’il nous donne toutes les informations qu’ils ont pu récolter de leur côté. - Oui." Il se tourne vers Lee. "Je pense qu'Anthony sera plus disposé à te parler à toi qu'à nous. Organise une rencontre à Dagobah ou dans une autre planque, et nous pourrons les rencontrer pour parler de ce qu'ils ont appris plus précisément." Autant sembler proactif - et donner une tâche à Lee qui le fera sortir de la pièce.

Il voit ce dernier hésiter et jeter un coup d'oeil à Sofia - Kingsley doit se forcer à ne pas être exaspéré par cet échange silencieux. Puis il hoche la tête, fait un mouvement vers la porte. "Et garde tout ça pour toi, pour le moment. Avant de prévenir le reste de l'Ordre, nous devons discuter. - D'accord..." Son ton hésitant n'est pas de bon augure. "Juste le temps qu'on discute," appuie Sofia, et Lee a l'air plus convaincu. Il hoche la tête de nouveau puis s'éclipse.

Il faut qu'ils discutent, qu'ils rassemblent leurs pensées et leurs troupes, et Kingsley peut déjà voir les rouages tourner dans le crâne de Sofia et sa bouche s'ouvrir, mais il l'interrompt: "avant toute chose," commence-t-il pour attirer le regard des autres membres du cercle sur lui. "Ce que dit Lee est vrai. Ces horror games existent et ils sont organisés par mon neveu Blaise et l'un des frères Yaxley. Des membres de l'élite sorcière y participent, et l'île se trouve quelque part dans le Nord, probablement dans les Hébrides. Ces jeux portent un nom sur lequel un tabou a été posé, et en parler en des termes trop explicites semble être néfaste et, connaissant le sens du spectacle de mon neveu, je pense qu'il a redoublé de protections en utilisant un rituel ou une malédiction, ou quelque chose de similaire." C'est du moins ce qu'il a pu glâner de Myrthild, la dernière fois qu'il l'a vue en Cornouailles. "L'île est bardée de sortilèges et tout le gratin y assiste. Ceux qui ne veulent pas chasser peuvent observer les jeux depuis des boules cristal sur un système fermé. Ils font des paris et sponsorisent certains prisonniers. Blaise," la voix de Kingsley est tendue comme à chaque fois qu'il prononce son prénom - il a toujours détesté ce petit con, "s'occupe d'eux de manière toute relative. Ils ne sont pas tués mais... entretenus. J'ignore comment et pourquoi ils sont amenés sur l'île. Cela dure depuis des années."

Un lourd silence accueille sa déclaration.

Kingsley croise les bras et son visage se ferme - à le connaître, on sait que c'est de mauvais augure, et qu'il est en train de s'enfoncer profondément au fond de lui, derrière un mur infranchissable et déterminé. "Un de mes agents m'a envoyé des preuves concluantes que j'ai reçu il y a quatre ans maintenant." Il se passe la langue sur ses lèvres devenues sèches. "Mais à l'époque comme aujourd'hui, nous n'avons ni les ressources ni le temps pour... libérer ces prisonniers. Il n'y a rien que j'aimerais le plus au monde, croyez moi. Mais, logistiquement, c'est impossible. L'endroit est trop protégé et le jeu n'en vaut pas la chandelle," conclut-il d'un ton dur. "N'est-ce pas Sofia?" Il a désespérément besoin d'un soutien dans cette affaire. Il sait que, de toutes façons, il va être en infériorité numérique.

Il tourne les yeux vers sa vieille amie mais plutôt qu'une compréhension teintée de déception, il fait face à une horreur déconcertante. Et d'une voix étranglée, le visage déformé par la surprise, Sofia proteste: "par Merlin, Kingsley, à quoi pensais-tu?" et Kingsley réalise qu'il est résolument seul.