LATE 2002 - Lee se réveille dans un grognement, tournant dans le lit pour éviter le rayon de soleil qui lui barre le visage, préférant plutôt l'enfoncer dans l'oreiller le plus proche. Il a toujours du mal à se rendormir, et il sait déjà que ce sera vain: il sent ses pensées se bouilloner et son corps se réveiller, lui donnant un très léger mal de tête parce qu'il n'a pas beaucoup dormi. Il garde pourtant les yeux résolument fermés, sourcils froncés, comme si se forcer allait lui ouvrir les portes du sommeil. Son esprit pourtant, une fois démarré, ne peut pas faire marche arrière, et il se retrouve à essayer de retracer ce qu'il a pu faire la veille et pourquoi exactement il a fini dans le lit de Riley.
Ce n'est pas la première fois, et il ne pense pas que ce sera la dernière (du moins, il n'espère pas). Leur relation est un peu compliquée, toujours intense, parfois frustrante, mais ils finissent toujours par se retrouver dans les bras l'un de l'autre pendant un soir, ou l'un avec l'autre pendant un temps. C'est dire que la distance et leur quotidien hors du commun n'aident en rien et que même si il n'est pas du genre à s'énerver pour rien, Lee n'est pas étranger aux prises de bec puériles qui animent parfois sa relation avec Riley - son couple devrait-il dire. Il lui arrive lui-même, parfois, de chercher la petite bête, un défaut transformé en pêché, pour que l'engueulade devienne une dispute et qu'ils rompent pour la énième fois. Il faut dire qu'au bout d'un moment, malgré lui, Lee a peur.

Parce qu'il voit bien comment Riley le regarde, et l'attend, et l'embrasse, et l'aime, tout simplement - et lui même la regarde avec tendresse, l'attend avec impatience, l'embrasse avec passion et... l'aime bien. Non, il l'aime beaucoup mais pas autant. Pas comme ça.
Lee soupire en roulant sur le dos, repoussant ces pensées infectueuses qui le prennent à chaque fois qu'il s'attarde un peu trop sur leur relation. Il tourne la tête pour regarder la silhouette endormie de Riley, qui n'a pas moufté à son réveil, et sent une douce chaleur se répandre dans sa poitrine. Evidemment, qu'il l'aime, qu'elle est drôle, intelligente, intéressante, jolie, et ils passent des super moments ensemble, et elle le rend véritablement heureux. Evidemment, qu'il l'aime, pourquoi est-ce qu'il y réfléchit toujours trop?

Lee grogne un peu et se rapproche d'elle dans le lit, passant un bras autour de son corps et enfouissant son visage contre son épaule avec un petit sourire quand il sent Riley se laisser faire, ses yeux papillonner quand elle se réveille. Il embrasse rapidement sa peau, caresse son dos d'une main légère. "Sorry, I couldn't resist," s'excuse-t-il sans culpabilité. "You're just too pretty in this light." Et dans les bras de Riley, Lee adorerait s'oublier pendant des heures, juste profiter de leur étreinte et de sa présence réconfortante, sans honte ni gêne.

Si le choix lui était donné, Riley aimerait que tous les matins débutent ainsi - la main de Lee glissant dans son dos, son souffle réconfortant contre sa peau, sa présence dans ses draps, un rayon de soleil balayant leurs silhouettes étendues pour qu’elle devine les contours de celle de Lee. Lorsqu’ils se retrouvent ainsi, elle en oublie même les raisons pour lesquelles ils ont eu la mauvaise idée de prendre de la distance ; la désagréable douleur de le voir s’éloigner aussitôt oubliée par sa chaleur qui glisse jusque sous sa peau et la couvre, lui semble-t-il, d’une infaillible et imperceptible carapace dans laquelle elle baigne allégresse. Riley ne supporte que peu, que ces étreintes soient la preuve qu’ils reviennent toujours l’un vers l’autre, malgré les éreintantes disputes qui viennent parfois à bout de leur patience et de leur couple. Pourtant, bêtement se dit-elle parfois, elle s’en contente, l’attente désagréable balayée par les retrouvailles, une promesse à chaque fois qu’ils arrêteront d’être idiots et profiteront de ce qu’ils ont.

Profiter de ce qu’ils ont - c’est ce que Riley sait faire de mieux, depuis qu’elle a laissé Lee envahir ses pensées, pour ne plus jamais en sortir. Après son arrivée précipitée à l’Ordre, après ses mésaventures et aventures infructueuses, l’idée de tomber si simplement amoureuse lui semblait absurde et irréaliste. C’est pourtant, au fil du temps, devenu une évidence, collant continuellement aux parois de son crâne et de sa cage thoracique ; une certitude qui ne la quitte jamais, même lorsqu’ils sont loins l’un de l’autre, même lorsqu’ils ne parviennent pas à se comprendre et qu’ils décident, toujours à contre-coeur et sous le coup de la frustration pour Riley, de se séparer. Plus jamais, s’est-elle promis hier soir, en s'endormant paisiblement contre le torse de Lee, paisible, enfin, pour la première fois depuis des semaines à attendre qu’ils reviennent l’un vers l’autre.

"Sorry, I couldn't resist. You're just too pretty in this light." Les lèvres de Riley s’étirent faiblement, cillant rapidement pour chasser le brouillard pâteux du réveil dont la voix de Lee l’extirpe sans mal. Difficile à croire, que leur couple prend parfois une tournure complexe, quand tout lui paraît si simple une fois qu’elle est dans ses bras - une absurdité, à laquelle elle ne pense plus. Riley replie un bras contre son propre visage, s’étirant doucement pour mieux se réveiller, avant de se retourner vers Lee, lui faisant face avec ce même sourire tendre. Une main vient trouver sa joue, qu’elle caresse un instant du pouce avant de souffler d’une voix pleine de sommeil : "Good morning." Petit à petit, les souvenirs de la veille se glissent à la surface de sa mémoire, l’envahissent d’une chaleur sensible en se remémorant ces retrouvailles intimes, son coeur explosant dans sa poitrine en s’abandonnant parfaitement au contact de Lee, à ses caresses et sa voix au creux de son oreille, à ses bras se refermant dans son dos en tombant de fatigue.

Un soupire de bien-être lui échappe lorsqu’elle vient se glisser contre lui, sa tête enfouie dans son cou en y inspirant son odeur sans même chercher à s’en cacher. Riley est heureuse, et elle n’a envie de penser à rien d’autre qu’à la peau de Lee contre la sienne - un exercice vraiment aisé. "It feels so nice. I’ve missed you", murmure-t-elle dans son cou en refermant les yeux, un bras s’enroulant autour de son flanc, parfaitement blottie contre lui. "Why do you always smell so good, even when you just woke up?"

À la lumière du jour, Lee comprend bien que tout devrait être plus simple entre eux. Que c'est simple, d'aimer sans se poser de questions, et que c'est lui qui complique toujours trop en y réfléchissant trop. Riley s'approche de lui et sourit, un grand sourire tendre et chaleureux qui le rend heureux, qui fait se hisser un sourire similaire sur les lèvres de Lee. La vie n'a pas besoin d'être autre chose que ça: du bonheur disséminé à coup de sourires et de baisers, leurs corps pressés l'un contre l'autre toute la nuit, et cette sensation de légereté au fond du coeur. Riley pose une main sur sa joue, la caresse légèrement, ce contact simple et tendre envoyant des frissons agréables sous la peau de Lee. "Good morning. - Hey there." Il ouvre ses bras pour les envelopper autour d'elle quand elle se rapproche, enfonce son nez dans son cou en inspirant profondément. Lee, quant à lui, enfoui le sien dans ses cheveux, ferme les yeux avec un léger sourire, se gorgeant de son odeur et de sa chaleur avec plaisir. "It feels so nice. I’ve missed you." Il hume légèrement contre son crâne. "I've missed you too." Leurs longues conversations lui ont terriblement manquées, leurs rires, la facilité avec laquelle ils peuvent se parler, se toucher, s'embrasser - oui, Riley lui a manqué, elle fait partie intégrante de sa vie, de son équilibre aussi.

Et tous ces doutes qui se jettent sur lui à chaque fois ne méritent pas d'exister. Riley est là, heureuse et tendre, et lui aussi l'est - point final. "Why do you always smell so good, even when you just woke up?" Lee s'esclaffe un peu, bougeant légèrement le bras avec lequel il a entouré ses épaules pour caresser son bras du bout des doigts. "That's my secret, baby, sorry," réplique-t-il d'un ton joueur, frottant son nez contre sa tête. "And you're not too bad yourself. Maybe that's just the reunion glow..." Il garde les yeux ouverts, détaillant la chambre de Riley d'un air pensif - il peut entendre le reste de Wolverhampton se réveiller et s'agiter dehors, mais décide de ne pas s'en inquiéter pour le moment, profitant juste de l'instant présent.

Au bout d'un moment, pourtant, il recule un peu son visage de Riley et s'éloigne, pour l'inciter à en faire de même, pour pouvoir regarder son visage à elle. "You know, Riley, about last time..." Leur dernière séparation en date, quasiment indiscernable des autres par son absurdité: une énième prise de tête, lui étant parti en mission sans la prévenir, elle folle d'inquiétude, lui trop désinvolte, le ton qui est monté, la porte qui a fini par claquer... des conneries, comme d'habitude. "I'm really sorry," souffle-t-il contre son visage. "It was really dumb." Pour se faire pardonner, il presse un rapide baiser entre ses sourcils, puis sur le bout de son nez, puis sur sa pommette. "Forgive me? Before you answer, remember how good my skin smells in the morning..."

"That's my secret, baby, sorry." Un gloussement faible lui échappe, s’écrase contre la peau de Lee alors qu’elle referme un peu plus son bras dans son dos pour se lover parfaitement contre lui. "I knew you’d say that." La légèreté qui l’enrobe chaque fois qu’elle se trouve en sa présence est saisissante, inhabituelle pour elle, et pourtant Riley baigne dedans sans se poser la moindre question. Parfois, elle se trouve même un peu idiote, à ricaner ainsi à la moindre de ses blagues - sans trop savoir si c’est le résultat des sentiments qui flottent agréablement dans sa poitrine, ou si l’humour de Lee est renversant pour tout le monde. "And you're not too bad yourself. Maybe that's just the reunion glow..." Encore ce gloussement simple et naturel - peut-être bien qu’elle est biaisée, tout compte fait, mais Riley n’en a rien à faire, elle se laisse aller à cette niaiserie décomplexée sans aucune retenue.

Lorsque Lee se retire de son cou, elle pousse une molle protestation avant d’en faire de même, se forçant à ouvrir les yeux en devinant son regard sur elle. "You know, Riley, about last time..." Son sourire s’efface tout juste, les souvenirs de leur dernière séparation encore frais et douloureux dans son esprit, quand bien même ils ont été largement balayés par leurs retrouvailles de la veille. Les paroles de Lee, soufflées contre son visage, invoquent à nouveau, tout juste, la frustration de l’avoir vu si désinvolte face à son inquiétude, leurs remarques acerbes et blessantes, sa silhouette disparaissant dans un violent claquement de porte ; son coeur se soulève rien que de repenser à la peur de l’avoir perdu pour de bon, cette fois, pour de telles conneries. Et, comme à chaque fois, passer la nuit dans ses bras a aussitôt effacé les journées à se traîner difficilement hors de son lit, les yeux rougis par les larmes et les joints enchaînés, plus nombreux que d’habitude. "I'm really sorry. It was really dumb." Riley ferme les yeux aux lèvres de Lee sur son visage, un frisson tiède la traversant alors qu’elle caresse la peau de son dos du bout des doigts. "Forgive me? Before you answer, remember how good my skin smells in the morning..." Elle est à peu près certaine que Lee est au courant de ce qui est devenu une évidence au fil du temps : ne pas lui pardonner est bien au dessus de ses forces. Parce qu’elle même, s’en est rapidement rendue compte - elle est incapable de lui en vouloir trop longtemps, de ne pas fondre à nouveau dans ses bras quand il revient vers elle. Parce qu’elle a besoin de lui - parce qu’elle l’aime, tout simplement, et qu’elle se persuade toujours qu’ils vont work it out, qu’un jour ils arrêteront d’être stupides et qu’il n’y aura plus de prises de bec.

Un sourire apparaît sur son visage, ouvrant les yeux pour remonter sa main sur sa nuque, glissant souplement dans son cou. "Like I didn’t show you it’s all forgiven already… Twice." Elle étire un peu plus ses lèvres en évoquant leurs retrouvailles, avant de venir les presser contre sa pommette en inspirant doucement. "I’m sorry too, it was stupid and I didn’t mean a single word. Let’s never be stupid again, alright?" Qu’ils cessent de se prendre ainsi la tête, avant que l’un d’eux ne soit plus en mesure de supporter les rebondissements de leur relation et ne décide de claquer la porte pour de bon - si Riley est intimement persuadée qu’elle en serait incapable, elle n’en est pas tout à fait certaine pour Lee. Cette pensée insupportable, elle la chasse en se redressant tout juste sur un coude pour le surplomber, sa main remontée jusque dans ses cheveux pour les caresser lentement. "Let’s just spend all day in bed instead. I haven’t had enough of you", souffle-t-elle contre son visage en posant son front contre le sien, heureuse, bêtement. "Who needs to get up and do stuff anyway? I like it better here." Et dans un sourire, Riley vient presser ses lèvres contre les siennes - comme s’il ne s’était jamais rien passé, et qu’ils pouvaient reprendre simplement le cour de leur relation sans avoir à penser aux événements de la semaine dernière.

Le sourire qui égaye soudainement le visage de Riley est contagieux, et Lee sent sa bouche se détendre à son tour dans l'esquisse d'une risette en réponse. La peau de sa nuque frissonne sous la main de Riley, et il sait d'ores et déjà qu'il a été stupide de poser la question parce qu'il en connait déjà la réponse. "Like I didn’t show you it’s all forgiven already… Twice." Mais bien malgré lui, il sent une vague de soulagement s'abattre sur son coeur, et il sourit d'autant plus en accueillant les lèvres de Riley contre sa pommette. "Damn right..." marmonne-t-il, pas peu fier de la nuit qu'ils ont passé ensemble. "I’m sorry too, it was stupid and I didn’t mean a single word. Let’s never be stupid again, alright?" Il hoche la tête, il pense que c'est une superbe idée. "Alright." Ce serait si simple, de décider de ne plus jamais se laisser emporter par ses émotions, de décider de ne plus jamais être stupide, de décider de ne plus jamais avoir peur. Peur de quoi? Peur de la facilité avec laquelle il s'abandonne avec Riley, peur des sentiments contraires qui l'agitent quand il la voit le regarder ainsi, avec toute la tendresse et l'amour du monde - et si Lee ne manque pas de la première à son égard, il a l'impression frustrante que son amour pour elle ne va pas assez loin, et qu'il peut forcer, essayer, l'étendre autant qu'il veut, ce ne sera jamais suffisant. Il ne sera jamais suffisant.

Ces pensées se dissolvent sous les mains de Riley, ce cocon de chaleur et d'affection dans lequel elle l'enveloppe, ses doigts se frayant dans ses cheveux et sur sa peau, la caressant avec lenteur. Lee ne s'octroie pas assez de moments comme ça, et il adore particulièrement s'inventer flemmard auprès de Riley, se laisser aller avec elle pour un peu de repos. "Let’s just spend all day in bed instead. I haven’t had enough of you. Who needs to get up and do stuff anyway? - Certainly not me... - I like it better here." Et Lee de sourire contre ses lèvres, répondant à son baiser avec douceur et tendresse, laissant son bras se refermer autour d'elle pour presser son corps nu contre le sien. Riley a le talent effarant de lui permettre de se détendre d'une caresse, d'un baiser, d'un regard; ses doutes et ses inquiétudes et ses peurs fondent comme neige au soleil lorsqu'elle l'embrasse comme ça, et lui rappelle que la vie peut être douce et clémente, tendre comme un baiser paresseux et délicat de bon matin.

Lee se détache seulement pour mieux la regarder, un fin sourire sur les lèvres, ses yeux fouillant les siens sans s'en lasser. "Riley," murmure-t-il d'une voix rauque, son souffle s'échouant contre ses lèvres. "You are amazing." Il la pousse un peu en arrière, la faisant se rallonger sur le lit et se penchant au-dessus d'elle grâce à son coude enfoncé dans le matelas près de la tête de Riley, son autre main descendant lentement sur ses côtes, sa hanche, caressant sa peau sous les draps avec une langueur familière et confortable. "Thank you for being you. Please never change." Il laisse ses lèvres glisser sur sa joue, sa mâchoire, y traînant une lente ligne de baisers qui remonte jusqu'à son oreille, puis retourne dans son cou. "I could never get enough of you." Il presse son nez contre sa gorge, laisse sa barbe se frotter contre sa peau et son corps se coller au sien, irrépressiblement attiré par elle sous les draps. "I'll never be stupid again," ment-il sans le savoir à même sa peau, fermant les yeux pour se perdre brièvement dans ce moment hors du temps et parfait.

TW:niaiserie et mention de tentative de suicide

Il est si simple pour Riley d’être elle-même, de mettre derrière elle tout ce qui surcharge ses pensées, quand Lee l’entoure de ses bras et l’embrasse avec autant de douceur, qu’elle peut sentir sa peau nue contre la sienne et sa chaleur l’envahir. Tout est relayé au second plan, et elle s’abandonne volontiers à sa tendresse pour n’être plus que la Riley de Lee, celle qu’elle voudrait toujours être - et qu’elle a toujours voulu être, finalement, sans savoir que ce serait auprès du sorcier qu’elle trouverait cet amour tant convoité. "Riley." Elle papillonne doucement, en sentant son souffle s’écraser sur ses lèvres, une main redescendue à la naissance de son cou pour pouvoir caresser sa mâchoire de son pouce. "Hm?", fait-elle à peine entendre, presque une expiration alors qu’elle suit le corps de Lee pour s’allonger sous lui sans réticence. "You are amazing." Elle frissonne sous sa main, une sensation pourtant familière mais qui est toujours ressentie comme s’il la touchait pour la première fois avec cette langueur et délicatesse qui lui sont propres. Elle n’a eu que peu d’amants, mais elle saurait reconnaître entre mille le toucher de Lee - il n’y a que lui pour la faire fondre si facilement sous ses doigts et sous ses lèvres. "Thank you for being you. Please never change." Son coeur enfle dans sa poitrine, au même rythme que son sourire, sous les baisers tendres du sorcier contre son visage et sa gorge, offerte sans même avoir à y réfléchir, lorsqu’elle ouvre le cou en enfonçant la tête dans l’oreille. Et dans cette même chorégraphie silencieuse, elle replie une jambe contre son flanc pour être au plus près de lui, l’étreindre naturellement avec tout son corps.  

"I could never get enough of you. I'll never be stupid again." Aussi simplement qu’ils ont pu se séparer, Lee soude à nouveau le creux dans sa cage thoracique, laissé béant par leur ridicule dispute. Tout devrait être aussi facile que dans ces moments suspendus dans l’espace et le temps, où Lee la fait se sentir importante et en sécurité, lui donne un semblant de repères auxquels elle s’accroche désespérément.
Riley presse sa cuisse contre sa hanche pour qu’il glisse parfaitement sur elle, qu’elle puisse sentir l’entièreté de son corps contre le sien et s’y fondre sans gêne. Elle enfonce sa tête dans son cou, y fermant les yeux en caressant la peau de son dos du bout des doigts avec un soupir de bien-être. "Lee… You’re a lot of things." La liste de toutes les choses qui le rendent exceptionnelles est bien trop longue - pourtant, elle s’y attelle sans mal, comme une évidence qui glisse sur sa langue tandis qu’elle vient embrasser son cou. "Gentle, handsome, souffle-t-elle, chaque mot lui échappant entre deux baisers contre la chaleur de sa beau, alors qu’elle remonte progressivement ses lèvres près de son oreille, poursuivant jusqu’à sa mâchoire. "brave, smart, caring, genuine… but stupid? No." Leur dispute l’était - Lee, lui, ne l’a jamais été, pas un seul instant.

Riley revient contre ses lèvres, ses bras refermés désormais autour de sa nuque, son pied caressant doucement le haut de sa cuisse. "Had life gave up on me, I would have never met you. And that would have been really stupid. I’m happy it didn’t." Elle le dit simplement, presque avec légèreté, avec un faible sourire, parce qu’elle ne s’en est jamais cachée - et que les longues cicatrices sur ses avants bras la trahissent sans qu’elle ait besoin de révéler quoi que ce soit. Des deux, elle est assurément la plus stupide ; et elle s’est promis, il y a longtemps, qu’elle ne le serait jamais plus. Pas à ce point. "I love you." Alors elle chasse sa stupidité en lui soufflant ce qui est criant dans ses gestes et dans son regard, pour revenir l’embrasser langoureusement, une main refermée dans ses cheveux.

tw: suicide mention

Leurs corps sous les draps sont confortablement installés et calés l'un contre l'autre, habitués à se retrouver et à s'étreindre maintenant. Lee aime beaucoup redécouvrir cette familiarité avec Riley, comme si leur dispute n'était jamais arrivée, et que leur relation n'était pas rythmée de ces notes amères et destructrices, qui les laissent séparés et malheureux quoiqu'ils en disent. Il y a peu de gens avec qui il est à l'aise comme ça, avec qui il s'abandonne complètement sans honte ni réticence: il sait que Riley ne lui fera jamais, jamais de mal, et cette certitude est incroyablement rassurante.
Il ferme les yeux, profitant de son odeur et de son corps, souriant en sentant le visage de Riley se caler contre sa gorge, ses mains caresser la peau de son dos avec légereté. "Lee… You’re a lot of things. Gentle, handsome, brave, smart, caring, genuine…"  Elle ponctue chaque mot d'un baiser, qui réveille en lui un émoi bien en deçà de l'effet que lui font les adjectifs qu'elle utilise pour le décrire. Réalisé qu'on est aimé ainsi, vu ainsi par autrui... c'en est presque terrifiant, mais aussi terriblement satisfaisant. L'amour de Riley en est presque tangible, ses bras chaleureux se refermant autour de lui comme si ils étaient bien réels, l'enfermant dans un cocon d'amour et de bonheur qui allège légèrement le poids de toutes les horreurs auxquelles ils sont confrontés au quotidien. "But stupid? No." Lee n'en est pas convaincu, mais donnerait aveuglément raison à Riley en toutes affaires en cet instant précis, surtout lorsqu'elle revient l'embrasser avec tant de douceur, le faisant fondre à son contact.

"Had life gave up on me, I would have never met you. And that would have been really stupid. I’m happy it didn’t." Lee expire en l'entendant, notant son léger sourire avec tristesse. Elle s'en est jamais cachée, et encore moins à lui, lui demandant même de tatouer sa peau striée de cicatrices des fleurs de son choix - Lee s'en souvient comme si c'était hier, et se souvient aussi que c'est ainsi qu'ils se sont rapprochés, jusqu'à en finir là. "I'm happy too," murmure-t-il contre sa bouche, sincère. Une vie sans Riley ne serait que la moitié d'une vie: personne ne l'a jamais fait se sentir ainsi, aimé et chéri, apprécié peu importe les circonstances, à la fois désiré et attendu. "I love you." Sa déclaration finit contre les lèvres de Lee, les emmenant dans un long baiser languide et lent, réveillant en Lee un désir inattendu en cet instant précis.
Elle l'aime. Il le sait, elle n'a même pas besoin de le lui dire, quoiqu'elle l'ait déjà fait par le passé; Lee ne lui a jamais maladroitement répondu, pas comme ça en tous cas, préférant ses gestes parler pour lui et ne voulant pas parfaitement mentir - ses doutes quant à ses sentiments pour Riley l'ont toujours habité, infestant son coeur de leurs murmures déroutants et rongés d'anxiété sans pitié. Même si il a pu surprendre quelques tristesses dans le regard de Riley, elle ne s'en est jamais formalisée, en apparence du moins - Lee se dit qu'elle avait peut-être trop peur de le perdre.

Et elle l'a perdu, pour des raisons stupides, Lee se reposant à chaque fois dessus pour justifier la moindre distanciation, amener des ruptures aussi douloureuses qu'inutiles entre eux. Quoiqu'elle en dise, il est stupide. D'autant plus quand il se détache, frottant son nez contre le sien, lui jetant un regard doux et un peu perdu, un "Riley" soufflé contre sa bouche pour attirer son attention. "Riley, I love you too." Parce qu'il veut être avec elle, et être aimé par elle, pour tout le temps qu'ils ont à venir, peu importe les incertitudes et les doutes qui l'agitent parfois (ce ne sont que des passades), peu importe aussi le futur mouvementé et incertain dont ils ont hérité en devenant des résistants. "I love you," répète-t-il, comme une formule magique qui apporterait solution à tout, revenant l'embrasser avec plus d'ardeur qu'avant, avant d'avidement recouvrir son visage de baisers rapides mais tendres, magnifiant chaque trait de ses lèvres, revenant à son cou et sa clavicule et sa gorge et ses épaules ensuite. "I love you." C'est comme si il ne pouvait plus s'en passer de le dire, de se le répéter jusqu'à s'en convaincre lui-même, ses mains retournant à leur exploration aveugle de son corps sous les draps, la pressant contre lui tout en la caressant avec une passion rare.