BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 amour, gloire et beauté (quon)

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amour, gloire et beauté
mai 2007 | @quon wang


Il faudrait à Mengwu une troisième main pour ouvrir la porte de l’immense appartement magiquement aménagé que se partage la fratrie Wang dans le quartier chinois, à cet instant, alors que ses deux bras sont bien occupés. En tout renfort, il réussit à sortir péniblement sa baguette de son jeans pour tourner la poignée, ouvrir la porte et lui libérer le chemin jusqu’à l’intérieur. « Quon ! Viens m’aider ! », qu’il appelle afin que son cadet comprenne qu’il est hors de question de le laisser avec tout ça. Surtout parce qu’il craint bien de tout échapper au sol, s’il fait un mouvement trop brusque. Même se débarrasser de ses baskets semble une tâche risquée, alors que s’il y a bien une règle à respecter, dans cette maison, une seule, c’est bien d’enlever ses chaussures crasseuses à l’entrée.
Il réussit, bien sûr, mais pas sans guetter ses paquets, ni sans craindre que tout chute.

Le sorcier réussit à se rendre de justesse jusqu’à la cuisine, au son de carton qui menace de se rompre sous une pile massives de burgers all dressed. « Je n’ai pas osé lui dire qu’on était que deux », déclare-t-il en déposant les quatre lourds sacs de papier sur la table, puis le plateau de carton où quatre verres remplis à ras bord de Coca (pas diète) trônent et débordent jusque sur ses mains. Un petit claquement de langue dégoûté et il va se laver les mains à l’évier, laissant à son cadet le plaisir de séparer tout ce qu’il a ramené de son expédition au resto moldu. Soit, quelque chose comme deux burgers avec frites pour lui, et tout le reste pour l’autre. Mengwu a un appétit raisonnable, mais Quon est plutôt du genre trou sans fond, vortex capable d’avaler tout un buffet à volonté sur le simple principe qu’il est à volonté. Son aîné ne peut pas lui offrir du Burger King à volonté, mais il peut au moins lui en amener assez pour combler son appétit le temps de quelques heures. Ou juste de quelques épisodes en rafale de The Bold and the Witch et de l’autre feuilleton qui vient d’apparaître sur les ondes cristal, Reign, à propos d’une dynastie sorcière prête à tout pour écraser ses adversaires en affaires, en amour et tout le bataclan.
Il ne fait pas non plus très bien la différence entre tous les feuilletons qui passent sur la troisième chaîne des ondes cristal, mais il s’est engagé à se mettre à jour. Au moins une fois. Pour toutes celles où Quon accepte de parler pendant des heures de Quidditch, alors qu’il est définitivement pas aussi mordu de ce sport que Mengwu. Et peut-être aussi parce qu’il a l’impression de ne pas avoir passé de vrai temps avec son frère depuis une éternité, que celui-ci lui échappe peu à peu.
L’impression que tous et toutes lui échappent, en fait, qu’importe le nombre de fois où il brasse et lance ses tuiles de mah-jong, peu importe tout ce qu’il fait, qu’il travaille bien, pendant des heures, qu’il soit derrière eux ou absent.

« Va falloir que tu me fasses un cours, qu’il déclare en se séchant les mains, puis se dirigeant au salon où l’autre frère a tout installé pour la soirée. J’ai oublié la moitié des noms de tout le monde. » Il n’est pas certain de savoir quels personnages sont dans quel feuilleton, c’est dire...
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« Quon ! Viens m’aider ! » Quon grogne en entendant la voix de son frère provenant de l'entrée. "Une seconde!" Il repose sa boule cristal pour le rejoindre - toujours un problème pour lui de l'installer correctement afin de pouvoir en partager l'image avec autrui, Jordan est bien meilleure avec les réglages un peu fourbes de l'objet - dans la cuisine alors que Mengwu est en train de déposer le carton débordant sur la table qui trône au centre de la pièce. Quon a bien de la peine pour calmer son excitation et son impatience et s'approcherait presque en sautillant. « Je n’ai pas osé lui dire qu’on était que deux. - Parfait!" Ils ne sont que deux mais vu la taille de l'estomac de Quon, et sa capacité à s'empiffrer même quand il est rempli, autant viser large.
Quon commence à trier leur commande, mettant de côté tout ce qu'il a demandé Mengwu de prendre pour lui (il pensait sincèrement que Mengwu finirait par l'arrêter dans sa longue liste énoncée à voix haute et, comme il ne l'a pas fait, Quon ne s'est pas arrêté; il a peut-être poussé la blague trop loin et vu trop gros mais peu importe) des deux misérables burgers et frites de son frère aîné.

Quon est occupé à décrypter l'un des tickets inclus dans leur commande et tourne vivement la tête vers Mengwu quand il reprend la parole: « Va falloir que tu me fasses un cours. » Un énorme sourire s'invite sur ses lèvres tandis qu'il lui emboîte le pas, faisant flotter d'un coup de baguette leur  nourriture derrière lui. « J’ai oublié la moitié des noms de tout le monde. » Quon est ravi: il n'y a rien qu'il aime plus que parler de ses séries favorites, surtout TBTW. Il a été plutôt surpris quand Mengwu lui a proposé cette soirée de bingewatching et de fast-food, et une partie de lui ne peut pas s'empêcher de penser qu'il a quelque chose derrière la tête. Mais peu importe: grâce au nombre incalculable de nuggets et de Whooper qu'il va s'enfiler pendant les heures à venir, Quon est tout disposé à s'ouvrir un tant soit peu à son frère. "T'inquiète, frérot, je t'expliquerai tout." Même si il regarde ses émissions religieusement, Quon s'avère très vite pipelette face aux scènes les plus cringe ou les épisodes qu'il a déjà vu trois fois. "Et dans quinze minutes, c'est rediffusion du premier épisode de Reign avant le deuxième épisode! Et après six épisodes de TBTW. Bon, c'est la saison deux, c'est pas la meilleure, mais ça va être trop bien."

Il est complètement extatique en faisant se déposer délicatement leur festin sur la table basse en face du canapé, avant de s'y asseoir dans un lourd soupir. Il a passé la journée à courir partout en ville pour faire des courses pour l'appartement et pour Sen (pourquoi a-t-elle besoin d'une agrafeuse magique? il a l'impression d'aller lui en chercher une tous les mois) et il a les jambes gourdes à force d'avoir trop abuser de son vélo.
Ils ont quelques minutes avant le début du programme et Quon en profite pour sourire à son frère et lui envoyer un léger coup dans l'épaule. "Pourquoi tu fais cette tête? Toujours si sérieux." C'est bien pour ça qu'ils fonctionnaient si bien, tous les deux, quand ils travaillaient encore ensemble. "On va passer une super soirée, Mengwu, promis. Bon, d'accord, ce n'est peut-être pas aussi palpitant que la cinquième rediffusion du match Irlande-Bulgarie de 94, mais quand même." Quon a écouté Mengwu parler des prouesses de Viktor Krum pendant environ un millier d'heures et roule des yeux à ce souvenir. "Will they? Won't they? Qui sait? Personne! Moi je trouve ça terriblement excitant."
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La cadet le rassure : il se fera son guide dans cette soirée chargée, où ils ont le plan pieux de regarder huit - Wei le veille depuis sa tombe, h u i t - épisodes en tout des deux séries, la nouvelle et l’ancienne. Une part de lui est déjà perdue, et un peu découragée, de la chose, alors qu’il a lui-même proposé ce plan. L’autre part est ravie de passer du temps avec son frère… et peut-être aussi de déconnecter son cerveau, un peu. De se poser, de rire et de manger sans penser à tout le reste. Ainsi, lorsque Mengwu prend sa propre place dans le canapé, c’est avec le même soupir profond de contentement et de fatigue que celui de Quon.

Un coup d’épaule de la part du Wang : « Pourquoi tu fais cette tête? Toujours si sérieux. En réponse, l’aîné passe sa main devant son visage et lorsque celui-ci est révélé à nouveau, un immense sourire aussi faux et exagéré que possible a remplacé son habituelle expression calme. On va passer une super soirée, Mengwu, promis. Bon, d'accord, ce n'est peut-être pas aussi palpitant que la cinquième rediffusion du match Irlande-Bulgarie de 94, mais quand même. C’est un vrai truc, le Quidditch, qu’il marmotte, faussement piqué, comme si ça avait une quelconque importance. Will they? Won't they? Qui sait? Personne! Moi je trouve ça terriblement excitant. Toi. Toi, tu sais », semble presque accuser Mengwu, alors que si son frère lui reproche avec amusement de l’avoir soumis à cinq rediffusion du match de légende de 1994, ce n’est que pour mieux ne pas parler du fait qu’il a probablement vu quatre fois chaque épisodes de TBTW. Minimum. Et tout comme le Straw sandal et ses rediffusion de vieux matchs de Quidditch, il sait très bien ce qui arrivera et ça ne l’empêche pas d’apprécier la chose tout autant.
Lui, c’est quand même vraiment quelque chose, au moins.

Les jambes croisées en tailleur sous lui, Mengwu tend le bras vers la table basse et pêche son premier burger, qu’il développe de son papier pour enfin le révéler. Le BK, ce n’est pas son repas préféré, mais à l’occasion, il doit avouer que ça fait envie. L’odeur réussit à lui mettre l’eau à la bouche et à faire gargouiller audiblement son estomac. « Mange, ça va être froid, qu’il dit sans même y penser, réflexe de grand frère qui veille sur le plus jeune. De toute façon, il n’y a qu’à regarder Zhang et on a tout un feuilleton, pour quand on n’aura plus d’épisodes à regarder. Les affaires amoureuses de son jumeau cosmique ont toujours semblé bien mystérieuses pour le Wang, effaré par la facilité de son frère à charmer avec des méthodes… gênantes. C’est ce qu’il peut dire, le plus poliment. Ça m’étonne qu’il n’existe pas un truc sur une famille du crime organisé. La bouche immobilisée au-dessus de son burger, alors qu’il s’apprête à y mordre à pleines dents, il pose une dernière question à Quon, un sourcil interrogateur haussé : Ou ça existe ? »


Dernière édition par Mengwu Wang le Mar 15 Sep - 1:48, édité 1 fois
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« Toi. Toi, tu sais. » Et Quon de rire, l'air ravi, en l'entendant. "Hehe, oui, moi, je sais," fait-il d'un air malin. C'est plus fort que lui: il ignore pourquoi mais il adore cette série et a déjà regardé chaque saison au moins trois fois, et ses épisodes préférés... autant ne pas compter le nombre de fois qu'il les a regardés, analysés, commentés avec Jordan. Il y a juste quelque chose de tellement libérateur pour lui, de se focaliser sur les histoires fictives et improbables d'une dizaine de personnages, s'imaginer leurs vies et leurs questions pourtant bien stupides - ce n'est pas comme la réalité, qui est injuste et malvenue, et vous coupe l'herbe sous les pieds à la moindre occasion. Non, TBTW, c'est du génie et Quon se gorge volontiers de tous les détails, toutes les préfigurations, tous les parallèles qui se construisent au fil des épisodes; et il s'imagine volontiers une vie similaire, où tout ce qui va arriver laisse des indices et où tout peut être prévu et attendu sagement.

Rien que d'y penser, Quon se penche déjà sur sa boule cristal pour commencer à la régler et la synchroniser avec le miroir magique qui fait face au canapé. « Mange, ça va être froid. » Quon grommelle, repose sa boule cristal pour s'emparer de son premier burger, obligé par le ton pressant de son grand frère. L'odeur a bien vite raison de son air bougon et il mord dedans avec appétit et sans hésitation. « De toute façon, il n’y a qu’à regarder Zhang et on a tout un feuilleton, pour quand on n’aura plus d’épisodes à regarder. » Quon rit un peu, la bouche pleine, et manque de s'étouffer. "Putain oui- enfin je veux dire, oui, juste oui." Difficile de jurer devant Mengwu sans se sentir coupable.

Il parvient à avaler à grand mal et reprend une autre bouchée encore plus large que la précédente - en plus de manger beaucoup, Quon mange vite et comme si il ne s'était pas assis à table depuis des jours à chaque fois. « Ça m’étonne qu’il n’existe pas un truc sur une famille du crime organisé. » Il tourne vivement la tête vers Mengwu, intérêt piqué. « Ou ça existe ? » Quon secoue véhément la tête en avalant son énorme bouchée sans mâcher. "Non, mais ça, Mengwu, c'est une super idée!" Il repose son burger pour s'asseoir en tailleur sur le canapé et se tourner vers son frère, enthousiasmé. "T'imagines? On pourrait tellement l'écrire, il faudrait juste aller la proposer à la BCBC ou je sais pas quoi. On pourrait se faire des milliards, ça se vend comme des petits pains les séries comme ça en ce moment! J'ai même lu dans le Prophet qu'ils allaient ajouter une chaîne dédiée à ça." Il hoche la tête, soudainement excité. "Bon, après, faut pas se mentir: faudrait pas que ce soit trop ethnique... merde, attends- enfin je veux dire, purée, attends."

Il saute sur sa boule cristal et finit de la régler sur le miroir où clignote une image un peu floue. Quon passe sa baguette à la surface de la boule cristal jusqu'à ce que l'image se stabilise puis soupire de contentement en reposant sa baguette sur le canapé à côté de lui. "Oui, non, c'est bon, c'est encore la pub. Je disais..." Il reporte ses grands yeux noirs vers son frère. "C'est une super idée, ça, Mengwu! Je crois qu'il y a des concours, parfois, ils cherchent des idées et tout, ce serait trop l'occasion, t'en penses quoi? Bon, en revanche, on n'en parle pas à Zhang, ça finirait en porno - tu sais, genre, une série mais que avec des scènes de cul... Je t'explique, je connais un sort, il permet d'accéder à des ondes cristal, euh, bon, je vais pas dire illégales, mais, voilà. Et il y en a une, c'est du porno toute la journée. Attends, je te montre!" Il s'empare de sa baguette avec un air ravi, content de passer du temps avec son frère.
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Mengwu attaque son propre premier burger avec satisfaction, retrouvant avec quand même un certain plaisir le goût du fast food. Encore meilleur que dans son souvenir, et juste assez pour le combler jusqu’à la prochaine soirée. « Non, mais ça, Mengwu, c'est une super idée! » Ses yeux se plissent légèrement, sous l’enthousiasme de Quon, craignant d’abord que celui-ci soit tout à fait en train de se moquer de lui et que des séries sur le crime organisé, il en existe déjà une dizaine. Mais non, même pas, et ça il le comprend alors que le cadet propose qu’ils l’écrivent (?), la proposent à la BCBC (??) et qu’ils se fassent des milliards (???) avec le projet. Mais lui… mais lui il posait seulement une question, hein, il n’avait rien d’autre en tête. Chaque bouchée prise est mâchée avec prudence, entrecoupée de frites et de gorgées de Coca, dans cette interrogation silencieuse qui ne cesse pas.

Il réussirait presque à le convaincre, avec son idée de concours, si la conversation ne prenait pas un tournant bien dangereux au fil du monologue de Quon : « [...] Bon, en revanche, on n'en parle pas à Zhang, ça finirait en porno - tu sais, genre, une série mais que avec des scènes de cul… Je, hum - Je t'explique, je connais un sort, il permet d'accéder à des ondes cristal, euh, bon, je vais pas dire illégales, mais, voilà. Et il y en a une, c'est du porno toute la journée. Quon, c’est- Attends, je te montre! » Il n’a pas le temps d’intervenir que déjà Quon a lancé le sort sur la boule de cristal et qu’au lieu des sages publicités de l’ASAP pour tous les nouveaux produits estampillés du précieux symbole de l’organisation, apparaisse une rencontre très peu, pas professionnelle, et très euh, imagée, entre euh, deux personnes, qui euh, semblent très, très, très, heureuses de se voir, le tout sur un fond musical, euh, très, euh, gémissant. Le Wang manque de s’étrangler avec sa bouchée, son air catastrophé parfaitement adapté à la situation alors qu’il est en train de manquer d’air et qu’il imagine Sen, de toutes les personnes vivant sous ce toit, arriver au milieu du salon au moment M. où deux personnes - ou plus ??? - s’emboîtent fort joyeusement dans la boule de cristal de son frère. Et dans le miroir. Du salon. En grand écran.

« Ch-change ça ! », qu’il réussit à articuler, la bouche à moitié pleine et la poitrine douloureuse de son étranglement soudain. Mengwu se rue sur la baguette de Quon, la sienne étant soigneusement hors de portée de ses mains graisseuses de burger frites, sans réussir à la lui prendre des mains. Il réussit par contre à diriger le poignet du cadet de façon à ce que la pointe du bois effleure la surface de la boule de cristal et que les ondes clandestines s’effacent, reviennent à celles précédentes bien plus convenables.

Il recule soudain, une fois l’acte fait, choqué de sa propre impulsivité. Son burger s’en est échoué sur la table, ouvert en quatre morceaux à même le bois verni, balancé par l’urgence. « J-je comprends le principe, de, de ça, le, la porno, le sexe, je vois, c’est pas, il a tellement chaud, le visage entièrement rouge (il a failli s’étouffer), du cou aux oreilles (il est tellement gêné), pas nécessaire de me montrer ça ici, là, maintenant, là. » Le regard qui court avec alerte jusqu’à la cuisine, l’entrée du salon, comme si Sen ou Chen allaient soudainement en jaillir. Ou qu’ils y étaient cachés depuis tout ce temps. Et maintenant, en plus de la gêne, et de l'angoisse, il y a la honte d'avoir réagi si vivement à un truc aussi con que du sexe (alors qu'il a 32 ans, Merlin, pas 12, et qu'il sait c'est quoi, qu'il en a déjà eu), et d'avoir peut-être gâché la soirée qu'il voulait légère avec son frère. « D-d-désolé. »
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Quon sourit largement en regardant l'image se brouiller sur le miroir puis laisser apparaître, au coeur de l'action, la diffusion actuelle de la chaîne porno dont il a récupéré le sort il y a quelques mois. Pendant un bref instant, les deux frères regardent l'écran en silence, Quon essayant de comprendre un peu ce qu'il se passe avant de se tourner vers Mengwu pour lui faire part de ses observations; mais quand il tourne la tête vers son frère, celui-ci lui saute dessus soudainement. « Ch-change ça ! - Mengwu, qu'est-ce--" Quon grogne mais se laisse faire, comprenant que son frère vise sa baguette, et le laisse désenchanter la boule cristal en gémissant de douleur à cause de son poignet endolori par les gestes brusques de son frère. "Woah, chill," marmonne-t-il, un peu vexé et blessé, en se renforgnant et se massant son articulation douloureuse et en jetant un regard incertain à Mengwu. Est-ce que Mengwu est en train de lui faire une Bao?

Non, c'est ridicule. Mais quand même... il n'a jamais vu Mengwu réagir comme ça ou en tous cas, pas envers lui, et ses grands yeux en auraient presque l'air paniqués. « J-je comprends le principe, de, de ça, le, la porno, le sexe, je vois, c’est pas, pas nécessaire de me montrer ça ici, là, maintenant, là. » Quon fronce les sourcils en observant Mengwu regarder autour d'eux avec angoisse. Oui, bon, c'est vrai que ça aurait été gênant si Sen et Chen étaient entrés dans la pièce, mais bon, il aurait changé de chaîne et il est sûr qu'ils auraient fini par en rire eux aussi. C'est pas un petit bout de fesse qui les aurait choqué, si?
Quon fait un peu la moue, déçu peut-être par cette impression de rejet catégorique de la part de Mengwu, mais ses traits s'ouvrent de nouveau très rapidement en l'entendant: « D-d-désolé. - Mais non, Mengwu, mais enfin, c'est moi qui suis désolé!" Il voit bien que son frère est perturbé et il relâche son poignet qui se sent déjà mieux pour lui envoyer un léger coup dans l'épaule. "T'es tout pâle, mange un truc. T'inquiète, c'était juste pour rire, je pensais pas que t'allais réagir comme ça..." Il lui offre un sourire encourageant. "Tu sais, la madame, elle avait pas mal hein, c'était des bruits de plaisir, t'en fais pas pour elle," plaisante-t-il en lui donnant un nouveau léger coup avant de le pousser en avant vers le reste d son premier burger sur la table. "Il avait l'air nul, ce porno, de toutes façons." Une petite pause, un regard en coin alors que lui-même va chercher son verre de Coke pour l'amener à ses lèvres. "Ça va, grand frère?"
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Ses yeux sombres avisent bien le geste de Quon qui se masse le poignet. Parce qu’en plus, dans son énervement, il l’a blessé. Ça ne l’aide pas à se sentir à peu près aussi bien qu’une crotte de chien, à l’instant, qu’importe que son frère s’excuse à son tour, avec tant de sincérité qu’il lui est impossible de penser qu’il dit ça uniquement pour tenter de rattraper le coup. Impossible de penser qu’il lui en veut, même s’il a été brusque ; et prude ; et effarouché par pas grand chose, somme toute, autant par la perspective d’être surpris dans quelque chose d’interdit que dans quelque d'intime.

« T'es tout pâle, mange un truc. T'inquiète, c'était juste pour rire, je pensais pas que t'allais réagir comme ça... Comment fait-il pour être pâle alors qu’il a si chaud ? Qu’il a l’impression d’avoir le visage entièrement en feu ? Tu sais, la madame, elle avait pas mal hein, c'était des bruits de plaisir, t'en fais pas pour elle. Je sais », qu’il claque un peu trop vite. Ce n’est pas comme s’il n’avait jamais… ne savait pas… enfin, pas besoin d’être Zhang et Quon pour savoir, hein, il sait, voilà.
Même si ça fait longtemps. Même s'il y pense très peu. Même si ça le fait se sentir un peu cassé.
Une légère poussée sur son épaule, le regard planté sur le burger éventré, qui soudainement ne lui fait plus du tout envie. « Il avait l'air nul, ce porno, de toutes façons. »
Ça lui fait une belle jambe, tiens.

Mengwu attrape son propre Coca, tire une grande gorgée fraîche du liquide pétillant et sucré de la paille, y cherchant un peu d’énergie. Il est supposé tenir toute la soirée et la nuit. Ça ne va pas le faire, s’il s’énerve pour si peu. Surtout qu’il y a probablement masse de scènes litigieuses (mais approuvées par le gouvernement) dans ce qu’ils s’apprêtent à binge watcher. « Ça va, grand frère? Un petit hochement de tête silencieux et la voix redevenue plus calme chuinte : Ça me met mal à l’aise, c’est tout. » Il ne sait pas comment expliquer son malaise avec l’étalage de l’intimité. Ne sait même pas d’où ça lui vient, cette réaction épidermique. Ne pourrait pas définir la gêne, plus que le dégoût, devant la sexualité lorsqu’elle se retrouve exposée. Même lors de ses bien rares relations amoureuses, Mengwu n’a jamais été démonstratif. C’est privé, c’est tout. Comme tout le reste de ses sentiments. « Je ne voulais pas te faire mal », et il n’avait pas non plus envie que s’il lui demande de changer de poste, il décide plutôt de projeter la boule de cristal sur l’entièreté du mur du salon et en augmente le volume à fond, pour jouer encore plus de son malaise. Mengwu est généralement celui le plus à l’abri des farces du cadet, pour le peu de divertissement qu’il offre lorsque pris au piège des blagues, mais il n’a pas non plus envie de tenter le diable.

« Et je ne suis pas d’accord, dit-il prudemment en réassemblant les morceaux de son burger, vérifiant à chaque fois qu’il n’y a pas trop de poussière sur chaque pièce du casse-tête. Au top de l’hygiène alimentaire. C’est sûr qu’ils accepteraient des gens “ethniques” pour jouer les méchants, dans notre série. » Le sourire, le regard, un peu timides, alors qu’il tente de revenir au programme principal, et à quelque chose de sécuritaire. De reprendre cette bonne humeur précédente.
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Quon a fait une bêtise, mais il ne sait pas trop laquelle, et à quel point elle est sérieuse: c'est toujours difficile de jauger avec Mengwu. C'est pour ça que sa réaction brusque et violente l'a choquée, et qu'il a peur de définitivement avoir froissé son frère - l'idée que Mengwu puisse lui en vouloir est entêtante et le gêne au plus haut point. Si Quon sait qu'il peut chahuter avec Bao, dire des horreurs à Zhang, minauder avec Jie, s'échanger des gossips à n'en plus finir avec Feng, il a du mal à réellement cerner les limites de Mengwu, malgré tout le temps qu'ils ont pu passer ensemble. C'est peut-être parce que lui ne lâche rien, et le prive même de ses réactions les plus réjouissantes - raison pour laquelle Quon ne l'a jamais embêté plus qu'il n'en faut, alors que ses autres frères et soeurs ont toujours eu droit à la totale, Chen compris. Mengwu hoche la tête, mais ne le regarde toujours pas, ce qui ne rassure son frère qu'à moitié. « Ça me met mal à l’aise, c’est tout. » Si il ne comprend pas vraiment ce qu'il y a de malaisant à deux personnes consentantes qui se rentrent dedans, Quon n'est pas du genre à juger ce genre de choses quand elles viennent de son frère - il sait que Zhang se serait emparé de cette information avec plaisir, mais il n'est pas Zhang, peu importe combien il aimerait parfois. "Je suis désolé," répète-t-il d'une voix douce, espérant que son grand frère sait qu'il est sincère.

« Je ne voulais pas te faire mal. » Quon secoue la tête aussitôt, avec véhémence. Son poignet est encore un peu endolori mais rien de grave, ça l'a juste surpris sur le coup. "T'inquiète, je suis fait en acier moi, tu m'as pas fait mal." Et pas question de lui laisser croire qu'il lui en veut - Quon sait qu'il détesterait être dans cette position avec Feng ou Jie, avoir eu l'impression de les blesser même en étant trop brusque, même sans faire attention. « Et je ne suis pas d’accord. C’est sûr qu’ils accepteraient des gens “ethniques” pour jouer les méchants, dans notre série. » Quon rend son sourire à Mengwu, s'emparant de cette opportunité avec grand plaisir. "Mais oui, c'est sûr, bien évidemment que t'as raison! C'est toujours comme ça de toutes façons, surtout dans les séries américaines. C'est un peu mieux ici, mais bon, à peine. L'autre fois, j'ai vu un film, et il y avait un personnage, c'était genre le vieux chinois qui apprenait au garçon à faire du kung-fu mais je te jure l'acteur il avait un nom coré-- attends, ça commence!" Il tape dans le bras de Mengwu à plusieurs reprises avant de se tourner tout à fait vers l'écran, des grands yeux excités comme si il n'avait pas vu le générique de TBTW une centaine de fois déjà. "Mengwu, ça commence!" répète-t-il. "Ce générique est génial."

Avec des yeux brillants, Quon regarde des prises de vue absurde de Londres, des plans abstraits de mains et de regards, sur le fond d'une musique entraînante et joyeuse. "Je sais plus c'est par quel épisode que le marathon commence," admet-il en jetant un coup d'oeil à Mengwu. "Mais je crois que c'est la saison deux. Bon, tu te souviens un peu, rapidement, hein, quand même? Il y a deux familles et, euh." Il fronce les sourcils. "Beaucoup de choses. Des gens qui s'aiment alors qu'ils ne devraient pas, des relations secrètes, d'autres qui sont percées à jour, des conflits incessants, des mariages inattendus - il y a toujours des mariages inattendus -, de la trahison, et si c'est la saison deux... pfew, ils savent pas ce qui les attendent parce que, boy, quand je te dis que c'est la guerre dans la saison trois..." Et il éclate d'un rire ravi, bien content que ce genre de choses n'appartiennent qu'à la fiction et non à la réalité.
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Fort heureusement pour tout le monde, Quon bondit sur la perche tendue par son aîné afin de changer de sujet et de revenir à quelque chose de suffisamment inoffensif. Et cette fois, il n’interrompt absolument pas son petit frère, trouvant dans son babillage un doux réconfort, alors qu’il mord dans son burger reconstitué (et désormais froid). Une assurance que l’autre ne le déteste pas, ne le craint pas, ne lui en veut pas d’être ce qu’il est. Un peu cassé, un peu étrange, un peu (trop) secret, aussi plein d’étrangetés que les autres, de fêlures bien mal réparées.

L’autre s’interrompt en pleine description de film - raciste - de kung-fu pour attirer son attention sur l’écran improvisé pour la soirée, frappant son bras à répétition : « Mengwu, ça commence! Il réussit à se dégager, avant que l’autre y fasse des bleus à force de taper au même endroit (vu qu’il lui a tordu un peu le poignet, ce serait quand même de bonne guerre). Ce générique est génial. Pas mal, oui. » Londres semble toujours vachement belle, à travers les yeux des ondes cristal et des touristes des jour aux moldus et étrangers, capitale magnifique historique dont les étrangers ne devinent pas les choses les plus laides. Pour peu, il reconnaît à peine sa ville d’adoption.
Mengwu fait passer son burger avec du Coca et des frites, hochant la tête à tout ce que Quon dit - les rivalités, les mariages, les couples secrets, les trahisons, les secrets, il aurait pu parier qu’il y en aurait. Il doit juste se rappeler exactement dans quel ordre tout ça se passe. « Je sais qu’il y a un homme, et une femme, chacun dans une famille. En fait, ça lui rappelle peut-être un peu Carrie et Bao, tiens. Mais avec un homme. Pour la peine, ses sourcils se froncent un peu, comme s’il soupçonnait les créateurs de TBTW d’avoir plagié la vie réelle du Clan. Et… attends, leurs parents sortaient ensembles quand ils étaient jeunes, puis non, mais ils étaient rivaux, se sont espionnés, se sont séparés ? Ou je confonds avec une autre série ? Ils ont toujours été rivaux ? » Ce qu’il vient de dire, il croit même que c’était dans un seul épisode de cette damnée série où il se perd perpétuellement. Il espère que Reign, lorsqu’ils y seront, sera un peu moins trouble : une famille, déjà, c’est bien moins complexe que deux, comprenant chaque dix membres (en fait, ils ont vraiment calqué le Clan, abusé).

Le générique s’estompe sur le visage concentré de la principale protagoniste de la série - et soudain, ça le frappe. Il se souvient d’elle, pour vrai ! « Michaela. C’est ça ? Michaela ? Sous la confirmation de son frère, Mengwu se concentre davantage sur les scènes, qui s’enchaînent sur une musique trop entraînante, avec des répliques déjà assassines dans tous les sens. Elle n'est… pas trop moche. Parce que bon, pour le jeu… on repassera. Dans le genre petite blanche anonyme. » C’est sûr qu’ils n’oseraient pas mettre une beauté comme Tonyah Keegan en rôle titre, hein… trop ethnique, sans doute.
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Quon adore cette série parce qu'elle est tellement épique et improbable, qu'il y a toujours des retournements de situation inattendus qui le font se tenir au bord de son siège à la moindre occasion: Quon ne voit jamais rien venir, aveuglé semble-t-il par les fards et la plastique parfaite des acteurs. « Je sais qu’il y a un homme, et une femme, chacun dans une famille. Et… attends, leurs parents sortaient ensembles quand ils étaient jeunes, puis non, mais ils étaient rivaux, se sont espionnés, se sont séparés ? Ou je confonds avec une autre série ? Ils ont toujours été rivaux ? - C'est ça! Enfin, ils sortaient ensemble, et puis ils étaient rivaux, se sont espionnés et séparés quand ils se sont fait prendre la main dans le sac mutuellement... depuis ils se détestent mais personne d'autre ne sait pourquoi, ils en ont jamais parlé à leurs enfants." Quon offre un grand sourire à son frère. "Drama!" Des parents qui mentent, en revanche, il en a déjà eu bien assez dans la vraie vie; sur ça, il ne préfère pas s'attarder.

Le premier burger de Quon a déjà mystérieusement perdu quelque part dans sa bouche quand, enfin, la reine Michaela fait son apparition à l'écran. « Michaela. C’est ça ? Michaela ? » La bouche pleine, Quon hoche la tête frénétiquement en direction de Mengwu. « Elle n'est… pas trop moche. » Quon manque de s'étouffer dans la rasade de Coke qu'il avale pour faire passer sa bouchée de burger. «  Dans le genre petite blanche anonyme. » La boisson gazeuse monte de remonter par le nez et il repose d'une main tremblante sa cup pour poser sa paume sur sa bouche. "Oui," fait-il d'une petite voix une fois la crise passée. "Oui, elle est hot, mais genre, elle sait pas jouer. Enfin, regarde ça..." Il fait un mouvement de main impuissant en direction du miroir où Michaela fait la narration tout en écrivant dans son journal intime. "Mais son personnage est sympa, elle sait ce qu'elle veut. Et j'aime bien sa relation avec Jonas." Quon soupire à cette idée. Ah, le grand amour...! "Je crois que je l'ai déjà croisée sur Diagon Alley. Elle avait l'air un peu conne... attends, regarde ça!" Sous les yeux fascinés de Quon, la scène change pour montrer Jonas sur son balai, se baladant autour du domaine familial... avant de se faire attaquer par un hippogriffe sauvage sorti de nulle part, faisant éclater Quon de rire. "Putain, enfin, purée, il va passer les cinq prochains épisodes dans le mal. N'importe quoi."

Le premier épisode se déroule sans accroc, Quon expliquant chaque personne, chaque dynamique et chaque détail à un Mengwu qui ne menace même pas de s'endormir - une première, pour être honnête. Quon se jette sur la nourriture qu'ils ont commandé, les burgers disparaissant à une vitesse effrayante, suivi des frites et des autres sides qu'il a demandé à Mengwu de ramener. À la fin du premier épisode, Quon s'étire et grogne comme si ils venaient de finir un long entraînement d'arts martiaux. Page de pub qui le fait grogner, il tourne la tête vers Mengwu. "Alors? C'est bon, t'es hooked, t'as envie de voir la suite, avoue!" Il lui offre un grand sourire. "C'est quand même un peu plus complexe et engageant que tes petits matchs, là, mens pas..."
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