LOTR ⊹ LORD OF THE FLIES.

lance farrow

Which is better--to have laws and agree, or to hunt and kill?

tw: racisme

Piotr a patiemment écouté le petit tsar faire un résumé lacunaire mais hautement intéressant de tous les énergumènes de ce "Syndicat" britannique avec un sourire placide et des sourcils vaguement haussés. Il faut dire que de là où il vient, on ne voit pas tant de couleurs et gabarits différents que ça et ce qui pourrait ressembler au "Syndicat" est plus une réunion annuelle des vieux de la vieille, de toutes les mafias russes possibles et imaginables, qui fument des cigares, boivent de la vodka, partagent des putes et se font parfois des rails sur leurs culs.
Un peu plus sympathique que cette affaire austère où, une fois les petits chefs envoyés dans la pièce scellée où seuls eux peuvent se rendre (un peu vexé de ne pas pouvoir y assister avec lui, Piotr y envoie le petit tsar avec une claque sonore sur la fesse, "écoute plus que tu ne parles, fiston"), pèse un énorme silence. Quelques groupes discutent ensemble et Piotr les observe silencieusement. Un tableau haut en couleurs, effectivement, entre la Vélane tout droit sortie de l'école, le Boche d4rk qui reste dans son coin et la tripotée de Chinetoques qui parlent définitivement trop fort leur langue à laquelle il ne comprend rien.
Maksim le regarde se lever et fait un mouvement pour l'accompagner, mais semble comprendre le message quand Piotr lui adresse un grand sourire.

Dommage que le Tsar et les autres chefs de gang ne se rencontrent que seuls: Piotr aussi aimerait pouvoir se faufiler dans la pièce et observer son idiot de filleul se faire passer pour un gros con.

À la place, attaché-case en main, il s'approche d'un pas assuré vers l'une des silhouettes les plus imposantes de la pièce; si il sent quelques regards curieux et peu amènes traîner sur lui, il ne réagit pas et se plante plutôt face à Lance Farrow. "Toi, tu fais partie des Hands." Et avec un sourire, et un accent terrible à en grincer des dents, Piotr lève la main, paume tournée vers Farrow, avant de la lui tendre. "Moi, je suis parrain à Ivan. Tu sais, le jeune. Tu t'appelles Lance, je m'appelle Piotr. Good afternoon. Je veux on discute." L'homme est imposant, un peu plus grand que lui, du genre solide. Il n'est pas très bien habillé, ni peigné, ni rasé, mais Piotr décide tout de même qu'il l'aime bien - le fait qu'il ne soit ni une bête ni un chinois aidant beaucoup à sa décision. "Les armes, t'aimes ça, oui?"

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Les réunions du Syndicat sont un rendez-vous ponctuel dans son double agenda et depuis qu'il a été nommé à son poste, Lance n'en a raté que rarement. Qu'il ne puisse pas assister au coeur des grandes discussions l'importe peu, alors qu'il sait fort bien que les échanges hors de la salle principale de réunion comptent tout autant. Voire plus, vu ce qu'ils font remonter aux oreilles du chef ensuite. Le Fist en réunion, les Middle Fingers restent dans la pièce où les autres lieutenants, capitaines et compagnie des différents gangs sont réunis, ainsi que les quelques invité.e.s de marque (ou pas, on ne juge pas) qui ont parfois la grâce d’assister aux prémices de ces réunions. Sa nièce, entre autres, en discussion avec un autre jeune. Rhiannon et lui échangent un bref regard avant qu'elle lui désigne du menton une silhouette qui s'avance vers lui. Avec l'intention claire de venir lui parler, à lui et pas un autre, comme son « Toi, tu fais partie des Hands » le révèle.

Le type a un accent à couper au couteau et le Farrow est à peu près convaincu qu’il ne parle pas réellement si mal l’anglais, mais dans le doute, ne remet pas en question les phrases boiteuses que Piotr lui sert avec ce sourire ultrabright. Ses yeux clairs détaillent son visage aux traits agréables, puis la main tendue.
Il voit très bien de qui l'homme parle, lorsqu’il mentionne le prénom d’Ivan, le jeune comme il dit, et si les dents de l’affable Black Hand se serrent un peu, ce n’est pas seulement parce que ce petit con de Russe a décidé de mettre fin au deal entre leurs gangs (pourquoi ? pourquoi pas semble plutôt être la réponse). Il est aussi très loin d’être fan de la façon dont il regarde Morrigan. Et sans vouloir se faire un gros con paternaliste, ça ne lui plaît pas, c’est tout. Moe fait bien de ce qu’elle veut de son cul, c’est une grande fille qui sait être prudente, mais si le petit prince de la Bratva pouvait éviter de trop le mater, ça l’arrangeait bien.

« Les armes, t'aimes ça, oui? Ça, par contre… ... ouais. » Il serre solidement la main tendue, un sourcil haussé ; et son propre gage d’intérêt et d’amitié se matérialise en un paquet de cigarettes d’où il se tire une clope, avant d’en offrir à l’homme qui l’a abordé tout de go. « Belle chemise », qu’il remarque au passage, baissant les yeux sur le morceau de tissu au prix probablement exorbitant (les Russes semblent tous investir un PIB complet dans leur garde-robe), autant que les motifs sont atroces pour l’oeil de n’importe qui d’autre que les deux sorciers. Parce que oui, Lance est sérieux, en plus, dans son compliment. S'il se doutait pas que la chemise devait coûter un bras, être faite en crin de chais pas quoi et provenir directement de Russie, d'un designer au nom à coucher dehors, il pourrait même lui demander où il l'a dégotée. Lance, fashion victim.

Sa cigarette est allumée de la flamme qui dépasse de son pouce, la main ensuite secouée comme il le ferait d'une allumette pour en éteindre le feu. « Les armes, je les aimais encore plus quand la Bratva nous en filait, Piotr. » Le sourire sous la moustache est équivoque. Peut-être que Piotr est celui qui pourra amener une solution au charmant problème posé par nul autre que son tout aussi charmant filleul ?

Le sourire de Piotr s'élargit - si c'est possible - quand Lance lui serre la patte avec fermeté, apparemment intéressé à la mention d'armes. Il prend avec plaisir une cigarette du paquet tendu par l'autre homme et, après avoir posé son attaché-case à ses pieds, l'allume avec un briquet moldu produit d'une des nombreuses poches de sa veste. « Belle chemise. » Le compliment lui va droit au coeur. "Merci! La tienne l'est aussi." Piotr n'a aucune raison de douter de la sincérité de Lance - quoiqu'on lui ait répété des dizaines de fois que son propre sens du style était, littéralement, à se rhabiller ou à rester chez soi. Il est bien content d'enfin trouver quelqu'un avec un rien de bon sens et de goût dans cet atroce "Syndicat" du pauvre.

Il est amusé par le petit tour de Lance avec son pouce - il faudra qu'il lui demande de lui apprendre, même si il a une certaine tendresse pour son zippo qu'il a acheté il y a une dizaine d'années dans les US of A. « Les armes, je les aimais encore plus quand la Bratva nous en filait, Piotr. » Piotr hoche la tête avec sérieux, son sourire toujours plaqué aux lèvres. "Je comprends. Tu sais, Ivan, il est jeune. Il ne sait pas trop ce qu'il fait, et il a fait une erreur. Moi, je suis là pour réparer les erreurs." Le sourire disparaît, pendant un bref instant, et il fait un signe de la main en direction de la jeune femme qu'Ivan a désigné plus tôt et dont Piotr a déjà oublié le nom (mais pas le fait que le jeune prince ait apparemment l'envie d'encore plus foutre la merde en la possédant - Piotr voit les affaires entre familles et gangs avec beaucoup de dédain): "Ta fille?" Il sourit, et son regard revient bien vite vers Lance. "Tu dois comprendre, alors. Les petits, ils font des erreurs, on doit leur apprendre. Et pardonner."

Que de beaux sentiments pour quelqu'un qui n'a qu'une envie: armer les Hands jusqu'aux dents avec des armes de destruction massive et récolter, derrière, un joli petit chèque. "Tu es quelqu'un de sensible, je le sens. On peut parler, toi et moi, qu'en penses-tu?" Il lève un dogt comme si il venait de se rappeler de quelque chose. "Moi, je fais gage de bonne foi." Et il pose un genou à terre, pour ouvrir son attaché-case si mystérieux, face normale. Il en sort une carabine dispropotionnée par rapport à la malette, qu'il arme avec un naturel désarmant. Quelques regards se tournent vers eux au bruit de l'arme à feu mais Piotr les ignore, vérifiant que le magasin est vide avant de relever les yeux vers Lance en le lui montrant. "Nous aussi, on améliore les armes. Mille coups, une minute! Léger, pas trop, et tu peux mettre le chargeur de 200 coups. On l'appelle ubiytsa medvedey, le tueur d'ours. Avec ça, tu tues un ours à Sibérie, il tombe." Piotr fronce les sourcils et puis tend l'arme à Lance avec un léger sourire. "Pour toi. Tu ressembles un peu à l'ours mais nous, on est amis, Mishka." Il tapote la carabine du doigt. "Et des comme ça, moi j'en ai plein."

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Et gnagna, Ivan il est jeune, gnagna, c’est bien ce qu’on se tue à leur répéter depuis l’arrivée du gamin au Royaume-Uni comme une fleur, mais si la Bratva a crû bon de remplacer Dmitri par ce gamin, c’est qu’il est supposé être bon à quelque chose d’autre que foutre la merde partout où il passe. Lui aussi a grandi dans le crime organisé et il n’a jamais été aussi… aussi... « Moi, je suis là pour réparer les erreurs », que dit Piotr, et Lance veut bien le croire, ou au moins écouter ce qu’il a à dire pour tenter de réparer les erreurs. Serait-ce uniquement parce qu’il a dit qu’il aimait bien sa chemise, lui aussi.

Il suit du regard le signe de la main qu’effectue l’homme, en direction de Morrigan, qui lève vers eux son regard curieux. « Ta fille ? Mmm », qu’il approuve dans un marmonnement laconique, accompagné d’un petit signe de tête. Son frère hurlerait de savoir qu’il prétend que Moe est sa fille, quelque chose au goût de t’as qu’à te faire tes propres enfants, mais heureusement, le cadet n’est pas invité à ces réunions. Pas là alors pour connaître la supercherie. Il pourra toujours prétendre ne pas avoir bien compris, avec l’accent du Russe, là… c’est si facile de se tromper. De toute manière, il ne ment pas vraiment : il a pris la Farrow sous son aile comme il l’aurait fait de sa propre fille, s’il en avait eu une. Ça compte. « Tu dois comprendre, alors. Les petits, ils font des erreurs, on doit leur apprendre. Et pardonner. »

C’est presque trop beau pour qu’il ne se méfie pas, surtout lorsque le gangster le qualifie d’homme sensible.

Ses yeux s’écarquillent devant l’arme à feu que sort Piotr de son attaché-case ; pas tant parce qu’il n’y a aucune autre façon que magique ça y rentre, mais parce qu’il ne s’attendait absolument pas à ce qu’il extirpe ça de là comme le Père Noël tire un jouet de sa hotte. « Putain de merde », qu’il siffle entre ses dents, appréciateur et effrayé à la fois. Mille coups en une minute, par tous les diables et tous les sorciers des temps anciens et modernes. Il imagine une machine pareille entre les mains de Max (quelle mauvaise idée). Ou de n’importe qui, en vérité. C’est effectivement effrayant, à tous les niveaux, mais étrangement pas assez pour rebuter le Farrow. Pas alors qu’il a les intérêts de son gang à coeur, avant toute chose. Il n’est pas ici pour entretenir sa vie sociale, ce dont on pourrait vachement douter alors que l’autre lui tend le fusil d’assaut, sans même hésiter. « Pour toi. Tu ressembles un peu à l'ours mais nous, on est amis, Mishka. (en fait, il est vraiment le Père Noël) Et des comme ça, moi j'en ai plein. » (voilà qui n’est pas non plus une perspective rassurante)

Il peut sentir le regard bleu de Rhiannon lui vriller la nuque alors qu’il cale bien sa cigarette entre ses lèvres et prend l’arme dans ses mains, enfin, dans ses bras vu la taille du machin, sans sembler trop mal à l’aise. Lance a plutôt l’habitude de tester les petits calibres que les Hands améliorent depuis plusieurs années, mais ce n’est pas le premier truc du genre qu’il touche. Puis, c’est vrai qu’avec sa stature d’ours, comme l’autre l’a dit (Mishka, s’il savait su, ç’aurait été ça, son surnom, quand il débutait dans le gang), ça ne doit pas non plus avoir l’air trop déplacé. « Belle machine, qu’il commente, se permettant de caresser le canon de l’arme, de détailler la crosse. Mille coups minute hein ? Ça n’a aucun sens, aucun putain de sens. Un petit rire secoue ses larges épaules, un peu effaré par le pouvoir qu’il pourrait tenir entre ses mains, si l’arme était chargée. Prête à tout dégommer. Y’a moyen d’aller tester ça ? » L'oeil et l'expression définitivement intéressés à voir ce que ce bébé peut faire, pour mieux s'imaginer tous les dommages une fois que runes et cercles alchimiques y seront gravés. Il pense au Fist, en pleine réunion avec le jeune tsar de la Bratva. Si le chef des Black Hands a une entière confiance en lui, Lance se demande bien ce qu’il en est de la tête pensante (débattable) des Russes.

Piotr recule d'un pas, une fois déchargé du fusil d'assaut, pour pouvoir observer Mishka et l'arme tout en levant une main pour détacher sa cigarette de ses lèvres - la cendre est négligemment jetée par terre sans que ses yeux clairs ne quittent la silhouette du géant. Avec un petit sourire tranquille sur les lèvres, il détaille l'autre en train de découvrir l'objet entre ses mains. Bien conscient des quelques regards tournés vers eux et des quelques discussions en suspens, Piotr pourtant ne quitte pas le gros ours du regard, jaugeant sa réaction. « Belle machine. » Piotr sourit un peu plus en ramenant sa cigarette às es lèvres. « Mille coups minute hein ? » Mishka en rit un peu et Piotr aussi, comme un vendeur zélé bien impatient de toucher sa commission une fois la vente assurée. "Mille coups minute," approuve-t-il. Piotr ne s'est pas trompé de cible et il s'en félicite: vue l'expression sur son visage, Lance s'y connait au moins un peu et peut apprécier à sa juste valeur l'objet qu'il lui a mis dans les mains.

« Y’a moyen d’aller tester ça ? » Le sourire Piotr s'agrandit, laissant voir toute sa satisfaction à voir son gros poisson être parfaitement harponné. "Bien sûr! Tu sais quoi, moi, j'invite. Que fais-tu ce weekend? Je connais l'endroit, on y va, toi et moi, et tu peux inviter les amis si tu veux. Ce sera un peu plus drôle qu'ici." Il fait un geste de main en direction de la petite assemblée en riant. "Et je ferai venir l'animal, oui? Comme ça, tu peux essayer le tueur d'ours et mes autres jouets." Piotr considère pendant un instant Lance d'un air absolument extatique. Peut-être que rattraper les bourdes d'Ivan ne sera pas aussi douloureux et compliqué que prévu, quoique Piotr n'ignore pas qu'il va être dans la position délicate de devoir montrer patte blanche. Peu importe, tant que sur le long terme les affaires tournent. En le mettant à l'écart, il espère qu'Ivan ne sera pas trop vexé - mais peut-être que ça le réveillera et le fera réfléchir deux minutes sur son futur au "Syndicat" et surtout parmi la Bratva. "Qu'en penses-tu, Mishka? Toi et moi, ça va fonctionner. Le petit tsar, tsk, il est jeune, il sait pas ce qui est bon. Moi, je sais." Il tend de nouveau la main et effleure l'arme. "Et ça, c'est que le début ce qui est bon."

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Sa demande d’essayer l’arme à feu rencontre encore plus d’enthousiasme, si c’est possible - et lui rapporte une invitation express à venir essayer le tout pendant la fin de semaine, avec des ami.e.s en plus. Déjà quelques noms apparaissent dans son esprit, afin de pouvoir prendre la bonne mesure du potentiel nouveau deal. il n’a pas besoin de l’approbation du Fist, pour approuver d’un « Ça marche pour cette fin de semaine, et encore d’un Envoie un Portoloin au QG des Black Hands, ils sauront s’en occuper ». La main serrée, pour sceller l’activité à venir, comme s’il s’agissait du truc le plus anodin du monde.
Le brun et lui échangent quelques banalités supplémentaires, jusqu’à ce qu’une main invisible lui tire l’oreille et qu’il abrège afin de se diriger vers celle qui, il le sait, est responsable de ce Lupacolpus discret qui lui chauffe le lobe gauche. « Laisse-moi te débarrasser de ça », claque Rhiannon en prenant de ses bras la carabine, semblant un instant plus menaçante que jamais. Elle aussi, elle semble faite pour porter une arme, en plus de la couronne invisible qui semble toujours reposer sur son front et forcer ce port de tête régalien. Et dans sa tête, qu’une pensée complètement inappropriée :

Qu’elle est belle.

Sifflement admiratif.

« Ça, c’est de la baraque. »

La vieille chaussure qui leur a servi de Portoloin les a menés directement dans l’allée d’une superbe bâtisse de style parfaitement anglais, plantée sur un pas moins superbe terrain, flanqué d’un petit boisé. Devant, une rutilante voiture probablement de l’année. Lance s’allume une de ses éternelles cigarettes, comme pour ponctuer son exclamation, tournant un visage vers les amis qui l’accompagnent pour l’après-midi.

Dans la fine équipe constituée pour l’occasion : Myrthild, sous les traits assurés de Frank Killgrove, afin de lui servir de runiste référent(e) pour donner son avis d’expert(e) ; Pip, un de ses lieutenants spécialement chargé du trafic d’armes à feu modifiées ; et Selket, vu que c’est techniquement son travail à elle les relations entre gangs, et pas le sien, mais ce n’est pas de sa faute si Piotr Shklyarov a ferré le bon poisson pour faire renaître les affaires entre la Bratva et les Black Hands. Même si le Middle Finger trouve très louche que le jeune prince russe n’ait pas été impliqué dans l’affaire, pour le moment. Il s’attend à ce qu’il soit de la partie, cet après-midi, en vérité.
Quoique, la vérité, est qu’il ne sait pas du tout à quoi s’attendre, et que ce rendez-vous en apparence de toute bonne foi est peut-être un immense guet-apens.

Les quatre criminels s’avancent vers la demeure sans plus attendre, définitivement curieux de savoir ce qu’il en sera véritablement. « Et si j’avais une maison comme ça, tu le laisses ton crétin de mari pour venir vivre chez moi ? », qu’il souffle, rigolard, à Selket, se récoltant un roulement d’yeux amusé. Juste de quoi détendre l’atmosphère avant de faire résonner la cloche de la porte de l’impressionnante maison, en croisant les doigts pour que Lance ne soit pas la bête à chasser aujourd’hui.

tw: sexisme, racisme

Piotr a loué la maison de campagne en signant un gros chèque à son propriétaire, en lui serrant la main, et en lui promettant aussi une faveur - une simple histoire de colis à livrer, avec son immunité diplomatique et celle de son bureau, ce ne sera pas un problème. Il est venu quelques heures en avance et, avec sa baguette, s'est assuré que tout était propre et bien organisé et qu'il y avait assez de bouffe en cuisine pour nourrir un régiment, comme si il avait invité tout le Syndicat - des fois que les Hands veulent venir en grosse troupe, on sait jamais.
Et puis il y a les armes, et le gibier, et tout le reste. Il a engagé quelques petites mains, qu'il renvoie chez elles avec un nouveau chèque et un grand sourire. Quand il est enfin seul dans le vieux manoir edwardien, Piotr dépose son attaché-case parterre et l'ouvre pour en sortir ses quatre compères, Moroz, Tatarin, Tretyak et Zima. "Oui, oui, je sais," souffle-t-il à Tretyak quand il se met à se plaindre en parlant très vite. "Mais vous allez voir, ça va vous faire du bien, de sortir un peu! En revanche, n'allez pas sur le terrain derrière, ça va chasser sévère." Il rigole quand Zima fait une blague, et fait semblant de gigoter quand Tatarin lui chatouille le mollet. Piotr se sent une âme de grand enfant quand il est en présence de ses seuls amis, et d'un coup de baguette, il les peigne, leur lustre la moustache, et leur indique où ils pourront trouver des écorces d'oranges confites, un fond de vin chaud et de vodka, et une assiette de zéfir. "Là, là, c'est bon maintenant, vous êtes tout beau. Bien sûr que je les ai faits à l'orange! Oui, restez discrets. Bon, d'accord, mais tu ne le dis pas à Tatarin. Oui. Non, mais non! Très bien. Merci. Soyez vigilants, et gardez les yeux ouverts, mes petits amis." Moroz disparaît en levant les yeux au ciel, Tatarin un salto arrière, Tretyak en soupirant et Zima après lui avoir embrassé le bout des doigts.

Il a au final décidé de ne pas inviter le petit prince - il sera seul, aujourd'hui, avec ses petits amis bien entendu. Il ne se fait pas trop de soucis - il s'en fait rarement - et est à vrai dire plutôt impatient d'accuellir ses invités. Il jette un regard à sa montre, passe dans toutes les pièces - mêmes celles qu'ils n'utiliseront pas aujourd'hui - avec un oeil critique, arrange un rideau, un tableau et une tasse de thé vide sur sa coupelle, et se passe une main sur les cheveux (jamais dedans!) pour s'assurer qu'ils sont toujours gominés en arrière quand la cloche de l'entrée résonne dans la demeure.
Il a un énorme sourire rutilant plaqué sur les lèvres lorsqu'il vient ouvrir. "Mishka!" accueille-t-il le géant en lui serrant la patte. "Et les amis. Je suis très ravi de vous rencontrer, tous." Il serre la main des deux hommes avec fermeté, et offre un peu plus de réticence à la femme qui, en plus, n'a même pas l'air d'être entièrement anglaise. "Hehe, eye candy?" demande-t-il à Mishka avec un grand sourire, avant de se tourner vers la femme. "Très ravi de voir que le joyeau de le couronne est venu me rencontrer le soir!"

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« Mishka! Piotr !, qu’il répond sur le même ton jovial, au-dessus d’une poignée de main ferme lorsque la porte s’ouvre sur leur hôte du jour. Et les amis. Je suis très ravi de vous rencontrer, tous. Merci de l’invitation. » Si “Frank” et Pip sont accueillis avec la même chaleur contagieuse, difficile de rater la légère retenue dont faire preuve le Russe devant la seule femme du quatuor du jour, désormais quintette. « Hehe, eye candy?, glisse Piotr à Lance avec un sourire entendu, avant de poursuivre son accueil d’une façon inimitable : Très ravi de voir que le joyeau de le couronne est venu me rencontrer le soir! »

Il avait prévenu Selket. Il lui avait dit, et répété, qu’à son avis, c’était mieux d’aller rencontrer le Russe entre hommes. Pas besoin d’avoir des masses d’instinct pour cerner un peu le bonhomme, à défaut de pouvoir tout comprendre son rôle dans la Bratva, ou ses intentions (outre de faire des affaires). Déjà, le récit qu’avait fait Rhiannon de la discussion entre les deux hommes, de son point de vue, donnait le ton, entre les rires bruyants et la carabine sortie de nulle part. Ça n’avait pas découragé Selket, habituée à frayer dans un crime organisé où elle a déjà rencontré masse de machos rétrogrades. Le regard qu’elle lui lance de biais ressemble surtout à et comment tu veux que je négocie avec ça ?, mais encore une fois, il l’avait prévenu : aujourd’hui, c’est lui qui négocie, et elle qui lui glisse les trucs discrètement, comme le ferait un chevalier caché dans un buisson à un bellâtre un peu niais. Il n’ira pas se prétendre vraiment expert des relations entre gangs, ce n’est pas son boulot. La situation fait simplement appel à un peu de… de créativité, dirons-nous.

« Selket était à la recherche d’un peu d’excitation, répond-il à la place de la Ring Finger, et quoi de mieux que ça, hein ? » Le sourire est large et crasse, alors que son bras entoure bien naturellement la taille de la femme, comme si elle était vraiment là en qualité de compagne d’agrément et non pas un rouage essentiel au bon déroulement des futures négociations. Elle va sans doute bien le lui faire payer ensuite (et il espère bien que le molosse qui lui sert d’époux n’en sache rien). Pour l’instant, elle n’a qu’un sourire poli et abonde vaguement en son sens, alors qu’ils pénètrent enfin dans la baraque. Et vraiment, quelle baraque ! Un bijou, une petite merveille de construction anglaise classique superbement entretenue. Le genre de maison qu’il pourrait se payer, s’il faisait quelques efforts et investissements judicieux, ou tout simplement sortait de son image de vieux garçon avec un emploi un peu pourri de fonctionnaire pas nécessairement mieux payé par le mot “chef” dans son titre.

La seule chose qui agace le Black Hand est qu’ils sont définitivement seuls. Personne d’autre, dans la maison, dans le salon confortable, ni dehors, sur le terrain. Pas de petit prince de la Bratva, pas de numéro deux, pas d’autre hôte que Piotr Shklyarov. « Seul ?, interroge Lance en jetant un coup d’oeil intéressé par une fenêtre, vers la forêt. Ou on attend d’autres invités ? Je voudrais pas qu’on commence sans eux. »

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« Selket était à la recherche d’un peu d’excitation, et quoi de mieux que ça, hein ? » Piotr éclate de rire - oui, les femmes aiment les choses excitantes quand elles sont montrées par les hommes, il sait bien et il est plus que content d'avoir de quoi se rincer l'oeil pendant qu'ils parleront affaires. "Oui, quoi de mieux que ça!" abonde-t-il avec plaisir, attrapant la main tendue de la femme avant d'y coller un rapide baiser sur le poing et de la lâcher avec un temps de retard.
Il les fait pénétrer à l'intérieur, discutant joyeusement de ce qu'il a retenu de l'histoire du manoir, montrant un tableau particulièrement intéressant (une scène de fin de chasse sanglante) tout en les menant lentement vers la porte de derrière (il a retenu le chemin par coeur, même si c'est pas évident avec tous ces couloirs et ces pièces qui semblent apparaître de nulle part à chaque nouveau pas).

Ils sont en train de traverser le petit salon, Piotr conservant un silence fier de les voir découvrir la baraque, quand Mishka prend la parole: « Seul ? » Il se tourne vers lui en hochant la tête. « Ou on attend d’autres invités ? Je voudrais pas qu’on commence sans eux. - Non, juste nous. C'est plus sympathique, oui?" Il fait un signe de main vers la porte suivante. "Allons sortir." Et quand Mishka passe près de lui, il fait un signe du pouce en direction de Sekhmet (heureusement qu'il a passé du temps en Égypte sinon il n'aurait pas retenu! Elle doit venir de là-bas): "t'inquiètes, on peut partager quand même, hahaha!"

Quand ils sortent sur le patio à l'arrière de la maison, un buffet d'amuse-bouches et de boissons les attend, ainsi qu'une table où s'étalent une dizaine d'armes soigneusement rangées les unes à côté des autres. "Comme j'ai dit, Mishka, le petit prince, tsk, il comprend rien, et si il est là, il comprendrait pas. Mais tu peux me faire confiance, oui?" Il s'approche de la table avec les armes, la désignant d'un mouvement de bras ravi. "Moi, j'ai des cadeaux pour vous. Vous aimez lequoi? Vous avez besoin de quoi? Piotr a tout. Au pays, ils m'appellent... vous devinez? Ils m'appellent Santa Claus!" Il rit, fort, ses yeux se levant en voyant du mouvement au-dessus de lui: dans la charpente du toit du patio, il peut voir Moroz se cacher derrière une poutre en attrapant les bouts de sa moustache pour ne pas qu'elle dépasse.
Le sourire de Piotr ne le quitte pas et il se dirige vers le buffet. "J'ai commandé du jeu. Du lapin, du canard, du licheur! Et un ours, haha. Et d'autres petites surprises-- tu vas tirer?" Le ton devient sec, dans sa surprise, en voyant Sekhmet s'approcher de la table avec les armes. Ses yeux virent aussitôt sur l'autre homme - Frank, s'est-il présenté - et Mishka. "Elle peut?"

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Un simple « Les jeunes » compréhensif accueille la confirmation qu’ils seront non seulement seuls, mais sans même une petite visite surprise d’Ivan Lebedev, comme s’il n’était vraiment pas dérangé. Comme si ça ne changeait absolument rien. Lance préfère donner son attention à la table où les cadeaux de Piotr sont exposés, luisant sous le soleil tout juste voilé, sa cigarette barrant à peine son sourire intéressé ; rire avec l’homme lorsqu’il le fait ; et laisser la Ring Finger sous couverture d’eye candy réfléchir au problème.

« J'ai commandé du jeu. Du lapin, du canard, du licheur! Et un ours, haha. Et d'autres petites surprises-- tu vas tirer? Un sursaut et Lance dévisage Selket, qui a rejoint le lieutenant près des armes à feu, avant de revenir à leur hôte, qui semble sincèrement surpris de voir la femme s’intéresser aux joujoux apportés pour l’occasion. Elle peut? » Il peut sentir Selket avoir très envie de répondre elle-même au Russe que oui, elle va tirer, et sans doute même dans sa gueule, mais sous le poids du regard sérieux de Lance, se fend plutôt d’un « Pretty please ? » mutin. Le demi-sourire remontant à peine jusqu’à ses yeux sombres, la silhouette un instant déhanchée. Le Farrow détourne les yeux vers les deux autres hommes, qui en sont aussi déjà à inspecter la marchandise, chacun connaisseur dans leur genre. Myrthild, surtout, sous les traits de Frank, soupçonneusement concentrée. Sans doute pour ne pas elle-même s’insurger contre la débauche machiste qui se déroule à quelques mètres d’elle. « Pip ? Frank ? Le blond hausse les épaules, imité par le chauve après un autre échange de regards, et lâche avec désinvolture, comme s’il ne parlait pas d’une personne importante au sein de leur gang : On ne sait jamais qui va acheter ça, autant la laisser essayer. »

L’ombre d’un conflit, ou d’une incompréhension culturelle, écartée dans la simplicité de la réponse que Lance accueille d’un : « L’expert a parlé », puis d’un petit signe de la main à Selket, comme si, bon prince, il l’autorisait à poursuivre son activité précédente. La brune se détourne et se penche un peu pour inspecter les armes à feu. « La vue est pas mauvaise », qu’il graille en laissant ses prunelles s’attarder sur le derrière de la sorcière, avant de regarder le boisé qui s’étend derrière la propriété. « La Bratva nous fournissait des petits calibres. Apparemment que les plus gros, c’était pas pour nous. Réservés aux moldus, sans doute. Pas à des sorciers qui ne sauraient pas que faire de carabines à mille coups par minute (par Helga, mille coups). Mais y’a du matériel, là, pour faire des vrais trucs. Qu’il constate alors que Pip prend une carabine massive, la calant contre son bras avec les gestes d’un expert. T’as un préféré, là-dedans, Piotr ? »

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