BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 Hecate - Black Magic Woman

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MessageSujet: Hecate - Black Magic Woman   Hecate - Black Magic Woman EmptyJeu 18 Avr - 14:33
Hécate Fitzgerald
Got me so blind I, can't see. But She's a Black Magic Woman and She's tryin' to make a devil out of me. you got your spell on me baby. Turning my heart into stone. I need you so bad Magic Woman, I can't leave you alone

 
Liloo
âge » 27 ans. fréquence de connexion » 7/7 sauf cas particuliers comment t'as connu le forum ? » sur PRD avatar » Ginta Lapina. mon personnage est » [x] inventé  [] un PV [] un scénario [] un pré-lien [] tiré des livres.

pureblood |
nom prénom(s)  » Fitzgerald. Un nom à la fois si connu et  pourtant désespérément mystérieux. Un nom qui porte le sceau d'une lignée de sang purs. Mais cela signifie t-il quelque chose? Les gènes de la belle ont cueilli ce nom comme un cadeau jusqu'à ce qu'il ne lui laisse qu'un sang tâché de la lâcheté de son père. Fitzgerald, un nom tant aimé de sa mère qui lui a préféré le sien jusqu’à abandonner sa lignée pour cet hymen pur. Elle même le porte désormais comme le tatouage de l'abandon disgracieux de son père et de l'absence de sa soeur.  Hécate. C’était une histoire que contait sa mère lorsque son ventre avait commencé à s’arrondir mois après mois. Elle racontait à son mari que Hécate était la plus belle des 3 divinités grecque représentant la lune. Brillante d’une beauté mystérieuse, il y avait dans le sourire d'Hécate des vérités qu’aucun Homme n’était prêt à recevoir. Elle avait tant de fois raconté cette histoire que son mari, attendri avait décidé que ce nom qu’elle admirait tant serait celui de l’être qui grandissait dans le ventre de cette femme qu’il aimait. Hécate est un prénom qu’elle porte comme un tatouage sur la peau ; cette fille à la beauté à la fois douce et farouche qui dissimule des secrets derrières les sourires  qu’elle jette à tous ceux qui posent un oeil sur elle. Hécate, c’est son prénom : celui d’une femme qui hante parfois les rêves de ceux qui s’approchent trop près. celui d'une femme qui a tant rêvé qu'elle en a fini par se consumer.  surnom(s)  » Aucun. Hécate n'est pas des plus sociable date de naissance » Hecate est née à Birmingham, dans le pavillon familial, c'était le 21 décembre 1977, premier jour de l'hiver ; fille du froid et des premiers flocons qu'elle porte dans ses yeux bleus presque givrés par sa naissance  origines & nationalité  » Nationalité anglaise. Née sur le sol Britannique, elle porte cette terre en son coeur aussi fort que la nationalité de ses parents dans l’âme. Origine américaine, Louisiane incrustée sous son épiderme : si le Royaume unis à son corps, son esprit et son coeur, c’est bien la Louisiane qui palpite dans ses veines et imprègne chaque molécule de son organisme.  pureté du sang  » Aussi pur qu’on le puisse, bien qu’elle n’y accorde qu’une importance relative au grand désespoir de sa mère, qui elle, respire la suprématie. métier/études  » En premier lieu, Hécate a suivi un cursus à la maison : un enseignement dirigé par les meilleurs instituteurs du pays. Il faut pourtant dire que si sa soeur cadette brillait, Hécate, elle, faisait preuve de beaucoup plus de négligence à l'égard des matières qui ne l’intéressait pas. Punie, parfois sévèrement pour l'obliger à se concentrer, Hécate n'a pourtant jamais réussi à être assidue. C'est d'ailleurs à force de persévérance et du à un caractère un peu atypique que la jeune fille a été envoyé à  Poufsouffle lors de ses années à Poudlard.  Hécate a parcouru le monde pendant 3 ans, tentant vainement d'oublier la peine causée par une relation qu'elle n'a jamais vécue. Souffrant de quelques troubles psychologiques, la jeune fille a eu besoin de partir pour contrôler quelque peu le vide que cette histoire a laissé dans son coeur. A son retour anticipé en raison de la prise de pouvoir de Voldemort, la jeune femme a apprit ses fiançailles avec un sang pur issue d'une famille de sorciers américaine adepte du seigneur des ténèbres. Sa mère voulant probablement protéger leur rang de cette manière là. Après plusieurs années passées aux états-unis en dépit du nouvel ordre social mit en place au royaume unis auquel elle se soumet par soucis de préservation, prisonnière d'une vie qu'elle n'a pas voulu, Hécate a annulé ses fiançailles la veille du mariage pour retourner à Londres dans laquelle à présent, elle a ouvert une petite librairie où elle peint et écrit à ses heures perdues. La belle est aussi pianiste dans un bar lorsque vient le soir, non par besoin réel pécuniaire mais par passion pour cet art. De quoi subvenir à ses besoins sans retourner ramper auprès de sa mère ou pire, son ancienne belle famille.   orientation & état civil  » Autrefois fiancée de manière arrangée, elle a cependant mit fin à ses fiançailles pour retrouver un autre homme s'avérant être un Loup garou. Elle entretient désormais une relation avec celui-ci. camp  » neutre. elle se refuse à prendre parti, se contente de suivre le mouvement tel qu'il se présente. baguette  » Une baguette de 31 cm, souple en bois d'aubépine, reconnue pour sa spiritualité et ses propriétés psychiques avancées. un bois qui transcende le monde physique dans certaines légendes. En son coeur, une larme de sirène qui, d'après le baguettiste lui donnerait la particularité d'accentuer les sortilèges de défenses . patronus  » Un loup   arctique épouvantard  » Le cadavre de Sonny particularité(s)  » non, si ce n'est son trouble de la personnalité borderline

pensieve
anecdotes/chronologie/whatever  » -1-Hécate souffre d'une certaine forme de trouble de la personnalité Borderline dite aussi limitée. En apparence, la belle semble toujours pleine de vie, gorgée de soleil mais a l’intérieur c'est une toute autre histoire : Hypersensibilité, sentiment de vide, difficulté à gérer les émotions. Autant de désagréments qui la poussent parfois à se reclure dans ses pensées et à tenter de s'évader par les rêves ou en se déconnectant simplement de la réalité. Pas joli joli alors d'imaginer ce qui se cache derrière sa jolie tête blonde. Son impulsivité la pousse souvent à commettre des actes dont elle n'a aucune idée des conséquences, ce même trait de caractère qui la conduit souvent à ne pas avoir de limites. Bien que la jeune femme ai toujours eu cette maladie en elle, ce trouble s'est notamment profondément développé après l'abandon de son père ayant emmené sa jeune soeur avec lui. Un abandon qu'elle garde encore en elle et exacerbe chacune de ses émotions.  
-2 -Hécate a une vision de la vie assez particulière. Souvent en marge de ce que la société revendique ou pense (exacerbé a cause des troubles de sa personnalité qui plus est), Hécate est souvent prise pour une déséquilibrée, une femme atypique, par ceux qui croisent sa route. Pour autant, elle se refuse à rentrer dans un moule et à se fondre dans les codes sociaux qu'on lui impose malgré son statut de sang pur.  
-3 - Hécate se réfugie souvent dans l'art. En plus d'être une grande dévoreuse de livre, elle peint aussi énormément et joue du piano. En somme, lorsque son père et sa soeur sont parti, l'art a été le seul refuge qui lui a permis de stabiliser ses émotions et ne pas la pousser dans le précipice que leur absence a causé. Du moins, en apparence.
-4 – Hécate, bien que femme a la beauté recherchée n'a eu que très peu d'amant dans sa vie. Non pas qu'elle soit ingénue au point de ne pas en connaître les plaisirs mais bien car elle se refuse à appartenir à qui que ce soit d'autre que l'homme qu'elle aime.
-5- : Depuis qu'elle a apprit le retour de son père sur le territoire britannique, Hécate s'est mit en tête de le retrouver et de se venger. Elle cherche également à reprendre contact avec sa soeur.
-6- Sa librairie est un véritable capharnaüm. Les livres atteignent le plafond, s'entassent sur le sol, dans une atmosphère intimiste. Mais le plus étrange est probablement le piano qu'elle a placé au milieu de la pièce.


Dernière édition par Hecate Fitzgerald le Ven 19 Avr - 12:39, édité 5 fois
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biographie
Et c'est ainsi que nous allons, barque luttant contre un courant qui nous ramène sans cesse vers le passé
21/12/1977





Chronologie :
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Annexe Famille Fitzgerald :
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Synthèse :

Spoiler:


Prologue : gouffre abyssal & peau virginale

Elle rit quand même. A gorge déployée, comme si son rire pouvait envelopper le monde entier des fragments d'elle et cajoler la terre de promesses candides. C'est beau à entendre, un peu comme le son de la pluie ricochant sur le sol après des semaines de sécheresse. Elle rit. Pour cacher le trouble d'elle même et cette incertitude dévorante qui l'assaille chaque jour  : Suis-je vraiment à ma place ? Elle rit. Mais elle est déjà loin.  
Derrière la paroi bleue de ses iris, quelques spectres se disloquent, tordus dans des cris que personne n'entend.

Je repense à tes mots. Je les fais tourner dans ma tête et danser sous mes paupières. Je voudrais mettre des virgules là où tu as mis des points. Des Majuscules là où la page s'arrête. Mais il n'y a plus rien, rien d'autre que la violence d'une absence qui s'écrase un peu plus fort sur la paroi fine de mon crâne. J'avais imaginé des mots, ceux qui écorchent mon esprit un peu détraqué. De toi. De moi. De tout ce qui m'entoure, je crois. Tu sais, celui qui ne fonctionne plus très bien et sur lequel tu as pourtant laissé une empreinte douloureuse. Je voudrais… je voudrais que quelqu'un répare ma tête. Et par dessus tout, Je voudrais que cela soit toi ; que tu sois l'antidote au poison qui s’immisce sous ma peau trop pâle, trop fraîche, trop fragile pour l'air intoxiqué de l'atmosphère.  Ce poison qui contamine mes veines. la drogue qui se dissout dans mon système nerveux. J'ai besoin d'un nouveau stock de sérotonine parce que tu sais, je ne suis plus capable de lutter contre  l'inertie de ma propre existence ; une atonie qui m’entraîne  toujours plus loin dans les abysses du passé, et les affres des regrets. Ne soit pas cet écho dans ma tête. Ne vient pas te fracasser sur mes pensées nébuleuses et trouve un moyen de revenir hurler dans mon esprit jusqu'à ce que les miettes qui restent de moi se rapiècent. Ranime là. Ranime la courbe de l'encéphalogramme de ma vie avant qu'il ne soit trop tard. Qu'est ce que je fais ici ? Dis moi… qu'est ce que je fais là ?

Chapitre 1 : La face cachée de la lune

C'est une histoire qui avait pourtant bien commencé. De celle que rien n'est supposé altérer. Et pourtant...

Elle a toujours aimé la pluie. Alors, sans un mot, assise sous le vieux porche de pierre humide, elle regarde les gouttes d'eau s'écraser sur le sol et ruisseler le long de la rigole de terre. L'enfant se frotte les mains l'une contre l'autre et les ramène à sa bouche pour chasser un peu le froid qui lui a rougit le nez. Mais cela lui est bien égal tous ces picotements qui tirent sa peau et glace ses os ; il y a dans ce moment quelque chose qu'elle ne veut pas louper. Elle ferme les yeux et inspire profondément le fond de l'air : effluves de feuilles mortes mélangées à la terre mouillée, Humus humecté de fragrance automnale. C'est beau cette saison, lorsque les couleurs fauves se mêlent à la danse du vent et au ballet de la bruine. Comme si le temps lui même se faisait peintre impressionniste de la vie. Et elle, au milieu de tout ça, seule spectatrice silencieuse laissant les minutes s'effilocher, se dissoudre, se liquéfier à ses pieds.
Elle a toujours aimé la pluie. Quand le ciel pleure. Quand les nuages se froissent. Et toute cette beauté secrète se dégageant de la lumière chétive, alourdie par la brume. Elle y trouve un refuge, Hecate.
Elle s’émerveille de tout, une couronne de lumière au dessus de sa petite tête blonde. Elle déploie son cou vers le ciel en fermant les yeux, laissant l'eau glisser le long de son échine découverte de sa cape. C'est comme si le monde lui appartenait et que dans l'inertie intemporelle qui l'enveloppe à cet instant elle pouvait créer tout ce qu'elle souhaite sans que jamais personne ne s'y oppose.
Il y a le bon. Il y a le mauvais. Il paraît. Loin de son univers parsemé de ses rires et de ses chagrins. Est-ce important ? Tout ne fait-il pas parti d'un mécanisme bien plus fascinant que cette simple question ? Les jours qui s’emboîtent les uns aux autres et qui trouvent un sens dans celui qui vient recouvrir d'un linceul doré les secondes déjà écoulés. Comme cette pluie battante qui ne sera bientôt plus que sécheresse à ses pieds. Comme cette goutte qui s'écrase sur le sol et qui jamais plus ne tombera des cieux.
«  Maîtresse Fitzgerald ! ». La petite fille se retourne, et jette un coup d'oeil vers l'origine de la voix, la vieille elfe de maison a fini par la retrouver en définitive. Instantanément, la bulle dans laquelle elle s'est recluse s'effondre et la voilà déjà en train de courir, éclaboussant ses bottes de boue pour fuir au plus de ses obligations. «  Maîtresse Fitzgerald ! » répète la créature, agacée par le comportement de l'enfant. Mais peu importe, Hecate est déjà loin. Aussi loin que ses jambes ont pu la porter. Comme le vent de l'été. Comme la lumière. Incandescente bougie au milieu de l'austérité de l'ombre. Elle voudrait ne plus avoir de rubans autour de ses menottes, pouvoir s'en défaire. Parce qu'elle est comme une rose dont les épines laisse des écorchures dans le coeur de ceux qui voudrait la cueillir pour ensuite la laisser se faner. Elle se refuse à comprendre, à entendre. Elle se refuse à traîner l'existence creuse et artificielle qu'on aimerait lui faire revêtir en étole des rêves des autres ; ceux de son père, ceux de sa famille. Elle n'est pas comme ça Hécate.
Hécate, elle est cajolée par la terre qui la porte. Elle n'est pas de ces mauvaises herbes qui poussent un peu partout dans les jardins de ceux qui ne savent rien contrôler. On ne la défriche pas, elle. On ne l'arrache pas à ses idéaux parce que la sève qui bat dans ses veines la rend invincible.
Hécate, c'est le prénom d'un insaisissable courant d'air. On ne demande pas au soleil d'être enfermé dans une cage. On ne demande pas aux océans de rester calme. On ne demande pas à Hécate de s'adapter au monde qui l'entoure comme une simple rose parmi des centaines d'autres.

Et puis il y a Séléné. Son sang. La deuxième partie du puzzle qu'elle représente. Plus jeune, plus frêle et pourtant plus rangée. Séléné est tout ce qu'elle n'est pas : elle se fond dans le monde qui l'entoure, petite princesse d'argile. Là où Hécate renverse les horizons, trop bancale pour se plier aux lois de la gravité, Séléné absorbe les règles naturelles pour s'en faire un manteau de velours. Elle n'a pas peur de se plier à ce qu'on attend d'elle, et dans ce carrousel parfaitement huilé qu'est leur vie, elle ne tangue pas, elle rayonne.
Sa chair. La petite sœur qui instruit chacun de ses pas, méticuleusement, si bien qu'elle n'arrive plus à avancer sans elle. Elle vit au travers de la fierté qu'elle peut voir derrière la paroi lumineuse de ses prunelles. Et lorsqu'elle sent qu'elle tombe un peu dans ce tourbillon de doutes, Séléné est là, ses menottes agrippées à aux épaules vacillantes de son aînée.
Même lorsque le temps les frappe. Même lorsque les rêves d'enfants laissent place aux désillusion de l'antichambre des adultes ; Hécate et Séléné restent debout, au milieu de la marée des Hommes et de leurs obscurs desseins, de cette réalité parfois étouffante qui les submerge. Il n'y a plus de comptines dans leur vie, plus de contes de fée pour les guider vers leur songe, lorsque vient le soir. Il y a leur père qui remplace les mélodies par des cris, et leur mère dont seuls les pleurs font encore échos dans la nuit. Et au milieu de cette guerre des âges, il n'y a plus qu'elles pour remplir l'univers qui leur semble parfois si vide.
Hecate apprend. Hécate observe. Et si elle ne peut pas être la maîtresse de ce monde, elle n'en sera pas pour autant un pion. Tu crois que notre père est quelqu'un de bien ? Séléné demande, les yeux encore remplis de naïveté. Hécate sait qu'elle fait référence à cette autre femme qui laisse son odeur sur les vêtements de leur géniteur, et son image dans ses rétines devenues floues. L'aînée réfléchit. Le bien, le mal. C'est trop absolu pour son coeur fait de nuances. Trop limité pour son âme faite de liberté. Et puis, ça veut dire quoi « Quelqu'un de bien ? ». C'est un Homme. Ni plus ni moins. Un Homme qui essaie de faire avec sa condition. Et puis, ça n'a pas grande importance au fond, ce que chacun désire n'est rien d'autre que le reflet des impulsions que l'univers les oblige à revendiquer plus fort que leur propre existence, jusqu'à ce que pour la plupart,  ils y renoncent par peur de s'écarter du carcan social. Le bien. Le mal. Et cette question à laquelle elle ne sait pas vraiment quoi répondre à sa sœur pour ne pas l'affliger de ce qu'elle ne voudrait entendre. Je crois que notre père nous aime. Et que c'est probablement bien plus important que de savoir s'il est quelqu'un de bien ou non.

****

Tétanisée. L'échine courbée par l'affliction et les paroles qui s'abattent comme un couperet sur sa nuque sans nulle forme de procès. Je m'en vais. J'emporte Séléné. Hécate relève le menton et observe sa mère, assise derrière le bureau de bois massif, résolue à abandonner cette bataille. Elle voudrait retourner sous la pluie, lorsque le bruit de l'eau  s'écrasant sur le sol avait encore le son de la sérénité. Dehors, il y a la tempête qui envoie les gouttes se fracasser contre les carreaux du salon : ça lui fait peur tout d'un coup. Hécate se sent submergée, comme avalée par un gouffre de noirceur. On va lui prendre une partie d'elle. On va lui enlever la moitié de son âme. Et elle ne peut absolument rien contre cet odieux abandon qui lui déchire les entrailles. Hécate n'avait jusque là jamais pensé que les ténèbres soient si vorace de vie, si affamée de rêves brisés.
Son père se tourne vers Hécate et vient lui arracher sa sœur à laquelle, instinctivement, elle s'est greffé comme une liane entourant un tronc. Elle ne hurle pas. En fait, elle ne sait plus vraiment si elle est vivante où si elle est déjà morte, aspirée par l'ombre. Son père la repousse si violemment, qu'elle tombe au sol ; la douleur dans ses membres heurtant le plancher la réveille, injectant sous son épiderme une dose d'adrénaline qui brûle ses veines. Mais ce n'est pas ça qui la sort véritablement de sa torpeur, non. En vérité, c'est lorsqu'elle croise le regard de son père que la jeune fille comprend qu'après ça, plus rien ne sera jamais plus comme avant. Il la regarde avec mépris, comme si elle était souillée, salie, comme si le simple fait qu'elle existe soit une honte à sa propre vie. Il taillade sa silhouette de ses yeux toxique et crache silencieusement du poison dans son esprit à présent embrumé de toute ce dégoût. Tu ressemble trop à ta mère. Fini -t-il par vomir entre ses dents, sonnant le glas des derniers vestiges de son enfance. Ces mots, ce regard ; tombeau dans lequel elle se sait condamnée à ne jamais sortir, portant la honte comme linceul à ce jour funeste.  Elle est  bien vivante, et elle ne sait pas quoi faire de tout ce surplus d'émotions qui vient l'envahir d'un coup. Alors elle se relève et frappe. Elle frappe aussi fort qu'elle peut du haut de ses 10 ans. Elle frappe sans reprendre son souffle. Sans crier. Sans réfléchir. Sans même imaginer que ses poings puissent s'arrêter un jour de cogner cet homme qui lui a donné la vie et qui aujourd'hui, la lui reprend. Elle frappe, encore et encore, les souvenirs pourpres de son enfance giclant au travers de ses yeux déformés par la peur et la souffrance. Et lorsque enfin elle en a assez, elle s'écroule sans un mot, laissant  l'homme prendre tout ce qui lui était cher.

Il n'y a pas de bien.Il n'y a pas de mal. Il n'y a que l'instant présent et ce que l'on accompli par sentiment.

Chapitre 2 : De l'infrarouge à l'ultraviolet de l'arc en ciel

Ça tambourine. Ça cogne. Ça frappe. Venimeux et mortel ; pour gorger ses idées de tourments, museler ses désirs et peindre de pourpre ses espoirs. Devant les ruines de son esprit, son visage renvoie quelques sourires épurés de gaieté. La voilà seule. Seule et ce vide qui s'estampille partout dans ses pensées. C'est quelque part, la dans sa cage thoracique ; ce manque d'air permanent qui la rend instable, déconnectée, évadée de cette réalité qu'elle refuse à encaisser. Elle ne la reverrait plus jamais, et plus jamais, c'était loin.

Et maintenant, elle fait bonne figure dans sa robe de sorcière, le blaireau fraîchement épinglé sur sa poitrine. Elle est comme ça Hécate : farouchement opposée à l'idée de se fondre dans un décor qui lui échappe complètement, comme si ce monde pouvait encore avoir besoin de règles alors qu'il n'existe aucun maître du jeu. Un château trop petit pour la peine qui corrode ses sens. C'est tellement absurde tout ça. La jolie môme regarde le monde vibrer autour d'elle, avec cette incroyable sensation de ne pas en faire partie, alanguie et persécutée par un temps qui a depuis longtemps filé entre ses doigts chétifs. Tu es seule. Ils s'esclaffent, ces autres, remuent de  plus en plus vite comme si vivre était devenue leur seule préoccupation, une fureur qui les pousse à s'ancrer dans la réalité là où elle même cherche simplement à s'en défaire. Parfois, en les voyant, elle voudrait bien les rejoindre et entrer dans cette ronde implacable qui lui ferait oublier quelques heures, quelques minutes, quelques secondes qu'on l'a outragée d'une absence douloureuse. Mais déjà les sobriquets fusent. Déjà, on marmonne dans son dos : atypique, inconvenante, énigmatique, étrange… complètement barrée.  Elle se sent un peu comme une louve enfermée avec des chiens : Trop sauvage pour vivre parmi la meute mais trop belle pour être neutralisée. Parfois certains se risquent à tenter d'écorcher ses rêveries de leur présence, elle, qui paraît si douce, si innocente, si vulnérable prisonnière de sa carnation de poupée en porcelaine. Elle, pourtant si imparfaite dans les troubles qui délavent ses yeux bleus et assèchent sa gorge de sanglots muets. Parfois, elle leur sourit, ça suffit parfois à relancer l'oxygène dans son palpitant. Parfois, même en s'accrochant de toute ses forces à leur présence, elle ne parvient pas a exorciser les démons qui dansent dans son âme. Hécate ne sait pas de quoi demain sera fait. Elle ne sait pas comment on fait pour régir toutes ces émotions qui la perturbent sans arrêt et la poussent à se retrancher derrière une coquille solide du monde extérieur, en marge de ces autres qui pourraient lui nuire. Parce qu'ils ne sont pas elle.


****


Son regard se pose sur lui. Il y a quelque chose d'intrigant, perturbant, irritant même. Quelque chose d'un peu décadent qui frôle presque l'animosité. C'est dérangeant, cette aura dantesque lui donnant l'air de sortir tout droit du septième cercle de l'enfer. Elle le jauge, comme s'il était, tout comme elle, une infraction à cette réalité qui l'entoure, un paria du réel. Elle analyse, observe, dissèque les traits rembrunis de son visage pour y trouver une histoire. Ou bien une raison de baisser les yeux. Ce n'est pas une contemplation, elle ne fait pas partie de celles qui s'ébranlent de quelques minois où qui arborent des sourire enjôleurs. Non, c'est autre chose. Un magnétisme troublant. Une fascination méphitique. Un attrait irrationnel. Mais pas une contemplation.
Il relève les yeux vers elle avec cet air vindicatif qui traîne dans son regard sombre et engloutit le sien, sans ménagement. Carnassier. Cannibale. Carnivore. Elle ne détourne pas le regard et se laisse doucement acculée dans un piège qu'il referme sans même en avoir conscience. Autour de lui, les autres gravitent et s'estompent comme des gouttes d'encre jetées dans de l'eau. Au fond de ses pupilles noires dilatées, il y a ce refus pur et dur de se plier aux exigences raisonnable de l'instant présent, elle le sent, elle le sait  parce qu'elle même fait parti de ces hybrides de l'existence : ceux qui ne s'avouent pas dominé par les lois naturelles, ceux qui ne négocient pas avec les règles mais s'en échappent, ceux qui se refusent à se piéger dans le carcan arbitraire des codes. Ceux qui vont au-delà pour voir ce qu'il s'y passe.
Elle se redresse et lui sourit ; avec l'audace et l'indécence que son visage trop fragile répudie. Et cela n'a absolument aucune importance.

Elle avait oublié ce que c'était. Ce plaisir vorace de vivre. Plus fort. Plus loin. De tout prendre de l'humanité jusqu'à ce qu'il ne reste que sa carcasse entre ses doigts. Elle avait oublié jusqu'au son même de la palpitation de son propre coeur arrêté aux aiguilles de l'horloge sonnant les douze coups du départ de sa soeur. Petit palpitant, il est temps de reprendre du service.
Des éclats de verres en pleine poitrine. Et ses ailes blanches noircies par les pensées qui l'assaillent jours et nuit, l'oie blanche en apparence se heurte à des désirs qu'elle n'ose même pas dévoiler à sa propre volonté.
Elle est Intoxiquée, Hécate. D'une épidémie  qui s'est distillé dans ses veines et dont il n'existe aucun soin palliatif. Elle s'empoisonne avec les mots licencieux d'une langue de serpent habile. Celui -là même qui l'a mordu, qui a injecté en elle son venin mortel. Mais c'est mieux que de l'opium pour l'envoyer vibrer par dessus la raison.
Elle ne touche plus terre, un peu paumée dans l'Ether de ses pensées grivoises. Adieu Spleen. Bonjour fleurs du mal. Ça fait un mal de chien quand son regard la lâche et pourtant, elle n'ose  effleurer les lèvres tremblantes qu'il lui offre de quelques paroles lascive. Glisser, entre ses doigts, marcher, funambule, sur le fil de cet liaison dangereuse dans laquelle elle brûle ; la peur au ventre d'être rejetée si elle lui concède ce qui lui reste. Délicieuse oppression. Asphyxie foudroyante. Et tous ces démons extirpés de leurs pandémoniums infernaux grouillant sous sa peau virginale. Mais c'est pas grave au fond, ça la rend tellement euphorique. Cette crainte viscérale de sauter dans le vide qu'elle tatoue sous son epiderme au grès de ses badinages impudique. Il la cherche sans cesse, et elle se débrouille toujours pour être sur son chemin, avec cette innocence fragile qu'elle cultive en apparence mais qu'elle sature de débauche à l’abri derrière ses pensées. Ses sourires sont à présent teinté de clarté et de lumière. Elle n'en dit pas trop. Juste assez pour esquisser l'ébauche d'une ardeur prude, le reste, elle le hurle avec les yeux ; Regarde moi. A quoi penses-tu lorsque tu es seul avec le trouble que je laisse en cicatrice dans ton esprit ? Que fais-tu de l'arpège qui sature nos deux âme égarée par la violence de cette litanie amoureuse ? Il y a cette assasymphonie entre toi et moi faite des accords que tu joues sur mon coeur tourmenté. Je veux tout. De ces quelques murmures que tu plantes dans mes idées au détours des couloirs, et qui font germer chez moi des envies auxquelles je me laisserais volontiers corrompre si les doutes cessaient de hurler et de ricocher dans mon esprit malade. Je veux tout. Je veux m'incruster un peu plus loin dans tes déviances jusqu'à ce qu'il ne reste plus de nous que des soupirs. Je veux me cramponner à tes regards jusqu’à me rendre aveugle et tant pis si j'en crève. Je veux tout. Mais toi que veux-tu ? Suis-je l'agneau à la faim de loup qui t'oppresse ? Suis-je la proie d'une chasse qui dépasse ton appétit ? Je ne me contenterais pas de ça. Je ne veux pas être l'une de ces fleurs, cueillie pour sa beauté et laissée fanée. Je veux être sauvage, difficile à arracher mais surtout impossible à oublier.

Si seulement il avait pu comprendre.

Et puis plus rien. Vide. Suspendu.
Du papier de verre écorchant son coeur, et une brûlure incandescente ancrée dans sa chair.  Ça lui gratte la peau, tellement fort qu'elle aimerait se l'arracher de son squelette et taillader ses os jusqu’à ce qu'il n'en reste que de la poussières ;  elle se sent à l'étroit dans son propre corps. Même ses poumons refusent l'oxygène qui s'insinue partout dans chaque alvéole, ils se contractent, se crispent et se serrent, et elle, voudrait recracher l'air pour ne plus s'intoxiquer avec. Elle est malade de cette ignorance, Hécate,  et c'est pas une maladie qu'on soigne avec des antiseptiques ou des sédatifs. A chacun son rythme de chagrin ; le sien porte les vestiges d'heures passées à se croire invincible, annihilés, écrasé, détruit, par un présent insoutenable qui lui laisse le goût amer de la culpabilité. Tu es à nouveau seule. Personne ne veut de toi pauvre idiote. Elle avait cru qu'en collectionnant des cicatrices elle finirait par tanner sa peau afin qu'elle devienne plus dure encore que de la pierre. Mais elle ne s'était pas attendu à cette ultime estocade venant la trancher en lambeaux ;  le manque, celui qui laisse les draps humide de larmes et l' écho permanent  de son nom ricochant sur le trou béant de son coeur. Quelle tristesse, toi qui te croyait à l’abri derrière des remparts, voilà que celui-ci s'est effondré comme un vulgaire château de cartes. La banshee se moque et l'asperge d'une honte qu'Hécate a bien du mal à réprouver, terrée au fond de son lit.
Il n'y a plus nulle part où aller.
Les rêves.  L'avenir. Les lendemains. Il n'y a plus nulle part où aller.
Elle est passée partout, pourtant. Entre l'illusion et la réalité, entre le sommeil et le réveil, elle a essayé de se faufiler. Mais rien n'y a fait : partout où elle s'est glissé elle a trouvé son absence.
Désormais, elle a le coeur trop plein, dans un monde trop vide, et c'est véritablement là son malheur. Elle est là, a essayer de remettre de l'ordre parmi les gravats qu'a laissé son indifférence, mais il faut se rendre à l’évidence :  Ça n'a aucun sens.
Bien sûr, elle a tenté de l'oublier ; dans les fond de bouteilles, dans les vapeurs d'alcool, et dans la fumée de cigarettes. Avant ça, Hécate n'avait aucune idée que l'on puisse être à ce point là hanté par quelque chose d'avorté avant l'heure. Par de simples mots. Par de simples attentions. Par un futur qui n'avait jamais existé. Parce que rien n'avait vraiment éclos de touts ces stratagèmes amoureux si ce n'est un douloureux mirage. Des os disloqués. La chair battue au fer rouge. Et les pensées lacérées.  C'est mieux comme ça. On lui avait dit, comme pour la rassurer. Il n'était pas pour toi. Ça veut dire quoi ça au fond ? Pas pour elle. Qui sait qui est fait pour elle ? Elle, qui le voulait de toutes ses forces. Elle aurait du lui crier. Lui hurler. Le frapper jusqu'à ce qu'il comprenne, qu'il n'y avait que lui pour marcher dans ses désirs, que lui pour flatter ses pensées. Et maintenant ? Que peut-elle faire de tous ces sentiments infecté de son regard ? Qu'est ce qu'on fait lorsqu'on subit une déchirure qu'aucun fil ne peut recoudre ? Oublie le. Il n'en valait pas la peine. Si. Justement. Elle le sent au fond de ses tripes. Et même si elle se résolvait à tenter de l'oublier, ses gênes ne pourraient admettre cette idée.

Et pourtant, il ne lui reste plus qu'une seule chose à faire : s'effacer. Complètement. Jusqu’à ce que son diplôme obtenu, elle puisse finalement revenir se blottir auprès de l'inertie de sa solitude.

Chapitre 3 : La nébuleuse obscure de la voie lactée

Les heures ont filées. Elle a maintenant 20 ans. Les pensées encore gorgées de toutes ces choses qu'elle n'a pas su dire. De tout ces regrets qu'elle n'a pas su exorciser. Après Poudlard, la terre qui l'a cajolée toute son enfance est devenue synonyme de rejet et de désillusion. Partout où elle passait, il y avait encore son image pour hanter ses pas. Elle est partie. Loin de lui. Loin de ce qu'ils auraient pu être. Loin de ses propres erreurs et loin du passé qui laisse des stigmates dans son âme déchirée. De la France, au Japon. De la Russie au Pérou. De l'Islande au désert du Sahara. elle a bourlingué au rythme des volutes de fumées et de carnets noircis par ses voyages. Écrire pour exister. Prendre tout ce qu'il y a a saisir de ce monde pour tenter d'oublier un peu sa solitude. Rester entourée, tout en sachant pertinemment que cette mascarade ne fait que lui renvoyer un peu plus fort sa condition en plein visage. Hécate se surprend encore à le chercher des yeux parmi la foule. Parce que malgré les années écoulées. Malgré les autres hommes passés sous ses yeux. Malgré les kilomètres qu'elle a mit entre eux, il est toujours là, quelque part blottit entre des « j'aurais du » et des « jamais plus. ». Il est grand temps de cesser de se voiler la face. Ricane la Banshee quelque part au fond d'elle, moqueuse et impitoyable. T'as pas été fichue en 3 ans de le fuir. Tu sais pourquoi ? Parce que même la terre n'est pas assez grande pour ta lâcheté. Et puis, il y a encore sa mère. Elle l'attend, depuis tout ce temps. Hécate sait qu'elle n'a pas comprit sa décision, pour autant, elle n'a pas tenté de la retenir. Comment l'aurait-elle pu de toute manière ? Elle n'a jamais su empêcher les autres de s'éloigner d'elle. Elle l'aime quand même malgré ça. Lui écrit toutes les semaines en lui jurant qu'elle va bientôt réapparaître, revenir se confiner dans la cage qu'elle lui garde ouverte en attendant.

Elle danse. Les cheveux battant l'air autour d'elle. Les yeux fermés pour ne plus voir le monde qui tourne, et tourne et tourne encore. Ses rires résonnent dans le bar, il est tellement tard qu'il en est même tôt et ça n'a aucune importance. Aucune entrave ne vient ligoter ses mains qu'elle lève plus haut au dessus de sa tête. Et la musique est si forte qu'elle ne s'entend même plus penser. Un état douillet dans lequel elle se réfugie avec une ivresse particulière. Ce soir, c'est la fin du monde. Au  matin, elle partira, retournera enrouler ses racines autour de sa généalogie maudite. Mais pour l'instant, elle danse comme si tout ça n'avait pas de fin.
Les hommes la regarde, sans trop oser la toucher. Un peu égaré par ce feu follet sauvage, qui va et vient au milieu de la salle, sans entrave, sans rien d'autre que son minois ingénu qui jure aux mouvements de son corps. Elle a apprit une chose, Hécate,  c'est que la liberté fait peur à ceux qui ont toujours été attachés. Insouciante et divine, elle s’approprie tout l'espace, y laisse son empreinte pour que l'écho de ce qu'elle est résonne encore lorsqu'elle ne pourra plus suivre ses instinct. Pour que la peur irascible de tomber dans les limbes cesse de l'engourdir. Souvenez-vous de moi. Souvenez-vous que j'ai aimé être là. Souvenez-vous de ne pas oublier.

Et puis il faut se réveiller.


****


«  Tu vas te marier. » Elle dit ça, assise sur le vieux fauteuil de cuir du salon. Celui qu'elle aime tant.  Hécate se redresse, et fronce les sourcils comme si quelque chose clochait dans cette phrase sortie de nulle part. «  Je te demande pardon ? ». La mère  soupire et secoue la tête, laissant Hécate assimiler les mots qu'elle vient de prononcer. Mais même en se les répétant plusieurs fois, ça n'a toujours pas de sens. «  Ton père a laissé des dettes, tu le sais. Et puis, les choses ont changées. » les boyaux de la jeune femme se contractent.. «  Il m'a laissée seule avec notre humiliation. Il nous as abandonné avec pour seul héritage, ce nom maudit. Mais il nous reste le sang, et le sang c’est ce qui prime désormais. » continue la femme comme pour justifier ce qu'elle s'apprête à faire. Mais déjà, Hécate n'écoute plus. Elle n'écoute pas. Elle ne sent que le bourdonnement de la colère dans ses oreilles et le goût de fer dans sa bouche. «  Et c'est pour ça que tu m'as vendu comme du bétail ? ». Les paroles sont froides, teintée de fureur. « Comprend moi… Il ne nous reste presque plus rien, et ton escapade  juvénile n'a pas arrangé notre situation. ». Hécate serre la mâchoire. Ces mots-là se mettent à faire vibrer sa raison. Désormais, elle a envie de hurler, de frapper, de s'échapper de toutes ces tribulations sociales. «  Mon escapade juvénile ? Pendant que tu complotais dans mon dos pour m'offrir au premier venu capable de blanchir notre nom ? Cesse tes simagrées et ne te soustrait pas à l'offense que tu me fais en justifiant ton acte. » ça siffle entre ses dents. Ses mains commencent à trembler. Comment a t-elle pu oser m'avilir ainsi ?  «  Écoute moi ! C'est le seul moyen pour qu'on ne nous prenne pas tout. » Tout. Elle laisse passer de longues secondes où rien ne se passe, suspendu aux paroles de sa mère qui ne réalise pas qu'elle vient de lui creuser sa tombe. «  Je suppose que mon intégrité et ma dignité ne font pas parti du tout que tu mentionnes. Soit. » Ses veines sont devenues acides. Son sang n'est plus que lave brûlante, corrosive. A trop vouloir vivre, elle en a fini par mourir. Et puisque c'est tout ce qu'on attend d'elle, alors qu'il en soit ainsi. N'être plus qu'une ombre parmi les autres, un spectateur de sa propre existence, déchue de tout désir. Peut-être que cela sera plus facile comme ça. Peut-être qu'elle pourra y expier ses péchés.  Hecate se lève, sans un mot de plus, résignée, abasourdie, anesthésiée par la colère qui a infiltré chaque molécule de son corps devenu douloureux et lourd. «  On fera comme bon te semble. ». Encore une fois, la réalité a fini par l'écraser, et elle, elle n'a plus la force de lutter contre la main impitoyable de la fatalité. «  Attend. Tu ne veux pas savoir qui il est ? » Hécate se stoppe et jette un coup d'oeil à sa mère derrière son épaule. «  Non. Je m'en moque. »


****


Ezra. Celui qui vit au-delà de l'océan atlantique et dont elle tient la main depuis trop longtemps. Elle ne l'aime pas. En fait, depuis l'annonce de ses fiançailles, son coeur s'est nécrosé dans sa poitrine. Hécate respire. Hécate rit. Hécate flatte. Mais Hécate n'aime pas. Elle qui pensait que l’Angleterre causerait sa perte, elle doit désormais reconnaître ironiquement que sa terre, jadis fuit, lui manque terriblement. « Peut-être pourrions nous nous marier au domaine ? Qu'en dis-tu ? » Elle s'en fiche. Elle voudrait lui vomir toute sa rage au visage pour qu'il s'étouffe avec ses paroles mielleuses qu'il croit douces. Une prison. Voilà ce qu'il lui offre. Rien de plus. « Excellente idée. » Elle répond, mécanique en arborant un sourire brisée par quelques tremblements irrités qu'il ne voit pas. Ou se refuse à voir, aveuglé par la belle.  
Mais Hécate n'est pas dupe, Elle la voit bien la petite étincelle briller au fond de ses iris bleu. Il est charmant avec ses fossettes sur les joues lorsqu'il sourit, ses traits soignés par la perfection et ses regards pastels. Oui, ça aurait sans doute pu suffire si elle n'avait pas cette impression foudroyante de n'être rien d'autre qu'un faire valoir à une famille trop lisse pour la délicate folie qui vit derrière sa tête blonde.
Lorsqu'il la touche, elle imagine d'autres mains sur son corps. Elle imagine un autre regard posée sur sa peau soyeuse. Ça l'a grise assez pour donner le change le temps qu'il l'emporte un peu entre ses bras. Il lui susurre des mots à l'oreille parfois, avec ce fort accent américain qu'elle exècre. Ne parle pas. Laisse moi faire.


Ses yeux parcours la lettre de sa mère. L’Angleterre va mal -une fois de plus, elle n'assistera pas au mariage. Il y a le conflit  qui gangrène la terre. Il y a du sang qui a coulé pour irriguer le sol de honte et de trahison. Elle lit les nouvelles, rejette la détresse qu'elle sent vibrer entre les mots d'une mère paralysée par ce qui se joue sur le devant de la scène internationale.
Tout n'est jamais qu'une histoire de pouvoir au final, par delà ce qui doit être fait. Par delà ce qui doit être mené comme guerre. Mais elle, elle s'en fiche bien de tout ça. Être l'oppresseur, ou l'opprimé, quelle différence peut-il bien y avoir au final ? Rien ne dure et tout change, alors ça n'a pas réelle importance. Hécate est bien trop occupée à craindre ses propres démons plutôt qu'a combattre une guerre qu'elle sait perdue d'avance. Les Hommes sont cupides et avide, c'est une vérité absolue, une vérité qui lui a permis de tenir bon face au flot d'absurdité qu'elle a du laisser entrer dans sa vie.
S'ils veulent mourir pour la suprématie des uns sur les autres, qu'ils le fassent. Là où le monde magique voit un désastre dans tout ces jeux politiques qui se mettent en place, Hécate, elle, y voit une opportunité.

Épilogue : Sonate au clair de lune

Donc c'est ainsi. Elle rit. Fait semblant, comme elle a sur faire durant ces quelques années. On dirait presque qu'elle est heureuse, intouchable dans sa robe en dentelle bleutée marquant la veille de son mariage.  Les autres rient aussi. Profondément endigués dans le mécanisme de cette réalité qui la dépasse encore. C'est comme crier, en silence. C'est comme se noyer dans du feu.

Je n'y arrive pas. Je n'y arrive plus. Faire semblant tout ce temps a épuisé le reste de mon essence et maintenant je me sens comme un fantôme parcourant ma propre vie. Je veux rentrer. Simplement rentrer, même si c'est pour me heurter à la violence de te voir ressurgir dans mon esprit. D'ailleurs, tu ne l'a jamais vraiment quitté tu sais : T'es comme un Hydre, à chaque fois que j'ai voulu décapiter ton image, elle a ressurgit, dédoublée jusqu'à ce que je ne vois plus que toi parmi la foule. C'est idiot. Cette folie obsessionnelle que tu as laissé sous ma peau. C'est terrible. Cette démesure dans mes émotions que je n'ai jamais bien su gérer. Et puisque je n'arrive pas à me désinfecter de toi, du monde, de tous ces rouages qui m'agressent alors...

Je reviens chercher ce que tu m'as pris.


Et elle se lève. Sans un mot. Les éclats de vérité incrusté dans son visage de poupée. A ses pieds git le masque brisé de tous ces faux semblants. Elle traverse le grand salon sous les yeux interloqués de ceux qu'elle s'apprête à renier irrémédiablement. Comme lorsqu'elle était petite fille et qu'elle courrait sous la pluie sans se préoccuper de ce que les autres penseraient de son comportement puéril. C'est aussi simple que ça, briser les chaînes pour une chimère. Rouvrir les plaies jusqu’à se laisser exsangue. Et se volatiliser du réel  comme des volutes de fumée.
Elle part. Retourne d'où elle vient, sans même une explication, sans même une parole. A quoi cela servirait-il de toute façon ? Elle n'a jamais appartenu à leur monde, elle ne fait que revenir au sien.

Et après ?

Le retrouver. Même si elle n'a jamais vraiment perdu sa trace.
.


Dernière édition par Hecate Fitzgerald le Ven 19 Avr - 15:00, édité 6 fois
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La belle Hecate - Black Magic Woman 422440023 T'es accrochée à une belle bête !
Cette fois, j'exige qu'on le trouve, ce lien !
Welcome dans le coin, jolie cinglée Hecate - Black Magic Woman 123712488
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HOLA !!!!!
c'est officiel j'arriverais toujours pas a prononcer ton prénom omg XD
Et oui, le sang, la violence toussa toussa quoi, tu connais Hecate - Black Magic Woman 2651298872 mdr

OUI !!!! on trouvera un petit truc bien sympa à jouer! réserve moi un RP !!! Hecate - Black Magic Woman 736882016
merciiiii merciiii
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Particularité : Harry est Fourchelangue. Parmi d'autre choses - mais ça, vous le savez déjà.
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et le petit chaperon rouge qui va avec. Hecate - Black Magic Woman 2651298872 BIENVENUE PARMI NOUS et bon courage pour cette fiche. I love you si tu as la moindre question, n'hésite pas à venir nous voir ou à rejoindre le discord du forum. Hecate - Black Magic Woman 1958205885 Hecate - Black Magic Woman 1172237334 Hecate - Black Magic Woman 1215722860
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Hihi merciiii!
Vous inquiétez pas j'hésiterais pas xD et pareil si vous avez besoin de précisions ou autre modifications je suis dispo <3
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GINTA Hecate - Black Magic Woman 941336645 ça faisait tellement longtemps que je l'avais pas vue sur un forum, ça fait plaisir, ça me rappelle des bons moments rpgiques Hecate - Black Magic Woman 2223887705 bienvenue officiellement à la maison, et bon courage pour ta fiche ! j'espère que tu vas te plaire sur sm I love you comme l'ont dit les autres, n'hésite pas si tu as des questions / besoins Hecate - Black Magic Woman 1172237334
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Bienvenue l'américaine Hecate - Black Magic Woman 1105522298
bon courage pour la rédaction déjà bien entamée Hecate - Black Magic Woman 2223887705 comme dit par ma collègue, n'hésite pas en cas de questions Hecate - Black Magic Woman 1150482778
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ça fait des années que j'ai pas croisé Ginta Hecate - Black Magic Woman 1029237966 toujours aussi belle, et particulièrement bien choisie si j'en crois ce que j'ai lu I love you bienvenue parmi nous Hecate - Black Magic Woman 1150482778
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Rhoooo merci à vous 3 pour cet accueil ça fait tellement plaisir Hecate - Black Magic Woman 1634921035 Hecate - Black Magic Woman 123712488
Oui Ginta est parfaite! Je l'aime tant **
Je finis probablement demain et effectivement je n'hésite pas en cas de questions !
J'ai hâte de commencer l'aventure avec vous !!!
*pose la valise*
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