Jordan était fatiguée. Les dernières semaines avaient été éprouvantes. Ezekiel et elle avaient été tendus, ces derniers temps, entre les aventures téléphones du patron avec le gentil Rosier et ses participations au Milf qu'il avait fallu organiser. Ezekiel n'avait pas arrêté et, par conséquent, elle non plus. Ils avaient donc passé les dernières semaines à travailler comme des acharnés et cela, dans une ambiance parfois plus que tendue et dans un stress plus important qu'il ne l'était d'habitude.

Jordan n'avait pas eu une seule seconde pour elle, et la brève rencontre avec Thomas au festival avait été appréciée, mais n'avait pas fait grand chose pour alléger le stress accumulé et libérer la tension qui avait pris possession de ses membres.
Elle avait besoin de penser à autre, de ne plus penser du tout en réalité. Et le meilleur moyen de se vider l'esprit et d'oublier tout ce qu'il se passait dans sa vie tenait en une syllabe : Zhang. C'était donc tout naturellement qu'elle avait décidé de profiter de sa première soirée de libre en se dirigeant vers l'Opaleye.

Martin et elle se connaissaient depuis quelques années maintenant. Ils s'étaient croisés et recroisés à plusieurs reprises au fil des années, depuis que Jordan vivait sur le vieux continent. Leur relation n'avait pas toujours était ce qu'elle était à présent. Elle avait commencé par être très physique, intense et assez exceptionnelle pour être mémorable. Jordan avait été hooked dès la première nuit. L'alchimie entre eux avait toujours été indéniable et les prouesses dont ils faisaient preuve une évidence qui n'avait de secret pour personne. Littéralement. Ils s'étaient vus de temps à autre depuis cette première rencontre, sans jamais chercher à se voir, plus par hasard, comme si quelque chose les poussait à se recroiser sans cesse pour qu'ils puissent profiter d'une soirée ou d'une nuit passée ensemble.

Quand Martin avait ouvert l'Opaleye, leur relation était devenue plus régulière, moins scandaleuse aussi. Ils avaient grandis et appris que même si l'excitation provoquée par leur imprudence était terriblement addictive, ils pouvaient trouver d'autres moyens, sans donner à l'Opaleye une réputation qu'il ne méritait pas. Jordan était devenue une habituée du club, et avait un accès direct au bureau du patron à présent, si et quand elle le souhaitait. Et elle en avait besoin, ce soir-là.

Elle était arrivée au club comme elle le faisait souvent et n'avait pris le temps que de jeter un coup d'oeil furtif aux alentours. Elle connaissait les recoins que Martin affectionnait tout particulièrement à présent et savait que s'il n'y était pas, il était sans doute dans son bureau. Elle se dirigea donc vers le fond du club là où était niché son bureau. Elle s'arrêta rapidement pour saluer Eugene, le bras droit de Martin, qui la laissa passé sans problèmes. Ils se voyaient régulièrement, après tout.
Voir Martin la combla profondément de joie et d'une satisfaction qui s'ancra naturellement dans le sourire qu'elle lui lança en le saluant. Même en dehors de l'aspect physique de leur relation, elle savait à présent que Martin pouvait l'écouter parler et se plaindre des maux de sa vie, du moins autant qu'elle ne le puisse, avant qu'il ne lui oublier tous ces problèmes. Elle s'enfonça lourdement dans le canapé, appréciant le contact luxueux du cuir de dragon sur lequel elle glissa ses mains. Jordan aimait les belles choses, et il aurait été mentir de prétendre que ce n'était pas le cas.

"I've had the worst week ever," elle lança en sa direction avec une moue presque boudeuse. "I need a drink and a distraction." Elle était certaine que Martin ne la décevrait pas, ni pour le verre, ni pour la distraction et c'était pour cette raison qu'elle revenait à lui encore et encore.

tw: fétichisme exotique

Martin était arrivé plus tard, ce soir-là – quelques préparatifs à faire, à la discrétion de la plupart de son staff, trié sur le volet par les Wang. Hors les Wang étaient justement les derniers qu'il voulait mettre au courant ; plus tard, en temps et en heure, il préviendrait Bao la première – la seule capable de le suivre tête la première dans ces plans dont les conséquences risquaient d'ébranler, à terme, l'ordre des choses au sein du Syndicat.

Comme souvent Doll avait rejoint les épaules d'Eugene, après cinq minutes à s'amuser de la présence de son singe ; l'animal lui préférait sensiblement son bras droit, et Martin ne pouvait certainement pas lui en vouloir. Il avait à peine refermé la porte, et déboutonné la veste de son costume d'un violet électrique, parcouru d'éclairs magiques illuminant le tissu à intervalles réguliers, qu'elle s'ouvrit de nouveau pour révéler une excellente surprise dans cette soirée de séparation renouvelée.

Il se tourna vers elle en glissant, avec une nonchalance extrême, une main dans la poche de sa veste défaite. "Woh-oh, if that's not my favourite American snack delivered right to my door." Un sourire gourmand avait fleuri sur ses lèvres, ses yeux pétillant d'une lueur d'expectative tandis qu'il décrivait un long crochet, du regard, sur la tenue révélatrice qu'elle avait enfilée pour venir le voir. Jordan ne venait pas à l'Opaleye pour l'Opaleye ; elle venait pour le trouver lui et se frotter au cuir de dragon hors de prix de son canapé. Jordan avait l'élégance de ne pas se cacher du motif de ses visites : en laissant la porte du bureau entrouverte, en le noyant de ses sourires solaires, ourlé de ses lèvres pulpeuses, en lui susurrant des paroles qui auraient fait décoller n'importe qui.
Jordan était un merveilleux plan cul, et une compagnie distrayante, entre deux étreintes furieuses, dans l'intimité relative de son bureau ou de chez lui. "I've had the worst week ever." Zhang regretta de voir s'enfoncer son formidable cul dans le confort de son canapé en cuir ; il se consola en se disant que bientôt, il pourrait y mettre les mains tandis qu'elle l'appellerait Daddy. "I need a drink and a distraction." Le sourire de Martin s'étira, tandis qu'il ouvrait un des tiroirs de son bureau. "You came to the right fucking place then." Il sortit du meuble une impressionnante bouteille de vodka sorcière, défiant les lois de la physique par un de ces sorts dont les autres avaient le secret, récupéra un paquet de cigarillos sorciers, et alla s'asseoir à ses côtés, trop proche, sa hanche flirtant avec la sienne tandis qu'il se penchait pour les servir.

Ils trinquèrent, verres en main, et Martin laissa dériver son regard sur la bouche pleine de Jordan. "So", fit-il en repoussant les longs cheveux lisses de la sorcière hors de son cou, ses yeux coulant irrésistiblement sur ce dernier, une vision dont il ne se lasserait jamais pensait-il immanquablement, hypnotisé par sa peau ébène, "what kind of shit did your fucking boss give you this time, hm?" Et avec un sourire, ses pupilles brillantes rivées sur son cou dégagé, il y plongea pour l'embrasser chaudement et y répandre de sa langue un inratable parfum de vodka.

“You came to the right fucking place then.” Martin lui répondit et Jordan ne put s’empêcher de sourire davantage. Ca n’était pas la première fois qu’elle venait le chercher ainsi, ils le savaient tous les deux. Lorsqu’il se posa à ses côtés, elle accueilli sa présence avec enthousiasme, le parfum qu’il dégageait, celui qui était inéluctablement le sien, lui donnait un réconfort certain, et la promesse d’une bonne soirée. Elle accepta le verre qu’il lui tendait et le vida d’une traite, le liquide brulant sa gorge au passage alors qu’elle soupirait lourdement. Le gout amer de l’alcool lui rappelait distinctement toutes les soirées qu’elle avait passé aux côtés de Martin, et la semaine avait été si longue et pénible qu’elle avait l’impression que ces souvenirs appartenaient à une autre vie.

Le regard de Martin sur elle était intense, et Jordan ne voulait jamais qu’il arrête de la regarder de cette façon, alors qu’il repoussait ses cheveux de son cou. Ses yeux sombres lui donnaient l’impression qu’elle était vivante, ou, du moins, que sa vie avait un sens. “So, what kind of shit did your fucking boss give you this time, hm?” il lui dit avant de poser ses lèvres sur son cou, le geste la faisant frémir alors qu’un soupir satisfait glissait de ses lèvres. “He just …” elle commença avant de s’arrêter brusquement. Elle ne pouvait pas dire grand chose, de toute façon, mais la langue de Martin sur sa peau était bien trop distrayante pour qu’elle ne puisse réfléchir à ses mots. Elle s’éloigna de quelques centimètres, juste assez pour que ses lèvres ne la suivent pas, et lui lança un regard embrasé. “You know I can’t think when you do that,” elle lui murmura avec un léger sourire avant de déposer un baiser presque chaste sur ses lèvres. “He’s very demanding, and … I don’t know, sometimes I feel like my whole life is about this job.” Travailler pour Ezekiel Zabini n’était effectivement pas de tout repos, et si Jordan était reconnaissante, elle savait qu’elle aurait pu être dans une situation bien plus tragique ; il n’empêchait qu’elle avait l’impression que ce travail, et son patron, prenaient une part beaucoup trop importante dans sa vie, s’immisçaient dans son quotidien et l’empêchaient de vivre sa vie comme elle l’entendait. Et elle savait qu’au moins une partie de cette impression était justifiée, Zabini ne s’était jamais gêné pour lui faire des remarques sur sa vie personnelle, argumentant que ce qu’elle faisait pouvait avoir des conséquences sur son image à lui. “I just wish it was the kind of job you leave at the office, but it’s not, you take it home and everywhere else you go.” Elle termina en secouant la tête légèrement. “Anyway, how are you doing?” elle demanda en lui souriant, agrippant la main de Martin de la sienne pour venir la poser sur sa cuisse, à l’orée de sa robe.

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“He just …” Martin put sentir son pouls pulser contre ses lèvres, avant qu'elle ne s'interrompe et ne s'écarte. Il redressa tout juste la tête pour croiser son regard, décelant sans peine (et sans surprise) une lueur de désir au fond de ses yeux noirs. “You know I can’t think when you do that.” Le baiser qu'elle pressa brièvement contre ses lèvres était un stop insoutenable pour ses ardeurs ; Martin regretta un instant de lui avoir demandé des nouvelles de son boss, la sensation de se faire doubler par une grosse pointure puriste particulièrement désagréable lorsqu'il avait Jordan sous les mains et les lèvres. "That's the whole point, babe", répondit-il avec un sourire en coin, avant néanmoins de s'éloigner juste assez pour la regarder – regarder ses lèvres qui bougeaient, plutôt, le baiser chaste, posé comme une barrière, n'ayant fait qu'attiser son envie de les saisir et de les entraîner directement dans cette distraction qu'elle était venue chercher avec lui.

“He’s very demanding, and … I don’t know, sometimes I feel like my whole life is about this job.” Son regard grimpa jusqu'aux yeux de Jordan, cerclés de cils épais, étoffés plus encore par le mascara qu'elle y avait appliqué – dans d'autres circonstances, celles où Jordan n'aurait pas été si attachée à son job d'esclave, où elle aurait eu d'autres ambitions que de servir un Sang-Pur plein aux as et de mener, semblait-il, un semblant de vie normale, elle aurait pu aisément se hisser au rang des régulières, juste en-dessous de Kamala (ils n'employaient, entre eux, pas le terme de side chicks, quand bien même Martin en abusait loin du regard de sa copine). Il la laissa parler, ses doigts effleurant sa nuque sans néanmoins franchir la limite que Jordan avait temporairement tracé ; non pas par respect, mais simplement par jeu – un jeu où elle s'épanchait d'abord, et où il pénétrerait ensuite la frontière lorsqu'il l'entendrait. “I just wish it was the kind of job you leave at the office, but it’s not, you take it home and everywhere else you go. Anyway, how are you doing?"

Son sourire s'étira en se retrouvant avec une main sur la cuisse de Jordan ; immédiatement, ses doigts glissèrent jusqu'à flirter avec l'orée de sa robe, saisissant entre ses phalanges le tissu avec une douceur (et une restreinte) dont peu bénéficiaient avec lui. "The usual, I was having a boring evening, and then my favourite little candy showed up." Ses yeux pétillèrent à la mention de la friandise – ses doigts glissèrent à l'intérieur de sa cuisse, pressant légèrement sa chair sur son passage. "Just tell your boss to fuck off, that's bloody simple." Ils avaient déjà eu cette conversation – brève, souvent, avant que les choses ne prennent une tournure sensiblement plus horizontale ; Martin savait néanmoins que Jordan ne pouvait, pour une raison obscure, se décider à quitter ce job qui la grignotait jusque dans son temps libre.

Il reprit une gorgée de son verre, avant de se redresser pour le reposer sur la table, sa main glissant sur le genou de Jordan un instant ; il revint à elle immédiatement, aimanté à ses yeux immenses et à bouche pulpeuse, un fin sourire aux lèvres. "You could come work for me. We could use a new manager, and I'd take care of you way better than your fucking boss. Literally." Et sa main disparut sous sa robe, plongeant entre ses cuisses, ses yeux dégringolant sur son cou offert, qu'il saisit de sa main libre, de l'autre côté, pour l'attirer et la maintenir contre lui tandis qu'il l'y embrassait de nouveau – un baiser mouillé, mais bref, comme pour ponctuer sa caresse entre ses jambes et lui laisser encore un peu d'espace pour considérer sa proposition.

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Jordan ne put s’empêcher de sourire sous l’attention de Martin. Son corps contre le sien était aussi rassurant que ses mots étaient agréables à entendre. Elle avait toujours aimé se sentir désirée, et l’idée qu’elle ait pu être une bonne surprise dans la soirée de Martin était plus que plaisante. “Just tell your boss to fuck off, that's bloody simple.” ça n’était vraiment pas si simple et Martin le savait. Elle se contenta de lui lancer un regard appuyé avant de se laisser retomber un peu plus contre le canapé alors que les doigts de Martin caressaient enfin sa peau. Elle aurait voulu, parfois, que les choses soient réellement si simples. Elle poussa un profond soupire tandis que Martin reprenait une gorgée de son verre. “You could come work for me. We could use a new manager, and I'd take care of you way better than your fucking boss. Literally.” Ca n’était pas la première fois que Martin lui faisait ce genre de propositions et Jordan l’avait déjà sérieusement considéré. Peut-être qu’elle aurait accepté, si Zabini ne la tenait pas avec des informations sur elle qui pourraient causer sa mort, littéralement. Et elle savait qu’il ne la laisserait pas partir comme ça, pas maintenant en tout cas. Il l’utiliserait jusqu’à ce qu’il se lasse, et quand ce serait le cas, elle serait sans doute trop vieille et défraichie pour que Martin ne s’intéresse encore à elle.

Elle secoua la tête pour chasser ces pensées amères au moment même où la main de son amant se glissait entre ses jambes alors que ses lèvres s’abandonnaient à nouveau contre son cou. Jordan ferma les yeux un instant, écartant presque inconsciemment les jambes et offrant à Martin un accès privilégié à tout ce qu’il pouvait désirer. “I know, and I really wish I could” elle se lamenta presque, “but I can’t leave, not right now, my contract is a nightmare,” elle lança vaguement, comme si cela pouvait ne serait-ce qu’effleurer la surface de la difficulté de la situation dans laquelle elle se trouvait. “So I guess you’re going to have to settle for taking care of me like you already do,” c’était déjà bien, une échappatoire qu’elle n’avait vraiment pas envie de sacrifier, malgré les remarques désobligeantes que Zabini avait pu lui faire. Fuck him.

Jordan s’éloigna après un instant, lança un regard brulant à Martin avant de l’enjamber d’un geste fluide afin de pouvoir se poser sur ses genoux. Elle passa ses mains autour de son cou avant de poser ses lèvres contre les siennes en un profond baiser. “Any specific requests for tonight, boss?” elle murmura contre ses lèvres avant de glisser sa langue dans son cou. Elle ne pouvait pas vraiment travailler pour lui, mais rien ne les empêchait d’en jouer un peu.