Il devient un peu difficile pour Carrie de garder à jour sa liste préférentielle de la fratrie Wang: elle semble prête à changer chaque semaine, au gré des humeurs du Clan qui, franchement, malmène un peu ses émotions en passant de chaud à froid et de froid à chaud sans qu'elle s'y attende.
Quand elle a appris de Mao (quoique pas directement, l'Owl et la Fox ayant entamé une danse malheureuse et complexe pour s'éviter autant que possible depuis leur dernière conversation) que les Wang n'étaient pas enclins à aller véritablement semer la zizanie dans le fief de l'Alberich grâce à la précieuse "aide" de la NSFW, Carrie a compris que ça venait du manque de couilles légendaire de Mengwu. Forcément. Ou de Chen, à voir, mais elle n'a jamais été particulièrement intéressée ou captivée par le nouveau chef du Clan - et il était bien plus simple de projeter tout son fiel en direction de Mengwu, qui était passé du top 3 au dernier de la liste des Wang qu'elle appréciait le plus, remplaçant Martin, Zhang, What's-his-face.

Carrie essaye de se tenir loin des affaires du gang, autant que le lui permet son propre caractère, et ne se rend même plus au Dancing Phoenix pour travailler: après leur dernière dispute, elle évite soigneusement Jin et toute occasion où elle aurait à le voir ou lui parler. De même pour le reste des good children et des Wolves. Elle fait le tour des planques, travaille du petit bureau qu'elle s'est mise à louer au coeur du Londres sorcier, et se monte le bourrichon à propos de cette putain d'Alberich comme une grande.
Et putain le modicum d'opium qu'elle est parvenu à se procurer pour une fortune n'a pas duré bien longtemps et il faut absolument qu'elle trouve une solution à ce problème qui n'est plus un secret.

Une bouffée d'angoisse l'étreint à cette idée, elle essaye vainement de faire la liste de qui sait, s'arrête quand elle devient trop longue, et se contente juste de ranger ces pensées-là pour plus tard quand elle pénètre enfin dans l'Opaleye.
Y être sans Maxim, son ami et garde du corps, est légèrement stressant: même quand elle a rencontré Mengwu, la deuxième fois, Maxim était resté à la porte pour l'attendre. Cette fois, elle entre seule dans le fief de Martin et ne peut compter que sur sa proposition outrageuse et l'ambition du Wang pour s'en sortir intouchée.

Il est encore tôt dans la soirée, et elle dépense une quantité astronomique pour réserver une table et attendre. Peut-être par orgueil, elle ne s'annonce pas et se contente de s'asseoir, boire son diabolo grenadine en laissant les cigarettes se succéder à ses doigts, jetant un coup d'oeil désintéressé à la salle principale qui se remplit au fur et à mesure que la soirée avance.
Elle en est à son deuxième verre quand elle relève enfin les yeux sur la silhouette de Martin. Son coeur bat la chamade dans sa poitrine en croisant son regard et pendant un instant, Carrie se dit qu'elle a fait une terrible erreur.
Elle ne laisse pas cette pensée s'attarder et sourit à l'adresse du frère de Bao. "Good evening, Zhang." Elle a appris le cantonais et le mandarin en écoutant Jin et Yanli piailler pendant des jours entiers (et en se sentant trop exclue pour ne pas chercher à les comprendre) et a affiné sa pratique de la langue, et son accent, en rencontrant les Wang lors de l'avènement des Warlocks au Syndicat. Elle aime bien le pratiquer - et elle aime aussi utiliser son prénom comme si elle faisait partie de sa famille. Elle est là pour faire affaire, mais ça ne veut pas dire qu'elle va se priver de l'emmerder jusqu'au bout. "I have a proposal for you." Elle fronce les sourcils. "And not for the Clan," précise-t-elle après une brève pause.

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Comme tous les soirs, Martin faisait sa première ronde à l'Opaleye, affublé d'un costume flamboyant, hors de prix et au goût incontestablement contestable ; il distribuait de larges sourires aux habitués, serrait des mains aux visages reconnus aux abords du bar, glissait ses doigts invasifs sur les tailles des sorcières qu'il avait connues ou aimerait mieux connaître, et entre deux politesses aux clients, jetait des coups d'oeil à ses employés, scannant les tenues, les sourires, leur adressait des remarques brèves, et des regards équivoques face à un maquillage trop discret laissant entrevoir des failles humaines que son club ne saurait souffrir. L'Opaleye devait être un rêve irisé, l'apothéose d'une liesse qui, après une journée de contraintes et de retenue, explosait entre ses murs, portée par la musique, la douceur de boissons aussi alcoolisées que l'autorisait les nouvelles lois, la tension électrique entre les corps, sur la piste de danse. Martin considérait cette dernière, accoudé au coin du bar, commençant à se remplir. lorsqu'il sentit la main d'Eugene sur son épaule. "Boss, there's a Fox in the den." Martin tourna la tête, ses yeux rencontrant ceux de son second en un regard inquisiteur. S'il connaissait les codes, dans le langage particulier de la pègre, Zhang n'avait jamais eu la patience pour les devinettes. "Warlocks." Son regard bondit jusqu'au balcon, à peine dissimulé au regard de la salle principale – la plèbe devait pouvoir admirer, et envier, les sorciers assez fortunés pour se prendre une table au-dessus de la foule. "How long has she been here?" "She just came in." Les sourcils de Zhang se froncèrent, tandis qu'il revenait au visage blême d'Eugene – son teint naturel, lorsqu'il pouvait sentir le mécontentement irradier de son patron – et se tournait complètement vers lui. "Why the fuck am I only hearing about this now? I should have been noticed the moment she stepped in the fucking neighbourhood." "Sorry, boss." Martin serra les mâchoires.

Zhang détestait Carrie depuis le premier jour ; il avait senti une bouffée de haine impérieuse se saisir de lui, à la salve offensive qu'elle avait débitée dans le salon du Syndicat, doublé de ce pouvoir d'attraction irrésistible qui avait harponné chaque centimètre de son corps, l'invitant à se saisir de son corps minuscule, à lui dévorer la bouche, à se presser entre ses cuisses, lui coupant le souffle devant le regard bleu et noir, profondément hypnotique de Carrie.

Fucking bitch. La présence de la Fox sur son territoire était tout sauf anodine ; une invitation ostentatoire à venir la trouver, dans les hauteurs de ce royaume qui était le sien. "Play along, ajouta-t-il et, avec un regard vers la zone VIP, and let me know when the bitch is ripe." Il s'était redressé, et avait transplané dans un craquement sonore ; ce n'était pas tous les jours que l'on avait l'occasion de faire mariner Carrie Kang.

Il avait pris son temps, lorsqu'Eugene était venu le trouver dans son bureau ; il s'était levé, repoussant Doll sans douceur sur son perchoir, avait pris son peigne devant le miroir, après un bref coup d'oeil à son reflet, pour se recoiffer comme s'il traçait dans ses cheveux gominés des peintures de guerre. Tout sourire avait déserté ses lèvres, et il avait à peine regardé Eugene, en sortant – Carrie avait rampé sous sa peau avant même qu'il ait pu voir son visage poupin, ses lèvres rouges pincées en une moue dédaigneuse, un symptôme de ce désamour cordial qu'ils partageaient depuis de longues années déjà. C'était, avec Bao, la seule chose qu'ils partageaient entièrement ; Zhang peinait à comprendre le délire de sa petite sœur, dont les joues s'étaient emparées d'une teinte inédite à la mention de Carrie. Fucking minge-eaters.

Elle trônait, royale, sur la banquette d'une des tables à l'étage, sa silhouette minuscule coincée dans des vêtements lui rappelant les tapisseries de sa chambre, lorsque les Wang avaient débarqués à Londres des décennies plus tôt. Il s'approcha en silence, les yeux rivés sur elle, décortiquant la blondeur irréelle de ses cheveux, ses boucles aussi lustrées que le comptoir de son bar, quelques minutes avant l'ouverture ; lorsqu'elle releva les yeux vers lui, il sentit, inratable, l'envie furieuse de fondre sur elle lui picoter la chair, engloutissant ses yeux dans les siens comme un monstre vorace. "Good evening, Zhang." Bien sûr, Carrie parlait cantonais ; elle avait statufié dès les premiers instants qu'elle maîtrisait la langue, et croyait visiblement que cette dernière lui accordait tous les privilèges, dont celui d'user, réservé à la famille, de son prénom chinois. Fucking entitled white bitches. "What the fuck are you doing here?" lâcha-t-il sans ciller, campé devant elle, ses mains profondément enfoncées dans les poches de sa veste. "I have a proposal for you.And not for the Clan."

A l'air parfaitement sérieux de la Fox, Zhang eut un rire exagéré, explosant, comme une menace, sur le fond sonore de l'Opaleye. "Fucking Carrie", s'esclaffa-t-il en venant s'asseoir sur la banquette où elle se trouvait, glissant jusqu'à venir envahir pleinement l'espace vital de Carrie, passant un bras sur le dossier, à quelques centimètres de ses cheveux. "Are you high on my sister's clunge right now?" Il se pencha légèrement vers elle avec un sourire incrédule, crispé aux coins par toute l'inimité qu'il avait pour elle. "You think you got a free-pass for Wang territory now, uh?" Ses sourcils se haussèrent légèrement, ses yeux détaillant la peau lisse, enveloppée d'une lueur douce, brillant comme un trésor aux lumières du club. "You got two fucking seconds before I bash your head on that table, pumpkin." Deux secondes, pour Bao – pour le plaisir d'asseoir sa domination sur Carrie, si profondément enfoncée dans le territoire de Zhang, sans protection et sans immunité quelconque.

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Important face à Martin de garder un calme olympien, malgré l'envie bouillonnante de lui dire d'aller se faire foutre. Leur première rencontre avait été un fiasco, et les suivantes avaient été tout aussi explosives ou tendues, surtout quand ils parlaient affaires en faisant mine de ne pas vouloir s'arracher les yeux. Et pourtant, il était bien plus simple pour Carrie de gérer l'insolence ostentatoire de Martin que le calme placide et agaçant de Mengwu: au moins, avec Martin, on savait plus ou moins à quoi s'attendre et par quel bout l'attraper pour le faire réagir.
Néanmoins, cela nécessitait de garder son poing, serrer les dents et boire de l'eau pour passer l'envie pressante d'enfoncer ses doigts dans ses yeux qui avaient la fâcheuse manie de glisser sur elle comme si ses vêtements n'existaient pas. Ce n'était pas un phénomène nouveau, ou même une rare occurence, mais le manque de retenue du frère de Bao agaçait Carrie au plus haut point.

Elle l'écoute rire en arquant un sourcil, le bruit tonitruant étant aussi inattendu qu'à la fois tellement aligné avec le caractère tempétueux du gérant de l'Opaleye. "Fucking Carrie." C'est une meilleure réaction qu'une baguette brandie ou pire, qu'une atmosphère se chargeant de magie et de violence; Carrie ne doute pas un seul instant qu'il ne ferait qu'une seule bouchée d'elle si il en avait envie.
Si elle se crispe quand il s'assied sur la banquette à côté d'elle, tant et si proche que leurs jambes se touchent presque et qu'elle manque de s'étouffer sur sa cologne trop chargée, elle ne moufte pas plus et se contente de tourner la tête vers lui, ignorant le bras qu'il étale sur le dossier de la banquette et qui fait se dresser ses cheveux sur sa nuque. "Are you high on my sister's clunge right now?" Il se penche vers elle et elle fronce les sourcils, désapprobatrice. "You kiss your girlfriends with that mouth?" La mention de sa relation avec Bao fait naître chez elle un certain agacement en temps normal - elle ne veut pas en parler, avec personne, et la simple pensée qu'on puisse penser avoir le droit d'avoir quelque chose à redire à ce propos la remplit d'une colère furieuse et franchement déplacée. Mais Martin est différent. Il est tellement over the top que toute sa vulgarité insolente ne la touche pas, surtout quand elle sait qu'il veut simplement la faire réagir. "You think you got a free-pass for Wang territory now, uh?" Ses sourcils se haussent en même temps que ceux de Martin. Elle connait bien un territoire Wang où elle a effectivement un très bon droit de passage, mais elle parvient à ne pas le lui dire tout de suite et à le laisser finir: "You got two fucking seconds before I bash your head on that table, pumpkin."

Carrie repose lentement son verre sur la table devant elle. "Your brother does not have the balls required to do something for the sake of your Clan. You're a businessman, you own this place, and I appreciate that." Elle le regarde dans les yeux avant de laisser son regard glisser dans son cou, sur ses vêtements clinquants, ses cheveux bien peignés et sa petite moustache à peine fournie. Elle plante de nouveau son regard dans le sien après l'avoir détaillé méthodiquement en silence. "Mengwu does not realise how badly The Devil's Snare is messing with your business and mine. He's not a businessman, he's some small-dicked motherfucker who thinks he's some visionary and doesn't want to fight when his enemies are trying to bleed him dry." Pas besoin d'imiter l'agacement dans sa voix, qui la poursuit depuis que Mao lui a fait savoir que les Wang ne voudrait pas profiter de la NSFW pour foutre la merde chez l'Alberich. Carrie sait bien que ces actions ne sont pas sanctionnées par le Syndicat. Mais ce que le Syndicat ignore ne peut pas lui faire de mal.
Ses mots à l'encontre de Mengwu sont peut-être un peu durs, adressés à son frère, mais Carrie n'en démord pas et garde ses yeux plantés dans ceux de Martin. "Now, Zhang, except if you're some sissy like him who's so scared of the Syndicate that you're willing to roll over and let the Boche walk all over you, I'm sure we could find some sort of agreement you and I." Et à son tour de se pencher légèrement vers lui, penchant la tête sur le côté, levant la main pour venir effleurer le col de Martin et en retirer une poussière imaginaire en baissant légèrement les yeux sur ses doigts. Autant qu'elle n'aime pas Martin, Carrie déteste encore plus le fait qu'ils semblent être faits du même bois prêt à flamber à la moindre occasion. "What do you think, Wang Gōng? Or maybe you'd prefer being the king of nothing when the Opaleye goes up in flames before the Snare does?"

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"Your brother does not have the balls required to do something for the sake of your Clan. You're a businessman, you own this place, and I appreciate that." Zhang haussa un sourcil en la regardant, tandis que les yeux de Carrie dérivait sur lui, la laissant embrasser de ses yeux brillants les détails de sa tenue luxueuse, une toilette clinquante et propre – trop pour quelqu'un comme lui. Qu'elle le suce autant qu'elle le souhaite ; ils savaient tous les deux qu'il la laisserait le finir et qu'elle sortirait de cette entrevue en vie, si elle n'avait pas la malheureuse idée de lui mordre la queue. "Mengwu does not realise how badly The Devil's Snare is messing with your business and mine. He's not a businessman, he's some small-dicked motherfucker who thinks he's some visionary and doesn't want to fight when his enemies are trying to bleed him dry." Son sourcil s'immobilisa, une vague indescriptible brossant soudainement ses traits ; un éclair de compréhension éclairant les termes de cette rencontre. Il comprenait désormais parfaitement pourquoi Carrie était venu le trouver dans son fief, une annexe indépendante vers laquelle le regard des autres Wang, à l'exception de Quon, se dirigeait le moins possible – savoir Carrie coincée, réduite à mettre le pied à l'Opaleye pour le supplier de prendre le deal qu'avait refusé son frère, ne rendait à la fois que plus savoureuses et horripilantes les insultes coulant entre ses lèvres rouges et fines, qui ne demandaient qu'à se presser en une moue sensuelle.

S'en prendre à Mengwu en se basant sur la mésentente connue entre les deux frères, en des termes faisant écho à la violence de Zhang, était tout à l'honneur de l'intelligence redoutable et la témérité incisive de Carrie – Mengwu était une petite bite, et Zhang était le premier à se plaindre de la retenue du plus pacifiste des Wang. Néanmoins, s'en prendre à Mengwu lorsque l'on faisait partie d'un autre clan se trouvait être un pari autrement plus risqué – et Carrie faisait sans aucun doute partie des adversaires les plus redoutables du Syndicat, une garce que Zhang se faisait un plaisir à réduire, à haute voix, à son apparence trompeusement juvénile et à sa taille de naine afin de diminuer l'impact de son charisme agressif et de son ingéniosité froide. S'allier avec elle, contre l'avis de Mengwu et de Chen, semblait être la pire idée qu'il fût... Seconde pire idée, après celle de s'amouracher d'elle.
Sans aucun doute que l'amourette de sa sœur tournerait au vinaigre : Zhang pouvait lire dans les yeux de Carrie une rage brûlante, un poison virulent qui finirait par s'insuffler jusque dans leur histoire. Elle ressemblait trop à Zhang, dévorée par une colère ambitieuse, et Bao, autant qu'il l'aimait, n'était au final qu'un chien fidèle formé à suivre les ordres du Clan. Le déséquilibre était flagrant, irréparable – et Carrie devait, déjà, le savoir.

Tout comme elle savait qui venir trouver, en premier, pour outrepasser le refus ferme du Clan. Smart bitch.

"Now, Zhang, except if you're some sissy like him who's so scared of the Syndicate that you're willing to roll over and let the Boche walk all over you, I'm sure we could find some sort of agreement you and I." "So that's what it's all about." Il eut un nouveau rire, éclatant dans l'air avec une incrédulité exagérée ; ce dernier se mua en un sourire quand Carrie inclina la tête, empruntant une voix adoucie et lissée par ses soins, un artifice qui ne fit que rendre sa peau claire que plus scintillante, aux lumière de l'Opaleye. "What do you think, Wang Gōng? Or maybe you'd prefer being the king of nothing when the Opaleye goes up in flames before the Snare does?" "Who the fuck do you think I am?" D'un geste vif, il attrapa les doigts traînant près de son col. "An agreement?" Toute trace de sourire avait disparu de son visage, sa voix un grondement bas ; c'était lorsque Zhang semblait le plus calme qu'il était le plus prompt à acter ses menaces.  "You come here to shit on my brother and ask me to rip a whole fucking business which is obviously more a problem to your prostitution deals than it is to us, directly desobeying an order coming from the clan's head, going behind my family's back, putting our name on the line and risking a gang war?" Ses doigts s'étaient refermés sur les siens avec force, les enserrant dans un étau où grouillait un semblant de Qi ; un avertissement, qu'il étiqueta en tant que tel en la relâchant soudain, s'éloignant pour se laisser aller contre le dossier de la banquette. "Suck my dick harder, Fox, I'm still seeing clearly through that poor ball-licking game of yours. Asians are family people, remember?" Et un sourire carnassier étira ses lèvres ; ce n'était pas parce qu'il la détestait depuis le premier jour qu'il n'était pas intéressé.

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Si il est bien entendu important de ne rien céder et de ne pas laisser voir trop de la gêne qui l'envahit en sa présence, il est néanmoins dur pour Carrie de ne pas avoir un vif mouvement de recul quand la main de Martin attrape ses doigts et les immobilise sans mal. Enfoiré. Carrie ignore ce qu'ils mangent au petit-déjeuner, chez les Wang, et dans quels cerceaux les a fait sauter leur père pour leur donner le grand honneur de les marquer comme des chiens, mais il faudrait peut-être qu'elle vole la recette pour la partager avec le reste des Warlocks. "Who the fuck do you think I am? An agreement?" En plus de son mouvement de recul instinctif, symptomatique d'un animal de proie essayant de tourner son prédateur en bourrique, Carrie doit se faire violence pour ne pas essayer de s'échapper de la poigne de Martin - elle sait, après tout, que c'est inutile et qu'elle risquerait d'y laisser le poignet et les quelques miettes de dignité qu'elle a tout de même gardé avec elle malgré le fait que ce soit elle qui ait décidé de rouler sur le dos en lui présentant sa gorge. Se présenter à l'Opaleye sans même en avoir parlé à Jin (fuck Jin) ou Masao (fuck Masao) était peut-être, sincèrement, une très mauvaise idée - mais Carrie sait que si Martin ne lui a pas encore écrasé la tête sur la table comme il l'a si gentiment préfiguré, alors elle a une bonne chance que tout se déroule comme elle l'a prévu.

"You come here to shit on my brother and ask me to rip a whole fucking business which is obviously more a problem to your prostitution deals than it is to us, directly desobeying an order coming from the clan's head, going behind my family's back, putting our name on the line and risking a gang war?" Ses doigts pressent autour des siens, et Carrie se mord l'intérieur de la lèvre, un fin sourire crispé venant étirer ses lèvres. Elle se retient de jeter un coup d'oeil anxieux à la table qui lui semble bien trop proche, et un autre coup d'oeil aux doigts de Martin enfermant les siens, et soutient à la place son regard sans répondre - oui, c'est parfaitement ce qu'elle lui demande. "Hm." Il est plutôt facile d'ignorer la peur qui vient s'emparer de ses entrailles face aux paroles de Martin et la magie qu'elle sent crépiter contre sa peau; il est en revanche difficile de ne pas perdre le contrôle de la sienne et de garder son calme.

Il la relâche brusquement et la main de Carrie retombe; la peur laisse place à une félicité dangereuse, et le sourire aussi se détend légèrement. Elle pose la main sur sa cuisse, y jette un regard et mord jusqu'au sang sa joue pour ne pas se laisser envahir par la rage qu'elle ressent à y voir la marque de la main de Martin - ils sont vraiment tous pareils, ces putains de Wang, même si Carrie se refuse de penser une seule seconde à Bao quand elle est face à son frère. "Suck my dick harder, Fox, I'm still seeing clearly through that poor ball-licking game of yours. Asians are family people, remember?" Carrie renifle malgré elle, son autre main venant se poser sur son poignet pour en masser l'articulation et les membres douloureux. "Last I've checked Zhang, we're both half-breeds," rétorque-t-elle, toujours peu encline à pointer du doigt leurs similitudes enrageantes et à la fois ne pouvant pas passer à côté de l'insulte. "And both of us are pretty intimate with the idea that you Asians are quite happy to get in bed with your enemies." Elle pourrait aussi ajouter qu'elle laissera la suce à Kamala, thank you very much, mais les insultes ont assez duré et si Martin est prêt à l'entendre, Carrie ne va pas laisser filer sa chance.

"I don't want to rip their whole fucking business - I want to tear their whole damn fucking lackluster of a gang to shreds. And that's exactly why I'm coming to you - because your bloody brother might be your father's successor, he's not a wartime general. And war is brewing, Zhang." Elle secoue la tête pour revenir sur ses mots: "War has been brewing for some time now, and I think it's in both of our interests to catch that wave while we're ahead. Your damn family doesn't even need to know. Or are you still checking in and out of daddy's house like he's still around? Do you need to ask Chen for permission to take a piss? If that's the case then nevermind - I'm looking for a fucking murderer, not some spineless bitch who can't handle this heat." Elle se laisse aller contre le dossier derrière elle en croisant les bras, ses yeux sombres ne quittant pas ceux de son vis-à-vis. Autant y aller franco - elle sait, en tous cas, que c'est comme ça que ça marche avec elle.

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"Last I've checked Zhang, we're both half-breeds, And both of us are pretty intimate with the idea that you Asians are quite happy to get in bed with your enemies." Un frisson violent parcourut sa nuque, hérissant chaque poil de sa peau jusqu'à la racine de ses cheveux lisses : un mélange d'excitation et de fureur qui fit drastiquement chuter les compteurs de la patience de Martin. Il cilla en la fixant, son sourire envolé au détour de ces insultes répétées – Zhang, you Asians. "You're starting to get on my nerves, opium head", fit-il d'une voix calme et grave, faisant peser sur eux tout le poids de ses menaces.
On avait tendance à ne pas le prendre au sérieux, ses vis-à-vis trompés par ses tenues flamboyantes et ses sourires distribués comme des bonbons mielleux autour de lui ; il savait néanmoins que Carrie avait pleinement conscience de la violence qui battait sous les costumes chamarrés, à même ses veines, qui pulsaient derrière la nuque offerte de la demi-vélane."I don't want to rip their whole fucking business - I want to tear their whole damn fucking lackluster of a gang to shreds. And that's exactly why I'm coming to you - because your bloody brother might be your father's successor, he's not a wartime general. And war is brewing, Zhang." War war war – la guerre tapait contre son crâne au fil de la voix nasillarde de Carrie, une ritournelle entêtante dans son esprit. "War has been brewing for some time now, and I think it's in both of our interests to catch that wave while we're ahead. Your damn family doesn't even need to know. Or are you still checking in and out of daddy's house like he's still around? Do you need to ask Chen for permission to take a piss? If that's the case then nevermind - I'm looking for a fucking murderer, not some spineless bitch who can't handle this heat."

Le cran céda alors que Carrie allait reprendre, inspirant suite à la volée d'insultes qu'elle venait de lui cracher au visage – Zhang, Wei, family, bitch. Il attrapa la Fox par la gorge, la plaquant en arrière, et enfonça ses doigts dans la chair tendre de son cou ; son autre main vint se saisir de son poignet pour le bloquer contre elle avec la même violence. "I'll give you some heat", fit-il en resserrant l'étreinte de ses phalanges, son visage à quelques centimètres du sien – il pouvait sentir son souffle chaud, sa gorge pulsant contre sa paume, si fragile, si vivante, qu'il aurait pu briser d'un simple geste. Never annoy a Veela, brother – Mengwu et ses bons conseils pouvaient aller se faire foutre, sous la colère rugissante qui dévalait dans les veines de Zhang. Carrie avait-elle aussi entendu, et ignoré, un never annoy a Red Pole, sister de son côté du fleuve ? Ils étaient de la même trempe – et cette certitude alimentait d'autant plus la rage qui l'animait, comme si Carrie ne pouvait le comprendre pleinement que par l'expression fulgurante de cette dernière. "You come fucking whining at my door, call me a spineless bitch on my fucking territory – do you really think that's how you should address me?" feula-t-il en plissant les yeux - a fucking future king. "Huh? What's that?" Il pivota légèrement la tête comme pour mieux tendre l'oreille près de sa bouche muette. "Please Martin, help me with that little scheme of mine, please say yes, please? Oh are we fucking begging now?" Et il esquissa un sourire en la considérant de nouveau pleinement de face, comme pour embrasser pleinement sa souffrance et lui faire cracher ce respect qu'on avait visiblement oublié de lui faire ingurgiter avec son lait de croissance : "Are we?"

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L'explosion de Martin est attendue, mais plus violente que prévue. Alors que Carrie est en train de reprendre sa respiration pour s'enfoncer encore plus dans sa diatribe insultante, Martin lui plonge dessus en écrasant sa main contre sa gorge, faisant rebondir l'arrière de son crâne sur le dossier de la banquette derrière elle. Quand elle lève la main pour attraper son poignet et tenter de le repousser, il l'attrape aussi et l'immobilise dans une prise douloureuse et incendiaire; l'autre main de Carrie se lève pour se poser sur son avant-bras, ses ongles s'enfonçant dans sa chemise clinquante. Carrie doit provoquer l'effort de respirer par à-coups pour ne pas se laisser submerger par la panique qui se réveille dans son ventre, et se rappelle difficilement qu'ils sont faits du même bois: faciles à offenser, prompts à exploser, et elle se rappelle aussi que si il ne voulait plus l'écouter, Martin se serait déjà débarassé d'elle.

"I'll give you some heat." Carrie se mord la lèvre en le regardant d'un oeil noir, retenant une remarque désobligeante et un peu embarrassante en réponse, se contentant d'enfoncer un peu plus ses ongles dans son avant-bras. "You come fucking whining at my door, call me a spineless bitch on my fucking territory – do you really think that's how you should address me?" Le ton furieux de Martin envoie une nuée de frissons hérissés le long de la colonne vertébrale, son coeur battant à toute allure dans sa gorge, tout contre la paume du Wang. Elle peut sentir son pouls rebondir contre sa paume, cette sensation réveillant chez elle une fébrilité inappropriée et dangereuse, crispant d'autant plus sa main autour de son bras.

"Huh? What's that?" Carrie serre les dents, retenant un roulement d'yeux, concentrée sur ses inspirations saccadées par le nez. "Please Martin, help me with that little scheme of mine, please say yes, please? Oh are we fucking begging now?" La voix nasillarde qu'il emploie pour l'imiter lui donne sincèrement envie de tendre la main et d'essayer de lui arracher les yeux, ou d'au moins lui griffer le visage; toujours, Carrie se contente de ses ongles dans son avant-bras, et de légèrement se débattre contre l'autre main de Martin qui lui bloque l'autre poignet. Enfoiré. Le sourire qu'il lui adresse en se reculant légèrement lui donne véritablement des envies de meurtres - mais elle ne pense pas que les Warlocks survivraient à un autre assassinat de Wang.

C'est en pensant à leur situation délicate et fragile que Carrie parvient à se rappeler qu'elle s'attendait au moins à ça de la part de Martin, et qu'elle n'a plus qu'à ravaler sa fierté pour achever de ferrer le poisson. "Are we? - Yes, Martin." Carrie gigote un peu, tend le cou pour l'inciter à la relâcher, et étouffe un grognement quand il resserre sa prise sur sa gorge. "Would you be so kind as to please help me with my little silly scheme, I'm begging you and I promise I'll make it worth your while." Si elle aurait bien voulu minauder en le suppliant comme il le désire, Carrie n'a pas d'autre choix que de lui parler d'une voix sèche et éraillée, mise à mal par les doigts puissants de Martin enserrant sa gorge. "I am sorry that I was so rude and impolite and that you felt insulted- and that I have insulted you in your own stronghold." C'est Nina qui lui a appris à s'excuser ainsi, Carrie ayant tendance plutôt à retourner la situation contre les concernés lorsqu'elle est mise au pied du mur.

La main de Carrie remonte jusqu'à son poignet, se décrispant à grand mal: elle a envie de lacérer sa peau, de se laisser aller à la magie vélane et vengeresse qu'elle sent se tordre dans son ventre, prête à sortir, à crépiter, à exploser. Elle sent aussi, à l'arrière de son crâne, les griffes tant redoutées s'y enfoncer, ouvrant la faille béante qui menace toujours de déborder. La violence de Martin, son regard noir, ses sifflements rageurs et la force vindicative de sa main autour de sa gorge ne sont que trop familiers, tout comme les suppliques qui se succèdent sur ses lèvres alors qu'elle espère diffuser la situation au plus vite, en sachant pertinement qu'elle n'a pas d'autre choix que de souffrir la décision et les humeurs de son vis-à-vis. Elle se surprend même de sa propre crédibilité, et se demande si la petite fille terrifiée qu'elle était un jour, celle qui s'excusait et suppliait et priait avant de comprendre que ça ne fonctionnait pas, est toujours là, quelque part, sous sa peau. Peut-être qu'elle est toujours restée rien d'autre qu'un animal de proie, et que son rôle de Fox n'est qu'un nom qu'on lui a donné pour se moquer d'elle.

"I need your help so please, I'm begging you, let me go so we can talk business," finit-elle, les lèvres sèches. Sa main finit sa course sur son poignet, le geste doux comme une caresse, et elle relâche à grand mal la tension retenant le reste de son corps, s'abandonnant au sort que Martin aura décidé pour elle.

tw: violence, choking

Les insultes furent désamorcées une à une, sur une respiration hachée qu'il pouvait sentir sous sa paume ; elle répara l'affront fait à son nom de naissance, à sa famille, à son titre de maître des lieux, rendant le respect qu'elle avait si sauvagement arraché de ses mains minuscules. Carrie n'était, au final, qu'une petite teigne à laquelle il suffisait de rappeler les règles – ses propres règles, dans le cas d'un Martin qui jouait un jeu qui lui était unique, fait de forts et de faibles, et où il fallait mordre, piétiner, rappeler à l'ordre les déviants cherchant à le doubler.

La voir s'y plier lui procurait une satisfaction brusque, le goût de cette minuscule victoire éclatant à même ses papilles, ses yeux se parant d'un éclat nouveau aux inflexions plus prononcées de Carrie, changeant jusqu'à sa voix sous la menace exercée – please, begging, promise, sorry. Chaque mot était un délice que Martin savourait avec la délectation qui leur était due : et il pouvait sentir sous la pression de ses doigts la chaleur enivrante de la sorcière, frottant contre sa paume ouverte à chaque son résonnant dans sa gorge serrée. "I need your help so please, I'm begging you, let me go so we can talk business." Ses doigts s'enroulèrent autour de son poignet avec une douceur inattendue qui lui tirèrent un long frisson, remontant le long de son bras, jusqu'à mourir sur sa nuque.
Il pouvait se figurer l'éclat d'ivoire contrastant avec sa peau mate, une trace blanche et brillante entremêlée à sa propre chaleur. Martin sentit les muscles de Carrie se relâcher entièrement, dans un souffle, et savoir qu'elle s'abandonnait pleinement à sa dominance suffit à rompe la tension électrique qui valsait entre eux depuis le début de leur entretien.

Il lui aurait suffi de se pencher tout juste pour s'emparer de son corps offert, de presser ses lèvres contre les siennes pour recueillir ce long soupir qui avait parcouru en silence la chair de Carrie, sous sa supplique finale.

Martin relâcha sa prise et dans un même mouvement se laissa aller de nouveau contre le dossier de la banquette, sa paume brûlante glissant pour aller tapoter la jambe de Carrie, un peu trop haut sur sa cuisse (on ne changeait pas ses habitudes, particulièrement quand celles-ci dérangeaient son vis-à-vis). "Good girl," son regard restait rivé sur Carrie, son expression indéchiffrable, quoique dénuée désormais de la brusque colère qu'elle avait provoquée chez lui, "now we can talk. See? Not much of a big deal." Et un sourire étira ses lèvres tandis qu'il étendait son bras sur le dossier, du côté opposé de la demie-vélane. "You want war, then? You're in luck, I was just considering fucking Mengwu over, just for fun." Il y avait tant d'autres implications dans cette collaboration aussi inattendue qu'elle s'annonçait explosive – mais Carrie n'avait pas à les connaître dans le détail, et le plaisir égoïste de dire merde à Mengwu, Sen et Chen enrobait le tout d'un superbe papier cadeau, lorsqu'il leur livrerait le colis d'une Alberich en furie suite à l'attentat.