Like a new day (Dennoûr)

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( Like a new day )

Briquet entre les doigts, sa cigarette ayant depuis longtemps fini dans une poubelle, elle a écoulé son stock, pourrait donc être sur le chemin du retour depuis une bonne dizaine de minutes mais Noûr, elle est retenue ici par une force supérieure à celle de sa volonté, à savoir, la Tamise. Trop de terre ferme autour d’elle depuis des jours, la seule eau qu’il lui est donnée de voir est généralement celle du robinet, elle crèverait pour passer ne serait-ce que quinze minutes sur une plage, voire sur un promontoire, n'importe quoi du moment qu’elle pourrait voir, sentir, ressentir la mer. Plans grandement contrariés par la distance entre Londres et la côte, elle s’est fait une raison, à défaut d’une plage elle peut voir … un quai, des docks, une étendue d’eau limitée mais au moins plus importante que celle du minuscule torrent qui coule près de la maison de campagne qu’elle a investie avec les autres hybrides. De toute façon, même si elle voulait rentrer elle ne le pourrait pas, parce qu’elle a rendez-vous et qu’elle est bien trop ravie de cela pour songer à annuler simplement pour rester à sa contemplation silencieuse des remous de la Tamise.

Le briquet servant de remplacement à sa baguette bridée devenue useless est remis dans la poche de sa veste, et s’arrachant à son observation de toute manière frustrée par l’impossibilité de piquer une tête dans l’eau salée, elle change de spot, se rendant à celui prévu par téléphone, celui où son ami cessera enfin de faire le mort. « Here you are, » lance-t-elle en apercevant le blond, un sourire flottant sur les lèvres alors qu’elle s’évertuait pourtant à le ravaler, tentant de paraître au moins un peu contrariée par la désertion puis le silence de Dennis quand il aurait été si simple de la prévenir puis de garder contact. « You could have call earlier, » elle reprend une fois plus proche, le regard accusateur. Des amis, exception faite des hybrides qui l’ont sortie du freak show et qu’elle tendrait plus à considérer comme family qu’autre chose, elle n’en a plus des masses, alors si ceux qu’elle trouve pouvaient rester dans son champs de vision … « Kind of thought you were dead or something, » ce qu’il n’est définitivement pas, ce dont elle est ravie, ça lui évitera un deuil morne et pénible, puis Dennis, elle l’aime bien tout de même. « So, you're okay ? » demande-t-elle finalement, regard balayant le blond, s'assurant dans le même temps qu'il n'a pas perdu un œil, une jambe ou quoique ce soit de compromettant.

( Pando )
@Dennis Creevey

noûr mckenzie

Muggle London, 2005

tw: drug use

Dennis avait transplané dans une rue adjacente, qu'il connaissait pour y avoir dû s'y rendre, une fois, pour une commande express de SMILEs – il était toujours étonnant de trouver des sorciers embusqués du côté moldu de Londres. Il avait passé une main dans ses cheveux en pagaille, enfoncé ses mains dans les poches de sa veste, et s'était rapidement rendu sur le lieu de rendez-vous, où déjà, Noûr l'attendait.

“Here you are.“ Le visage de la sorcière s'éclaira d'un léger sourire, mettant du baume au cœur d'un Dennis ravi de retrouver l'une des rares connaissances qu'il avait gardées, suite à sa fuite forcée quelques mois plus tôt. On ne comptait pas réellement sur la cohésion entre dealers, au sein des Warlocks ; s'ils se croisaient parfois, il était difficile, dans ce contexte de rivalité sourde et de danger, de se lier de manière significative. C'était sous-estimer Dennis et son sens de la tchatche ; il avait rattrapé Noûr un jour, à la sortie d'une entrevue avec leur Wolf, et ils avaient partagé une cigarette autour de questions à peine bridées par le secret de leurs identités respectives – ledit secret avait valsé quand Dennis avait brisé la glace et annoncé qu'il avait besoin de thunes, la monnaie sorcière difficile à obtenir pour un Né-Moldu. “Noûr, long time no see.“ “You could have call earlier.“ Ses yeux semblaient si clairs, à côté du ciel gris de Londres ; Dennis vint la prendre dans ses bras pour une étreinte entière, refermant une main sur son épaule pour la serrer contre lui. “Sorry, I had to lay low for a while“, répondit-il en la relâchant avec un sourire d'excuse. “Kind of thought you were dead or something.“ Il eut un rire en détournant le regard, plongeant une main dans une des poches de sa veste en jean, adaptée à sa taille avec un sort habile de Riley.

Sa vie sociale et ses habitudes avaient été les deux seules victimes de ce départ précipité, renvoyant Dennis à une réclusion irritante dans leur quartier de Sheffield. Plus de deals, plus de Stan, plus de Pegasus, plus de Kaz – plus que la perte des profits, la perte du club gay et des yeux sombres de ses amants lui avaient vrillé le ventre, le poussant à chercher plus fort, et plus loin, un oubli délirant que lui avaient procuré les SMILEs. Noûr avait été la première qu'il avait recontactée, quelques jours plus tôt ; elle était la seule véritable amie qu'il comptait encore, en dehors de la résistance, celle à qui il pouvait faire confiance, après des mois à échanger sur leurs ennuis respectifs, Dennis partageant avec elle seule le secret de cette alliance témporaire avec les Warlocks. “So, you're okay?“ “I'm fine yeah.“ Il sortit un sachet plastique où se trouvaient deux joints roulés au préalable. Sa propre weed avait, ces dernières semaines, légèrement perdu de son attrait face à l'explosion d'euphorie des SMILEs. “I got caught by one of my teammates.“ Ce n'était pas le mot exact, pour désigner Paws, mais Dennis n'était pas prêt à affronter le regard soucieux, presque déçu, lui avait-il semblé, de ce dernier. Il continua, en rangeant le joint restant dans sa poche, sortant maintenant sa baguette après un bref coup d'oeil autour d'eux. “So I took off, went back home, stayed there for a while until things got a tad safer. I was expecting the Fox to come find me at some point, but I guess she doesn't have eyes everywhere after all“, conclut-il avec une expiration amusée, infirmant ainsi l'une de leurs hypothèses au sujet de Carrie ; qu'elle était omnisciente, au courant de tout, et capable de les rattraper jusqu'au bout du monde. Dennis voulait croire qu'ils l'avaient surestimée ; mais peut-être n'avait-elle tout simplement pas eu l'envie de le retrouver, et cette hypothèse-là lui semblait plus effrayante que le reste.

Il prit quelques secondes pour allumer le joint, avant qu'un épais nuage ne s'échappe finalement d'entre ses lèvres, l'odeur familière détendant, devant l'expectative des effets de la weed, les quelques nerfs tendus par cette sortie qui lui paraissait maintenant vaguement dangereuse. “What about you? Are you still in?“ Et il lui lui tendit le joint avec un regard inquisiteur.

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( Like a new day )

tw: drug use
Quand elle fouille sa mémoire à la recherche de bons souvenirs passés sur le sol anglais, elle est vite limitée, forcée de constater que tous sont liés à des personnes plutôt qu’à des événements et qu’ils se résument en fait à ses amis, ceux qui ont mis un terme à son expérience pathétique au freak show, et Dennis. Dennis qui a disparu sans laisser de trace, ce qu’elle comprend, ce qu’elle a tout de même eu du mal à accepter, ayant l’impression d’avoir été abandonnée par une des rares personnes de son entourage. Jusqu’à ce qu’il l’appelle, que toute trace de rancœur ne soit effacée au profit de la joie de ne pas avoir été laissée toute seule.

Elle aurait pourtant aimé conserver un visage de marbre à l’apparition du blond, rien que pour lui témoigner la déception qu’elle a ressentie lorsque son téléphone est resté désespérément silencieux ; elle en est incapable, ses lèvres se fendant d’un sourire. « Noûr, long time no see. » « Who’s fault ? » rétorque-t-elle, ses paroles noyées dans l’accolade qu’il lui donne. Le bras qu’elle passe dans son dos balaye les derniers vestiges de ressentiment, et alors qu’elle s’écarte, Noûr répond au sourire contrit de son ami par un bref roulement des yeux. « Sorry, I had to lay low for a while, » « I guess I can understand that. » Elle scrute alors les traits de Dennis, tachant de jauger la confiance qu’il peut avoir en elle, se demandant si une sorte de défiance ne l’a pas poussé à lui taire son départ ; l’idée la blesse plus qu’elle ne l’aurait voulu, mais elle connait les rivalités entre dealers, ne s’approche d’ailleurs pas de la majorité d’entre eux parce que méfiante à l’égard de leurs comportements, alors elle se passe de plus de commentaires.

Et il va bien, le lui confirme par des mots quand elle se contentait jusque là de l’observer avec curiosité comme si elle s’était attendu à lui trouver un œil au beurre noir ou n’importe quel signe que les Warlocks lui étaient tombé dessus après son départ précipité. « Glad to hear that, » elle sourit encore, chassant les doutes quant à la probabilité que cela dure éternellement pour mieux lorgner le sachet plastique qui vient d’apparaître dans les mains de Dennis. « I got caught by one of my teammates. » Elle fronce légèrement le nez, glisse les mains dans les poches de sa veste. « Oh, » souffle-t-elle, l’observant avec attention alors qu’il continue, « So I took off, went back home, stayed there for a while until things got a tad safer. I was expecting the Fox to come find me at some point, but I guess she doesn't have eyes everywhere after all » Elle arque les sourcils, moue incrédule théâtralement surjouée sur le visage, « really ? » demande-t-elle, le sarcasme poignant dans sa voix, « I think it’s just you being a fucking jammy git, » reprend-t-elle, son sourire amusé s’étirant sur ses lèvres avant qu'elle ne jette un coup d’œil à la ronde. La chance de Dennis - si c'est bien de ça qu'il s'agit - elle n'aimerait pas la voir disparaître, alors elle désigne l'avancée de toit la plus à l'écart des passages. « Let's go there, just in case you know, one of her eyes is nearby, » propose-t-elle finalement.

Lorsque s’élève l’odeur de weed, elle vient s’adosser au mur derrière elle, prunelles rivées sur le joint désormais allumé qu’elle récupère lorsque le blond le lui tend. « What about you? Are you still in? » Elle porte la cigarette à ses lèvres, la retire aussitôt la première bouffée de fumée inspirée pour crachoter ses poumons. « What the fuck is in there ? » grogne-t-elle, connaissant parfaitement la réponse, refusant d'admettre que son dernier joint remonte à aussi loin que la dernière fois où elle a vu Dennis. Refourguant la cigarette au blond, ses mains retrouvent leur place dans ses poches, « and sure I'm still in, I don't have any other job yet and I need money, » répond-t-elle finalement à la question, haussant vaguement les épaules à la mention de sa présence parmi les rangs des Warlocks. L'idée même de rester enfermée chez elle et de subsister uniquement grâce à l'aide des autres hybrides est du genre à lui donner envie de faire n'importe quoi pour un peu qu'elle n'ait pas l'impression d'être entretenue, alors que l'un d'eux l'ait recommandée au gang a suffi à la convaincre que ce taffe là était déjà un bon début à sa tentative d'émancipation. « And actually, I wouldn't like to have the Fox on my back if I quit, » ajoute-t-elle avec un sourire narquois.

( Pando )
@Dennis Creevey

noûr mckenzie

Muggle London, 2005

tw: drug use

Quelques minutes à peine, et la présence rassurante de Noûr s'infiltrait déjà dans son système, un sourire s'étirant sur ses lèvres à ses pointes d'humour chaleureuses. C'était comme si rien n'avait changé, depuis leur dernière rencontre ; comme si Lee ne lui avait pas imposé un ultimatum, comme si Dennis n'avait pas décampé avec une petite fortune en pilules – comme s'il ne souffrait pas la morsure extatique des SMILEs, qu'il avait pu constater sur les traits euphoriques de ses anciens clients.
Avec un peu de chance, Noûr ne reconnaîtrait dans ses sourires que les vestiges de la weed – la perspective de lui avouer qu'il avait basculé côté demande provoquait un sentiment désagréable, qu'il étouffa sous la réjouissance de ces retrouvailles, et la détente immédiate qu'insufflait la drogue dans ses veines.

"What the fuck is in there ?" Il eut un sourire en voyant ses traits se froncer. "Only natural stuff, tobacco and a few magic herbs", répondit-il en couvant Noûr d'un regard amusé sous ses paupières paresseuses tandis qu'il récupérait le joint. "And sure I'm still in, I don't have any other job yet and I need money." La teneur de son sourire changea légèrement, et il porta la cigarette à ses lèvres pour en tirer une nouvelle bouffée, en silence.

Leurs longues conversations, des heures passées sur les trottoirs, ou à deux pas du campus de la LAAW après avoir écoulé une partie de leur marchandise ("fini leur shift", en des termes professionnels qui correspondaient tout à fait aux gains faramineux de leurs ventes, et aux échanges brefs avec les clients), lui avaient donné un aperçu global de la situation de Noûr : il avait appris que la sorcière habitait avec d'autres hybrides, dans sa tête une cohabitation pesante où la promiscuité régnait. Affrontant les yeux clairs de Noûr, Dennis se rappelait immanquablement sa chance, dans la maison confortable et tranquille qu'il avait instaurée avec Riley – c'était comme la regarder à travers les barreaux d'une prison, à peine camouflés sous les apparences que la radicalisation du régime avaient jetées aux oubliettes. "And actually, I wouldn't like to have the Fox on my back if I quit." "Fair enough," il eut un rire à la mention de cette image légère, comme si le Fox n'était qu'une renarde inoffensive, un monstre de conte qui disparaîtrait une fois le récit achevé, "though we definitely would have your back if you decided to join, out there. Just saying." Il haussa légèrement une épaule, retenant un léger rire sous l'euphorie chimique ; ils avaient Sweet River, maintenant, et si certains se plaignaient du système, Dennis ne voyait pas où était réellement le problème – ils étaient entre eux, et Kingsley avait pris cette décision, avec le cercle sept, dans l'intérêt de tout le monde. Plus de danger pour Noûr ; et l'occasion de la revoir plus facilement. "Money wouldn't be that much of a problem, either." Et, avalant une nouvelle lampée de fumée, il présenta de nouveau le joint à la Selkie, ses pupilles rivées sur elle, à moitié sérieux, à moitié pris dans les filets d'un espoir qui ne connaissait pas de limite.

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( Like a new day )

tw: drug use
« Only natural stuff, tobacco and a few magic herbs » Elle se racle la gorge, essuie ses yeux humides depuis la quinte de toux et esquisse un sourire, « well that’s strong, » ou alors a-t-elle perdu l’habitude en même temps que Dennis partait vers d’autres cieux, pas comme si elle avait envie de fumer autre chose que des cigarettes si le blond n’est pas là.

Adossée à son mur, elle scrute Dennis et son joint, trouvant un agréable réconfort à l’avoir près d’elle, parce qu’il sourit toujours, même lorsqu’ils parlent de la Fox dont la menace pèse au dessus de lui, parce qu’il est plus libre qu’elle ne le sera jamais, déserteur des Warlocks ou pas. Elle est prisonnière d’un pays qui n’est pas le sien et ne le sera jamais parce qu’elle s’y refuse, ses seules fréquentations consistent en des hybrides au sentiment de rejet aussi grand que le sien, alors les moments qu’elle passe avec d’autres sont un aparté bienvenu dans son quotidien d’amertume et de ressentiment. « Fair enough » lui échappe un petit rire en miroir de celui du blond alors qu’elle tend la main vers lui pour récupérer le joint. Pas de toux, pas de brûlure, elle en esquisse un sourire satisfait, à deux doigts de commenter très philosophiquement que fumer ne s’oublie pas, à croire que la moindre réussite est apte à apporter fierté – pas comme si Noûr avait eu beaucoup d’occasions d’être réellement fière d’elle ces derniers temps, – elle relève les yeux vers Dennis lorsqu’il reprend la parole. « Though we definitely would have your back if you decided to join, out there. Just saying. » Elle hausse brièvement les sourcils, prise de court par la proposition. Tentant ; sa vie n’a plus tellement de sens depuis son arrivée en Angleterre, faire partie d’un tout, d’un groupe animé par un objectif commun pourrait en apporter, mais le veut-elle seulement ? Une insidieuse pensée se repend dans son esprit : pourquoi risquer sa vie sans but pour le secours d’un pays qui la considère à peine ? « Money wouldn't be that much of a problem, either. » Elle tend le joint à Dennis, « sounds great but … elle hausse les épaules, I don’t know, » tentée mais frileuse, se mettre à la charge d’autrui lui donne la désagréable sensation d’être un poids mort, ce qu’elle tolère par manque de choix depuis qu’elle a emménagé avec des amis, ce qui lui pèserait trop s’il s'agissait d’inconnus. « How did you know that you wanted to join them ? » demande-t-elle, glissant l’ongle de son pouce déjà bien entamé entre ses dents, rendue nerveuse par le contenu de la discussion et les opportunités qu'elle lui laisserait entrevoir.

( Pando )
@Dennis Creevey

noûr mckenzie

Muggle London, 2005

tw: drug use

Dennis jeta un bref coup d’oeil au joint entre ses doigts, et sortit de nouveau sa baguette en en voyant l'extrémité éteinte - c’était l’un des désavantage sensible des variétés de weed moldues cultivées dans le sous-sol de Sheffield. “Sounds great but… I don’t know.” Son regard remonta aussi sec à Noûr ; et aussitôt, dans un nouveau nuage de fumée lorsqu’il ralluma le joint, après une nouvelle bouffée, il haussa les épaules en miroir. “It’s alright, you know where to find me if you change your mind”, ajouta-t-il sur un ton tranquille, un sourire conciliant aux lèvres. On ne savait jamais ; quand bien même il n’était pas venu pour recruter Noûr, et quand bien même ce n’était pas exactement dans ses fonctions de livreur de l’Ordre, Dennis avait appris que de simples suggestions, au bon moment, pouvaient faire basculer des vies entières - la sienne, celle de Noûr, par exemple. Tout était une question de timing ; et il haussa légèrement les sourcils en la voyant reprendre : “How did you know that you wanted to join them?” Le sourire de Dennis perdura sur ses lèvres, tandis qu’il laissait les premiers effets lui engourdir agréablement le corps ; juste de quoi le détendre, et faire rouler sur sa langue une conversation agréable et facile, déconnectée des contraintes de sa vie de fugitif (relative, lorsque l’on voyait la fréquence de ses incursions en territoire ennemi).

“I followed my brother.” Il frotta son menton du bout de son pouce en un geste songeur, ramené à ses quatorze ans, lorsqu’il avait dû fuir en compagnie de Colin. Noûr avait, bien entendu, déjà entendu parler de son frère ; son plus proche complice, mort désormais. Il lui avait épargné les détails de sa disparition, si ce n’était, un jour où il avait fumé à l’excès, les auteurs de sa mort - l’ennemi commun qui les punissait tous depuis le premier jour : le gouvernement. Noûr avait compris, comme toujours - ils s’étaient épaulés et reconnus l’un dans les douleurs de l’autre. “We were in a sort of misfits club at Hogwarts, learning how to shoot Death Eaters and all that. When they started to look for Muggle-borns, we just ran off.” Il inspira de nouveau une bouffée du spliff, avant de le tendre à Noûr. “We could have gone to France or another country, but… I don’t know, it just happened naturally, they took care of us and now they’re family.” Il lui adressa un nouveau sourire, enfonçant sa main libre dans la poche de sa veste. “And not the kind of “we’re family” bullocks the Warlocks give around. Real family, I could die for them.” Probably will, ravala-t-il en considérant l’hybride, cillant légèrement - pas le plus convaincant des arguments pour faire pencher la balance en leur faveur, avant d’ajouter finalement, avec une douceur presque soucieuse : “Do you have plans?” En dépit de l’horizon bouché qui s’offrait à eux.

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( Like a new day )

tw: drug use
« It’s alright, you know where to find me if you change your mind » Noûr sourit, donnant à son visage une inhabituelle expression de tranquillité, elle qui ne ressent plus l’entrain et la joie suffisante pour que ses lèvres n’aient ce besoin irrépressible de s’étirer. Pas que ça ne lui arrive jamais, seulement les occasions se sont espacées et encore plus depuis que Dennis aka la personne avec qui il était le plus simple de sourire a cessé de donner des nouvelles. « Sure, » assure-t-elle, reconnaissante au blond pour sa proposition. Elle n’est pas sûre d’être prête à s’engager dans la résistance, sans doute est-elle trop lâche pour ça, aussi se complait-elle dans sa routine précaire mais ô combien rassurante face aux dangers du monde réel et préfère faire sa vie comme si son existence même n’était pas remise en cause ; mais d’un côté, Dennis agit comme si elle était capable de faire plus, de faire mieux, et Noûr n’en éprouve que de la gratitude, au point d’éventuellement songer à reconsidérer la proposition.

« I followed my brother. » Bien sûr, elle aurait pu s’en douter puisque pour avoir entendu parler Dennis de son frère, elle sait quel lien les unissait, et bien qu’en temps que fille unique, elle ne peut que concevoir leur proximité, elle voit bien à quel point Dennis a tenu à lui. « We were in a sort of misfits club at Hogwarts, learning how to shoot Death Eaters and all that. When they started to look for Muggle-borns, we just ran off. » Noûr saisit le joint tendu pour le porter à ses lèvres, tentant d’imaginer les réunions secrètes d’adolescents planifiant la destruction de tout un système. Ca semble excessivement idéaliste, elle aime bien. « We could have gone to France or another country, but… I don’t know, it just happened naturally, they took care of us and now they’re family. » L’ombre d’un sourire pensif se dessine sur ses lèvres alors que la mention de famille la renvoie à la sienne – pas celle qu’elle a perdue, celle qu’elle a retrouvée et qui lui a sauvé la vie – et il est évident que Dennis et elle ont plus de point commun qu’il n’y paraît à première vue. « And not the kind of “we’re family” bullocks the Warlocks give around. Real family, I could die for them. » « Really ? » Elle l'envie pour ressentir les choses aussi intensément, pour être lui qui semble toujours brûler pour quelque chose. Noûr, elle, se sent vide, comme si tous ses objectifs de vie s’étaient envolés sur le bateau pour l’Angleterre, ne laissant qu’une enveloppe dépourvue d’intérêt pour quoique ce soit, de toute façon personne ne la laisserait faire ce qui la faisait vibrer autrefois, maintenant qu’elle est perdue dans un pays inconnu, à peine plus considéré qu’un animal errant dans les rues. « I didn't thought you loved them so much, » elle avait bien saisi à quel point il tenait à sa colocataire, pourtant, « I've always kind of imagined a hundred people’s army so… Do you have a hundred people’s family ? I would love that, » répond-t-elle, sourire amusé flottant sur les lèvres alors qu'elle reprend une taffe et tend le joint à Dennis. « Do you have plans ? » La question la prend un peu au dépourvu ; la blonde expire un volute de fumée, hausse les épaules. « I don’t think so, just wait for you guys to overthrow the government and go away from here, » partir maintenant ne lui semble pas envisageable, trop dangereux quand les histoires de familles quittant le Royaume-Uni pour d’autres cieux et se faisant descendre en cours de route sont si nombreuses. « What about you ? » demande-t-elle à défaut de demander ce qu'il ferait si le régime tombait - pas comme s'ils n'avaient pas déjà passé des heures à prévoir un futur imaginaire. -

( Pando )
@Dennis Creevey

noûr mckenzie

Muggle London, 2005

tw: drug use

« Really ? I didn't thought you loved them so much. » Dennis avait mesuré l'étendue de ses mots, auprès de Noûr comme auprès de tous ceux extérieurs au cercle large de l'Ordre – il se méfiait sensiblement plus des sorts de légilimancie que de ses vis-à-vis, lorsqu'il sortait le nez hors de l'eau tumultueuse où se trouvait la résistance, quand bien même se méfier était un bien grand mot lorsqu'il faisait des incursions en plein jour, en plein territoire ennemi. Un jour, les choses dégénéreraient, lui avait-on dit à de multiples reprises ; mais ce jour n'était pas encore arrivé, en dépit des dangers dont Dennis s'était entouré lors de ces dernières années – Carrie, Stan, Noûr (devenue une menace malgré elle, un point de contact malvenu entre lui et les Warlocks). « I've always kind of imagined a hundred people’s army so… Do you have a hundred people’s family ? I would love that. » Dennis eut un léger rire en récupérant le spliff – tout semblait si simple, avec Noûr, une simplicité portée d'autant plus haut par les volutes agréables de la weed. "It does feel nice yeah", céda-t-il avec un large sourire, ses paupières s'alourdissant paresseusement sur ses pupilles dilatées. Et il ravala la suite, en l'interrogeant sur la suite : you could be part of it, too.

Noûr haussa légèrement les épaules à sa question : un mélange entre détachement et réalisme. « I don’t think so, just wait for you guys to overthrow the government and go away from here. » Noûr lui avait parlé de la Grèce, avec un éclat dans les yeux qu'il n'avait pas vu briller pour autre chose, chez elle : ils avaient échangé des bribes de l'avant, discrètement, sans s'attarder sur le sujet. Dennis avait ainsi appris que dans un monde idéal, Noûr serait repartie aussi sec pour son pays natal. "We're working on that, give us a second, would you?", répondit-il avec un nouveau rire, un bref coup d'oeil autour d'eux pour vérifier qu'ils étaient toujours en sécurité – on n'était jamais trop prudent, et Dennis ne l'était jamais assez. Il reporta bien vite son attention sur la sorcière. « What about you ? » Dennis oubliait parfois que le conflit où il baignait depuis ses quatorze ans n'était pas censé durer toute leur vie ; qu'il y aurait une fin, un après, au-devant duquel il se retrouvait étrangement coi, incapable de se projeter dans ce qui semblait être une dimension parallèle. "Except from my becoming a rockstar, I don't really know." Et un large sourire naquit sur ses lèvres, chassant cette autre donnée qui trottait constamment, dans un coin de sa tête : if I'm still alive by then. "I hope they didn't give you shit, for me going."

Ses yeux s'accrochèrent aux siens, une brève seconde, son sourire plus sérieux laissant entrevoir les inquiétudes qu'il avait pu traîner, avec son départ. Il prit une nouvelle bouffée sur le spliff, le considéra un instant, revint à Noûr ensuite. "Once I'm famous, I'll make it up to you. Maybe if you learn how to play bass by then, we can form a band together, that would make us a music family of sorts," et le sourire s'élargit de nouveau, à l'image d'un groupe de rock composé de lui, de Noûr, et d'autres ombres que Dennis reléguait encore dans le décor – ils auraient l'embarras du choix, à piocher dans la found family de l'Ordre.

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( Like a new day )

tw: drug use
Elle est quand même bien là, avec un des seuls potes qu’elle a dans le coin, l’esprit flottant tranquillement sur la conversation, comme si c’était normal de jacasser avec Dennis qui a déserté et est donc dans la merde avec les Warlocks pour qui elle bosse toujours, elle. De toute façon ça tient du détail, là tout de suite, pas comme si elle avait autre chose à penser comme ses projets utopiques pour après la victoire hypothétique de la résistance sur un gouvernement implanté depuis beaucoup trop longtemps. « We're working on that, give us a second, would you? » Ca lui arrache un rire amusé. « Yeah well give me a call when you’re done with that, » dit-elle. Ca semble un peu fou, mais elle doit bien se laisser de l’espoir ou alors il ne lui restera plus qu’à faire comme Dennis et prendre peu importe quelles conneries il ingère pour avoir ce sourire en constante sur la gueule. Puis d’un côté, ce n’est même pas trop bête comme idée, elle aussi choisirait bien une vie de gloussements idiots plutôt qu’une vie à se demander si elle pourra un jour quitter le Royaume-Uni sans se faire buter en quittant la côte. « Except from my becoming a rockstar, I don't really know » Elle sourit, le dévisage d’un regard appréciateur. Définitivement il ferait l’affaire sur scène.

« I hope they didn't give you shit, for me going » Noûr tend la main pour récupérer le joint, croisant le regard soudain sérieux de Dennis. Elle hausse les épaules. « Nah, but I would have kill you if they’d done it, » dit-elle, son air vaguement sérieux trahi par le sourire qui vient de revenir sur ses lèvres. Elle dit ça mais de toute façon, elle est déjà dans la merde rien que parce qu’elle existe, alors qu’il en rajoute un peu ou pas, d’après elle ça ne change pas grand-chose. « Once I'm famous, I'll make it up to you. Maybe if you learn how to play bass by then, we can form a band together, that would make us a music family of sorts » Elle tire une taffe, rend la fin (c’est qu’elle aime pas ça), hoche la tête. « Yeah let’s do that, » ça sonne comme une bonne idée, elle voit déjà la tournée mondiale qui passerait par la Grèce ; et le fait qu’elle n’ait jamais touché à la moindre guitare de sa vie n’altère même pas l’intérêt du concept. « Isn’t it dangerous for you to stay here ? » demande-t-elle finalement, pas parce qu’elle a un doute sur le fait qu’en cumulant actes de résistance et désertion de chez les warlocks il puisse ne pas être en danger quelque part, elle lui rappelle juste avec diplomatie qu’elle ne veut en rien être responsable d’une quelconque mort prématurée, elle s’en voudrait trop.

( Pando )
@Dennis Creevey

noûr mckenzie

Muggle London, 2005

tw: drug use

”Nah, but I would have kill you if they’d done it.” Un nouveau rire s'éleva discrètement d'entre ses lèvres, atténués par la conscience constante qu'il se trouvait en territoire ennemi – pas assez constante, néanmoins, pour l'empêcher d'y mettre les pieds en premier lieu, ou de contacter Noûr, au risque de les mettre en danger tous les deux. Si la Fox apprenait qu'elle l'avait revu en douce... Le rire de Dennis se muta en un sourire muet en reprenant ce qui restait du joint, presque symbolique de leurs retrouvailles après de longs mois de silence. Il tenait là, entre les doigts, l'assurance que Noûr était en sécurité, que rien n'avait changé, que tout irait bien – ou alors n'était-ce qu'une simple illusion insufflé dans ses synapses dilatées par la douceur de l'herbe, ou les sourires tristes de Noûr. ”Yeah let’s do that.” Une fois qu'ils seraient célèbres ; une douce illusion qui n'avait jamais quitté les rêves enfouis de Dennis, étouffés par la guerre et nourrissant ces après incertains, lointains, tellement parfois qu'ils lui semblaient, parfois, lorsque ses doses de SMILEs lui offraient un instant de lucidité crue, hors d'atteinte. ”Perfect then”, répondit-il en retrouvant son regard au-dessus des dernières bouffées de weed, condamnant par ce rendez-vous pris ce futur qui n'aurait jamais lieu – ou alors seulement dans ses songes et le doux délire induit par ses précieux cachets.

Si Noûr savait qu'il consommait leur produit phare, maintenant... Nah, it's just for fun, lui avait-il dit en balayant l'ombre des SMILEs de la main – les premières fois qu'il avait consommé, exactement. ”Isn’t it dangerous for you to stay here ?” Dennis cilla comme au ralenti, ses cils lourds de sa nonchalance habituelle, factice, le danger évoqué glissant paresseusement sur sa peau, pour mieux se ficher, à l'abri du regard de Noûr, dans un coin de son cœur. ”I wouldn't say so, no”, fit-il en secouant la tête, expirant la fumée épaisse d'entre ses lèvres, les volutes s'enroulant en miroir dans ses poumons, ”this side isn't that controlled, they hate Muggle-territory.” C'était un mensonge éhonté, filant avec naturel sur ses traits souriants : Dennis était au courant des risques inconscients qu'il prenait à se rendre sur Londres, l'endroit le plus étroitement surveillé, en dépit de sa superficie délirante à ses yeux de gosse du Lancashire, et du zèle sensible de certains agents du gouvernement – ou encore de la facilité des sorciers lambda à rapporter aux autorités la présence de la résistance. A force de vivre avec Riley et Nacho, Dennis avait oublié la rigidité du monde extérieur, les visages fermés et l'intolérance criante hors du cocon de leur colocation de rêve. ”I should be going soon though, I've got some work to do.”

Il baissa les yeux sur le carton, seul vestige du joint et de leur rencontre, qu'il choisit d'enfoncer dans la poche de son blouson ; il en sortit, à la place, un petit paquet emballé à la va-vite, un morceau de papier de soie récupéré d'un des précieux colis de l'Ordre. ”That's uh, yeah, I don't know, a little something”, s'excusa-t-il avec un léger rire en lui tendant le cadeau, accompagnant du regard l'objet : un coquillage de la taille de la paume de Noûr, d'un bleu éclatant, irisé, où se mêlait un blanc laiteux rappelant l'écume des vagues. Une babiole récupérée au milieu d'une planque qui avait coulé, à l'Ordre – ”yeah sure, you can have it” lui avait-elle dit avec un regard éloquent, peu convaincue de l'utilité qu'il pourrait faire d'un tel objet. ”You can hear the sea and everything. That's quite sick, actually, especially when you're high.” Ses yeux grimpèrent jusqu'au regard de Noûr – de ce vert bleuté qui lui évoquait la mer, où il n'avait jamais mis les pieds. ”I hope it'll help, until you can go back.”

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