Malgré l'interdiction, ou plutôt mise en garde, de sa mère, Seamus défait l'emballage d'une énième chocogrenouille et vient mordre un grand coup dans le chocolat pour l'empêcher de bondir loin de lui. Un brin barbare cette histoire. Et le voilà en train de s'extasier sur la carte des Sorciers et Sorcières célèbres, une carte qu'il tend vers son père et, malgré son jeune âge, peut fièrement lancer: "Je l'ai déjà!" Sa mémoire des visages se révèle être assez impressionnante et son père ne peut s'empêche de rire un petit peu en regardant son fils. "Oui, trois fois même." L'homme répond, un sourire attendri sur les lèvres, avant de jeter un regard chargé d'incompréhension vers la carte qu'il tient entre les mains, encore peu habitué à voir ces images bouger, ou même à réaliser ce que sa femme fait réellement en agitant un bout de bois. Le plus compliqué est encore lorsque Seamus termine sa chocogrenouille et saute de ses genoux pour aller sautiller auprès de sa mère tout en chantonnant. "On peut faire du balai ? Du balai ?" Au début, Mr Finnigan pensait qu'il s'agissait d'une histoire innocente de ménage, avant de se rendre compte que ça ne tenait pas debout, que l'équation champs où ils allaient pique-niquer + balai n'était juste pas plausible. Et lorsqu'il voit sa femme rire et accepter la demande de son fils, il sait qu'il va avoir le droit au rituel imposé entre mère et fils lors de ces après-midis. D'un coup de baguette, un balai arrive devant Mrs Finnigan qui vient délicatement soulever son fils du sol pour le placer sur le balai tout en prenant place juste derrière lui. La seconde d'après, ils s'élèvent dans les airs, pas trop haut, au cas où, et commence à faire quelques tours dans les champs. Un spectacle toujours aussi incroyable mais dont il n'arrive pas à détourner le regard, encore moins lorsque Seamus se met à rire aux éclats du moment où sa mère accélère un petit peu. Mais toujours avec cette extrême prudence, cette peur rationnelle de maman.

Seamus a une boule au ventre, quelque chose qui l'attrape comme ça, alors qu'il fait de grands signes de la main à sa mère et son père sur le quai de la voie 9 3/4. Poudlard est enfin à lui. Le voyage commence. Et dans son wagon déjà bien rempli, Seamus ne peut s'empêcher de s'assoir et commencer à parler, le ton un peu trop excité, tout en sautillant sur la banquette, monopolisant pendant un bon moment la conversation, jusqu'à ce que le chariot de friandises ne fasse son entrée. "Ca ! C'est trop cool, je meurs de faim." Seamus lance en se mordant l'intérieur de la joue, cherchant déjà dans les poches de sa veste pour des noises. Dans cette effervescence depuis le départ de Londres, Seamus et les autres enfants du compartiment n'ont pas arrêtés d'échanger des mots et des points de vus sur les différents mondes, c'est certainement pour ça que le Finnigan n'a pas remarqué l'enfant face à lui qui l'observe avec un petit sourire aux lèvres, sans vraiment trop parler au final. "Tu me conseilles quoi?" Ce dernier demande finalement alors que Seamus compte ses noises et relève sa tête, un sourcil haussé, avant de se mettre à sourire dans sa direction. "Les chocogrenouilles. C'est la meilleure chose au monde, après il y a les patacitrouilles aussi, je te les conseille. Si tu veux quelque chose de vraiment bizarre, par contre, je te dirais plus les Dragées Surprises de Bertie Crochue, on ne sait jamais sur quel goût on va tomber." Seamus récite, un sourcil haussé et la poignée de pièces dans sa main semble soudainement ridicule, il tire un gaillon de sa poche finalement et demande une sélection de friandises à la dame qui pousse le chariot. Il revient, les bras un peu chargé, alors qu'il enjambe un garçon à quatre pattes dans le compartiment qui semble chercher son animal, et revient près de la fenêtre en posant les sucreries sur la petite tablette entre le garçon et lui. "J'ai pris un assortiment, je peux les noter si tu veux pour te montrer ce qui est vraiment meilleur, et j'ai pris du jus de citrouille, ça donne super soif tous ces bonbons ! Au fait, moi c'est Seamus Finnigan." L'irlandais annonce avec un grand sourire, tendant sa main vers le garçon face à lui qui vient serrer sa main sans perdre son sourire. "Dean. Dean Thomas."


"Gryffondor!" Le Choixpeau rugit et Seamus sent ses lèvres s'étirer en un sourire ravit, malgré l'attente légèrement longue avant que la maison ne soit annoncée (une minute de débat entre Gryffondor et Poufsouffle, apparemment), et il saute du tabouret pour rejoindre la table des lions, retrouver Lavender. Lorsque la Répartition prend fin, Seamus applaudit avec les autres élèves le discours de Dumbledore mais encore plus lorsque les plats se remplissent face à eux. Sa mère lui avait parlé de ça mais c'est encore plus magique de le voir. Et même si les murmures autour de lui pendant un moment n'ont que Harry Potter comme centre de conversations, Seamus n'y prête qu'un vague intérêt, un intérêt curieux, certes, mais qui n'arrive pas à le détacher de tout ce qu'il a sous les yeux, à commencer par la nourriture et les fantômes. Ce n'est que lorsque Ron s'adresse à celui de leur maison que Seamus se décide enfin à ouvrir la bouche. "Quasi-Sans-Tête?" Il demande, interrompant la discussion sans vraiment y prêter attention. "Comment peut-on être quasi sans tête?" Un détail des plus importants dans l'esprit du Gryffondor et, le fantôme apparemment vexé, se trouve à faire une démonstration aux nouveaux. "Comme ceci." Seamus ne peut s'empêcher de froncer son nez, un peu dégoûté face à la vision, et secoue sa tête en continuant de manger, se concentrant tout de même sur le fantôme et ses histoires, reportant son attention vers la table des Serpentards lorsque le Baron est mentionné. Une nouvelle grimace se peint sur le visage du blondinet. "Comment a-t-il fait pour être couvert de sang?" Il demande avec curiosité alors que Nick se tourne vers lui et laisse un sourire sur ses lèvres, polit. "Je ne lui ai jamais demandé." Seamus se contente alors de hocher un peu de la tête et termine son assiette en se remettant à parler avec Dean, jusqu'à ce que les tartes n'apparaissent et que Seamus se serve une part de celle au chocolat avec un regard gourmand. "Cool." Il souffle, avant de relever finalement sa tête lorsque le sujet des familles est lancé. "Je suis moitié moitié. Mon père est un moldu, ma mère une sorcière. Ça lui a fait un drôle de choc quand il l'a su." Il lance avec animation alors que ses camarades se mettent à rire autour et Seamus hoche gravement de la tête. Ce premier soir au château est encore mieux que ce qu'il espérait.


"Hey, Dean." Seamus appelle doucement, vers son meilleur ami, les sourcils froncés, alors qu'ils sont installés depuis vingt minutes dans la salle de Défense Contre les Forces du Mal et qu'une effervescence règne autour d'eux. En général, c'est le meilleur moment pour pouvoir parler sans que quiconque ne s'interpose, déjà parce que Lockhart est trop occupé à leur faire cours en parlant de lui et en s'adressant plus à la peinture le représentant plutôt qu'à eux, et ensuite puisque tout le monde en profite. Un schéma s'est rapidement dessiné d'ailleurs, les filles à l'avant à battre des cils, les garçons au fond à rouler des yeux et bavarder, à faire des parties de bavboules, dissimulés derrière leur livre de Vadrouille avec les goules. "C'est mon nom." Le Gryffondor répond à ses côtés, griffonnant déjà quelques dessins sur un parchemin alors que Seamus se mord l'intérieur de la joue avant de tourner son regard vers lui. "Tu sais vraiment pas si t'es né-moldu ou de sang-mêlé, uh?" Il demande, le ton de sa voix tentant d'être dégagée, et pourtant, le cours de Binns est encore trop frais dans sa tête pour qu'il s'en débarrasse, tout comme les avertissements qu'ils ont reçu aux cours de ces derniers mois, ou encore les transferts de salle en salle par les professeurs. Tout ce qui devrait être inquiéter l'école, en fait. Seamus retient un soupir alors que Dean a arrêté de dessiner pour le regarder, l'air perplexe, et secoue sa tête. "Je ne sais pas, non, pourquoi tu te poses soudainement la question ?" "Pour... rien." Seamus souffle et reporte son attention sur le livre ouvert face à lui, il sent le regard de Dean sur lui encore quelques instants avant de se reporter sur son parchemin à nouveau et le blondinet pousse un soupir discret. Et si le prochain c'était Dean ?

Un cri suivi d'un bruit de porcelaine brisé, Seamus relève la tête tellement rapidement qu'il sent une douleur se propager dans sa nuque. "Mon pauvre... pauvre garçon... Non, il vaut mieux ne rien dire... Ne me demandez rien..." "Qu'est ce que vous avez vu, professeur ?" Un reniflement moqueur accompagne la question de son meilleur ami et Seamus croise rapidement le regard de Dean, lui adressant un clin d'oeil avant de se lever de sa chaise lorsqu'il voit les autres en faire autant. Il est hors de question qu'il manque le moment dramatique de l'année, hors de question, et il se rapproche de la table de Harry et Ron pour pouvoir jeter un coup d'oeil curieux dans la tasse. "Mon pauvre chéri, le Sinistros est sur vous." "Le quoi ?" Harry semble confus, tout autant que Dean à côté de Seamus et Lavender qui se tient de l'autre côté ne semble pas être très avancée non plus. Quant à lui, il ne peut s'empêcher de secouer un peu sa tête. Ca serait complètement dingue que Harry ai le Sinistros mais ça n'empêche pas le Professeur Trelawney d'en faire une description complète, l'air complètement tragique, qui lui donne un surtout l'air d'une folle d'après Seamus. Lavender semble comprendre à son tour ce que ça signifie et vient plaquer ses mains contres sa bouche à son tour, attirant un petit sourire de la part de Seamus qui vient lui donner un léger coup de coude. "Je ne crois pas qu'il s'agisse d'un Sinistros." Hermione finit par annoncer en observant l'intérieur de la tasse et Seamus penche la tête pour avoir un meilleur aperçu à l'intérieur lui aussi, c'est à peine s'il entend la réponse du professeur de divination, bien trop occupé à balancer sa tête de droite à gauche lentement. "On dirait un Sinistros si on le regarde comme ça." Il commence, finalement, les yeux à demi fermés, avant de basculer sa tête sur la gauche. "Mais vu comme ça, on pense plutôt à un âne." "Quand vous aurez décidé si je dois mourir ou non, vous me le direz." Seamus hausse ses sourcils sous la surprise mais se recule finalement pour arrêter de contempler la tasse ou même Harry et préfère échanger un regard avec Lavender, cette dernière lui adressant une grimace qui semblait dire qu'il avait perdu la tête, et Seamus laisse un petit rire amusé avant de retourner à sa table rapidement pour récupérer sa tasse et la ranger.

Seamus traîne un peu des pieds dans le dortoir, la tête un peu ailleurs, alors qu'il s'observe vaguement dans le miroir pour voir si sa robe de soirée est bien en place. Il faut dire qu'il ne sait pas à quoi s'attendre avec cette soirée, déjà lorsque Lavender lui était tombé dessus pour lui demander s'il voulait bien l'accompagner, il avait été pris au dépourvu. Elle n'était pas du genre à perdre du temps et attendre qu'un garçon veuille bien se décider, c'est elle qui avait pris les devants, et lorsque Seamus avait vaguement bégayé un 'oui', elle était partie en gloussant avec Parvati, plus dans l'optique de la soirée qui l'attendait que le cavalier en question. Le Jour J enfin là, Seamus ne sait vraiment pas quoi penser. Derrière lui, Harry, Ron, Neville et Dean ont déjà commencés à emprunter les escaliers et l'irlandais secoue un peu sa tête pour reprendre ses esprits et les suit rapidement. "Je ne comprends toujours pas comment vous avez fait pour avoir les plus jolies filles de l'école." Dean finit par dire, ou plutôt marmonner, et Seamus entrouvre la bouche mais aucun mot ne semble sortir, la gorge un peu sèche, il se contente la refermer alors que Ron répond quelque chose de légèrement stupide. Lentement, Seamus comprend qu'il aurait laissé Lavender à Dean avec plaisir, mais elle ne lui aurait pas laissé le choix, elle avait opté pour lui pour être sûre d'avoir un cavalier pour la soirée qui allait être la meilleure nuit de sa vie. Parfois il avait l'impression que son amitié avec Lavender était passée sous silence et pourtant, c'est ce qui se rapprochait le plus de sa meilleure amie. Une fois la blonde à ses côtés, Seamus se détend légèrement, c'est surtout à la voir faire des signes de la main à quasiment tout le château qu'il sait que la soirée ne va pas être si catastrophique. "Tu ne me forceras pas à danser, pas vrai?" "J'adore les Bizarr' Sisters. Mais s'il faut, j'emmènerais quelqu'un d'autre." "Essaye avec Dean." Seamus répond vaguement, attirant un haussement de sourcil de la part de Lavender qui se tourne ensuite vers lui. "Pourquoi Dean ?" Le Gryffondor hausse vaguement des épaules, ses mots sont allés beaucoup trop vite pour lui, et il fini par sourire vers Lavender en l'attirant à l'intérieur de la Grande Salle. "J'aime bien danser, en vrai, mais j'ai l'impression que tout le monde trouve ça ridicule." Seamus confie en regardant autour de lui et en emmenant Lavender prendre un verre presque automatiquement mais cette dernière retire son bras du sien pour lui offrir un grand sourire et un baiser sur la joue en prime, rien de très inhabituel entre eux, rien qui ne puisse attirer de regards, et pourtant. "Je te libère, je veux me mettre au premier rang pour voir Parvati ouvrir la danse !" Elle lance et s'enfuit presque aussitôt, laissant Seamus rire un peu et se retourner pour croiser le regard de Dean un peu plus loin. Automatiquement, son coeur est plus léger, et le blond s'approche de lui pour récupérer une bièraubeurre à ses côtés. "Je crois que je suis libre pour le moment, ça te dis de te moquer de Harry ?" Seamus demande avec un sourire pour Dean, ce dernier l'observant encore un peu avant de sourire. "Toujours partant."

"Seamus, tu devrais pas arrêter de bouder ?" La voix de sa meilleure amie claque dans l'air et Seamus fronce ses sourcils par réflexe, observant le visage de Lavender qui fini par rouler un peu des yeux. "Je ne boude pas." La réponse est lancé sur un ton plus sec que voulu et la Gryffondor face à lui se racle légèrement la gorge, pour lui faire comprendre qu'elle est bien gentille mais qu'il faut pas non plus trop la pousser. La seconde d'après le blond secoue légèrement sa tête. "Ok, désolé." Seamus souffle finalement en se laissant tomber à ses côtés dans le canapé de la Salle Commune et laisse retomber sa tête sur son épaule avant de fermer les yeux, exténué. Cette année est la pire de toute, il a l'impression, mais il se retient de dire quoi que ce soit et essaye juste de la passer sans trop se prendre la tête. Ce n'est même pas encore Noël mais ça l'embête déjà au plus haut point. Lentement, Seamus se gratte la tempe alors que Lavender passe sa main dans ses cheveux pour rejeter une lourde mèche blonde sur son épaule. "Laisse moi deviner, tu as lu l'article de Harry ? Et c'est ça qui te met dans cet état, parce que finalement tu t'es rendu compte qu'il avait raison ?" Un silence plane entre eux, un silence qui veut en dire long, qui veut dire que la jeune femme a raison et que Seamus se sent affreusement stupide. Ses joues légèrement rouges, il hoche de la tête, heureusement que Lavender ne peut pas voir son visage. Il fini par fermer les yeux et soupirer doucement. "J'ai envoyé l'article à ma mère, pour qu'elle puisse le lire aussi et comprendre." Un sourire satisfait étire les lèvres de Lavender, bien consciente elle aussi que Seamus ne peut pas le voir. "Tu devrais parler à Harry aussi, tu sais, ça te feras du bien." Nouveau silence avant qu'un grognement ne réponde à Lavender. Il déteste lorsqu'elle a autant raison.

"Mr Finnigan, votre mère souhaiterait vous voir." "Ma m-" Seamus ne termine pas sa phrase, il ne prend pas la peine, la question ne se pose même pas, et son souffle se bloque dans sa poitrine. Analyse mentale de la situation. Sa mère s'est déplacée depuis l'Irlande pour venir le récupérer à Poudlard, de peur que le danger soit trop grand à présent. La gorge serrée, Seamus prend la direction du Hall, sans même un regard en arrière, aux autes Gryffondors qui ne peuvent s'empêcher de se demander ce qu'il se passe. Et la réponse arrive rapidement, des lèvres de Madame Finnigan elle-même. "Je veux que tu fasses ta valise et que tu rentres immédiatement. Avec la mort de Dumbledore, tu n'es plus en sécurité ici." "Il n'était déjà plus question de sécurité depuis la disparition de Harry, maman, et tu le savais, on ne va pas avoir cette discussion enco-" "Seamus. Je sais ce qui est bon pour toi, je te dis de rentrer immédiatement." La frustration empiète sur tout le reste et le Gryffondor serre des poings, les sourcils froncés, elle ne comprend pas et ne comprendra jamais. Depuis l'an dernier, c'est comme si tout était devenu d'une fragilité affligeante. Il ne veux pas partir, il ne veux pas quitter le château, il ne veux pas louper la cérémonie en l'honneur du directeur. "Qu'est-ce-que tu fais encore planter là ? Seamus, tes bagages, immédiatement." "Je ne rentre pas, maman, je reste." Le lion affirme, doucement, alors que la vérité se fait plus que limpide dans son esprit. Il est hors de question qu'il ne parte. "Tu n'as rien compris, je t-" "JE NE QUITTERAIS PAS LE CHÂTEAU." Le lion rugit cette fois, ses poings toujours serrés, et son regard ose enfin croiser celui de sa mère. La surprise s'affiche sur le visage de Madame Finnigan alors que Seamus lui-même semble se remettre de cet élan de courage, un sourire plus doux étirant ses lèvres finalement. "On se revoit dans quelques semaines." Il affirme, ses mains venant presser doucement celles de sa mère avant de se détourner pour regagner la Grande Salle, la silhouette de Dean fichée près de la porte et attendant très certainement Seamus, déjà prêt à lui faire la liste des plats qui pourraient lui remonter le moral.

Lorsque Ginny et Neville ont annoncés qu'ils comptaient revenir à Poudlard pour la septième année, malgré Voldemort, malgré les mangemorts à la tête du château, Seamus n'a pas hésité une seconde avant de savoir qu'il y retournerait aussi. Et c'est dans un lourd secret que le Finnigan a préparé ses affaires, a lentement organisé son départ pour Poudlard sans que sa mère ne soit au courant. Impossible pour lui de l'affronter dans une énième dispute, dans des cris qui fuseront toute la soirée tout le reste des vacances. Impossible pour lui de partir avec cette dernière image en tête non plus. C'est donc par écrit qu'il a décidé de tout lui avouer, sur un parchemin parfaitement scellé, laissé en évidence sur la table, au petit matin, avant que lui-même ne quitte la maison des Finnigan, sac à la main.

"Maman,

La communication est devenue trop difficile entre nous, je pense en être partit responsable, tu aimerais me voir en sécurité et c'est quelque chose que je ne peux que comprendre, je souhaite la même chose pour toi. Mais je ne peux pas rester les bas croisés à la maison ou encore à me cacher, laissant mes amis se battre et risquer leurs vies. Je ne dis pas que j'en sauverais énormément ou que je serais une aide indispensable, mais je sais que ma place est là-bas, avec eux.

Je pense que tu le sais déjà, après avoir lu ce début de lettre, mais je te le dis quand même. Je suis retourné à Poudlard pour la dernière année, pour voir ce que ces mangemorts réservent à tous ces pauvres élèves de première année qui viennent à peine de recevoir leurs lettres mais qui doivent avoir le ventre noué à l'idée d'entrer à Poudlard. Est-ce-que tu te souviens de l'excitation que j'ai ressenti lorsque j'ai reçu la mienne ? Je ne tenais absolument pas en place. Et eux, ils n'ont jamais du ressentir ça.

J'aimerais que tu comprennes pourquoi je fais ça, pourquoi nous faisons tous ça.
J'aimerais aussi que tu ne viennes pas au château pour me retrouver, ça serait beaucoup trop dangereux pour toi. J'aimerais que tu prépares tes valises et que tu quittes le pays, maman. Que tu prennes papa et que tous les deux vous partiez. Je sais que tu es la mieux placée pour comprendre le danger qu'il risque en restant ici.

Ce ne sont pas des adieux, j'en suis sûr.
Je vous retrouverais dès que possible, mais par pitié, partez d'ici.

Je vous aime,
Seamus."

Le teint pâle et la gorge serrée, Seamus bat des cils, lentement, son visage scrutant celui de Hermione. "Qu'est-ce-que tu veux dire..." Sa voix s'étrangle et il n'arrive pas vraiment à formuler les mots qui sont censé suivre, il n'arrive pas à y croire, tout simplement. Et même lorsque Hermione reprend, la voix douce, les mots plus lents pour qu'il puisse les imprimer, il refuse de les entendre. "Elle est morte. Lavender, elle n'est pas revenue de la mission." Lentement, Seamus secoue sa tête alors que ses yeux se mettent à le piquer violemment et il inspire lentement pour ne pas se mettre à pleurer, pour ne pas se laisser gagner par les mots, par la tristesse, mais surtout par la colère. Il a entendu la première fois, tout comme le fait que Moody n'était pas revenu aussi, mais ça ne l'intéresse pas tout ça. Il aura certainement une pensée pour l'auror plus tard mais pour l'heure actuelle, il n'y a que la mort de Lavender qui pèse sur son corps, lourdement, il a l'impression qu'elle ronge son coeur, affaisse ses épaules et manque de dérober son corps au passage. C'est bien trop lourd. "J'aurais dû y aller-" Il ne sait même pas de quoi cette mission retourne exactement, il sait juste qu'ils devaient retourner au château et que Lavender les aiderait, qu'elle avait apprit de sa septième année. Mais lui aussi y était et lui aussi avait apprit, il aurait très bien pu emmener Ron et Moody où il fallait, mais personne ne lui dit rien, personne ne le met dans la confidence, personne ne prend la peine de lui donner des informations. Il n'est qu'un pion des autres cercles, finalement. Et même Hermione qui a tenu à se déplacer pour lui faire part de l'information plutôt que d'une autre façon, même elle, soudainement, il la déteste. "Pourquoi vous ne m'avez rien dit, bordel, pourquoi vous nous laissez pourrir ici, Lavender ne serait peut-être pas morte à l'heure actuelle !" Seamus fini par crier, son ton prenant de l'ampleur jusqu'à la fin de sa phrase alors que son corps se met à trembler. Les cris ont alertés Dean qui fini par rentrer à nouveau et fronce un peu ses sourcils. "Hermione-" "Lavender est morte." Seamus annonce dans un sifflement, les mots semblent lui brûler les lèvres et il ressent à nouveau cette envie soudaine de pleurer, mais cette fois il n'y a plus que la rage. Lui aussi, il connaissait le château. Le visage de Dean est soudainement plus pâle face à l'annonce et il hoche un peu de la tête faisant signe à Hermione de le suivre à l'extérieur, il laisse la brune sortir et s'arrête une seconde pour regarder Seamus. "Ca va aller ?" L'irlandais hoche de la tête, une fois, sèchement, et sent la boule dans sa gorge étranglé n'importe quel mot qu'il aurait pu donner à ce moment.

Seamus observe en silences les différentes marques sur son corps, comme pour se rappeler le passé, comme pour mettre un point d'honneur à ne pas oublier tout ça malgré l'éloignement. Ses yeux tombent par pur automatisme sur le petit tatouage au creux de son poignet et son ventre se tord un peu, ça a toujours été comme ça, dès le moment où ses pensées remontaient jusqu'à Lavender. Malgré les années qui ont passé, Seamus n'a jamais pu accepter ça. C'est sûrement ce qui a fait grandir sa frustration, ce qui l'a poussé à partir, à laisser Dean derrière lui aussi. Dean qui était prêt à le suivre pourtant, jusqu'au dernier moment, jusqu'à ce qu'il ne lui dise qu'il ne pouvait pas, finalement. Prends soin de toi. Des derniers mots, laissés entre eux, fragiles, sans même un dernier regard l'un pour l'autre, une dernière étreinte. Ca va faire un an et ça le ronge tellement, il est bouffé, à tourner en rond sans savoir quoi faire, sans savoir où aller. C'est la peur qui le prend chaque jour, qui lui tord le ventre violemment. La peur de ne pas être accepté s'il se décidait à retourner en Angleterre, la peur de recroiser le regard de Dean... "Mr Finnigan ?" Son nom écorché par l'accent français est lancé à travers la porte et Seamus se redresse, baguette à la main, pointé par réflexe en direction de la voix. "Vous devez quitter la chambre d'ici une heure." "Je... oui, très bien, merci." Il répond, dans la même langue, et attend quelques secondes que les pas se soient éloignés avant de se frotter les yeux, lentement, et de passer ses doigts dans ses cheveux. Son regard remonte vers le sac posé face à lui, sac qui contient toutes ses affaires. La vie française est bien plus douce que celle en Angleterre, ça ne fait aucun doute, et pourtant, dès le moment où il a posé un pied dans ce pays, Seamus a su qu'il n'avait rien à faire là. "Et puis merde." L'irlandais marmonne entre ses dents et attrape le sac d'une main avant de tansplanner dans un 'pop' sonore, un mot rédigé rapidement à la main pour expliquer son départ et de l'argent pour régler la dernière semaine de location.