Les préparations du festival ont duré pendant des semaines, et les voilà maintenant au coeur de l'évènement. Harry est épuisé, étant tenu de s'y rendre avant l'ouverture et de quitter les lieux bien après, après de longues conversations chiantissimes avec machin et machin. On lui donne quelqu'un à qui parler et il s'exécute, véritable petit pantin à la rhétorique aussi branlante que convaincue. Harry n'a jamais aimé l'attention et pourtant, au festival, il est comme un poisson dans l'eau en apparence, patient et aimable - sauf avec Pettigrew qui le suit comme son ombre, protection tant agaçante qu'inutile pour le concerné.
Quand on lui donne enfin le droit de rentrer et que Pettigrew le raccompagne à Diagon Alley, Harry sent ses murs commencer à s'effondrer. Il pince des lèvres, blêmit, ne répond pas quand Pettigrew lui souhaite bonne nuit, et montre quatre à quatre les escaliers le menant jusqu'à l'appartement de Draco.

Leur appartement, vraiment. Maintenant, il y dort chaque soir, revenant au manoir Malfoy seulement à la demande de Narcissa quand elle veut qu'ils viennent diner ou déjeuner le weekend. Il a pris ses aises, que ce soit dans sa chambre ou dans le lit de Draco, qui est actuellement la seule chose qu'il a à l'esprit en ouvrant la porte.
L'appartement est silencieux, Draco doit être en train de dormir, l'enfoiré. Harry sent une certaine irritation se nouer dans sa gorge, jaloux du quotidien aussi calme que plat de son colocataire, et du fait aussi qu'il ne l'ait pas attendu. Non pas qu'il ait promis de le faire ou que Harry le lui ait demandé. Mais tout de même.
Leur relation est difficile à définir, et Harry préfère généralement ne pas s'y attarder. Draco l'agace d'une manière phénoménale, réveille en lui des sentiments contraires et paradoxaux qui sont aussi épuisants qu'exaltants.
À plusieurs reprises, Harry s'est montré trop vulnérable avec lui; et à chaque fois, Draco ne l'a ni jugé, ni rembarré, ni moqué. C'est ça, surtout, qui l'énerve. Que leur dynamique ait changé à ce point.

Au point où Harry ne fasse pas le moindre mouvement vers sa propre chambre, préférant plutôt ouvrir la porte de celle de Draco qui est, de toutes façons, bien plus spacieuse et agréable. Il est effectivement endormi, pour une fois, les draps enroulés autour de lui comme si il s'était battu avec toute la nuit. La lampe de chevet est encore allumée, peut-être qu'il l'a attendu au final. Harry n'aime pas la satisfaction que cette idée lui procure.
La boule dans la gorge de Harry disparaît et ses traits s'assombrissent alors qu'il enlève veste, chaussures, chemise et pantalon avant de le rejoindre sur le matelas. Draco lui tourne le dos et Harry peut voir sa colonne vertébrale détaillée sous sa peau pâle et fine. Il a envie de toucher chaque vertèbre, de réveiller des frissons à la surface de sa peau, de plonger ses doigts dans ses cheveux blonds qui partent dans tous les sens mais, à la place, il enfonce son index dans son flanc, son propre épuisement relégué au fond de ses pensées. "Draco... wake up, I'm bored."

Chercher quoi faire de ses dix doigts est devenu l’activité principale de Draco ces derniers mois. Il ne supporte plus être enfermé dans son appartement à étudier l’alchimie. Il fait ça pour occuper son esprit et s’empêcher d’utiliser tout le temps l’occlumancie pour mettre de côté ses pensées trop envahissantes, mais il ne peut pas continuer comme ça. Il doit faire quelque chose pour prouver qu’il en est capable. Prouver à qui ? Ça, il ne sait pas. Son père n’a plus d’importance à ses yeux. Ses camarades mangemorts ? C’est un peu stupide quand on y pense. Quoi qu’il fasse, rien ne lui rendra grâce à leurs yeux. Arès émet un bruit et le sort de ses pensées. Draco est à la fenêtre, les mains dans les poches et regarde les sorciers dans la rue. Il tourne sa tête vers l’oiseau qui le darde de son regard jaune. “Hungry?” L’oiseau se contente de le fixer avant de faire un mouvement de la patte. Ce même mouvement qui veut dire bouge-toi, l’humain, oui j’ai faim. Draco soupire et va chercher les graines que le hibou exigeant accepte de manger. Mais il ne les mange que si son humain les trempe dans l’eau d’abord.

Le jeune homme sort sa baguette et machinalement exécute quelques sorts pour satisfaire les envies de l’oiseau. Plusieurs longues (et interminables, selon Arès) minutes plus tard, son repas est prêt. Le hibou claque du bec lorsque Draco tente de lui toucher la tête avant de plonger dans ses graines. Le blond soupire et s’éloigne de l’animal. Arès n’est pas un oiseau qu’on peut toucher en temps normal, mais quand il mange… c’est encore pire. Le mari de sa mère a essayé une fois, Arès s’est attaqué à lui en le pinçant et le griffant très fort. Draco s’était bien gardé de le prévenir. Narcissa en a voulu (un peu) à son fils pour cette blague de mauvais goût.

Draco revient à son bureau et décide de reprendre son apprentissage. Il recommence à faire les exercices que sa mère lui donne et perd la notion du temps de cette manière. Il aurait presque honte d’admettre que la présence de Potter lui manque. Harry est parti pour le festival de magie le matin-même, le laissant seul dans son lit. Ça fait plusieurs mois que leur relation a évolué de manière surprenante. Draco n’assume pas encore tout à fait ce qu’ils sont (ils sont quoi d’ailleurs ?), mais il pense beaucoup aux discussions qu’il a eues avec Flint des années auparavant et il commence à comprendre. La réalisation n’est pas évidente, surtout avec l’éducation qu’on lui a donné, mais il apprécie les gestes que Harry a envers lui quand il essaie d’être tendre.

Lorsque Draco redresse la tête, il commence à faire nuit. Il passe une main sur sa nuque douloureuse et s’étire. Il se frotte les yeux et pose ses lunettes de vue sur la table. C’est le seul moment où il les porte : quand il est seul. Le reste du temps, il fait comme si elles n’existaient pas et plisse tout le temps les yeux dans l’espoir de déchiffrer les mots dans le Daily Prophet, arrachant un regard blasé de la part du Survivant. Draco se lève de sa chaise et va prendre une douche avant d’aller s’effondrer dans son lit. Il rabat le drap sur lui et guette l’heure sur sa montre. Peut-être que Harry ne va pas tarder ? Est-ce qu’il l’attend ? Il fronce les sourcils et secoue la tête. Il a soif. Il songe alors à se lever, mais ferme les yeux. Fatale erreur. Il s’endort.

Il grogne un peu en sentant qu’on le touche. Draco émerge difficilement en entendant la voix de Harry. Il… le réveille… parce qu’il s’ennuie ? “Screw you…” Marmonne-t-il à moitié endormi. Draco a du mal à ouvrir les yeux et gronde encore un peu avant de se tourner pour faire face à Potter. “Go to sleep. It’s late.” Sa voix est toujours lointaine et il souhaite juste que Harry s’endorme pour qu’il puisse repartir aussi dans les limbes. Mais il sent toujours la présence du brun. Draco roule sur le dos puis sur l’autre côté pour faire face à l’ancien Gryffondor. Il cligne plusieurs fois des yeux pour chasser le sommeil. Harry a un air épuisé sur le visage. Draco voudrait le plaindre, mais il n’est pas franchement compatissant à l’heure actuelle. “What do you want, Potter?” C’est rare les moments où il l’appelle Harry, mais ça lui arrive de plus en plus souvent. S’il l’appelle par son prénom, c’est admettre que ça évolue entre eux et pour l’instant, Draco se plaît à se dire que ce n’est que passager, qu’ils sont juste deux adultes qui ont des besoins à assouvir et rien de plus. N’est-ce pas ? “How was your day?” Il baille. Il n’arrive pas à se réveiller totalement et probablement que ça va agacer Harry, ça, mais tant pis. C’est rare qu’il réussisse à s’endormir facilement comme ça et c’est encore plus rare qu’il ne se réveille pas le cœur battant et en sueur à cause d’un cauchemar.

“Screw you…” La maigre insulte pâteuse dans la bouche de Draco fait rouler les yeux de Harry, qui retire son doigt de son flanc et s'enfonce un peu plus dans le matelas et l'oreiller en attendant qu'il se retourne vers lui. Après un temps de pause interminable, Draco s'exécute et Harry sent une forme de satisfaction s'étaler dans sa poitrine. “Go to sleep. It’s late.” Harry détaille sans rien dire le visage à moitié endormi de Draco, ses yeux qui peinent à s'ouvrir et ses cheveux blonds qui partent dans tous les sens. "It's not that late," prétend-t-il à mi-voix, ravi de tourmenter Malfoy dont les yeux papillonnent, faisant jouer ses longs cils blonds dans la lumière tamisée de la lampe de chevet encore allumée, révélant et cachant spasmodiquement ses yeux bleu clair. La clarté virant à la translucence des yeux de Draco demeure un mystère pour Harry qui, il a découvert à son grand désarroi, pourrait passer des heures à les observer changer de couleur avec la lumière du jour.

“What do you want, Potter?” Harry hausse une épaule, se sentant sourire très légèrement - sans doute son seul et unique sourire sincère de la journée, amusé par l'air grognon de Draco. "Nothing." Malgré le fait qu'il soit fatigué, il repense aussi à tout ce qu'il a vu et fait pendant la journée. C'est véritablement beaucoup d'informations à traiter dans sa tête, même si il sait que personne ne s'attend à ce qu'il retienne quoique ce soit de sa journée. Il était juste présent en tant que représentant et pantin du Gouvernement, quelque chose à exhiber en l'absence du Lord. “How was your day?” Draco n'est véritablement pas en train de se réveiller, ce que Harry trouve nul mais aussi, franchement, terriblement attachant. "Long and exhausting." Maintenant que les introductions ont été faites, Harry se rapproche de Draco dans le lit et pose une main sur sa mâchoire, qui remonte dans ses cheveux ébouriffés. "You look like you've had a very long and exhausting day too. What have you been up to? Reading all day? Exhausting," ironise-t-il sans pitié, avec deux sourcils arqués au-dessus de ses yeux vert sombre. "Or maybe you paced around the whole flat for hours on end, that ought to exhaust a man..." Pour être tout à fait honnête, Harry aime beaucoup le fait que Draco n'ait ni obligation ni travail qui le tireraient en dehors de l'appartemment: ainsi, le jeune Malfoy est toujours à sa disposition quand il a besoin de lui.

Ou quand il a envie de lui. Les doigts de Harry glissent dans les cheveux blonds de Draco jusque dans sa nuque, ses ongles appuyant un peu sur sa peau. "I'm bored," lui rappelle-t-il en attirant un peu son visage vers le sien, sans forcer néanmoins, pour une fois.

tw : ça part bientôt en smut. oui je préviens à l'avance.

"Long and exhausting." Pauvre petite chose. Draco a presque envie de le plaindre, mais il n’est pas vraiment en état. Il comate toujours un peu, mais ça ne l’empêche pas de frissonner intensément lorsque la main du Survivant vient se perdre dans ses cheveux. Merlin, il ne pourrait pas l’admettre à voix haute mais il aime beaucoup quand il fait ça. Il n’est pas certain de ce que ce geste peut vouloir dire, mais il lui fait du bien. "You look like you've had a very long and exhausting day too. What have you been up to? Reading all day? Exhausting.” Draco lève les yeux au ciel. Il ironise. Évidemment, c’est Potter, il a toujours un ton un peu mordant. “Or maybe you paced around the whole flat for hours on end, that ought to exhaust a man..." Draco laisse échapper un rire nasal. “Stop laughing at me.” Grogne-t-il plus pour la forme. Habituellement, quand il n’est pas à moitié endormi, Draco a plus de répondant. Il ouvre la bouche pour rétorquer un peu avant de sentir les ongles du Survivant dans sa nuque ce qui a le don de le faire gémir de façon plutôt inattendue. "I'm bored," Harry s’approche de lui et leurs regards s’accrochent l’un à l’autre et il n’en faut pas plus à Draco pour finir de le réveiller.

Les doigts de Potter dans sa nuque.

La proximité de son corps.

Son regard.

Draco peut avoir toute la volonté du monde, il reste un homme qui a des besoins.

Il ne se fait pas prier et donne à Harry ce qu’il veut. Il écrase ses lèvres contre les siennes et pose une main sur sa hanche pour le rapprocher encore de lui. Draco entreprend rarement alors Harry peut mettre ça sur le compte de la fatigue encore un peu présente dans son système. Draco bouge ses lèvres contre les siennes, l’embrasse, mordille un peu sa lèvre par jeu avant de se reculer juste assez pour capter son regard vert qui brille et qu’il aime voir briller. “Still bored?” Taquine-t-il. Il sait très bien que quand ils commencent ce jeu, il est difficile pour eux d’arrêter. Draco se sent un peu moins dans le gaz et à en juger une partie bien précise de son corps, il est même plutôt bien réveillé. Il bascule sur le dos et s’assoit sur le matelas pour se débarrasser de son haut de pyjama qu’il éjecte à l’autre bout de la pièce avant de revenir dérober un baiser à Harry. “How can I entertain you, Mr Potter?” Susurre-t-il contre ses lèvres. Il n’a jamais pris la peine d’analyser la relation qu’ils ont Harry et lui et peut-être qu’il ne valait mieux pas. Draco se sent vivant quand il est dans ses bras. C’est un peu mièvre dit comme ça, mais c’est ce qu’il ressent. Il n’en a pas parlé et le garde pour lui et surtout l’enferme dans ses barrières mentales de peur qu’on lise en lui ce qu’ils font. De plus, il ne sait pas où ça va les mener alors pour l’instant il profite, il découvre et arrive à mieux se comprendre en sa présence. Potter est aussi endommagé que lui, mais étrangement, il lui apprend à avancer.

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Harry accueille les lèvres de Draco contre les siennes avec un frisson intense d'expectative, son coeur faisant une embardée dans sa poitrine alors que ses ongles s'enfoncent presque naturellement dans la chair de sa nuque. Il a l'impression qu'une vague de chaleur brûlante se réveille sous sa peau quand la main de Draco effleurent sa hanche, répandant une sensation de bien-être entrecoupée de malaise - un mélange contrasté auquel il est habitué, et que seul Draco sait calmer au besoin. C'est dans ces moments-là qu'il se rend compte à quel point il lui fait confiance et comme les années ont forgé une relation inattendue entre eux. Qu'il le pousse, le tire, le repousse, le rattrape, Draco reste immuable et solide, présent à ses côtés quoiqu'il arrive. Il ne l'a pas abandonné, lui.

Harry soupire entre deux baisers, grogne en sentant les dents de Draco effleurer ses lèvres, gémit en pressant son corps contre le sien. Il ne peut pas s'empêcher de chasser sa bouche quand Draco se recule, lui adresse un regard agacé lorsque leurs yeux se rencontrent. Dans cette lumière, les yeux de Draco sont d'un bleu profond et hypnotisant, mordus par le noir de ses pupilles agrandies par le désir. “Still bored?” Harry grogne un peu en l'entendant, ses joues brûlant d'un rose embarrassé et excité à la fois, impatient. Il a passé tellement d'années dans le noir à suffoquer, le désir est quelque chose qu'il a encore du mal à dompter et à comprendre. Il pense que c'est la même chose pour Draco. Et même si ils ne s'entendent pas sur tous les sujets, ils sont au moins d'accord sur ça, cette relation qui n'a pas de nom ni de définition, qui ne veut rien dire et tout à la fois.

Il regarde Draco retirer le haut de son pyjama avec un regard sombre, et doit se retenir d'approfondir le rapide baiser qu'il dépose sur ses lèvres ensuite. Ses mains se posent lentement sur ses cuisses, remontent à sa taille, effleurent son abdomen avec une douceur peu caractéristique. “How can I entertain you, Mr Potter?” La remarque de Draco, murmurée à même ses lèvres, réveille en lui une touche d'amusement qui fait de nouveau se tordre les lèvres de Harry. "Let's see..." La réponse est à peine soufflée, avant que ses mains ne se posent plus haut sur son torse pour le forcer en arrière, le faisant s'allonger en revenant l'embrasser sauvagement, impatiemment.

Harry trouve un certain réconfort dans cette dynamique, en sentant le corps de Draco sous le sien, supportant son poids sans être écrasé. Une de ses mains retourne à son cou et un autre frisson dévale son échine en sentant son pouls battre sous sa peau, la preuve qu'il est là, qu'il est en vie. En vie, et bien réveillé; un énième frisson l'agite quand il sent, à travers le tissu tendu de son bas de pyjama, son entrejambe frotter contre la sienne, lui arrachant un gémissement sourd. Les lèvres de Harry viennent se poser sur sa mâchoire, dans son cou, sa langue virevoltant contre sa gorge avant que ses dents ne viennent signer la ligne de sa clavicule. Ses mains explorent tranquillement son torse, redécouvrent les muscles qui s'y trouvent comme si elles ne les connaissaient pas par coeur. Draco est présent, solide, en vie, avec lui. Et pendant un instant, Harry peut oublier le reste, le cataclysme qui pollue l'air de Grande-Bretagne, l'angoisse oppressante qu'il ressent en toute occasion, et juste se concentrer sur ça: la peau chaude de Draco, les bruits s'échappant de ses lèvres, et le silence, enfin, le silence régnant dans son crâne pendant un bref instant.

Harry se gorge avec un plaisir évident du gémissement qu'il arrache à Draco quand sa main se referme sur lui après avoir glissé sous l'élastique de son pantalon de pyjama, revenant embrasser rapidement ses lèvres irrésistibles. Il commence lentement à le caresser, prenant son temps, ses lèvres revenant à son cou et son torse, fiévreuses; et cette fois, le sourire qui éclaire son visage est plus que sincère mais radieux, véritablement heureux, pour la première fois depuis des lustres.

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Les positions s’inversent. Draco se laisse allonger docilement sur le dos et accueille Harry contre lui. Il ferme les yeux lorsqu’il sent les doigts d’Harry contre sa gorge bientôt remplacés par ses lèvres et un lourd soupir s’échappe de sa bouche lorsque le Survivant mordille un peu sa peau au niveau de sa clavicule. Il aime quand il fait ça. Il aime quand Harry le marque parce que comme ça, il lui appartient un petit peu et lui fait oublier qu’il est marqué autrement sur son avant-bras. Un petit gémissement fait écho dans la chambre alors que les mains d’Harry sont parties à l’exploration d’un terrain qu’elles connaissent depuis un moment maintenant. Draco ne reste pas sans rien faire, ses doigts s’accrochent au dos d’Harry et retracent les os qu’il peut sentir à travers sa peau. Il sait que dans quelques secondes Harry va le repousser et l’obliger à le lâcher, mais il préfère ne pas y penser. Plus ils avancent dans leur relation et plus Harry laisse Draco le toucher. Le blond compte à chaque fois. Au début, ce n’était même pas une seconde. Il devait veiller à garder ses mains en place et c’était une torture pour lui. Il n’est pas avare de contact, mais quand il s’agit d’Harry c’est autre chose. Il a besoin de l’effleurer alors quand il peut, il ne s’en prive pas. Là, il peut le toucher une minute et trente quatres secondes exactement. Il compte dans sa tête, laisse ses doigts couvrir le plus de surface de peau possible. Son temps est d’ailleurs bientôt écoulé, mais ses pensées s’envolent et son compte se perd à l’instant où la main d’Harry se glisse dans son pyjama. Ses mains s’écartent de son dos d’elles-mêmes et viennent serrer le drap sous lui.

Il étouffe un gémissement sonore contre les lèvres d’Harry. Ses hanches bougent malgré lui pour aller encore plus à la rencontre de cette main qui lui donne tant de plaisir. Harry quitte ses lèvres, glisse dans son cou et laisse Draco s’exprimer sous le plaisir qui monte et l’envahit toujours plus fort. Il en faut peu au blond pour se retrouver dans cet état : celui d’un adolescent qui a les hormones en feu et qui découvre ses premiers moments de plaisir. Harry sait parfaitement quoi faire pour lui faire perdre la notion du temps. “Ha--Harry…” Gémit-il. Ses hanches bougent toujours, ses mains sont toujours agrippées au drap. Il ouvre un peu les yeux et il a l’impression que la chambre tourne un peu. Il a chaud. Il a besoin de tellement plus. “I need you…” Ils sont rares les moments où le ton de Draco est autant suppliant. Il a envie qu’il enlève ses vêtements pour pouvoir profiter de la vue de son corps nu. “Take off your clothes.” Demande-t-il à mi-voix. Il a bon espoir de pouvoir le faire lui-même un jour. Il a bon espoir de lui donner autant de plaisir qu’il lui en donne. Draco sent son corps répondre à chaque caresse qu’il reçoit. Il aime ces moments parce qu’il oublie qui il est vraiment. Il n’est plus un mangemort déshonoré parce que simple petit sang-mêlé. Il est juste Draco.

tw: explicit content, PTSD

“Ha--Harry…” Son prénom, lâché entre deux gémissements, réveille une nuée de frissons à la surface du corps de Harry. Il y a quelque chose de honteux à leur relation, il pense, quelque chose d'incroyablement gênant. Même alors que repenser à leurs années à Hogwarts lui donne des maux de tête terrifiants, Harry ne doit pas forcer pour se remémorer la réputation immaculée et fière de Draco, petit prince de Slytherin à la langue acérée et au regard cruel. Ce n'est pas du tout le même homme qu'il a contre lui, avec lequel il passe la plupart de ses journées et de ses lui - ce n'est pas non plus le même homme qui donne à son existence un sens inavouable et une gravité nécessaire. Sans lui, Harry sait qu'il aurait été consumé depuis longtemps par la valse incessante de ses pensées, angoisses et souvenirs confus et douloureux. Alors même si il a honte, quelque part, de la douce excitation qu'il ressent en entendant Draco gémir son nom, il en est aussi bizarrement reconnaissant.

Et il y a quelque chose d'incroyablement satisfaisant à l'entendre, presque, supplier: “I need you…” Même maintenant, leur relation a toujours des relents de rivalité et de conflits rapides, surtout lorsqu'ils visitent en tandem la résidence Malfoy pour quelques repas dominicaux guindés mais bizarrement agréables. Dans ces moments intimes et secrets, pourtant, leurs vieilles querelles n'existent plus. Et si on demandait à Harry, il admettrait volontiers que le monde entier n'existe plus, pas même le Lord: juste les yeux clairs de Draco vissés sur lui, sa voix erraillée à force d'avoir gémi et la chaleur de son corps contre le sien. “Take off your clothes.” La main de Harry se crispe autour de lui, cesse ses caresses, avant de lentement le relâcher et de s'échapper de son pantalon de pyjama. Harry se redresse, s'assied sur ses cuisses. Il ne porte rien d'autre qu'un sous-vêtement malmené par son érection, et un maillot de corps fin.

Le regard sombre, il étudie Draco en silence pendant un instant. "You can do it," offre-t-il à voix basse, et ils savent tous les deux combien cette proposition en apparence anodine est incroyablement lourde de sens.

Harry n'aime pas être touché. Il a appris ça un peu par hasard, au fil de conversations sociales et supposément confortables: que ce soit les claques dans le dos, les mains serrées ou les doigts de Pettigrew s'enfonçant sans douceur dans son épaule, il n'aime pas être touché. La plupart du temps, il le supporte parce que la plupart du temps, le contact n'est que superficiel, les peaux séparées par des couches épaisses de vêtements. Les mouvements brusques et trop forts le font ciller, et l'enfoncent au plus profond de lui-même - mais la plupart des jours, c'est jouable, supportable, supporté même.

Les mains de Draco sur sa peau nue le dérangent, et le démangent aussi. Elles réveillent sous son épiderme des frissons d'une terreur enfouie au plus profond de lui, et menacent de faire éclore à la surface de son corps tout ce qu'il reste de la personne qu'il a un jour été: un gamin terrifié et torturé, prostré au fond de sa cellule, enfermé dans le noir.

Harry déglutit en sentant les doigts de Draco effleurer sa peau, et décide de garder ses yeux vissés dans les siens plutôt que de les fermer: il a peur de se faire avaler par l'obscurité si il s'y risque. "Your hands are warm," note-t-il à mi-voix, avant de lentement entourer les poignets de Draco de ses doigts. Normalement, il fait ça pour le repousser et écarter ses paumes de lui mais cette fois-ci, au contraire, il l'y presse. Il se force un peu, il n'est pas tout à fait à l'aise et sent son échine s'hérisser d'une légère angoisse; mais en croisant le regard clair de Draco, il se dit que ça vaut le coup. "Take it off," l'encourage-t-il d'une voix rauque en lui faisant passer ses mains sous son t-shirt, avec une douceur qui ne leur ressemble pas.

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Draco sent la frustration l’envahir lorsque Potter se recule et le relâche. C’est lui qui lui a demandé de retirer ses vêtements, mais il commence à regretter d’avoir ouvert la bouche. Un silence tombe pendant lequel le blond tente de reprendre un peu sa respiration alors qu’Harry l’observe intensément lui arrachant des frissons. "You can do it," Draco s’arrête de bouger et le fixe de ses yeux gris. Il étudie minutieusement l’expression sur son visage pour être certain qu’il est d’accord avec ça et qu’il ne se force pas. Puis il se redresse pour s’asseoir sur le lit. Il ne lâche pas Harry des yeux lorsqu’il pose ses doigts sur son ventre. Il retient sa respiration en attendant la réaction du jeune homme. Il déglutit en voyant qu’il ne le repousse pas. Donc il est sérieux. Draco en est presque ému. C’est un énorme pas qu’ils s’apprêtent à franchir tous les deux et à chaque fois ça lui fait quelque chose. Quelqu’un lui fait confiance. Ce n’est pas n’importe quoi. "Your hands are warm," Draco hoche lentement la tête. Faut dire qu’à ce stade tout son corps est une véritable bouillotte. "Take it off," Il retient de nouveau sa respiration lorsque Harry fait passer ses mains sous son haut et qu’il sent la peau chaude du brun sous ses paumes. C’est la première fois qu’il le touche comme ça. Draco prend du temps pour en profiter. Il bouge très doucement ses doigts pour apprécier la chaleur qui se dégage du brun. Puis il finit par le faire lâcher et Draco dirige ses mains vers le bas de son haut pour le faire remonter lentement tout en regardant Harry dans les yeux.

Il ne veut pas brusquer les choses et apprivoiser le jeune homme. Il lui fait suffisamment confiance pour qu’il le fasse lui-même autant qu’il range son impatience un temps. Il découvre son torse et fait passer son haut par-dessus sa tête avant de revenir tracer son torse avec ses doigts, pour commencer, avant de se sentir aventureux et de rompre le contact en s’approchant et déposant ses lèvres contre la peau de sa gorge. Il explore lentement, apprécie le contact et mordille tendrement sa peau. Draco descend sa bouche, passe ses mains dans le dos du Survivant et profite du contact pour toucher un maximum de surface et s’en imprégner. Ses mains arrivent enfin à l’élastique de son sous-vêtement. Il relève la tête pour replonger dans le regard devenu sombre du Survivant. Il passe ses doigts en-dessous du vêtement et le baisse d’un mouvement rapide. Draco se recule pour pouvoir admirer le jeune homme, comme il aime si bien le faire.

Le blond finit par se mettre sur ses genoux afin d’être à la hauteur de Harry. Il redresse la tête pour pouvoir lui donner un baiser alors que sa main gauche vient se poser sur son érection pour lui rendre ses caresses. Il a toujours voulu faire ça et étouffe un gémissement de satisfaction contre ses lèvres alors qu’il active lentement sa main dans un premier temps avant d’accélérer un peu. Il essaie de maîtriser ses gestes et repousse son envie d’aller plus vite. Harry lui donne une rare opportunité de le remercier pour tout le plaisir qu’il lui donne autant qu’il ne gaspille pas sa chance.

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Harry aimerait pouvoir briser le crâne de Draco pour en extraire ses pensées les plus secrètes, ses désirs les plus profonds - il se demande bien ce qu'il se passe derrière ses yeux clairs et ses doigts tremblants. Ils se sont apprivoisés, ont appris à se connaître, et pourtant parfois Harry a l'impression d'avoir un étranger sous son toi, dans son lit, auprès de lui. Ils sont tellement différents et l'ont toujours été. Mais ces dernières années sont bien la preuve que n'importe qui peut être brisé, réécrit, et peut changer sans avoir le choix - Harry pense que c'est une bonne chose, que la vérité que lui a apporté Voldemort l'a rendu meilleur, mais il se demande souvent si il en est de même pour le Malfoy qui, en quelques malheureuses années, a presque tout perdu.

Les doigts de Draco à la surface de sa peau sont terriblement doux et hésitants, rassurants dans toute l'horreur qu'ils lui apportent. Harry ferme les yeux, se disant que ce sera peut-être plus simple ainsi, et le regrette aussitôt qu'il ne peut plus de plonger entièrement dans le regard azur de l'autre sorcier. Il est de nouveau dans le noir, dans cette cellule sombre et étroite où il est mort et il est revenu à la vie lui semble-t-il - mais cette fois il n'est pas seule, les mains de Draco le touchent et le guident et le caressent lentement, lui retirer son haut pour mieux explorer les aspérités de son torse. Il ne l'a jamais laissé le toucher comme ça avant. Pourquoi? Ses raisons se désagrègent en même temps qu'il se sent fondre à son contact, son souffle court quand les doigts de Draco retracent ses côtes.

Les yeux verts de Harry se rouvrent brusquement en sentant ses lèvres se presser contre sa gorge, et un frisson dévale le long de son échine alors qu'il essaye de réunir ses pensées dans son crâne - est-ce qu'il aime ça? En tous cas il ne le repousse pas, posant plutôt ses mains sur les épaules de Draco, prêtes à l'encourager, prêtes à le repousser. Draco se fait aventureux, et Harry sent son coeur tambouriner avec angoisse dans sa poitrine à mesure que les secondes et les baisers s'égrènent, et il étouffe un soupir tandis que Malfoy continue son exploration studieuse de cette peau qu'il n'a jamais voulu lui laisser toucher.

Je suis plus fort que ça je suis plus fort que ça je suis plus fort que ça - Harry se répète ce mantra sans s'arrêter, quand les doigts de Draco s'accrochent au revers de son sous-vêtement avant de le lui retirer, et qu'il sent son regard pâle le détailler. Ce n'est certainement pas la première fois qu'il le voit ainsi, mais c'est certainement la première fois qu'il le touche ainsi, avec une telle fièvre, alors qu'ils s'embrassent - Harry sent un mélange de plaisir et de dégoût enfler entre ses côtes alors que la main de Draco s'active sur son érection, le caresse d'une manière inédite qu'il s'est toujours refusé jusque là. Il se sent si petit et vulnérable et mal à l'aise et bien, juste bien, accepté entièrement par Draco comme toujours. Difficile pour lui de se souvenir qu'ils ont un jour été rivaux, ennemis, et pire encore. Draco est tout simplement devenu Draco, par la force des choses, et il n'arrive même pas à se soucier du fait qu'il est la seule personne sur laquelle Harry peut se reposer ces jours-ci.

"S-Stop," siffle-t-il au bout d'un moment, quand il a l'impression que son coeur dans sa poitrine va exploser. Ses doigts se referment autour du poignet de Draco, suspendent ses mouvements avec force, avant de soudainement se détendre et de remonter le long de son avant-bras dans une caresse maladroite. "You're..." Les pensées de Harry lui semblent déconnectées et sans sens. Il ne s'est jamais permis de ressentir un tel plaisir, surtout de la main de Draco - il a toujours été focalisé sur lui, s'occupant de lui-même après comme une arrière-pensée, un besoin mécanique et naturel arrivant toujours en second.

Il est perturbé, et épuisé, et il ignore si il veut plus ou si il veut s'arrêter. Son autre main remonte le long du torse de Draco, se pose sur son épaule puis dans son cou, ses cheveux, se mêlant aux mèches blondes avec une brusquerie caractéristique. Ses doigts resserent leur prise et il attire Draco à ses lèvres, l'embrasse rapidement. "Turn around," lui demande-t-il d'une voix sombre en suivant, ses mains glissant sur son corps avec une douceur maladroite aux antipodes avec la texture intense et tendue de sa voix aux accents impérieux.

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Draco n’est pas quelqu’un de câlin. Pire encore, il ne sait jamais comment réagir lorsqu’on lui en donne. Plutôt cocasse qu’il soit celui qui touche le Survivant en cet instant et surtout qu’il sache quoi faire. C’est d’autant plus surprenant que quelque temps en arrière, il était persuadé de ne pas aimer les hommes. Depuis et grâce à Harry, il doit bien l’admettre, il y a eu un déclic. C’est comme si le voile qu’il avait devant les yeux depuis des années avait disparu. Et quelque part, dans la tempête, ça fait du bien d’avoir cette lueur, d’avoir au moins quelque chose sur lequel il peut s’appuyer et être certain que ça ne va pas changer.

"S-Stop," La voix d’Harry le fait redescendre sur terre et lui fait prendre conscience de ce qu’il fait. Les doigts du brun viennent s’enrouler autour de son poignet et Draco s’arrête. Il redresse la tête pour poser son regard dans celui du Survivant. "You're..." En voyant qu’il perd un peu ses mots, Draco ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire en coin. “I finally get you to shut up” Alors qu’il relâche son érection et qu’il laisse Harry récupérer et reprendre possession de ses moyens. Il sait qu’il a atteint une nouvelle limite. Le blond ne peut pas s’empêcher de se sentir fier de lui. Quand ils ont commencé à faire autre chose que simplement parler ensemble, Draco a remarqué à quel point Harry était endommagé. Il ignore totalement ce qu’on a pu lui faire, mais il a vite compris que ce n’était pas quelque chose de joli. Parfois, il a juste envie de transplaner au Manoir de sa mère pour lui demander ce qu’ils ont trafiqué avec le Survivant, mais il se doute que ce genre de questions risque d’amener à des réponses qu’il n’est pas certain de vouloir avoir. Si seulement on lui répond sincèrement. Ce dont il doute. C’est quelque chose de voir le Survivant aussi brisé, aussi différent.

La main du brun qui remonte sur son torse le tire une nouvelle fois hors de ses pensées. Ses doigts viennent se mélanger à ses cheveux et Draco laisse échapper un gémissement lorsqu’il le sent un peu tirer dessus. Il vient lui arracher un baiser. "Turn around," Un long frisson parcourt le dos du blond et il hoche doucement la tête. Draco se lève du lit et fait tomber son bas de pyjama suivi de son caleçon à ses pieds. Il dégage les vêtements d’un simple mouvement et vient se remettre sur le lit. Le blond n’a jamais été très à l’aise avec son corps. Il se trouve trop fin, les côtes trop saillantes et quelques cicatrices par-ci par-là, moins qu’Harry, mais celles d’Harry ont quelque chose qui l’attirent alors que sur lui, c’est juste moche. Avec le temps, il a appris à se moquer du regard du brun sur lui. Il apprécie prendre son pied avec lui et c’est ce qui compte.

Une fois sur le matelas, il vient une nouvelle fois dérober un baiser au brun avant de se détacher et de faire ce qu’il lui a ordonné un peu plus tôt. Il se met dos à lui. Il sent l’envie monter encore avec l’attente. Il a besoin du Survivant. Il sent sa propre érection lui faire mal et il ne souhaite qu’une chose c’est qu’Harry lui donne enfin satisfaction. “I need you.” Répète-t-il une nouvelle fois comme pour être sûr que son amant ait bien compris. “I want you…” Il se retient de le supplier. Draco accorde beaucoup de choses, mais il reste un Malfoy et un Slytherin. Sa fierté lui interdit de s’abaisser à supplier.