already dark (rivage)

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TW : SANG

AVRIL 2007 La vie de fugitif, à l’identique de celle de vampire, implique beaucoup de planification afin de ne pas être vu par les mauvaises personnes. Baruch sait que le gouvernement sorcier n’a cesse d’envoyer des fonds à Belfast, afin de développer davantage la partie magique de la capitale et de ses environs. Inutilement risqué. C’est vers Derry qu’il a jeté son dévolu et transplané, comptant sur la pauvreté de la cité pour lui apporter les deux choses qu’il est venu chercher.
Premièrement, du cannabis.
Deuxièmement, un repas.
Il n’a pas été difficile de trouver les deux, et même, de faire un deux en un.
Il a un certain faible pour l’efficacité, désormais.

Le corps inanimé du petit dealer vers lequel on l’a dirigé, après quelques bonnes questions aux bonnes personnes, est échoué tout contre lui ; deux silhouettes enlacées dans l’ombre de la banquette arrière d’une voiture garée dans un endroit éloigné. Rien à regarder. Le vampire doit se faire violence pour cesser de boire le sang chaud, mais si fade, du moldu. La respiration de celui-ci est devenue ténue, ses yeux fixés sur le plafond de sa bagnole, les bras amorphes. Aucune réaction devant les crocs luisants de sang, les babines qui se pourlèchent pour recueillir les miettes de ce misérable repas. Il a au moins l’avantage de le nourrir et de contenir un tant soit peu ses envies de dévorer ses nouveaux camarades. Jamais assez longtemps, jamais suffisamment, jamais autant que le sang de sorcier, ou de plus savoureux encore. Les lycanthropes et la petite Halfer n’ont rien à craindre de ce côté-là, mais ce n’est pas uniquement parce qu’Aoife est un joli brin de femme que Baruch la regarde parfois avec appétit. Un mouchoir brodé sorti de sa poche, la bouche soigneusement épongée, nettoyée. « Thank you… Il fait les poches du moldu, en sort un portefeuille usé dont il extirpe un permis de conduire. ... Larry, for the drink. » Il fourre les quelques billets de 10 livres dans ses poches, tout ce que le type a dans sa caisse de drogues, de papier et même un grinder plutôt chic, et d’un coup de baguette, tranche largement la gorge du pauvre Larry. La marque de sa morsure, détruite dans l’acte.

Son teint presque littéralement cadavérique a repris quelques couleurs, alors qu’il revient au camp dans un pop ! discret. Un sifflement joyeux sur les lèvres, tel revenant d’une balade de santé. Une silhouette se lève, au-dessus des flammes du feu, à laquelle il adresse un simple signe de la main. C’est Rivage qui est de garde, ce soir, avec lui-même (une responsabilité de laquelle il s’est désistée un petit deux heures, certes, le temps de faire ses courses alimentaires). Il devrait dormir, afin d’épouser le rythme diurne favorisé par ses camarades, mais les habitudes ont la vie dure. Arrivé à la hauteur du jeune homme, il sort de ses poches un des sachets de plastique rempli de cocottes. « Fancy some weed, Rivage ? Il prononce toujours le prénom à la française, sans accent. I don’t know yet if it is any good, but I have a lot of it. » Possible compensation. À défaut de fumer bien, fumons beaucoup.

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L'atmosphère était tendue depuis tout le bordel avec les Rosiers, Numa et les disputes qui se faisaient de plus en plus fréquences avec Sav. Ils étaient tous à cran, ils vibraient constamment de cette hypervigileance qui les caractérisait à présent tous si bien. Ils avaient trouvé refuge en Irlande, dans un coin isolé du pays et avait protégé leur camp avec de nombreux sorts et même quelques cercles alchimiques. Cependant, la prudence était le maitre mot. Ils étaient recherchés par de nombreuses personnes et les deux nouvelles recrues qu'ils avaient récemment accueillies avaient sans doute leur propres ennemis de leur côté. Bref, il fallait être prudent. Malheureusement, Riv et la prudence, ça n'était pas trop ça.

Il avait la flemme, très clairement, de faire ses heures de garde. C'était obligatoire, et ils devaient bien se partager le travail. Riv comprenait ce concept, il avait lu Marx après tout. Mais les gardes pouvaient prendre des formes diverses et variées selon avec qui elles étaient effectuées. Il avait fait une garde terrible avec Aoife, qui lui avait fait la morale pendant plusieurs heures (c'était peut-être en réalité plusieurs minutes, mais qui se soucie des détails ?) Parce que son langage était trop violent à son goût. Riv l'aimait bien, mais il avait tout de même fini par lui dire qu'il avait déjà une mère et que c'était bien suffisant.

Ce soir là, il était de garde avec Baruch et la soirée s'annonçait bien plus sympathique. Riv l'appréciait beaucoup, contrairement à Fenrir qui était légèrement insupportable. Baruch était intéressant, il avait plein d'histoires à raconter et il était beaucoup plus sympathique que Riv n'aurait pu l'imaginer sous ses airs hautains d'érudits majestueux ou whatever.

Baruch s'était absenté, le temps d'aller chercher à manger, et Riv était toujours en poste quand le vampire était revenu, les joues colorées par son festin récent et l'air guilleret qui allait avec. Riv l'avait salué d'un "Your highness", le sobriquet avait coulé naturellement de ses lèvres un jour alors que Baruch racontait une énième anecdote incroyable de sa longue vie.

"Fancy some weed, Rivage ? — I don’t know yet if it is any good, but I have a lot of it." Weed? Encore une preuve que le vampire était beaucoup moins boring que la première rencontre ne l'avait prédit. "Didn't know you indulged in the simple pleasures of simple men but obviously yes," il lui dit avec un léger sourire. "So, how was dinner? And how exactly did you get your hands on fucking weed?" il dit, légèrement incrédule mais surtout impatient d'écouter une nouvelle aventure du vieil homme.

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Une courte référence, pour le plaisir de son jeune camarade de révolte, afin de faire honneur au surnom qu’il lui a collé. Ça pourrait définitivement être pire (et il aime bien, en fait). « Didn't know you indulged in the simple pleasures of simple men but obviously yes. One of the numerous pleasures I enjoyed in the 70s. The 1900 ones. », précise-t-il, alors que le troisième siècle se dessine dangereusement. Sa condition l’empêche de profiter des effets de la drogue douce, à moins de vraiment en fumer des quantités faramineuses, mais pas de l’odeur, du goût herbacé, plaisir de fumer. Même si pas de partager.

Baruch s’arroge un siège autour du feu, sortant de ses poches ce qu’il a volé à ce cher Larry, tel un magicien prêt à faire un nouveau tour. Bien heureux que Rivage ait accepté de l'accompagner dans ce vice si mineur. « So, how was dinner? And how exactly did you get your hands on fucking weed? I asked politely. Les méthodes développées au fil des années. Les parties les moins recommandables de la ville, là où on se soucie peu de qui pose des questions. Les bonnes personnes, que l’on parle de deux fumeurs à l’extérieur d’un bar, ou de sa barmaid. You would be surprised how much people will do for you if you are nice. » Un large sourire, assorti de ces crocs qui ne laissent point de doute sur sa nature chez les sorciers. Il ouvre le sac de cocottes de cannabis et renifle prudemment le contenu, une expression attentive de connaisseur, un oenologue de la beuh, sur ses traits concentrés. « Not bad at all », décide-t-il finalement avec un brin de ravissement. Il ne s’attendait pas à de la grande qualité, avec un dealer moisi du fond de Derry of all places, mais il a définitivement senti et fumé pire.

Il inspecte le grinder volé, le tape doucement pour en faire tomber les miettes séchées, avant d’y mettre quelques morceaux soigneusement choisis de cocotte. « Muggles… They make do, but never long enough. They taste so bland, continue-t-il sur un ton un peu ennuyé, sans se soucier que l’hybride ne soit pas nécessairement avide de détails sur son alimentation. Baruch n’a jamais spécialement été gêné, pour ce qui est du partage d’informations, et les années ne font rien pour améliorer ce défaut. But I must say, maybe it is better like that. I do not want to get used to what I can get here. Butter upon bacon too often is not good. » Pas alors que le sang de vélane est si délicieux, ses effets si agréable, celui de Selkie si doux, et celui de harpie… oh, si dangereux, et pourtant, si tentant lorsque la faim se creuse et que le coeur palpite si près.
Il doit cesser d’y penser.
Ses longues jambes s’étirent en direction du feu, recherchant cette chaleur que le vampire peine tant lui-même à produire. « Nothing new in the camp ? Un regard à Rivage au-dessus du grinder, un sourire amusé flottant sur ses lèvres. I hope our dear princess did not scold you for my absence. »

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"I asked politely," Riv haussa un sourcil à la réponse du vampire. Il ne doutait pas de la politesse de son nouveau camarade, mais il ne comprenait pas l'idée de demander quand il aurait juste pu prendre. Mais peut-être était-ce Riv qui avait de trop mauvaises manières. "You would be surprised how much people will do for you if you are nice." Il ne put s'empêcher un rire, cette fois-ci. "Yeah, I definitely can't relate", "nice" n'était pas adjectif beaucoup utilisé pour le décrire, alors oui, il n'avait vraiment réussi à obtenir quoi que ce soit grace à sa personnalité seule. Il l'observa alors qu'il s'occupait de sa trouvailles avec précision, des années de pratique, de ce qu'il lui avait confié.

"Muggles… They make do, but never long enough. They taste so bland " Tous les vampires qu'il avait connus avaient dit la même chose. Le sang de créature magique semblait bien meilleur et beaucoup plus intéressant. "But I must say, maybe it is better like that. I do not want to get used to what I can get here. Butter upon bacon too often is not good." Riv avait croisé son lot de vampires depuis ces quelques années dans la Résistance, et il avait malgré lui assisté à des conversations qui tournaient autour de quel sang était le meilleur et pourquoi. Il s'était toujours senti assez intimidé, dans ces moments-là. Il n'avait pas l'habitude d'être dans une position de faiblesse, de proie, surtout qu'il n'avait en général rien à offrir qui puisse intéresser qui que ce soit. Mais les vampires se contentaient très bien du sang qui coulaient dans leurs veines et ils en devenaient donc tous une proie de choix. "Apparently my kind tastes like shit so, I guess I'm safe from you?" Il demanda, à moitié blaguant.

"Nothing new in the camp ? — I hope our dear princess did not scold you for my absence". Riv sourit à nouveau, si Sav avait été là, elle ne se serait pas privée d'une remarque bien aiguisée. "Same old, Fenrir got close to biting someone but you know, the usual. And Sav's fine, she can't stay mad à me for too long, anyway" il jeta un coup d'oeil appuyé vers son camarade. Malgré leur arrivée récente, il ne doutait pas une seconde que Baruch et Fenrir avaient compris que les choses entre Riv et Sav étaient … particulières, différentes. "She might get mad about this though", il dit en pointant du doigt le grinder qui était toujours prisonnier des mains du vampire, "so you'd better hurry up before we get busted, old man."

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« Apparently my kind tastes like shit so, I guess I'm safe from you? » Baruch s’arrête dans ses gestes et l’espace de quelques secondes, fixe Rivage et son air à demi blagueur, le sourire un peu pâle sur ses lèvres. Deadly serious, ses yeux sombres dans ceux clairs de l’homme. « Are you really, Rivage ? »

Aucune réponse nécessaire.
Non.

Apparemment que rien d’inhabituel n’est arrivé en son absence - encore heureux. Le moindre événement inhabituel, ou dangereux, aurait très certainement été mis sur sa gueule par leur cheffe. Surtout si celle-ci vient à savoir qu’il s’est absenté pour satisfaire son appétit (qu’il peut sustenter au camp) et un vice parfaitement inutile pour quelqu’un dans sa condition (il fumerait de la mousse et du gazon que ce serait du pareil au même pour son système). « Same old, Fenrir got close to biting someone but you know, the usual. And Sav's fine, she can't stay mad at me for too long, anyway. Oh… I guess so », répond-il doucement, soutenant le regard de l’hybride. En 280 ans, Baruch a vu neiger et les interactions des différents membres de la NSFW n’ont guère de secret pour son oeil habitué, et il est certain que Fenrir en sait même encore davantage, de par la finesse de son odorat. Capable de flairer à même la peau de Rivage l’odeur de Diana et de leurs étreintes enflammées, autant que les engueulades qui secouent le campement périodiquement, les unes intimement mêlées aux autres.

Il ne dirait pas qu’il en est envieux, alors qu’il n’a guère entretenu de relation intime depuis la triste événement qui a presque coûté la vie de Perseus. Pourtant, le Moran ne peut pas nier un désir, une nostalgie, appétit mêlé à celui de violence qui l’habite sourdement, qui s’amplifie lorsque la véritable faim le fait.

« She might get mad about this though, so you'd better hurry up before we get busted, old man. Un éclat de rire et comme pour répondre à son commentaire, Baruch s’empresse de faire tourner le grinder plus rapidement entre ses mains, avant de l’ouvrir pour vérifier si son contenu est à sa convenance. I am fully counting on you and your assets to divert her attention, if she inadvertently comes by. La moue gredine, alors qu’il fait venir à lui deux assiettes (assez propres) qui traînent dans la partie cuisine du campement. Dans l’une d’elles, il met papier à rouler, carton et une partie du cannabis, plus une cigarette s'il a besoin de tabac pour couper l'herbe (ce que lui n'a nul besoin de faire), et tend le tout au jeune homme. You will have to roll it yourself and smoke it alone, sadly. » Baruch sait où la bouche du quart harpie traîne et il n’a pas envie de le transformer en vampire de façon si anodine, alors qu’il est persuadé que Diana mérite bien ce surnom si évocateur qu’est Savage. « I had a look at your guns. Lorsque le jeune homme en était à les nettoyer, rituel quasi religieux. Nice toys. How did you get them ? » Il se doute bien que Rivage n’a pas tout simplement demandé poliment, mais au moins autant que lui, il apprécie les histoires de ses camarades.

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"I am fully counting on you and your assets to divert her attention, if she inadvertently comes by." Riv senti ses joues se rosir légèrement. Il se doutait bien que tout le monde savait ce qu'il se passait entre eux, leurs étreintes étaient loin d'être silencieuses et leurs disputes l'étaient encore moins. Mais le fait de savoir que lui, Baruch, qui était beaucoup plus vieux et qui devrait par toute logique ne pas se soucier des choses si mortellement banales le sache le rendait étrangement timide. "I'll do my best" il répondit simplement, quelque peu hésitant.

Il observa le vampire en train de préparer leurs petites affaires, avec des gestes assurés avant de lui tendre son assiette comme s'il lui tendait un snack, "You will have to roll it yourself and smoke it alone, sadly." Il prit l'assiette des mains du vampire, "no problem", il dit simplement avant de commencer à rouler. Ce genre de choses étaient généralement plus appréciables si elles étaient partagées, mais il comprenait les risques et ça ne valait pas le coup de les prendre.

"I had a look at your guns. Nice toys. How did you get them?" Le vampire lui demanda, alors que Riv terminait sa création. Il alluma le joint et tira dessus avant de lui répondre. "Well, you can't really ask nicely for guns so stolen mostly." Il l'observa un instant avant de continuer, "I try to get them from people who do bad things with 'em; violent husbands, soldiers, cops, hunters" il ajouta. Il avait toujours vécu avec sa mère, qui était harpie et qui l'avait donc élevé dans le végétarisme, puisqu'ils ne pouvaient pas supporter la viande et c'était donc ce qui avait toujours été normal pour lui. Il n'avait jamais compris pourquoi les humains s'obstinaient à manger de la viande alors qu'ils n'en avaient pas fondamentalement besoin, et il comprenait encore moins ceux qui chassaient. Pour lui, ce n'était que des actes de tortures pratiqués par des lâches qui essayaient simplement de trouver un sens à leur vie en s'attaquant à des innocents. "I guess I feel like it's safer if they're with me than with them", ce n'était peut être pas vrai, ou en tout cas pas pour tout le monde. "Did you ever shoot?" Riv essayait régulièrement de convaincre ses camarades à l'usage des armes à feu et autres armes moldues. Elles contrastaient parfaitement avec l'ego sorcier, qui faisait que beaucoup d'entre eux se pensaient invincibles une fois une baguette entre les doigts. Riv aimait leur montrer que ce n'était pas le cas.

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La précédente gêne du jeune hybride ne lui a pas échappé, mais Baruch n’a gardé sur ses lèvres que le fin sourire amusé de celui qui en sait sans doute trop, avant de ramener la discussion sur un sujet où, pour une fois, il n’est pas un expert. « Well, you can't really ask nicely for guns so stolen mostly. Mostly, le mot magique. Il ne demande pas au jeune homme d’élaborer sur les autres méthodes, haussant à peine un sourcil pour l’enjoindre à poursuivre. I try to get them from people who do bad things with 'em; violent husbands, soldiers, cops, hunters. » Assortiment intéressant. Le dernier ajout presque déplacé, pour celui qui ne connaît pas les harpies et leurs descendants.

Ça le ramène soudainement à ses derniers travaux avec Jeremiah. À son regard paisible dans l’aube grecque. À cette étrange nostalgie qui se nourrit du sourire presque timide de Rivage lorsqu’il évoque Diana, de la douleur sourde à la base de sa nuque, de l’odeur du cannabis qui commence à les envelopper.

Baruch ne sait pas comment chasser le sentiment qui s’accroche peu à peu à lui et il préfère alors se concentrer sur le joint qu’il a presque terminé de confectionner. Il n’est pas accro, ne ressent pas les effets de la drogue, mais le placebo lui souffle que définitivement, ça lui fera du bien de fumer. Ça le détendra. Presque tricentenaire et fébrile de tirer sur un joint : comme quoi, il reste bien un simple mortel malgré tout. « I guess I feel like it's safer if they're with me than with them Are they really ?, pourrait-il encore dire. They serve a nobler cause now, se contente-t-il d’approuver à mi-voix. Did you ever shoot? Not a lot, reconnaît le vampire en léchant soigneusement le papier à rouler de son joint, terminant de rouler le tout bien serré. I studied magic in remote communities. Muggle technology was not welcome in those places. » Un haussement des épaules. Les vampires non plus, très souvent, mais il faut croire qu’entre une créature bien sorcière et le progrès moldu, on préférait encore les monstres de leur propre monde.

« I lived in the United States… golly, twenty-five years ? Le douzième de sa vie, s’il décède à 300 ans (un exploit que ses activités actuelles de terroriste mettent en sérieux péril). Ça lui semble à la fois immense et ridicule. Anyway. It was during the Vietnam War. My friends from back then were way more into this, son joint, élégamment tenu entre ses mains, avant qu’il se le colle entre les lèvres, than into guns. » L’étroite cigarette de cannabis enfin allumée, avec le briquet de Larry le dealer lui-même. Tout ça lui semble très à propos, soudainement, alors qu’il évoque les souvenirs de sa vie états-unienne, bien plus proche que toutes ses autres aventures. « And my London friends from before World War I were not amateurs of everything military, you could say. Or of everything state, for all that matters. Il rit, alors qu’il s’enveloppe d’un nuage de fumée herbacé. Vraiment, pas mal du tout, le stock de Larry de Londonderry. Il y retournera prendre un verre, une autre fois. Your type of folks. »

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"Not a lot — I studied magic in remote communities. Muggle technology was not welcome in those places." Riv écouta attentivement les paroles de son ainé. Il avait de la chance, d'avoir pu faire tant de chose. Lui-même avait souvent l'impression de n'avoir rien fait de spécial dans sa vie, il savait qu'objectivement ça n'était pas tout à fait vrai, cependant. "Yeah, I can imagine. It still isn't in most places," la situation actuelle en était bien la preuve.

"I lived in the United States… golly, twenty-five years ? Anyway. It was during the Vietnam War. My friends from back then were way more into this than into guns." Le ton de Baruch le fit sourire. Il n'osait pas imaginer tout ce que cachait le vampire, sous ses airs de dandy bien élevé.
"That's a good thing," il lui répondit après avoir inhalé une nouvelle bouffée, "My mother's part Canadian, and we used to go there in the summers when I was a kid. My grandpa had this fucking neighbour who was American and he had been to Vietnam and he was always going on and on and on about Nam this Nam that. I fucking hated his guts, even back then." Il se rappela douloureusement. Il pouvait se revoir, lui dans la cuisine de ses grand parents, essayant vainement de ne pas écouter tout ce que cet homme pouvait dire. Il ne se rendait pas compte, à l'époque, mais seul le ton de sa voix suffisait pour le mettre dans des colères dignes des plus virulentes harpies.

"And my London friends from before World War I were not amateurs of everything military, you could say. Or of everything state, for all that matters. Your type of folks." Il ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel à la mention de l'armée, le mot seul lui arrachant une grimace dégoutée.

"The best kind of folks, if you ask me." Il lui répondit après un moment, le sourire toujours vissé aux lèvres. "You're actually weirdly cool, for an old man. Hanging out with the hippies and the ennemies of the state. I wonder what else you're hiding, any scandalous anecdotes? Did you ever fuck the minister or something?" Il demanda, légèrement. La question était plus une blague qu'autre chose, mais la réponse l'intéressait tout de même grandement. Il tira une nouvelle fois sur son joint qui disparaissait entre ses doigts à une vitesse folle. Le vampire le faisait trop parler.

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« They really can not shut up about Vietnam », commente-t-il avec un rictus désapprobateur, à l'anecdote de l'hybride. Il imagine bien trop son déplaisir, dans la situation. La rébellion, la rage, déjà infusée dans les veines. Comme ses propres camarades de jadis seraient prompt à condamner ses actions, d’ailleurs ! Les vampires autant que les moldus. Collaborateur du gouvernement, fugitif, puis terroriste, le tout à chaque fois en pleine connaissance de cause. Sa veste de pacifiste, d’homme mesuré au point de vue nécessairement extérieur au monde, opposé aux interventions, définitivement retournée.

Il sait bien que si Fergus Graymalkin vient à le retrouver, il ne vaudra pas cher de ses crocs, mais que celui-ci pourrait toujours se consoler et se dire que son ancienne collègue de la Values Brigade a fini par se ranger à son avis.
À la nécessité de la violence.

« The best kind of folks, if you ask me. I am not here by sheer luck. I like your kind, Rivage. » Presque rêveur, alors qu’il observe le visage de Rivage, dans la fumée du feu et celle du cannabis, comme pour y retrouver les traits de ceux du passé. « You're actually weirdly cool, for an old man. Hanging out with the hippies and the ennemies of the state. I wonder what else you're hiding, any scandalous anecdotes? Did you ever fuck the minister or something? A gentleman does not kiss and tell », fait-il mine de gourmander, de s’offusquer, l’expression soudainement hautaine, alors qu’il tire sur son joint. Pourtant, une certaine malice n'a pas quitté son visage exsangu. Pas alors que le brun semble si joyeux, si avide, et que le vampire se retrouve tout à fait flatté de son intérêt (ça change de l'exaspération permanente de Diana). Est-ce le repas récent, qui le rend de si bonne humeur, qui endort la douleur et la faim ? Ou uniquement ce besoin viscéral et grégarité ? Baruch n'a plus de clan depuis l'an 2000 et n'a jamais pu considérer la Values Brigade ainsi. La NSFW est ce qui se rapproche le plus d'un clan, dans sa disparité, dans ses hybrides qui se supportent uniquement pour l'amour d'une cause.
Ça aurait fait un excellent sujet de recherche, d'ailleurs. Vampires' found families. Le sujet noté dans un coin de sa tête, comme si rien n'avait changé. Comme si au matin, il allait retourner à sa loge et leur exposer ses hypothèses.

Ses yeux sombres avisent le joint de Rivage qui se consume à grande vitesse, dans leur enthousiasme mutuel. La cigarette coincée entre les lèvres, il remet quelques morceaux de cocotte dans le grinder. Fumer à la chaîne : une autre vieille habitude que La Belle Société déplorait (et aujourd'hui, que ne donnerait-il pas pour entendre leurs réprimandes sur ses terribles habitudes prises auprès des moldus). « I have been alive for an awfully long time, my dear friend. That is all I have, secrets and scandalous anecdotes. » Tous ses proches sont décédés depuis longtemps, sa famille autant que son Sire. La part de son don qu’il a toujours vue comme une malédiction, alors que le monde va et vient, autour des vampires, sans que lui ne disparaisse. « My snogging and shagging stories are not that interesting, I am afraid. Unless you are trying to flirt with me, with that talk. Et si Baruch laisse traîner un regard un peu trop long sur Rivage, un peu trop lent sur les traits quelque peu grossiers des harpies, et pourtant non sans désintérêt, c'est purement intentionnel. Your girlfriend would not like that, ajoute le vampire en baissant la voix, complice. I suggest an exchange. I tell you any anecdote about my life, about anything you want to know, and you give me one of yours in return. Is that a fair deal ? » Et si ce qui l'intéresse, ce sont les histoires de qui il a bien pu aimer... il y répondra tout autant.

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"I have been alive for an awfully long time, my dear friend. That is all I have, secrets and scandalous anecdotes." Riv ne savait même pas quel âge Baruch avait, pas exactement. Deux cent ans, trois cent peut-être ? Contrairement à ce que les moldus pensaient, les vampires n'étaient pas immortels, ils vivaient juste très longtemps, Baruch devait sans doute faire partie de ceux qui sont vieux, même pour son espèce.

"My snogging and shagging stories are not that interesting, I am afraid. Unless you are trying to flirt with me, with that talk." Il ne put s'empêcher de rire, l'idée de lui flirtant avec Baruch était inattendue. "Your girlfriend would not like that," probablement pas. "Well, we are not exclusive" il répondit néanmoins. Ils ne l'étaient pas, en théorie. En pratique les choses étaient différentes, pour lui en tout cas. Ce n'était pas qu'il ne pouvait pas, mais Sav demandait un investissement conséquent et il n'avait ni le temps, ni le désir d'aller voir ailleurs. "However, you are a little bit out of my age range, sorry" il finit en lui souriant à nouveau.

"I suggest an exchange. I tell you any anecdote about my life, about anything you want to know, and you give me one of yours in return. Is that a fair deal ?" Ça semblait juste, même si Riv se doutait que sa propre vie devait sembler bien fade à côté de celle du vampire. Les dix dernières années avaient été plutôt intéressantes, mais tout le reste avant n'était pas fabuleux. Il ne parlait pas beaucoup de cette vie-là, sa vie d'avant, déjà parce qu'il n'y avait effectivement pas grand chose à dire mais aussi parce que c'était la période de sa vie qu'il n'aimait pas vraiment, celle qui lui rappelait qu'il venait d'un milieu excessivement bourgeois et qu'il n'avait jamais connu la plupart des situations contre lesquelles il se battait et ça le faisait se sentir inadéquat et indigne.
"I mean, I don't know if my stories would be interesting, my life has been pretty short, compared to yours. It'll probably be a lot more fun if we do that in 50 years, granted you're still alive of course, old man." Il finit avec un clin d'oeil exagéré.

"But I guess we could try. You said that's all you have secrets and scandals so, what would you say is the most scandalous?" Autant commencer par le truc le plus intéressant, non ?

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