Date d'inscription : 05/03/2019 Messages : 44 Crédit : bigbadwolf Allégeance : /
| | | Le Palais Magique, fraude à la française Il y a deux semaines, le nouveau restaurant du chef français Auguste Gusteau, Le Palais Magique a ouvert sur Diagon Alley, accueillant pour sa première nuit un nombre record de clients, remplissant continuellement les trente-six couverts jusqu'à deux heures du matin.
Décorée à l'image du faste français et du goût délibéré de nos voisins Outre-Manche pour l'or et l'ébène, la salle principale du Palais est pesante et étouffante, gardant ses habitants dans une expectative continuelle d'une bouffée d'air frais. Comme il est populaire dans les restaurants de haute gastronomie ces derniers mois, le Palais abrite lui aussi une salle à part réservée aux sorciers de sang-pur (je suis parvenu à y jeter un coup d'oeil tout en discutant avec le maître d', m'attendant à trouver une atmosphère fort différente de celle réservée à nous autres, sorciers ordinaires ; ma déception fût vive).
Après une dizaine de minutes d'attente pour être assis (malgré une réservation pourtant bien angoissante par boule cristal), nous avons été accueillis à table par des amuse-bouches colorés et plutôt légers. Mes favoris: des oeufs de Boullu sur leur lit de fromage de chèvre, le tout enroulé d'une feuille d'endive craquante.
Rassuré que ma présence au Palais ne serait peut-être pas aussi décevante que je le redoutais en y arrivant, j'ai vite été dépité par la lenteur aberrante du service. Il est bien entendu compréhensible, avec une telle foule, que certaines tables soient oubliées mais dix minutes pour apporter un plat ? Moi et mes compagnons étaient presque tentés de lancer quelques Accio discrets pour s'assurer que nos repas arriveraient avant que nos estomacs soient anéantis par la famine.
Et tout ça pour ça ! Le menu de Gusteau, plutôt original, se décline en trois "expériences". Il est difficile de savoir si l'expérience se trouve dans l'assiette ou si nous en sommes directement les cobayes tant les plats sont hasardeux et dignes d'un laboratoire sous-financé. Si j'ai courageusement opté pour l'expérience Jungle, mes compagnons de la soirée ont tenté Galaxie et Profondeurs.
Le Galaxie était, comme la voûte céleste, d'un vide abyssal gênant avec une tapenade fade, un pâté de foie de gibier non-identifié et du pain à l'encre de seiche d'hier. Les Profondeurs étaient sans subtilité, offrant une assiette de fruits de mer à la plancha pour trois fois le prix d'un plat qu'on pourrait acheter sans mal après avoir sauté dans le Knightbus pour Brighton. La Jungle quant à elle m'a sauvagement agressé les papilles, qui sont encore en feu à l'heure de l'écriture de cet article, deux jours plus tard. Avec comme pièce central un dal orangé trop épicé aux rayures blanches de crèmes et noires de quelque chose de non identifiée (rappelant le pelage d'un tigre... oui, la référence à la jungle s'arrêtait là), et comme assortiments secondaires des piments de partout dans le monde, on se retrouve donc avec une bouche en feu et une sensation brûlante de trahison.
Vous nous excuserez, nous ne sommes pas restés pour le dessert.
Admirateurs de la cuisine française, prenez gare ! Vos papilles ne sont pas à l'abri et je serai tenté de penser, sans pour autant m'avancer à pointer des doigts accusateurs sans réfléchir, qu'il s'agit là d'une machination d'Outre-Manche pour affaiblir nos braves concitoyens... Dans tous les cas, Monsieur Gusteau ne mérite ni ses deux étoiles Mouchelin ni les trois livres en préparation à son propos. Vous avez été prévenus.smoke and mirrors |
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