Une quête digne d'Indiana Jones ou de Donjons et Dragons ? Et oui, rien que pour vous.   Comme d'habitude, n'hésitez pas si vous avez la moindre question ou demande, et amusez-vous bien.  

Le Lord semble avoir disparu: cela fait quelques semaines qu'on ne le voit plus. Certains s'inquiètent, d'autres font la fête, mais la plupart des Mangemorts essayent de maintenir le cap, de faire en sorte que le Royaume-Uni ne soit pas complètement abandonné et perdu sans son Ministre de la Magie. Pourtant, peu importe leurs attentes et leur dévotion, même les Mangemorts les plus haut-gradés n'ont aucune nouvelle, aucune indication, rien.

Sauf Antonin Dolohov et sa cousine Feodora. Ce serait exagérer de comparer la missive hâtive du Lord à un courrier de courtoisie les tenant au courant de là où il se trouve ; mais c'est toujours sympathique d'avoir des nouvelles d'autrui quand on s'inquiète. La lettre était rédigée à la hâte, signée de la Marque des Mangemorts à la va-vite. On tenait les cousins de partir en mission, de garder ça pour eux, et de revenir le plus vite possible avec un oeuf de kori. Après tout, les Dolohov sont une famille russe réputée pour leurs diverses chasses : quoi de mieux pour dérober à ce monstre nainaï sa possession la plus précieuse ?

Le petite stagiaire attrapé à la volée parmi les bureaux du N3 a été clair. Les kori sont une espèce en voie d'extinction et oui, effectivement, un specimen a été aperçu récemment dans les Cairngorms, en Écosse. Ces oiseaux — dont les plumes sont aussi tranchantes que du métal, les serres font la taille d'un homme et dont la simple apparence a rendu fou bien des moldus — sont féroces, territoriaux et généralement hostiles envers quiconque s'approche un peu trop près de leur nid. Leurs oeufs, en revanche, sont réputés pour leurs propriétés médicinales et régénératrices, surtout en matière de magie... quiconque en boirait verrait son pouvoir magique augmenter. Pourquoi est-ce que le Lord en aurait besoin ? Heureusement, telle chose ne pourrait pas tenter nos incorruptibles Mangemorts.

Les voilà donc à braver le froid en Écosse — inconscients de se trouver non loin d'un des camps de l'Ordre —, suivant le stagiaire généreusement prêté par son département. Kevin est là pour les guider lors d'une longue randonnée qui finira non loin du sommet du Braeriach, là où un oiseau magique faisant cinquante mètres d'envergure protège son nid, ses oeufs et ses oisillons en voie d'extinction. Un dimanche comme un autre. Ils ont décidé de ne pas utiliser leur magie, pour le moment, afin de ne pas alerter leur proie.

Ils sont encore à quelques heures de leur objectif quand une ombre couvre le ciel et que Kevin se met à hurler, les serres d'un oiseau géant se refermant autour de sa poitrine. Antonin et Feodora sont jetés à terre quand les titanesques ailes se mettre à battre l'air pour l'emmener plus loin, peut-être pour aller nourrir son horrible progéniture. Les balais que leur ont fourni Kevin ne seront certainement pas de trop...

NOTE : Je sais que vous êtes des élèves studieux donc je vous donne même du matériel en plus avec une image, une référence malheureusement en anglais, une autre image qui fait peur, des détails du background de la région russe mentionnée ainsi que du pic montagneux britannique et puis un peu plus d'inspiration pour un autre oiseau géant sympathique d'une autre partie du monde. Vous êtes ravis, n'est-ce pas ? Comme d'hab, n'hésitez pas à utiliser les dés ou à envoyer un mp si vous avez des questions, des envies ou besoin de quoique ce soit.

Maintenant, c'est à vous de jouer !
→ À vous de voir entre vous ce que vous faîtes niveau longueur de posts : n'hésitez pas à faire des posts courts pour que le rp soit dynamique.
→ N'oubliez pas notre fonctionnement de missions :

- soit vous continuez à rp ensemble normalement suite à ce post
- soit vous pouvez, à la fin de chaque réponse, donner une à trois options (en les numérotant) pour le joueur en face de vous et lui laisser tirer le dé pour savoir ce qui va se passer ensuite!

→ On reste à disposition bien sûr si vous avez des questions

Antonin adorait recevoir du courrier. Encore plus du courrier top-secret, exclusivité spéciale, mission impossible style, dans le genre ce parchemin s’auto-détruira dans les cinq secondes, bonne chance Antonin. Il est d’ailleurs un peu surpris que la lettre ne prenne pas vraiment feu entre ses petits doigts après la première lecture — c’était heureux, parce qu’il n’avait pas complètement retenu l’ordre que le Lord lui intimait de remplir (à lui et à sa couz). Un œuf de what now ? Antonin n’avait pas pris option Soin aux Créatures Magiques, lui dès qu’on sortait du troll, du phénix ou autre truc de culture commune anglaise qu’on lui avait infusé dans le crâne, ça n’allait pas bien loin. Bien heureusement Feodora était plus calée que lui. Et de toute manière ils étaient allés se fournir en information auprès d’un petit gars bien sympathique qui accepta de les accompagner dans leur périple. (Pouvait-on refuser quelque chose à deux Dolohov qui te le demandaient avec un sourire ?) (Well… Antonin souriait et pas Feodora.) (Ce qui était en réalité la combinaison gagnante pour faire peur à quelqu’un.)
En réalité… Antonin adorait se rendre utile et bouger un peu partout, mais depuis qu’il galérait à lancer un sort de premier cycle, il fallait bien dire qu’il se serait découvert des envies de retraite. Rester un peu au calme et ne pas avoir à risquer sa vie, c’était quand même le pied. Cela faisait déjà plusieurs fois qu’il refusait les invitations en duel de Feodora, mais si la cousine pouvait accepter un refus, ce n’était pas la même chose si l’ordre venait du big boss. Antonin était un petit con avec des soucis au regard de l’autorité, mais cela ne concernait clairement pas le Lord. Cet homme (si on pouvait dire ça comme ça) pourrait lui demander de se jeter du haut d’une falaise et Antonin lui demanderait quelle chanson il voulait qu’il lui chante en tombant.
S’il devait crever en faisait les commissions du Master ma foi… Cela ne serait certainement pas la chose la plus absurde qui lui serait arrivée dans sa vie.

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Le voilà donc emmitouflé dans une bonne cape fourrée (il avait vite déchanté quand on lui avait parlé de la température moyenne au sommet de Braeriach… il était qu’à moitié russe lui hé !) à suivre gentiment Kevin qui leur avait fait un petit cours de rattrapage sur le Kori. Un gros oiseau qui peut te tuer de quarante manière différentes, très territorial, qui protège son nid (classic) et dont les œufs permettent de régénérer la magie.
C’est à ce moment là que la pokerface d’Antonin est super utile. « Ah, » fit-il simplement après une petite moue songeuse. « J’avoue, plutôt top. » Ce qui était moins top par contre c’est que le Lord demande un truc pareil. Est-ce qu’ils étaient tous les deux en dech de magie ?
Il avait bien de la chance, le Lord, qu’Antonin soit plus loyal que le plus loyal des chiens. Well.
« On est bientôt arrivé ? — Pas encore M. Dolohov… Quelques heures encore. — Pas top. » Il se rapprocha de Feodora pour lui faire une remarque sur le climat qui devait lui rappeler la Sibérie, avec un petit coup dans le dos pour faire bonne mesure. Mais ce qui était encore moins top que d’être à quelques heures du point d’arrivée, c’était de se faire voler son stagiaire/guide par l’oiseau qu’on était venu voler.
Au début, Antonin crut que le ciel se couvrait encore plus et qu’ils n’allaient pas tarder à se prendre de la flotte (voire pire de la neige) dans la face mais c’était un peu plus menaçant qu’un nuage. La force du battement d’aile le colla au sol aussi sec, ainsi que Feodora — il était bien content d’avoir pu récupérer une certaine force physique, parce que clairement, il y a un an, ce genre de péripéties lui aurait fait bien mal. Kevin lui n’eut pas le bonheur de s’écraser par terre, un cri horrifié indiqua aux deux Mangemorts qu’il s’envolait vers d’autres cieux.
Pas le temps pour un oraison funèbre, Antonin resta un instant sur la caillasse froide, que le danger soit passé (finir en gueuleton pour piaf, non) avant de se relever. « Mmh… Pfiou. J’ai pas pu voir grand-chose mais c’était quand même v’la plus gros que l’ours qu’on a été chassé en Sibérie, si tu veux mon avis. » Il sourit à Feodora, releva les yeux vers le ciel, pour tenter de distinguer le sommet. « En volant ça irait quand même plus vite, tho. Que de marcher comme des cons. » Puis, en prenant un balai : « Au moins se rapprocher, pas sûr que de voler droit dans son nid ça soit intelligent. Mais c’est toi la chasseresse, moi je suis juste les muscles hein. » Ben tiens. Feodora était le cerveau et les muscles, lui il était là pour l’ambiance. Mais comme toujours y a une réputation à préserver.

Tir aux dés pour la couz:

Enfin, on lui donnait de quoi s'occuper. Pas le genre d'occupation rafistolée à la va-vite que lui jetait sa coach avec mauvaise grâce, non ; c'était cette fois une mission d'envergure, dont l'objectif corrélait parfaitement avec l'une des spécialités de la maison Dolohov, la chasse. Feodora eut un frisson extatique en lisant les termes dans la missive, courte et concise comme si elle avait été rédigée pour son anglais défaillant – ou par un chef très pressé. Décidément, il n'y avait que le Lord, en Angleterre, pour parfaitement appréhender son potentiel et l'exploiter comme il devait l'être. La famille serait d'apprendre qu'on l'envoyait faire une incursion en terre hostile top secrète nécessitant les connaissances domestiques et les talents de traqueuse de la duelliste (un job doublement inapte pour un Mangemort lambda et anglais). Et pour couronner le tout, on l'y envoyait avec Antonin. Feodora était ravie.
Sa coach pouvait, pour le coup, se mettre ses exercices de synchronisation là où elle le souhaitait.

Le froid écossais était mordant, humide ; il lui rappela d'abord les hectares de forêt autour de la maison, puis, lorsqu'ils se mirent à grimper, au climat de l'Elbrouz. Elle se félicita de ne pas avoir pu emmener Misha, qu'elle avait d'abord cherché à prendre avec elle pour lui montrer à la fois les ficelles du rang de Mangemort, et la partie de chasse spectaculaire qui allait se jouer. De plus, Antonin l'adorait. Mais face aux longues heures de marche dans la neige (il aurait eu vite fait de leur casser les oreilles), et aux risques mortels que présentait le Kori, on l'avait dissuadée de mettre en jeu la vie de son seul héritier. Feodora n'avait pas aimé l'insistance de son père – son fils n'était pas en sucre, et plus elle le laissait vivre sa vie d'enfant, plus elle craignait de le voir ressembler à Nikita (une douceur, justement, un peu trop douce à son goût).  La prochaine fois, lui avait-elle promis, je te glisserai dans ma poche et tu verras ce que c'est, d'aller à la chasse avec maman.

A la plaisanterie d'Antonin, Feodora lui fit très sérieusement part de sa propre comparaison avec les montagnes de l'Oural ; ce n'était pas la première note d'humour qu'elle manquait chez son cousin, pourtant un génie des gags et des jeux de mots que même un Dolohov élevé au premier degré et à l'honnêteté brutale aurait pu comprendre.
Elle s'interrompit brusquement, lorsqu'une ombre dans le ciel fondit sur eux.

Le battement d'ailes prodigieux l'envoya valser au sol avant même qu'elle ne puisse dégainer sa baguette – les cris de Kevin s'amenuisèrent à une vitesse hallucinante, portés par la vitesse du Kori, tandis qu'elle se remettait sur pieds, déroulant la cape épaisse dans laquelle elle s'était empêtrée en tombant. « Mmh… Pfiou. J’ai pas pu voir grand-chose mais c’était quand même v’la plus gros que l’ours qu’on a été chassé en Sibérie, si tu veux mon avis. » Les yeux de Feodora étaient rivés sur l'imposante silhouette, qui se dirigeait tout droit vers le sommet. Elle ne dit rien, laissant Antonin parler, et ne moufta pas plus en baissant les yeux sur les taches carmin au sol. « En volant ça irait quand même plus vite, tho. Que de marcher comme des cons. Au moins se rapprocher, pas sûr que de voler droit dans son nid ça soit intelligent. Mais c’est toi la chasseresse, moi je suis juste les muscles hein. » « Hm. Bonne idée. Allons voir s'il y'a un endroit où s'écraser, près du nid », répondit-elle sans se méfier de la faute de langue au vague parfum de mauvaise fortune. Feodora détestait voler ; c'était un moyen de transport archaïque, aussi lent qu'il était désagréable, et aurait préféré marcher encore de longues heures que de devoir enfourcher un balai. Néanmoins et comme toujours, Feodora s'exécuta sans broncher – ils n'avaient plus aucune raison d'être discrets, maintenant que l'oiseau savait qu'ils étaient dans les parages.

Après avoir ajusté leurs capes, ils décollèrent prestement ; le froid s'intensifia rapidement, sous le vent qui leur sifflait aux oreilles, ainsi que la brusque montée en altitude. Heureusement pour eux, ils ne tardèrent pas à débusquer un endroit relativement plane, légèrement en contrebas du nid ; ils atterrirent sans peine, et Feodora crut voir briller quelque chose, à leurs pieds – une lueur qui lui rappelait celle d'un vieux Gallion de collection. Malheureusement, ce n'était que le reflet du soleil sur la neige dure, cristallisée par les nuits froides. Feodora reposa son balai à terre et dégaina sa baguette, avant de lever les yeux : le nid était niché à même la paroi, et l'on pouvait voir en dépasser les longues plumes de la queue du Kori. « On va le prendre par le flanc, toi d'un côté, moi de l'autre. C'est trop dangereux par l'arrière, à cause des plumes », chuchota-t-elle, son regard revenant se poser sur Antonin. « Attention aux ailes, et ne regarde surtout pas ses yeux. C'est pire que vos Détraqueurs, pour la tête. » Elle inclina la sienne comme pour appuyer ses propos, convaincue que son cousin la comprendrait, avant de défaire sa cape, qui l'handicaperait sans doute pour le combat qui allait suivre, et de lancer un Silencio sur ses pas.

dédé pour le couz:

« Allons voir s’il y a un endroit où s’écraser, près du nid. » Feodora lui arracha un petit rire, alors qu’il imaginait la scène — eux deux en train de sa vautrer sur les roches froides de la montagne — avant de la reprendre gentiment : « Se poser, plutôt. Enfin… espérons. » Antonin avait beau être Directeur des Jeux et Sports, ses dernières péripéties sur un balai commençaient à dater. Et surtout il n’avait jamais trop tenté de monter en haut d’un sommet écossais sur un Nimbus ; franchement les températures comme ça, c’était pas pour lui, et il avait beau avoir remonté le col de son pull jusqu’à son nez et celui de sa cape autour de son petit cou, ce n’était pas ça qui lui donnait l’impression d’être aux Caraïbes.

Mais, Merlin merci, ils n’eurent pas besoin de trop s’attarder et franchement l’aménagement du sommet était au top puisqu’ils purent s’installer non loin de la bête et de son grand nid. Là ce n’était plus le moment de faire des blagues à haute voix et autres genres d’idioties, Antonin n’était pas magizoologiste et n’avait aucune idée de la porter de l’ouïe de cette créature. « Bon, pour le moment tout roule, » souffla-t-il en se frottant les mains histoire de les réchauffer un peu (et non pas pour se donner un air de méchant de comics). Feodora dégaina sa baguette, et il le fit à son tour, légèrement à contre-temps, habitué désormais à beaucoup moins s’appuyer sur la magie pour sa vie de tous les jours. Ce qui n’allait certainement pas lui rendre service à ce moment précis. Il acquiesce à la première remarque de la cousine, après tout l’experte en chasse, c’était elle, lui il était végétarien. « … toi d’un côté, moi de l’autre. » Gasp, ça ce n’était pas spécialement ce qui le réjouissait le plus. Il aurait bien aimé pouvoir rester près de Feodora et de son coup de baguette renommé. Mais la fierté lui fit ravaler la moindre remarque : « Nickel. Easy. » Ben oui, autant se vanter hein, il n’était plus à ça près. Il était prêt à aller se faufiler quand Feodora rajouta des instructions (elle avait mieux écouté Kevin, ou alors c’était l’instinct, incroyable !) « Attention aux ailes… — Will do. — … et ne regarde surtout pas ses yeux. C’est pire que vos Détraqueurs, pour la tête. » Il fait une grimace, comme pour bien montrer que ouais, bon, il n’avait pas envie d’avoir des petits flash-back de guerre en pleine mission, merci beaucoup. « On va éviter, ouais, ça sera pas très propre. » Clairement pas.
Il la regarda lancer un Silencio et poussa un peu sa chance jusqu’à réclamer : « Hey, me too steuplé, tant que t’y es hein ? » Bon voilà, ça lui ressemblait bien. Hop, histoire d’être pas direct grillé parce qu’il avait les capacités de stealth d’un rhinocéros (non en vrai il était bon pour sneak-in, comme avait pu le remarquer plusieurs personnes avant de se faire assassiner). Puis à son tour il retira sa cape (ouin-ouin, froid) remonta encore davantage le col de son pull et parti du côté opposé de Feodora.

Bon, marcher ça réchauffait, mais marcher lentement en étant discret c’était pas l’idéal. Et ce qui était encore moins idéal c’était de ne pas se retrouver suffisamment sur le côté quand ils finirent par arriver au niveau du nid. Ah gasp, moult gasp même. Antonin sentit son cœur louper proprement un battement en voyant la (trop) grande silhouette de l’oiseau s’immobiliser et tourner son regard vers eux. Grillés les couz, mais genre comme des brochettes à un barbecue. Antonin ne fit plus un geste, comme si c’était ça qui allait le sauver (leur acuité visuelle est basée sur le mouvement yes yes Dr. Grant) mais en voyant l’oiseau gonfler les lames qui lui servaient de plumes… well.
Sa baguette dans la main ne lui avait jamais semblé aussi inutile — peut-être que c’était là, finalement, la fin de ses coups de chance qui l’avaient fait survivre jusqu’à maintenant. Peut-être que c’était juste sa magie qui lui avait toujours sauvé le cul au dernier moment, entre ses sorts et le pounamu. Ah mais comment les moldus passaient-ils les dix ans, je vous le demande ? En sus, voir le corps amoché de Kevin dans le nid n’aidait pas à se sentir à l’aise.
En réalité, Antonin ne resta pas longtemps à contempler la vie, la mort, l’être et le néant devant le monstre aviaire, son réflexe après le coup de pression dut surtout de lâcher un : « À couvert ! » tout en trouvant dans les recoins de roches tortueuses de montagne un recoin où se caler pour éviter la première attaque du monstre. En se doutant que Feodora, de son côté, habituée au dressage Dolohov, devait en avoir fait autant.

dédé coucouz:

Feodora esquissa un sourire amusé à la demande de son cousin, avant de lancer un simple Silencio sur les bottes de ce dernier, à moitié disparues sous la première couche de neige. Une autre blague de son cousin à l'humour intarissable, décidément – la perspective de devoir faire face à un prédateur de légende en aurait effrayé d'autres, mais pas eux. Les Dolohov craignaient peu de choses – et à plusieurs, comme bénéficiant d'un bonus d'unité, ils se sentaient parfaitement invincibles.

D'un accord commun de premier abord, ils se séparèrent. Le souffle de Feodora, altéré par la brusque montée en altitude, était court, étouffé par les efforts qu'elle produisait à être aussi discrète que possible, ses pieds s'enfonçant silencieusement dans la neige ; on ne rigolait pas, avec ses proies, surtout quand celles-ci avaient la capacité de vous découper d'un coup d'ailes (entre autres armes de choix sur son corps fait d'acier) et faisaient, accessoirement, dix fois votre taille. Et puis, Feodora voulait, comme toujours, jouer nettement et proprement : il n'y avait pas de petits coups d'éclat, quand bien même ils se produisaient à l'autre bout de l'Écosse. Un beau geste le restait en toute circonstance – et Dolohova avait hâte de voir ce que son cousin avait, encore une fois, en réserve. Il se montrait réticent à croiser leurs baguettes, depuis quelques temps, et combattre avec ou contre lui lui manquait un peu.

Aïe. Le Kori redressa la tête, et fit bouffer ses plumes d'un air menaçant. Feodora se plaqua immédiatement contre le rocher dont elle venait d'émerger, tandis que le « à couvert ! » de son cousin se faisait entendre. Elle risqua un coup d'oeil par dessus la roche, pour voir l'oiseau foncer dans la direction opposée, abandonnant son poste (et son repas à cœur ouvert, littéralement), avec un cri strident qui lui vrilla les tympans.

Elle se tapit rapidement dans sa cachette. Elle avait vu Antonin vriller dans les airs.

Bon. Très bien. Tant pis pour l'effet de surprise. Feodora serra sa baguette de ses doigts blancs, et, après un nouveau regard furtif pour déterminer la position de l'ennemi, fit un pas à découvert, bras armé pour lancer, immédiatement, un Incendio à sa sauce – un long filet de flammes ressemblant, tiens donc, à un fouet.

viens qu'on en découz:

On se demandait pourquoi les moldus dépensaient parfois des centaines de whatever ce qu’était leur monnaie pour aller dans des parcs d’attraction et monter dans des petits chariots de montagnes russes alors qu’on pouvait avoir ses propres montagnes russes gratuitement. Bon, c’était plutôt un mont écossais, mais le patrimoine half-russian que la génétique avait accordé à Antonin à la naissance rendait la chose crédible. Non, parce que sincèrement, le cœur qui bat et la brusque poussée d’adrénaline, Antonin il l’eut bien sévèrement quand il vit le piaf territorial s’approcher de lui et lever sa patte.
Et la sensation de chute ? Non, mais franchement, on l’a en bien plus fort quand on n’est pas sur des rails et protégé par une barre de sécurité et une ceinture. Quand Antonin voltigea dans les airs pour aller s’écraser en contrebas, il avait la totale : le crochet dans le creux du ventre, la tête qui se vide et la très vive impression que l’ultime image qu’il emporterait dans l’au-delà allait être la caillasse écossaise.
Mais heureusement il était bien plus résistant depuis qu’il ne pouvait plus utiliser sa magie et quand il s’effondra sur le flanc, il ne se brisa pas comme un verre en cristal. Il lui fallut cependant un petit temps avant de réussir à garder les yeux totalement ouverts, puis à voir en couleur et en trois dimensions ce qu’il y avait autour de lui, et encore quelques instants avant qu’il ne se remette debout.
Il vit, en relevant la tête, la couleur rougeoyante du feu et croit reconnaître là l’œuvre de la cousine qui avait le sang froid mais le sort chaud, comme on disait. « Pff ben voilà, bon plan, je devrais rester coucher moi, voilà, pfff, » râla-t-il à mi-voix en remontant la pente, le pas un peu de travers, les vêtements bien amochés du côté qui avait heurté le sol. Pas grave, les trous ça partait à la machine. Quand il arrive de nouveau au sommet, la tête prise de vertige suite au choc qu’il s’était pris, il remarque que la cousine s’était faite plaisir : le kori s’agitait pour éteindre les flammes qui léchaient ses plumes d’une aile. Bien fait pour sa gueule. Antonin se glisse vers Feodora sans pour autant la rejoindre, fait un geste pour attirer son regard et tente de signer le plus clairement possible voire universellement possible : occupe-le. Moi prendre œuf. Parce que c’était la seule solution, sans magie Antonin ne pourrait pas faire des prouesses, alors que marcher jusqu’à un nid pour voler un œuf well… si un renard pouvait le faire, c’était dans ses cordes.

Heureusement pour les Dolohov, il y eut plus de surprise que de mal ; Feodora vit Antonin se remettre rapidement sur pied, et bientôt lui faire signe de créer une diversion auprès de l'oiseau qui agitait encore frénétiquement ses ailes brûlées, quant bien même Feodora avait coupé sec au sort une fois l'animal rincé. Il n'aurait pas fallu qu'il piétine son propre œuf dans la débâcle – elle avait vu des répercussions de sorts offensifs plus impressionnantes, et parfaitement imprévisibles, que la tragédie de la mort soudaine de sa propre progéniture sous ses pas. Les animaux comme les hommes commettaient, dans la panique, des actes incompréhensibles dont Feodora, chasseuse émérite, avait été le premier témoin.

Si elle avait pu, elle aurait à vrai dire plumé le Kori jusqu'à l'os (avec l'aide bienvenue d'Antonin, dont les talents magiques étaient encore vif à son esprit) ; mais il fallait plus que quelques sorts (et deux sorciers), aussi puissants soient-ils, pour venir à bout d'une créature légendaire aussi vindicative que celle-ci. L'armure métallique de ses ailes le rendaient particulièrement coriace, et le Lord ne leur avait pas demandé de lui ramener de quoi faire un barbecue géant ; ravalant ses instincts de prédatrice éveillés par l'attaque, Feodora eut un bref hochement de tête en direction d'Antonin, et décrivit une courbe, partant de son épaule jusqu'à l'extrémité de sa baguette – une prolongation de son propre bras, qui se déroula souplement en direction du Kori. « язык ! » Un filet bleuté jaillit dans les airs, et avant qu'elle n'atteigne directement sa cible, Feodora arma son bras comme pour le retenir en arrière, faisant décrire une courbe à la langue magique, donnant de l'élan à ce sort aux proportions titanesques – et le fouet alla s'abattre sur le Kori avec un claquement sonore, électrique, tirant à Feodora un souffle sous l'effort.

D'ordinaire, son whiplash restait à échelle humaine – il n'y avait besoin que d'un bref mouvement du bras, et non pas d'un moulinet qu'elle avait jugé, en comparaison à ses performances en compétition, lourd et maladroit.

marchera ? marchera pas ?:

Bon, Hauata serait fier de lui (non, il devait être d’ailleurs vert de rage de sentir que son imbécile de mangemort d’amant était en train de se foutre en danger quelque part sur le territoire britannique sans avoir aucune idée de là où il se trouvait) mais disons que dans l’absolu il serait assez content de voir qu’Antonin avait réussi à faire passer son idée dans une langue des signes approximatives à sa cousine. Et Evan serait super impressionné par la capacité du Dolohov à garder la face malgré le manque flagrant (pour lui) de magie. En regardant Feodora faire un large mouvement de bras avec sa baguette pour laisser échapper un sort impressionnant, la brusque sensation de manque, de perte, de creux et de deuil le saisit aux tripes.
S’il avait eu sa baguette… là, les choses seraient bien différentes.
Mais ce n’était pas le moment de pleurer sur son sort. Déjà qu’il ne s’était jamais trop impliqué dans cette activité (on niait ses problèmes comme on le pouvait, lui préférait faire mine que tout allait bien plutôt que d’admettre que sa vie partait en sucette depuis son enfance et de toute manière pleurer c’était pour les filles et…) ce n’était pas lorsqu’on devait faire face à une créature monstrueuse qu’il fallait découvrir sa connexion spirituelle avec ses glandes lacrymales.
Il vit le sort s’abattre sur le bec de l’emplumé métalleux — la suite fut rapide. L’oiseau n’avait pas aimé le soufflet qu’il venait de se prendre et son sifflement de mécontentement aurait débouché les sinus du plus enrhumé des écossais alors qu’il se dirigeait vers la responsable du camouflet.

Alea jacta est comme disaient les Perses, il n’avait pas le temps de se faire du souci pour sa cousine qui (il le savait) était parfaitement apte à gérer ce genre d’affaires (il l’avait vu en duel et à la chasse et il ne fallait pas se fier à sa petite taille et à son sourire poli clairement) et préféra se hâter lentement vers le nid pour choper le butin tant convoité.
« Fuckityfuckfuckfuck, » soufflait-il sous sa barbe, en essayant d’avancer le plus droit possible malgré le choc provoqué par la chute quelques minutes plus tôt. Il était peut-être plus résistant mais un coup sur la tête, ça restait un coup sur la tête. Il trébucha au moment de parvenir au nid pour se rattraper avec ses mains amochées comme il le pouvait. Si seulement il avait sa magie… Un accio et… Non ce n’était pas le moment. Il dut prendre une brève seconde de pause, à laisser le monde se stabiliser autour de lui avant de se pencher au-dessus du nid et de repérer dans le flou de sa vision la silhouette arrondie d’un œuf.
« Ooh, viens petit bébé oiseau. Viens voir papa. » Il tendit les mains pour prendre le précieux trésor, en prenant garde à son équilibre. On ne faisait pas d’omelette sans casser d’œufs mais le Lord leur avait clairement demandé de ramener un œuf avec le blanc et le jaune dans la coquille, pas touillé au creux d’une poêle. Il sentait presque ses mains trembler quand il souleva le trésor du nid. Et c’est dans ce mouvement qu’il remarqua qu’il y en avait un autre.
Un second. Genre, juste là. Mais là, là. Pas à trois kilomètres. Là, sous ses yeux. Le truc qui permet de regénérer la magie, juste fucking là. Le Lord il leur avait pas dit d’en ramener une demi-douzaine, non ? Juste un… alors il pouvait bien…
Mais il n’avait que deux mains et…
Fuck.
Il faudra faire deux voyages.

dé dur la vie:

Miracle ; la diversion avait fonctionné à merveille. Le Kori siffla douloureusement sous le claquement électrique du fouet bazardé de sa baguette, et darda un regard furieux sur son attaquante, avant de s'avancer vers elle – il quittait le nid, enfin. Sans plus attendre Feodora arma de nouveau son bras, et la langue magique décrivit une nouvelle courbe en direction de l'oiseau pour le cueillir ; ce dernier, visiblement doté d'une cervelle sensiblement plus développée que la plupart des Sang-Purs qu'elle avait pu côtoyer, plongea sous l'attaque, poussant un cri bref, comme outré par ces assauts répétés. Du coin de l'oeil, Feodora vit la silhouette d'Antonin se faufiler jusqu'au nid, et souffla en se préparant de nouveau pour une troisième attaque ; le Kori se raidit en échappant juste à temps au nouveau coup, et cette fois, alerté par le bruit ou un sixième sens aviaire, se retourna soudain vers le nid.

Antonin avait disparu – et Feodora voyait encore un œuf, luisant à la lueur du soleil éblouissant des hautes altitudes, mais elle avait vu ce même éclat briller dans les bras de son cousin (un peu surprise, peut-être, de ne pas l'avoir vu se contenter d'un sort pour aller chercher le butin à pied – probablement une de ces nombreuses excentricités). Qui plus était, elle lui vouait une telle confiance qu'il lui était impensable qu'il ait pu échouer face à la manœuvre – il avait en lui du sang de Dolohov, et bien plus de ressources que tous ses cousins et cousines réunis.

L'éclair magique disparut ; le Kori prit soudainement son envol, se propulsant dans les airs de ses ailes puissantes. Feodora dut se protéger du souffle d'un sort jeté dans l'urgence, créant autour d'elle un rapide bouclier de protection – la neige fut balayée autour d'elle, et manqua de faire éclater sa bulle devant la force de cet oiseau géant.

Ils avaient l'oeuf, ils étaient en vie – il n'y avait plus de raison de rester, désormais.
« Antonin, aux balais ! » cria-t-elle d'une voix plus puissante que ce qui semblait physiquement possible ; et dans un craquement reconnaissable entre mille, Feodora disparut, abandonnant sans le savoir son cousin aux prises d'un danger mortel.

toto going solo:

Y avait pas encore d’ophtalmomage pour établir son cabinet sur les hauteurs écossaises et cela permit à Antonin de pouvoir resté dissimulé lorsque l’oiseau remarqua qu’on lui avait tiré sa progéniture — en tant que fiston de kidnappeur, c’était un peu naturel pour Antonin de chourrer les bébés des autres, même s’ils n’étaient pas encore nés. Il se colla contre la roche en entendant l’oiseau prendre son envol, et le coup d’aile donna un peu des effets de mini-tornade qui lui glaça le sang. Il devait avoir l’air malin à serrer un gros œuf contre lui ; mais alors ça devait être franchement hilarant de voir sa tête lorsqu’il entendit sa cousine lui crier d’aller aux balais pour immédiatement après entendre le craquement caractéristique du transplanage.
Ah ben merde.
Il aurait bien aimé pouvoir faire ça, lui aussi. Clairement ça lui aurait beaucoup facilité la vie à cet instant précis. « Feo ? » appela-t-il un peu au hasard, comme si elle allait pouvoir l’entendre. « Couz ? » Fuck her, bordel c’était pas possible ça, est-ce qu’on lâchait son coéquipier comme ça sans prévenir ? Jamais il aurait fait ça avec Evan. Mais vraiment, les gens, d’une impolitesse c’était tout de même…
Il aurait bien aimé rager un peu plus longtemps sur le manque de cohésion familiale, la trahison cousinale et faire sa dramaqueen mais il n’en eut guère le temps parce qu’alors qu’il était toujours serré contre son œuf comme un naufragé contre sa bouée, l’oiseau le repéra.
Gloups.

Pas de baguette, pas de moyen de transplaner et un oiseau qui avait envie de l’étriper, ah mais c’était pas sa journée.
Bon au moins, il savait encore marcher, voire courir, voire rouler, et c’est d’ailleurs ce qu’il fit pour éviter le monstre emplumé qui lui fonçait dessus. Hop hop, petite roulade et galipette en priant pour que le neuneuf ne soit pas très fragile.
Ça serait sympa, un petit déclenchement de magie involontaire là, comme ont les gosses. Une explosion ? Ou bien je sais pas… Merlin, une petite aide ? Non mais ce n’était pas son plan de mourir tout seul sur un sommet de montagne, ça ne collait pas avec son style.
Son style c’était plutôt de sauter d’une montagne et de voir ce qui allait se passer.
Il se hâta de coller l’œuf sous sa cape, de l’emmaillotté pour éviter qu’il ne se fracasse et alors que l’oiseau allait refermer ses griffes sur ses épaules il se laissa tomber le long de la pente abrupte en espérant atterrir pas trop en contrebas, et surtout sans trop de dégâts.

c dé-primant: