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✘ Elias & Johannes
▬ L'air frais du mois de mars le saisissait plus autant que par le passé, il pouvait sentir son souffle et par réflexe, il relevait son col, mais il n'avait pas froid. Il terminait une cigarette, tabac qu'il roulait après avoir acheté l'essentiel dans une boutique d'une ville moldue. Il ne pouvait pas fumer les cigarettes normales, dont l'odeur était encore plus désagréable que le tabac qu'il consommait actuellement. Depuis sa transformation, Johannes s'était laissé aller à ce vice, d'abord, c'était pour passer le temps, rapidement, c'était devenu un placebo qui faisait office de réconfort et l'aider à mettre de l'ordre dans ses pensées. Enfin, peut-être qu'il commençait à subir les effets secondaires, car pendant un instant, il crut reconnaître l'odeur d'Elias, puis de l'apercevoir se hâter, traversant la rue perpendiculaire dans celle où le vampire s'était installé à l'abri des regards. Surpris, il rejoignait le bout de la ruelle pour vérifier que c'était bien son esprit qui venait de lui jouer des tours. Mais non, au loin, il reconnaissait le dos de son frère, sa démarche et toutes les odeurs qui se mêlaient à la sienne.

Le cœur de Johannes plongeait au creux de sa cage thoracique, il n'avait pas vu son petit frère depuis leur dispute. Deux ans et quelques mois, il comptait les heures, les jours, les mois, les années et pourtant, il oubliait avec précision à ce moment précis. Il n'avait jamais réussi à le croiser, il n'avait jamais livré le camp où se trouvait le médicomage et ceux qui avaient éventuellement un lien avec lui préféraient ne pas être celui qui mettrait l'homme bourru qu'il était devenu dans une situation qu'il évitait depuis qu'il avait claqué la porte. Johannes se souvenait de ce jour, de leur dispute, lorsqu'ils avaient sorti leur baguette, il l'avait regretté aussitôt, comme les mots qui lui avaient échappés. Elias était tout aussi responsable, mais le sorcier était son ainé, celui qui devait être capable de garder son sang-froid et ne pas laisser ses émotions prendre le dessus. Mais Johannes n'était pas en état et l'absence de soutiens ou même d'empathie de la part de son frère l'avait blessé. Et malgré les lettres, il ne savait pas s'il était prêt à encaisser un nouveau refus, mais il ne pensait pas qu'Elias viendrait à sa rencontre de son plein gré, sinon il l'aurait fait depuis et il n'aurait pas tout fait pour l'éviter. Car le sorcier se doutait bien qu'il n'avait jamais lu les lettres, il ne savait pas ce qu'il en avait fait par contre, mais il ne devait pas les avoir lus, pour que trois ans après il n'ait pas fait un pas dans sa direction. C'était donc maintenant ou jamais. Avant qu'Elias ne soit sortit du village, avant qu'il puisse transplaner pour rejoindre son camp et que Johannes manque une chance de reprendre contact avec lui.

Et étrangement, ça l'emmerdait, mais s'il décidait de retourner à Sweet River, peut-être, il n'aurait pas de seconde chance.

Le vampire terminait sa cigarette avant de décider d'opter pour une filature, histoire que les deux frères puissent avoir un peu d'intimité pour discuter, sans sentir le regard curieux des passants et autres moldus du coin. Il voulait éviter d'attirer l'attention sur eux. Ainsi, le sorcier emboîtait les talons de son frère, gardant prudemment ses distances, mais aussi préférant les zones d'ombre afin de limiter son exposition au soleil qui lui était nuisible, perçant parfois les épais nuages annonciateurs d'une averse imminente. Elias devait avoir senti sa présence, puisqu'il piquait du nez, accélérant la cadence, imité par Johannes qui ne voulait pas le perdre de vue. Puis le sorcier quittait la rue principale pour s'engager dans le parc, imité par le vampire qui finit par le perdre de vue, mais ses sens confirmaient qu'il était toujours présent. Il y a un moment d'hésitation, puis alors qu'il regardait dans la direction opposée, Johannes entendait un bruissement, et il voyait la silhouette de son frère prendre la fuite. Celle qui lui faisait bien comprendre qu'il l'avait vu et reconnu. Il ne faisait aucun effort.

« Elias ! » L'interpellait-il, sa voix résonnant comme un couperet à l'intention du sorcier. Il espérait que le sorcier aurait la décence de s'arrêter. Sa poitrine se soulevait douloureusement, ravalant la colère et la frustration qui naissait dans son ventre, menaçant de remonter dans sa gorge « Tu ne penses pas qu'on a passé l'âge de s'ignorer ?! Je te rappel que je ne suis pas un de tes fantômes que tu peux fuir. » Une entrée en matière brute, sans aucune délicatesse, mais Johannes n'était pas d'humeur et il ne se gênerait pas pour secouer son frère, au moins pour avoir une réaction. Ils devraient être capables d'échanger sans se foutre sur la figure après avoir passé l'étape du choc initial et sinon, il lui montrera que s'il n'était qu'un vampire, il était plus rapide et plus fort que lui. « Et n'essayes même pas... » Qu'il le prévenait, si l'envie de transplaner ici et maintenant lui venait à l'esprit.

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✘ Elias & Johannes
▬ Johannes avait peur. Il sentait l'adrénaline dans ses veines et il regrettait déjà d'avoir lancé les hostilités, mais s'il se montrait trop doux, son frère n'aurait pas réagit. Non, s'il avait hésité, attendu et surtout s'il n'avait rien dit de plus. Le sorcier aurait accéléré le pas et très certainement pris le risque de transplaner en plein village moldu si cela pouvait lui permettre de prendre la poudre d'escampette. Il l'aurait laissé en plan, une fois de plus. Johannes avait beau s'obstiner à envoyer des lettres à son frère, qu'il savait, il savait qu'il les recevait, comme il savait qu'il ne les avait certainement pas lues puisqu'il n'avait jamais reçu une seule réponse. Le vampire ne voulait pas voir son frère disparaître, même s'il avait une idée de comment allait se passer cette confrontation forcée. Elias n'aimait pas le conflit et encore moins être mis au pied du mur, Johannes ne nierait pas qu'il la lui imposé sans donner son avis. Certes, il n'avait pas une arme pointée dans sa direction, mais les mots s'étaient chargés de jouer ce rôle. Et son frère ne le décevait pas, interrompant sa course, mais sans se retourner pour autant. Johannes allait devoir tirer sur des cordes sensibles, mais ça serait de bonne guerre, non ? Son benjamin ne serait pas le dernier pour aller frapper où ça faisait mal pour le décourager, le pousser à tourner les talons. Les Runcorn, dans toute leur splendeur quand ils sont à leur pire.

Si Johannes n'avait pas hésité à tirer le premier, Elias réagissait avec la même violence et immédiatement touchant son frère en plein cœur. Pas besoin de balles de pistolet moldu ou de sort jeté par la baguette, les mots se chargeaient de les déchirer un plus. Ils venaient d'en dire bien assez à l'un et l'autre, qu'ils étaient encore marqués par la dispute qui les avait séparé. Elias n'avait pas changé, ni bougé sur sa position à son égard. Fine. Si c'est comme ça qu'il voulait le prendre, Johannes l'attendait, et même si ça le touchait plus qu'il ne voulait l'admettre. Il était heurté dans sa fierté, la réplique avaient de lourds sous-entendus ramenant à la source de leur désaccord. Oui, il était devenu une créature, mais ça ne voulait pas dire qu'il allait lui arraché la gorge. Ils le savaient, tous les deux. Le vampire devait prendre sur lui pour ne pas céder, il était déterminé à ne pas laisser ce genre de remarque mettre en péril peut-être la seule occasion qu'il aurait pour parler à son frère. Elias ne se retournait toujours pas, un imbécile inaudible sifflait entre les dents de Johannes. Si son frère décidait de l'insulter, au moins, pouvait-il avoir la décence de le lui dire en face. Alors, il faisait quelques pas en avant, afin de fermer la distance qui les séparait.

« Arrête de faire le con Elias. » L'insulte lui échappait dans un souffle las, cette fois bien diriger à son interlocuteur. Un signe de fatigue, le ton est beaucoup moins autoritaire, beaucoup moins hostile. Un choix délibéré pour un changement de tactique qui n'avait rien de subtile, mais qui allait à l'encontre de sa propre réflexion, surtout qu'il avait plutôt envie de rappeler à son frère qu'il y en avait un qui avait un peu plus de force que l'autre. Il n'avait pas envie que leur échange se termine en duel pour autant. « Si tu m'insultes, au moins fait-le en me regardant dans les yeux. » Le vampire est fatigué, de tout. De l'Ordre qui glisse vers une pente raide. De son état, auquel il n'arrive pas à se faire, même si cela faisait deux ans maintenant qu'il était devenu un vampire. De cette tension qui n'avait pas lieu d'exister. Une évidence. Le vampire pensait que s'en était une, il n'était pas du genre à interpeller ses proches pour ensuite les envoyer valser. Ils s'étaient fait la gueule assez longtemps, et même s'il en voulait à son frère d'être aussi buté. « Je voulais m'excuser de ne pas avoir laissé le vampire finir le travail. » Non. Il ne savait pas comment prendre son frère et une fois de plus ça lui échappait. « Qu'est-ce que tu crois Elias ? Je veux te parler... »

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✘ Elias & Johannes
▬ Qu'est-ce qu'il pouvait être buté, Johannes le sentait bien, un avantage qu'il avait sur son frère était que maintenant, il avait des instincts de prédateur, alors la moindre réaction, sursaut, goutte de sueur, salive avalée, il pouvait l'entendre, la sentir et la voir. Même s'il prenait un risque à se montrer en plein jour, même s'il prenait le risque de s'exposer trop longtemps au soleil, risquant d'avoir une migraine plus tard dans la soirée et l'impression d'avoir attrapé des coups de soleil alors qu'il était assez protégé. Son frère ne s'était pas retourné, pas tout de suite, il avait eu quelques réactions, mais rien, rien pour lui montrer qu'il voulait faire un effort, un pas vers lui aussi. Johannes était en colère, parce que finalement, son frère se comportait comme les autres, même si lui, au moins avait la décence de ne pas agir en hypocrite, mais le résultat était le même, son comportement nourrissait la frustration du vampire, comme finalement un certain désespoir. Et finalement, Johannes avait toujours cru que son frère et lui était au-dessus de tout cela, après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, après tout ce temps, il n'aurait pas pensé qu'ils se déchirent autant.

Son frère ne semblait pas flancher, même s'il osait un mouvement pour jeter un coup d'œil par-dessus son épaule, jamais pour croiser le regarde du vampire. Il n'avait pas envie de l'entendre, il lui demandait d'arrêter de lui écrire. Au moins, il les recevait, ses lettres, Johannes avait décidé qu'il l'entendrait et quand Elias reprenait sa marche ou plutôt sa course, le vampire lui emboîtait le pas, pour le rattraper et se planter en face de lui, l'obligeant à s'arrêter.

« C'est peut-être tout ce que tu as à me dire, mais moi, j'ai des choses à te dire. » Rétorquait le vampire se tenant en face de frère, le toisant de son mètre quatre-ving seize, se retenant de ne pas l'attraper par le col pour l'envoyer au mur le proche. « Tu ne vas pas pouvoir continuer à m'ignorer indéfiniment, qu'est-ce que t'attends ? Qu'on meurt chacun respectivement dans notre coin ? » Johannes n'avait aucune envie d'attendre de recevoir la nouvelle que son petit frère était mort, assassiné, accident ou suicide, il n'avait aucune envie que leur nom se rajoute à la liste des hommes Runcorn qui meurent avant leurs quarante ans. Il n'avait pas envie de mourir, encore, peut-être. Il n'avait pas envie que les dernières conversations avec son frère soient autre chose que des éclats de rire et des moments de complicité comme ils ont pu avoir par le passé. Et de toute façon, il n'arrêtera pas de lui écrire, et si en plus il doit s'amuser à le prendre en filature jusqu'à ce qu'il craque, il ne se gênera pas. « Je suis peut-être devenu un vampire, Elias, mais je reste ton frère. » Et ça, ni l'un, ni l'autre ne pouvait y faire grand-chose, pas plus qu'ils pouvaient ignorer les origines de leur famille et ce qu'avait été leur père ou ce qu'avait fait leur oncle, mais il n'était pas eux, il était plus que cela et Johannes savait qu'il n'était pas qu'un vampire.

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✘ Elias & Johannes
▬ Est-ce que Johannes avait eu tort de le prendre en filature lorsqu'il l'avait aperçu ? Avait-il eu tort de lui envoyer des lettres tout ce temps dans l'espoir, un peu naïf certes qu'il ferait au moins l'effort de les lire. Il avait tout de même reçu et gardé les lettres, ce qui était un signe que tout n'était pas perdu, mais son comportement à ce moment précis donnait des signaux assez contraire. Il n'était pas heureux de cette prise de contact spontanée et il n'était pas à l'aise avec son frère non plus. Ce qui était plutôt difficile pour Johannes à admettre, encore plus à accepter. « Non. » Répondait Johannes avec une détermination qui semblait être veine vu le discours de son frère qui ne manquait pas une occasion pour accumuler les énormités.

Le vampire se demandait ce qui le retenait de pas lui en mettre une, peut-être parce qu'il avait l'impression que s'il frappé le premier ça le ramènerait deux ans et demi en arrière, lors de leur dernière confrontation. Et clairement, Elias n'avait pas changé de position vis-à-vis de sa nature, de cette transformation qu'il semblait être aussi incapable de digérer que son aîné. Mais si Johannes considéré avoir le droit d'être en colère et avoir besoin d'un temps de réajustement, il aurait voulu que son frère puisse faire le sien à ses côtés, plutôt que de s'isoler et décider qu'il était mort. Mort et enterré, pour reprendre les mots de son frère. « Mais tu n'es pas mort Elias, bon sang ! » S'exclamait Johannes, retenant son frère par le bras, resserrant son emprise sur celui-ci sans vraiment y réfléchir.

Partagé entre la colère et la déception, la tristesse et une certaine rancœur vis-à-vis de ce frère qui semblait en aucun cas vouloir faire d'effort pour apaiser la situation. Il lâchait un soupir, il se sentait bloqué, ne voyant guère d'issue qui ne finirait pas avec un coup qu'il regretterait, un mot de trop qui pourrait tout simplement rompre le dernier lien qui les unissait. Il y avait leur ego respectif qui clairement se trouvait sur le leur chemin, l'ego blessé de Johannes, et son frère, et bien devait l'avoir tout aussi meurtri. Le vampire savait qu'il n'avait pas était le plus délicat lors de leur confrontation, mais finalement, il se demandait si la colère d'Elias ne venait pas d'ailleurs, l'un comme l'autre étaient les rois des émotions qu'ils gardaient pour eux. Et si c'était plus évident pour Elias qui avait toujours eu cette carapace et attitude de bourru, Johannes lui avait plutôt opté pour le masque de l'éternel optimiste. C'était d'ailleurs bien la première fois que Johannes se rendait compte à quel point ils étaient bien frères lui et son benjamin.

Il lui tenait encore le bras, son regard se baissant un instant sur sa poigne, avant de relever le regard vers lui. « À quoi ça t'as servi de m'enterrer si vite. Qu'est-ce que tu comptes faire si je suis encore là en novembre ? Certes, Johannes était le dernier qui pouvait croire qu'il allait réellement survivre à ses quarante ans. Je ne t'ai jamais rayé de ma vie et ce n'est pas à cause de ma nouvelle nature que ça va changer. J'ai besoin de mon frère. » Il avait des amis, certes, mais son frère, c'était son frère, celui avec lequel il se glissait sur le toit de la tour d'Astronomie pour regarder les étoiles, son frère avec qui il faisait des expérience, son frère qu'il avait marié. Il aurait tout fait pour son frère, même échanger sa place avec Abigail lors du raid sur Wolverhampton.

Il le libérait, le bras tombant le long de son corps, laissant un soupire douleur s'échapper avant de sortir de sa veste un briquet et son paquet de cigarette, en glissant une entre ses lèvres. Geste qui était devenu une habitude depuis sa transformation, après plus de trente ans sans précédent et par réflexe, il tendait le paquet vers son interlocuteur.

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✘ Elias & Johannes
▬ « Tu n'as jamais eu besoin de moi. » Johannes ouvrait la bouche pour protester, mais il la refermait presque aussitôt. C’était un peu facile non ? Alors, que l’ainé ne s’était jamais imaginé seul, il avait embrassé et protéger son petit frère dès le jour un, parfois peut-être un peu trop. Ce n’était pas faute de lui avoir laissé de l’indépendance, parce que de toute façon, il fallait au moins cela a son frère, qui avait toujours préféré être seul, au point que parfois seule la présence de son frère semblait être tolérable. Le sorcier ne s’était simplement jamais trouvé dans une situation où il avait besoin de demander pour le soutien de son frère, parce qu’il n’avait pas eu à le faire. Elias avait toujours été dans sa vie, jusqu’à la transformation, et il ne pensait pas qu’il avait besoin d’énumérer le nombre de fois où s’était faux. Il avait eu besoin de lui par le passé, il avait peut-être oublié de le souligner. Son frère enchaînait, affirmant qu’il n’avait pas raison de s’inquiéter pour son sort, ce que Johannes trouvait bien inhabituelle de la part de son interlocuteur. Aucune curiosité pour les vampires ? Pas même après sa morsure ? Il aurait pu le lui reprocher, mais finalement, ce n’était que depuis que Baruch avait débarqué au sein de l’Ordre que Johannes décida de se pencher un peu plus sur le sujet. Et encore, il y allait a reculons. Elias continue, cette fois ajoutant leur sœur dans l’histoire.

« Mais tu le fais exprès ou t’es devenu idiot? » Les mots auraient dû restés au creux de sa gorge alors qu’il fronçait les sourcils, son frère balançant leur demi-sœur sous le magicobus. « C’est avec toi que je me suis disputé, pas avec elle. » Disputé. Comme s’ils étaient deux gamins. Déchiré, serait plus précis, mais vraiment, l’idée été la même, ce n’était pas avec elle qu’il avait des problèmes. C’était Elias qui était avec lui, ici, dans cette galère. Ella, elle, était de l’autre côté, au sein du nouvel ordre qu’est-ce qu’il pourrait bien faire à part la mettre en danger (ce qu’il avait déjà bien failli une fois), il n’avait pas à se battre avec elle pour qu’elle accepte, elle l’avait fait sans qu’il ne lui demande quoi que ce soit. Et de toute façon, malgré toute l’affection qu’il portait à sa demi-sœur, déterminé à ne pas faire de comparaison ou différence, ce n’était pas la même chose. Le vampire trouvait que c’était bien culotté de la part de son frère de lui dire de se tourner vers Ella, il n’avait pas besoin de recoller les morceaux avec elle. Il n’y avait pas seulement Ella qui l’avait pris comme il l’était, même si beaucoup avaient été maladroits ou finalement, ils s’étaient éloignés. Johannes n’était pas aussi affecté, même s’il était, il ne le serait pas autant si son frère était capable de l’accepter.

« Tu faisais quoi ici ? » Johannes retenait une réplique cinglante, uniquement parce qu’il avait encore assez de bon sang quand il voyait une ouverture, aussi petit qu’elle soit. Une brèche dans laquelle il comptait s’engouffrait avant que son interlocuteur décide que finalement, c’était une mauvaise idée. « Je faisais une course et j’en profitais pour prendre l’air. » Parce que Sweet River devenait chaque jour un peu plus étouffant, il détestait d’être séparé des autres membres de l’Ordre, tout autant que de savoir si un jour un raid comme Wolverhampton arrivait, ça serait les hybrides qui souffriraient de cette attaque le plus. Les planques avaient été multipliées par sécurité, mais il était certain que c’était une erreur, ils n’avaient plus de visuels sur la situation et c’était pour cette même raison que les moindre mission de ravitaillement ou check-up, il se portait volontaire. Laissant des rapports sur la situation et le moral qu’il n’était pas certain qu’on lisait. Et Sweet River restait un véritable cluster de colère, qu’ils contenaient plus ou moins, mais de plus en plus d’hybrides partaient, tentant leur chance seuls, ailleurs ou pire, retournant au gouvernement. « Tu sais que tu ne peux être sûr de rien pour la malédiction. » Déclarait-il, le nuage de fumée rejoignant le ciel, alors qu’il posait ses yeux sur son frère. « Je ne suis pas mort, comme tu l’affirmes, même si c’était tout comme. Et si je reste figé dans cette apparence, à l’intérieur, ça finira par pourrir, mais je ne peux pas affirmer avec certitude que je serais encore vivant quand ça arrivera. Je suis toujours aussi mortel. Affirmait-il sans la moindre délicatesse. Tu as continué à faire tes recherches au moins, ou tu as arrêté ? »