Date d'inscription : 16/08/2019 Messages : 304 Crédit : poésies cendrées (avatar). tumblr (gifs). inconnu & sylvia plath (quotes). Âge : vingt-quatre ans (15/01). Occupation : fugitif-terroriste-boytoy. Allégeance : sa propre poire. depuis récemment, l'Ordre. Particularité : métamorphomage, animixé (Percival, un pangolin), illuminary (Venus), un huitième triton, un quart être de la forêt, occlumens novice.
| | | caesar rosier You will live as you live anywhere. With difficulty, and grief. Yes, you are dead. And I and my family and everyone, always, forever. All dead, like stones. But what does it matter? You still have to go to work in the morning. You still have to live. "No, really, Benjamin, it's fine." Son ton est un peu trop dur, et son cousin lui adresse un regard incertain, avant de soupirer. "Alright... well, if you change your mind... just let me know. - I will," lui répond Caesar avec un sourire forcé, tout en pensant I won't. "I really appreciate it though. Thank you." L'heure n'est simplement pas aux célébrations: et malgré le fait que son anniversaire, celui de Celyn et celui de Benjamin soient si rapprochés, Caesar n'a aucune envie d'y apporter la quelconque importance.
Parce que ça n'a jamais été son anniversaire. Ca a toujours été leur anniversaire. Et ils n'ont toujours pas retrouvé Basil.
Il doit avoir peur, là où il est. A-t-il froid? S'est-il caché? Prie-t-il chaque jour pour que Caesar vienne le chercher? Si seulement la Brigade le laissait... ils n'ont toujours pas compris qu'il n'était pas mort. Que c'était impossible. La seule fois où il a formulé cette vérité à voix haute, Benjamin l'a regardé d'un air interdit. Le lendemain, il lui a parlé d'un psychomage. Caesar lui a dit que c'était une bonne idée, puis il a jeté à la poubelle la carte donnée par Benjamin, et il a décidé qu'il trouverait son frère tout seul. Parce que Basil ne peut pas être mort. Ils n'ont rien trouvé dans le manoir indiquant sa mort: alors, il n'est pas mort, CQFD. Ca tombe sous le bon sens, Caesar ne comprend pas pourquoi la Brigade s'entête. Ils ont trouvé Prince, qui a rendu son dernier souffle devant Caesar. Ils ont trouvé la baguette de Umma, qui a été enterrée avec son cercueil vide. Ils ont trouvé Celyn sous les débris, et Eun-Ji dehors - étant parvenue à échapper à la maison, mais pas à s'enfuir. Mais Basil? Rien. Et Caesar le sait au fond de lui, qu'il n'est pas mort. Ils sont jumeaux. Ils sont jumeaux, et ils sont sorciers, et une magie incompréhensible, naturelle, puissante et sacrée les lie. Personne ne pourra jamais comprendre.
Caesar veut bien jouer le jeu des autres. Il a signé tous les documents qui sont passés sous sa plume, a accepté toutes les condoléances, il a mis en terre un cercueil pour Basil. Mais au fond de lui, il sait. Et ce n'est pas de l'espoir, ou du déni, ou quelque chose de ridicule comme ça. Non. Il sait, et c'est tout.
Le matin de son vingt-troisième anniversaire, Caesar n'a pas envie de sortir de sa chambre. Ce n'est même pas sa chambre à lui, mais l'une des chambres d'amis de Benjamin. Rien ici ne lui appartient, pas même les vêtements dans lesquels il dort. Cette pensée est désespérante. "Hmm, I know," Caesar grogne quand Jalebi vient lui picorer les doigts du bec, avant de poser son visage dans le creux de sa main. A l'aveugle, habitué, Caesar caresse les plumes de Jalebi avec tendresse et douceur. Sorcier comme paon sont de la même humeur maussade. C'est le genre de journée où l'on a envie de se rouler jusqu'à l'autre bout du lit pour s'y rendormir, et ne pas bouger de sous les couvertures. Caesar sait que Benjamin n'irait pas le chercher, et ne lui en voudrait pas de vouloir être seul. Qu'après tout ce qu'il a vécu, il a bien le droit de prendre une journée de repos. Surtout cette journée-là. Et pourtant, il ne sait d'où, il trouve le courage de s'habiller et de descendre manger avec Ji-Eun, lui offrant un sourire reconnaissant quand elle lui souhaite un bon anniversaire. Et c'est ainsi toute la journée. Il sourit, il remercie du bout des lèvres, hoche la tête. On ne lui en veut pas de son manque de réaction; tant mieux, il n'en est pas capable.
Il ignore les hiboux qui se succèdent, de la part des mêmes sorciers qui lui ont souhaité bien du courage lors des funérailles, ainsi que les cadeaux qui s'amoncellent en petites boîtes nettement enveloppées dans un coin de la chambre d'ami. Il a tout l'argent des Rosier à sa disposition, qu'en a-t-il à faire de ces petites broutilles sans âme? Il n'ouvre qu'une seule missive: celle qui vient dans une enveloppe bleu pâle. Il sait d'ores et déjà qu'elle vient de Karim, et comme à chaque fois, il l'ouvre sans savoir à quoi s'attendre. Karim lui a déjà envoyé une lettre, en retard d'une semaine mais datée du lendemain de l'accident, pour lui donner ses condoléances. Cette lettre-ci est pour son anniversaire, envoyée en avance pour lui parvenir à temps. Caesar trouve l'attention agréable. Karim lui parle de Casablanca, tout comme il le faisait quand ils étaient à Hogwarts. Il lui parle de la médina et de la mosaïque qu'il a fait installer dans sa salle de bains, et il lui parle de Myriam qui en est à maintenant trois mois de sa grossesse. Comme à chaque fois qu'il mentionne sa femme dans ses lettres, Caesar ressent un mélange de jalousie, d'envie et de soulagement. Lui aussi aimerait être à Casablanca, à agoniser sur le choix de couleurs pour la mosaïque, à attendre un enfant... Karim finit sa lettre en lui souhaitant un bon anniversaire, et en lui disant qu'il espère que son cadeau lui parviendra bientôt. Il lui dit aussi qu'il aimerait le revoir, et qu'au besoin sa porte lui est toujours ouverte. Caesar lit cette énième ligne de platitude insincère avec un léger sourire, triste mais reconnaissant.
Le soir venu, il est temps de redescendre partager le dîner avec les Rosier. Pansy s'est invitée, avec sa mère mais sans son mari (merci Merlin; un Zabini de plus sous les yeux, et Caesar aurait fini par céder à son envie de faire une crise digne de Jeong-Hui). L'ambiance est à la fête, malgré Caesar qui reste plutôt stoïque pendant qu'ils mangent un bon repas commandé chez un traiteur professionel pour l'occasion. Il a discrètement demandé à Benjamin de lui épargner les cadeaux, et ceux offerts par sa famille rejoignent ceux envoyés par ses connaissances, dans le coin de sa chambre d'ami. Ils y resteront pendant quelques jours, intouchés. Après le long et fastidieux dîner, et les quelques conversations écourtées suivant le dessert, Caesar va s'asseoir dans la chambre de Celyn, comme d'habitude, pour veiller sur lui. Ses yeux parcoure le profil du visage endormi de son frère, mais son esprit à des kilomètres de là: il pense à Basil, qui est lui aussi en train de fêter son anniversaire, perdu, perdu, quelque part...
Caesar est tiré de son sommeil par une main sur son épaule. Benjamin. "You should head upstairs and get some sleep," lui dit son cousin d'une voix douce. "If you're worried," ajoute-t-il en surprenant le regard hébété que lance Caesar en direction de la forme inerte de Celyn, "I'll take over." Caesar se préparer à hocher la tête avant de baisser les yeux vers sa montre. Il est presque minuit... "Actually, I was supposed to meet some friends," s'entend-t-il dire à travers un voile, avant de se relever. Les mensonges font tellement partie de son ancienne double-vie qu'ils s'imposent parfois à lui sans qu'il ait besoin de les invoquer mentalement au préalable; et en prononçant ces mots, Caesar se rend compte que c'est ce dont il a besoin, là, ce soir. "At this hour? Who?" Caesar agite la main avec un sourire rassurant. "Some friends from uni. And you know I've never been punctual, I was supposed to be there two hours ago..." Si Benjamin est suspicieux, il n'en montre rien; et après un dernier sourire encourageant, le laisse quitter la pièce en lui faisant promettre de ne pas trop tarder. Il ne sait rien des secrets de Caesar, de ses cachotteries qui n'étaient connues que de Basil. Et de Eun-Ji, sur la fin. Ils étaient sensés en parler avant que...
Le Pegasus avait toujours été un safe haven. Cette boîte de nuit décomplexée, sécurisée comme le serait une banque, cachée de la vue des moldus et du Gouvernement, avait été bien des choses avant d'accueilir les âmes échouées comme Caesar. Cet endroit où il pouvait être... lui-même, tout simplement. Pas Caesar Rosier, ni Rosier, ni Caesar; juste lui-même, libre de toutes attentes et de toutes responsabilités, débarassé de toutes ces choses inconvenantes et inconfortables pour n'être au final qu'une chose: une envie. Un besoin. Cette envie qui le torpille constamment, de baiser, d'embrasser un autre, de le posséder, de se faire posséder aussi. Un besoin maladif d'être touché, caressé, regardé, apprécié, et de prendre du plaisir aussi, et d'en donner. Si seulement Logan était encore là... Logan n'est pas là, il est resté barré; et si il lui a envoyé une rapide note de condoléances, il n'y avait aucune adresse pour y répondre. Alors à la place, comme il sait si bien le faire, Caesar se perd à la première occasion, et se love avec grand plaisir dans la première ombre qui lui adresse un regard.
Il est bien tard quand il finit par revenir chez Benjamin - il a encore du mal à imaginer que c'est aussi désormais sa maison -, caressant un Jalebi boudeur d'avoir été mis de côté pour la soirée. Il est si tard, à vrai dire, que le soleil se hisse déjà dans le ciel; Caesar l'observe depuis la fenêtre de la chambre d'ami, en se demandant si Basil lui aussi regarde l'astre se lever. Si lui aussi se sent seul, petit, désespéré, perdu sans sa moitié. Quand le sommeil vient, Caesar l'accueille avec reconnaissance, s'abandonnant dans l'oubli avec plaisir; mais il ne peut pas s'empêcher d'être déçu de se réveiller en vie, quelques heures plus tard, et toujours aussi seul. |
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