(FB) underworld (jarod)

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« Merci. Merci beaucoup.
- Je vous en prie. »

Le sorcier fait demi-tour, est sur le point de quitter le Fuming Cauldron quand Val l'interpelle.

« Monsieur ? »

Elle sort de derrière le comptoir.

« Si je peux me permettre... Savez-vous qui a vendu cette potion à votre fils ?
- Non.
- Hm... »

Elle plisse les yeux.

« Quand il ira mieux, pourrez-vous l'amener ici ? Je voudrais lui poser quelques questions.
- Je ne veux pas qu'il ait des problèmes Mrs Yaxley...
- Il n'en aura pas. Ce n'est pas de lui dont il s'agit mais de la personne qui fait et vend ces potions. »

Le regard est glacial.

« Vous n'êtes pas le premier à me venir me demander de l'aide pour inverser les effets d'une pareille potion.
- Vraiment ?
- Absolument. Quelqu'un est... En train de vendre ces potions. Et je veux trouver ce « quelqu'un ». Je n'ai rien contre votre fils.
- Je ne suis pas sûr...
- J'insiste. »

Oui. Elle insiste. Et elle les obtient les informations, lorsque le jeune sorcier fraîchement sorti de Hogwarts vient en compagnie de son père. Val le rassure sur le fait qu'il ne sera pas dénoncé, et elle est décidé à aller fouiller dans son esprit si cela s'avère nécessaire puisqu'elle l'a déjà fait. Ce n'est cependant pas le cas. Le jeune sorcier avoue, lui dit tout ce qu'elle veut savoir et force est de constater que les détails concordent avec les autres récits qu'elle a pu récupérer. Parce que cela fait un long moment maintenant qu'on vient souvent lui demander des potions pour calmer les effets de ce qui semble être une potion hallucinogène très puissante. Trop puissante pour certaines. L'oeuvre de quelqu'un qui certes, a des connaissances, mais qui manque encore d'expérience. Et viendra un jour où l'une des potions va coûter la vie à un sorcier. Alors Val a décidé d'enquêter dans son coin, et maintenant qu'elle en sait plus, elle veut le trouver. Celui qui vend les potions sous sa robe de sorcier. Celui qui s'improvise vendeur de rêves qui peuvent malheureusement tourner au cauchemar. Elle a son visage dans la tête, elle a les endroits où il s'obstine à vendre ses potions. Ne reste plus qu'à s'armer de patience. Et patiente elle l'est Val. Il lui faut près de deux semaines pour enfin retrouver la trace du sorcier. Elle a choisi de porter des vêtements plus simples qu'à l'accoutumée. L'idée est de ne pas le faire fuir, de ne pas lui faire avoir le moindre soupçon puisqu'elle veut s'improviser cliente. Une fourberie pour le voir faire sans éveiller les soupçons, sans qu'il se retourne contre elle d'emblée. Elle pourrait l'attaquer, par derrière. Un sortilège et il serait à sa portée mais elle ne veut pas d'esclandre. Elle ne veut pas se faire remarquer. La vérité c'est que bien qu'elle soit agacée par les agissements du jeune homme, elle est en même temps curieuse Val. Particulièrement curieuse en réalité. Et pas seulement concernant les connaissances du sorcier, non. Egalement concernant la façon dont il gère ce petit trafic : c'est que cela pourrait être utile à Val si l'idée lui prenait de vendre un jour ses poisons mortels.

Un jour.

Elle attend qu'il soit seul et doucement elle s'avance vers lui. Sans le regarder d'abord. Elle marche, donne l'impression qu'elle va le dépasser mais s'arrête finalement à côté de lui, devant une boutique de vêtements pour sorciers. Un regard en coin vers le jeune homme qu'elle peut à présent voir de plus près : il lui apparaît plus jeune que dans les souvenirs dans lesquels elle a fouillé chez ses clients.

« On m'a recommandé de venir te trouver. » Elle ose un regard plus franc, plus prononcé. Plus équivoque. Un sourire également, même s'il est froid. « Combien ? » qu'elle demande sans préambule. Il comprendra qu'elle sait. Il comprendra qu'elle est là pour lui en acheter. Bien qu'elle ne soit pas réellement là pour cela.

Underworld

Val et Jarod

Son attaque sournoise, s’étant passée il y a deux semaines, aurait dû être le son de cloche nécessaire pour le faire arrêter de vendre ses potions hallucinogènes. Jarod aurait dû prendre une retraite anticipée et mettre tout ça derrière lui. Chaque fois qu’il vend une de ses concoctions, il se met en danger. Chaque fois qu’il empoche des gallions, il risque de se faire prendre par les autorités. Il joue littéralement avec le feu. Si on l’attrape, il n’ose pas imaginer ce qu’il va advenir de lui. Mais, il est têtu, Jarod. Il aime ce qu’il fait. Il aime être dans l’illégalité et aller contre ce gouvernement de dictature. Il aime croire qu’il aide les sorciers à s’amuser un peu et à décrocher de leur vie misérable. Il a beaucoup de clients qui comptent sur lui. Il sait que ses potions leurs font du bien et pour certains, elles sont essentielles pour ne pas faire des actes qu’ils vont regretter. S’il arrête du jour au lendemain, sans prévention, ce sont eux qui risquent de lui tomber dessus. Il fait ce pourquoi il est doué et il rend service à l’élite sorcière en manque de folie. Et en plus, il s’amuse et il fait du pognon.

Alors, il n’a pas arrêté. Il a même amélioré certaines de ses recettes et tenté de nouvelles, question d’offrir un plus large éventail à sa clientèle qui s’agrandit toutes les semaines. Le bouche à oreilles fait bien son œuvre, même si plus d’acheteurs signifie plus de risque. Il ne veut pas y penser pour le moment. Tant qu’il n’y a pas de débordement ou qu’il n’a pas de soupçons, il ne voit pas pourquoi il cesserait. Il a changé sa façon de faire et modifié son point de vente. L’idée de retourner dans l’Allée-des-Embrumes juste pour montrer qu’il n’a pas peur de ce type et de ses gorilles lui a traversé l’esprit, mais il s’est résigné. Ça ne sert à rien de chercher les problèmes, il doit rester discret s’il veut que son entreprise illicite perdure le plus longtemps possible. Il a donc choisi de s’installer directement sur le Chemin-de-Traverse, là où il y a de l’action et où il peut passer un peu plus inaperçu. Il se met généralement dans une ruelle adjacente pour être plus à l’abri des yeux curieux et suspects. Il porte un chapeau surmonté d’une plume grise pour qu’on puisse le reconnaitre rapidement sans attirer trop les regards. Ses présences ne sont pas quotidiennes, elles ne sont pas aux mêmes heures, ni au même endroit. Son système fonctionne bien et pour le moment, ne lui a valu aucune appréhension, même s’il a eu chaud à quelques reprises.

Le soleil commence à décliner et Jarod va bientôt mettre les voiles. Il ne reste jamais plus de trente minutes, après ça, on commence à s’intéresser trop à lui et à ce qu’il fait et le danger n’est jamais bien loin. Il regarde nerveusement l’horloge de Gringotts alors qu’il met dans sa poche les derniers gallions gagnés. Il va pour retirer son chapeau lorsqu’une femme s’approche de lui. Il ne l’a jamais vu et comme chaque fois qu’il fait face à des nouveaux acheteurs, il devient un peu plus suspicieux. Même si c’est courant. Il se dit alors qu’il devrait peut-être mettre un code en place, ça lui éviterait des petits soucis. Il s’assure que son chapeau cache bien ses yeux. "Si tu veux planer. Ouais, t’es au bon endroit." Sa voix est plus grave que normalement, il tente de cacher son accent norvégien qui aime bien s’insinuer dans ses phrases de temps en temps et son ton est neutre. Tout pour l’aider à ne pas le retracer en cas de problème. Il esquisse un sourire à son tour, alors que le regard bleu de la femme le transperce. "Ça dépend de ce que tu veux. La plus forte est dix gallions." Il a en tout trois potions aux degrés et effets différents. Bien sûr, la plus puissante est aussi la plus demandée et la plus chère. C’est généralement pour elle qu’on vient le voir.

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Méfiante Val. Particulièrement méfiante. Parce que le coin s'y prête. Parce qu'elle est, et elle le sait, dans une situation délicate. Si on la surprenait là, nul doute qu'elle aurait beaucoup de mal à justifier sa présence. Elle a beau avoir le bras long et un nom de famille qui aide, il est des choses qu'on ne pardonne pas. Acheter des potions à la volée en pleine rue de cette façon en fait partie. Et elle a mis la main sur la bonne personne puisqu'il le lui confirme, alors qu'il lui dit que si elle veut planer elle est effectivement au bon endroit. Un rictus étire doucement ses lèvres et elle sent son corps se tendre, sa mâchoire se crisper bien malgré elle. Parce qu'en fait, elle est partagée Val. Partagée entre l'admiration et la répulsion. L'admiration qu'il réussisse à faire de telles potions. La répulsion qu'il les vende sans se soucier des graves effets que ces dernières peuvent avoir sur les moins avisés. Elle l'observe, les yeux plissés, le regard glacial. Elle semble imperturbable Val. Et voilà que le jeune homme enchaîne en expliquant que la plus forte des potions lui coûtera dix gallions. Elle jette un regard circulaire avant de reporter son attention sur le jeune homme, son rictus se faisant un poil plus large mais plus froid également. « Dix gallions... » Elle avise. Réfléchit. « Pour une telle somme j'imagine que les effets doivent être au rendez-vous. » Elle le sait déjà pour avoir vu les ravages de la dite potion sur plusieurs personnes, elle qui a dû préparer des potions pour calmer les effets, éviter une tragique issue à bon nombre de sorciers et de sorcières. « Avant de me décider je vais avoir besoin d'en savoir plus. » annonce-t-elle finalement d'un ton parfaitement neutre. « Qu'est-ce que tu mets dedans ? Dans chaque potion. » ajoute-t-elle en s'appuyant contre le mur à côté d'elle, avant de croiser ses bras sous sa poitrine. « Je n'achète pas sans savoir. » dit-elle en affichant un air on ne peut plus résolu. Parce qu'en vérité, elle n'est pas là pour devenir une cliente mais bien pour en savoir plus, pour le confondre, pourquoi pas le menacer afin qu'il arrête son trafic. Quoi qu'il en soit, elle ne va certainement pas lâcher le morceau, Val. Elle est bien trop bornée pour cela. « Mais il est possible que je t'en prenne une de chaque ceci dit. » Un petit avant-goût. Elle imagine que le jeune homme va se laisser tenter par l'appât du gain. Elle l'espère en tout cas. Tout est dans les mots, dans la façon d'amener les choses pour qu'il se sente en confiance. Elle marque un silence et plisse un peu plus les yeux. « A moins que tu aies envie de dire adieu à une telle somme. » lâche-t-elle finalement en arquant un sourcil, enfonçant un peu plus le clou. « Et oui, j'ai de quoi payer. » lui dit-elle pour finir avant même qu'il n'en doute. Elle décroise les bras, soulève légèrement sa veste pour lui montrer la bourse bien remplie accrochée à la ceinture qui maintient sa jupe longue en place.

Underworld

Val et Jarod

Jarod reste de marbre devant son interlocutrice. Comme à son habitude, il tente de déchiffrer son visage et d’analyser sa voix, son ton et ses gestes. C’est plus fort que lui. Il ne peut s’empêcher d’être un peu plus nerveux chaque fois qu’une nouvelle personne s’approche vers lui pour lui acheter une potion. Il ne sait jamais à qui il a à faire. On ne peut pas dire qu’elle soit très démonstrative, elle ne lui donne pas grand-chose à se mettre sous la dent. Rien qui puisse le rendre méfiant, rien qui puisse le mettre en confiance non plus. Il y a toujours un doute et une peur que ce soit un membre de la police magique en civil venu pour l’arrêter ou un concurrent venu le tabasser ou même un traitre venu le cafter. C’est le danger avec son petit commerce illégal. Il sait dans quoi il s’est embarqué en décidant de vendre ses potions, ça n’empêche pas qu’à chaque jour où il se présente à son lieu de prédilection pour rencontrer ses clients, il reste sur ses gardes tout au long des échanges. Ses pupilles ne restent pas en place et observent en douce son environnement. Il ne perd rien de ce qui se passe autour de lui. Il a développé sa capacité à faire plus d’une chose à la fois. Il ne peut pas se permettre de prendre tout ça pour acquis. Une seule erreur et il met tout son entourage en danger. Il ne le permettrait pas.

Il agit normalement, même s’il a l’impression que ce n’est pas une cliente ordinaire. La mention du coût des dix gallions pour la potion la plus forte ne semble pas l’impressionner. Habituellement, il remarque vite des yeux ronds, des sourcils froncés et même des clients qui le traitent de voleur. Lui, il ne croit pas que ce soit trop cher pour planer et oublier sa vie misérable le temps de quelques heures. Et puis, les ingrédients qu’il utilise ne sont pas donnés. Il doit bien faire un peu de profit, sinon ça sert à rien de mettre sa liberté en danger. "Ouais. Les effets sont plutôt forts. Ça doit être pour ça qu’on en redemande toujours plus. " Il se permit un petit sourire en coin, fier de ses concoctions inventées. Il sait que la compétition est féroce et qu’il y a de plus en plus de choix offerts aux sorciers en quête d’un peu de folie, mais la sienne sort un peu du lot et il ne peut s’empêcher d’en ressentir une petite fierté. Il sait que ses potions sont plutôt puissantes, il les essaie avant de les vendre, bien sûr, mais il sait aussi que la plus chère n’a pas les mêmes effets sur tout le monde. L’un peut ressentir un gros hype, être de bonne humeur, sauter partout, parler tout le temps et rapidement, un autre peut être au contraire, complètement dépressif. Certains réagissent très mal et d’autre trop bien. Il ne peut s’empêcher de relever un sourcil et de se montrer plus méfiant alors qu’elle lui dit qu’elle veut en savoir plus et lui demande ce qu’il y a dedans. Il a un mouvement de recul. "Je te donnerai pas ma recette. Tu crois quoi? " Il pouffe de rire devant son audace, mais ça le rend nerveux. Il voit bien qu’elle essaie de l’amadouer, qu’elle veut qu’il plie. Elle a sûrement beaucoup d’expérience dans la chose, utiliser son charme évident pour arriver à ses fins, mais Jarod en a vu d’autre de son côté. Elle semble le prendre pour un gamin inconscient qui ne sait pas ce qu’il fait, mais elle se trompe. Le Nielsen sait exactement ce qu’il fait. Il ne fait rien au hasard. Il n’est pas assez tête enflée pour s’être lancé dans ce commerce dangereux sans s’être préparé et avoir pris ses précautions. "Tant pis alors. Tu ne connaîtras pas leurs effets. " Il hoche la tête, faussement désolé. Ça se joue à deux ce petit chantage. Il se fiche bien de ses gallions, il n’en a pas réellement besoin, même si on en a jamais trop. "Si c’est pas toi, ça sera quelqu’un d’autre, alors je ne perdrai rien." Et c’est vrai. Ses potions sont en demande et il est certain de les vendre, il n’aura donc aucune perte. "Tu en prends ou non?" Il redemande au cas où elle en aurait marre de son petit jeu de manipulation.

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