”I’m not sure it’s a good idea.” répète Tasya alors qu’elles se rapprochent du nightclub. Kamala lève les yeux au ciel et se retourne vers sa vieille amie, qui a toujours été la plus prudente d’entre elles deux. Tasya arbore d’ailleurs une autre apparence que la sienne. ”Oh come on!” Kamala sort son miroir de poche et vérifie une dernière fois son maquillage. ”So what, we’re supposed to live hidden in the Dancing Phoenix forever?” Tasya grimace tandis qu’elle la regarde appliquer une nouvelle couche de rouge à lèvres. ”We shouldn’t be wasting our time. They could be looking for us, Kam.” Kamala referme son rouge à lèvres, puis son miroir d’un coup sec avant de les ranger dans les poches magiquement augmentées de sa robe. Elle pose une main sur la joue de Tasya et replace des mèches derrière ses oreilles. ”Babe, we’re two very hot girls… répond-t-elle en pointant du doigt la tenue de Tasya. ... having fun. They don’t even know what we look like.” Elle hausse les épaules. ”How could they track us?” assure-t-elle sans même ciller. ”You have absolutely nothing to worry about.” Kamala ne dit même pas ça pour la rassurer. Les Faces britanniques ont été décimées, et les seuls agents du gang qui seraient susceptibles d’être dans les parages viendraient de branches internationales… Et ne les ont donc jamais vues. Comment pourraient-ils les retrouver alors qu’ils ne connaissent pas leurs vrais visages et surtout, que leur métamorphomagie leur permet justement de cacher ces vrais visages ? Tasya s’inquiète pour rien, mais Kamala n’est pas surprise : son amie regarde par dessus son épaule, où qu’elles aillent, depuis que Kasius et ses généraux sont morts.
”Come on.” Elle attrape la main de Tasya et l’entraîne derrière elle, confiante sur ses talons qui font presque oublier qu’elle ne fait qu’un petit mètre soixante.

Elles entrent sans difficulté dans le club, et immédiatement, le visage de Kamala s’illumine. Elle est dans son élément, ici. Les lumières, la décoration, les silhouettes qui traînent… L’ambiance qui règne ici n’est pas si différente de celle du Dancing Phoenix. Son cabaret et ce nightclub ne sont pas tout à fait pareils, les sorciers n’y vont pas exactement pour les mêmes raisons, mais il y règne cette même odeur de vice, cette même atmosphère électrique. Kamala s’y noie avec plaisir. ”Go, have some fun.” dit-elle en poussant Tasya plus loin. Elle sait que la jeune femme aimerait rester avec elle, mais il est hors de question qu’elle la laisse faire. Non seulement elle n’a pas envie de sentir la fébrilité de Tasya derrière elle toute la soirée, mais en plus de ça, il est temps que son amie se jette dans le grand bain. Si elle s’accroche toujours à elle et n’apprend pas à naviguer dans ce monde extérieur, elle ne va jamais se libérer de ses peurs. Alors oui, c’est peut-être un peu violent de la balancer au milieu d’un tas d’inconnus, mais Kamala sait que Tasya saura se défendre s’il le faut, et elle saura si elle est en danger, de toute manière : son tatouage des Warlocks, placé sous son bras, juste à côté de son sein gauche, la préviendrait, d’une légère brûlure.

Kamala laisse glisser ses doigts sur des rideaux, elle observe, elle s’émerveille. Elle laisse la musique guider ses pas, un à un, s’enfonçant toujours un peu plus loin dans la foule de danseurs, de fumeurs et de silhouettes alcoolisées. Elle déambule, Kamala, et elle attend. Elle ne sait pas vraiment elle-même ce qu’elle cherche ici, mais quelque chose l’a poussée à venir dans ce club précisément, et elle a une confiance aveugle en son instinct.
Elle échange des regards avec d’autres clients du club, souriante. Aucun visage ne lui est familier, et c’est plutôt rare, parce que Kamala se souvient du visage de chacun des clients qui aient un jour visité sa chambre. Tant mieux. Ça lui fait du bien de ne pas avoir à faire face aux fantômes du passé. Elle danse un peu, puis rejoint le bar pour y commander un Honey Puffskein Martini. La boisson brille d’un rose pétant entre ses doigts tandis qu’elle s’adosse au comptoir pour observer la foule. Elle pourrait rester là pour toujours.

C'était, sans aucun doute, un bon club de merde. Vraiment, plus Zhang y revenait, plus la liste des défauts de cet autel du mauvais goût se rallongeait. Rien n'échappait au regard aiguisé du gangster, qui avait cassé autant de discothèques et de bars qu'il n'en avait fréquenté en tant que simple client ; les jeux de lumière fadasses, les rideaux de velours (il haïssait cordialement le velours, et même un string-velours porté par la plus bonne des sorcières n'aurait pu le détourner de ce dégoût profondément ancré en lui), les recoins trop sombres, les étoiles disséminées au plafond, le bar pailleté, rien, absolument rien, n'allait dans cette pseudo ambiance « nuit magique et cosmos de merde » de l'Ethereal – même le nom se la pétait, le genre de mot qu'on choisissait au hasard avec la certitude que de toute façon, la moitié des gnomes n'allait pas en comprendre le sens. Une question de goût, aurait-on pu souligner ; juste des idées de merde, aurait répondu un Martin d'autant plus atterré par ces choix aux antipodes de ses goûts flamboyants, autrement plus explosifs, qu'ils attiraient du monde. Beaucoup de monde.

Ce soir encore, la salle était pleine à craquer. L'Ethereal était devenu, depuis quelques mois, l'un des incontournables du divertissement sorcier, et Zhang, comme aimanté par ce succès foudroyant, était autant répugné que fasciné – les affres d'une jalousie où commençait, doucement mais sûrement, à germer des idées.

Devenir Red Pole, au lieu de contenter ses ambitions de grandeur, n'avait fait qu'attiser ses dernières. Ce n'était pas assez ; Zhang, enfin au poste qui lui était destiné depuis l'enfance (ce que s'était répété Martin, là où Wei avait été clair que rien, chez les Wang, n'était jamais acquis), avait encore des comptes à rendre aux deux têtes pensantes du clan. S'il était officiellement en charge de leurs armées, si on lui confiait de lourdes responsabilités (si on lui faisait confiance – sans Ziwen pour faire tampon, tout semblait allait prodigieusement mieux entre lui et le boss), ce n'était encore et toujours pas assez pour l'appétit féroce de Zhang Wang. Il voulait plus que des descentes chez un gang rival, il voulait plus que de recevoir ses ordres d'en-haut, il voulait palper plus d'argent, plus de gloire, plus de sexe – il voulait réaliser le rêve de gosse de Hongzhang, ébloui par les lumières des casinos de Macao et les parures de ses riches clients. Il voulait devenir le roi du pétrole, et vivre la vie qu'il méritait – celle qu'on lui avait arraché dès la naissance, en le plaçant sous un alignement d'étoiles contraires. Martin allait réclamer son dû, faire valoir ses droits ; il allait arracher le luxe, le bling, la décadence là où il les trouverait – et très précisément là où il se trouvait, maintenant.

Chaque visite avait des airs de mission de reconnaissance. Et heureusement pour lui, Quon avait été pris au jeu du club, piégé comme un moustique par les étoiles scintillant dans son ciel artificiel ; Martin n'avait pas à forcer, pour l'embarquer avec lui et il était de loin le Wang dont la compagnie était, dans ces conditions, la plus sympathique.

"屌......" Quon s'était brusquement arrêté. "乜嘢?" Martin suivit son regard ; ses yeux trouvèrent le bar, la silhouette d'un type qui riait aux éclats, puis, comme si sa rétine achevait de faire le focus sur le véritable objet, et le seul digne de leur intérêt, il la vit, elle, royalement posée contre le comptoir, verre à la main, scannant la foule du regard.

Oh my. Si son frère l'avait repéré si vite, nul doute que d'autres requins l'auraient bientôt dans leur radar. Ce n'était, après tout, que ce qu'elle demandait, à s'exposer au bar comme une cerise rouge et pulpeuse, plantée au sommet de la plus alléchante des pièces montées.
Zhang, anticipant à sa guise la réaction de Quon, passa un bras autour des épaules de ce dernier, l'attirant à lui pour couvrir de sa voix le bruit de la musique. Le plan était simple comme bonjour (littéralement) ; paré de son charisme et de son savoir-faire de champion, Martin allait l'accoster, la mettre en confiance, et la rabattre vers Quon, qui l'attendrait, comme un prince, et n'aurait qu'à réceptionner le colis envoyé par le meilleur wingman du quartier. Cinq minutes, pesé, emballé – Zhang balaya les suspicions de Quon du revers de la main, lui assurant que, cette fois, il ne lui piquerait pas sa meuf, juré. Elle n'était même pas à son goût, de toute façon.

Une fois Quon dégagé, Martin se redressa, rajusta sa veste dont les couleurs et la texture n'étaient pas sans rappeler la peau de feu d'un Boutefeu chinois, passa une main dans ses cheveux plaqués en arrière ; et avec toute l'assurance du monde, il vint accoster la sorcière. "Hi", fit-il en s'appuyant d'une main sur le comptoir, non loin de la sienne, plongeant son regard dans celui de l'inconnue, dans une attitude à la fois intrusive et intimidante qu'il avait renommée « l'attaque du dragon ». Un autre truc qu'elles adoraient toutes, sans jamais oser vraiment l'avouer. "I couldn't help but notice how lonely you looked over here. Please don't thank me for the company, my pleasure really." Son sourire s'étira un peu plus, tandis qu'il en profitait pour, d'un coup d'oeil, reluquer allègrement les contours de sa robe moulante. "So tell me, what's a gem like you doing all on her own?"

Elle observe tous les clients - bientôt, ils seront tous rendus au Dancing Phoenix. Cet endroit à beau être populaire pour l’instant, il manque clairement quelque chose. Les clubs et les cabarets sont des endroits bien différents, mais dans une certaine mesure, les amateurs des premiers peuvent trouver leur bonheur dans les seconds. Kamala est aussi ambitieuse, et elle n’exclut pas l’idée d’avoir un club en parallèle du Dancing Phoenix, un jour. Elle s’imagine déjà à la tête d’un empire, à faire la couverture de la presse international, avec une robe somptueuse et des bijoux tous plus brillants les uns que les autres. Sa vie commence enfin, et Kamala n’arrive même pas à compter sur les doigts de ses mains toutes les choses qu’elle compte accomplir, avoir et gérer d’une main de maître. Parfois, quand elle se met enfin dans son lit aux petites heures du matin, elle fait des plans, trouve de nouvelles idées et s’endort un sourire aux lèvres, certaine que maintenant, plus rien ne peut l’arrêter.
Elle mettra tout le monde à ses pieds.

Kamala a la tête penchée sur le côté, perdue dans ses plans de conquête, quand un homme s’approche d’elle. "Hi" Elle ne bouge pas la tête, juste les yeux. Il est un peu plus grand qu’elle - remarque-t-elle, avant de se dire qu’il est quand même sacrément hot. Toujours en ne bougeant pas la tête, juste les yeux, elle voit sa main, placée à quelques centimètres - non, millimètres - de la sienne. Il attaque, visiblement. Kamala retient un sourire moqueur. Il est là, face à elle, à la dépasser d’une tête, et il ne la lâche pas des yeux. "I couldn't help but notice how lonely you looked over here. Please don't thank me for the company, my pleasure really." Elle hausse les sourcils. Il est confiant, donc. "So tell me, what's a gem like you doing all on her own?" Kamala boit une gorgée du Martini rose pétant et pose son verre sur le comptoir.

Elle ne dit rien, dans un premier temps. Elle se rapproche de l’homme, qui est clairement son style, l’observe sans gêne de haut en bas - comme il vient lui-même de le faire avec elle - et pose un doigt sur son menton. Elle étudie sérieusement la candidature. Sans même le prévenir, elle passe ses mains, où des bagues scintillent sous les lumières du club, sur son torse, histoire de voir ce qui lui est proposé. Kamala fait une petite moue satisfaite - pas mal - et fait glisser ses mains sur le col de l’homme. Do you have enough money to buy me drinks all night, honey? demande-t-elle sans détour. Do you like to dance? Elle hausse les sourcils, attendant une réponse claire et précise. L’une de ses mains glisse dans son cou. If not, I’m not wasting my night on you. Elle soupire par-dessus la musique. You’re hot, but I deserve the best. dit-elle sur le ton du défi.

Ce genre de mec, elle le connaît - ils sont un un peu lourds et souvent, pas très intéressants. Sa pick-up line était vraiment naze. Mais elle fait preuve de clémence, ce soir, Kamala. Elle lui laisse le bénéfice du doute pendant quelques minutes. Après tout, il est canon. Et elle a vraiment, vraiment envie de finir dans les draps de quelqu’un de canon. Mais il n’y a rien de plus sexy que le jeu, et elle n’est pas sûre que ce mec sache tenir la distance, vu la façon dont il l’a abordée.

tw: crude language, martin wang

Zhang, paré de son indécrottable sourire, subit l'examen de son regard avec une assurance démesurée ; confiant en sa belle gueule, son charisme, son corps et son style – le temps, l'argent, l'expérience, sa place au sein des huit Wang en haut de la hiérarchie du gang avaient immanquablement comblé ses déficits d'affection (en surface) et fait du gosse impertinent un gangster corrosif avec, sous une couche de bling aveuglant, un ego en béton armé. C'était ce qui lui permettait de foncer, sur son temps libre, et s'adonner à son passe-temps favori sans être démonté par l'accueil qu'il recevait parfois (souvent) – ses méthodes ne plaisaient visiblement pas à toustes, et la « chasse aux meufs » (le terme le plus poli qu'il employait pour le désigner) repartait après une ou deux tentatives de forcing à peine. Martin était un forceur, mais il avait assez d'estime de soi pour lâcher l'affaire (her bloody loss), et repartir de plus belle.

Tout le monde se croyait unique ; s'il se prêtait au jeu de cette individualité lorsque nécessaire, dans l'absolu, Zhang ne voyait qu'un deux jambes et surmontées d'un corps à saisir, décliné en une infinité de modèles qu'il ne tenait qu'à lui de choisir.

Ce corps-ci, en l'occurrence, semblait parfaitement parler sa langue ; au contact de ses paumes, Zhang se redressa légèrement comme pour lui laisser prendre l'entière mesure de son physique, entretenu avec soin dans l'intimité, son sourire s'étirant de plus belle, les yeux rivés sur sa bouche pleine – toute proche, il n'aurait fallu que se pencher pour y écraser ses lèvres. Son esprit divagua d'autant plus quant à tout ce que pouvait lui offrir cette bouche lorsque ses mains remontèrent jusque dans son col, à l'orée de sa peau où battait déjà violemment son pouls.

"Do you have enough money to buy me drinks all night, honey? Do you like to dance?" Ses sens vrillèrent à sa main contre son cou, et ces questions qui réveillaient en lui un instinct de compétiteur, qui se manifestait d'ordinaire par ses besoins de domination brutale. "If not, I’m not wasting my night on you." Fucking shit, ce qu'il aimait son style ; quelques secondes sur le terrain, et il était happé par ce jeu dans lequel ils s'étaient rué tous les deux de concert. "You’re hot, but I deserve the best." Ce connard de Quon n'aurait jamais été à la hauteur ; Martin avait décroché le gros lot – et entendait bien garder pour lui ce prix tombé du ciel. Ce club merdique avait finalement du bon.

"Oh babe, I think you just walked right into the man of your dreams", susurra-t-il sans se départir de ses grands yeux sombres ; ses mains glissèrent sur le tissu satiné de sa robe, ses paumes s'enroulant autour de sa taille pour en apprécier toute la finesse. "One of these days this fucking place will be mine, and you'll be able to drink the whole bloody bar if you want to." La promesse avait éclaté dans l'air saturé de chaleur humaine et de musique outrageusement lame ; si le projet avait fomenté dans les couches inconscientes de son esprit occupé, il venait de se révéler à lui au détour de cette rencontre – comme si elle avait révélé, en quelques secondes, le meilleur de lui-même, une ambition démesurée qui en réclamait toujours plus.

Il détacha une main de son corps chaud pour faire signe au barman, un haussement de sourcils excessivement impérieux en direction du sorcier. "The most expensive bottle you got, right over there", et son index indiqua le carré VIP en un geste bref, de celui qui avait l'habitude de se faire obéir. Il revint rapidement à l'inconnue, vrillant son regard noir dans le sien. "You seem like a smart girl", ses mains se resserrèrent autour de ses hanches – l'une glissa dans son dos pour se presser contre le bas de son dos, l'attirant contre lui sans la quitter des yeux. "my name's Martin, and I'm pretty sure you won't forget it for a very long time."

Kamala sait, elle sent que ses mots ont eu un effet immédiat sur lui. Elle le sent à la façon dont il a contracté ses muscles sous ses mains, elle le sent au surplus de tension qui semble s'être soudain invité entre eux. Ça la fait sourire. Les personnes qu'elle rencontre n'ont souvent pas grand chose de plus à lui offrir qu'un physique avantageux, du désir et une confiance en eux débordante. Elle s'en contente, Kamala, la plupart du temps. Elle obtient ce qu'elle veut ; elle ne recherche pas spécialement plus que ce qu'on est prêt à lui offrir. Cependant, sa nouvelle liberté amène avec elle de nouvelles envies. C'est à cause d'Elias, tout ça. Avant de le rencontrer, elle ne pensait pas pouvoir ressentir pour quelqu'un ce qu'elle ressentait pour Simon. Et puis ça lui est tombé dessus, comme ça, du jour au lendemain. Ça a éveillé en elle l'envie de trouver des âmes avec lesquelles vraiment partager quelque chose. Et pas seulement sur un plan amoureux. Depuis qu'elle se sent libre, Kamala a soif d'amitiés. Elle a soif de connexions.
Alors peut-être qu'au fond d'elle, même si elle se persuade qu'elle n'attend rien, elle cherche une nouvelle perle rare à ajouter à sa collection. Peut-être que c'est pour ça qu'elle continue d'aller traîner dans les bars, sans vraiment l'assumer pleinement. Peut-être que c'est pour ça qu'elle se perd dans les bras d'inconnus avec l'excuse de reprendre le contrôle de sa sexualité.

"Oh babe, I think you just walked right into the man of your dreams" Il la regarde, avec ses yeux incandescents, et Kamala se sent belle. Elle lui trouve suffisamment de charisme - et elle aime son sourire - pour décider que c'est à ses côtés qu'elle passera la soirée, ce soir. Elle le laisse glisser ses mains sur sa robe satinée. "One of these days this fucking place will be mine, and you'll be able to drink the whole bloody bar if you want to." dit-il alors, et Kamala hausse les sourcils devant cette déclaration. Elle regarde le bar autour d'elle, le regarde lui. Il fait un signe au barman. "The most expensive bottle you got, right over there" Il pointe ensuite du doigt ce qui semble être le carré VIP. Pas mal. Nice catch, Kamala. Et dire que ce n'est même pas elle qui l'a pêché : c'est lui qui est venu à elle. "You seem like a smart girl" dit-il en détournant son attention vers elle. Kamala sourit de nouveau devant cette remarque. Pas parce qu'elle est flattée (on lui dit souvent ça) mais parce qu'il n'a absolument aucune idée d'à quel point c'est vrai. Elle le laisse l'attirer à lui. "my name's Martin, and I'm pretty sure you won't forget it for a very long time." Kamala pince ses lèvres rouges et lâche un petit rire. We'll see about that… Elle lui prend la main et l'embarque avec elle vers le carré VIP qu'il a pointé du doigt quelques secondes plus tôt. Pourquoi perdre du temps ?

Elle s'installe dans le carré VIP comme si c'était déjà chez elle, les jambes croisées sur le canapé, les mains étendues de chaque côté du dossier. So, Martin. How exactly will you make this place yours? demande-t-elle, avec un air malicieux. And what would you do with it? La question semble peut-être un peu sérieuse, mais Kamala a besoin de le jauger. Quelque chose lui dit qu'il a du potentiel. Plus de potentiel qu'elle l'imaginait. Elle attend de voir s'il va confirmer l'hypothèse ou non. I like people with vision. Elle lui tend une main qui l'invite près d'elle. If I like the answer, i'll give you my name. And maybe a kiss, if it exceeds my expectations. Elle a sa petite étincelle dans les yeux, celle qui prouve que la cour lui plaît. Les cartes sont entre ses mains à lui, tandis que Kamala le regarde de ses grands yeux noirs pleins de malice et de défi.

Ils grimpèrent jusqu'au carré VIP en un rien de temps – juste assez pour le regard de Martin de couler un regard le long de son dos découvert, jusqu'à chuter au sud de son anatomie en un final renversant, faisant pétiller ses yeux d'une lueur approbatrice. Quon comprendrait bien assez vite que son frère la lui avait (encore) faite à l'envers ; et avec un peu de chance, il se distrairait sans avoir à interrompre la conversation qui se dessinait à l'horizon avec la sorcière épicée juste comme il l'aimait.

Il relâcha sa main pour la regarder s'installer, royale, dans le canapé privé du carré VIP – comme si l'endroit lui appartenait entièrement. La vision lui mordit la nuque, insufflant un shot d'adrénaline sous sa peau ; Martin pouvait la voir trôner à ses côtés lorsqu'il aurait pris le contrôle de ce club miteux, pour en faire le palais digne de sorciers comme eux. "So, Martin. How exactly will you make this place yours? And what would you do with it?" Son prénom, dans sa bouche, sonnait délicieusement à ses oreilles, accompagnant les yeux qui eux, étaient rivés sur la bouche en cœur, puis le regard charbonneux de Kamala en un balai séducteur. Un sourire s'épanouit sur les lèvres de Martin. "You're taking me seriously then... Good, cause I'm a very serious man", fit-il en s'approchant d'elle, agrippé à ses yeux sombres et brillants. "I like people with vision." Ses yeux glissèrent le long de ses jambes, tandis qu'il s'asseyait à ses côtés, calant son coude sur le dossier du siège en s'invitant dans l'étau large de ses bras. Il aimait certainement son physique de rêve, mais ce dernier n'aurait rien été sans l'assurance qu'elle dégageait – fuck, est-ce que c'était à ça que ressemblait une Vélane ? "If I like the answer, i'll give you my name. And maybe a kiss, if it exceeds my expectations."

A player – il lui jeta un coup d'oeil équivoque, à la mention des deux prix de choix qu'elle agitait sous son nez. "True magicians don't display their tricks so easily", commença-t-il en lui offrant un sourire, avant de glisser son index sur son bras nu, quelques centimètres à peine avant de le replier contre son poing, "but for you, I'll give you a hint: a lot of money, and a little push, for persuasion." Un peu d'intimidation et de chantage, comme on savait si bien faire chez les Wang. "Rumour has it that the owner has a soft spot for young girls, gambling, and a few other vices one might find, hm, disturbing... Anyway, enough of the grim talk," fit-il en lui adressant un sourire solaire en balayant ce sujet de conversation désagréable sous le tapis, "I'll have the best designers come in and redo the whole place, I want to step up the bloody game, look", il lui désigna la salle en se rapprochant légèrement, pressant sa main contre son épaule, "I'll have mirrors on these walls, a VIP spot backstage, champagne fountains over there, dancers, flames, make it brighter, cleaner, fancier – I'll make this club the hottest spot of Wizard London, Purebloods will come pouring every weekend," et il tourna la tête vers elle, après avoir esquissé rapidement ses plans à même le club offert à leurs yeux, "and you will be the queen of it all." Au-delà des Sangs-Purs prêts à dépenser des centaines de Gallions dans ses poches – ses yeux pétillaient d'intérêt pour cette inconnue dont il ne connaissait rien d'autre que la courbe pleine de ses lèvres, le teint mat de sa peau satinée, la chaleur qu'il avait effleurée en la tenant contre lui."So what's your name?" Et ses doigts glissèrent de son épaule à son cou, en balayant avec une douceur langoureuse les quelques boucles qui s'y trouvaient. "You know what? Don't tell me, I can call you queen, and you can give me a kiss to seal the deal."

On essaie souvent de l'impressionner. Elle est habituée, Kamala. Beaucoup d'hommes aiment montrer qu'ils sont intelligents, qu'ils ont du pouvoir, qu'ils ont du charme. La majorité du temps, ça la gonfle plus qu'autre chose, et si elle n'est pas d'humeur à glisser dans leurs draps pour son propre plaisir, elle se fait un plaisir de les démolir, ou du moins d'effriter leur confiance, qu'elle trouve parfois même dégoûtante. Elle déteste ces personnes qui se pensent supérieures, la majorité du temps. Mais parfois, parfois, certains hommes parviennent à piquer son intérêt. Parfois, son instinct lui murmure qu'elle est sur une piste, qu'elle tient quelque chose. Martin n'a pas encore dit grand-chose, et il pourrait encore rentrer dans la catégorie des hommes qui l'exaspèrent... Mais Kamala sent que quelque chose est en train de se passer. Elle ne saurait pas expliquer pourquoi, comment, mais elle fait confiance à ses impressions, depuis toujours.

Alors elle le défie du regard, attend ses propositions.

"True magicians don't display their tricks so easily" Elle sourit et baisse les yeux vers sa grande main qui s'approche de sa peau. Sexy. "but for you, I'll give you a hint: a lot of money, and a little push, for persuasion." Elle relève les yeux vers lui et plonge ses yeux sombres dans ceux de l'homme, noirs. Elle aime ce qu'il dégage. La réponse a étiré un sourire sur ses lèvres réhaussées par le rouge de son lipstick. "Rumour has it that the owner has a soft spot for young girls, gambling, and a few other vices one might find, hm, disturbing... Anyway, enough of the grim talk," Kamala hausse les sourcils. Son sourire s'est un peu affaissé, juste un peu — toute personne qui la connaît bien l'aurait remarqué. Ce que Martin vient de lui apprendre sur le propriétaire des lieux ne lui plait pas : son sang ne fait qu'un tour à la mention des young girls et elle chasse les flashbacks qui se frayent un chemin jusque derrière ses paupières. Heureusement, le sourire solaire de Martin chasse vite les nuages. "I'll have the best designers come in and redo the whole place, I want to step up the bloody game, look" Kamala observe autour d'eux. Il ne serait pas bien compliqué de faire mieux, très honnêtement. Cet endroit est cheap et manque énormément de finesse. On pense souvent que les clubs manquent, par définition, de finesse. Mais Kamala n'est pas d'accord. Il y a tant à faire pour réhausser la réputation de ces endroits... Elle laisse la main de Martin trouver son épaule et se réjouit en voyant qu'elle la recouvre presque entièrement. Il a de belles mains. C'est un critère essentiel.

"I'll have mirrors on these walls, a VIP spot backstage, champagne fountains over there, dancers, flames, make it brighter, cleaner, fancier – I'll make this club the hottest spot of Wizard London, Purebloods will come pouring every weekend," Kamala repose son regard sur lui, le menton légèrement levé, signe de son intérêt pour son projet. "and you will be the queen of it all." Elle fait glisser son regard sur son nez, ses joues, ses lèvres, et laisse son sourire s'agrandit face à cette perspective alléchante. Il accroche de nouveau son regard dans le sien, et elle s'ancre à ses iris, avec l'intention de ne pas détourner les yeux avant un bon moment. "So what's your name?" Elle pince les lèvres, autant pour lui montrer son intérêt que pour s'assurer que son rouge à lèvre est bien étalé uniformément. "You know what? Don't tell me, I can call you queen, and you can give me a kiss to seal the deal." Nouveau sourire. You seem to know what you want. dit-elle du bout des lèvres. I like that. Elle lève à son tour sa main pour la glisser dans le cou de l'homme. I like the sound of all this. ajoute-t-elle.

Sans crier gare, elle se redresse et s'assoit à califourchon sur ses cuisses, la main toujours dans son cou. Elle regarde autour d'eux, un air sérieux sur le visage. Mirrors would be nice. I love mirrors. dit-elle d'un faux air pensif. Elle a des idées très précises derrière la tête. I'll gladly be your queen. dit-elle. Bien sûr, à ce stade, elle n'est pas encore sûre que ce soit pour la nuit ou pour plus longtemps, mais elle prend tellement de plaisir dans cette conversation que celle-ci serait déjà le highlight de sa semaine. I just have one last thing to check before we seal the deal. Elle a ses deux mains enroulées autour de son cou, son visage à quelques centimètres seulement de celui de Martin. Doucement, les mèches les plus basses de ses cheveux prennent une teinte rousse, et la couleur, en quelques secondes, a recouvert toute sa chevelure. Ses yeux noirs, profonds, laissent place à des yeux verts, chaleureux. Sa peau s'éclaircit et se teinte de tâches de rousseur. Elle sourit, avec de nouvelles lèvres, moins pulpeuses que les siennes. Puis les cheveux deviennent crépus, la peau noire, les iris bien plus sombres que ses iris naturels. So, what do you say, Martin? Elle hausse un sourcils. Would you still want me as your queen? S'il dit non, il ne la reverra plus jamais — et elle ne se gênera pas pour lui laisser un souvenir moins agréable que celui de ses cuisses contre les siennes.

tw: slutshaming, sexism,
dubious consent, racial fetichism

"You seem to know what you want. I like that." Le sourire de Martin s'étira en un miroir, reflétant l'intérêt de l'inconnue, qui s'étendit jusque dans son geste, à la main qu'il laissa glisser dans son cou avec une satisfaction sensible, agréablement surpris par l'absence totale de réticence timide chez sa future reine. C'était trop facile, trop rapide ; et les réponses positives et éloquentes de la sorcière auraient pu couper lui couper l'envie d'aller plus loin (il était habitué à payer ses putes, et à devoir forcer la réserve des autres) – auraient pu, si elle n'avait pas été si hypnotisante, si chacun de ses mots lui semblaient enrobés dans un velours soyeux qu'il mourrait d'envie de sentir contre sa peau. Trop facile, trop rapide – you want too much, too fast, this will kill you one day. Wei pouvait aller se faire foutre : il voulait bien prendre le risque de se faire tuer, avec elle, et le vague parfum de danger qu'elle exhalait lui ravivait les sens, le faisait plonger plus avant dans la perspective de sentir son corps contre, autour du sien, sa bouche contre la sienne. "I like the sound of all this." "Do you now?" Ses yeux avaient coulé sur ses lèvres ; et avant qu'il ne puisse s'y pencher, elle se redressa, pressant son cou de ses doigts, et passa à califourchon sur ses cuisses, sa mini-robe remontant dangereusement sur ses jambes dorées, sur lesquelles le regard de Martin avait instinctivement glissé.

Ses muscles s'étaient naturellement tendus sous le retournement de situation brusque ; il ne pouvait que sentir sa main dans son cou, ses sens en alerte, une alarme physique, incorporée en lui depuis les enseignements de Ziwei. Women are a dangerous kind, my friend, and you are way too fond of them. Un frisson électrique parcourut la nuque de Martin, se glissant jusque dans ses yeux pour exploser en une lueur ravie, tandis qu'ils remontaient le long du corps fin, formé comme il fallait, où il fallait, de la sorcière ; so be it. Il n'était plus un adolescent de quinze ans incapable de se défendre – ses mains glissèrent le long du tissu satiné de sa robe, jusqu'à ses hanches, sentant les muscles du bas de son dos tandis qu'il y glissait les doigts. "Mirrors would be nice. I love mirrors." "I'll get all the mirrors that you want." Ses yeux balayèrent le décolleté sous son nez, la peau brillante qu'elle lui exposait, rien qu'à lui, ses paumes flirtant avec l'orée de ses fesses – il pouvait sentir les muscles sous sa peau, une fermeté bienvenue à son toucher. Ce n'était certainement pas une sorcière de bureau ; on ne gagnait pas autant de masse musculaire en gardant le cul rivé sur une chaise du Ministère de huit heures à cinq heures de l'après-midi. Il y avait quelque chose, un quelque chose qui avait attiré l'oeil de Martin, et retenait désormais son intérêt, le nourrissant à chaque geste, chaque mot, chaque regard – il retrouva ses yeux charbonneux, pour recueillir sa réponse finale. "I'll gladly be your queen." Un nouveau frisson parcourut sa peau, extatique, remontant le long de sa colonne ; et Martin se redressa comme pour rejoindre le visage qui se penchait vers le sien, avant de sentir la seconde main de la sorcière se refermer autour de son cou. "I just have one last thing to check before we seal the deal."

Les sens en alerte, de nouveau. Un nouveau fourmillement lui traversa le corps, les prémices d'une adrénaline grimpant dans ses veines : trop facile, trop rapide – les mots de Wei lui revinrent en tête, tandis que ses yeux se plissaient légèrement, sous l'expectative soudaine, le pressentiment qu'il y avait chez elle sensiblement plus que ce qu'elle ne voulait bien lui montrer (leur montrer, à tous), et qu'il allait bientôt... "Fuck", lâcha-t-il, incrédule, en voyant ses iris virer à un vert éclatant, la taille de ses hanches réduire sous ses paumes, avant que la tendance ne s'inverse de nouveau, ses lèvres pulpeuses d'une nouvelle teinte exotique – une putain de Métamorphomage, tombée du ciel pour atterrir par miracle sur ses genoux.

C'était trop beau pour être vrai – on avait dû se renseigner sur lui et son goût pour les changelings, c'était un piège, on voulait en attenter à sa vie (en tant que Wang, ou en tant que Red Pole) ; toutes les hypothèses défilèrent à une vitesse éclair dans son crâne, ses paumes chauffant légèrement sous le Qi ronflant sous sa peau échauffée par cette révélation surréelle. "So, what do you say, Martin? Would you still want me as your queen?" Quelque chose cassa en lui ; sous l'inflexion de sa voix, sous son regard, sous le sourire qu'elle lui offrait – la méfiance que Wei leur insufflait depuis l'enfance, une garde farouche qui ne laissait passer quiconque d'étranger au clan, la possibilité qu'elle soit envoyée pour lui régler son compte (Martin, à vingt-six ans, comptait déjà un bon nombre d'inimitiés qui auraient voulu signer sa perte). "Fuck, yes", souffla-t-il alors, ses yeux écarquillés parcourant le grain de sa peau noire, "now more than ever."

Une putain de Métamorphomage – et Martin, sous l'adrénaline de ce danger qu'il sentait rôder sous sa peau, étourdi par le champ des possibles qu'offrait son don, se redressa brusquement pour se saisir de ses lèvres, enserrant sa prise sur ses hanches, son cœur pulsant violemment dans son torse. Le baiser était soudain, avide, l'expression de cette montée soudaine explosant contre sa bouche, qu'il relâcha le souffle court, ses yeux retombant dans les siens sans s'éloigner de son visage qui n'était plus le sien. "You're a fucking gem." Il était à bout de souffle, son regard luisant d'une étincelle nouvelle. "What's your name?" Il voulait, non, avait besoin de savoir maintenant – à qui il avait affaire, à qui il pouvait lier ces visages multiples, cette sensation grisante dans sa chair, et un nom unique pour les relier tous.