BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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MessageSujet: skeletons (ambros)   skeletons (ambros) EmptyVen 29 Mai - 20:43
ambros o'neill
londres, 2007
« O'Neill ? » L'intérêt de Polina avait soudain dérivé de sa lettre, sur laquelle elle était penchée depuis de longues minutes, à Feodora, assise à côté d'une Dominika plongée dans sa lecture. Dans le regard soudain éclairé de sa tante, la duelliste pouvait lire le cheminement de ses pensées aussi clairement qu'elle pouvait lire les lignes du roman d'aventure de Dominika, dont la tête était calée contre son épaule ; quand les Dolohov avaient commencé à faire leurs préparatifs en amont du grand départ, Polina s'était chargée de parcourir les arbres généalogiques des grandes familles de Sangs-Purs sur le sol britannique et irlandais. On ne laissait rien au hasard, de ce côté des Dolohov ; à leurs yeux, un simple mur, tout magique qu'il fût, ne figurait qu'un piètre obstacle lorsqu'on cherchait à faire perdurer la pureté de son sang. Et, en l'occurrence, Ambros faisait un candidat idéal selon les standards du clan. « Quel âge a-t-il ? » « Je ne sais pas, la trentaine peut-être », fit distraitement Feodora, occupée à caresser les cheveux blonds de sa cousine et à faire semblant d'être plus intéressée par sa lecture que la conversation qui s'annonçait. « Il est encore célibataire ? » « Aux dernières nouvelles, oui. » « Oh. » Une légère pause ; Dominika releva la tête au ton équivoque de sa mère, ses yeux venant trouver ceux de Feodora. « C'est qui ? Il est beau ? » « Pas vraiment, non », répondit Feodora avec une franchise brutale. Ambros et ses charmes étaient passés bien haut au-dessus de la tête de la sorcière ; ça n'avait pas été faute de se heurter à ses sourires enjôleurs, lors de leur première rencontre, avant qu'O'Neill ne comprenne qu'en tant qu'homme, il ne possédait à ses yeux aucun attrait. « Quand est-ce que tu as eu des nouvelles de Piotr pour la dernière fois, déjà ? » Ce fut cette fois Feodora qui manqua un oh intérieur – cette conversation n'allait décidément pas dans une direction qui lui plaisait, qu'il s'agisse de caser Ambros avec sa cousine de vingt ans ou avec... « Il avait l'air bien vivant il y a quelques mois, ma tante. » Heureusement. Ce n'était pas tous les jours qu'elle trouvait une satisfaction quelconque dans le fait que son mari soit encore en vie. « Hm. Je dis simplement qu'il commence à se faire désirer, et qu'un mariage avec un local, après une séparation bien amenée... » Piotr avait visiblement dégringolé dans l'estime de Polina, depuis que les Dolohov avaient pour mission de faire leur nid sur les territoires outre-Scandinavie – un comble, quand elle avait été la plus enthousiaste, au sujet de ce second mariage. Un soupir fatigué franchit les lèvres de Feodora. « Nous verrons quand il sera mort, et pour de bon. » Elle espérait qu'il resterait coriace jusqu'à ce que Polina en perde ses instincts de marieuse. Piotr avait malheureusement tendance à décevoir en faisant croire à sa mort pour mieux ressurgir, tel un diablotin hors de sa boîte, au moment où l'on s'apprêtait à l'enterrer. Littéralement – par deux fois, son époux avait interrompu ses propres funérailles. « Tu voudras aller voir comment va Misha, Minouchka ? » La sorcière hocha vaguement la tête, les yeux de nouveau rivés sur son livre. « Ce que j'en dis, Feodora... » « J'aimerais être seule avec Ambros, aujourd'hui. » Elle adressa un regard à sa tante, avant de se lever, et Dominika ronchonna lorsqu'elle perdit son appui.

On fit entrer l'Irlandais quelques secondes avant que Feodora n'arrive ; elle s'était changée, enfilant l'une de ses habituelles tenues de jour, une combinaison blanc cassé qui lui donnait l'air prête à partir pour les Battues – ou pour un duel dans la salle d'entraînement attenante. « Ambros », fit-elle en se fendant d'un sourire. Elle le prit doucement par les épaules, et vint l'embrasser sur les deux joues, comme il était de coutume en Russie civilisée – on ne pouvait jurer de rien une fois sortis des environs de Saint-Pétersbourg. Elle rompit l'étreinte, et, consciente que la porte de la bibliothèque où se trouvaient sa tante et sa cousine était légèrement entrouverte, n'attendit pas plus. Peu importait, de toute façon, qu'il ait changé ou non depuis leur dernière rencontre – elle ne faisait plus attention aux altérations du physique d'autrui, depuis qu'elles étaient devenues quotidiennes avec Vanya. « Suis-moi. » Avec un sourire et un contact léger sur son coude, bien vite rompu lui aussi, elle l'entraîna à sa suite.

C'était la première fois que Feodora recevait une connaissance à Londres – l'hôtel particulier qu'ils avaient dégoté restait, en dépit des améliorations magiques et des retouches des Remizova, autrement plus investis dans le confort matériel et le paraître de leur entrée en ligue anglaise, d'une modestie indéniable face à la grandeur du manoir Dolohov. C'était là toute la différence entre une demeure investie quelques mois plus tôt, fleurant encore la magie des anciens propriétaires, et un domaine qu'Aliocha nourrissait de sa présence (entre autres petites choses) depuis plus d'un siècle ; les dorures et le riche mobilier qu'on avait importés (à l'excès, mais Feodora rodée à l'opulence n'y voyait que la norme d'un intérieur de l'élite) n'y faisaient que peu de choses. Le salon dans lequel ils entrèrent ne faisait pas exception ; tandis qu'elle demandait à ce qu'on leur apporte du thé, Feodora l'invita à s'installer sur le sofa aux motifs floraux exubérants, sur lequel trônait deux coussins assortis. Au-dessus trônaient plusieurs tableaux de la famille, ainsi que deux reproductions du domaine russe – on pouvait voir, à une fenêtre, une ombre blanche apparaître, et observer. Il y avait toujours des yeux aux fenêtres, chez Dolohov.

« Alors », fit-elle, une fois assise dans l'un des fauteuils en face de lui. « Comment vas-tu ? » Feodora n'avait jamais vraiment été la plus éloquente, dans la famille – elle compensait de son regard clair, fiché sur Ambros, et de son sourire radieux, attendant que son ami se décide à lui expliquer pourquoi, par la grande Yaga, il ne venait plus aux Battues.
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MessageSujet: Re: skeletons (ambros)   skeletons (ambros) EmptySam 30 Mai - 2:30
Voir Feodora chez elle est étrange. Inhabituel, disons plutôt. Les deux amis (guillemets autour du mot de mise) ont l’habitude se côtoyer dans des contextes moins personnels. Plus compétitifs, déjà. Plus alcoolisés, aussi, selon les circonstances. Ambros n’a toutefois pas refusé l’invitation, à la fois par curiosité et par besoin de se changer les idées. Avec un peu de chance, la Dolohova sera en appétit pour un petit duel (elle l’est toujours). Et l’Irlandais a ces temps-ci un grand besoin de se défouler.

L’hôtel particulier Dolohov est lui-même une curiosité. Au pas de la porte, alors qu’il fixe le judas et, il lui semble, que le judas le fixe, il prend le temps de tracer une éphémère suite de runes du bout de la baguette. Protection du lanceur. Jamais trop prudent. Ensuite seulement fait-il retentir la sonnette d’entrée, plus apaisé, comme après avoir gratté une blessure particulièrement piquante. On le fait entrer et à peine quelques secondes plus tard, son hôtesse se manifeste, dans un ballet soigneusement orchestré où, en élégante combinaison de duel, Feodora se fait la danseuse étoile. Il a bien pris soin de se rendre un tant soit peu présentable, mais qui peut vraiment prétendre à quoi que ce soit de cet acabit devant The Whip ? « Ambros. Feodora », retourne-t-il avec chaleur et les deux baisers de convenance. Il est sincèrement heureux de la revoir et il en est parfois le premier surpris (il ne sait pas encore quel est le sujet de conversation qu’elle veut aborder). « Suis-moi. »

Assis dans le sofa du petit salon où la blonde l‘a mené, l’habitude lui fait courir les doigts sur les motifs brodés, sur le riche tissu, sur les rebords festonnés des coussins. Pas un seul accroc, pas une seule maille un peu rebelle. Impeccable. Il ne saurait pas dire s’il est satisfait, ou déçu, de son examen machinal. C’est par ombre de savoir-vivre qu’il se force à ne pas détailler davantage la décoration, dont l’excès ne parvient pas à le choquer. Au moins, eux, ils ont des véritables dorures et pas le toc emprunté de certains de sa famille… ni une collection douteuse de gris-gris moisis pendouillants au-dessus de leurs têtes. (quoique, il n’a pas encore tout vu de la demeure) « Alors. Comment vas-tu ? Pas trop mal. Mensonge. Il n’en montre rien. Départ pour l’Irak reporté au 7 avril. Si le Ministère ne me prépare pas d’autres mauvaises surprises. » Un petit sourire désabusé prend place sur ses traits. Comme si tout était vraiment uniquement de la faute de l’office des Portoloins. Il aimerait, vraiment, que ce soit le cas. Comme il aimerait ne pas être en chasse au matériel de camping, en ce moment, au cas où il ne retrouve pas Lillian. C’est que la gueuse n’a toujours pas donné signe de vie et que ses contacts habituels dans la région ne mentionnent pas l’avoir vue pour l’instant… allez savoir dans quel pétrin cette conne est encore allée se fourrer.

La porte du salon s’entrouvre une première fois pour le thé et les pâtisseries de mise, le tout disposé à portée de main ; puis, une seconde fois pour une tête brune aux yeux bleus incisifs, qui vient se planter juste à côté du sofa où Ambros est assis. Tout cela parce que Minouchka n’est définitivement pas allée voir ce que Misha faisait. « Toi, comment vas-t… » La voix masculine meurt alors qu’il se tourne pour découvrir leur nouvel arrivant. Un gamin. Plus vieux qu’Hazan, mais avec le même genre d’intelligence éveillée dans le regard. « Hé, salut, enchaîne-t-il sans sourciller, avec un enthousiasme non feint. Quelque chose de plus ouvert, dans sa posture ; de plus chaud, dans son regard, alors qu’il ménage une place à côté de lui sur le sofa, du côté du garçon. Prends-tu le thé avec nous ? » Et en ne se souciant pas de si l’enfant est supposé, ou non, être présent. Que Feodora ne lui ait jamais mentionné avoir un cousin si jeune est déjà un indice, à ce sujet.
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MessageSujet: Re: skeletons (ambros)   skeletons (ambros) EmptyLun 1 Juin - 17:52
ambros o'neill
londres, 2007
C'était l'avantage, avec Ambros : il n'y avait pas besoin de se forcer – pas complètement, car Feodora se forçait toujours un peu. Sûrement quelque chose à voir avec la prise de conscience tardive de son statut de sang. D'après ce qu'avait constaté Feodora en fréquentant quelques élus, les Impurs manquaient de rigueur, de manières, et de politesse – une sous-classe de sorciers, en somme, dont les défauts devaient être imputés à la faiblesse de cet héritage moldu qui leur coulait dans les veines. Ambros avait été éduqué selon ces principes inférieurs, puis forgé par des voyages en des territoires moins civilisés que le berceau slave ; sa conversation était ainsi moins guidée, ses réactions moins raides que ce que Feodora avait pu endurer au contact des autres Sangs-Purs, toutes nationalités confondues. De plus, elle n'avait pas besoin de l'impressionner, de faire bonne figure, ou encore d'avoir en tête les objectifs de la famille Dolohov – si elle avait été déstabilisée dans les premiers temps par le manque de cadre de leurs échanges, visiblement sans d'autre objet que le plaisir de discuter ensemble (un concept qu'elle peinait encore à appréhender pleinement), la duelliste avait fini par se détendre (un peu) et à se prendre au jeu d'une relation amicale où n'existait aucun objectif à accomplir. « Pas trop mal. Départ pour l’Irak reporté au 7 avril. Si le Ministère ne me prépare pas d’autres mauvaises surprises. » « Tu repars ? » demanda-t-elle, sincèrement surprise sans pour autant l'être complètement. Son travail l'emmenait aux quatre coins du monde, certes, mais uelle idée de voyager dans des pays tels que celui-ci lorsqu'on avait le choix d'aller ailleurs. C'était autre chose que de prendre un Portoloin pour une compétition, où Feodora, entre entraînements et matches, n'avait pas le temps (ni la volonté) de voir du paysage : Ambros et son équipe de briseurs de sorts n'avaient d'autre choix que de s'enfoncer au cœur des contrées où ils voyageaient. Feodora ne comprendrait jamais l'attrait de ces professions de globe-trotteurs.

Le thé fut rapidement servi, ainsi que des pâtisseries russes que les domestiques étaient allés chercher en boutique – personne n'aurait eu l'absence d'esprit de demander à des Anglais de cuisiner, particulièrement des mets inconnus. La théière remplissait généreusement leurs tasses en porcelaine, dans un vieux service de la famille, lorsque la porte s'entrouvrit de nouveau. Sûrement Rupert qui revenait pour leur apporter d'autres spécialités, pensa naïvement Feodora, ou une Polina qui n'aurait su contenir sa curiosité maladive... Puis ses yeux se posèrent sur la silhouette fautive, tandis qu'elle venait se planter à côté du sofa, encore retenue par le sentiment coupable d'enfreindre une limite. « Misha ! » le gronda-t-elle, ses yeux s'arrondissant sous une surprise contrariée. Les joues de son fils se colorèrent sous l'invective – il ne bougea néanmoins pas d'un pouce, figé semblait-il entre deux décisions extrêmes : rester (et risquer les foudres de sa mère, qui ne prenait jamais le thé avec lui et laissait le soin à Dominika ou Sergueï de lui lire une histoire avant de dormir) ou partir (et retrouver la solitude de sa chambre).

« Hé, salut. » Le regard de Feodora vira brusquement sur Ambros – son ton jovial n'annonçait rien de plaisant au goût de la duelliste, qui aurait préféré qu'il garde son nez en dehors des affaires de famille Dolohov. Feodora comprenait pourquoi son grand-père s'était toujours montré intransigeant avec elle et ses amies, à Durmstrang : aucun étranger (comprendre la famille) ne doit pénétrer trop loin dans la maison. « Prends-tu le thé avec nous ? » « Ne l'encourage pas, s'il-te-plaît », coupa-t-elle en reportant son attention sur le sorcier en herbe, sensiblement mécontente du comportement des deux hommes. «  Qu'est-ce que tu fais là ? » « J'ai fini mes devoirs, je m'ennuie. » « Tu as encore des livres à lire il me semble, Mrs. Dunham t'a donné une liste pour améliorer ton anglais... » fit-elle doucement, d'une voix basse alourdie par le poids de la menace – Misha n'était pas autorisé dans les pattes de sa mère lorsqu'elle ne l'avait pas décidé. Soit peu souvent. « Je peux pas rester avec vous ? » « Non. » « Mais M'man... » « Retourne dans ta chambre, vite, ou je me fâche. » Misha eut une moue renfrognée, puis après un coup d'oeil à leur invité, se détourna pour se diriger, poings serrés et démarche raide, vers la porte.

Quand il fut sorti, Feodora poussa un long soupir, avant de prendre la tasse de thé encore chaude (comprendre brûlante, selon les normes non-Dolohov) entre ses mains. « Pardon pour le dérangement. Tu disais ? » Et elle releva vers lui son regard clair, où ne subsistaient déjà plus les traces de cette apparition contrariante.
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MessageSujet: Re: skeletons (ambros)   skeletons (ambros) EmptyMar 2 Juin - 5:59
« Tu repars ? Je ne reste que rarement en place », a-t-il commenté simplement à son questionnement surpris. Son train de vie semble toujours bien étrange pour les autres, y compris pour une femme dont les obligations professionnelles se déroulent sur tous les continents. Il ne sait pas qu’il vient de lui donner une munition pour une activité qui pourrait précéder son départ - il ne sait pas, parce qu’entre temps, un troisième larron s’est invité à leur rencontre privée. Et si le briseur de sorts se fait sympathique, ce n’est que très brièvement. « Ne l'encourage pas, s'il-te-plaît », le coupe Feodora dans son élan, et Ambros affiche à cet instant très probablement la même tête que le Misha planté à côté du sofa. Celle d’un gamin pris en flagrant délit, les joues même un peu rosies par la honte de… de quoi, vraiment ?

Il attrape une tasse de thé, qu’il dilue avec le récipient d’eau chaude qui l’accompagne, et y jette deux morceaux de sucre afin de se donner une contenance et une occupation. Mais évidemment, le briseur de sorts ne se refait pas : impossible de ne pas écouter. De ne pas regarder, de biais, la figure embêtée du garçon, ou celle de la sorcière. La duelliste passe automatiquement au russe pour une conversation au ton évident de réprimande, mais Ambros comprend bien assez de cette langue pour suivre la discussion entre Feodora et Misha, son cous… non, son fils. Son fils ?

Il toussote dans sa tasse de thé et s’inonde un peu le menton du liquide proprement brûlant. Il s’essuie la bouche du revers de sa manche (le comble de l’élégance sang pure), les yeux bien ronds sous ses sourcils haussés. « Retourne dans ta chambre, vite, ou je me fâche. » Ambros aussi fait mine de se lever afin de suivre le garçon vers la sortie, sous le regard questionneur de Feodora, revenue à leur précédente conversation comme s’ils n’avaient pas été interrompus. « Ce n’est pas à moi que tu disais d’aller dans ma chambre ? », demande-t-il avec une fausse innocence, avant de se rasseoir dans le sofa, non sans un petit rire effaré. Sa main se tend vers une pastila, pour accompagner son thé sucré. « Maman ? », répète l’Irlandais en russe avec un mélange à la fois d’amusement et d’incrédulité. Il n’a jamais imaginé Feodora mère et même maintenant qu’il a vu de ses propres yeux la progéniture en question, il n’est toujours pas certain d’y croire. Pas impossible que ce soit une mise en scène signée Dolohov. Après l’hôtel, le cirque. « Tu ne m’as jamais dit que tu avais un fils. » Le simple fait qu’elle soit mariée, il l’oublie souvent, tant… Peter ?, n’est jamais dans le tableau. Mais quand même… ne jamais en dire quoi que ce soit, c’est presque trop gros. Il n’y a aucun reproche, dans sa voix : qu’une curiosité franche que la blonde ne va probablement pas étancher. Si c’est son genre de ne jamais mentionner qu’elle a un gamin, c’est aussi le sien de ne pas en dire davantage sur le sujet.
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MessageSujet: Re: skeletons (ambros)   skeletons (ambros) EmptyMar 2 Juin - 13:34
ambros o'neill
londres, 2007
Tout occupée à renvoyer son fils là où il aurait dû se trouver (hors de sa vue), Feodora ne remarqua pas l'écart maladroit dans les manières d'Ambros – à vrai dire, elle ne remarqua rien d'autre que la moue contrariée de Misha jusqu'à ce que ce dernier s'en fut sans trop d'histoire. Son fils n'était, heureusement, que peu enclin aux caprices larmoyants qu'elle avait constaté (avec beaucoup d'embarras et un peu d’écœurement) chez les autres enfants de son âge. S'il n'était pas exempt des larmes et des indignations, souvent lâchées dans l'intimité du cercle Dolohov, il évitait de le faire devant sa mère. Il semblait avoir compris qu'elle se trouvait bien embarrassée des émotions d'autrui, et ainsi tout simplement incapable de réconfort – alors comme tout bon Sang-Pur, Mikhail, à dix ans, ravalait sa tristesse et sa colère, et les enfermait dans un coin de son être connu de lui seul. Feodora pouvait ainsi se vanter d'avoir un enfant calme, d'une autre espèce de ceux qui se roulaient au sol face aux contrariétés.

Assurée d'avoir découragé le culot de Misha, Feodora revint ainsi à Ambros – et écarquilla les yeux en le trouvant debout, figé par son regard surpris. « Qu'est-ce que tu fais ? » fit-elle dans son anglais rocailleux, stoppant l'approche de sa tasse de thé fleurant la maison pour mieux appréhender la situation. « Ce n’est pas à moi que tu disais d’aller dans ma chambre ? » Dans sa chambre ? Après une seconde de battement incrédule, Feodora éclata de rire. Grâce à Antonin et son humour décapant et accessible (il en fallait, pour faire rire un Dolohov), elle était devenue depuis quelques années autrement plus réceptive aux plaisanteries, et de fait autrement plus apte à exprimer cette émotion nouvelle qu'était l'amusement à travers de véritables rires. « Bien sûr que non ! » Elle le regarda se rasseoir avec un sourire amusé, d'un air de dire que vraiment, ces Anglais... ces Britanniques... enfin, ces insulaires étaient particulièrement drôles quand ils s'en donnaient la peine.

« Maman ? » Feodora but une gorgée de son thé, observant Ambros et son ton étonné. « Tu ne m'as jamais dit que tu avais un fils. » Les sourcils de Feodora se froncèrent légèrement, tandis qu'elle reposait sa tasse sur la coupelle bordée de dorures. « Vraiment ? » Elle avait l'impression de parler de son fils beaucoup plus qu'il ne l'aurait fallu : avec Polina, Sergueï, Dominika, son père, Dadouchka, Antonin, aux journalistes people, aux précepteurs et aux professeurs, décidément bien investis dans l'éducation de Misha. Il semblait visiblement qu'Ambros ne faisait pas partie de la liste. « J'ai dû oublier de te le dire », fit-elle avec un léger sourire d'excuse, légèrement faux sur ses traits redevenus lisses. Lui dire, pourquoi faire ? Misha figurait comme un détail dans son existence, qu'elle ne jugeait pas foncièrement nécessaire de le mentionner sans que l'occasion ne s'en présente réellement. Elle n'en avait pas honte, mais n'en tirait pas non plus de véritable fierté. Depuis dix ans Misha était là, tout simplement. Feodora joignit les mains sur son genou, les jambes croisées. « Il n'a pas encore l'âge d'aller à Durmstrang, alors on l'occupe comme on peut, à la maison. Je l'emmène avec moi en mission quand je peux, mais c'est toujours compliqué, les autres Mangemorts n'ont pas l'air d'aimer les enfants... » C'était l'un des rares moments où la Russe se retrouvait à apprécier la présence de son fils : en lui montrant ce que faisait sa mère – et les grandeurs que leur magie pouvait achever également. « Quand est-ce que tu reviens de ton voyage ? » enchaîna-t-elle, car parler de Misha de son propre chef était, de loin, un des arts qu'elle maîtrisait le moins.
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MessageSujet: Re: skeletons (ambros)   skeletons (ambros) EmptyMer 3 Juin - 4:26
L’éclat de rire de Feodora est aussi inattendu que satisfaisant, pour l’homme habitué à son calme maîtrisé et à ses sourires savamment mesurés. L’art d’être de sang pur, il suppose, et que toutes les prétentions O’Neill n’ont jamais réussi à atteindre, à peine à parodier malgré eux. Lui-même a seulement réussi à parfaire cette nonchalance désinvolte qui lui va si bien. « Vraiment ? Juré. Il s’en serait souvenu ! J'ai dû oublier de te le dire. » Le voilà à nouveau, le sourire calculé. Elle ne s’excuse pas, il ne lui demande pas d’excuses non plus. En même temps, tout ceci ne devrait pas l’étonner. La Russe ne s’épanche pas vraiment sur sa vie privée et lorsqu’elle parle de sa famille, il n’y a que les cousins et surtout Dadouchka qui importent un tant soit peu.
Ça lui rappelle Odalis, tiens, mais il se gardera bien de mener la comparaison à l’esprit de la blonde.
Pas sûr qu’elle aimerait être comparée à une sang-mêlée.

La pastila choisie fond pratiquement dans sa bouche, alors qu’enfin il y goûte, stratégiquement placé au-dessus d’une assiette afin de ne pas inonder le sofa et ses genoux de sucre à glacer. Délicieux. « Il n'a pas encore l'âge d'aller à Durmstrang, alors on l'occupe comme on peut, à la maison. Je l'emmène avec moi en mission quand je peux, mais c'est toujours compliqué, les autres Mangemorts n'ont pas l'air d'aimer les enfants... Vraiment ? » Il se demande une seconde si elle est sérieuse, mais bien sûr que Feodora est sérieuse. Le vraiment amusé s’applique alors plutôt à ses collègues, qui n’ont définitivement aucun goût et que des gosses imbuvables et braillards dont ils n’ont jamais voulu (et sont peut-être aussi à peine plus raisonnables)(en mission !).

Sa compagne change de sujet et Ambros comprend qu’il ne doit pas insister sur le fait de Misha et garder sa curiosité pour lui : « Quand est-ce que tu reviens de ton voyage ? Je ne sais pas. Le morceau de pastila est troqué pour sa tasse de thé, qui n’a définitivement pas refroidie. Tant pis. Il n’a pas tant besoin de toutes ses papilles, de toute façon éternellement traumatisées par son dernier souper avec Azra. Mon visa est valide pour six mois, mais vu comme les autres ne coopèrent pas… je ne crois pas rester là-bas si longtemps, à moins d’une percée majeure, si j’y suis seul. Ou uniquement avec Lillian. » Le simple fait de prononcer son prénom teinte sa voix de mépris. Elle, il n’a pas hâte de la retrouver, mais elle est aussi inévitable que la putain de peste. Il n’a pas perdu tout espoir de convaincre Medea et Sid de faire le voyage. Castor et Pollux… que ces cons se branlent, puisque c’est tout ce qu’ils savent faire. L’idée de devoir s’adjoindre une personne extérieure à la Ligue pour les accompagner l’écoeure étrangement, mais il a déjà tâté le terrain auprès d’un collègue. Au cas où. Aries suggère, avec encore une fois beaucoup de sincérité : « Je peux faire un détour en Russie, sur le chemin du retour, si tu as besoin de quelque chose. » C’est pratiquement à côté, une fois sur le continent, alors pourquoi se priver ? Puis, un petit voyage au nord, vers Saint Pétersbourg, ne serait pas de trop, après des mois à bouffer du sable et à se prendre la tête avec la Macca.
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MessageSujet: Re: skeletons (ambros)   skeletons (ambros) EmptyVen 19 Juin - 16:53
ambros o'neill
londres, 2007
Quand bien même le regard de Feodora était porté sur Ambros, une partie de l'attention de Feodora était restée tournée vers la porte, que son fils avait laissée entrouverte. Ce n'était pas de l'inquiétude quant aux sentiments blessés de l'enfant, ni le souci de savoir s'il était retourné dans sa chambre comme elle le lui avait intimé ; la duelliste craignait d'apercevoir son regard clair dans l'embrasure de la porte, se nourrissant d'une conversation qui ne lui était pas destinée. Feodora savait faire savoir à Misha quand et dans quelles conditions elle tolérait (désirer était trop fort, déplacé quant au lien qu'elle avait avec son fils) sa présence. Son amour avait un prix, et le sorcier en herbe, vif d'esprit et observateur, comprenait d'ordinaire que les négociations étaient inutiles – cela ne l'empêchait pas d'essayer, par obstination ou par bêtise, comme si les caresses qu'elle lui distillait de temps à autre ravivait un espoir enfoui.
Elle devrait peut-être le sevrer, pour voir, et enfin faire mourir ces espérances encombrantes qu'elle avait connues elle-même, enfant. Cela éviterait au moins à Misha de souffrir comme elle avait pu le faire, en réalisant sur le tard que sa mère ne l'aimerait jamais.

Aussi n'écouta-t-elle la réponse d'Ambros que d'une oreille. Les pérégrinations de l'Irlandais ne l'avaient, en soi, jamais foncièrement intéressées, un fait dont le principal intéressé était au courant. Ambros avait su rapidement reconnaître les signes de lassitude lorsqu'il s'était embarqué pour la première fois dans le récit de ses aventures irakiennes – il avait tout aussi promptement embrayé sur un autre sujet autrement plus divertissant, soit ses derniers matches en compétition officielle. Il y avait, de plus, les compagnons d'Ambros, Lillian, Medea et les autres, qui semblaient former un ensemble chaotique et conflictuel ; la donnée humaine ne faisait qu'ajouter au no-go de ces histoires, que Feodora suivait avec une politesse distraite, jusqu'à ce qu'on ait l'amabilité de changer de sujet, ou qu'elle s'en charge elle-même.

Plusieurs mois à l'étranger, des conflits à l'horizon – ce fut ce qu'elle retint de sa réponse, amenant, encore une fois, la preuve qu'Ambros vivait dans un monde bien différent du sien. « Ce voyage s'annonce absolument exquis », fit-elle en allant déposer sa tasse sur la table, avant de se redresser pour glisser sa main à son flanc. « Ton métier a l'air épuisant, Ambros, presque autant que tes compagnons. » Avec un léger rire, elle sortit sa baguette de son étui, sa surface lustrée brillant à la lumière faussement naturelle dans laquelle baignait le salon. « Je peux faire un détour en Russie, sur le chemin du retour, si tu as besoin de quelque chose. » Feodora interrompit son geste une seconde, qu'elle prit pour observer un instant le sorcier de ses yeux clairs. Ambros, parfois, lui rappelait Nikita. La même sollicitude, la même gentillesse à son égard, sans aucune autre intention que celle de lui faire plaisir – ces élans, aux antipodes de la rigueur austère des Dolohov, la prenaient toujours de court. Plus ses années de mariage avec Nikita s'éloignaient, plus Feodora s'étonnait de buter, dans la voix d'autrui, sur une douceur désintéressée.

« Eh bien », commença-t-elle ; et d'un mouvement de poignet ferme, lança sans préavis un sort en direction de la porte. Une brusque bourrasque déferla dans la pièce, et la porte se referma dans un claquement sonore. Feodora rangea sa baguette, considérant les souchka sans les voir, prise à sa réflexion, et reprit : « Il y a bien un petit service que je pourrais te demander. » Ses yeux remontèrent jusqu'à ceux d'Ambros. « Est-ce que tu pourrais passer chez moi, à Saint-Pétersbourg ? » En partant, elle avait laissé la demeure, plus petite que l'imposant manoir des Dolohov, mais non moins somptueuse, qu'elle partageait avec Piotr – et avait partagé, quelques années plus tôt encore, avec son premier époux. « J'aimerais savoir si la maison est toujours vide. » Ils n'avaient pas vendu, en partant – il n'était pas exclu qu'elle revienne, un jour, et s'était étrangement attachée aux lieux. Elle souhaitait simplement jeter un coup d'oeil, par procuration, et savoir si, à tout hasard, Piotr serait passé dans les parages.

Que ce soit maintenant ou dans quelques semaines, cela ne changeait, au fond, pas grand-chose – et elle faisait également assez confiance à Ambros pour lui permettre un regard sur le plan très personnel de son existence. Le plan très précieux, même, où fourmillait un attachement peu coutumier chez Dolohova.
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MessageSujet: Re: skeletons (ambros)   skeletons (ambros) EmptySam 27 Juin - 6:08
Le briseur de sorts n’a toujours pas décidé de si ses aventures et circonvolutions professionnelles intéressent ou ennuient Feodora. L’impeccabilité de ses manières l’empêche certainement de marquer un désintérêt trop marqué pour ses péripéties, mais son manque d’enthousiasme poli est un indicateur suffisant. Assez pour qu’il se retienne toujours un peu de s’emporter et résume aussi simplement que possible ses activités, un peu gêné d’éventuellement ensevelir la sang pure sous des détails superflus pour elle, essentiels pour lui. Ceci en évitant même de trop s’étendre sur ses camarades, dont le sang mêlé ne suscite pas grand chose chez la blonde. Et vu comme lui-même ne se penche à peu près pas sur leurs vies privées… Il serait bien hypocrite de lui reprocher la chose.
Même si, évidemment, égoïstement, il a très envie qu’on se penche sur sa vie.

Sa suggestion surprend la Dolohova. Dans le bon, ou le mauvais sens, il saura sous peu. « Eh bien (la porte claque derrière lui - il ne sait toujours pas si c’est dans le bon ou le mauvais sens) Il y a bien un petit service que je pourrais te demander. » Bon sens. L’intérêt perce dans ses yeux bleus, alors qu’il se penche davantage vers l’avant, pour recueillir le petit service en question. « Est-ce que tu pourrais passer chez moi, à Saint-Pétersbourg ? J'aimerais savoir si la maison est toujours vide. » Sa propre baguette trace dans l’air une combinaison de runes et une vibration magique se fait sentir dans l’air, enveloppant les deux sorciers. Une silence surnaturel, soudain, qui les isole des bruits de l’hôtel et permet aux conversations plus dangereuses de fleurir, là où de simples sortilèges pourraient ne pas convenir et être aisément détournés. Là, Ambros se permet de parler sans baisser la voix, l’esprit tranquillisé par ses soins : « Dois-je m’attendre à y croiser quelqu’un ? » Ou quelque chose, qu’il ne dit pas, mais la question se complète d’elle-même. Simple question de précaution - simple question d’être prêt, au cas où un quelconque souci doit se présenter.

Il en faut plus pour inquiéter Ambros.

Ses lèvres se trempent dans le thé à peine adouci par le sucre, y cueillant seulement un goût grandissant pour l’étalage de pâtisseries. « Ça me ferait plaisir. Il a proposé, il accepte. Refuser ne lui vient même pas à l’esprit. Guet-apens, coupe-gorge, meurtriers, grands mages noirs ou greedy ou créatures magiques au rendez-vous ; be prepared. Je vais avoir besoin de vacances, après l’Irak. Peut-être même que tu me manqueras un peu, ajoute-t-il avec un demi-sourire de malice. Quoique me faire démonter en duel ne me manquera peut-être pas. » Peut-être pas : une invitation déguisée en incertitude, à l’intention de la blonde. Ambros sait bien que ses capacités convenables, même appréciables, en duel ne sont pas à la hauteur d’une duelliste de métier, mais il n’en apprécie pas moins leurs joutes amicales et sans pitié (pas d’amitié, dans ce métier). Il a surtout envie, besoin, de se défouler. Ou de se faire défoncer la gueule. Un peu des deux, dans ses yeux clairs.
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MessageSujet: Re: skeletons (ambros)   skeletons (ambros) EmptySam 1 Aoû - 12:49
ambros o'neill
londres, 2007
Le regard vif de Feodora suivit le mouvement de la baguette d'Ambros, avant de s'en détacher sitôt qu'elle eût compris ce qu'il en faisait ; elle avait vécu dans un manoir où les murs parlaient, et liaient entre eux les habitants d'une maisonnée où aucun secret n'avait lieu d'être – tout se savait toujours, chez Dolohov, et Feodora avait grandi avec la certitude que chaque geste et chaque parole, voire chaque pensée, serait connue de son grand-père. Préserver son intimité et son espace, avec les membres de sa propre famille, lui était toujours apparu inutile autant que vain, au-devant de l'omniprésence d'Aliocha ; depuis qu'elle vivait avec sa tante et son mari, en revanche, les choses étaient devenues sensiblement différentes, et le sort d'Ambros fut le bienvenue. Il n'y avait plus l'oeil d'Aliocha pour retenir la curiosité soutenue, parfois intrusive, de Polina – le porte-clef que Feodora gardait avec elle n'était que peu de chose face à la présence imposante de son grand-père, que l'on pouvait ressentir à même leur domaine de Saint-Pétersbourg. Plus les jours passaient, moins Feodora souhaitait que sa tante connaisse dans le détail les quelques affaires qu'elle gardait privées (ou tout du moins dont seul Aliocha était au courant). « Dois-je m'attendre à croiser quelqu'un ? » Feodora marqua une légère hésitation avant de répondre. « Rien de trop dangereux, quelques fantômes, et peut-être que le Domovoï est resté... » Les maisons laissées trop longtemps vides avaient tendance à se remplir, en Russie ; Feodora se rappelait le ménage musclé qu'elle et Nikita avaient dû faire, en emménageant dans la vieille demeure acquise à leur mariage.

Quant à la possibilité d'une rencontre humaine, Ambros avait peu de chance de croiser Piotr. Il ne serait pas resté, à Saint-Pétersbourg, sans elle – il était douteux qu'il se soit attardé dans cette propriété pour laquelle il n'avait jamais eu réellement d'affection, après le dernier coup en date qu'elle lui avait fait. Feodora comptait les jours avant qu'il ne réapparaisse, frais comme un gardon, à la porte de leur hôtel particulier de Londres. « Ça me ferait plaisir. » La bonne volonté d'Ambros, sans faille au-devant de ce service aux conditions incertaines, lui fit légèrement plisser les yeux sous un sourire. « Je vais avoir besoin de vacances, après l’Irak. Peut-être même que tu me manqueras un peu. Quoique me faire démonter en duel ne me manquera peut-être pas. » Feodora eut un rire, aussi soudain que bref, gentiment flattée par ces compliments dont elle ne saisissait que la moitié ; la sensation de manque ne lui évoquait rien, avalée par le vide vertigineux où les émotions humaines s'engouffraient pour mieux disparaître. L'autre moitié concernant les duels, en revanche, lui parvint en plein cœur. Feodora avait un sourire éclatant aux lèvres, consciente de son talent de duelliste et de ses tendances à traiter tous ses duels en égaux – même un simple match amical devenait une affaire sérieuse, comme avait pu en tâter Ambros. « C'est toujours un plaisir de faire une partie avec toi, tu le sais bien. » Sans se départir de son sourire, Feodora vint reprendre sa tasse de thé, y baissant les yeux un instant. « J'avais pensé à quelque chose d'autre, en revanche... Pourquoi est-ce que tu ne viendrais pas avec moi, aux prochains Jeux ? » Feodora sentit sa langue s'alourdir légèrement sous ce mot frôlant avec l'interdit des Battues. C'était toujours un exercice, que d'y faire allusion sans sentir les frissons menaçants sur sa nuque, un symptôme que l'on s'approchait trop près. Elle releva ses yeux bleus vers les siens, après une gorgée de son thé, sondant l'expression d'un Ambros dont elle connaissait pertinemment les réticences quant à ces chasses aux traîtres et aux monstruosités.
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MessageSujet: Re: skeletons (ambros)   skeletons (ambros) EmptyLun 3 Aoû - 21:33
« C'est toujours un plaisir de faire une partie avec toi, tu le sais bien. Je sais surtout que tu aimes m’écraser », qu’il renchérit sans se départir de son sourire, appréciant aussi de reconnaître une véritable émotion sur le visage toujours si gracieusement impassible de la Dolohova. Sans se douter que son compliment sincère se retournera contre lui, en quelque sorte, lorsque la blonde remonte ses yeux bleus de sa tasse de thé : « J'avais pensé à quelque chose d'autre, en revanche... Pourquoi est-ce que tu ne viendrais pas avec moi, aux prochains Jeux ? » Si la langue de Feodora s’alourdit, lui, se sont ses entrailles qui semblent soudainement devenir lourdes, encombrées d’une boule qui se niche dans sa gorge, dans son ventre. Quelque chose qui vibre d’anticipation et de prudence, qui s’attarde sur sa propre langue, alors que le sort se réveille, prêt à rendre muet celui qui en dirait trop. « Feodora… », qu’il soupire, autant pour elle que lui-même, en vérité.

Aries ne sait pas combien de temps il réussira à s’éviter de retourner aux Battues, d’à nouveau devoir poser ses yeux sur le terrain et la forêt où s’éparpillent et courent les prisonniers. Y aller une fois, fort de son innocence, était suffisant, voire excusable. Y retourner sciemment, en sachant ce qu’il s’y passe, est bien plus difficile à imaginer. Il ne s’est jamais opposé au régime du Lord, profite allègrement de sa position de nouveau sang pur depuis bientôt six ans, a un quota raisonnable de connaissances plus ou moins amicales au sein des Mangemorts, prête parfois ses capacités au service du gouvernement afin de s’acheter la paix, mais ça… c’est trop gros.
Il sait qu'il ne pourra pas éviter éternellement d'y retourner. Pas avec Feodora.

Les pâtisseries offrent à peine un échappatoire, alors qu’il semble chercher une réponse convenable dans le sucre de la pastila fondante. « Je ne crois pas que ce soit ma place. La route de l’honnêteté, tiens donc ? Une honnêteté dépourvue de ce sentiment écrasant, étouffant, au centre de son corps, néanmoins, basée sur la seule logique qu’il peut brandir en tentative de se sortir de ces sables mouvants encore un peu. Je chasse des reliques dans des temples pourris. » À peine des créatures magiques, lorsqu’il n’a pas le choix, lorsqu’elles se placent sur le chemin de ses véritables objectifs.
Le souvenir de son ex-collègue qui lui dit qu’ils vont chasser la wyverne, lui promettant quelque chose de vrai, que pour se retrouver devant Lupa Gonzalez en string rose bonbon.
Il se replace dans le canapé, la tasse de thé lui permettant de broder sur son esquive de cette charmante invitation à aller chasser des traîtres, des hybrides et autres prisonniers désespérés. « Ils n’ont même pas de baguette, Feodora. Où est le défi, pour toi ? » Ambros n’a pas toute l’histoire Dolohov derrière lui, ne connaît pas le frisson de la chasse, cette nécessité, presque, cette sauvagerie féroce qui couve toujours dans le regard de Feodora.
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