C'est l'effervescence chez les Al-Massri. Umma et baba savent plus où donner de la tête, alors que Majid et Nadia se laissent un peu porter par le courant, pantins de fortune. Deux fiançailles. Deux mariages à venir. C'est tout récent, pour Majid : ça fait un mois à peine, et pourtant elle a l'impression que ça fait des mois que umma a déjà commencé à tout préparer. Baba essaye d'apaiser un peu tout le monde, de faire redescendre l'agitation qui fait exploser le manoir, mais c'est pas si simple. Leïla a toujours été une tornade, et ses enfants se sont toujours laissés porter, parce que c'est plus facile comme ça. Aller contre Leïla, c'est foncer tête baissée dans un mur : et ça fait très mal, ils le savent tous très bien.
Alors, à chaque fois qu'umma a besoin d'elle, Nadia répond présente. Elle a arrêté de compter les robes qu'elle a essayées (parce qu'elle sait qu'elle en portera plusieurs durant la soirée, alors, autant s'y préparer maintenant), ou le nombre de décorations pour les tables sur lesquelles elle a donné son avis. Sans parler de toute la nourriture que Vincent et elle devront bientôt goûter : elle en a déjà la nausée. Les tensions entre les Crabbe et les Al-Massri ne devraient aussi pas tarder à se faire sentir, de par les différences culturelles : elle se prépare déjà à devoir faire tampon entre sa famille de sang, et sa future famille par alliance. C'est épuisant. Nadia est fatiguée. Mais c'est un sacrifice à faire, et elle le sait.

D'eux-deux, c'est sûrement Majid qui a été le mieux loti. Ses fiançailles ont été annoncées il y a environ un mois avec Alexandra Avery. Si le nom a récemment fait parler de par les histoires autour du père, le nom Avery n'en reste pas moins un nom prestigieux : tous le savent, même les Al-Massri qui ne sont pas originaires de ces terres. Historiens réputés, pas forcément tous proches du régime actuels : au moins, Majid n'aura pas à trop fricoter avec les mangemorts. Et elle l'envie peut-être un peu sur ce point, parce qu'à chaque fois que Nadia met un pied dans le manoir des Crabbe, elle ne peut s'empêcher de frissonner (comme si une aura noirâtre s'en dégageait, prête à la dévorer et la corrompre).
Nadia sourit à Alexandra, qu'elle guide jusqu'au salon de l'air le plus avenant possible. C'est umma qui lui a soufflé l'idée de commencer à se rapprocher un peu de sa future belle-soeur (et Nadia y pensait déjà depuis quelques jours, bien curieuse à l'idée de pouvoir avoir une discussion seule-à-seule avec cette dernière : qui sait, peut-être qu'elles s'entendront bien ?). Sur la petite table que la cadette Al-Massri désigne à la brune se trouve le service à thé égyptien, dont les verres transparents ornés de décorations noires, n'attend qu'à être utilisé. Des coussins sont installés à même le sol, à côté de la baie vitrée qui donne sur les jardins. "Have you ever tried mint flavored tea, Alexandra ?" demande-t-elle finalement à la brune, brisant le silence qui s'était installé . "It might be a bit strong if it's your first time." continue-t-elle avec un petit sourire désolé, sans pour autant se défaire de la curiosité qui pétille dans son regard. "But it's worth it." Elle se dirige vers les coussins, où tout a déjà été installé, avant de se stopper dans son élan. Elle hésite un instant, avant de se retourner vers Alexandra. "Hm. Would you prefer to sit on the sofas ?" Elle se souvient des réunions avec les Crabbe, et à quel point le spot leur semblait inconfortable : c'est vrai qu'ici, ce n'est pas habituel de s'installer de cette façon.

@alexandra avery

Lexie n’en est qu’à sa seconde visite au Manoir Al-Massri. Il faut dire que Potter’s End n’est habitable que depuis quelques mois et que, si elle apprécie la compagnie de Majid, elle n’en était pas proche au point d’être invitée — jusqu’à ce que sa mère ne l’y traîne sous prétexte d’une visite mondaine qui se sera clôturée en accord de fiançailles. Lexie aurait pu dire non. Elle en a eu envie d’ailleurs, juste parce que l’idée même de se marier bientôt lui donnait la nausée, l’envie de fuir, pas seulement du manoir, ou du pays, mais de son propre corps. Elle a dit oui, ceci dit, parce que refuser serait s’exposer à bien pire choix. Au moins Majid, sans avoir le même âge qu’elle peut être considéré de la même génération et ils se connaissent, s’apprécient, s’entendent bien. On ne peut pas en dire autant du choix de sa mère pour Joyce. Et puis, personne n’a l’air trop pressé d’organiser leurs noces une fois les fiançailles annoncées à la bonne société. Joyce qui par défaut sera demoiselle d’honneur est encore à Hogwarts et le mariage Al-Massri—Crabbe semble être la priorité. Lexie est bien contente de laisser la mère Al-Massri se concentrer sur le mariage de sa fille d’abord, bien contente que le sien passe en second ; fiancée ne veut pas dire mariée, elle aura toujours le temps de se défiler s’il le faut. Au moins, ses fiançailles semblent avoir rassuré Katherine, qui ne arpente plus le manoir Avery en se demandant pratiquement à voix haute comment elle va sauver ses filles de la honte de leur père. Lexie l’a moins sur le dos, et les fiançailles la font apparaître comme une jeune femme bien rangée, elle peut ainsi se concentrer sur des choses plus importantes, comme son travail au Ministère.

C’est sa deuxième visite au manoir, la première donc depuis ses fiançailles et cette fois-ci c’est seule qu’elle a été conviée, par la sœur de son nouveau fiancé. Pour ce que Lexie connaît bien Majid et est très amie avec Flora et Hestia, elle ne connaît pas vraiment Nadia, elles n'ont jamais fait que se croiser très rapidement. Celle-ci après l’avoir accueillie d’un sourire charmant la guide jusqu’à une pièce très lumineuse, une baie vitrée donnant sur un joli jardin, bien conservé malgré la saison. Des coussins sont arrangés sur le sol, une table basse a été apprêtée pour elles semble-t-il, Lexie ne montre aucune surprise. "Have you ever tried mint flavored tea, Alexandra ?" Elle retient difficilement une grimace à entendre son prénom en entier, se forçant à sourire à travers. "It might be a bit strong if it's your first time." Elle hoche la tête lentement, sans chercher à spécifier à laquelle des deux remarques son geste répond. "But it's worth it." Nadia s’avance vers les coussins, puis semble hésiter en se tournant vers elle. "Hm. Would you prefer to sit on the sofas ?" La question, et le souci d’adaptation culturel que Lexie croit déceler derrière lui arrache un sourire franc. Elle secoue la tête rapidement. " It’s quite alright, Nadia. " assure-t-elle gentiment. " The cushions seem very comfortable. " Et clairement il était prévu qu’elles s’installent là, inutile de changer de configuration pour elle. " I’ve had mint tea before. With your cousins actually. " Si le manoir Al-Massri lui est encore quasi-inconnu, l’ancestral manoir Carrow, à Bath, lui est en revanche très familier. Tous comme Flora et Hestia connaissent très bien celui des Avery à Douvres. Elle se souvient parfaitement de la première fois qu’elle a rencontré l’oncle Kareem des jumelles : il leur avait préparé le thé et elle avait goûté à deux délicieuses quatayef qui collaient aux doigts. Elle avait même demandé à ses amies où elle pouvait s'en procurer à Londres. ” And with your brother also, once. It was at a hookah bar in London. " Une virée qu’elle avait beaucoup apprécié, surtout parce que les chichas commandées par Majid sentaient particulièrement bon — au goût ça lui avait toutefois moins plu. Elle esquisse un sourire en se laissant tomber sur les coussins. Sans être dans son élément le moins du monde, elle ne voit pas d’inconvénient particulier à cette installation. Elle se demande si Nadia a reçu des remarques de sa future belle-famille à ce sujet. Ce que Lexie sait des Crabbe n’invite pas à des a priori très positifs, surtout quand c’est sa petite sœur de seize ans que l’on cherche à marier à un Brigadier de la DB qui pourrait pratiquement être son père. Elle en voudrait presque à Nadia d’avoir chopé le plus jeunes des frères Crabbe avant sa sœur, mais elle sait que la seule personne à blâmer est Katherine Avery. Enfin, Katherine Hargreaves. ” Also, please call me Lexie. Alexandra sounds very formal. I ready myself for a sermon whenever I hear my name in full. " Et encore, il n’y a jamais vraiment eu que sa mère pour l’appeler ainsi.

@nadia al-massri