Aujourd'hui on porte ton corps dans la terre. Aujourd'hui tu rejoins les tombes couverte de lierre. Pourquoi t'as fais-ça putain ? Pourquoi t'as eut besoin de te jeter dans une cause perdu ? J'y croyais pas quand tu disais qu'un jour tu rejoindrais l'Ordre. Je t'écoutais pas. Je t'ai jamais écouté. J'ai juste ri. Ce rire méprisant que je te servais tout le temps. Toi ? Membre de l'Ordre ? Tu n'étais qu'une gamine idéaliste. Une idiote incapable d'envoyer un sort correctement. Qu'est-ce qu'ils allaient faire de toi ? Le Seigneur des Ténèbres avait gagné. Ta rébellion c'était juste un genre que tu te donnais. J'avais pas comprit. J'avais pas comprit que tu voulais que je te rejoigne à ce moment là. Je ne savais pas que tu étais sérieuse.

On avait vu ce dont ils étaient capable. Tu t'en souvenais, moi aussi. Tu savais à quoi ressemblait Poudlard sous les Carrow. Tu avais entendu les parents nous avertir. « - Baissez la tête, ça finira par passer. Tout finit par passer. » J'y croyais, pourquoi pas toi ? Je savais pas que tu ressentais si difficilement les injustices de ce nouveau monde. J'étais bien moi, en haut de notre tour d'ivoire, protéger par la pureté de notre sang... Je savais pas que ça te convenais pas. Je voulais pas le savoir il faut bien le dire. Je regarde maman, elle pleure. Père est là, digne et froid... mais ses yeux sont humides. Officiellement t'étais à Gringotts pour retirer de l'argent. C'est ce que l'on a tous dit, c'est ce que j'ai dit aussi. C'est ce que le gouvernement veut bien croire. Une petite sang-pur, victime innocente d'une résistance sanglante. Les choses ne peuvent pas être aussi simple, n'est-ce pas ?

En réalité les choses n'ont jamais été simple pour toi. Tu es née plus faible, tu es née malade. On a toujours fait plus attention à toi, on avait peur que tu te blesse, peur que tu meurs de façon prématuré. Pourtant tu étais là. Insolente de joie et d'ambition. Tu voulais changer le monde, révolutionner les visions d'un passé archaïque. Tu étais laissé à part à Poudlard, la serpentard un peu étrange. Oh, tu savais y faire pour être discrète. Officiellement j'étais la sœur qui attirait tout les regards. La parfaite héritière d'un monde malsain et corrompu. On glorifiait ma langue de vipère, on applaudissait mes mesquinerie et, pendant que je donnais l'impression d'être le centre de l'univers, je voyais nos parents t'aduler... et moi je t'enviais. Tu avais la volonté d'être toi-même, d'être unique, je me contentais de me perdre et de reproduire.

Tu es la seule de nous deux à avoir trouver ton chemin dans ce monde. Moi je me perdais encore un peu plus dans notre monde pourris. Tu avais le courage de choisir tes amis, je me liais avec qui je devais. Toi tu étais là, flamboyante, merveilleuse. Tu essayais de m'entraîner avec toi dans cette ronde folle que représentais ta vie. Je te repoussais tellement. Je suis désolée petite sœur. Notre enfance aurait put être plus heureuse. J'aurais put être une grande sœur merveilleuse. Nous aurions jouer dans le jardin ensemble, je t'aurais tenue la main quand tu avais peur des détraqueurs lors de ta première année. La vérité c'est que je n'étais pas cette sœur. J'étais une aînée égoïste. Je vivais dans ma bulle, dans l'élite. Je me fichais de tes peurs, je me fichais de ta façon de voir le monde. Il n 'y avait que moi. Moi et ma quête de popularité, moi et mes propres gloires.

Avant-hier j'ai trouvé ton journal intime. Je l'ai lu. Toute la nuit. J'ai découvert une sœur qui m'avait toujours échappé. Cette gamine intelligente, capable de dissimuler au monde entier sa véritable allégeance. Cette adolescente déterminée qui refusait d'être catégorisé par sa maison. Cette femme courageuse qui n'avait pas peur de la mort au nom d'un monde meilleur. Aujourd'hui encore je t'envie, Astoria... mais crois moi, je ne t'envie plus pour être le centre d'attention de nos parents, je t'envie car je ne serais jamais celle que tu étais. Ta bonté, ton courage, ta noblesse, ce sont des qualités que je ne possède pas... mais je te le promets, je ferais tout pour devenir une meilleure version de moi-même. Pour toi...

Le papier se froissa dans la main de Daphne. Elle ne pouvait pas lire ça. C'était impensable. Il y avait trop de représentant des vieilles familles. Trop de mangemort. Personne ne connaîtrait la vérité sur Astoria. Personne ne saurait à quelle point le monde venait de perdre la meilleure de tout les Greengrass. Lorsqu'elle avança devant le cercueil, se furent d'autre mot qui sortir de ses lèvres. Une version aseptisé de la vérité. Astoria était là au mauvais endroit, au mauvais moment. Victime de la folie meurtrière de l'Ordre. Martyr du gouvernement, plutôt que de la résistance dont elle avait embrassé la cause. Prononcer ces quelques mots, c'était comme tuer une seconde fois cette sœur à qui elle n'avait jamais dit qu'elle l'aimait.