It's just a routine appointment, little misses don't you worry. a dit l'employé qui l'a reçue dans la salle d'attente, avec un Joyce bougonne. Elles ont toutes deux reçu une convocation au Ministère pour que le Département de Régulation des Créatures Magiques puisse dresser un rapport complet sur la disparition de Warren Avery. Sa fuite, reportée dans le Daily Prophet une semaine plus tôt. No one suspects you of being accomplices. a-t-on souhaité les rassurer. Lexie a suffisamment l'habitude des mensonges d'adultes pour savoir que, si on leur dit ça, c'est que c'est tout l'inverse qui est en train de se produire. Pour autant elle ne s'inquiète pas le moins du monde car cette fois elle est innocente et elle sait très bien que sa sœur aussi. Katherine aussi a été convoquée mais le lendemain seulement, et nul doute que ses tantes l'ont été ou le seront prochainement aussi. Sur une éventuelle complicité de ces dernières, Lexie ne saurait s'exprimer, en ce qui concerne sa mère en revanche, aucune chance. En temps qu'aînée et héritière Avery, elle passe en premier — ça respecte l'ordre alphabétique aussi, laissant sa petite sœur seule dans la salle d'attente, posant brièvement une main sur son épaule pour lui signifier que tout ira bien. Ça aussi c'est un mensonge d’adulte. L’entretient se passe avec une sorcière souriante et détendue et très très probablement légilimens aussi. Lexie est rebutée par l’idée qu’on vienne fouiller ses pensées, mais elle n’a rien à cacher ou en tous cas rien de trop grave qui pourrait alerter le Ministère à son sujet. On lui demande quand est la dernière fois qu’elle a vu son père ; elle admet la vérité, il y a quelques semaines seulement, à son retour des États-Unis. Il n’avait pas de tatouage d’hybride à ce moment-là. Elle explique qu’elle sait que son père est dangereux bien évidemment, mais qu’il reste son père et qu’en tant que Hound de la DB, un fonctionnaire après tout, elle avait bien droit de lui rendre visite. Si la légilimens désapprouve, elle n’en laisse rien savoir, son visage restant impassible tout le long de l’entretien. Elle admet avoir été surprise par sa fuite, ce qui est vrai et déçue, ce qui est faux. Sa surprise n'a eu d'égal que sa fierté. “ Actually, I sent out a copy of my resume to the head of the department. I really appreciate your work. ” offre-t-elle à la fin de l'interrogatoire, en offrant une main charitable à la fonctionnaire. C'est un vilain mensonge mais soit la légilimens s’en moque soit elle n’est déjà plus dans sa tête soit elle n'est pas légilimens du tout. Quoiqu'il en soit, le bluff fonctionne car Lexie est libre de retourner dans la salle d’attente où se trouve Joyce… et Rafaela.

Elle la reconnaît tout de suite, bien entendu, pour l’avoir un peu trop observée en secret quand elle a découvert leur lien de parenté. Elles se sont croisées plusieurs fois, jusqu’à ce que Lexie ne soit envoyée sur un autre continent, mais elles ne se sont jamais vraiment parlé. Elle se souvient s’être longtemps demandée si celle-ci était au courant de son ascendance, mais sa présence ici répond définitivement à sa question, ça ne peut pas être un coïncidence. Si ses parents ne lui ont pas tout dit, le Ministère a dû le rendre clair dans la convocation. “ Oh. Bonjour. ” marmonne-t-elle en sa direction avant de se rasseoir près de sa petite sœur jusqu’à ce que celle-ci ne se fasse appeler dans la salle d’interrogation. Elle se demande combien de temps elles ont passé seules dans cette pièce. Quoiqu’il en soit ça ne l’étonnerait pas que Joyce l’ait ignorée tout du long même en sachant pertinemment qui elle était. Lexie est plus clémente envers ces enfants issus de l’erreur de jeunesse son père, plus curieuse à leur égard aussi, cependant elle n’est pas sûre d’apprécier la présence de Rafaela ici. Qu’elle soit biologiquement l’enfant de son père est une chose. Qu’elle soit traitée comme elle et Joyce, comme si elle, mieux que ses filles légitimes, pouvait savoir où Da' se trouve l’embête profondément.
Mais l’erreur appartient au Ministère, qui forcément a tort. Rafaela ne sait rien. Impossible.
“ Mint leaf? ” propose-t-elle timidement, en lui tendant son petit paquet de feuilles mentholées. “ Rafaela, c’est bien ça ? ” Inutile de prétendre ne pas savoir qui elle est. “ J’avoue que je ne m’attendais pas à te voir ici. ” admet-elle platement, sans inimité.

Sa mère a insisté pour venir, mais Rafaela a refusé, lui disant qu'elle était une adulte, qu'elle saurait se tenir, et qu'elle n'avait pas besoin de Maman pour lui tenir la main. Que des mensonges... elle le regrette amèrement maintenant, quand elle voit Joyce Avery dans le couloir. Merde. Putain. Merde.
Elle aurait pu s'y attendre, elle imagine, que tous les enfants de son père biologique soient appelés à visiter les couloirs austères du Ministère suite à sa fuite. Elle aurait pu s'y préparer, aurait pu commencer à compartimenter ses émotions (ou au contraire, enfin s'y confronter)... mais non. Alors ça lui fait comme un coup au ventre, une main qui s'enfonce dans ses entrailles et se referme sur ses tripes pour les tordre dans tous les sens.
La jeune femme ne l'a pas remarquée: elle a les yeux fermés, et Rafaela s'assoit silencieusement sur une chaise proche, mais pas trop. Devrait-elle laisser un ou deux entre elles? Merde, c'est stupide comme question, on s'en fiche... non? Si? Elle ne sait plus.

Elle est angoissée désormais, pour une raison mystérieuse. Elle ne l'était pas avant, parce qu'elle sait qu'elle ne sait pas quoique ce soit qui pourrait intéresser le Ministère. Ils ont fait la même chose suite au départ d'Elliott. Elle a admis que ça ne la surprenait pas de sa mère mais, véritablement, n'avait aucune idée d'où il avait pu se fourrer... les Brigadiers reviennent de temps à autre à la maison, toquent à sa porte pour lui poser des questions. Elle aurait plus de choses à révéler, mais elle ne le fait jamais. Les protections magiques mentales apposées par les Avengers aident...
Mais pour son père biologique... elle grimace un peu. Il n'est pas son père biologique. Son géniteur, voilà. Son géniteur. Elle a appris sa transformation, l'a aperçu à la LAAW et puis... c'est tout. Ils ne se sont jamais approchés, jamais parlé. Rafaela n'a pas envie. Elle a déjà un père.

Mais elle n'a pas de soeur.
Alors elle se surprend à observer, du coin de l'oeil, le profile de Joyce. Elle essaye d'y trouver des ressemblances, et des différences. Malgré ses yeux fermés, Rafaela sait qu'ils ne sont pas bleu comme ceux de leur géniteur commun. Seule Alexandra a hérité de ce trait.
En parlant du loup: des gonds grincent, une porte s'ouvre, et les yeux de Rafaela se lèvent pour affronter ceux de sa cadette. Le bruit tire Joyce de sa contemplation et Rafaela la voit tourner vivement la tête vers elle, la remarquer. “ Oh. Bonjour. — Euh... salut... ” Rafaela s'empresse de détourner le regard, de ne pas la dévorer de ses yeux, les baissant plutôt sur ses genoux où sont posées ses mains.

“ Mint leaf? ” Rafaela réalise qu'on s'adresse à elle avec un temps de retard et elle hoche la tête en tendant la main pour attraper une feuille mentholée. Elle trouve les trucs du genre plutôt dégueulasse, elle préfère les vrais chewing-gums moldus ou mieux, les Mentos. Mais bon, ce n'est pas le genre de goût qu'on partage avec d'autres sorciers, encore moins des sang-pures comme elle, et encore moins ici entre les murs du Ministère. “ Merci. — Rafaela, c’est bien ça ? ” Elle hoche la tête. “ J’avoue que je ne m’attendais pas à te voir ici. ” Sa voix est douce, et non hostile, comme Raf s'y attendait. Elle ouvre la bouche pour répondre mais la benjamine prend les devants: « Moi non plus je ne m'y attendais, et à vrai dire, je ne vois pas trop ce que tu fais ici. » Ah, donc l'amertume vient plus de sa part à elle...

Rafaela peut les comprendre, elle imagine. Elle a encore du mal à trier ses émotions et ses pensées sur ce... sujet. Le fait que sa mère ait eu une vie apparemment bien remplie avant de rencontrer son père. Une vie de laquelle elle et Elliott sont issus.
À vrai dire, Rafaela en veut plus à ses parents de lui avoir menti qu'autre chose. C'est ça, qui fait le plus de mal. Elle comprend pourquoi ils l'ont fait, mais elle l'a découvert par accident. C'est terrible, non?
Elle n'ose pas imaginer, ceci dit, ce que ça fait pour les filles d'après, comme Joyce et Alexandra. Ont-elles peur qu'elle vienne clamer le nom Avery un jour? leur fortune? Plutôt crever...
Rafaela se retient de faire une blague douteuse (je crois que je suis là parce que votre père, qui a eu la mauvaise idée de m'enfanter, a aussi eu la mauvaise idée de s'enfuir comme mon frère avant lui) et offre un petit sourire aux deux filles, mâchonnant nerveusement son chewing-gum ignoble. “ J'ai reçu une convocation, j'ignorais que l'on serait ensemble. Pardon, ” s'excuse-t-elle même si évidemment les circonstances ne sont pas de son ressort. “ Euh... ” Que leur dire? Leur mentir et leur dire qu'elle est ravie de les rencontrer? “ Merci pour le chewing-gum. ” Super.

Vu les regards qu'elle se prend, Lexie se dit qu'elle aurait bien mieux fait de ne pas parler du tout. Ou au moins d'attendre que sa sœur soit passée dans l'autre pièce pour s'adresser à Rafaela. Joyce n'a en effet pas l'air prête à la laisser faire la conversation avec leur demi-sœur, puisque déjà elle s'interpose : « Moi non plus je ne m'y attendais, et à vrai dire, je ne vois pas trop ce que tu fais ici. » Son ton ne laisse rien à l'imagination quant à l'hostilité bien réelle qu'elle ressent à l'égard de Rafaela. Lexie aurait dû le voir venir certainement, mais faut dire qu'elle et sa sœur sont tellement à mille lieues l'une de l'autre depuis deux ans que ça serait presque comme chercher à anticiper la réaction d'une pure inconnue. Ça la chagrine beaucoup évidemment, mais elle ne sait pas comment rattraper tout ça quand elle et Joyce ne se comprennent tout simplement plus.
Rafaela peut les comprendre, elle imagine. Elle lance un regard à sa sœur, le genre que l'on offre aux plus jeunes lorsqu'ils se montrent impolis en public, tout en sachant pertinemment que ce sera complètement inutile. Rafaela demeure gracieuse toutefois, elle sourit même en mâchonnant la feuille mentholée que lui a offert Lexie. Bon au moins ça ne va pas — tout de suite — partir en dispute. “ J'ai reçu une convocation, j'ignorais que l'on serait ensemble. Pardon, ” l'excuse indue fait tressauter les sourcils de Lexie qui se demande un instant même si ce n'est pas ironique. Ça n'en a pas l'air toutefois, le ton de Rafaela restant égal et même un peu gêné semble-t-il. Ça doit aussi peu agréable pour elle que pour les deux Avery d'être ici aujourd'hui. Surtout qu'en plus Rafaela ne sait rien, il ne peut en être autrement, Lexie refuse qu'il en soit autrement.

“ Euh... ” Voilà qui semble confirmer son peu d'entrain comme sa gêne. “ Merci pour le chewing-gum. ” Lexie esquisse un sourire poli et hoche doucement la tête. Ce n'est pas vraiment un chewing-gum et d'ailleurs Rafaela ne devrait pas le mâchonner ainsi, mais bon, elle ne va pas lui faire la leçon. “ De rien. ” Elles n'ont apparemment pas grand chose à se dire ce qui est plutôt normal vu qu'elles ne se connaissent pas et ne partagent a priori rien que quelques gènes en commun et pendant un court instant un silence gêné s'installe. Lexie se demande ce qu'ils peuvent bien foutre dans le bureau d'à côté et pourquoi ils n'ont pas encore appelé Joyce. Est-ce qu'ils discutent de sa confession ? Est-ce qu'on doute d'elle ? Elle ne sait vraiment rien pourtant. “ J'imagine qu'ils ont voulu procéder efficacement. ” propose-t-elle d'une voix toujours posée. Tous les enfants ensemble : bâtards ou non. Lexie aurait largement préféré que le Ministère fasse passer Joyce et elle en premier et Rafaela le lendemain, s'il le faut, mais elle sait que ça n'est en rien la faute de celle-ci si elle a été convoqué en même temps qu'elles deux. “ Et euh, tu fais quoi dans la vie ? ” C'est toujours un peu gênant de poser à quelqu'un une question dont on connaît déjà la réponse. Parce que, bien sûr que Lexie a suivi un petit peu la carrière de Rafaela, elle est trop curieuse pour faire autrement, pour ne pas également de temps à autre chercher le nom d'Elliott Walsh dans le Daily Prophet. Mais c'est la première fois qu'elle s'adresse directement à la jeune femme et ce serait beaucoup trop bizarre de lui dire qu'elle sait qu'elle élève des dragons et que ça la passionne de puis Hogwarts.

“ De rien. ” Rafaela hoche la tête, gênée, se demandant si il est attendu d'elle qu'elle sache quoi dire. Sauf qu'il n'y a rien à dire... du moins, elle pense. Elle n'a rien en commun avec ces deux filles, à part un géniteur à qui elle n'a jamais véritablement adressé la parole. Le sort a un humour bien tordu de les faire se réunir ici... “ J'imagine qu'ils ont voulu procéder efficacement. ” Ah, c'est vrai que ce n'est pas l'efficacité qui fait défaut à ce gouvernement; Rafaela doit s'empêcher de sourire d'un air ironique à cette pensée. Elle imagine qu'il vaut mieux être convoquée poliment plutôt qu'arrachée à son lit pour être emmenée de force dans les tréfonds du Département des Mystères pour être interrogée - elle a entendu parler de situations telles que ça. “ Et euh, tu fais quoi dans la vie ? ” Elle s'attendait à ce que le silence s'épaissise et finisse par les envelopper toutes les trois et adresse à Alexandra un regard surpris. Et appréciateur, peut-être. "Je suis dragonologue," dit-il avec une certaine fierté. "Je travaille dans une réserve de wyvernes, hm." Elle pourrait lui retourner la question, mais elle en connait déjà la réponse. Le monde des sang-purs est petit et étroit (elle est d'ailleurs surprise qu'Alexandra lui ait posé une question sa profession; à moins qu'elle ne l'ai fait que par pure politesse) et tout le monde sait tout de tout le monde.
Ou croit savoir.

Rafaela inspire profondément en se demandant si on va de nouveau lui poser des questions sur Elliott. Ce dernier lui a appris à mettre ses pensées les plus secrètes dans une Pensieve - un besoin pour quelqu'un dans sa situation. Mais elle devrait définitivement apprendre l'Occlumancie...
Joyce se lève d'un geste un peu brusque, et se met à arpenter la pièce comme un dragon en cage, détournant l'attention de Rafaela qui pose les yeux sur elle. « Espérons qu'ils procèdent efficacement, me convoquent bientôt, qu'on en finisse et qu'on se casse d'ici. » Si elle est surprise par la verve de son ton, Raf n'en montre rien et choisit même de lui répondre: "je suis sûre que nous serons bientôt libérées" d'un ton conciliant. "Ce genre d'interrogatoires est, hm, nécessaire. Mais nous n'avons rien à craindre. C'est juste long..."
Avec ce petit mensonge (Raf a beaucoup à craindre de ce qui se passera dans cette pièce), elle sent son rythme cardiaque avoir la bonne idée de s'accélérer. Elle se demande si elles sont écoutées, si l'interrogatoire silencieux a déjà commencé. Si ils les ont réunies pour voir leur réaction, analyser leurs intéractions. Elle frissonne à cette idée et ses yeux viennent explorer la pièce d'un regard nouveau, à la recherche d'une trace ou d'un indice nourrissant cette hypothèse un peu folle. "Ils t'ont posé quoi comme questions?" demande-t-elle à Alexandra en reposant ses yeux sur elle. "J'ai jamais été du genre à trop réviser avant un examen mais bon... ça peut pas faire de mal..." Et de lui offrir un petit sourire hésitant et maladroit.