BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      
Le deal à ne pas rater :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : où l’acheter ?
Voir le deal


 

 hilf mir + siegford#2

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité
Invité
Anonymous
hilf mir + siegford#2 Empty
MessageSujet: hilf mir + siegford#2   hilf mir + siegford#2 EmptyMer 29 Avr - 17:40
Ça n’aurait pas dû se passer ainsi.

Avec les banques de sang quasiment vides et de fâcheuses coïncidences qui t’ont valu l’impossibilité de te nourrir décemment, tu as dû prendre sur toi. Pendant des heures, interminables, où traque et rixe se sont mêlées.
Cette mission pourtant simple - search n’ destroy - a pourtant prit un certain temps à se dérouler, vous y avez passé toute la nuit. Toi-même, pendant un instant, tu as douté y parvenir — sans baguette au poing, tu n’es même pas le quart du soldat que tu es réellement. Cela te mine autant que cela te révolte. Tu n’as pourtant pas ployé face aux renforts qui vous ont été donné de combattre, vos deux binômes ayant pu en venir à bout, non pas sans peine. À tes côtés, l’autre Handler et son jeune minot vampirique s’adresse à Ford, placé en surveillance plus bas dans la vallée, par le biais de sa boule de cristal portative. « Bien joué. Von Wittelsbach vous rejoint, Prewett. Nous on retourne au Ministère. » et ta carcasse de deux mètres est déjà en chemin pour rejoindre le concerné, las mais certain.

Malgré ton état de faiblesse généralisée que tu as tenté de dissimuler sous le masque de la détermination et de la pugnacité, tu as été, comme beaucoup d’autres fois, en première ligne, tel le bélier.

Et s’il faut maintenant rentrer, tu puises dans tes dernières réserves d’énergie, de volonté, pour progresser. Ces quatre minutes de marche, les anciens bénissent tes enjambées gigantesques, te paraissent toutefois sempiternelles. Alors quand tu arrives sur une autre surface que celle de la terre forestière, quand tu sens sa présence non loin, tu commences à faillir.
Ford est là, sur le sable caillouteux du loch, il fait encore sombre, la lueur de la gibbeuse croissante lui permettant de t’apercevoir sans trop de problèmes, ton rythme de pas de plus en plus lent et coûteux.

Tu sens pourtant que tu n’es pas dans ton état normal, lui non plus ne l’a pas été aujourd’hui, mais tu n’arrives pas à y penser ni à le conscientiser ; ton silence de mort et ta démarche inhabituelle, plus fébrile, annonce que tu ne pourras pas poursuivre, que l’urgence est là, car en plus de souffrir des blessures magiques que tu as dû encaisser cette nuit, tu as soif. « Ford, » appuies-tu alors que vous vous rejoignez. Tu arrives à sa hauteur, incapable de te concentrer à la fois sur ta faim qui te dévore et te consume, te faisant miroiter l’invraisemblable ; à savoir le scénario où tu lui sauterais à la gorge pour en faire ton pansement vital. Tu ravales une salive inexistante et ta voix qui fait un nouvel écho de son surnom semble être sortie d’outre-tombe, presque plaintive.
Ça ne va pas.
Tu passes une main sur son bras recouvert de sa cape, quelques maigres secondes avant que ta tragédie personnelle ne s’opère ; puisque ton genou fléchit et tu te laisses reposer contre, à même le sable semi-humide, te rattrapant finalement à un rocher à ta gauche.

Ça ne t’es encore jamais arrivé, et tu luttes, férocement, pour garder encore un pied dans ton humanité -- celle qui te permettra de ne pas l'assassiner dans les cinq minutes qui suivront.

Ça n’aurait jamais dû arriver.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
hilf mir + siegford#2 Empty
MessageSujet: Re: hilf mir + siegford#2   hilf mir + siegford#2 EmptyMer 29 Avr - 21:51
hilf mir
Immer wenn ich einsam bin, Zieht es mich zum Feuer hin. Warum ist die Sonne rund ? Warum werd ich nicht gesund ? Das Feuer liebt mich
Tout s’était passé comme prévu.

Comme prévu, Mona avait choisi de partir.
Comme prévu, t’avais pas eu les couilles de la retenir, pas le courage de lui faire des promesses qu’elle et toi saviez que tu respecterais pas. Comme prévu, Blue a pas tardé à faire ses valises aussi, sur offre de Mona. Comme prévu, aucun de tes gosses n’a soufflé mot à ce sujet, soit parce qu’ils l’avaient su avant toi, soit parce qu’ils s’en tamponnaient le steak avec une patte de sombral.

On peut continuer longtemps comme ça.
Comme prévu, tu es allé squatter chez Lance, ne revenant à la maison qu’à de rares occasions pour voir si Andrew était encore en vie. Tu n’as pas jugé bon de prévenir le reste de la haute société sorcière ; Bagshot ou Mona elle-même s’en chargerait très bien. Tu serres les fesses et le porte-monnaie, en attendant que von Bäume ne te tombe dessus pour annuler le mariage de sa fille avec Andrew. Mais apparemment, de ce côté-là, Mona le tenait fermement par… la cravate, disons, si bien qu’il tardait à venir se plaindre.
Pas plus mal ; c’était bien la dernière personne que tu avais envie de croiser.

En revanche, tu t’étais récemment accroché de plus bel au canapé de Lance, dans un premier temps, et à Sid. Ne jouissant plus d’aucun foyer à faire semblant de diriger, tu avais redoublé d’effort à la tâche qu’il t’incombait à la brigade.
Oh, tu n’en étais pas devenu doué pour autant.
Comme d’habitude, tu laissais Sid mener la danse ; écouter pendant les briefings, préparer les déplacements, te pousser dans la cheminée adéquate, te pousser à l’abri quand un sortilège manquait de te frapper de plein fouet.
Parce que s’il y avait une chose qui avait sensiblement changé, c’est que tu semblais prendre plus de risques, ou du moins faire moins gaffe à ta vie. Aussi bien parce que vous enchaîniez les missions sans vraiment de repos (à croire que Kalen ne bronchait pas en organisant ton planning, comme si ça pouvait le débarrasser de toi plus rapidement) (ce qui était sans compter Sid, dommage), que sur le terrain même, où tu avais la charge de front plus facile.

Cette fois-ci encore, tu t’en sortais sain et sauf, grâce au zèle de ton garde du corps (et des renforts, accessoirement). Tu finissais d’éponger ton nez ensanglanté d’un revers de manche, jouant avec tes pieds dans le sable, en attendant que Sid arrive.
Et bien entendu, tes pensées étaient parasitées par les récents événements. Comme prévu, Mona avait choisi de partir. Tu crois que si Moira était partie à temps, elle aussi, elle serait encore en vie ? Tu jettes le galet que tu réchauffais dans ta main moite. « Et puis merde, j’ai b’soin d’pers- » « Ford »
Ta respiration reprend, dans un souffle, tu te retournes, recomposant avec une rapidité déconcertante ton habituel sourire mutin.

Comme prévu, tu allais lui faire une petite blague sur la fin de mission, sur la mine que tu allais te mettre en rentrant. Comme prévu, vos routes se sépareraient sous le signe d’une tension fébrile et palpable, comme les coeurs que les loups arrachent dans des élans de diligence.
Sauf que ta petite blague a pas le temps de passer la frontière de tes lèvres que tu remarques un truc pas normal. Sid titube, un temps, puis s’effondre, le temps que ton cerveau se mette en alerte. Tu t’accroupis aussitôt à sa hauteur. « Qu’est-ce qui t’arrives, mon grand ? » Sans vergogne, tu palpes ses bras et ses flancs, à la recherche d’une plaie sur laquelle il aurait trop tiré pendant sa mission. Mais il n’y a rien, hormis quelques traces superficielles -c’est qu’il est doué dans ce qu’il fait, Sid.
Le mal est plus intestin. Et, pour avoir été témoin des débuts difficiles de certains jeunes vampires, tu crois y reconnaître là les signes de leur cauchemardesque soif. Comme une proie se figerait à la vue d’un prédateur, ton sang se glace.

Tu gardes une main sur son visage, caressant son front et sa joue, l’autre cherche dans les poches de ta ceinture si jamais il te restait des poches de sang en rab. Tu n’avais pas l’habitude de t’en charger de trop ; et le peu que tu avais embarqué avaient été un peu plus tôt refilé à l’autre vampire. Quel con. Prendre le self-control de Sid pour acquis, rien de bien surprenant, venant de toi. Tu te maudis si fort que ça aurait pu te changer en vampire.
Pis encore, tout ce que tes doigts tremblants dénichent, c’est ta baguette, dans le holster à ta cuisse.
Non, il te ferait jamais de mal.

T’es sûr ?

« Sid, tu crois que tu peux t’nir jusqu’à ce qu’on r’vienne au Ministère ? » Quelle question idiote ; mais c’était le protocole. Les vampires ne peuvent se nourrir que du sang provenant de la banque gouvernementale. Et, sauf si tu avais récemment fait de l’exercice, tu te voyais mal transporter l’animal jusqu’à la maison. Tu agrippes plus fermement l’arrière de sa nuque, afin de maintenir un contact visuel entre vous (histoire qu’il ne louche pas trop sur ta carotide). « Hééé, mon grand, regarde-moi ; ça va aller, hein ? » Tu le rassures bêtement, en vain, comme on ferait la promesse à un animal en abattoir. C’est que, depuis tout à l’heure, tu lisses du pouce de ta main libre, le tranchant des galets sur lesquels il s’est écroulé.

« Sid ? Est-ce que tu veux mon sang ? » Une petite entaille sur ton pouce t’indique que ce caillou-là fera l’affaire. Tu réfléchis pas ; cette idée a déboulé dans ton esprit comme un rouleau-compresseur. Tu n’attends pas sa réponse ; grand seigneur qu’il est, il serait capable de faire des manières. Aujourd’hui, apparemment, c’est toi le saigneur. Tu relèves la manche de ta chemise, déjà moitié brûlée, et t’ouvres l’avant-bras à la pointe du caillou. Une entaille pas trop grande non plus, il s’agirait pas que vous soyez deux dans les choux. Tu presses la plaie pour faire couler généreusement le sang, l’oeil allant et venant toujours entre ton bras et Sid, histoire qu’il vienne pas se sustenter directement à la source. « Ok, bon, j’aurais pu faire ça plus proprement… » A la baguette, par exemple. « Mais ça devrait le faire » Ton bras est complètement rouge et brun. Tu le tends sous le nez de Sid, l’index opposé désignant la plaie noyée. « Bois, et évite juste de renifler par-là ; pas sûr que la brigade a besoin d’un autre vampire… » Tu ne donnes pas souvent des ordres ; et sur les rares que tu prodigues, disons qu’ils ne sont jamais suivis. Aussi, ton regard bleu le lâche pas, que tu lui donnerais la becquée s’il fait trop la fine bouche, ou un petit coup de jus s’il l’a fait pas assez.


Dernière édition par Langford Prewett le Jeu 30 Avr - 9:52, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
hilf mir + siegford#2 Empty
MessageSujet: Re: hilf mir + siegford#2   hilf mir + siegford#2 EmptyMer 29 Avr - 23:43
« Qu’est-ce qui t’arrive mon grand ? » tu ne trouves même pas les mots justes, pire, aucun ne semble vouloir sortir d’entre tes lèvres froides. Tu sembles aux prises avec la faim, la soif, un peu tout à la fois, tu te demandes même si ce n’est pas un énième signe, celui qui te signifie que tu as fait ton temps. Peut-être même que tu devrais lui demander de t’écorcher vif, tout de suite, ne serait-ce que pour lui sauver la peau ; une peau qui pourtant ne valait pas le quart de la tienne, seigneuriale. Tu luttes aussi à ne pas laisser l’instinct du prédateur affamé prendre le dessus, ce même instinct qui t’aurait fait répliquer aussitôt après t’être fait palper de la sorte. Mais tu ne fais rien de plus que de serrer les dents, funambulant sur ce qui te reste de bon sens.

Sa main sur ton visage glacé est à double-tranchant, tu le sais, puisque tu sens le cœur du sang-pur pulser sous son pouce qui est là, juste sur ta pommette. Plus que ça encore, il y a sa variation, le rythme ne décélère pas, bien au contraire, alors le maudit s’en trouve attisé, excité ; prêt à goûter. L’idée est plus que présente, elle s’installe, s’instille dans ton esprit qui se rigidifie au seul intérêt qu’est sa survie.

« Sid, tu crois que tu peux t'nir jusqu’à ce qu’on revienne au Ministère ? (Sa prise sur ta nuque se resserre et tu lèves les yeux, enfin, dans sa direction, contact avec un réel tumultueux.) Hééé, mon grand, regarde moi ; ça va aller, hein ? » « Dépêche-toi, » oses-tu même, tu ne l’as jamais tutoyé jusque là, même ta fille n’y a jamais eu droit. En disant ces mots, tu lui as accroché le bras de ta poigne de gargouille, sous son coude. L’urgence est là, grondante entre tes flancs et jusqu’à tes mâchoires qui appellent le sang, tel le saint pour un dernier miracle. Tu ne voulais pas d’un énième massacre, tu ne voulais pas te voir indigne, ni même ta fille sans chef, plus froide que jamais.
« Sid ? Est-ce que tu veux mon sang ? » dans la quasi-obscurité qui ne laisse qu’un seul de vous deux dans la pénombre, tu le maudis intérieurement, de prendre tant de temps, toi qui en manque terriblement. Ton regard qui dégringole vers son artère carotide que tu reconnaitrais d’entre toutes, tant tu as pu passer du temps à la reluquer depuis toutes ces années, un bref instant — et il agit, là, sous tes yeux, le miracle se produit, la preuve est là, et tu es encore trop loin pour t’en apercevoir.

Ses bavasseries interminables te passent à dix miles au dessus de ta tête. Aussi, tu n’es pas en état de le reprendre pour ce manque cruel de respect dont il fait preuve à ton égard ; si bien que tu attrapes sans attendre son poignet que tu inclines bas et va chercher de ta langue une première coulée généreuse de sa sève écarlate. Le reste l’en-cas finit par cascader assez tôt, aussi t’éternises-tu au creux de son poignet qui s’inonde avec réserve. Poignet sous lequel tu sens malgré tout le vice pulsatile qui t’appelle; contre lequel tu as appris, au moins durant ces dix dernières décennies, à ne pas succomber tel une fillasse aux dents longues.

Les secondes coulent et tu n’as cure de l’état de Ford alors que tu te repais, peu à peu, regagnant des forces, bien que ta carcasse de duc géant en quémanderait davantage. Ce n’est qu’en reprenant aussi tes esprits donc, si l’on puis dire, que ton trapèze, ta prise se détendent. L’une de tes mains, la plus proche et orientée vers la carcasse de ton Handler, va chercher à ton tour son flanc opposé, passe ta main sous sa cape et presse ses côtes en adagio — là, tu as ôté tes lèvres encore rougies de la peau de soie, ton regard cristallin l’attrape, suspend l’instant : c’est trop tard.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
hilf mir + siegford#2 Empty
MessageSujet: Re: hilf mir + siegford#2   hilf mir + siegford#2 EmptyJeu 30 Avr - 11:14
hilf mir
Immer wenn ich einsam bin, Zieht es mich zum Feuer hin. Warum ist die Sonne rund ? Warum werd ich nicht gesund ? Das Feuer liebt mich
Passées les premières secondes, tu te demandes si tu as eu là l’idée du siècle. Mille questions percent ta caboche, et Merlin seul sait qu’elle n’y est pas habituée. Est-ce qu’il va s’arrêter à temps ? Est-ce qu’il va s’arrêter tout court ? Est-ce qu’il va se contenter des quelques millilitres de ton bras gourd ? Est-ce que tu vas lui faire confiance ? L’animal est d’une telle carrure qu’il n’aurait qu’à ployer du coude pour te tordre le cou. Tu contrôles avec peine ta respiration, avec difficulté les soubresauts parcourant ton bras, comme sujet à des réflexes de fuite.

Ça te connaissait, ça, la fuite.
Même si c’était Mona qui était partie, c’était toi qui, le premier, l’avait abandonné, fuyant un navire auquel tu avais toi-même mis le feu.
T’aimes jouer avec le feu, sauf que tu te rendais compte trop tard des dangers de cette attraction. De fait, avec Mona, tu n’avais rien voulu voir venir, et tu l’avais perdue.
Au début, lui faisant la cour, insupportable, cherchant à attirer son attention. Et, comme tu sais jamais t’arrêter, comme tu sais jamais dire qui t’aime ou pas, même après qu’elle t’ait accordé son attention, t’as continué à jouer au con. Finalement, elle s’était lassée, et, quelques années après, s’était cassée.
Mona avait tenu vingt-et-un ans, Sid allait sur sa dixième année. Peut-être qu'à échelle vampire, tes calculs étaient biaisés. Peut-être qu’il aurait dû partir depuis longtemps, peut-être qu’il te restait encore un peu de marge. Rien ne durait éternellement, si ce n’est la transparence de son regard.

Pourtant, alors que ta main s’égare dans ses cheveux trop courts pour que tu ne le griffes pas un peu, afin de garder l’équilibre, tandis qu’il dévore ton bras, tu sais pas si tu le laisserais partir. Tu avais subi le départ de Mona avait une affligeante passivité, comme on rendrait lascivement sa liberté à un prisonnier, au sortir d’un coup d’état.
Si tu avais retenu Mona, c’était en lui faisant pitié, c’était en pleurnichant dans ses jupons, c’était en te trompant de plumard, après t’être trop bourré la gueule. D’une agressive et encombrante passivité.
Tandis que Sid, tu ne te voyais pas le laisser partir sans broncher. Parfois, tu te sentais prêt à t’écorcher le bide, si l’odeur nauséabonde de tes entrailles fumantes pouvait le faire rester, encore un peu plus longtemps. Parfois, tu te sentais prêt à lui livrer toutes les stupides et brûlantes pensées dont tu parlais jamais, si ça pouvait le faire patienter encore un peu. Parfois, tu te sentais fou à partir à sa recherche, s’il te faisait une Mona, disparaissant du jour au lendemain.
Peut-être animé d’un besoin aussi intestin que sa soif de sang.
Non, tu avais dit que tu n’avais besoin de personne.
Mais tu avais envie de lui.

L’engourdissement fourmillant dans ton bras te ramène à la réalité. Tu as la tête qui tourne, mais c’est aussi que tu es affaibli du récent effort. T’as posé les genoux au sol, stabilisant tes tremblements, la main griffant son cuir chevelu. C’est d’ailleurs cette prise qui te réchauffe la carne, en plus de sa langue glacée sur ton avant-bras ; ses dents qui raclent doucement, la pointe terrifiante d’une canine, de temps en temps.
Tu as encore plus peur (et chaud) quand il s’arrête que quand il s’arrêtait pas. Vous vous lâchez ni des yeux ni du corps ; il a passé sa main dans ton dos, que tu te demandes si c’est pas pour mieux t’immobiliser alors qu’il viendrait siffler ta carotide comme un spaghetti… après tout, ça serait pour quoi d’autre, sinon ?
Tu aurais bien une petite idée.
Après tout, c’est pas comme s’il n’y avait jamais eu d’égarements, les fois où les missions en montagnes étaient trop longues, ou les nuits trop tièdes (y’a pas à dire, la couenne de vampire, ça rafraîchit son homme). Malheureusement, jusque là, rien de concret, pis encore, rien d’assumé, parce que Sid faisait bien son travail, et qu’il venait toujours un temps où il fallait rentrer au bercail.
Jusque là, tu n’avais pas totalement assumé que ce que tu lisais dans ses yeux n’était que le pâle reflet de ce que tu ressentais. Vous partagez la même carnation bleue, le même regard toujours un peu larmoyant. Ainsi à genoux aux pieds de vos frustrations, à l'instar de deux lamentations sur la tombe du Christ, cherchant une consolation impie dans les bras l’un de l’autre.

« C’est bon ? » que tu demandes, sans t’encombrer d’explication sur le double sens de ta question. Tu lèves jusqu’à ton visage la paume appliquée sur ton bras, qui faisait jusque là compresse, après que Sid se soit arrêté. Dans un mouvement tout à fait calculé, tu l’essuies en travers de ta joue, sur ta bouche et ton menton, comme du maquillage qui aurait bavé. Puis, dans la fièvre de cette décision des plus douteuses, c’est ton bras entaillé que tu viens éponger sur ta figure, peignant la moitié de ton visage de rouge. Un petit coup de dents sur ta lèvre inférieure, et le goût dégueulasse du sang sur ta langue. Tu sauras jamais comment ils font, mais après tout, qui étiez-vous pour juger ; Ulrike von Bäume mangeait bien de la viande crue et du pain au petit-déjeuner. « T’as fini ? » que tu sembles lui reprocher, le ventre et le front vrombissant de fournaise.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
hilf mir + siegford#2 Empty
MessageSujet: Re: hilf mir + siegford#2   hilf mir + siegford#2 EmptyMer 17 Juin - 16:05
« C’est bon ? » le double sens t’effleure, pour une fois, et t’aurait certainement amusé par ce seul fait si tu n’étais pas en train de traduire le moindre frémissement, le moindre écart de température qui grimpait sous tes doigts froids et jamais vraiment rassasiés — le moindre regard.

Tu l’observes faire son cirque, se peinturlurer le visage que tu remarques qu’à cet instant affadi, fatigué, terriblement éreinté. Tout comme toi, Prewett ne semble pas être vraiment là, comme siphonné par des énergies qui le dépassent et de loin. Pourtant vous êtes bel et bien présents, les corps trop proches, les genoux trop fléchis pour partager une pudique danse au clair de lune. Trop. C’est ce que vous avez toujours été, en fin de compte ; bien incapables de se garder aussi près l’un de l’autre tout en l’assumant pleinement. Ne pas penser, rester loin, pour se protéger. Bien des gardes inutiles pour ce qui fait écho à l’inévitable.

D’autant que cette nuit, et certainement depuis bien longtemps dans sa courte et triste existence ; Prewett ne lui a pas menti.

Alors tes cristallins le fixent, suivent les traces sanguines qui maculent grossièrement ses traits ; les goûtant sans y toucher. L’interdit demeure alors que ton comparse t’assène d’une nouvelle question, jetée au beau milieu de ses pulsations cardiaques rapides, comme une supplique silencieuse bardée de faux reproches. « T’as fini ? »

T’avances alors ton genou pour te coller un peu plus à sa carcasse, sentant son cœur battre contre tes côtes, résonnent en toi, t’offre l’illusion d’une mort ressuscitée, vivante comme jamais. Au même même moment, ta main va chercher la plaie du sorcier pour faire à nouveau pansement, celui-là, plus froid, plus poignant, se referme autour de son bras. La réaction court ses traits et c’est l’autre, nichée sous sa cape, qui court plus loin dans son dos, accroît encore l’amplitude de ta prise.

Encore loin.

Tes lèvres vont chercher sans hâte le premier pan de joue, aussi les laisses-tu s’empourprer à ton passage et à celle de ta langue, bien aise d’avoir à se servir sur la carne bouillante du sang-pur. Tu ne lâches pas son bras, le presse davantage lorsque tu crois sentir ses muscles se raidir pour effectuer un mouvement plus ample ; suis sa mâchoire, c’est si proche de l’artère qui pulse, ce n’est pourtant pas là que tu vas. Tu t’arrêtes seulement là, décolle tes lèvres que tu pinces doucement sous tes incisives, y laisse glisser ta langue sur l’inférieure encore imprégnée de sève sorcière.

Tu t’es arrêté là : à son oreille, contre laquelle tu n’apposes rien d’autre qu’un souffle frais, éployant un murmure doux mais pesant. « Jamais. »

Jamais tu n’aurais pensé avoir à te montrer sous ce jour face à ton plus-que-binôme.

Jamais tu n’aurais pensé avoir à tomber à genoux pour comprendre.

L’étendue du problème, du déni, des vains efforts mobilisés à fuir.

Fuir…

Ford…

Lui qui se met presque volontairement en danger, ces derniers temps ; jusqu’à en oublier de lui offrir son repas, lui à qui la soif ferait arracher des bras. C’est une erreur, un manquement, un profond aveuglement de la part du Handler qui en aurait certainement eu pour son grade, depuis toutes ces années, si tu n’avais pas été là. Ce soir-là, il aurait pu en avoir pour pire encore, et ce n’est pas fini — il y a encore un rapport à rédiger, une présence à assurer au Ministère, et même deux corps souillés à nettoyer. Un sorcier à panser et un vampire à raisonner. Un sorcier à raisonner et un vampire à…

Tu remontes dans le sens inverse, tout aussi lentement, seulement par la caresse presque insolente de tes lèvres, le laisse languir, brûlant contre toi, inspirant doucement ; comme s’il s’agissait de la dernière fois.

Au lieu d’aller cueillir le sang sur les siennes qu’il te livre, tu t’écartes doucement, trop peu malgré tout, vos nez se frôlent, tu bois son regard à grandes gorgées.

« Débarrasse-toi. »

L’appel est provocant, écrasant. Les doigts desserrent son bras blessé, chatouillent de leur pulpe sa couenne brûlante, fatiguée. Il croit savoir, tu crois sentir. Le sang a pourtant coulé. Se pourrait-il…

« Que je n’aie à te porter moi-même jusqu’à tes bains. »

vos bains.
Tu lèves alors un genou qui frotte ses côtes, ancre une partie de ton poids dans un pied à terre, t'apprêtes à le soulever… avec toi.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
hilf mir + siegford#2 Empty
MessageSujet: Re: hilf mir + siegford#2   hilf mir + siegford#2 EmptyLun 3 Aoû - 16:54
hilf mir
Immer wenn ich einsam bin, Zieht es mich zum Feuer hin. Warum ist die Sonne rund ? Warum werd ich nicht gesund ? Das Feuer liebt mich
Tu t’attendais à quoi, à faire des manières comme un Boris enamouré ? Tu t’attendais sans doute à ce qu’il t’embrasse, à ce que ce soit lui qui fasse le premier pas, le pas définitif, celui de trop, qui avait été trop de fois de trop. Tu t’attends à ce que ce soit de sa faute, que ce soit grâce à lui, comme ça, t’aurais rien à te reprocher. T’aurais juste à te souvenir, et à boire pour oublier tout le reste.
Parce qu’il y avait eu d’autres fois, un peu tendax, dans le genre. Les escapades dans les landes, ou même cette fois où t’avais failli te noyer, alors que vous coursiez des descendants de sirènes.
Et c’est que Sid veut te faire mordre à l’hameçon, lui aussi, à te lessiver la joue et le menton, sans jamais venir à ta bouche. Tu lui forcerais bien la main, lui volerais le bécot tant attendu, si l’imminence du baiser n’était pas plus délicieuse que le baiser lui-même. Le « jamais » qu’il ronfle à ton oreille finit de te tiédir la couenne. Ok, c’est bon, tu vas le faire. Tu vas pour avancer le chef que c’est au tour de Sid de se défiler. « Débarrasse-toi. »

Encore un peu échauffé par ce qu’il venait de se passer, tu ne comprends pas tout de suite ce qu’il te demande. Peut-être parce que, d’habitude, le vocabulaire employé pour demander à quelqu’un de se dessaper était autrement plus familier… Ou bien parce que désigner le lac glauque sous votre nez comme des « bains » était quand même assez malvenu. Dévisageant la rive brumeuse, tu pèses le pour et le contre de son idée saugrenue.
L’eau était sans doute glaciale et tourbeuse, pleine de bestioles, du genre vampire miniature et autres parasites. Vous alliez encore être à la traîne, et le petit général allait vous taper sur les doigts. Tu avais très très envie de rentrer fissa, de te caler dans un bar clandestin, le genre qui servait encore de l’alcool improvisé, ou bien de t’effondrer dans le canapé de Lance, y piquer un somme, te réveiller pour prendre l’apéro. Tu avais les sens un peu trop clairs, depuis un peu trop longtemps. Ça manquait de vapeurs étourdissantes, de gueule de bois et de black-out. C’est qu’être avec Sid te faisait sentir la vie à plein pif, ses yeux larmoyants t’envoyaient des vagues d’émotions que tu te serais bien épargné en ces temps de misère sentimentale.

Profitant de son mouvement, tu te relèves, et te dégages de son entrave. Tu commences à te dessaper avec une nonchalance feinte, trahie par le regard peu rassuré que tu jettes à la flotte noire. « T’sais, c’est pas parce que tu chopes pas les maladies sorcières que j’vais pas me coltiner une angine tritone, moi... » La lourde cape s’écrase au sol, et tu te débarrasses promptement de tes pompes. Tu trottes tel un sombral ivre jusqu’à la berge, les pieds trébuchant sur les galets. Pantalon, chemise et caleçon crasseux sont semés comme des croûtons de pain, avec progressivement de moins en moins de hâte, à mesure que tu te découvres, et que le froid te mord les miches. Les mois de mars écossais n’ont rien de bien cléments, tu pouvais en être certain, désormais. Une telle température te dégriserait n’importe quel poivrot du Filet du Diable !

« Y’a pas, genre, des sangsues, dans ce lac ?? Nan parce qu’avec mon bras charcuté, je sais pas trop si ça va le faire… » Voilà que tu te dégonfles, les orteils clapotant dans l’eau, le bras blessé surélevé, comme si les quelques centilitres dans lesquels tu batifoles pouvaient abriter quelques voraces vermines. Tu jettes un oeil par-dessus ton épaule, pour voir si ton vampire te suit, ou s’il assume encore l’idée.
Un peu comme pour tout le reste, tu avais tendance à être brièvement secoué d’un élan d’agitation passionnelle, qui retombait aussitôt que tu faisais face à la moindre complication. Pas étonnant que chacune de tes entreprises se soldait par un cuisant échec. Tu étais généralement le premier à quitter le navire, ou bien le dernier à t’en séparer, puisque dans un cas comme dans l’autre, tu étais toujours obstinément persuadé que tu avais raison.
Aussi, cette fois-ci, c’était Mona qui avait mis les voiles la première… « Bon, tu m’diras, je suis plus à ça près » ricanes-tu en plaisantant, à mi-voix.

Les mains en coupe sur ton entrejambe -comme si c’était une cible de choix pour les possibles sangsues (on précisera pas lesquelles), tu avances dans l’eau jusqu’à la taille, la démarche chaloupée et l’oeil mi-clos, au cas où ça puisse t’empêcher de songer à ce sur quoi tu marchais. « Hé c’est là que tu m’sors qu’en fait, les vampires craignent l’eau, c’est ça ? » Pour masquer les frissons, ta voix sort plus sonore de ton gosier que ce que tu imaginais. « Ou ça, c’est plutôt les loups, nan ? Ça expliquerait l’odeur du QG… Et ben quoi ? Vous, c’est l’inverse, c’est ça ? C’est l’eau qui veut pas de vous, du coup, vous flottez ? Il paraît qu’on a déjà vu la Graymalkin marcher sur l’eau… ou alors c’était juste sur des braises… je sais pl- » Et tu ne connaîtras sans doute pas la réponse puisque tu trébuches et t’éclates dans l’eau. « Raah, putain ! Ok ! Ok… ok, c’est bon, c’est comme les catins, une fois dedans, elle est bonne, ha ! » Et, sur cette remarque déplacée du siècle, tu fais quelques brasses balbutiantes, surveillant toujours ton vampire, qu’il te laisse pas mariner tout seul.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
hilf mir + siegford#2 Empty
MessageSujet: Re: hilf mir + siegford#2   hilf mir + siegford#2 EmptyDim 20 Sep - 16:44
Tu l’entraînes dans ton mouvement par lequel tu te hisses à nouveau sur tes jambes, le libère de toute emprise physique. Là, debout, l’aplomb un peu vacillant malgré les nouvelles ressources qui courent tes veines, tu prends un instant pour reprendre de l’air dans tes narines jusque tes poumons. Tu n’as guère besoin de reprendre ton souffle ; mais tes esprits : c’est que le sang ingéré te laisse un arrière-goût de pas assez, et que tu serais bien parti chasser sur les hauteurs que tu as quittées plus tôt.

Loin de t’avouer complètement affaibli pour autant, tu lorgnes dans la direction de ton Handler, (ton Handler ? vraiment ?), le visage encore un peu bas, comme pris dans de sombres réflexions dont seul toi peut avoir le secret. L’équilibre se joue à la fois dans ton esprit que dans tes jambes, pourtant bien ancrées au sol. Tu as encore soif, il y a encore quelque chose qui gronde, qui appelle, encore, encore, encore. C’est ce mot-là qui résonne en toi, plus qu’un jamais à la tournure certes avantageuse. Tu ne sais pas où tu vas, comme ça. Tu ne sais pas non plus pourquoi il y va, le bougre, sans se poser de questions. Pourquoi il semble aussi aveugle que toi dans cette situation.

Autant d’espoirs placés dans un pénible hasard alors que tu souhaites voir s’effondrer la tour des « peut-être ». À qui tombera le premier à genoux, ce que tu sembles savoir faire avec autant de noblesse qu’un sombral éreinté. Est-il encore bon de lutter ?

« T’sais, c’est pas parce que tu chopes pas les maladies sorcières que j’vais pas me coltiner une angine tritone, moi… » tu redresses le nez, tes yeux fjord, et t’interroge brièvement sur le fait qu’il se soit ouvert les veines pour toi et aie cœur à se plaindre d’une potentielle fièvre qui ne le tuerait même pas.
Toi, en revanche, tu aurais mille et une raison de le faire, c’est en tout cas ce qu’on lui a apprit lors de ses classes — les mêmes qu’il n’a certainement pas suivies avec grande assiduité mentale, au demeurant. Soit. Tu tires lentement ta cape de tes épaules, la dépose sur le rocher à côté duquel tu es encore posté. « Y’a pas, genre, des sangsues, dans ce lac ?? Nan parce qu’avec mon bras charcuté, je sais pas trop si ça va le faire… » tu fermes les yeux les sourcils légèrement haussés, un instant, bien plus expressif dès qu’il a le dos tourné. Tu ne lui as pas offert le moindre regard depuis qu’il s’est dépouillé de ses vêtements pour aller pleurnicher avec trois orteils dans l’eau fraîche.

Ainsi tu le laisses déblatérer, occupé à t’alléger de gestes qui trahissent ton rang et ton lignage, bien malgré toi. « Hé c’est là où tu m’sors qu’en fait, les vampires craignent l’eau, c’est ça ? » il n’a définitivement pas été attentif durant ses classes, ni pendant les dix dernières années à te côtoyer, pour sûr. Tu ôtes le cuir sombre qui t’enserre le haut du corps et le place au même endroit, de près suivi par tes noirs tissus, « Ou ça, c’est plutôt les loups, nan ? Ça expliquerait l’odeur du QG… » puis tes bottes, plus rapidement, alors que tu ne daignes lever le nez dans sa direction, comme absorbé par une énergie subtile qui anesthésie grandement tes perceptions, tes jugements. « Et ben quoi ? Vous, c’est l’inverse, c’est ça ? C’est l’eau qui veut pas de vous, du coup, vous flottez ? » tu le moques d’un sourire léger et las, presque investi d’une tendre sympathie, alors que tu poursuis ton ouvrage en défaisant ta ceinture. « Il paraît qu’on a déjà vu la Graymalkin marcher sur l’eau… ou alors c’était juste sur des braises… je sais pl- » tu viens de déposer tes bas sur le reste des affaires alors que tu entends le son caractéristique d’une masse claquant dans l’eau — si bien que le clair de tes yeux s’oriente enfin dans ladite direction, et en quelques pas, tes chevilles sont déjà chatouillées par les eaux froides du loch.

« Raah, putain ! Ok ! Ok… ok, c’est bon, c’est comme les catins, une fois dedans, elle est bonne, ha ! » l’animal fait quelques brasses alors que tu t’engouffres dans l’eau par de grandes enjambées, et une fois tes cuisses noyées, pique et t’immerge complètement. Tu restes trois à quatre secondes sous l’eau, tes tympans compressés te donnant l’illusion d’un caisson protégé, interdit. Tu ressors du lac dans une onde, passe ta main sur ton visage pour te libérer de l’humidité qui t’empêche de le voir.

D’une brasse tu le rejoins, te laisse porter, soutenir par l’élément ; toi qui n’a vraisemblablement pas encore regagné toutes les forces qui te manquent. Plus besoin d’équilibre du corps quand tes vacillements sont invisibilisés par ces fameux bains. L’esprit, lui… en suspend, semble t-il.

Vous êtes, pour la première fois, visage à même hauteur, si bien qu’il semble bien prétentieux d’imaginer pouvoir fuir, désormais. Tes genoux fléchis - toi, tu as pied, - tu lui attrapes le bras et l’emmène là où il n’a plus possibilité de se reposer sur les bas-fonds, le lâche sitôt après le mouvement fait.
Tu lui passes une main sur le visage pour le débarrasser des bavures récalcitrantes que tu lui as laissées — qu’il s’est laissées — que vous avez laissées. Et tu y mets du tien, si bien que tu ne le regardes pas tout à fait, même si dans le coin du regard que tu ne focus pas encore, tu l’imagines. Tu l’imagines puisqu’il en reste encore sur ses lèvres de divorcé fini, et viendra le moment où tu devras l’en débarrasser.

« Merci. » lui cèdes-tu en allemand en alignant enfin ton regard au sien.

Il serait peut-être temps.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
hilf mir + siegford#2 Empty
MessageSujet: Re: hilf mir + siegford#2   hilf mir + siegford#2 EmptyDim 1 Nov - 13:12
hilf mir
Immer wenn ich einsam bin, Zieht es mich zum Feuer hin. Warum ist die Sonne rund ? Warum werd ich nicht gesund ? Das Feuer liebt mich
tw: ça se tripote
« Oh la la, m’emmène pas trop loin, hein, on sait comment ça s’est fini, la dernière fois » Des fois comme ça, avec un peu plus de course-poursuite et de fringues en prime, il y en avait eu un paquet. A croire que vous aviez coursé du résistant ou de l’hybride à travers tout le pays et de toutes les manières possibles. Parce que les descendants de néréides et autres tritons aimaient particulièrement essayer de vous semer en piquant une tête. Et que, par tout temps, ça n’avait pas empêché ton zélé hound de les suivre. Tu en faisais de même, hein, histoire de faire bonne impression, mais en fonction de combien de verres de whisky tu t’étais enfilé avant, disons que tu flottais plus ou moins bien…

Mais ce soir, tu es sobre, depuis plus longtemps que la moyenne. Tu es sobre parce que tu sens ton bras qui te lance, l’eau glaciale mordant aux lèvres de la plaie. Tu es sobre parce que t’as l’impression de sentir des poissons passer entre tes pieds, parce que tu sens des mouchettes voleter autour de ta tronche. Tu es sobre parce que t’as pas l’air rassuré à l’idée de pas avoir pied, quand avec une coupette de trop dans le museau, tu croyais pouvoir marcher sur l’eau.

Contrairement aux siennes solidement fichées au sol, tu bats maladroitement des jambes, effleurant de temps à autre les siennes. Il est bien mignon, mais tu vas pas faire du sur-place indéfiniment… au sens propre comme au figuratif d’ailleurs. L’eau est trop sombre, ça t’ennuie, parce que même après plusieurs siècles, la plastique de ton vampire était quand même un plaisir pour les mirettes. Brusquant cette délicieuse mais néanmoins frustrante et si mince distance qu’il adorait conserver entre vous deux, tu finis par passer ton bras autour de son cou, t’y agrippant comme une moule à son rocher. « Danke. » qu’il t’allemande. Tu lui offres ton sourire le plus con et le plus enamouré. « T’sais, depuis le temps, j’sais c’que ça veut dire ça, maintenant, hein ? »
Tu es sobre mais tu as l’air ivre. Comme si sa figure toujours un peu larmoyante et adorablement trempée était un millésime. « Danke pour quoi, d’ailleurs ? » Ton bras ouvert en deux reposant derrière sa nuque et piquant comme si une horde de loup-garous le machouillaient a pas l’air de faire tilt dans ton crâne de piaf charmé.

« Danke pour ça ? » tu lui colles un bécot au coin de la bouche, digne d’un adolescent effarouché. « Ou danke pour ça ? » Un second baiser, d’adulte peut-être, de passionné bien sûr. D’enivré.
Tu presses ton corps contre le sien, et tant pis si des sangsues se retrouvent écrasées entre vos deux ventres. T’as le visage et le corps qui s’enflamment tellement que l’eau pourrait dégager de la vapeur là où elle clapote dans ton dos.
Parce que les meilleures blagues sont celles qui ne s’arrêtent pas, tu plonges ton bras intact dans l’eau. « Sinon, tu peux me danke pour ça… »

Vous vous caressez un bon moment dans la flotte. Tu ne sens plus les bestioles qui te dérangeaient tout à l’heure, tous tes sens en ébullition accrochés au moindre de ses mouvements, au moindre de ses baisers. Les poissons auraient pu te bouffer les pieds, le monstre du Loch Ness auraient pu vous manger tout cru que tu l’aurais lâché pour rien au monde, la figure nichée dans le creux de son cou et de son épaule, ou balancée en arrière, l’oeil rivé aux étoiles.

… C’est pas le râle de Nessie qu’on entend s’élever au milieu des bruits de grillons et du clapotis des vagues.
« Faudrait peut-être qu’on songe à rentrer, pas vrai, mon grand ? » La fièvre de votre petite aventure retombant peu à peu, tu te mets à claquer des dents, ta peau recouverte de chair de poule. « J’resterai bien toute la nuit, si ça nous permet d’aller jusqu’au bout mais… pas sûr que mes rhumatismes apprécient… »
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
hilf mir + siegford#2 Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

hilf mir + siegford#2

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

SMOKE AND MIRRORS :: PLAYGROUND :: DEATHLY HALLOWS :: rps abandonnés