BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 a day to reborn // a day to forget (LOTHAN)

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La notion du temps, tu l’as perdue il y a un moment déjà ; ça avait commencé lorsque tu t’étais fait légitimement lyncher par Moon et depuis, c’est vrai, ça ne s’était plus vraiment arrêté. Emprisonné dans cette cage et dans ton mental, tu n’avais pas été très attentif à ce qui pouvait arriver de l’extérieur depuis, sauf peut-être le chant des oiseaux au matin. Des chants qui te rendaient anxieux, comme l’annonce d’une nouvelle journée à passer à croupir là, sans énormément d’interactions à la clé, bien que certains en faisaient l’effort, à commencer par tes deux nourrices attitrées, Samuel et Ethan.

Ce n’est pas faute d’avoir essayé de voir au-delà, mais tout te ramène à tes ruminations mentales, interminables, suffocantes de fatalisme. En dedans ou en dehors, c’est un champ de mines. Les mots griffent encore plus fort que celui qui fut ton chien de chasse et ton esprit n’a trouvé qu’un seul moyen pour se protéger : dissocier.
Alors oui, pendant ces mois dans le camp, surtout les premiers, tu étais certes sur le qui-vive, dans la méfiance absolue et le rejet, dans la colère même, mais tout avait fini par être remplacé… par une espèce d’humeur froide, tombale, terriblement absente. À repasser ta vie sous toutes ses coutures, bloquant sur certains maillons, faibles qui plus est, et c’était ceux qui te laissaient le plus de marque aujourd’hui ; plus que celle qui te scindait le visage en oblique. Une symphonie sombre qui te tirait vers le bas, inlassablement, au moins jusqu’à ce certains de ces visages n’apparaissent, t’interpellent, te rappellent même certains de tes besoins primaires, parfois.

Jusqu’à ce qu’on t’annonce la nouvelle : tu allais pouvoir sortir de là, être libre de tes mouvements. Tu l’avais accueilli comme une mauvaise blague, au départ ; après tout, les railleries de Moon étant légion, tu t’étais estimé dans ton bon droit de croire que ce n’était qu’une énième façon d’enfoncer le clou. Pourtant ça ne l’était pas. C’était bien réel. Kad, le mouflet qui ne sait pas se servir de sa langue, a pour autant d’autres qualités à rajouter à sa liste. C’est en sa dernière création que ces dernières s’étaient incarnées : des bracelets runiques anti-magie. Des bracelets qui te permettraient d’être plus libre, de ne plus te faire aider pour trois fois rien, mais surtout, surtout, de sortir de cette foutue cage.

Ton cadeau d’anniversaire, avait même plaisanté l’un d’entre eux, tu ne sais même plus qui.

Comme si ça leur avait importé une seule seconde.

Même toi, tu n’avais jamais apprécié ton anniversaire.

C’était devenu une ode tragique, celle d’une énième année passée à te détruire pour filer l’idéal que tu n’auras - et ne seras - jamais.

Alors c’est en cette fin de matinée qu’on allait procéder au fameux échange de fers, quelque peu redouté par cette affreuse bande de terroristes en culottes courtes. Tu ne savais pas trop comment réagir, d’ailleurs, ton cerveau était encore bien trop agité pour que tu puisses vraiment réaliser quand et comment cela allait se dérouler.

À tel point que lorsqu’on vient te chercher, là, ils doivent s’y reprendre à deux-trois fois. L’œil vitreux, tu pianotes sur tes cuisses un air que tu entends dans ta tête, le Nocturne No.20 en Do Mineur ; c’est presque frustrant pour toi de ne pas l’avoir sous tes doigts, ce clavier, tes tracas auraient encore pu s’envoler.

« Allô ? Yaxley ?? » s’impatiente Ethan. « C’est bon, je vais ouvrir, » fait Norah juste après, suivie de près par Samuel.

C’est comme si le monde extérieur s’était mit à s’accélérer, et que toi, pauvre prisonnier, tu t’étais mis en pause, loupant un wagon. Pendant quelques secondes d’ailleurs, tu te demandes pourquoi il y a autant de monde autour de toi ; même si les Avengers n’étaient pas au complet (Merlin soit loué).
L’espèce de porte grince, ça doit être le seul détail qu’ils n’avaient pas dû régler, le reste ayant été mit sous silence pour le confort de tous. « Ça va ? » fait la voix du vampire alors que tu fronces un peu les sourcils, lançant un « Pourquoi ? » sur la défensive, ne comprenant pas où il voulait en venir.

Tu avais pris soin de refermer tes mains en des poings pendant cet espèce… de transfert. Tout ce remue-ménage ambiant t’avait réveillé, si l’on puit dire, puisque c’est au terme de cinq minutes que tout ceci s’était terminé, Kad s’éloignant de toi par de grands pas mesurés.

Terminé…

Le moment est un peu awkward, personne ne dit rien, personne sauf Sohan qui, bien évidemment, t’incite à sortir d’une vanne bien placée. Sam est le seul à soupirer. De fait, malgré les taquineries lourdes, tu n’avais aucune envie de t’enfuir, d’ailleurs l’état actuel de tes ischio-jambiers ne te l’auraient franchement pas permit.

Reste à savoir qui allait se dévouer pour te tenir la jambe, le bras, ou quoi que ce soit d’autre pour tes premiers pas en tant qu’homme "libre"… tu n’avais pas vraiment attendu que le dévoué s’auto-proclame pour faire un premier pas en dehors de la cage, veillé de très près d’un œil mi-inquiet, mi-inquisiteur.
La pression de tes doigts contre tes paumes s’allège et tu goûtes pour la première fois à un fragment de libération, écartant un peu tes bras de ton corps, sans aucun bruit, sans aucun poids sur tes coudes, rien.

Mérites-tu seulement tout ce qu’on t’offrait aujourd’hui ?


Dernière édition par Logan Yaxley le Sam 5 Sep - 21:00, édité 2 fois
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Ethan avait retenu son souffle lorsque Kad s'était éloigné de Logan. Le silence se fit dans la tente, succédant aux cliquetis des fers et aux murmures du public anxieux. Ethan bras croisés avait suivi la scène en se mordant l'ongle du pouce, se reprenant juste à temps pour s'empêcher de commencer à le ronger vraiment. A

Après neuf mois à surveiller, interroger, pomponner, servir, sortir Yaxley, le voir recouvrer un semblant de liberté était une étape majeure dans le quotidien de leur groupe de révoltés ; ils semblaient assister à la naissance du Christ ou à la renaissance de Bouddha, sept messies ou sept apprentis autour du miracle qui se produisait sous leurs yeux. Ethan jeta un coup d'oeil nerveux à Sam, qui en retour lui offrit un sourire qui se voulait rassurant. Mouais, lui aussi n'en menait pas large – et Ethan le comprenait pleinement. La question Logan était encore épineuse, incertaine, une solution aux airs de problème que l'on avait mis en suspens après les premiers frissons de la capture : et maintenant, on en fait quoi ? Presque un an et des dizaines de débats houleux plus tard, on ne semblait pas encore avoir trouvé une réponse satisfaisante – et Ethan, plus que l'éventualité même d'une faille dans les runes de Kad, plus encore que l'éventualité d'une rebuffade de la part de Yaxley lui-même, redoutait les remous qu'allait créer cette liberté nouvelle. Tant que Logan restait dans leur tente, hors de la vue des autres, on pouvait facilement oublier jusqu'à son existence ; mais maintenant, qu'allait-il se passer ? Logan avait la réplique mordante, et pouvait se montrer remarquablement imbuvable s'il le souhaitait ; si un Sohan mal luné en venait à croiser sa route alors qu'il se promenait librement sur leur territoire...

Le captif sortit enfin de sa cage, un pas, l'air ailleurs – Logan parfois semblait s'exiler dans des contrées reculées, au-delà de la portée d'Ethan et de ses inquisitions personnelles (qu'il n'aurait pas voulu qualifier d'intéressées) ou encore de l'empathie de Samuel. « Bon, tu vas rester planté là toute la journée ? » s'agaça un peu Herrera, tendu de le voir si lent à prendre ses marques alors que les regards étaient rivés sur lui. Il décroisa les bras et vint prendre celui de Yaxley, qui lui parut bien fin sous sa poigne décidée, un peu moite. « On va aller faire un tour dehors », fit-il à l'attention des autres autant que pour Logan lui-même, brisant l'indécision générale, pénible, quant à la suite de cette situation unique en son genre. Son regard accrocha celui de Sam, et il ajouta alors qu'il entraînait Logan : « Je surveille, t'inquiète. » Ethan resserra ses doigts autour de sa baguette, et ensemble, ils sortirent de la tente.

Ethan relâcha la pression lorsqu'ils furent assez loin pour pouvoir anticiper la venue d'une autre âme. La cadence retomba aussi sec et, après un coup d'oeil derrière eux, le sorcier relâcha enfin le bras sec du Halfer, s'en éloignant aussitôt – par réflexe, pour le tenir à distance de sa baguette (une vieille habitude), pour jeter un œil à ses bracelets qui ressemblaient plus à des (mauvais) accessoires de mode qu'à de véritables menottes. Pour regarder Yaxley, enfin, et guetter sur ses traits un changement, une vague, sans savoir si ce que serait ce quelque chose, et s'il serait bon ou mauvais. Le laisser profiter de ses premiers gestes, à l'écart des autres. Et bien sûr vérifier si les protections de Kad tenaient la route – Ethan se forçait désormais parfois à se rappeler à qui il avait affaire, sous peine de glisser sur la pente d'une sympathie malvenue.
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Tu ne te rends absolument pas compte de l’ambiance qui pèse autour de toi. C’est à peine si tu parviens vraiment à sentir tes pieds incrustés au sol, tant l’espèce d’essence de vie qui faisait de toi un être animé semble s’être déplacée vers le haut. Une sensation presque agréable de flottement qui t’épargne ton comptage de regards compulsif, pour commencer. Il est pourtant fâcheux que la douleur s’y mêle à chaque inspiration, à chaque seconde coulante à rester debout.

Qu’espèrent-ils dans l’état dans lequel tu te présentes ? Tu as beau avoir un don pour t’adapter, à jouer de faux-semblants et d’artifices en tous genres, il aurait fallu être un animal effrayé pour pouvoir encore te croire capable de te retourner contre eux. Même tes lèvres restent soudées lorsque Herrera s’impatiente. Tu n’es même pas certain de réussir à sortir seul, d’ailleurs personne ne t’aurait laissé cette chance-là pour ta première balade, cela aurait dû t’être évident.

Mais rien n’est aussi évident, là, maintenant. Pas même le fait d’être vivant.

Il y a quelque chose qui attire ton attention, néanmoins. Le froid. Le froid sur tes avant-bras. Le froid métallique. Le froid qui te fait baisser les yeux sur les gardiennes de ta semi-liberté, aussi paradoxal cela puisse être. Tu es bien trop choyé à ton goût. Ou pas assez : ces bijoux sont atrocement laids.
Peut-être devrais-tu leur foncer dessus ? Peut-être devrais-tu lui cracher au visage - il te l’aurait lacéré une nouvelle fois. Qui ça il ? Tu ne sais plus. Tu ne sais plus et tu ne fais rien. Torpillé de l’intérieur par des pensées et émotions contradictoires, tu les laisses être et te griffer, lentement, sûrement, les mâchoires serrées. Tu t’es déjà demandé pourquoi continuer : tu n’es plus personne nulle part, pas même en toi.
Quelqu’un te prend le bras.
« On va aller faire un tour dehors, » le contact te ramène un peu plus encore, c’est Herrera, encore une fois, c’est lui le plus proche de toi, c’est son parfum et pas celui d’un autre, tu la reconnais, même les yeux fermés tu le reconnaitrais. Tu n’as d’autre choix que de suivre sa cadence, difficilement il est vrai, tes articulations des genoux se dérouillant non pas sans peine.

Vous sortez de la tente, il y a le reste avec vous derrière, sauf Samuel - - c’est pesant, crevant d’amertume ; alors que rien de ce que tu ne peux ressentir te semble palpable ou conscientisable. La lumière te fait mal, même si le temps était poisseux, orageux à souhait. Ça ne t’empêcherait certainement pas de rester dehors prendre l’air pour dix ans. « Je surveille, t’inquiète. » tu ne sais pas à qui il s’adresse mais tu sens toujours sa prise sur ton bras. Tu les as déjà oublié, les autres, alors que vous vous éloignez du camp pour vous rapprocher du loch qui le longe de près, mais pas d’aussi loin pour mettre en danger qui que ce soit. En danger. Qui donc est en danger ici ? Sans doute étiez-vous tous logés à la même enseigne, à ce stade. Est-ce qu’Ethan allait encore essayer de te soutirer des informations dans un moment pareil ? Il est capable, que tu te dis, alors que tu reprends un peu tes esprits et le contrôle correct de tes jambes, jette un coup d’œil vers les étendues verdoyantes qui vous entourent.

Puis il te lâche.

Il te lâche…

Et vous êtes seuls.

Seuls avec les arbres.

Seuls avec l’eau du loch que tu accroches du regard, telle la bouée dans ton apocalypse.

Herrera s’est mit à distance raisonnable, tu lorgnes dans sa direction, brièvement, sans trop comprendre l’expression qu’il revêt sur ses traits, pourquoi une telle tension lui mord les membres. Sans comprendre, cette fois, qu’on t’a toujours regardé comme ça.

Quand tes yeux se reposent sur le tapis de sable caillouteux et de galets humides qui bordent le loch, tu te dis que tu veux y aller, et c’est même pire que ça… « Je vais m’assoir. » que tu dis en lui offrant un regard un peu plus appuyé cette fois, même s’il te semble toujours aussi loin. Tu as l’air si loin. « Là-bas. » en désignant l’espèce d’amas de pierre près du loch et tu n’attends pas, tu y vas. C’est l’histoire de quatre enjambées, plutôt lentes te concernant aujourd’hui, rien de bien dangereux à première vue. Tu ne t’imagines pas qu’il puisse mal réagir. Peut-être qu’au fond tu aimerais, parce que tu sais que tu le mérites.

Tu t’y assois assez lourdement, comptant sur ton bras gauche pour t’aider à la place de tes jambes. Salir tes gants ? Tu n’aurais jamais osé si tu n’avais pas été dans un état si singulier.

Et tu expires.

Longuement, semble relâcher un quelque chose resté coincé là en plein dans ton trapèze, peut-être bien partout ailleurs aussi.

Et tu te tais.

Ton œil cireux n’a pas changé, tes traits sont toujours glacés dans l’inexpressivité eux aussi. Comme si rien ne s’était passé.

Le ciel est noir par-delà la montagne que tu fixes.

« Tu vas rester comme ça encore longtemps ? » que tu soupires à l’attention de Herrera, transpirant un calme inadapté, possiblement inespéré.

Bien sûr que tu t’es résigné. Ils ne savent juste pas devant qui ou quoi tu as ployé.
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Il paraissait bien loin, le Yaxley des premiers mois ; un type insupportable qui, inlassablement, avait tiré sur ses chaînes jusqu'à hérisser de frustration le poil lustré d'Ethan, titillant jusqu'aux nerfs laxes de Samuel. Il avait fini par comprendre, s'était dit un Ethan encore remonté contre lui, à force de constater que leur petit groupe, aussi négligent pouvait-il paraître au premier regard, restait extrêmement vigilant quant à leur nouveau prisonnier – un terme qu'ils rechignaient encore à utiliser ou même penser, un de ces mots appartenant au champ lexical de l'ennemi, alors qu'il n'y en avait pas d'autre pour désigner la condition du Halfer. Un invité dans une cage ? Une garantie ? Un élément d'un puzzle inconnu, dont l'envergure dépassait l'imagination de leurs têtes de résistants coincés dans un coin des Highlands ? C'était ce qu'avait semblé leur dire Yaxley, de ses remarques cinglantes et sibyllines, par le biais de ses regards perçants, trop clairs, semblant voir par-dessus leurs épaules des éléments à l'oeuvre que personne au camp n'aurait été capable d'appréhender pleinement ; comme s'il détenait la clé de leur énigme, et autant de secrets à même d'ouvrir de nombreuses portes ou d'abattre les fondements de l'ordre établi. Comme s'il n'allait jamais le leur révéler, et que l'avenir le porterait ailleurs avant qu'ils n'en tirent autre chose que des rires moqueurs et des silences butés.

Maintenant néanmoins, Yaxley avait l'air profondément fatigué. Plus le temps passait, plus le masque  s'usait au contact du quotidien répétitif, sans surprise, dans sa cage ; et lorsque les surprises survenaient, il semblait ne plus avoir la force de s'en réjouir, ni même d'en profiter pour tenter une fuite. C'était pire, en un sens, et Ethan le considéra, toujours un peu nerveux, avec une once de pitié qui lui picotait le torse de façon désagréable. Il n'y avait aucune joie à voir un autre être humain se mourir en silence – Ethan, toujours au contact de Logan, avait fini par voir et sentir la mélancolie sourde chez Yaxley, et commencé malgré lui à comprendre et compatir à cette longue captivité qui semblait durer depuis des années. Dans ces moments-là, le sorcier se trouvait profondément désorienté, jusqu'à ce que la voix de Samuel ou les paris insensés de Sohan ne le ramènent à la réalité. Quand ils se retrouvaient seuls, Ethan finissait parfois par ouvrir la bouche, et commençait à lui raconter les anecdotes d'une vie qui semblait déjà bien lointaine – et absurde. « Je vais m'asseoir. » Ethan accrocha son regard, et hocha la tête lorsqu'il lui indiqua le « là-bas » à quelques mètres ; il le suivit des yeux, faisant un, puis deux pas sur les galets bordant le loch, et le regarda se laisser tomber sur un tas de pierres.

C'était tout. Yaxley n'essayait même pas – rien, un corps amorphe qui se laissait porter par le courant sans profiter de l'eau douce autour de lui. Il ne réalisait pas encore sa chance, sans aucun doute, il ne comprenait pas qu'il était libre – de ses mouvements à défaut de mieux, de pouvoir profiter de leur forêt, de l'immensité du loch, de pouvoir aller et venir dans le camp comme il le souhaitait (hors des zones restreintes, où Ethan pariait que Sohan allait demander à Kad d'interdire l'accès à Logan aux pièces communes, hors la salle de bain). « Tu vas rester comme ça encore longtemps ? » lui lança-t-il finalement. Et lui alors ? Ethan inspira, pour mieux pousser un léger soupir, chassant la tension du transfert, l'inquiétude quant à la réaction des autres, et une solitude lancinante qui n'était pas la sienne. « T'es dehors, t'as pas besoin d'être fliqué pour la première fois depuis que t'es là, et tu te tapes une sieste sur les cailloux ? » Révoltant. « T'as pas envie de... Je sais pas, courir, crier ? Te rouler par terre et piquer une tête dans le loch ? » Il ne comprenait pas, semblaient dire ses sourcils froncés dans sa direction ; ou plutôt il ne voulait pas comprendre, comme il ne voulait pas voir les muscles engourdis de Yaxley, ou son vague-à-l'âme à fendre le coeur d'une gargouille. « Ca se négocie avec un petit sort de réchauffement, si t'as peur de te geler les fesses. » Et pour appuyer son propos, il leva sa baguette en moulinant gentiment, l'air de dire qu'il posait ça là, comme disaient les adolescents moldus qu'ils croisaient lors de leurs expéditions hebdomadaires.
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« T’es dehors, t’as pas besoin d’être fliqué pour la première fois depuis que t’es là, et tu te tapes une sieste sur les cailloux ? » il marque un point sur le fait que tu ne sois pas tout à fait éveillé. Du reste, ce n’était pas dans tes plans, d’ailleurs en as-tu d’autres que de faire un pas devant l’autre cette fois-là, tu n’as même pas assez faim pour avoir à te plaindre. « T’as pas envie de… Je sais pas, courir, crier ? Tes sourcils se froncent un peu alors que tu fixes toujours le voile de noirceur qui court le ciel, là-bas. La dernière fois que tu avais couru et crié, tu n’étais définitivement plus toi même ; et ce seul souvenir ravivé te comprime les muscles cardiaques. … Te rouler par terre et piquer une tête dans le loch ? » malgré ton état, tu ne peux t’empêcher d’être piqué, si l’on puit dire, par cette comparaison dégradante qu’il te fait à demi-mot, que tu interprètes ainsi du moins. Tu n’acceptes toujours pas cette balafre et ce qu’elle représente, tu n’acceptes toujours pas d’avoir tout perdu, jusqu’à la pureté de ton sang. Rien de tout cela n’a changé — rien de tout cela ne doit changer. Tu baisses un peu les yeux, alors, sur le lit aqueux d’abord, ta vision se trouble alors que ton nez se met à piquer sous une émotion que tu repousses aussitôt ; inspire par le nez en redressant la tête et même la colonne, relent de fierté abîmée, et dissout avec un peu de tranchant ta douleur dans une remarque.

« Je vaux mieux qu’un chien, Herrera. » mais en prononçant tes mots, tu es là à en douter, qu’il s’agisse de ton traitement ici ou dans le Londres sorcier. Toi qui a passé le clair de ton existence à chasser la raclure d’hybride finit par être traité comme tel, si ce n’est moins encore. Tu te hais. Tu t’enfonces dans tes miasmes mentaux, même, tu rumines, pour peu que tu parviennes vraiment à conscientiser le mal que tu te fais. « Ca se négocie avec un petit sort de réchauffement, si t’as peur de te geler les fesses. » la voix d’Ethan te tire assez vite de ces abysses dans lesquelles tu plonges, plus ou moins inconsciemment ; et tu te rends compte une fois encore de tout ce qui vous sépare.

Tu n’es pas aussi expansif que ces gamins et tu ne le seras probablement jamais, toi à qui on a volé la jeunesse avant même ta mise au monde. Une malédiction que tu portes comme une stigmate dans ton ADN, une énième dira t-on.

Alors non, l’enfant en toi n’est jamais né.

Ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais les Yaxley ont la haine froide dans le sang. Une haine envers ce qui est différent, envers l’unique qui n'est pas loi. Alors tu t’es forgé dans la rigidité de morale qu’on t’a inculquée. Les seules choses qui pouvaient un tant soit peu t’amuser te faisaient culpabiliser. Rire à une blague légère ? C’est se faire prendre au piège de la légèreté, de l’idiotie. Tu n’as jamais pu te permettre d’être idiot.

Tu es de toute façon trop fatigué pour faire tout ça. Tu peines déjà à avoir un fil de pensée convenable dernièrement, fil qui se résume d’ailleurs à trois choses : manger, dormir et à quelle sauce tu allais bien pouvoir te tuer, lorsque tu l’auras décidé — ou plutôt, quand tu te seras fait noyer. En d’autres termes, survivre. Ton cerveau n’a trouvé que ça comme pseudo-remède pour te pousser au changement. Et tu résistes. Pas de Vince à qui parler, si peu que tu l’aies vraiment fait. Trop fier, trop gardé, trop éprouvé.

Alors tu as finalement levé les yeux dans sa direction, un sourcil légèrement arqué, l’air de lui dire qu’il partait sur le mauvais chemin. Lui aussi ne semble pas avoir les yeux en face des trous, pour espérer autant de toi. Pourquoi est-il là, d’ailleurs ? N’est-ce pas pour te surveiller ? Qu’aurait-il fait si tu avais tracé ta route en sprintant comme le dératé que tu n’es pas ?

« Je n’ai pas froid. » rétorques-tu pour ta défense, sans pour autant voir vraiment réfléchi à la question. Tu lui lâches le visage des yeux - ça te ferait mal à tes muscles oculaires, de laisser les tiens dans cette inclinaison. Mais de fait, Ethan ne s’est pas décidé à bouger non plus, à s’assoir, faire quelque chose ; pourquoi ne va t-il donc pas piquer une tête pour toi ? Ah, oui, c’est vrai : il ne t’estime pas assez pour faire ça. Affaire classée.
Toutefois, tu sembles vouloir l’inviter à se mettre à l’aise et pourquoi pas te montrer que lui non plus, il n’aurait pas besoin d’un sort de réchauffement pour aller faire deux-trois brasses dans le loch. « Tu n’as qu’à y- » mais ta voix se tord avant que tu n’aies pu terminer, tu te prends une quinte de toux que tu as senti arriver un brin trop tard, nichant ta bouche dans ton coude.  

Comme pour couvrir ton mal, l’orage se met à gronder une première fois, le sourd cognant et résonnant contre la pierre et les arbres chevauchant la montagne. Tu marques un temps de pause, le visage toujours dans le creux de ton articulation, alors que tu reprends ton souffle. Le sang s’y est déposé mais tu refuses de le regarder, tu prends une inspiration nasale, comme si rien ne s’était passé - - tes poumons te brûlent, pourtant, et pour quelques secondes, tu les sens comme siffler sous la pression thoracique qui subsiste encore. Tu passes ta main gantée, opposée, pour chasser l’hémoglobine, sans grand intérêt, sans y faire trop attention, sans rien espérer : d’ici dix minutes, ça va recommencer.

« Y aller. »  finis-tu d’une voix encore branlante. Tu ravales ta salive au goût de rouille, tu ne l’as toujours pas regardé, ton regard trop clair encore en fuite vers les hauteurs du paysage.  Peut-être bien que ça te soulage. « Dans dix minutes il pleut, » ajoutes-tu, tu n’es pas le genre à pondre ce genre d’informations en général, tu les gardes volontiers pour toi, « J’espère que votre Kad a songé aux intempéries. » termines-tu, sous-entendant que l’efficacité de tes bracelets puisse être altéré - or tu n’y connais quasiment rien, sauf peut-être venant des discussions interminables, si ce n’est les monologues, de MacMillan sur le sujet.

En réalité, tu n’as dit ça que pour piquer l’inquiétude dans son cœur, rien d’autre.
Tu comptes de toute façon rester sous les seaux d’eau, lorsqu’ils arriveront.
Pour la science.
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Je vaux mieux qu'un chien, Herrera. Ethan serra les dents, doublement coupable ; il y avait le choix de mots malheureux, indépendant (il l'espérait en tout cas) de sa volonté, et le fait que quelques mois plus tôt, il n'aurait pas été aussi certain que Yaxley, Halfer et premier acteur de l'enlèvement de Tony, vaille mieux qu'un animal capable de vous noyer dans un amour inconditionnel et parfaitement désintéressé. A l'époque, Ethan se trouvait dans une position particulièrement inconfortable, coincé entre deux colocataires hybrides, et les préjugés bien ancrés au sujet de ces derniers – il avait fallu que Samuel lui explique les spécificités et les différences des Halfers, puis encore quelques mois de vie au contact du Hound, pour qu'Ethan parvienne, enfin, à faire une distinction sensible entre loup-garou, Halfer, et moitié de sorcier qu'on ne gardait que par défaut. Les idées reçues avaient eu la vie dure ; si l'aura bienveillante de Samuel, et sa patience face à ses questions (et ses blessures multiples, aussi sanguinolentes furent-elles), avait peu à peu réussi à faire flancher les idées reçues, il avait fallu de longues semaines pour qu'Ethan fasse abstraction des cicatrices argent sur le visage de Yaxley – abattant ainsi également les premiers remparts de son ressentiment envers lui.

Ethan se rappelait encore clairement du rire de Logan, lorsqu'on lui avait proposé d'échanger sa vie contre celles des Wen. Mais il se rappelait plus nettement encore le soir où Sam et lui l'avaient trouvé, avec le livre dont quelques pages avaient été arrachées.

Alors, oui, désormais, Ethan ne pouvait plus prétendre que la vie de Yaxley n'avait plus d'importance – pour Sam, pour lui, liés par le secret de ce soir terrible, le prisonnier avait pris la valeur fragile d'un être aux qualités (et aux manquements) bien humains. Il espérait secrètement qu'on ne remarquerait pas cet égard nouveau envers leur « invité de marque », comme l'appelaient les figures les plus hostiles à sa présence.

« Je n'ai pas froid. » « T'as toujours l'air d'avoir froid, fais pas genre », répondit Ethan en détaillant ses yeux couleur fjord, sa peau pâle, ses membres longilignes et trop fins au goût de Herrera. Dans deux minutes, il allait se mettre à grelotter sur son lit de galets, et réclamer le plaid que Sam lui avait cédé – « Tu n’as qu’à y- » Une toux subite s'empara de Yaxley ; les sourcils d'Ethan se froncèrent. Sam lui avait confié qu'il sentait l'odeur du sang, dans les quintes de Logan – depuis l'incident, les deux Avengers partageaient leurs observations à son sujet, comme deux parents anxieux du bien-être de leur enfant (enfermé dans une cage). « Y aller. » « Et manquer l'occasion de passer dix minutes en ta charmante compagnie ? » Sans ranger immédiatement sa baguette dans son étui, Ethan s'approcha et, après avoir vérifié qu'il ne s'asseyait pas dans le sable, se laissa tomber à côté de Yaxley. « Dans dix minutes, il pleut.  » Il ramena ses jambes pour s'asseoir en tailleur, le regard sur le loch et les hauteurs où s’amoncelaient les premiers nuages de pluie. « J'espère que votre Kad a songé aux intempéries. » Ethan détourna son regard du paysage pour le reporter sur les bracelets flambant neufs, d'un métal terne aux poignets de Logan. « Waterproof, ignifuge, incassable ; Kad m'a fait la liste, mais j'ai oublié », mentit-il avant de relever ses yeux clairs vers ceux du Halfer. Il cilla un instant, avant d'ajouter, sans préciser s'il parlait de cette (fausse) liberté qu'on lui offrait généreusement, ou de son état, depuis que Sam l'avait soigné : « Comment tu te sens ? »
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TW: suicidal thoughts, self harm
@Ethan Herrera


Y a bien quelques vestiges, autres que ceux que seuls les concernés peuvent percevoir par l’émotionnel, le souvenir. Ils se coïncident avec de vieilles brûlures alchimiques qui décorent salement ton avant-bras — car tu as refusé, à l’époque, d’aller guérir ce qui pour toi est un échec. Personne n’a eu à voir, ni à te juger pour ce qu’ils ne peuvent appréhender de leur esprit faible et étriqué. Alors tu es resté de longues heures à souffrir de tes balafres alchimiques dans les profondeurs inquiétantes du manoir familial. Mais surtout te concocter toi-même, avec tes ingrédients et ton esprit embrumé par la douleur, ton onguent apaisant. Ste Mangouste n’aurait jamais été une option. Pas pour toi.

Cette autre fois, celle dont tu ne te souviens pas, que tu oublies pour te protéger, elle ne brûlait pas comme ça. Des filandres remontaient jusque sous ton thorax écrasé, vers ce qu’on pourrait appeler ton cœur, si certains veulent bien y croire. Comprimé sous le cumul de ces pertes successives dans ta vie, de tes traumas et conflits internes ravalés. À trop ressentir on finit par devenir creux. Alors tu as frayé un chemin désespéré avec la seule chose qui te paraissait encore assez noble : un livre. Et tu l’as réemprunté, plusieurs fois, parce qu’il n’y a que celui-là qui paraissait encore avoir du sens pour toi.

Tu n’es pas certain d'avoir lu ce livre, ou de l'avoir eu dans les mains un jour : d’ailleurs rien ne prouve que tout ça n’est réel. Ça ressemble à la prolongation d’une brûlure, plus fine, un poil plus profonde. Mais ça ne se voit pas. Ça se voit si peu que tu n’y crois pas. Pas plus qu’à la pseudo-sympathie de qui que ce soit ici. Il n’y a que des âmes maladroites voulant avoir bonne conscience ; ce dont tu te gardes bien de jouir depuis de nombreuses années. Ton esprit aux rouages de morale inversés n’aurait pas pu voir autrement.

« Et manquer l’occasion de passer dix minutes en ta charmante compagnie ? »

C'est que tu n’as pas envie qu’il reste là, à tes côtés. Tu n’as pas envie qu’il te veille comme une nourrice avec sa poupée décharnée. Tu ne sais d’ailleurs pas ce qui peut l’animer, là, au fond de lui. De la pitié ? Peut-être s’ennuie t-il. Peut-être les autres l’ont-ils missionné à s’y coller, et pas pour cinq ou dix misérables minutes en ta compagnie. Ça doit être ça.
Ou peut-être, craint-il que tu ne te mettes à nouveau en danger ?
Ça n’a aucun sens.
Lui et les autres t’ont dépouillé. Humilié.
Descendu plus bas que terre… bien que durant les premiers temps, tu semblais bien t’en moquer, persuadé qu’on allait tôt ou tard te retrouver. Tu leur as répondu le visage fendu d’un sourire félin, le regard haut en jugement, toujours. Le regard de quelqu’un qui n’a rien à perdre, et pourtant.

Des jours lointains où tu avais encore l’énergie de jouer ce rôle, de les torpiller de saloperies bien enrobées à longueur de temps — et tu jubilais de les voir agacés, assoiffés de ces réponses que tu ne leur livrais pas. Même si tu pouvais, te disais-tu, tu ne leur aurais rien craché. Il en allait de ton honneur, si peu que tu puisses te vanter d’en avoir vraiment eu un un jour.

Alors voilà.

Ça fait des mois qu’ils te traînent dans leurs pattes — et que personne ne t’a encore tiré d'ici. Des mois où tu leur coûtes en vivres, et en point de santé mentale aussi. Il aurait fallu une décision justement prise pour que tout ce manège se termine.

Mais cette décision n’a jamais été prise.

Au lieu de ça, alors que tu leur as forcé la main pour les débarrasser de cette ingrate tâche, tes deux nounous sorciers t’ont pansé et ont gardé le secret.

La foudre, elle, saurait sans doute mieux y faire que ces deux bras cassés.

S'il doit y avoir un sens…

« Waterproof, ignifuge, incassable ; Kad m’a fait la liste, mais j’ai oublié » …et conducteur, te dis-tu en accueillant un second grondement orageux en guise de ponctuation. Tu vas peut-être y rester plus longtemps, finalement, sous cette pluie. « Une merveille. » soupires-tu, la sensation de brûlure persistant dans ton oesophage. Ma foi, c’est le moins qu’on puisse dire face au petit génie de la classe. Ces jouets auraient pu frôler la perfection s’ils n’étaient pas aussi disgracieux.

Encore quelque chose qui t’éloigne de l’odeur putréfiante de la chair brûlée refroidie. Elle te manque presque autant que ton alliance à ce stade.

« Comment tu te sens ? » c’est cela, c’est certainement de la pitié, la pitié des irresponsables sans repères. La pitié des personnes guidées par leurs pauvres émotions indomptées. Vous faites une belle paire. « Comme quelqu’un qui a l’air d’avoir froid. », reprends-tu en ses termes, parce que tu t’imagines que tes mots - et maux - sont sans grande importance autant à ses yeux qu’à ceux du groupe. Qu’est-ce qu’il s’imagine ?

Pourquoi restes-tu là ?
As-tu d’autres questions à me poser ?
Des clous à enfoncer çà et là, ou à défaut, revisser ce qu’il y a à revisser ?
Moi, m'ouvrir à toi ? Tu veux mes poignets ?


D’un côté comme de l’autre, la méfiance prédomine; mais les défenses s’effritent aussi. Tu n’imagines pas être aussi abîmé — même si tu ne t’aperçois encore que d’un infime fragment, passé à côté du radar du déni.

Et tu te remets à tousser. Plus fort, dans le creux de ton bras, encore une fois ; détournant le visage du côté opposé d’Ethan. Cette fois tu as conscience que ça se verra, alors tu te lèves comme tu peux et tu fais quelques pas, t’accroupis et te passe de l’eau glaciale sur les bras. C’est foutrement froid, cette fois ; mais ta paume naturellement bouillante te réchauffe sensiblement à son passage, puisque tu as préalablement ôté ton gant pour cet ouvrage.

Et quand tu te redresses, tu fais à peine confiance en tes jambes dont les muscles, trop peu utilisés ces derniers mois, sont fragilisés.

« En réalité… » tu pivotes, fais deux pas, daigne poser ton regard polaire sur lui, renfilant ton gant. « …je suis mort. » lâches-tu comme deux poids sur le sable entre vous, ta voix encore un peu brisée sous l’effort. L’orage gronde à nouveau, c’est pour bientôt.

Un sourire fend ton visage une seconde après, il a beau être significatif, ton regard vitreux ne laisse accéder à aucun registre émotionnel — parce qu’il n’y en a pas. La vraie réponse à sa question réside t-elle là ? T'as rarement été aussi sincère dans une de tes palabres à son égard, et tu ne t'en aperçois même pas.
« Je t’en prie, ne me regarde pas comme ça, » lui sommes-tu avec un arrière-goût de mépris. Tes traits s'effacent de nouveau, telle la chute attendue. « Pas encore. » tu fais un pas et te rassieds à ses côtés, l’esprit flottant dans ces quelques pénibles secondes que tu soutiens en silence.

« Bientôt. »

Bientôt ce sera jour de fête, car tout sera fini.
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« Comme quelqu’un qui a l’air d’avoir froid. » C'était le problème, avec Yaxley : on ne pouvait pas tenir une conversation décente, cette dernière immanquablement déviée par son sarcasme, sa mauvaise foi, et ce décalage sensible, désarmant, qu'il semblait avoir avec le monde – pas seulement l'univers des Avengers, non, le monde en lui-même, où Logan semblait n'exister qu'à moitié. Ethan, souvent lorsqu'il se faisait la réflexion, se demandait s'il s'agissait d'une conséquence directe de sa longue captivité, ou s'il avait toujours été ce sorcier distant, détaché... Déconnecté, pour le moins, d'une façon qui donnait à Ethan un profond sentiment d'impuissance, et le laissait infiniment frustré de leurs échanges.
C'était pour cela qu'il oblitérait autant que le permettait leur colocation le statut de prisonnier du Halfer – ou son statut d'humain, ce qui avait été, de fait, autrement plus facile avant l'incident. Depuis Ethan ne pouvait empêcher d'avoir pour Logan des regards dénués de cette hargne qu'on leur avait ancrée dans le crâne, en leur mettant Yaxley dans les pattes. La présence tranquille et le recul sage de Sam n'aidaient en rien.

Le soupir d'Ethan fut avalé par la toux brutale de Logan. Il se redressa légèrement, comme prêt à intervenir en cas d'urgence – il y avait un problème, à en écouter le bruit que faisaient ses poumons en souffrance. « Ça va ? » « En réalité… » Ethan fronça légèrement les sourcils en sondant son regard glacé – ce dernier ne l'impressionnait plus autant que les premiers jours, quand il devait ciller devant les yeux iceberg de Yaxley, comme ébloui par le reflet d'un soleil éteint sur la neige. « …je suis mort. » Le sang d'Ethan se figea dans ses veines, saisi par l'annonce abrupte, qui lui rappelait de désagréables, et par trop récents souvenirs. Sam... Sam, is he going to be alright? « Qu'est-ce que tu racontes ? » Son cœur battait contre son cou, un boucan assourdissant qui avait manqué de recouvrir sa voix – un grondement sourd dans cette dernière, comme une protection face à la nuit dérangeante que faisait tomber Yaxley sur eux.

Il y eut un sourire sans joie, sur les lèvres de Logan. « Je t’en prie, ne me regarde pas comme ça. » Ethan, la gorge encore serrée par la tournure macabre qu'avait pris leur promenade, censée être le début d'une liberté nouvelle (ou, à défaut, une amélioration sensible à sa condition), resta coi, suivant Logan des yeux tandis qu'il se rasseyait. « Pas encore. Bientôt. » « C'est pas drôle, merde », lâcha Ethan entre ses mâchoires serrées. Il se rappelait l'effroi de cette nuit, et le silence inquiet de Sam ; sa propre panique, l'angoisse palpable dans l'air poisseux de leur tente.
Is he going to be alright? Sam? « T'es malade ? », interrogea-t-il avec un sourcil légèrement froncé, le signe d'une inquiétude qui prédominait désormais le reste de ses sentiments contraires. Ses yeux coulèrent jusqu'à son gant – noir, bien sûr, un gouffre où disparaissait toutes les couleurs : bleu, jaune, rouge. Son regard glissa sur les galets, tandis qu'il rangeait sa baguette dans son étui, avant de se rapprocher de Logan sans se lever, se retenant au sol pour se décaler. « Fais voir ta main. » Et comme un père autoritaire face à un fils entêté, gardant à lui ses secrets, Ethan vint saisir son poignet, les yeux vissés sur ce gant dissimulateur d'un air faussement courroucé – il en avait assez, des mauvaises surprises ensanglantées du sorcier – afin d'essayer de le lui retirer.
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L’incompréhension d’Herrera est plus que palpable dans l’air qui vous sépare. Pourtant, il n’y a que l’orage qui gronde au-dessus de vos têtes, la noirceur du ciel et ton corps froid et chaud qui semblent exister. Le reste n’est qu’un vaste mirage, plus rarement un souffle ensablé qui vient se loger dans tes yeux trop clairs, te forçant à réinvestir tes sensations, ton corps tout entier. « C’est pas drôle, merde » qu’il te dit, et il a raison, tout ça n’a rien de drôle, comme ce regard qu’ils t’ont lancé quand tu étais au bord du gouffre, (le vrai, paraît-il) ; et il serait bien audacieux de s’imaginer que tu pouvais faire ça volontairement. Il n’y a pas de place pour l’humour dans ta vie, pas plus qu’il n’y en a eu pour l’amour. Ces derniers ont toujours été pervertis, dans un sens. Pas d’amour depuis le départ, avec des parents sans affection, sans attache pour leur progéniture ; sauf pour celle que l’on sied aux sang-purs, intellectualisée à l’extrême. Plus tard tu l’envierais, Ethan, d’avoir pu avoir une famille aimante, normale, décente. D’avoir cette part d’insouciance, de naïveté face à la vie, tu ne sais pas trop. Malgré cette vie difficile, c’est comme s’il avait quelque chose de léger en lui — peut-être même n’était-ce qu’un écran de fumée, comme tous les autres. Peut-être même était-ce comme toi, il se mentait à lui-même, pour mieux digérer cette pénible réalité.

Se mentir, c’est encore moins douloureux que de se repentir.

« T’es malade ? » Tu secoues la tête de droite à gauche en guise de réponse, l’air toujours aussi à l’ouest. Non, ce n’est pas tout à fait ça, même s’il touche du doigt quelque chose. Pour toi, il te parle bel et bien de la mort que tu lui as annoncée, celle qui est déjà là, qui t’emporte déjà. Elle t’aspire vers le fond, vers les entrailles de la terre que tu ne mesures pas.
Lui, il te parle de cette main fermée, de ce que tu y caches, de cette toux anormale que tu leur sers matin et soir, tes quintes te prenant davantage lorsque le temps s’humidifiait. Le tonnerre gronde une nouvelle fois, la couverture sombre grignotant toujours un peu plus le ciel jusqu’à vous.

« Fais voir ta main. » Tu le perçois enfin bouger, même si tu ne lui adresses pas un seul regard. Tu as l’air tellement perdu dans le lointain, dans ce lointain qui fait moins mal. À tel point que, lorsqu’Herrera s’empare de ton poignet, il y a un temps de réaction de ta part.

Qu’est-ce que ça change ?

Qu’est-ce que ça changerait ?

Ce n’est que du sang, pas vrai ?

La première chose que tu fais, bien sûr, et avec un temps de latence certain, c’est de porter ton attention à l’endroit où il y a un point de contact. Tu n’aimes pas qu’on te touche, tu n’as jamais apprécié ça, à moins d’initier le contact. Tu n’aimes pas que l’on marche sur tes plates bandes, que l’on fasse de ton territoire intime une zone de combat. Une zone où tu perds le contrôle.
Tu ne cherches pas à lui rentrer dedans, tu n’en as pas la force. À vrai dire, tu ne comprends pas. Pas vraiment où il veut en venir. Tu t’imagines qu’il pensait à quelque chose d’autre, lui aussi ; mais ce n’est pas le cas.  Tes sourcils légèrement froncés, tu cherches son regard. Tu n’arrives pas vraiment à le voir, alors que tu le fixes. C’est tout de même incroyable, d’être à moitié mort.
« Qu’est-ce qu’il y a ? » Que tu lui dis d’une voix monocorde, presque lasse face à cette inquiétude inutile, comme si c’est lui qui allait te faire découvrir tes maux. Tu n’as pas l’air d’être là, vraiment. Tu n’as pas l’air d’être là et il commence à pleuvoir.
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tw: sang, mention de ts Ethan ne rencontra aucune résistance lorsqu'il prit la main de Logan, ses sourcils résolument froncés en inclinant ses doigts pour revenir à cet éclat rouge qui lui restait sur la rétine, une tache gluante refusant de disparaître face au noir abyssal du gant. Il lui retira ce dernier en ignorant la morsure de cette honte sensible, pour avoir recours à la force face à un Logan rendu amorphe par sa captivité – non, contra derechef la voix dure à l'intérieur d'Ethan, s'ils ne faisaient certainement pas le bien en le gardant avec eux, ils n'avaient pas d'autre choix que de le retenir le temps de trouver une meilleure alternative. Il y avait forcément mieux que de se faire prendre par la VB ou de découvrir Logan dans un lit ensanglanté.

Rouge. Ce n'était plus une tache sur sa rétine cette fois : sur la paume pâle de Logan s'étalaient les traces sanguinolentes qu'il avait redouté de voir. Ce con était vraiment malade ; les yeux clairs d'Ethan remontèrent jusqu'au visage de Yaxley, le regard lointain, à des lieues des battements sourds du cœur du sorcier dans son torse. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Ethan tiqua sous les premières gouttes de pluie tombant sur eux. « Yaxley, putain », fit-il sans saisir que la distance de Logan le tenait même éloigné des maux qui lui rongeaient le torse. Il aurait voulu ajouter autre chose, laisser libre cours à l'ire qui lui remontait le long de la gorge ; la voix inaudible le rappela aussitôt à l'ordre, tordant le coup à des inquiétudes, jugeait-elle, qui n'avaient pas lieu d'être pour Yaxley. Ethan serra les mâchoires et ravala sa bile.
Is he going to be alright?

Ethan relâcha sa main en détournant la tête, s'appuyant d'un même mouvement sur les galets sous eux. La pluie s'annonçait plus menaçante qu'une simple averse (quoi que le temps des Highlands était encore et toujours imprévisible, même après des années de vie en ces terres sauvages), et Ethan frotta ses mains sous ses cuisses pour en dégager la poussière éventuelle. « Viens, on rentre. » Il avait à digérer le trop-plein d'émotions, et parler à Sam de ce qu'il avait surpris à même la peau de Logan ; il lui tendit le gant, de grosses gouttes glacées lui tombant désagréablement sur la nuque. « Allez, » pressa-t-il tout juste en pressentant l'inclinaison de Logan à rester se faire tremper par la pluie – l'orage, corrigea la météo d'un grondement plus rapproché que le précédent, saisissant les tripes d'Ethan malmenées par la peur.
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